LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Police : 2012, l’année du blues

À l’approche des élections présidentielles, 2011 aura été surtout l’année des blablas. Mais pour la police, cornaquée depuis une dizaine d’années par Nicolas Sarkozy, 2012 est le temps de l’incertitude. Toutefois, en plaçant à Beauvau Manuel Valls, l’homme de droite de la gauche, François Hollande a su éviter les erreurs de François Mitterrand. Et finalement, il n’y aura pas eu de grands chambardements, pas de chasse aux sorcières, si ce n’est le départ de quelques proches de l’ancien Président. Même le tournicotage des préfets s’est fait quasi en douceur. Et si à ce jour les résultats ne sont pas au rendez-vous, la pression est retombée dans les commissariats.  « On a l’impression d’avoir moins de travail », m’a dit l’autre jour un officier de police.

Toutefois, 2012 restera une année noire pour la police car, en dehors des changements politiques, plusieurs affaires ont sérieusement terni son image : les prolongements de l’enquête sur le commissaire Neyret, la mise en cause de policiers dans l’histoire de proxénétisme du Carlton, le réseau ripoux de la BAC de Marseille, l’atteinte aux secrets des sources du Monde… Et surtout, le plus marquant : l’affaire Merah. Car aujourd’hui encore on ne sait pas s’il s’agit d’une réussite ou d’un échec. Et ces incertitudes ne peuvent que nuire à l’Institution.

Puisque chacun y va de sa petite rétrospective, voici la mienne. Elle est complètement subjective et n’engage que moi – comme disent les twittos.

Le 7 février, au petit matin, ce ne sont pas moins de 150 policiers qui procèdent à une descente dans le milieu corso-marseillais. Une trentaine d’individus suspectés d’appartenir au grand banditisme sont interpellés. Il s’agit pour les magistrats de la Jirs de Marseille (juridiction interrégionale spécialisée) d’une sorte d’opération coup de poing, histoire de faire bouger les choses et éventuellement de mettre à l’ombre, même pour des délits mineurs, des individus soupçonnés des pires méfaits. Finalement, huit seulement seront incarcérés, essentiellement pour extorsion de fonds, alors que la commission rogatoire vise l’assassinat d’un proche d’Ange-Toussaint Federici, estampillé ATF dans les annales de la PJ. Actuellement derrière les barreaux, mais considéré comme le chef de la bande des bergers de Venzolasca, le gang qui aurait remplacé celui de la Brise de mer.

Le lendemain, mais cela n’a évidemment rien à voir, l’ancien ministre Éric Woerth est mis en examen pour trafic d’influence et recel de financement illicite d’un parti politique dans l’affaire Bettencourt..

Le 23 mars, ce n’est pas le printemps pour l’ancien premier ministre Édouard Balladur, puisque le juge Renaud Van Ruymbeke découvre sur un compte suisse la trace d’un mouvement d’argent de dix millions de francs qui proviendraient de commissions occultes sur la vente des frégates à l’Arabie saoudite. Mais le fait passe quasi inaperçu : tous les yeux sont braqués sur Toulouse où Mohamed Merah vient d’être abattu par le RAID, après 32 heures de siège. Une tribune médiatique bien controversée à quelques semaines des élections présidentielles. À ce jour, une question reste en suspens : un meilleur fonctionnement des services de renseignements aurait-il pu empêcher la mort de ses sept victimes ?

Quelques jours plus tard, c’est au tour de Dominique Strauss-Kahn d’être mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée dans l’affaire du Carlton de Lille. L’enquête, démarrée un an auparavant, avait mis en lumière une filière de prostituées de luxe destinées à des clients friqués. Plusieurs policiers ont joué un rôle ambigu dans cette affaire et le commissaire divisionnaire Lagarde, une figure de la police dans le nord de la France, a été mis en examen.

Au mois d’avril, le cannabis fait son entrée dans la campagne présidentielle. L’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant se prononce pour un vrai débat de société sur le sujet, mais le candidat Hollande ne renchérit pas. Pendant ce temps, la police s’invite dans la campagne présidentielle. À la suite de la mise en examen pour homicide volontaire d’un policier ayant abattu un malfaiteur d’une balle dans le dos, les réseaux Sarko organisent des manifestations pour réclamer la « présomption de légitime défense ». Une revendication soutenue par le chef de l’État qui fait partie du programme de Marine Le Pen. François Hollande se contente d’abord de plaider pour une « protection administrative » des policiers avant de s’embarbouiller dans des propos chèvre et chou (il y a quelques jours, les policiers ont été informés que dorénavant ils pourront prendre un assistant de leur choix, s’ils sont convoqués pour une audition administrative). En attendant, pour la première fois peut-être, des policiers en uniforme et en armes défilent sur les Champs-Élysées – avec la bénédiction tacite des plus hautes autorités. Alors que de tels agissements peuvent entraîner une révocation d’office. Mais ces manifestations à répétition montrent le malaise d’une police mise à mal par la politique du chiffre et du saute-dessus.

