À l’approche des élections présidentielles, 2011 aura été surtout l’année des blablas. Mais pour la police, cornaquée depuis une dizaine d’années par Nicolas Sarkozy, 2012 est le temps de l’incertitude. Toutefois, en plaçant à Beauvau Manuel Valls, l’homme de droite de la gauche, François Hollande a su éviter les erreurs de François Mitterrand. Et finalement, il n’y aura pas eu de grands chambardements, pas de chasse aux sorcières, si ce n’est le départ de quelques proches de l’ancien Président. Même le tournicotage des préfets s’est fait quasi en douceur. Et si à ce jour les résultats ne sont pas au rendez-vous, la pression est retombée dans les commissariats. « On a l’impression d’avoir moins de travail », m’a dit l’autre jour un officier de police.
Toutefois, 2012 restera une année noire pour la police car, en dehors des changements politiques, plusieurs affaires ont sérieusement terni son image : les prolongements de l’enquête sur le commissaire Neyret, la mise en cause de policiers dans l’histoire de proxénétisme du Carlton, le réseau ripoux de la BAC de Marseille, l’atteinte aux secrets des sources du Monde… Et surtout, le plus marquant : l’affaire Merah. Car aujourd’hui encore on ne sait pas s’il s’agit d’une réussite ou d’un échec. Et ces incertitudes ne peuvent que nuire à l’Institution.
Puisque chacun y va de sa petite rétrospective, voici la mienne. Elle est complètement subjective et n’engage que moi – comme disent les twittos.
Le 7 février, au petit matin, ce ne sont pas moins de 150 policiers qui procèdent à une descente dans le milieu corso-marseillais. Une trentaine d’individus suspectés d’appartenir au grand banditisme sont interpellés. Il s’agit pour les magistrats de la Jirs de Marseille (juridiction interrégionale spécialisée) d’une sorte d’opération coup de poing, histoire de faire bouger les choses et éventuellement de mettre à l’ombre, même pour des délits mineurs, des individus soupçonnés des pires méfaits. Finalement, huit seulement seront incarcérés, essentiellement pour extorsion de fonds, alors que la commission rogatoire vise l’assassinat d’un proche d’Ange-Toussaint Federici, estampillé ATF dans les annales de la PJ. Actuellement derrière les barreaux, mais considéré comme le chef de la bande des bergers de Venzolasca, le gang qui aurait remplacé celui de la Brise de mer.
Le lendemain, mais cela n’a évidemment rien à voir, l’ancien ministre Éric Woerth est mis en examen pour trafic d’influence et recel de financement illicite d’un parti politique dans l’affaire Bettencourt..
Le 23 mars, ce n’est pas le printemps pour l’ancien premier ministre Édouard Balladur, puisque le juge Renaud Van Ruymbeke découvre sur un compte suisse la trace d’un mouvement d’argent de dix millions de francs qui proviendraient de commissions occultes sur la vente des frégates à l’Arabie saoudite. Mais le fait passe quasi inaperçu : tous les yeux sont braqués sur Toulouse où Mohamed Merah vient d’être abattu par le RAID, après 32 heures de siège. Une tribune médiatique bien controversée à quelques semaines des élections présidentielles. À ce jour, une question reste en suspens : un meilleur fonctionnement des services de renseignements aurait-il pu empêcher la mort de ses sept victimes ?
Quelques jours plus tard, c’est au tour de Dominique Strauss-Kahn d’être mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée dans l’affaire du Carlton de Lille. L’enquête, démarrée un an auparavant, avait mis en lumière une filière de prostituées de luxe destinées à des clients friqués. Plusieurs policiers ont joué un rôle ambigu dans cette affaire et le commissaire divisionnaire Lagarde, une figure de la police dans le nord de la France, a été mis en examen.
