LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

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Journal d'un trader Ch.23 (fin du roman-feuilleton)

Roman-feuilleton, chapitre XXIII Et voici comment mon histoire se finit… En cherchant bien, on doit y trouver une morale.

Lorsqu’on se raconte, c’est que le temps a passé. Margarita et Marcel se traînent sur l’herbe à quelques pas de la tonnelle, là où j’ai pris racine. Angel les surveille. (Finalement, nous l’avons baptisé Angel.) Il le-chien-et-lenfant_archebdo_magazine.1218092919.jpga grandi. Un chien, ça vieillit plus vite qu’un humain. Il prend son rôle très au sérieux, Angel. Je pense qu’il n’hésiterait pas à choper l’un de ces deux diablotins par la peau du cou, s’il lui prenait l’envie de s’éloigner par trop d’un périmètre raisonnable. Pascale est calfeutrée dans son bureau, au rez-de-chaussée de la maison. Elle a repris ses recherches, mais à présent elle travaille surtout grâce à l’Internet. On a acheté la maison. Elle appartenait à une vieille tante de Pascale qui ne voulait s’en séparer à aucun prix. « Une résidence de famille…, avait-elle dit à sa nièce, sur un ton désapprobateur, tu n’y penses pas !… » Après avoir vu les zéros qui se succédaient sur le chèque, elle avait ajouté : « Mais avec toi, ça ne sortira pas de la famille… »

L’argent pose problème dans deux cas : lorsqu’on en manque ou lorsqu’on en a trop.

Nous, nous sommes passés d’un stade à l’autre si rapidement, qu’une fois notre aventure terminée, nous n’avons éprouvé aucun mal à nous mettre d’accord. Nous avions le choix entre se partager la cagnotte ou continuer à jouer en bourse pour tenter le jackpot. Certains peuvent penser que cet argent a été mal acquis, mais ce n’est pas notre avis : nous ne l’avons pas volé, nous l’avons gagné. Les trois sous « empruntés » à la First, lui ont été intégralement restitués. Notre magot est constitué des agios de cet emprunt, en quelque sorte. « C’est un butin de guerre », a déclaré le colonel. Et même Magnol, pourtant maladivement honnête, n’y a rien trouvé à redire.

C’est Delata qui a eu l’idée de génie : « Pourquoi ne pas commercialiser le logiciel de Pascale ? »…La journée des 3 sorcières_lulu.com.jpg

Merci à celles et à ceux qui m’ont suivi dans cette aventure. À ma connaissance, c’est la première fois qu’un roman-feuilleton est diffusé en live sur un blog.

 

Ouf !… Entre nous, je crois que je ne recommencerai pas…

 

Journal d'un trader Ch.22 (roman-feuilleton)

Suite du roman-feuilleton, chapitre XXIIFinalement, il n’y a pas eu de combat à livrer. Nos amis sont réunis sous le soleil et Pascale s’explique…

 

Pascale m’avait attiré sous une tonnelle de vigne vierge, derrière la maison, laissant Lorraine et Magnol s’occuper de Margarita et de Marcel.

Marcel, c’est mon fils.amoureux_peynet_foret.1217575781.jpg

« Ce n’est pas un très beau prénom, m’avait dit Pascale, lorsqu’elle me l’avait présenté, mais enfin, il s’y habituera… » Marcel, c’est mon deuxième prénom.

Dès qu’il l’avait pu, Paulo avait sollicité l’autorisation d’utiliser l’ordinateur, et il s’était plongé dans la bourse.

Un peu plus loin, Delata et Henri rechargeaient le matériel dans le camion. La conversation semblait un peu vive entre les deux hommes. L’impression que son soldat était déçu de ne pas avoir livré bataille. Ce n’est pas cette fois qu’il décrocherait une médaille.

Je tenais la main de Pascale, et je la tenais bien. J’étais prêt à tout entendre, à tout accepter, et, sans impatience, j’attendais sa version des faits.

En me tirant à l’écart, elle m’avait dit : « Je vais tout t’expliquer…  »

Cela tardait un peu, mais nous avions tout notre temps.

– J’ai un peu honte…, finit-elle par avouer.

Elle d’habitude plutôt directe, parfois au point d’en être impolie, ce n’était pas son style de tourner autour du pot.

