La Société Générale aurait récupéré 1,7 milliard sur le montant des pertes de Jérôme Kerviel, nous dit la presse. Et du coup, on a l’impression que l’État lui aurait remboursé une partie de l’argent perdu par son trader… Ce qui n’est pas le cas, évidemment. En revanche, ce qui peut choquer, c’est la différence de traitement fiscal entre une société et un particulier. Si vous ou moi perdons de l’argent en bourse, cela ne modifiera en rien le montant de notre impôt sur le revenu. Tout au plus pourra-t-on reporter cette perte sur des gains éventuels, dans les dix années qui suivent. Tandis que si l’on gagne, l’imposition pour une entreprise et un particulier est quasi identique.
Mais, dès qu’on parle d’argent, surtout s’il s’agit de fortes sommes, on est tous un peu perdus. Moi le premier. Si ça se trouve, je viens d’écrire une grosse boulette.
Bon, je vais essayer de me refaire…
Ce procès SG contre JK, c’était un peu le pot de fer contre le pot terre, et le résultat n’a pas manqué, le pot de terre a été réduit en miettes. Et l’on a beau nous tenir un discours modérateur, nous expliquer en long en large que les juges se sont prononcés sur les faits, rien que sur les faits, cette condamnation laisse quand même planer comme un sentiment d’insatisfaction.
Et même d’incompréhension.
Alors, pour mieux comprendre, j’ai cherché des réponses – jusqu’à l’absurde. Ce billet s’éloigne de l’objet de ce blog, mais si l’on veut me suivre dans ce cafouillis de zéros…
Le travail de Jérôme Kerviel consistait à spéculer sur les contrats Futures, lesquels se situent dans la catégorie des contrats à terme. Lorsqu’on cherche la définition de ces produits, dits « dérivés », on se retrouve, de façon quasi systématique devant une métaphore bien terre-à-terre : le prix du blé. Quel rapport me direz-vous ? Je pense que les boursicoteurs donnent cet exemple pour montrer qu’ils ne sont pas tout à fait coupés de la réalité. Alors qu’ils évoluent souvent dans un monde virtuel. Donc, le blé pousse et le paysan se demande à combien il pourra le vendre. Alors, pour mettre fin à ses angoisses, quelqu’un lui propose de lui acheter sur pied, au cours du jour, quel que soit son prix le jour de la récolte. Si le jour J le cours a chuté, le paysan se frotte les mains, il a fait une bonne affaire ; et s’il a monté, il se dit qu’on ne l’y reprendra plus.
Dans cette histoire, sans rien connaître à la bourse, l’agriculteur et son acheteur ont conclu un contrat à terme. L’un l’a vendu, l’autre l’a acheté. Eh bien, Jérôme Kerviel jonglait avec les contrats à terme qui portaient non sur du blé, mais sur des indices boursiers, et notamment celui de Francfort, le DAX, pour lequel il semblait avoir une petite préférence.
Comment ça fonctionne ?
Ces jours-ci, le DAX cote environ 6300 points. Chaque point vaut 25 €. La valeur d’un contrat sur le DAX est donc de 157 500 €. Mais pour l’acheter, nul besoin de disposer de cette somme, une caution (le déposit) d’environ 6000 € est suffisante.
Ce qui réduit considérablement la facture.
Mais cette somme n’est même pas utilisée. On se contente de faire les comptes en fin de journée (l’appel de marge). Soit la position est gagnante, et l’on encaisse un gain, soit elle est perdante, et il faut payer sa dette. À défaut, la position est clôturée d’office le matin suivant.
Par exemple, si le DAX a gagné 1% dans journée, soit 63 points, l’heureux détenteur d’un Future (on parle d’un lot) va encaisser la somme de 63 X 25 € = 1575 €. Soit un gain de plus de 26% sur une somme qui est restée bloquée sur son compte. Si l’indice a baissé, évidemment, c’est l’inverse.
Lorsque Kerviel a été suspendu de ses fonctions, il possédait environ 10 000 lots sur le DAX (et d’autres sur d’autres indices). Ce qui représente une somme « virtuelle » de 1,575 milliard d’euros, et une somme réelle de 60 millions d’euros.
Pour résumé, et si je ne me trompe pas dans les zéros, si le trader était engagé pour un montant de 50 milliards, comme on l’a dit, il s’agissait en fait d’un montant réel de moins de deux milliards. Un argent qui n’avait pas vocation à être utilisé, puisque seule la compensation gains-pertes est comptabilisée.