Au mois d’avril, le cannabis fait son entrée dans la campagne présidentielle. L’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant se prononce pour un vrai débat de société sur le sujet, mais le candidat Hollande ne renchérit pas. Pendant ce temps, la police s’invite dans la campagne présidentielle. À la suite de la mise en examen pour homicide volontaire d’un policier ayant abattu un malfaiteur d’une balle dans le dos, les réseaux Sarko organisent des manifestations pour réclamer la « présomption de légitime défense ». Une revendication soutenue par le chef de l’État qui fait partie du programme de Marine Le Pen. François Hollande se contente d’abord de plaider pour une « protection administrative » des policiers avant de s’embarbouiller dans des propos chèvre et chou (il y a quelques jours, les policiers ont été informés que dorénavant ils pourront prendre un assistant de leur choix, s’ils sont convoqués pour une audition administrative). En attendant, pour la première fois peut-être, des policiers en uniforme et en armes défilent sur les Champs-Élysées – avec la bénédiction tacite des plus hautes autorités. Alors que de tels agissements peuvent entraîner une révocation d’office. Mais ces manifestations à répétition montrent le malaise d’une police mise à mal par la politique du chiffre et du saute-dessus.
Le 15 mai, François Hollande prend ses fonctions à l’Élysée et choisit Jean-Marc Ayrault comme chef de son gouvernement. Manuel Valls devient ministre de l’Intérieur. François Rebsamen et Jean-Jacques Urvoas, les deux autres prétendants au poste, font le dos rond. Lors de sa campagne, le candidat avait claironné « Mon véritable adversaire (…) c’est le monde de la finance ». On pouvait donc s’attendre à un séisme boursier, pourtant, les marchés financiers ne bronchent pas. Mieux, les taux d’emprunt demeurent historiquement au plus bas. Quelques mois plus tard, un crédit d’impôt de 20 milliards d’euros est offert aux entreprises. Le pouvoir divinatoire des marchands d’argent m’a toujours étonné.
Au mois de mai, la Cour d’appel de Paris valide l’intégralité de la procédure dans l’affaire Neyret, rejetant toutes les demandes des avocats. L’ancien commissaire est remis en liberté. Il sera révoqué de la police au cours du mois de septembre.
Le 12 juin, un vaste atelier de fausse monnaie est découvert en Seine-et-Marne. Ce sont 350 000 billets de 20 et 50 € qui auraient été fabriqués dans un petit village du nord du département. Le 24, c’est un réseau de douaniers ripoux qui est démantelé à l’aéroport de Roissy. Il semble qu’ils subtilisaient, dans des bagages repérés à l’avance, l’argent de trafiquants de drogue.
En juillet, Valérie Trierweiler affirme que dorénavant elle tournera sept fois son pouce avant de twitter et, à l’approche des JO, Londres se transforme en une sorte de blockhaus. La plus grande opération de sécurité mise sur pied en temps de paix, d’après David Cameron. Mais aussi un échec pour la sécurité privée, puisque G4S, la plus grosse boîte dans ce domaine, n’a pas été en mesure d’honorer son contrat de 284 millions de livres sterling. Incapable notamment d’aligner les 10 420 agents prévus, ce qui a obligé le gouvernement à faire appel à l’armée.
Au mois d’août, François Hollande part en vacances et Marseille enregistre le 14e règlement de comptes de l’année.
En septembre, la police de Lyon est à nouveau sur la sellette avec la découverte d’un réseau de ripoux. Treize personnes sont interpellées, dont sept policiers. Et le 25, un magistrat est placé en garde à vue dans le cadre de l’affaire Neyret. Il est soupçonné d’avoir fourni des informations sur des procédures en cours.
Mais au début du mois, c’est le massacre de Chevaline qui fait la Une. Trois touristes et un cycliste sont assassinés. Et si de nombreux coups de feu ont été tirés, il semble que chacune des victimes ait reçu le coup de grâce. Pendant huit heures, la scène de crime est gelée. Les gendarmes enquêteurs ont interdiction de toucher le véhicule. Ce n’est qu’à l’arrivée des techniciens de la gendarmerie qu’une fillette est découverte recroquevillée sous le cadavre de sa mère. Ce qui pose question : jusqu’à quel point doit-on « geler » une scène de crime ? Si au début de cette affaire, le procureur d’Annecy a enchaîné les conférences de presse, avant qu’on lui demande un peu de retenue, aujourd’hui encore on n’en sait pas plus. Ni sur les raisons de ces meurtres ni sur le ou les auteurs.
En octobre, des policiers de la BAC du nord de Marseille sont soupçonnés d’avoir organisé un réseau quasi mafieux au sein de la police et notamment d’avoir extorqué de l’argent à des trafiquants de drogue. Le pire des rackets, celui qui se cache derrière la force publique. Une véritable gangrène pour le procureur.