Je laissais faire, me contentant de lui caresser le bras. J’avais des milliers de questions à poser et d’autres encore que j’étais en droit de lui poser ; j’avais l’impression d’avoir été manipulé, ballotté – et cela m’était égal…


Le livre tiré de ce journal a pour titre La journée des 3 Sorcières.

 

Résumé des épisodes précédents : Nicolas Roman est trader. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Pascale, lors d’une conférence au CNRS, où elle est maître de recherches. C’est le coup de foudre. Jusqu’au jour où elle disparaît. Alors, pour Roman, c’est la descente aux enfers. Les flics sont persuadés qu’il a tué sa maîtresse et le juge Van Beaumeke l’envoie tout droit en prison, où il rejoint son collègue, Jérôme Becquerel. Puis, sans explication, il est libéré. Et il se retrouve seul. Résigné, pour survivre, il écrit de vagues scénarios pour la télé. Jusqu’au jour où il découvre qu’il fait l’objet d’étroites surveillances. Des micros, des caméras, son ordinateur… Et cette fois, ce n’est pas la police, mais de mystérieux individus qui veulent faire main basse sur l’invention de Pascale : un logiciel de bourse. Roman est persuadé qu’ils la retiennent prisonnière. Il se porte à son secours…

 

Journal d'un trader Ch.21 (roman-feuilleton)

Suite du roman-feuilleton, chapitre XXINicolas retrouve Pascale – et un peu plus…

Une à une, dans la maison, les lumières s’étaient éteintes. Je suis resté longtemps, tout seul, dans le noir. Lorsque Paulo est venu me chercher, j’avais pris une décision.

soldat_legribouilleurfoufreefr.1217194933.pngToute l’équipe s’était regroupée à quelques centaines de mètres. Henri, affublé d’un battle-dress et campé dans de solides brodequins en cuir, dans la plus pure tradition militaire, se tenait en retrait, près d’un camion bâché que je supposais plein à ras bord d’armes et de munitions de toutes sortes.

J’avais visionné durant ces heures de solitude et à mon seul profit toutes les scènes de films d’action qui m’étaient revenues en mémoire. Et même si je ne suis pas un accro du genre, cela faisait beaucoup. Certaines interrogations comportent déjà leur réponse, sinon, on ne se les poserait pas. C’est donc sans surprise que je m’étais dicté ma conduite : pas question d’utiliser la force.

Pour deux raisons bien simples : d’abord, Pascale n’était pas entre les mains de tortionnaires, sinon, il y a belle lurette qu’ils l’auraient fait parler de force, et ensuite, je n’avais rien d’un guerrier.

En y réfléchissant, à présent, avec le recul, je crois qu’il y avait une troisième raison : ce soir-là, assis sur mon caillou, pour la première fois j’ai été saisi d’un doute. Mais je n’en ai tenu aucun compte, et je me suis contenté d’expliquer mes intentions à mes compagnons…


Résumé des épisodes précédents : Nicolas Roman est trader. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Pascale, lors d’une conférence au CNRS, où elle est maître de recherches. C’est le coup de foudre. Jusqu’au jour où elle disparaît. Alors, pour Roman, c’est la descente aux enfers. Les flics sont persuadés qu’il a tué sa maîtresse et le juge Van Beaumeke l’envoie tout droit en prison, où il rejoint son collègue, Jérôme Becquerel. Puis, sans explication, il est libéré. Et il se retrouve seul. Résigné, pour survivre, il écrit de vagues scénarios pour la télé. Jusqu’au jour où il découvre qu’il fait l’objet d’étroites surveillances. Des micros, des caméras, son ordinateur… Et cette fois, ce n’est pas la police, mais de mystérieux individus qui veulent faire main basse sur l’invention de Pascale : un logiciel de bourse. Roman est persuadé qu’ils la retiennent prisonnière. Il s’apprête à la délivrer…

 

Journal d'un trader Ch.20 (roman-feuilleton)

Suite du roman-feuilleton, chapitre XXCette fois, c’est parti. Nicolas a persuadé ses amis de le suivre dans une opération musclée…

