LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

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La Poste et le référendum populaire

En banlieue parisienne aussi, on ferme les bureaux de poste. Ainsi dans ma petite commune, il faut désormais se rendre au bar-tabac-pmu pour poster son courrier. Un endroit où l’on boit de l’alcool, où l’on vend du tabac, et où l’on se livre aux jeux d’argent…

bureau-de-poste-a-louer.1254729090.jpgEnfin, les jeunes en ont vu d’autres et les vieux, du moins ceux qui veulent retirer quatre sous de leur livret de caisse d’épargne, ils vont à la poste centrale, à 4 ou 5 km de là, puisque le tenancier du café, pour des raisons de sécurité, a renoncé à manipuler des fonds.

On se dit que le service public de la poste prend l’eau de toute part et que cette initiative du Gouvernement de « ne pas privatiser la poste à tout prix », est une véritable opportunité pour l’opposition.

Avec la possibilité d’organiser ce que la Constitution prévoit depuis juillet 2008 : un référendum d’initiative parlementaire et populaire.

Il faut pour cela qu’au moins un cinquième des parlementaires en prennent l’initiative et qu’ils obtiennent le soutien de 10 % des électeurs inscrits sur les listes électorales.

À part que ce n’est pas possible. Car avant tout, il est nécessaire que les élus votent une loi organique (et non pas un décret d’application comme on le lit ici ou là) pour fixer les modalités d’organisation de ce référendum, ainsi qu’il est dit dans la Constitution (art. 11).

Ce qui n’a pas été fait à ce jour.

Il y a pourtant un député qui a eu le nez creux. Début septembre, Jean-Marc Ayrault a présenté une proposition de résolution sur l’extension du référendum, au nom du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.

Cela dit, tous les commentateurs estiment qu’il est quasi impossible pour un parti politique de recueillir l’approbation de 10 % des électeurs – ce qui représente environ 4.5 millions de personnes. Pour se comparer à un pays à la population sensiblement identique, il en faut 500.000 en Italie, où d’ailleurs il y a eu 50 référendums populaires ces 30 dernières années.

Mais supposons que les socialistes enfourchent ce cheval de bataille. Et qu’ils parviennent à surmonter toutes les difficultés de ce parcours du combattant : ils font voter une loi organique, ils obtiennent 4.5 millions de signatures, alors… Alors, rien ! Ils doivent maintenant déposer une proposition de loi pour organiser le référendum. Et si la majorité gouvernementale la rejette, la procédure est définitivement arrêtée – et il n’y a pas de référendum.tournesol.png

Pour résumer, il semble bien que cette possibilité d’une démocratie populaire n’est que poudre aux yeux et en l’état, on n’est pas prêt de nous demander notre avis ni sur la réforme de la Poste ni sur rien d’autre.

Comme d’ailleurs personne ne m’a demandé mon avis sur ce sujet.

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Le billet précédent, Indépendance de la justice : depuis Ben Barka, rien n’a changé, a été lu 13.600 fois en 2 jours, et a suscité 23 commentaires.

Quand GDF met la pression

 L’autre jour, en recevant ma facture de gaz, j’ai bondi ! Plus de 1.000 € en deux mois ! J’attrape le téléphone, et un gentil monsieur m’explique qu’il s’agit d’une estimation. Finalement, après palabres, il accepte de prendre en considération « mon » relevé et de me faire parvenir une facture rectificative. Son montant est de 335 €. Trois fois moins.

J’en discute à droite et à gauche, et je m’aperçois que plein de gens sont dans mon cas. Alors, je saute dans mon trench-coat et je me lance sur la piste de Gaz de France !

Hélas, Gaz de France n’existe plus ! Il faut aujourd’hui parler de GDF-SUEZ. Suez ! ça me dit quelque chose. Mais oui, bien sûr !… Je sors un vieux bouquin d’André Fontaine, l’ancien patron du Monde, Histoire de la guerre froide, livre que tous les blogueurs invités de ce journal devraient avoir sur leur table de nuit, et en feuilletant les pages je me souviens que cette entreprise a failli par le passé nous entraîner dans la 3° guerre mondiale. Rappelez-vous, l’histoire du canal de Suez… On aurait dû se méfier…

La fusion de GDF et de Suez a été voulue par le gouvernement Villepin, qui a ramené la participation de l’État à environ 30 % du capital social. Et comme ça renâclait à gauche et du côté des syndicats, on nous a raconté alors que le groupe italien Enel* voulait mettre la main sur GDF, ce qui d’après Le Canard enchaîné était faux. Et d’ajouter aussi, pour ne pas froisser notre ego, que notre ancienne entreprise publique allait absorber le mastodonte du CAC 40. Or d’après les économistes, c’est exactement le contraire qui s’est produit. C’est d’ailleurs le patron de Suez, Gérard Mestrallet, qui est devenu le PD-G de ce nouveau groupe.