Alors, comment a-t-il pu perdre près de cinq milliards ? Après avoir connu le succès, il se trouvait alors dans une spirale de pertes, et, chaque jour, il fallait remettre de l’argent au pot pour continuer de jouer. C’est le plus vieux système à la roulette : doubler sa mise à chaque coup perdant. On est sûr d’y laisser sa chemise.
Mais d’ailleurs, ce n’est pas lui qui a perdu cette somme ! Ses comptes s’arrêtent au 20 janvier 2008. À cette date, d’après un rapport de l’Autorité des marchés financiers, ses pertes potentielles avoisinaient 2,7 milliards. Mais la vente en catastrophe ordonnée par le PDG de la Société Générale aurait généré une perte supplémentaire de 3,6 milliards. Soit une perte totale de 6,3 milliards.
Alors, d’où vient ce chiffre de 4,9 milliards ? Eh bien, la banque a pris en compte la somme gagnée par Kerviel en 2007 (nous sommes en janvier 2008), soit 1,4 milliard (6,3 – 1,4 = 4,9).
Si on refait les calculs en tenant compte de ces chiffres, et si l’on admet le principe que Kerviel ne peut être tenu pour responsable d’opérations effectuées sans son accord, on obtient le décompte suivant :
6,3 (perte totale) – 3,6 (perte lors de la revente par la direction de la SG) + 1,4 (gain de Kerviel en 2007) = 1,3 milliard (montant de la perte de Kerviel)
Et pour poursuivre le raisonnement par l’absurde, comme la Société générale a récupéré une moins-value fiscale de 1,7 milliard d’euros. La banque doit des réparations à son salarié pour un montant de 400 millions d’euros.
CQFD.
Une pénalité qui viendrait à bon droit sanctionner le fait de spéculer sur ses fonds propres, autrement dit de prendre des risques inconsidérés avec l’argent destiné en principe à couvrir les risques d’une activité bancaire.
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Déchéance de nationalité : pour qui et pour quoi ? a été lu 1156 fois et a suscité 16 commentaires.
33 réponses à “Gare Saint-Lazare, ce matin”
Certain, pour un président de la république, c’est assez simple de faire marcher les mécanismes hiérarchisés de la chaine autoritaire, alors qu’il ne dise rien
Ayant beaucoup vécu a l’etranger, j’ai vu beaucoup de cordons, peu de reactions.
Le francais n’aime ni la loi, ni l’ordre imposé. Nous estimons qu’une loi est appliquable si nous la comprenons et la trouvons justifiée, comportement assez unique. La presence policiere est vecue comme un affront a notre liberté.
Ce qui rend le metier de policier difficile et je ne suis pas surpris, outre l’agitation politique recherchée par ce blog, qu’un policier ressente mal son propre métier.
La Police est un bien necessaire son rejet rend ses agents plus virulents.
Nous la rejettons depuis si longtemps et nous plaignons de la consequnce de ce rejet: Ses agents ont recours a la force pour s’imposer
Merci pour ce texte.
Le pouvoir (l’autorité en général) perd la tête; si le peuple ne lui obéit pas, ne veut (peut) pas comprendre, et bien il change de peuple.
Les temps changent mais l’angoisse monte. De l’angoisse à la violence il faut peu, juste l’arrogance de ceux qui en ce moment osent tout.
Continuez à tenir ce blog important et même nécessaire!
Un beau témoignage, merci.
Une morale : vous qui marchez en (bandes) troupeaux, fuyez les bandes terroristes suivez les bandes au sol badigeonnées.
Quelle révolution ? Quel matin ? Quels préjugés ??
il est possible de faire pression et d’obtenir, sinon satisfaction, au moins d’être reconnu et de se faire entendre, de se retrouver avec d’autres dans la même situation, de se soutenir, de ne pas perdre définitivement tout espoir et de se suicider (tous ensemble en se jetant sur la voie, ou chacun chez soi ne ferait aucune différence)
Oui, la situation est infâme et elle empire.
Non il ne reste pas qu’à se suicider ou à déprimer.
Il faut se battre. Garder la tête haute, dénoncer, risquer et s’investir. Toujours. Au quotidien. Aujourd’hui, et toujours dans 2000 ans, dans 10.000 ans…
suffit de baisser la garde un tout petit temps et les camps de concentration, les coups de bâtons, les suicides collectifs et les massacres de masse reviennent à grand pas et à tout petits bruits…
chacun son truc ;
vous c’est le suicide ou la déprime…
moi, j’ai le mien…
…
@Lamauragne,
« Jusqu’à mardi dernier, je ne savais pas que pour obtenir les quatre galons de Commandant chez les CRS, il fallait passer des examens de niaiserie, de sadisme, d’incompétence, d’arrogance et de ridiculitude. Manifestement, celui que nous avons rencontré mardi soir avait du avoir “mention très bien” à toutes ces épreuves.