Sous le porche de l’immeuble, j’eus comme un étourdissement. Des jours que je n’avais pas mis le nez dehors. Depuis mon premier contact avec Pascale. J’avais cru alors qu’il s’agissait d’un plaisantin qui avait piraté mon ordi et qui me faisait marcher… Cela me semblait déjà si loin. Je dus m’adosser au mur. Personne ne s’en aperçu. Delata avait loué une sorte de minibus, de couleur noire et aux vitres fumées, qui faisait plus ou moins penser à un corbillard. Le nez dans le moteur, il vérifiait scrupuleusement les niveaux. Magnol chargeait les bagages, tandis que près de lui, Lorraine berçait dans ses bras Margarita en lui chantonnant une berceuse. On aurait dit une petite famille, le matin du départ en vacances. Devant moi, le trottoir flottait dans une sorte de vapeur rosâtre, comme s’il hésitait à monter à ma rencontre. À quelques mètres, Paulo amarrait son scooter à un poteau d’interdiction de stationner.

i-am-happy_ardentissimofreefr.1216573679.jpgC’est machinalement qu’ainsi je notais le comportement de mes amis. La veille au soir, aucun n’avait hésité. « On y va ! » avaient-ils décidé d’une seule voix. Ça m’avait fait chaud au cœur. Une journée entière, une longue journée avait été nécessaire pour préparer notre expédition.

– Dans une opération comme ça, il faut tout prévoir, avait dit Delata. Je t’assure, Nicolas, ce n’est pas une journée de perdue…

Le colonel avait pris les choses en main, il avait distribué ses instructions et chacun s’était exécuté sans rechigner.

– Départ à 9 heures, avait-il décrété.

À mes pieds, à présent, le bitume se calmait. Je me risquais à une perspective plus lointaine. Peu à peu, le flouté disparut, me laissant apprécier les scènes habituelles de ce quartier populaire. Tout était normal : le garçon de café préparait déjà ses tables pour le rush de midi ; le marchand de journaux scrutait le ciel, indécis sur la météo. Je souris en pensant à cette boutade qu’on se répète dans les milieux boursiers : « Si les économistes se trompent souvent, c’est pour que les météorologues se sentent moins seuls… »

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Résumé des épisodes précédents : Nicolas Roman est trader. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Pascale, lors d’une conférence au CNRS, où elle est maître de recherches. C’est le coup de foudre. Jusqu’au jour où elle disparaît. Alors, pour Roman, c’est la descente aux enfers. Les flics sont persuadés qu’il a tué sa maîtresse et le juge Van Beaumeke l’envoie tout droit en prison, où il rejoint son collègue, Jérôme Becquerel. Puis, sans explication, il est libéré. Et il se retrouve seul. Résigné, pour survivre, il écrit de vagues scénarios pour la télé. Jusqu’au jour où il découvre qu’il fait l’objet d’étroites surveillances. Des micros, des caméras, son ordinateur… Et cette fois, ce n’est pas la police, mais de mystérieux individus qui veulent faire main basse sur l’invention de Pascale : un logiciel de bourse. Roman est persuadé qu’ils la retiennent prisonnière…


 

Journal d'un trader Ch.19 (roman-feuilleton)

Suite du roman-feuilleton, chapitre XIX – La tension monte au sein du gang de boursicoteurs et leur amitié vacille…

Dans le duplex improvisé qui nous servait de repaire, la vie s’était organisée. Chacun avait fait son trou. La facilité d’adaptation des hommes est étonnante. On s’adapte au bonheur, au malheur, au soleil ou à la pluie, à la santé comme à la maladie…

suicidaire_blog-danielriot.jpgÀ l’exception de Delata, nous couchions tous sur place. Lorraine et Magnol squattaient l’appartement du haut, j’avais laissé ma chambre à Paulo, et moi je me contentais du canapé.

Faut dire que je dormais peu, et mal. Je passais une partie de mes nuits à me ronger le bout des doigts ou à tenter de joindre Pascale sur l’Internet. Lorraine m’avait dit, si tu parviens à établir le contact, tu m’appelles pour que je puisse la localiser. Mais rien ! Plus aucune nouvelle. J’étais gagné par le désespoir. Je trouvais notre projet insensé, tout juste digne d’une B.D. de station-service, pour tout dire immature. J’aurais dû avertir la police, ou pour le moins le père de Pascale. Un sénateur, ça possède le pouvoir, les relations… Il pouvait mettre en œuvre tous les moyens de l’État. Mais Pascale m’avait fait promettre de n’en rien faire. Et, lorsque Pascale… Ô ma chérie, comme tu me manques !… Pourtant, depuis quelques jours, je revivais. De savoir que tu m’attendais, que tu avais besoin de moi, cela m’avait tiré d’une vie… indolente, apathique, quasi parasitaire. Je n’étais rien sans toi. À quoi bon le moindre projet si tu n’es pas là pour le partager !