Le 15 mai, François Hollande prend ses fonctions à l’Élysée et choisit Jean-Marc Ayrault comme chef de son gouvernement. Manuel Valls devient ministre de l’Intérieur. François Rebsamen et Jean-Jacques Urvoas, les deux autres prétendants au poste, font le dos rond. Lors de sa campagne, le candidat avait claironné « Mon véritable adversaire (…) c’est le monde de la finance ».  On pouvait donc s’attendre à un séisme boursier, pourtant, les marchés financiers ne bronchent pas. Mieux, les taux d’emprunt demeurent historiquement au plus bas. Quelques mois plus tard, un crédit d’impôt de 20 milliards d’euros est offert aux entreprises. Le pouvoir divinatoire des marchands d’argent m’a toujours étonné.

Au mois de mai, la Cour d’appel de Paris valide l’intégralité de la procédure dans l’affaire Neyret, rejetant toutes les demandes des avocats. L’ancien commissaire est remis en liberté. Il sera révoqué de la police au cours du mois de septembre.

Le 12 juin, un vaste atelier de fausse monnaie est découvert en Seine-et-Marne. Ce sont 350 000 billets de 20 et 50 € qui auraient été fabriqués dans un petit village du nord du département.  Le 24, c’est un réseau de douaniers ripoux qui est démantelé à l’aéroport de Roissy. Il semble qu’ils subtilisaient, dans des bagages repérés à l’avance, l’argent de trafiquants de drogue.

En juillet, Valérie Trierweiler affirme que dorénavant elle tournera sept fois son pouce avant de twitter et, à l’approche des JO, Londres se transforme en une sorte de blockhaus. La plus grande opération de sécurité mise sur pied en temps de paix, d’après David Cameron. Mais aussi un échec pour la sécurité privée, puisque G4S, la plus grosse boîte dans ce domaine, n’a pas été en mesure d’honorer son contrat de 284 millions de livres sterling. Incapable notamment d’aligner les 10 420 agents prévus, ce qui a obligé le gouvernement à faire appel à l’armée.

Au mois d’août, François Hollande part en vacances et Marseille enregistre le 14e règlement de comptes de l’année.

En septembre, la police de Lyon est à nouveau sur la sellette avec la découverte d’un réseau de ripoux. Treize personnes sont interpellées, dont sept policiers. Et le 25, un magistrat est placé en garde à vue dans le cadre de l’affaire Neyret. Il est soupçonné d’avoir fourni des informations sur des procédures en cours.

Mais au début du mois, c’est le massacre de Chevaline qui fait la Une. Trois touristes et un cycliste sont assassinés. Et si de nombreux coups de feu ont été tirés, il semble que chacune des victimes ait reçu le coup de grâce. Pendant huit heures, la scène de crime est gelée. Les gendarmes enquêteurs ont interdiction de toucher le véhicule. Ce n’est qu’à l’arrivée des techniciens de la gendarmerie qu’une fillette est découverte recroquevillée sous le cadavre de sa mère. Ce qui pose question : jusqu’à quel point doit-on « geler » une scène de crime ? Si au début de cette affaire, le procureur d’Annecy a enchaîné les conférences de presse, avant qu’on lui demande un peu de retenue, aujourd’hui encore on n’en sait pas plus. Ni sur les raisons de ces meurtres ni sur le ou les auteurs.

En octobre, des policiers de la BAC du nord de Marseille sont soupçonnés d’avoir organisé un réseau quasi mafieux au sein de la police et notamment d’avoir extorqué de l’argent à des trafiquants de drogue. Le pire des rackets, celui qui se cache derrière la force publique. Une véritable gangrène pour le procureur.

Le 16 octobre, un avocat, Me Antoine Sollacaro, est assassiné dans une station-service d’Ajaccio et le corps d’un ancien nationaliste est découvert criblé de balles dans sa voiture, à une soixantaine de kilomètres de Bastia. Le lendemain, pour la première fois, un ministre de l’Intérieur utilise le mot mafia pour désigner le banditisme corse.

En novembre, Barack Obama est réélu, tandis qu’en Chine, Xi Jinping, alias le Prince rouge, est désigné comme secrétaire général du Parti. Il devra néanmoins attendre le mois de mars 2013 pour devenir le président de la République populaire.

Signée pour la France par Nicolas Sarkozy, et malgré les redondances de François Hollande, la règle d’or entrera en application le 1er janvier 2013. La Cour de Justice européenne pourra prononcer des amendes dans le cas où l’un des 27 État signataires ne respecterait pas ses engagements. Pas de quoi s’inquiéter. D’après un document publié vendredi par la Cour européenne, entre 2008 et 2011, les États de l’Union ont déjà versé 1 600 milliards d’euros d’aides aux banques. Alors, ça ne peut pas être pire.

