En publiant l’enregistrement de conversations privées entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, on peut dire que Mediapart a sérieusement relancé une affaire qui commençait à s’essouffler : d’un seul coup Benalla n’est pas seulement le petit coq prétentieux qui se la faisait belle à l’ombre de son seigneur, mais il devient suspect d’acoquinement avec un membre influent de l’oligarchie russe, des faits qui pourraient porter atteinte peut-être pas à la sûreté de l’État, mais pour le moins à sa diplomatie.
Pour l’instant, on ne sait pas qui a effectué ces enregistrements, mais il semble admis que la conversation piratée se soit tenue au domicile parisien de la responsable de la sécurité du Premier ministre et de son conjoint. Il y a donc dans cette affaire au moins une quasi-certitude : ce ne sont pas les journalistes de Mediapart qui ont joué aux apprentis-espions ! Mais en rendant public l’enregistrement clandestin d’une conversation privée, le journal numérique s’est néanmoins rendu coupable du délit prévu à l’article 226-2 du code pénal, lequel est punissable d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
On peut donc dire qu’Edwy Plenel, président et directeur de la publication, a pris un risque pour assurer l’information de ses lecteurs !
Mais de ce fait, contrairement à ce que l’on a pu lire ici ou là, et bien que ce soit plutôt inhabituel dans ce type d’affaires, le procureur de Paris était légitime à ouvrir une enquête, même en l’absence de plainte, puisque le délit était public.
Quand je pense à tous ces gens, ces victimes, qui attendent des mois et des mois des nouvelles de leur plainte, avant de s’entendre dire : affaire classée ! Et encore, ceux-là font partie des chanceux, pour les autres, c’est l’oubli, le néant, leur dossier s’est définitivement perdu dans le « lacis inextricable de la procédure », comme dirait Balzac.
L’ABC d’une enquête, tous les flics vous le diront, c’est de commencer par le début Continue reading
15 réponses à “Benalla, l’homme qui se croyait sorti de la cuisse de Jupiter”
Ooops ! Coup de doigt malheureux.
Salutations Georges. En espérant que la santé se maintienne.
M.H
Et si tout simplement il suffisait de se plonger dans le passé pour retrouver une trajectoire similaire, après un cursus tout aussi nébuleux; pour aboutir à l’un des maroquins les plus prestigieux ?
Pourquoi le Nom de Charles Pasqua et la date de mai 68 viennent-ils me bourdonner de la sorte aux oreilles ?
Un néo réservoir de SAC, de cordes et de nœuds serait-il en voie d’éclosion ?
« mais nul ne sait qui la compose ni ce que sont ses missions exactes »
Merci commissaire pour votre clairvoyance, tout est dit!
Bien à vous
Rodikol
Salut Georges il y a quelques mois que je ne t’ai plus lu problèmes de santé aujourd’hui résolus. C’est donc avec plaisir que je viens de lire ton papier sur Benalla. Tu as raison de défendre quelques vieux principes aujourd’hui perdus dans cette police « Jupitérienne » qui ne ressemble que très vaguement à ce que fût la notre. Sans vouloir jouer à « l’ancien combattant aigri », on peut tout de même sérieusement s’interroger sur la présence d’un pignouf (policierement parlant) comme Benalla dans un dispositif de M.O. Je pense heureusement que l’affaire est loin d’être terminée et que « ça va balancer à tout va »
Au commisssaire Moréas,
Je doute que Viguier soit innocent. Dans son trajet qui a abouti à la destruction par incendie du matelas taché de sang, Suzanne n’était pas loin : soit sur son parcours vers la déchetterie, soit sur le site lui-même. Possible ?
« Au fait, comment est sortie l’affaire Benella ? Quel est le mystérieux correspondant qui a attiré l’attention des journalistes du Monde sur un événement qui date du 1er mai ? Comment se fait-il que les images de vidéosurveillance n’aient pas été détruites, comme c’est la règle au bout d’un mois ? »
Il y a deux questions interessantes:
la naissance de l’affaire BEnalla peut être liée à un journaliste enquêtant sur des violences policières: la geste du chevalier de l’humanisme traînait sur twitter et youTube depuis le 1er mai au soir. Cette enqu^éte peut ne pas avoir eu besoin de tuyaux pour être initiée (c’est le principe passionnant du Rasoir d’Occam), et, s’il y avait eu un calcul politique, sortir cette enquête en septembre aurait été plus opportun, au moment où les augmentations de prix ruissellent.