J’avais d’emblée chassé mes habitudes de trader (ressurgies au premier ordre passé) pour me glisser dans la peau d’un prédateur. Car l’objectif n’était pas de gagner de l’argent, mais d’en faire perdre à la First. On n’était pas là pour s’enrichir, mais uniquement pour faire boire le bouillon aux Américains, et les obliger à réagir. Dans notre pays, il est de bon ton de montrer un certain antiaméricanisme. Une certaine condescendance pour ce pays « nouveau riche », qui manque de culture, de finesse, d’histoire… Et de nous gargariser des valeurs de la vieille Europe, comme on s’enorgueillirait de ses cheveux blancs. Moi, je m’en fous. Je prends les Américains tels qu’ils sont. Ou plutôt, je les laisse. Tout cela ne m’intéresse pas. Tout comme un vieil anar refuse de se dire athée pour preuve que la religion l’indiffère, je ne crois en rien. Surtout pas en moi…

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Résumé des épisodes précédents : Nicolas Roman est trader. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Pascale, lors d’une conférence au CNRS, où elle est maître de recherches. C’est le coup de foudre. Jusqu’au jour où elle disparaît. Alors, pour Roman, c’est la descente aux enfers. Les flics sont persuadés qu’il a tué sa maîtresse et le juge Van Beaumeke l’envoie tout droit en prison, où il rejoint son collègue, Jérôme Becquerel. Puis, sans explication, il est libéré. Et il se retrouve seul. Résigné, pour survivre, il écrit de vagues scénarios pour la télé. Jusqu’au jour où il découvre qu’il fait l’objet d’étroites surveillances. Des micros, des caméras, son ordinateur… Et cette fois, ce n’est pas la police, mais de mystérieux individus qui veulent faire main basse sur l’invention de Pascale : un logiciel de bourse. L’ont-ils kidnappée ? Roman est persuadé que ses anciens employeurs tirent les ficelles. Il décide de les attaquer sur le terrain qu’il connaît le mieux : la bourse.


 

Journal d'un trader Ch.18 (roman-feuilleton)

Suite du roman-feuilleton, chapitre XVIIILe gang de Nicolas passe à l’action. Avec un objectif : créer dans le microcosme financier un climat de suspicion autour de La First et de sa maison mère