Le 16 octobre, un avocat, Me Antoine Sollacaro, est assassiné dans une station-service d’Ajaccio et le corps d’un ancien nationaliste est découvert criblé de balles dans sa voiture, à une soixantaine de kilomètres de Bastia. Le lendemain, pour la première fois, un ministre de l’Intérieur utilise le mot mafia pour désigner le banditisme corse.
En novembre, Barack Obama est réélu, tandis qu’en Chine, Xi Jinping, alias le Prince rouge, est désigné comme secrétaire général du Parti. Il devra néanmoins attendre le mois de mars 2013 pour devenir le président de la République populaire.
Signée pour la France par Nicolas Sarkozy, et malgré les redondances de François Hollande, la règle d’or entrera en application le 1er janvier 2013. La Cour de Justice européenne pourra prononcer des amendes dans le cas où l’un des 27 État signataires ne respecterait pas ses engagements. Pas de quoi s’inquiéter. D’après un document publié vendredi par la Cour européenne, entre 2008 et 2011, les États de l’Union ont déjà versé 1 600 milliards d’euros d’aides aux banques. Alors, ça ne peut pas être pire.
Allez, flics (ou simples mortels), banquiers, voyous, ripoux, choux, genoux, hiboux, cailloux… Une bonne année à tous !
56 réponses à “Apostille à l’affaire Merah : récit d’une affaire ratée”
L’affaire Merah finalement il n’en reste plus rien un an après autant de bruit pour rien… une fois encore les médias se sont amusés comme des petits fous, mais finalement que reste t’il de l’histoire Merah en 2013
mon court post en réponse à » fan de » le 16/09 à 17h20
Toujours autant de plaisir à vous lire, c’est comme ça que j’ai ressenti les événements, via le filtre d’Inter. Tout est dit, les hésitations, les erreurs tactiques, la captation de l’affaire par la place Beauvau et la Justice. Un diagnostic au scalpel. Que de moyens qui n’ont pu empêcher, faute de croisement de certaines données pour trouver l’IP de la mère de Merah, ce qui reste un crime immonde: l’assassinat de ces tout-petits, à bout portant, de ces jeunes parachutistes, et puis ce rodéo de Merah transformé en héros- martyr par le télé, ça ça m’est insupportable.
Une affaire pas forcément si ratée. Nous sommes en 2012, tout le monde s’en fout de ce qu’il peut arriver aux flics. On a peut-être aussi voulu montré ce qu’il en était de la réalité de cette islamisation des quartiers, et tant pis si les flics en étaient ridicules, puisqu’ils ont acceptés le rôle quelque soit le script qu’on leur donne…
Maintenant, quoi qu’ait pu laissé passer le pouvoir en place d’alors, des mecs comme Merah, son frère et sa soeur, c’est aussi une part de la réalité.. Peut-être pour faire réflechir les quelques béni-oui-oui qui croient que tout se vaut, ça aura été utile, si on ne tombe pas dans l’excès inverse non plus évidemment.
Ci-dessus, pour @Serieux, qq messages plus haut.
Tiens, zarb. C’était censé répondre @Sérieux, qq messages plus haut.
Juste une question : l’apostille, c’est ce qu’on a du mal à avaler quand on a raté quelque chose ?
Bon article (comme souvent) qui éclaire certains points importants comme la surveillance (ratée?) de Merah dès lors qu’il a été identifié. On comprend aussi que les politiques on compliqué l’affaire par leur interventionnisme, et que leur méconnaissance des procédures légales et des techniques d’intervention si particulières de ces services a failli couter la vie à certains membres du RAID. Période électorale oblige, ils y ont mis tout le coeur… Bref, j’espère que comme en Norvège, il y aura une analyse approfondie de ce qui s’est passé et qu’on en tirera des leçons.
Cependant, vous écrivez « Dans ce genre d’opération, en général, on attend que l’individu soit dans sa voiture. C’est là où les risques sont les moindres. » Je comprend tout à fait l’approche, mais Mérah ne se déplaçait-il pas en scooter?
Non, il avait aussi une Clio (de location), si je ne m’abuse. Dans le coffre de laquelle on a retrouvé un colt 45, d’ailleurs.
Mais pourquoi autant de commentaires hors sujet ?