Pourquoi vous posez-vous la question d’une police de MO qui crée du désordre pour maintenir l’ordre ? C’est un de ses ressorts essentiels depuis 1947, pas un secret d’Etat mais bien une certitude. La différence d’avec l’avant, c’est que cet art est devenu de plus en plus visible et de mieux en mieux assumé politiquement.
C’est ça qu’il faut interroger à fond. Pourquoi est-ce devenu possible ? Et pourquoi tous les témoigngnes édifiants de cette nature sur la Toile ne provoquent-ils rien ? Pourquoi n’ont-ils aucun effet cumulatif susceptible d’anéantir le système ?… Je crois ceci : parce que plus on raconte une expérience singulière de violence ou de connerie policières, plus les internautes compatissent masi restent inertes en se disant 2 choses : le seul point de vue de la « victime » n’est représentatif de rien – On n’a jamais la version du CRS en question sur le cas examiné –
Que voulez-vous qu’ils fassent d’autres, à moins de se conforter comme amghar dans leurs préjugés. C’est bien, mais ça ne fait pas avancer la charrue. Donc moi, tout ça, ça finit par me déprimer et de ne plus me donner envie d’enclencher la révolution du grand matin.
« Oui, je veux croire que c’est pour ça, que nous baissions la tête. »
Toi, tu marchais les yeux par terre,
Moi,j’avais toujours le nez en l’air
Et c’est comme ça qu’on s’est connus
Vive la grève, vive la révolution, et vive moi !
Il faudrait que tout le monde saute en meme temps sur les voies… un suicide collectif, ça ça en jetterait pour l’identité nationale.
A trois on saute… 1… 2… et « boum » !!!
@ obligatoire : « comment ce gars s’y prend pour décomplexer, protèger et encourager ? »
C’est assez simple : il multiplie les interventions publiques « musclées », demande aux prefets de faire circuler des… circulaires qui demandent des résultats en terme de chiffres, rapidement!
Il joue son rôle de président autoritaire pour lequel il pense avoir été élu, quoi.
Je ne vois pas ce qui te pose problème et te parait difficile : pour un président de la république, c’est assez simple de faire marcher les mécanismes hiérarchisés de la chaine autoritaire et de faire en sorte que la répression soit plus forte et plus accentuée et que les bavures ne soient pas punies.
C’est, j’espère, une grosse erreur, oui, que saura relever le peuple de France, épris de Justice et de Liberté!
Puis-je vous proposer le récit de mon expérience personnelle en Gare Saint……Charles à Marseille:
http://lamauragne.blog.lemonde.fr/2009/11/06/quand-un-commandant-des-forces-de-lordre-seme-ledesordre/
Bien cordialement,
jf.
(Suite du précédent post) apaiseurs de grève ?
D’accord, le comportement de la police est criticable. Mais pourquoi donc était-elle là? Est-ce son rôle de jouer les
« que Sarkozy a largement décomplexé les comportements abusifs des policiers, les protège et les encourage plus que d’autres »
Admettons que tu aies raison, mais explique nous comment ce gars s’y prend pour décomplexer, protèger et encourager ? »…
Serait-il à ce point stupide pour ne pas voir que cela pourrait lui retomber à terme sur le gueule électoralement et que la flicaille soit heureuse dans son entier ce qu’on lui permettrait de faire, et d’être indifférente à ce point de l’image désastreuse dans laquelle « Il » l’aurait engagée ?
Tu crois pas que c’est un poil plus compliqué ?…
Non, ça n’est pas trois bavures, mais bien plus!
Et je ne connais pas tes spécialistes. On en trouvera toujours d’autres pour les contredire. Les gué-guerres de « spécialistes » sont peu intéressantes.