En 72 heures, nous étions opérationnels. Delata avait fait un travail remarquable. Je ne sais trop comment il s’y prenait, mais chaque matin, il était capable de nous fournir le mot de passe de La First et les dernières recommandations de ses dirigeants américains. Lorraine et moi (enfin, surtout elle) nous avions installé le logiciel de Pascale et j’avais retrouvé, non sans un certain plaisir, la grille de mes indicateurs techniques préférés. J’étais dans l’état du non-je-ne-fume-plus qui afumeur-bobocoverblogco.jpg décidé de recommencer. J’avais l’impression bizarre de me faire mal et je ne pouvais taire une certaine jubilation. Putain, nous les hommes, on est trop intelligents ! On peut rien faire simplement. Cela me rappelait la réflexion d’une vieille dame chez qui mes parents m’avaient collé en pension, sans doute histoire de reprendre leur souffle, une nourrice qui gardait une demi-douzaine de mômes de tous les âges. À l’un des plus jeunes qui n’arrêtait pas de faire des bêtises, elle avait dit une phrase banale comme : Tu peux pas essayer d’être un peu plus intelligent ! Et le gamin lui avait rétorqué : « C’est quoi, être intelligent ? » Décontenancée, mémère avait marqué un temps. (On l’avait baptisée mémère.) Se demandant bien quoi lui répondre. Une autre aurait dit : Tais-toi et mange ta soupe ! Mais pas Violette. Elle s’appelait Violette. Elle avait brandi un long couteau à pain. Nous étions tous assis autour de la table, qui la cuillère en l’air, qui la morve au nez, inquiets, mais pas vraiment : Violette, elle n’était pas méchante. Mais elle possédait un réel ascendant sur les enfants. Sans doute, parce qu’elle avait été institutrice, dans ce petit village du Loiret, avant que l’école ne ferme, le jour où elle avait pris sa retraite. Certes, elle maniait le martinet avec dextérité, mais elle savait aussi nous récompenser d’une caresse, ou d’un bout de chocolat. Alors, de la pointe du doigt, elle avait courbé la lame du couteau. Puis, elle l’avait relâchée. Bzz ! « Pourquoi la lame a-t-elle repris sa forme ? » avait-elle demandé à la ronde. Nous ne comprenions pas où elle voulait en venir, mais nous restions calmes devant notre potage. Au dessert, la situation aurait été toute autre. Tony, mon petit voisin, profitant du break, avait glissé son assiette sous la table et frottait ses pieds contre le carrelage pour dissimuler les lapements du chien. « Parce que c’est un couteau… ». C’était moi l’auteur de cette niaiserie. « Exactement, avait rétorqué Violette. C’est exactement ce que n’importe qui aurait répondu…, sans réfléchir plus avant. Mais, être intelligent, c’est tout le contraire, c’est sans arrêt se poser des questions, ne pas se contenter de la première impression, ou de l’avis des autres. Le couteau a pu reprendre sa forme… par hasard, à moins que l’acier de la lame ne se soit souvenu de son aspect initial, ou bien… – Oui, mais c’est quoi la bonne réponse ? » avait piaffé Tony, plus sûr de lui depuis qu’il s’était débarrassé de son potage. Violette avait saisi la miche de pain : « Parce que c’est un couteau », avait-elle déclaré avant de couper une tranche de bon gros pain.

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Résumé des épisodes précédents : Nicolas Roman est trader. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Pascale, lors d’une conférence au CNRS, où elle est maître de recherches. C’est le coup de foudre. Jusqu’au jour où elle disparaît. Alors, pour Roman, c’est la descente aux enfers. Les flics sont persuadés qu’il a tué sa maîtresse et le juge Van Beaumeke l’envoie tout droit en prison, où il rejoint son collègue, Jérôme Becquerel. Puis, sans explication, il est libéré. Et il se retrouve seul. Résigné, pour survivre, il écrit de vagues scénarios pour la télé. Jusqu’au jour où il découvre qu’il fait l’objet d’étroites surveillances. Des micros, des caméras, son ordinateur… Et cette fois, ce n’est pas la police, mais de mystérieux individus qui veulent faire main basse sur l’invention de Pascale : un logiciel de bourse. L’ont-ils kidnappée ? Roman est persuadé que ses anciens employeurs tirent les ficelles. Il décide de les attaquer sur le terrain qu’il connaît le mieux : la bourse.


 

Journal d'un trader Ch.17 (roman-feuilleton)

Suite du roman-feuilleton, chapitre XVIILe colonel Delata s’introduit dans la salle des marchés de La First pour piéger l’ordinateur…

Tandis que les deux tourtereaux interprétaient leur sketch au sein de la maison poulaga, une autre comédie se jouait dans les quartiers huppés de la capitale. Une entreprise bien plus délicate : berner le patron de La First. C’était moins évident, car le vieux bonhomme avait fait toutes les guerres. Cela ne pouvait être que du grand art.le-chien-et-le-reverbere_projetbobfree.1214670927.gif