Très intéressant, et avec du style en plus.
Bonjour,
pas spécialiste, je vous remercie pour la clarté de cet exposé (et de vos billets en général), mais je dois demander une précision : comment une « munition puissante » peut-elle avoir un faible pouvoir d’arrêt ?
Merci d’avance.
Pour faire simple, disons qu’à charge égale, moins la balle est perforante, plus fort est l’impact. Donc, le pouvoir d’arrêt est plus important. Le meilleur exemple est le Flash-Ball. Mais si un spécialiste des armes lit votre commentaire, il vous répondra mieux que moi. Cdt
Le « spécialiste » des armes que je fus ,n’a rien a rajouter à ta « simple » mais exhaustive explication pour un lecteur ordinaire.
Bien a toi.
R.V.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pouvoir_d'arrêt_(munition)
Merci à tous trois.
C’est toujours un plaisir de vous lire, on sent l’homme de terrain.
Je complète mon commentaire précédent : c’est le racisme des fonctionnaires du renseignements et de la police qui a fait obstacle au repérage de la dangerosité de Merah. On se souvient qu’il « était propre sur lui », selon les consignes qu’on lui avait données. Et je suis sûre que des gens le savent.
Un jeune homme, Hakim Ajimi, à Grasse, n’avait pas dû paraître tel aux policiers : lui, il est mort. Il a fallu quatre ans de mobilisation pour qu’un jugement ait lieu, jugement faible, et à peine fut-il rendu que les policiers protestaient de ce jugement. Messieurs Guéant et Valls trient eux aussi quant à ceux que la France se permet de tuer !
(les informations sur ce sujet sur le site de l’Association pour la Démocratie à Nice).
je comprends la douleur de la famille, mais quel rapport avec ce billet ?
Merci pour ces données factuelles.
On peut partager votre conclusion quant au rôle néfaste de l’intervention du ministre de l’intérieur.
On rappellera à ce sujet le climat politique pré électoral d’alors : on soufflait sur les braises de la xénophobie sous couvert (entre autre) d’anti islamisme. La tentation dut être forte au sein des cabinets de communication qui faisaient la politique gouvernmentale à l’Elysée et place Beauvau d’exploiter au mieux l’opportunité en roulant des épaules pour rassurer la frange électorale tant courtisée pour emporter les élections.
Voir QUI NOUS DIRIGEA VRAIMENT sous http://goo.gl/UYTGl
V
Je ne sais pas pour vous, mais entre les expulsions à toute force de Roumains, et le projet de loi de criminaliser certaines lectures « déviantes » sur internet, je vois de moins en moins la différence entre l’ancien gouvernement et le nouveau. Valls ressemble comme deux gouttes d’eau à Guéant.
Pourtant il me semblait bien que la majorité avait changé ce printemps ?
Bel écrit sur ce ténébreux moment sur lequel la lumière totale ne se fera probablement jamais, pas plus que sur les moments de la fin de OBL, ou sur ce qui s’est passé sur une route forestière au dessus d’Annecy. Mais je voudrais comprendre …
« Bilan : deux policiers sérieusement blessés et l’individu abattu. Son arme était vide. »
Alors, comment avaient été blessés les deux policiers ? A l’arme blanche ? L’un par l’autre (gag!) ? Ou bien par les munitions que contenaient l’arme de « l’individu », qui ensuite s’était trouvé vide ?
Bonne continuation
Robert
Comme je m’étais mal exprimé, j’ai corrigé. Merci.
Dont acte. Merci.
Bravo l’objectivité du monde dans le filtrage des commentaires. Quand on prétend défendre la libre expression et que l’on ne laisse passer aucun commentaires « différents » que devient-on ?
C’est bien vrai… mais avant tout c’est un problème de « chef » et d’égo. Dans la police c’est la cause de bien des maux !
« On a fait venir un autre patron. Bilan : deux policiers sérieusement blessés et l’individu abattu. Son arme était vide. »
Est-ce qu’ils ont été blessés par des tirs amis? Les GIPN sont-ils aussi maladroit? je veux comprendre.
Probablement des ricochets, très fréquents lorsque l’on tire dans un endroit clos.
Non, en fait, il a eu le temps de vider son arme avant d’être abattu.
Ca ne colle pas avec l’arme utilisée par Merah et le nombre de balles tirées.