Le problème des vidéos ets plus complexe : BEnalla est inquiété pour recel de vidéos (les vidéos des caméras de surveillance de la Ville de Paris .n’ont pas pour vocation de servir un particulier et auraient du disparaître par destruction au bout d’un mois). S’il y a eu exploitation de ces vidéos de la Ville de Paris aussi par les services de com’ des Nervis en Marche, les communicants de LREM peuvent être inquiétés aussi pour recel…. Ce qui complique encore les choses, c’est que le matin, Benalla aurait aussi brutalisé des manifestants au Jardin des Plantes, et tenté de faire dispoataître des traces en essayan, sous la contrainte,t de faire disparaître les traces de ses humanistes exploits: le Patquet -qui ne sert pas de paillasson au pouvoir- enquête sur une intrusion dans un système digital -le téléphone d’une manifestante…-
Si bien qu’il y a , si j’ai bien compris,
* les images de vidéosurveillance de la VdP, place de la Contrescarpe qui ont servi, bien après leur date de peremption, à tenter de dédouaner l’Humaniste du casque de CRS et ont été, à cette fin, recelées par Benalla et la com des Nervis en Marche et
* les images privées, prises par une manifestante, d’autres violences policières au jardin des plantes -6 heures plus tôt- attribuées (ainsi que leur tentative de destruction sous la menace) à Benalla.
Article XII (DUDH de 1789) :
« La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».
Il y a longtemps que la 5e République s’est assise sur ce principe, et c’est pas la macronie en marche qui va y déroger !…
Plus prosaïquement et simplement :
– pourquoi cette non-affaire sort-elle deux mois et demis après les faits ?
– qui a intérêt à faire sortir cette non-affaire ?
– la constitution dit que… « la police est instituée pour le bien de tous et non pour l’intérêt de particuliers » ; alors, pourquoi un GSPR ?
Article très éclairant !
De toutes façons, ils sont intouchables, à la cellule :
https://www.zupimages.net/up/18/30/y5oq.jpg
Quitte à passer pour farfelu et frelaté, j’émettrai pour ma part cette hypothèse « stratégique » sans pouvoir l’étayer sur des preuves acceptables pour un J I, bien évidemment (vu qu’à aucun moment, notre collègue G. Moreas n’y a fait la moindre allusion)…
Dans la préfiguration d’un nouveau service de protection de la présidence, le petit A. Benalla faisait tache et tout le monde le savait, y compris et surtout à la direction de la Gendarmerie qui a toujours eu à craindre du rôle négatif du MI proche de la PN, très hostile à ce projet qui allait lui échapper.
En balançant les bandes video au Monde et en désignant à la vindicte son soi-disant petit protégé qui commençait à devenir dangereux et incontrôlable, la DGGN fait porter le chapeau à tous les « incapables » du MI, de la PP et des préfets… Ses dirigeants s’extraient du même coup de toutes leurs compromissions et surtout contrôlent leur propreté auprès des médias et de la commission parlementaire. Résultats à moyen terme :
1/ Macron sort renforcé de l’affaire mal engagée, certes quelque peu éborgné ; 2/ mais surtout, la DGPN se voit discréditée à tous les échelons du MI,
3/ tandis que la DGGN passe pour très loyale et quasi renforcée auprès du chef de l’État.
4/ « Le Monde » joue au grand justicier face à deux ministères régaliens totalement discrédités dans leurs incarnations directionnelles (GC et NB).
5/ S’agissant du projet présidentiel, l’Elysée va faire mine de réajuster le tir auprès de la commission parlementaire, qui n’est guère qu’une grotesque opération cathartique de blanchissage où tout le monde a quelque chose à se reprocher face à la toxicité de l’autoritarisme jupitérien en la matière…
Et l’on repartira, quand ce petit feu sera éteint,… « comme en 40 », pour récréer les conditions de possibilité d’une cellule de protection élyséenne autonome. Elle apparaîtra alors comme prétendument plus démocratique dans sa composition future. Mais d’où, vous le verrez…, chers amis de ce blog, la DGGN sortira des plus durablement renforcées. Affaire à suivre, et paris à parier.
Attention à la canicule !
en tant que citoyenne simplette lambda qui tente de comprendre avec peu de connaissances mais qui se mêle quand même à la conversation des grands, je me dis que si un coup a été monté et que ce sont les gendarmes qui finissent par en tirer avantage, ça n’implique pas forcément qu’ils aient été les déclencheurs du scandale.
Si oui ils feraient d’une pierre deux coups, chapeau.
Si ce n’est pas le cas, la police n’aurait-elle pas pu se prendre les pieds dans le tapis toute seule ? une idée malheureuse qui lui aurait pris.
c’est absurde ?
le résultat immédiat c’est tout de même de braquer les projecteurs sur l’organisation de la sécurité de l’Élysée.
qui va tirer avantage de cette affaire ? ce ne serait pas la police si la réorganisation prévue capotait ?
« ribaud, rossard, rosse » ne changeait rien à l’acronyme initial.
Faut il renommer le parti des humanistes (Jupiter se gargarise avec ce terme):
Les Nervis En Marche