Lorsque que B&B arriva, vers huit heures trente, Delata était déjà sur place. Comme à l’accoutumée, il fit le tour de la salle des marchés, serrant ici une main condescendante, se fendant ailleurs d’une tape paternaliste sur l’épaule ou d’une parole qu’il voulait aimable. C’était sa manière de commander. « Il faut être à l’écoute du petit personnel », disait-il volontiers, comme on sort une bonne blague. Mais pour qui le connaissait bien, ce qui était mon cas, pour l’avoir pratiqué des années durant, la double hypocrisie de ses propos ne faisait aucun doute. En fait, sous le vernis social, B&B était un véritable pervers. Plus il souriait, plus il fallait s’en méfier. Certains patrons s’adonnent au harcèlement sexuel, lui, il pratiquait le sadisme intellectuel. Dès qu’il sentait chez les autres une fragilité, une faiblesse, il fonçait. Une fois sa victime repérée, il l’évaluait, la reniflait et lui tournicotait autour comme un chien au pied d’un réverbère, puis, enjôleur, il établissait le contact : il venait de choisir sa proie. Il pouvait alors se montrer aimable, flatteur, compatissant, affecté ou enjoué. Tout était bon. Et le jeu se poursuivait jusqu’au moment où, séduit ou accablé, l’autre enfin allait baisser la garde. Cela pouvait durer quelques minutes ou plusieurs jours. Jamais B&B ne lâchait prise. Sans cesse il revenait à la charge. Jusqu’à la victoire, c’est-à-dire le moment où son interlocuteur s’abandonnait, certain d’avoir en face de lui un ami sincère. Parfois, naïf, ce dernier se laissait même aller à quelques confidences intimes. Là, pour B&B, c’était l’apothéose, le pied intégral. S’il pouvait décrocher une larme, on ne le tenait plus. Alors, comme un chirurgien penché sur son patient, il mettait la chair à nu, et, un sourire satanique aux lèvres, il appuyait là où ça fait mal. Parfois violent, parfois doucereux, méthodiquement, par des phrases assassines, il parachevait son œuvre. Puis, il portait l’estocade finale, remuant à plaisir le fer dans la plaie, jusqu’au moment où effondré, en loques, son souffre-douleur n’en pouvant plus implorait grâce, au bord du suicide. À mon avis, dans ces moments-là, B&B devait se répandre dans ses sous-vêtements. J’en avais vu combien, surtout des jeunes, fiers de leurs diplômes avec mention de tel ou tel bahut à grosses têtes, se faire ratatiner en l’espace d’un instant. B&B agissait de la sorte ni par malice ni par intérêt. Mais, juste pour satisfaire les fantasmes de son esprit tortueux, comme un exhibitionniste se déboutonne devant la femme qu’il a choisie, en apothéose à son plaisir imaginaire…

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Résumé des épisodes précédents : Nicolas Roman est trader. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Pascale, lors d’une conférence au CNRS, où elle est maître de recherches. C’est le coup de foudre. Jusqu’au jour où elle disparaît. Alors, pour Roman, c’est la descente aux enfers. Les flics sont persuadés qu’il a tué sa maîtresse et le juge Van Beaumeke l’envoie tout droit en prison, où il rejoint son collègue Jérôme Becquerel. Puis, sans explication, il est libéré. Et il se retrouve seul. Résigné, pour survivre, il écrit de vagues scénarios pour la télé. Jusqu’au jour où il découvre qu’il fait l’objet d’étroites surveillances. Des micros, des caméras, son ordinateur… Et cette fois, ce n’est pas la police, mais de mystérieux individus qui veulent faire main basse sur l’invention de Pascale : un logiciel de bourse. L’ont-ils kidnappée ? Roman en est persuadé. Il va tout faire pour la libérer, entouré d’une équipe pour le moins hétéroclite…

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Journal d'un trader Ch.16 (roman-feuilleton)

Suite du roman-feuilleton, chapitre XVILe lieutenant de police Jean Magnol et la jeune Lorraine Ferrand organisent un fric-frac dans la salle des scellés du commissariat…

Magnol travaillait dans un petit commissariat de quartier. En tant que jeune fonctionnaire frais émoulu de l’école de police, il avait été affecté à un poste sans grand intérêt. Il passait le plus clair de ses journées àlecriture_chat-de-geluk_image-de-yentl-sur-pandorenet.1214086738.jpg enregistrer des plaintes dont la plupart n’étaient qu’un jeu d’écriture dans le seul but d’obtenir un justificatif destiné aux compagnies d’assurances. L’un de ses collègues, affecté à un poste similaire depuis des années, avait coutume de soutenir qu’il serait aisé de faire baisser le taux de délinquance… Il suffirait que les assureurs se contentent d’une déclaration sur l’honneur. L’effet serait immédiat. Les dépôts de plainte chuteraient au moins de moitié, faisant d’autant reculer les statistiques sur la criminalité. Il y aurait toujours autant de délits, mais on le saurait moins. Et cela libérerait des centaines de policiers qui se retrouveraient sur le terrain. Et plus il y a de policiers sur le terrain, moins il y a de crimes et de délits, donc encore moins de plaintes… Il avait réinventé la bande de Möbius, ce flicounet !

