Manuel Valls a admis qu’il y avait eu des erreurs au niveau de la DCRI. Pour lui, Merah aurait dû être surveillé au vu de son profil et de ses nombreux déplacements au Moyen-Orient et en Afghanistan. Et les conclusions de l’enquête interne entraîneront à coup sûr des réformes sérieuses de la DCRI. Bien au-delà d’un changement de chef. C’est peut-être même l’ensemble de nos services de renseignements (12 à 15 000 personnes ?) qui pourrait être visé. La récente nomination d’un diplomate à la tête de la Direction du renseignement (DR) de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) donne une idée de la nouvelle ligne.
En Norvège, après les massacres perpétrés par Anders Behring Breivik, une commission gouvernementale a reconnu les erreurs de la police et des services de sécurité, estimant qu’ils auraient pu empêcher ou du moins limiter l’action du meurtrier. Chez nous, on n’en est pas là. Et si les propos du ministre de l’Intérieur laissent augurer une remise en cause des services de renseignements, il ne faut pas fermer les yeux sur les erreurs qui ont suivi, en aval du premier meurtre.
Car pour le moins, il n’y a pas eu symbiose entre la PJ et la DCRI. Il a fallu attendre l’assassinat des deux militaires, à Toulouse, pour que le contact s’établisse entre les deux services. Soit 5 jours après le premier assassinat. C’est seulement alors que l’adresse IP de la mère de Merah est repérée parmi les mails reçus par la première victime. Trop tard. Le massacre à l’école juive a lieu le lendemain. Ce délai de 5 jours est incompréhensible, alors que Mohamed Merah était considéré comme une « menace directe », selon M. Valls. Et qu’un rapport les présentait, lui et son frère, comme des proches d’islamistes radicaux qui avaient développé une filière de recrutement de candidats au djihad.
Ensuite, il y a eu la double saisine. De mémoire de flic, un truc qui n’a jamais fonctionné. Lorsque Mohamed Merah est identifié de façon quasi certaine comme l’auteur des crimes, la Brigade de recherche et d’intervention de Toulouse débarque en catastrophe près de son domicile. Avec des instructions simples : on planque sur toutes les issues et on le serre à la première occasion. Dans ce genre d’opération, en général, on attend que l’individu soit dans sa voiture. C’est là où les risques sont les moindres. Une opération classique pour des flics de l’antigang. J’imagine la tête du commandant qui dirigeait le groupe lorsqu’il s’est fait éconduire par les pontes de la DCRI sous prétexte que le poisson était trop gros pour lui. Il ne pouvait pas savoir que, lors d’une réunion qui s’était tenue un peu avant, les autorités avaient décidé de faire intervenir le RAID. Pourtant, le RAID, comme le GIGN, n’est pas là pour faire le boulot des autres mais pour prendre en charge les situations extrêmes. Lorsque les méthodes traditionnelles ne suffisent pas. Et pendant que les uns parlaient et que les autres fourbissaient leurs armes, il semble bien que personne ne surveillait le domicile de Merah. Du moins pas sérieusement, puisqu’il serait sorti de chez lui, peut-être même par deux fois. Sans que personne ne s’en aperçoive.
L’intention des hommes du RAID est de le surprendre dans son « premier » sommeil. En l’absence de toute surveillance physique ou technique, ils ne savent pas que leur client ne dort pas, puisqu’il vient de rentrer chez lui. Les policiers d’élite, équipés légers, s’approchent à pas de loup de la porte. On les imagine en chaussettes, sur la pointe des pieds… C’est une image, évidemment. Alors qu’ils s’apprêtent à faire exploser la porte, celle-ci s’entrouvre et Merah ouvre le feu. Un policier est sauvé par son gilet pare-balles et l’autre par son bouclier de protection. Les hommes du RAID ripostent à travers la porte avant de se replier.
Machine arrière. Ça doit râler pas mal dans les rangs. Y avait-il une autre méthode ? N’étant pas préfet, je ne me permettrais pas de critiquer. Je me souviens pourtant de cette affaire des environs de Nice, où le chef du GIPN avait refusé de donner l’assaut pour déloger un forcené retranché chez lui avec un fusil de chasse. Trop dangereux, avait-il dit. Pas d’otage, on peut attendre. C’était la sagesse. Mais pas l’avis des autorités. On a fait venir un autre patron. Bilan : deux policiers sérieusement blessés et l’individu est abattu, alors qu’il a tiré ses deux cartouches et que son arme est vide.
Pas simple, d’être flic !