Allez, flics (ou simples mortels), banquiers, voyous, ripoux, choux, genoux, hiboux, cailloux… Une bonne année à tous !

16 Comments

  1. Nicolas Roland

    Si la police à le blues, c’est bien à cause des dérives sécuritaires de Sarkozy, qui a démoli les libertés individuelles au profit d’un pseudo-état policier.
    Mais le blues n’est pas terminé, car si pour le rédacteur de cet article il n’y a pas de chasse aux sorcières, j’ai le regret de contredire cette franche affirmation, car les sorcières sont les jeunes de banlieues ou des papys qui se retrouvent traqués pour quelques plants de Cannabis ou pire pour deux ou trois joints.
    Cette inquisition anormale est déjà en échec depuis des années et malheureusement, la police y joue le mauvais rôle, car les usagers de Cannabis sont des millions, et la police ne fait pas recette dans cette répression qui sursoit leurs droits fondamentaux, comme la liberté de disposer de soi (se droguer est un droit), et comme la liberté d’expression (parler positivement de Cannabis).
    Il s’agit d’une législation inacceptable imposée aux citoyens alors accusés d’êtres délinquants par une police normalement sensée protéger les citoyens, mais pas ceux-là.
    Alors, face à l’immobilisme de l’état, cette année, ces citoyens « délinquants » ont décidés de refuser ce statut et de pouvoir vivre libres sans êtres contraints de se cacher d’une police complice de ces violations des droits de l’homme au quotidien.
    Cette injuste discrimination fondée sur des amalgames douteux ne sert pas du tout les intérêts des policiers (sauf ripoux), ni même ceux de ce nouveau gouvernement qui ne met pas fin à cette chasse aux sorcières, devenue une escalade criminogène mettant en danger la vie d’autrui, pour servir un idéal utopique et contre-productif.
    La police n’a pas à s’immiscer dans les choix de chacun, et principalement lorsqu’il s’agit du bien être de l’individu et de sa propre santé.
    Le jour ou la police cessera de servir de telles idéologies totalitaires, le blues laissera la place au bal musette…

    • El Gringo

      @ Nicolas Roland:
      « La police n’a pas à s’immiscer dans les choix de chacun »…
      J’imagine qu’un certain nombre de violeurs (entre autres délinquants) sont entièrement d’accord avec vous. Félicitations, voilà un beau slogan pour briguer la circonscription des Baumettes ou de Fleury-Mérogis!
      Aucune société organisée ne s’est jamais maintenue sans lois, ni sans police pour les faire respecter.
      « La liberté, c’est le respect des droits de chacun, l’ordre c’est le respect des droits de tous. » (Marbeau)

      • soph'

        @ El Gringo : Bonjour El. Certes, mon ami. Mais avec quelques aménagements tout de même. Notamment au niveau de la tolérance.

        Pourtant, je m’oppose fermement à la légalisation du cannabis !

        Meilleurs vœux à vous.

        • El Gringo

          @ Soph:
          Meilleurs voeux aussi!
          Je ne suis pas contre les aménagements, je pense même qu’ils sont nécessaires.
          En revanche, je m’oppose aux diatribes simplistes qui imputent toute la misère du monde à la lutte contre le trafic et la consommation de cannabis…

      • Foie de Canard

        Mettre sur le même plan la consommation de substances moins nocives que le tabac (et dont la taxation serait une mesure lucrative, dégagerait les talents policiers pour des oeuvres plus utiles et mettrait en faillite une économie souterraine) et le viol témoigne d’une grave … intoxication….

        Des citations hors de propos et mal digérées n’y changent rien…

        • El Gringo

          @ foie de canard:
          Si l’on veut interdire à la police de s’immiscer dans les « choix » de chacun (ce qui fait partie de ses attributions, voire de ses obligations), on autorise n’importe qui à faire n’importe quel méfait, y compris les plus graves. Si on valide ce postulat, on doit en assumer toutes ses conséquences.
          Sur la non-nocivité de cette substance (http://www.drogues-dependance.fr/cannabis-effets_et_dangers.html), elle reste à démontrer, surtout que le produit final est souvent coupé avec de la merde de chameau, du pneu ou autre chose. Ce doit être excellent pour les bronches…
          Quant au fait que la légalisation mettrait sur la paille l’économie souterraine, c’est intéressant…Mais je doute fort qu’un trafiquant qui gagne plusieurs milliers d’euros par semaine pointe à l’ANPE pour un job au SMIC parce que le cannabis a été légalisé. Il vendra plus probablement du crack, de l’exta, de la coke, ou des armes.
          A propos, votre généreux raisonnement serait aussi valable avec les armes: si on légalisait les armes à feu, on laisserait chacun libre de faire ses « choix » et on mettrait sur la paille encore plus de méchants trafiquants tout en renflouant les caisses de l’Etat, non?