Le lendemain de notre réunion était un mercredi. Lorsqu’il arriva à son service Magnol comptait solliciter une demande de congés en la motivant par un gros mensonge : l’état de santé de sa fille. Il avait conservé l’arrêt de travail concocté par Delata, mais uniquement comme un souvenir à encadrer. Il n’avait nulle intention de l’utiliser. Magnol était un type honnête. Il se limitait en toute circonstance à un raisonnement ingénu et sans malice, toujours en ligne droite, ce qui lui avait déjà valu quelques désagréments. Il savait que l’époque n’était pas à la simplicité mais au contraire à l’embrouillamini, ce jeu subtil des gens qui se croient supérieurs aux autres – c’est-à-dire la plupart d’entre nous. Mais sa nature lui interdisait de se glisser dans la farandole. Il était incapable d’agir en fonction d’une carotte. À la différence de ces artistes qui, une calculette à la main, demandent la prison pour les internautes qui téléchargent leurs œuvres, lui se contentait de laisser parler son cœur.

Tiraillé entre sa nature et son boulot, la décision de m’épauler avait pour lui été difficile. La plupart des hommes, lorsqu’ils détiennent une parcelle de pouvoir, se retranchent derrière leur fonction. Il est si confortable de n’avoir pas à décider…

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Résumé des épisodes précédents : Nicolas Roman est trader. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Pascale, lors d’une conférence au CNRS, où elle est maître de recherches. C’est le coup de foudre. Jusqu’au jour où elle disparaît. Alors, pour Roman, c’est la descente aux enfers. Les flics sont persuadés qu’il a tué sa maîtresse et le juge Van Beaumeke l’envoie tout droit en prison, où il rejoint son collègue Jérôme Becquerel. Puis, sans explication, il est libéré. Et il se retrouve seul. Résigné, pour survivre, il écrit de vagues scénarios pour la télé. Jusqu’au jour où il découvre qu’il fait l’objet d’étroites surveillances. Des micros, des caméras, son ordinateur… Et cette fois, ce n’est pas la police, mais de mystérieux individus qui veulent faire main basse sur l’invention de Pascale : un logiciel de bourse. L’ont-ils kidnappée ? Roman en est persuadé. Il va tout faire pour la libérer, entouré d’une équipe pour le moins hétéroclite…

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Journal d'un trader Ch.15 (roman-feuilleton)

Suite du roman-feuilleton, chapitre XVPar la force des choses Roman se transforme en homme d’action. Il met sur pied une équipe pour faire sauter la bourse – pas moins que ça.

manga-de-masami-kurumada-sur-scribeseiyafreefr.1213203364.jpgOn m’espionne, on m’arrête, on me colle en prison… Plein de gens s’intéressent à moi… Trop. Un tel engouement pour ma modeste personne est quand même étonnant, non ! Faut dire que l’affaire est d’importance… Car si je possède effectivement un logiciel de bourse d’une performance inégalée, comme certains le présument, je risque tout simplement de flanquer en l’air l’économie mondiale. D’un clic de souris, pouf ! tout peut craquer. La crise liée au crédit « subprime » ne serait alors à côté qu’une simple répétition générale. Autrement dit, si ce logiciel magique existe bel et bien, sa place n’est pas entre les mains d’un minable petit broker, mais entre les mains expertes de financiers de haut rang – et si possible américains.

Aussi, après avoir reconstitué du mieux possible le fil des événements, après m’être maudit d’avoir été aussi aveugle, j’avais décidé d’un plan d’action. Il se résumait en deux mots : À l’attaque !

Et, à ma grande surprise, mes compagnons m’avaient suivi sans renâcler. En un trait de temps, nous étions devenus une équipe. Une drôle d’équipe…

Paulo nous avait rejoints alors que nous étions assis à même le sol, autour d’une bouteille de vin, de quelques cannettes de bière et d’une corbeille de fruits secs. En pleine ébullition. Peiné par ma poignée de main un peu distante, il s’était assis entre Magnol et Delata. Ce dernier tirait sur un cigare monstrueux. Il déplaça sa masse et en offrit un à Paulo. Celui-ci déclina et sortit son paquet de Gauloises.