C’est alors qu’à Toulouse, commencent des négociations invraisemblables : une véritable vitrine médiatique pour Merah. Au point qu’il pourra dire, plus tard (via le procureur de la République) « Je suis fier d’avoir mis la France à genoux ». Et cela dure, dure…, au point que cela devient ridicule. Il y a bien quelqu’un qui a dû lâcher : On passe pour des charlots ! Donc, rebelote pour le RAID. En respectant un impératif présidentiel : le capturer vivant. Il faut savoir que les policiers de ce service s’entraînent régulièrement à des tirs de neutralisation dans des parties non-vitales. Pour eux, tuer un suspect, c’est presque un échec. Il s’agissait donc d’une consigne parfaitement inutile et qui, d’une certaine manière, les a déstabilisés. Et les voilà repartis à l’assaut avec un armement léger. Et de nouveau, ils sont accueillis par un feu nourri. Merah tire depuis sa salle de bain, réfugié dans sa baignoire et protégé par un frigo. Les premières balles ont fait péter les canalisations d’eau. Les fuites rendent la porte de la salle de bain étanche aux gaz. Il faudrait donc creuser un trou pour enfumer la pièce. Pas le temps. Merah jaillit de la salle de bain en tirant tous azimuts. C’est le deuxième groupe, celui de couverture, qui riposte, avec des armes en l’occurrence inadaptées dans un local si minuscule. Mais toujours en visant les jambes. Touché plusieurs fois par des munitions puissantes, mais à faible pouvoir d’arrêt, le forcené claudique vers la fenêtre en visant les hommes situés derrière et ceux qui sont en position, un peu plus loin. L’un d’eux tombe du balcon alors qu’il tente de se dégager et qu’une balle lui a éraflé la carotide. Merah arrose dans tous les sens. Un autre policier est blessé au pied. Finalement, un tireur d’élite enfreint la consigne et lui colle une balle dans la tête. Dans son rapport, en termes diplomatiques, le chef du RAID fait remarquer qu’en « s’interdisant l’utilisation de certaines techniques et de certaines armes alors même que les circonstances l’auraient justifiée », on a mis en danger la vie de ses hommes.
Donc, une affaire loupée de A à Z. Pourquoi ce désastre ? Il faut surtout se poser la question de savoir s’il est normal que le ministre de l’Intérieur dirige une opération de police judiciaire. Avec dans son ombre un procureur qui tente de sauver la face. Les policiers et les magistrats ont donc baissé la tête. Aucun n’a eu le courage de dire non.
L’affaire Merah finalement il n’en reste plus rien un an après autant de bruit pour rien… une fois encore les médias se sont amusés comme des petits fous, mais finalement que reste t’il de l’histoire Merah en 2013
mon court post en réponse à » fan de » le 16/09 à 17h20
Toujours autant de plaisir à vous lire, c’est comme ça que j’ai ressenti les événements, via le filtre d’Inter. Tout est dit, les hésitations, les erreurs tactiques, la captation de l’affaire par la place Beauvau et la Justice. Un diagnostic au scalpel. Que de moyens qui n’ont pu empêcher, faute de croisement de certaines données pour trouver l’IP de la mère de Merah, ce qui reste un crime immonde: l’assassinat de ces tout-petits, à bout portant, de ces jeunes parachutistes, et puis ce rodéo de Merah transformé en héros- martyr par le télé, ça ça m’est insupportable.
Une affaire pas forcément si ratée. Nous sommes en 2012, tout le monde s’en fout de ce qu’il peut arriver aux flics. On a peut-être aussi voulu montré ce qu’il en était de la réalité de cette islamisation des quartiers, et tant pis si les flics en étaient ridicules, puisqu’ils ont acceptés le rôle quelque soit le script qu’on leur donne…
Maintenant, quoi qu’ait pu laissé passer le pouvoir en place d’alors, des mecs comme Merah, son frère et sa soeur, c’est aussi une part de la réalité.. Peut-être pour faire réflechir les quelques béni-oui-oui qui croient que tout se vaut, ça aura été utile, si on ne tombe pas dans l’excès inverse non plus évidemment.
Ci-dessus, pour @Serieux, qq messages plus haut.
Tiens, zarb. C’était censé répondre @Sérieux, qq messages plus haut.
Juste une question : l’apostille, c’est ce qu’on a du mal à avaler quand on a raté quelque chose ?