Il se trouve que si l’on épluche la presse de ces dernières années, les bavures entrainant la mort ont nettement augmenté, que si l’on regarde le nombre des interventions et gardes à vue abusives, elles ont multiplié ces dernières années. Je maintiens cette évidence que Sarkozy a largement décomplexé les comportements abusifs des policiers, les protège et les encourage plus que d’autres et que ça a couté la vie à plusieurs personnes. Qu’ils ne se font pas plus taper sur les doigts lorsqu’ils commettent des injustices et des bavures,, bien au contraire!
mais enfin amghar vous prenez trois faits divers horribles pour étayer une démo… c’est un peu insuffisant, non ? Il semblerait que les chiffres de l’OND d’alain bauer aient plutôt l’air de montrer une baisse spectaculaire des bavures policières. Elle s’expliquerait par la peur panique chez la plupart de nos policiers, d’être surpis en dehors des clous et se faire taper sur les doigts ronds, plus vigoureusement qu’autrefois. Enfin moi, j’ai pas vérifié, mais y’a pas de raison de ne pas croire les spécialistes !
Des affaires comme celle de Hakim Ajimi ou d’Ali Ziri se sont multiplié ces derniers temps (on peut parler d’une recrudescence inquiétante des crimes policiers impunis ou non reconnus depuis la mort de Lamine Dieng étouffé dans un fourgon en 2007). La Police a toujours été un nid au fort potentiel de corruption, de violence et d’abus de pouvoir, mais il faut bien constater l’évidence : ils se lâchent encore plus depuis que Sarko mène sa politique populiste « sécuritaire » et dite « du chiffre », qui décomplexe largement les plus violents, les plus corrompus et les plus incompétents et voit se multiplier les rassemblements policiers « de masse » qui impressionnent et humilient la population.
Je ne pense pas que ce soit de l’anti-sarkozysme primaire que de faire ce constat.
@ amghar « Trop modérément, certes mais ça avait baissé ces dernières décennies, les comportements abusifs, les bavures, les meurtres policiers impunis »…
Quand on lit les bouquins de Maurice Rasjfus, on voit que tout ça n’est qu’une constante historique, hélas. Attention à pas vous laisser aveugler par la haine anti sarkoziste, et par les rumeurs dont vous avez entendu causer, vous qui n’étiez pas né le 17 octobre 1961 !..
On va finir par croire que « ces dernières décennies » (sic), la police française post-68 (?) était devenue une merveille de police déontologique !
Ben, si : ça avait baissé.
Trop modérément, certes mais ça avait baissé ces dernières décennies, les comportements abusifs, les bavures, les meurtres policiers impunis,… et personnellement, je n’avais encore jamais vu ni entendu parler de tels « cordons de sécurité » en France depuis la guerre d’Algérie jusqu’à ce jour.
Depuis Sarko, ça empire réellement.
C’était déja pas bien brillant, c’est vrai…
@ Amghar – Pourquoi « reprend-elle » de très mauvaises habitudes, la Police, elle ne les aurait pas toujours eues ?
Vous nous faites penser à la recrudescence des vols de sacs à main dans les cinémas… On n’avait pas su qu’ils avaient diminué à ce point… Il faut dire qu’on nous cache toujours tout. Enfin bon. Heureusement, grâce aux 40 films d’Ali Baba sur les voleurs de Mediapart, le brouillard va se lever sur la nuit, et la lumière jaillir sur la terreur policière actuellement en recrue d’essence.
L’époque est dangereuse, la Police reprend de (très) mauvaises habitudes dictées par un gouvernement incompétent, violent, inculte et de son propre aveu : qui instaure des clivages et des divisions à tous les niveaux de la société.
http://cinema.blog.lemonde.fr/2009/12/10/outrage-et-rebellion-40-films-enrages-contre-la-violence-policiere
Il est grand temps de relever la tête et de lever les yeux sur le brouillard qui descend et qui s’installe doucement!
« Facile de dire sur un blog c’est pas bien et de la fermer quand on est sur place. »
De la part de « anonyme », c’est fendard, comme commentaire 🙂
Houlà quelle forte protestation!. Facile de dire sur un blog c’est pas bien et de la fermer quand on est sur place.
GM
Désolé si ma réaction a choqué ou a été jugée incongrue et/ou déplaçée sur ce site que je découvrais.
« Police » et « Politique » ont la même origine grecque et évoquent la ville et plus précisément pour le second mot celles et ceux qui s’intéressent aux affaires de la Cité.
Gaston (de chez gaston)
@ foussa
Et pour vous …quelle logique ?
Monsieur Moreas … Vous en grand homme enfin !
Vous avez trouvé la voie ..que votre voix la suive.
Cette façon de gérer les gens en gare St-Lazare ne semble pas vous convenir.
Quelle autre méthode + humaine ? Quelle solution moins … choquante ?
En effet, ce billet d’humeur et d’étonnement du maître des lieux détonne un peu..