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Mais nous, petits consommateurs, nous n’avons pas à faire à ce monsieur, mais avec sa filiale GrDF (gaz réseau distribution de France), qui depuis janvier 2008 est chargée de la distribution du gaz jusqu’à notre porte et à Dolcevita qui encaisse nos sous (là il s’agit d’une marque et non d’une société). Et il apparaît que pour des raisons de rentabilité, les compteurs ne sont plus relevés qu’une seule fois par an – alors que la facturation est bimestrielle. Et comme le temps où l’usager indiquait lui-même le montant de sa consommation est terminé, que le « contrat de confiance » n’existe plus, on paie un produit qu’on est supposé (soupçonné ?) avoir consommé. Si aujourd’hui, GDF-SUEZ n’a plus confiance en nous, pourquoi nous, nous aurions confiance en eux ? D’autant, que cette entreprise semble bien avoir inventé une nouvelle forme de cavalerie financière – à notre détriment.

Pourtant, elle ne doit pas être dans le besoin, avec un gaz qui a augmenté de plus de 15 % l’année dernière (oui, mais le pétrole flirtait avec les 150 dollars le baril, nous a-t-on dit), et une baisse de 11 % au mois d’avril, alors que le prix du pétrole n’avait jamais été aussi bas depuis des lustres. Avec aussi un bilan qui pavoise : 83,1 milliards de chiffres d’affaires en 2008 et 6,5 milliards de résultats nets. Et un avenir au rose fixe, avec une progression de 35 % du résultat opérationnel d’ici à deux ans, comme l’a promis son Big boss lors de la présentation du bilan de la société.

En fait, il faut être réaliste : le service public n’existe plus. Qu’il s’agisse de l’énergie, des transports, du téléphone, etc., c’est la guerre commerciale, la course aux profits, et pour nous des prix qui s’envolent et qui le plus souvent sont à dessein incompréhensibles. On a l’impression que tout est fait griffu-par-manchette-tardi_casterman.1251105903.jpgpour nous embrouiller. Qui est capable de comparer les tarifs d’Orange et de SFR ? Ou de prévoir le prix d’un billet SNCF ? Demain c’est la taxe carbone qui va zigzaguer d’un foyer à l’autre selon des critères obscurs pour le commun des mortels.

Il s’agit de procédés qu’on peut qualifier de déloyaux et contre lesquels il est difficile de se battre. Mais à défaut de se battre, on peut résister – pour commencer en limitant au maximum les prélèvements automatiques et en surveillant attentivement ses factures.
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* Enel vient de s’associer (joint-venture) avec EDF pour le développement de futures centrales nucléaires de type EPR en Italie.
N.B. Je sais bien qu’on s’éloigne ici de l’objet de ce blog, mais ça m’a fait du bien.

Va-t-on manquer de poulets ?

Les syndicats s’inquiètent de la coupe sombre prévue dans les rangs de la police et de la gendarmerie, mais ce n’est pas le sujet. Pas question ici de parler du flic, de l’argousin, du cogne, du keuf, du perdreau, etc., mais d’un problème grave et d’actualité : les conséquences du virus H1N1 sur la gent volatile.

oeuf-pour-vaccin_jdd-copie.1249118034.jpgJe n’ai rien trouvé à ce sujet dans le Dalloz, mais en feuilletant la presse, je suis resté coi devant cette affirmation : pour faire un vaccin, il faut un œuf.

Aussi, avec la mauvaise foi qu’on me reconnaît parfois dans ce blog, j’ai pris ma petite machine à calculer, car si pour faire un vaccin, il faut un œuf ; pour faire un œuf, il faut une poule. Or, dans Le Parisien du 24 juillet 2009, le porte-parole du laboratoire Novartis nous apprend qu’on risque de manquer d’œufs, car une poule ne pond que 300 œufs par an. Oui mais nous n’avons pas un an… Tout au plus six mois.