Bon article (comme souvent) qui éclaire certains points importants comme la surveillance (ratée?) de Merah dès lors qu’il a été identifié. On comprend aussi que les politiques on compliqué l’affaire par leur interventionnisme, et que leur méconnaissance des procédures légales et des techniques d’intervention si particulières de ces services a failli couter la vie à certains membres du RAID. Période électorale oblige, ils y ont mis tout le coeur… Bref, j’espère que comme en Norvège, il y aura une analyse approfondie de ce qui s’est passé et qu’on en tirera des leçons.
Cependant, vous écrivez « Dans ce genre d’opération, en général, on attend que l’individu soit dans sa voiture. C’est là où les risques sont les moindres. » Je comprend tout à fait l’approche, mais Mérah ne se déplaçait-il pas en scooter?
Non, il avait aussi une Clio (de location), si je ne m’abuse. Dans le coffre de laquelle on a retrouvé un colt 45, d’ailleurs.
Mais pourquoi autant de commentaires hors sujet ?
Très intéressant, et avec du style en plus.
Bonjour,
pas spécialiste, je vous remercie pour la clarté de cet exposé (et de vos billets en général), mais je dois demander une précision : comment une « munition puissante » peut-elle avoir un faible pouvoir d’arrêt ?
Merci d’avance.
Pour faire simple, disons qu’à charge égale, moins la balle est perforante, plus fort est l’impact. Donc, le pouvoir d’arrêt est plus important. Le meilleur exemple est le Flash-Ball. Mais si un spécialiste des armes lit votre commentaire, il vous répondra mieux que moi. Cdt
Le « spécialiste » des armes que je fus ,n’a rien a rajouter à ta « simple » mais exhaustive explication pour un lecteur ordinaire.
Bien a toi.
R.V.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pouvoir_d'arrêt_(munition)
Merci à tous trois.
C’est toujours un plaisir de vous lire, on sent l’homme de terrain.
Je complète mon commentaire précédent : c’est le racisme des fonctionnaires du renseignements et de la police qui a fait obstacle au repérage de la dangerosité de Merah. On se souvient qu’il « était propre sur lui », selon les consignes qu’on lui avait données. Et je suis sûre que des gens le savent.
Un jeune homme, Hakim Ajimi, à Grasse, n’avait pas dû paraître tel aux policiers : lui, il est mort. Il a fallu quatre ans de mobilisation pour qu’un jugement ait lieu, jugement faible, et à peine fut-il rendu que les policiers protestaient de ce jugement. Messieurs Guéant et Valls trient eux aussi quant à ceux que la France se permet de tuer !
(les informations sur ce sujet sur le site de l’Association pour la Démocratie à Nice).
je comprends la douleur de la famille, mais quel rapport avec ce billet ?
Merci pour ces données factuelles.
On peut partager votre conclusion quant au rôle néfaste de l’intervention du ministre de l’intérieur.
On rappellera à ce sujet le climat politique pré électoral d’alors : on soufflait sur les braises de la xénophobie sous couvert (entre autre) d’anti islamisme. La tentation dut être forte au sein des cabinets de communication qui faisaient la politique gouvernmentale à l’Elysée et place Beauvau d’exploiter au mieux l’opportunité en roulant des épaules pour rassurer la frange électorale tant courtisée pour emporter les élections.
Voir QUI NOUS DIRIGEA VRAIMENT sous http://goo.gl/UYTGl
V
Je ne sais pas pour vous, mais entre les expulsions à toute force de Roumains, et le projet de loi de criminaliser certaines lectures « déviantes » sur internet, je vois de moins en moins la différence entre l’ancien gouvernement et le nouveau. Valls ressemble comme deux gouttes d’eau à Guéant.
Pourtant il me semblait bien que la majorité avait changé ce printemps ?
Bel écrit sur ce ténébreux moment sur lequel la lumière totale ne se fera probablement jamais, pas plus que sur les moments de la fin de OBL, ou sur ce qui s’est passé sur une route forestière au dessus d’Annecy. Mais je voudrais comprendre …
« Bilan : deux policiers sérieusement blessés et l’individu abattu. Son arme était vide. »
Alors, comment avaient été blessés les deux policiers ? A l’arme blanche ? L’un par l’autre (gag!) ? Ou bien par les munitions que contenaient l’arme de « l’individu », qui ensuite s’était trouvé vide ?
Bonne continuation
Robert
Comme je m’étais mal exprimé, j’ai corrigé. Merci.
Dont acte. Merci.
Bravo l’objectivité du monde dans le filtrage des commentaires. Quand on prétend défendre la libre expression et que l’on ne laisse passer aucun commentaires « différents » que devient-on ?
C’est bien vrai… mais avant tout c’est un problème de « chef » et d’égo. Dans la police c’est la cause de bien des maux !