Avec mon copain Paul Laverdier, nous ne nous étions pas parlé depuis des mois. Mais, dès que je m’étais pointé sur le site boursier pour communiquer avec Pascale, il m’avait repéré. Et il m’avait assailli de messages auxquels je m’étais gardé de répondre. Il faut se souvenir qu’il m’avait balancé à B&B, notre patron. En fait, je ne lui en voulais pas vraiment d’avoir vendu la mèche alors que je jonglais avec les milliards de la boîte…

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Résumé des épisodes précédents : Nicolas Roman est trader. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Pascale Dagnélan, lors d’une conférence au CNRS, où elle est maître de recherches. C’est le coup de foudre. Jusqu’au jour où elle disparaît. Alors, pour Roman, c’est la descente aux enfers. Les flics sont persuadés qu’il a tué sa maîtresse et le juge Van Beaumeke l’envoie tout droit en prison, où il rejoint son collègue Jérôme Becquerel. Puis, sans explication, il est libéré. Et il se retrouve seul. Résigné, pour survivre, il écrit de vagues scénarios pour la télé. Jusqu’au jour où il découvre qu’il fait l’objet d’étroites surveillances. Des micros, des caméras, son ordinateur… Et cette fois, ce n’est pas la police, mais de mystérieux individus qui veulent faire main basse sur l’invention de Pascale : un logiciel de bourse. L’ont-ils kidnappée ? Roman en est persuadé – et il se déchaîne.

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Journal d'un trader Ch.14 (roman-feuilleton)

Suite du roman-feuilleton, chapitre XIV – Il est impensable de séquestrer une personne pendant des mois sans que ses proches ne remuent ciel et terre pour la libérer ! Oui, mais ses proches, à Pascale, la-verite-de-jack-palmer-par-petillon.1212073646.jpgc’était moi. Et qu’est-ce que j’avais fait ?… Je m’étais bien fendu d’un coup de fil à son sénateur de père, mais au seul son de ma voix, il avait raccroché. Il ne m’a jamais apprécié comme gendre, le beau-père. Et c’est tout. Le regard braqué sur mon nombril, je n’y avais rien compris. Il est dur de se surprendre à être un incapable… Je me méprisais d’avoir d’avoir si peu prévu ce qui nous menaçait.

J’avais peu dormi, ou trop vite. Une partie de la nuit s’était déroulée en des allers-retours incessants du salon à la chambre et de la chambre au salon. Je ruminais les paroles de Pascale. Et cela me rendait fou. Je passais de l’incrédulité à une froide colère, me disant tantôt que tout cela n’avait aucun sens pour aussitôt plonger dans l’anxiété la plus totale. Je tentais de reconstituer le film des événements en rapiéçant les indications fragmentaires qu’elle m’avait fournies. Puis, je renonçais.

Lorsque vaincu par la fatigue, je parvenais parfois à m’assoupir, le même cauchemar sans cesse ressurgissait : Pascale pieds et poings liés, nue, le corps strié de marques de flagellations, si magnifiquement belle et si vulnérable… Et je me réveillais dégoulinant de sueur…

Chapitre fermé

 

 

Résumé des épisodes précédents : Nicolas Roman est trader. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Pascale Dagnélan, lors d’une conférence au CNRS, où elle est maître de recherches. C’est le coup de foudre. Jusqu’au jour où elle disparaît. Alors, pour Roman, c’est la descente aux enfers. Les flics sont persuadés qu’il a tué sa maîtresse et le juge Van Beaumeke l’envoie tout droit en prison, où il rejoint son collègue Jérôme Becquerel. Puis, sans explication, il est libéré. Et il se retrouve seul. Résigné, pour survivre, il écrit de vagues scénarios pour la télé. Jusqu’au jour où il découvre qu’il fait l’objet d’étroites surveillances. Des micros, des caméras, son ordinateur… Et cette fois, ce n’est pas la police, mais de mystérieux individus qui veulent faire main basse sur l’invention de Pascale : un logiciel de bourse. L’ont-ils kidnappée ? Roman en est persuadé – et il se déchaîne.

 

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