C’est toujours très compliqué à étudier ce type de dossiers. Plus on en apprend sur lui, plus on se pose de questions… ca rend vite mal à l’aise je trouve.
Oui, réfléchir parfois ça rend mal à l’aide, faut éviter.
une évidence : plus le temps passe, plus on s’éloigne du quasi inconnu, isolé, sortant de nulle part, qu’on nous présentait après le drame.
Nous sommes tous des Mohamed Merah !
Je veux dire par cela que nous pouvons tous sombrer dans la folie et commettre l’impensable ! Lorsque l’on se documente sur son enfance (difficile) on a déjà quelques éléments : père absent et violent, mère obèse sans autorité, grand frères qui ne le laissaient pas jouer à la playstation, on l’a installé dans un getho français ou la République à perdu a jamais l’un de ses enfants…
Enfant de la république Merah ? Il faut arrêter de croire que l’Etat et la société sont responsables de tout. Rappelez moi quels étaient ses principes, et ses motivations ? Les droits de l’Homme, le respect des libertés individuelles et la solidarité ?
La mère obèse, surtout, voilà qui rend violent.
Cet article dit quand même, quoique discrètement, que c’est un besoin de jouer l’affaire en grand, plutôt que de laisser les locaux procéder selon des techniques éprouvées, qui a fait déraper la procédure : besoin de faire venir « les grands spécialistes », le ministre, etc. pour qu’on ait du grand spectacle. Si Le suspect avait été attrapé discrètement entre chien et loup par 4 policiers au moment où il monte dans sa voiture, que serait devenue l’affaire Merah » ? Donc en fin de compte, c’est la médiatisation à visée politique qui a ruiné le travail des policiers. Et ça, je doute qu’on sache, en France, en tirer des leçons, car ce besoin de se montrer, qui est en un certain sens essentiel à la vie des politiques, ne risque pas de faiblir.
Je vous en prie arrêtons de stigmatiser l’Islam qui est une religion de paix et d’amour comme vous pouvez le lire dans les évangiles du Coran !!
Mohammed Merah était peut être un individu violent, mais la récupération politique de cette affaire est nauséabonde.
Il faut à tout prix apaiser les relations entre l’Etat et les musulmans : les autoriser à construire des synagogues dans leurs quartiers, à porter les habits qu’ils veulent, à aller à la piscine municipale
Il y a bien des quartiers chrétiens (près de chez moi, tout le monde va à l’église le dimanche…), pourquoi n’y aurait-il pas de quartiers musulmans ou de quartiers juifs ?? Soyons tolérants je vous en prie
Parce que nous sommes en France dans une république laïque et qu’il n’est pas concevable de créer des ghettos et des communautarismes. Nous devons tous vivre ensemble et savoir nous respecter les uns les autres. La tolérance ce n’est pas d’isoler par « type de population » mais d’accepter l’autre. Et dans votre schéma, que deviendraient ceux qui sont athées ou ceux qui appartenant à une religion ne veulent pas y adhérer, on les met où ? Il y a déjà suffisamment de regroupements de population émigrées ce qui peut s’expliquer par le besoin d’être avec des personnes qui ont la même culture et la même langue que vous, pour ne pas en plus y mêler la religion. Si on n’y faisait pas autant attention, on aurait peut-être des relations plus apaisées.
>Il y a déjà suffisamment de regroupements de population émigrées
entiermeent d’accord.
>ce qui peut s’expliquer par le besoin d’être avec des personnes qui ont la >même culture et la même langue que vous
la part contre, c’est affligeant. Je suis sur que si vous louez pas cher un appart dans le 8eme, 15eme ou 16eme, Neuilly, y’en a bcp qui prennent direct…
« meme culture et meme langue »…c’est affligeant…. vous croyez que l’immigré vient en france avec avant tout l’idée de rester avec des gens de memes langues et meme culture? serieux? Vive une loi LRU bien faite…
Et je ne parle pas des francais dont les grand parents sont arrivé en france…
Ce qui paraît naturel avec des yeux de Français ne l’est pas ailleurs. En Grande-Bretagne, l’intégration a longtemps fonctionné sur un modèle communautaire, où les gens se regroupaient par origine.