          • simplette

            El Gingo, en extrapolant comme vous le faites dans l’autre sens, on pourrait envoyer la police contrôler si vous ne mangez pas trop gras trop sucré trop salé, sans compter toutes les saletés qu’on rajoute dans les aliments industriels 🙂
            et un accident cardio vasculaire au volant est si vite arrivé…
            un peu de liberté pour soi après la maternelle et en sortant du boulot ça vous dit ?
            en attendant, bonne année et surtout bonne santé à vous, ainsi qu’ au maître des lieux qui nous laisse libre de raconter ce que nous voulons !
            (tout ?)

  2. Gaëtan CALMES

    Nous sommes plusieurs à compter sur vos information, réflexions, analyses et recherches documentaires en 2013.
    Merci de prendre cette attente comme félicitation pour votre blog ceres mais aussi pour votre démarche intellectuelle et partant comme voeu très intéressé de bonne continuation.
    A vous relire

  3. THIERRY

    Signée pour la France par Nicolas Sarkozy, et malgré les redondances de François Hollande, la règle d’or entrera en application le 1er janvier 2013. »
    Certes, F. Hollande a répété à plusieurs reprises son opposition à la ratification de la « règle d’or », ses propos ont donc été de fait redondants. Mais en l’espèce, au vu du résultat, il s’est plutôt agi de rodomontades que de redondances…

  4. Rey de los Huevones

    « Signée pour la France par Nicolas Sarkozy, et malgré les redondances de François Hollande, la règle d’or entrera en application le 1er janvier 2013. »

    Le terme « redondance » est impropre dans ce contexte (réserves?, opposition?)
    .
    Si ce commentaire amène à une correction du texte, il (le commentaire) deviendra à la fois redondant et incompréhensible (un peu comme quand on répond à quelqu’un avant modération/censure a posteriori, ce qui est ridicule) et méritera donc une destruction.

  5. Marc Schaefer

    « On ne sait pas s’il s’agit d’une réussite ou d’un échec »
    => Formulation bien trouvée de la question que tout le monde se pose. Et coïncidence intéressante.

  6. Chouchoux

    Salutaire rétrospective ! Il s’en est passé des choses en 2012 !
    Après le blues de 2012, il reste à souhaiter que 2013 ne soit pas une année de malaise, mais plutôt une année de… de quoi, au juste, de balèzes, d’ascèse ? Le concours de rimes est ouvert.
    Et l’on constate en conclusion que les fameux 7 pluriels de « ou » en « oux » sont désormais au nombre de 8 (ripoux) — voire 9 ou 10, nous apprend Wikipédia, qui cite les cas encore incertains des chouchou(sx) et des tripou(sx) !
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pluriel_des_noms_communs_fran%C3%A7ais_en_%C2%AB_ou_%C2%BB
    Quoi qu’il en soit, notre blogueur restera l’un de nos « chouchoux » de la blogosphère 😉

    • soph'

      « Viens mon petit chou sur mes genoux, ne fais pas joujou avec mes bijoux, jette plutôt des cailloux à ce vieux hibou plein de poux. ».

      Dans cette phrase retenant les exceptions de la langue, on espère qu’il n’y a rien de malsain : « Viens mon chou sur mes genoux ; ne fais pas joujou avec mes bijoux ! Sinon, le chouchou ira en prison ! »

      Ha, cette année 2012 du blues ! 2013 est faite pour les étudiants et les doctorants. Dès le 2 janvier, ils entrent dans la dernière ligne droite pour leurs examens. Ils devront rassembler leurs connaissances pour écrire leur mémoire. Et en attendant l’oral, ils prieront la Saint-Thèse !

      2012, année de changements : où sont ces gens qui disaient qu’avec le socialisme, tout changerait ? Personnellement, quand je suis descendue au lendemain des élections, en bas de mon immeuble, j’ai vu le même SDF et la soupe populaire lui a été servie cet hiver. Pour parer l’augmentation du smic de 0,5 %, comme chaque année, le gouvernement a fait augmenter l’électricité de 2,5 %. Faudrait pas que le pauv’ sorte de sa condition, non plus. Sinon, que deviendraient le riche et le petit bourgeois ?

      Non, 2012 n’a rien changé et le socialisme ne résout pas tout : il pleut encore à l’aube de 2013 !

      Bah, ça fait rien : on s’enfermera à la maison pour lire les billets de Maître Mô.

      Que l’année vous soit douce, Maître. Et que ceux qui vous « hérissonnent » aillent voir ailleurs si vous y êtes.

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