Moi, ce sont les nouveaux « régulateurs de flux » sur le quai de la station St Michel tous les soirs vers 18-19 heures qui ne laissent pas de m’intriguer. Ce que j’en observe, par delà la diversité ostensible de leurs peaux savamment colorées, c’est qu’ils vous invitent à ne pas marcher sur les bandes pour les aveugles, car elles sont trop proches de la rame ; ils semblent n’avoir pas encore compris que les aveugles en ont besoin, ou bien alors, ils testent leur jeune autorité sur les « usagers » sélectionnés, comme on dit à la RATP ou à la SNCF. Je les vois toujours pris à partie, les pauvres diables, par les gens incivils qui montent et descendent des rames comme des veaux en bétaillères, sans grande retenue au moment des bourres, et par conséquent ils lâchent fréquemment prise et regardent ailleurs, par peur de se faire massacrer ; à leur place, on en ferait autant. Quand à nous autres, les illétrés des nouveaux panneaux, si nous voulons leur demander conseil pour une destination quelconque, le plus souvent, ils n’en savent rien, car on ne les a pas munis de GPS comme dans les taxis asiatiques. Finalement, pour les rassurer d’exister et d’avoir trouvé un job d’ambianceurs des rames au sujet de quoi personne n’a pas pris soin de les former a minima, le public flâneur les « éduque » un peu quand on il a le temps. Mais dès que les flux sont faibles, nos régulateurs de flux (ce sont un peu des techniciens de surface de l’EPAD de Neuilly) se mettent hélas à se la jouer avec le sifflet, et se prendre pour des GSPR !… Une pulsion irrésistbile et propre à tout uniforme, apparemment.
Décidément, on vit une époque formidable, au centre de lequelle il faut essayer de faire preuve de beaucoup d’indulgences à ‘endroit de tous ces gens qui se côtoient et se demandent parfois ce qu’ils ont en commun, en dehors d’avoir tous de bonnes raisons de râler.
Ils sont pathétiques, nos nouveaux régulateurs de flux, d’accepter de jouer des rôles absurdes pour affronter leur misère… pendant que les responsables invisibles, flics rambos ou grands manitous de la gestion optimale des flux et des ressources humaines, se déchargent de tout et s’engraissent ailleurs.
C’est comme ça, que voulez-vous, de toute façon, ceux-ci savent le public agressif acquis à leur cause, puisque le moindre mouvement de perturbation sociale annoncé provoque instantanément la colère de la foule frustrée et des envies de lynchage qui font évidemment les affaire du Grand Patron, vous savez… le petit bigborther un peu machiavélirque qui n’a jamais mis les pieds dans le métro, des fois qu’on lui dirait tous en cheour de se casser.
Enfin, on peut toujours rêver…
A Saint-Lazare, aux heures de pointe, j’ai souvent compris pourquoi soudainement, un matin, un homme ou une femme perdait pied et décidait de se foutre sur les voies du métro. C’est insupportable.
Mes excuses pour le triple envoi, mon ordinateur m’a trahi…
Si quelqu’un peut supprimer les 2 premiers (parce qu’en plus je faisais des corrections à mon texte), ainsi que le présent message, ça sera plus net.
Merci
Réponse : C’est fait. GM
Effectivement, chronique d’un ton très différent de l’habitude…
Ce que ça montre surtout, c’est à quel point le lien police-population s’est distendu (et l’incompréhension est dans les 2 sens).
Et cet exemple a ceci d’intéressant qu’il ne se base pas sur des cas mille fois rebattus de jeunes de banlieue plus ou moins en rupture (ou même de militants aux a priori anti-policiers), mais sur des gens intégrés, cadres allant à leur travail (et même un G. Moréas, qui s’en trouve tout désorienté…).
Ils ne comprennent pas les policiers, et les policiers ne les comprennent pas…
Ca montre qu’on en est arrivé à un point qui n’est pas très rassurant…
+1 Péhène
Chronique étrange, en dehors du champs habituel des textes proposés ici, mais rafraichissante, presque philosophique.
Bon, par contre, les deux premières réactions, elles, sont étonnante, c’est le moins qu’on puisse dire.
La politique exacerbe les pensées, et certain ne savent plus s’en détacher, c’est dommage.
Etrange chronique, étrange réaction… et quelque part, petite illustration du proverbe « comparaison n’est pas raison ».
c est intolérable d’accepter c ces situations,il faut penser à se réveiller avant qu’il ne soit trop tard. Bientot 1984…
Une illustration de la conception sur l' »Identité Nationale » selon Messieurs NS et EB ?