« On a fait venir un autre patron. Bilan : deux policiers sérieusement blessés et l’individu abattu. Son arme était vide. »
Est-ce qu’ils ont été blessés par des tirs amis? Les GIPN sont-ils aussi maladroit? je veux comprendre.
Probablement des ricochets, très fréquents lorsque l’on tire dans un endroit clos.
Non, en fait, il a eu le temps de vider son arme avant d’être abattu.
Ca ne colle pas avec l’arme utilisée par Merah et le nombre de balles tirées.
C’est toujours très compliqué à étudier ce type de dossiers. Plus on en apprend sur lui, plus on se pose de questions… ca rend vite mal à l’aise je trouve.
Oui, réfléchir parfois ça rend mal à l’aide, faut éviter.
une évidence : plus le temps passe, plus on s’éloigne du quasi inconnu, isolé, sortant de nulle part, qu’on nous présentait après le drame.
Nous sommes tous des Mohamed Merah !
Je veux dire par cela que nous pouvons tous sombrer dans la folie et commettre l’impensable ! Lorsque l’on se documente sur son enfance (difficile) on a déjà quelques éléments : père absent et violent, mère obèse sans autorité, grand frères qui ne le laissaient pas jouer à la playstation, on l’a installé dans un getho français ou la République à perdu a jamais l’un de ses enfants…
Enfant de la république Merah ? Il faut arrêter de croire que l’Etat et la société sont responsables de tout. Rappelez moi quels étaient ses principes, et ses motivations ? Les droits de l’Homme, le respect des libertés individuelles et la solidarité ?
La mère obèse, surtout, voilà qui rend violent.
Cet article dit quand même, quoique discrètement, que c’est un besoin de jouer l’affaire en grand, plutôt que de laisser les locaux procéder selon des techniques éprouvées, qui a fait déraper la procédure : besoin de faire venir « les grands spécialistes », le ministre, etc. pour qu’on ait du grand spectacle. Si Le suspect avait été attrapé discrètement entre chien et loup par 4 policiers au moment où il monte dans sa voiture, que serait devenue l’affaire Merah » ? Donc en fin de compte, c’est la médiatisation à visée politique qui a ruiné le travail des policiers. Et ça, je doute qu’on sache, en France, en tirer des leçons, car ce besoin de se montrer, qui est en un certain sens essentiel à la vie des politiques, ne risque pas de faiblir.
Je vous en prie arrêtons de stigmatiser l’Islam qui est une religion de paix et d’amour comme vous pouvez le lire dans les évangiles du Coran !!
Mohammed Merah était peut être un individu violent, mais la récupération politique de cette affaire est nauséabonde.
Il faut à tout prix apaiser les relations entre l’Etat et les musulmans : les autoriser à construire des synagogues dans leurs quartiers, à porter les habits qu’ils veulent, à aller à la piscine municipale
Il y a bien des quartiers chrétiens (près de chez moi, tout le monde va à l’église le dimanche…), pourquoi n’y aurait-il pas de quartiers musulmans ou de quartiers juifs ?? Soyons tolérants je vous en prie
Parce que nous sommes en France dans une république laïque et qu’il n’est pas concevable de créer des ghettos et des communautarismes. Nous devons tous vivre ensemble et savoir nous respecter les uns les autres. La tolérance ce n’est pas d’isoler par « type de population » mais d’accepter l’autre. Et dans votre schéma, que deviendraient ceux qui sont athées ou ceux qui appartenant à une religion ne veulent pas y adhérer, on les met où ? Il y a déjà suffisamment de regroupements de population émigrées ce qui peut s’expliquer par le besoin d’être avec des personnes qui ont la même culture et la même langue que vous, pour ne pas en plus y mêler la religion. Si on n’y faisait pas autant attention, on aurait peut-être des relations plus apaisées.
>Il y a déjà suffisamment de regroupements de population émigrées
entiermeent d’accord.
>ce qui peut s’expliquer par le besoin d’être avec des personnes qui ont la >même culture et la même langue que vous
la part contre, c’est affligeant. Je suis sur que si vous louez pas cher un appart dans le 8eme, 15eme ou 16eme, Neuilly, y’en a bcp qui prennent direct…
« meme culture et meme langue »…c’est affligeant…. vous croyez que l’immigré vient en france avec avant tout l’idée de rester avec des gens de memes langues et meme culture? serieux? Vive une loi LRU bien faite…
Et je ne parle pas des francais dont les grand parents sont arrivé en france…
Ce qui paraît naturel avec des yeux de Français ne l’est pas ailleurs. En Grande-Bretagne, l’intégration a longtemps fonctionné sur un modèle communautaire, où les gens se regroupaient par origine.