Mais il est naturel de se retrouver entre pays (comme nos ancêtres disaient à l’armée): la proportion de Bretons à Paris devait être plus grande , au début du 20 ième siècle, près de la gare Monparnasse que près de la gare de l’Est, sans qu’on n’en fasse toute une salade sur le communautarisme, générant forcèment et automatiquement de la violence (je ne parle pas des très catholiques Corses : une fusillade par semaine ces dernières années : -heureusement qu’ils ont la culture de la sieste, de l’autre côté de la Méditerranée pas de passage par Suez pour les racheter- -, ni de l’ IRA).
La revendication d’absence de vilain communautarisme me semble davantage un souvenir pour le moins inexact de l’âge d’or/la belle époque qu’une réalité historique.
Un Juif, même « mieux » assimilé qu’un Français (sachant l’hébreu, l’arabe s’il a fait son service militaire dans les territoires, le français – mieux que pas mal de commentateurs du monde -et l’anglais) peut être très content de ne pas faire 40 km pour trouver une synagogue, et de pouvoir discuter avec ses copains. Il en est de même pour un catholique, je suppose, ou pour un musulman. Va-t-on en faire du méchant communautarisme?
Ben, y’en a déjà, non ?
Je me souviens que MAM voulait même acheter des drones pour assurer leur sécurité, et confier à l’armée le soin de s’assurer qu’un nouveau Merrah ne puisse naître au monde.
Hélas, le nouveau gouvernement ne semble pas vouloir persévérer dans cette voie de l’émancipation citoyenne chère à la culture française.
Au moment de cette abominable affaire, MAM n’y était plus, elle , aux affaires. Revoyez un peu la chronologie que diable.
Vous vous exprimez en réponse à quoi ?
Ouais, et des quartiers athées, avec Red Light District.
SVP, le quartier rouge d’Amsterdam est né dans une ville (alors) fortement ancrée dans le calvinisme.
Quand on est tolérant, on vit indifféremment les uns avec les autres, pas en « quartiers séparés »…
La religion est une erreur intellectuelle.
Pepeto,
je serais surpris que la demande première des communautés musulmanes de France soit la mise en œuvre de Synagogues. Admettons, c’est juste une petite confusion, vous vouliez parler, et avec raison, de Mosquées, mosquées à mettre en œuvre de manière sereine.
Par contre, les deux autres « droits » que vous revendiquez sont accordés à toutes les populations vivant en France : tout le monde peut aller à la piscine municipale, et vous pouvez vous promener déguisé en clown ou en geisha si vous le désirez. Les limites sont celles de la République : on ne se cache pas son visage et on accepte la mixité à la piscine.
D’autres républiques permettent de se voiler. Plutôt qu’un principe inaltérable, c’est une loi de circonstance.
Quand à la mixité à la piscine… Platon, Rousseau ni la Constitution ne fixent d’horaires d’ouverture. Mais un tout petit chef égaré dans une trop grande fonction y a vu matière à polémique.
@pepeto :
je doute, même si les musulmans ne voient aucun inconvenient (bien au contraire : les critères sont plus stricts, garantissant une compatibilité excellente) à manger kasher, qu’ils aient l’usage de synagogues… et qu’ils aient des quartiers reservés.
…
Des relations sont là: Un ministère des cultes, véritable OVNI en soit dans un état laïque, avait bel et bien été créé par Sarkozy…
Et comme la religion devenait déjà souvent un problème d’ordre public, ce ministère était rattaché à celui de l’intérieur.
Prochaine étape, un rattachement à celui des armées?
Il n’y a pas à tolérer des accoutrements dignes de l’Afghanistan, en particulier pour les femmes, chez nous. Ceux qui veulent vivre ainsi peuvent toujours aller là ou c’est la règle. Puissent-t’ils y être heureux… et nous aussi!
Car à trop tolérer, c’est la Charia qui devient la règle chez nous dans certains endroits. Intolérable.
Dans le passé, les politiques n’ont pas pris le phénomène assez au sérieux. En particulier en ne soutenant pas le principal Chenières, à Creil, en 1989: Premier épisode sérieux qu’il aurait fallu tuer dans l’oeuf.
C’est un gag votre post: les évangiles du Coran & les synagogues pour les musulmans. J’hallucine!
Brillant résumé. Merci pour cette réflexion autour de l’envers du décor et des enjeux aux différents niveaux de l’affaire.