Mais il est naturel de se retrouver entre pays (comme nos ancêtres disaient à l’armée): la proportion de Bretons à Paris devait être plus grande , au début du 20 ième siècle, près de la gare Monparnasse que près de la gare de l’Est, sans qu’on n’en fasse toute une salade sur le communautarisme, générant forcèment et automatiquement de la violence (je ne parle pas des très catholiques Corses : une fusillade par semaine ces dernières années : -heureusement qu’ils ont la culture de la sieste, de l’autre côté de la Méditerranée pas de passage par Suez pour les racheter- -, ni de l’ IRA).
La revendication d’absence de vilain communautarisme me semble davantage un souvenir pour le moins inexact de l’âge d’or/la belle époque qu’une réalité historique.
Un Juif, même « mieux » assimilé qu’un Français (sachant l’hébreu, l’arabe s’il a fait son service militaire dans les territoires, le français – mieux que pas mal de commentateurs du monde -et l’anglais) peut être très content de ne pas faire 40 km pour trouver une synagogue, et de pouvoir discuter avec ses copains. Il en est de même pour un catholique, je suppose, ou pour un musulman. Va-t-on en faire du méchant communautarisme?
Ben, y’en a déjà, non ?
Je me souviens que MAM voulait même acheter des drones pour assurer leur sécurité, et confier à l’armée le soin de s’assurer qu’un nouveau Merrah ne puisse naître au monde.
Hélas, le nouveau gouvernement ne semble pas vouloir persévérer dans cette voie de l’émancipation citoyenne chère à la culture française.
Au moment de cette abominable affaire, MAM n’y était plus, elle , aux affaires. Revoyez un peu la chronologie que diable.
Vous vous exprimez en réponse à quoi ?
Ouais, et des quartiers athées, avec Red Light District.
SVP, le quartier rouge d’Amsterdam est né dans une ville (alors) fortement ancrée dans le calvinisme.
Quand on est tolérant, on vit indifféremment les uns avec les autres, pas en « quartiers séparés »…
La religion est une erreur intellectuelle.
Pepeto,
je serais surpris que la demande première des communautés musulmanes de France soit la mise en œuvre de Synagogues. Admettons, c’est juste une petite confusion, vous vouliez parler, et avec raison, de Mosquées, mosquées à mettre en œuvre de manière sereine.
Par contre, les deux autres « droits » que vous revendiquez sont accordés à toutes les populations vivant en France : tout le monde peut aller à la piscine municipale, et vous pouvez vous promener déguisé en clown ou en geisha si vous le désirez. Les limites sont celles de la République : on ne se cache pas son visage et on accepte la mixité à la piscine.
D’autres républiques permettent de se voiler. Plutôt qu’un principe inaltérable, c’est une loi de circonstance.
Quand à la mixité à la piscine… Platon, Rousseau ni la Constitution ne fixent d’horaires d’ouverture. Mais un tout petit chef égaré dans une trop grande fonction y a vu matière à polémique.
@pepeto :
je doute, même si les musulmans ne voient aucun inconvenient (bien au contraire : les critères sont plus stricts, garantissant une compatibilité excellente) à manger kasher, qu’ils aient l’usage de synagogues… et qu’ils aient des quartiers reservés.
…
Des relations sont là: Un ministère des cultes, véritable OVNI en soit dans un état laïque, avait bel et bien été créé par Sarkozy…
Et comme la religion devenait déjà souvent un problème d’ordre public, ce ministère était rattaché à celui de l’intérieur.
Prochaine étape, un rattachement à celui des armées?
Il n’y a pas à tolérer des accoutrements dignes de l’Afghanistan, en particulier pour les femmes, chez nous. Ceux qui veulent vivre ainsi peuvent toujours aller là ou c’est la règle. Puissent-t’ils y être heureux… et nous aussi!
Car à trop tolérer, c’est la Charia qui devient la règle chez nous dans certains endroits. Intolérable.
Dans le passé, les politiques n’ont pas pris le phénomène assez au sérieux. En particulier en ne soutenant pas le principal Chenières, à Creil, en 1989: Premier épisode sérieux qu’il aurait fallu tuer dans l’oeuf.
C’est un gag votre post: les évangiles du Coran & les synagogues pour les musulmans. J’hallucine!
Brillant résumé. Merci pour cette réflexion autour de l’envers du décor et des enjeux aux différents niveaux de l’affaire.