Comme la France a commandé 94 millions de doses (on est juste derrière les E-U, et bien loin devant en pourcentage par habitants), c’est donc un peu plus de 262.000 œufs par jour qui sont nécessaires…

Je continue à tapoter sur ma petite machine, et je pousse un ouf de soulagement ! Car même s’il y a un peu de casse, même si quelques poules se montrent moins coopératives que d’autres, on arrive à quoi… disons 700.000 poules. Bien moins que ce que je craignais. Bon, il faut y ajouter les œufs pour la grippe traditionnelle, celle qui nous fait pas peur, malgré les campagnes de pub agressives qu’on nous assène à chaque automne.

Allez, on va arrondir à 1.000.000 de poules et 150.000.000 d’œufs.

J’en étais là de mes réflexions, lorsque je découvre que les œufs doivent être fécondés !

Cela demande une explication. Nous les humains, qui sommes allés sur la lune, et qu’on-a bien l’intention d’y retourner, voici comment on fabrique le vaccin qui va sauver le monde :

Dans un premier temps, les centres du « réseau Sentinelle », basés à Lyon et à Paris, reçoivent des prélèvements nasaux des malades effectués sur un coton-tige. On compare tous ces prélèvements au niveau mondial et l’on sélectionne les souches les plus adaptées à la production industrielle, lesquelles sont envoyées aux labos de fabrication. Ces derniers ensemencent le virus dans des œufs fertilisés, dans lesquels il y a un embryon de poussin, en perçant le sommet de la coquille avec l’aiguille d’une seringue. Il faut quelques jours au virus pour se développer. Ensuite, on ponctionne le liquide amniotique (allantoïque chez les vertébrés) à l’aide d’une autre seringue et il est versé dans des cuves où il est filtré et dégraissé.

On a bien compris que pour obtenir des œufs fertilisés, il faut que la poule passe à la casserole… Enfin, je veux dire qu’elle subisse le joug du coq. Je n’ai trouvé aucune statistique sur les performances sexuelles de ces vaillants mâles, mais ils ont intérêt à avoir la forme… C’est vrai qu’il s’agit de coqs français !

Car au Canada, par exemple, ils doivent être moins efficaces, puisqu’on envisage en cas de besoin la possibilité de procéder par insémination artificielle. A contrario, si l’épidémie est moins grave que prévu, pragmatiques, les Québécois comptent utiliser les « oeufs embryonnés » pour des produits alimentaires, tels les gâteaux.

Donc, si on utilise une telle quantité coq_landais_umourcom.1249115334.jpgd’œufs pour fabriquer des vaccins, il y aura moins de poules pour pondre des œufs pour fabriquer les vaccins.

Et le premier effet qu’on va ressentir de ce fléau qui menace l’humanité c’est la rareté des œufs et des poulets. Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres, et dans tout ce micmac on peut toujours se dire qu’au moins pour les poulettes et leurs mecs, c’est la fête.

Élucubrations sur la peine de mort

Le 10 octobre 1981, le jour même où la peine de mort est supprimée, Marcel Chevalier perd son job. Il était exécuteur des hautes œuvres : le dernier bourreau. Il est mort, dit-on, l’année dernière, à Vendôme, en Eure-et-Loir.

guillotine_mercattor_guillotine.1243176837.jpgChevalier a participé à une quarantaine d’exécution, mais il n’a actionné le levier qu’à deux occasions. La dernière fois, c’était le 10 septembre 1977, à la prison des Baumettes, à Marseille, où Hamida Djandoubi a été décapité. Celui-ci avait été condamné à la peine de mort pour avoir kidnappé son ancienne maîtresse, et pour l’avoir torturée avant de l’étrangler – et accessoirement pour viol aggravé sur une adolescente de 15 ans. Le procureur parle à l’époque « d’une âme démoniaque », les psychiatres, « d’un colossal danger social » et Robert Badinter, lors du débat sur la peine de mort, le présente comme un unijambiste (à la suite d’un accident de travail) déséquilibré. C’est le dernier condamné à mort à avoir été exécuté – en France.

En 1976, Marcel Chevalier avait succédé à son oncle…

André Obrecht. Celui-ci a actionné la guillotine pour Émile Buisson, Claude Buffet et Roger Bontemps (qui ont marqué Badinter) et des dizaines d’autres.

Mais durant l’Occupation, il a montré un courage rare : en désaccord avec les jugements de la juridiction d’exception créée par le gouvernement de Vichy, il a préféré démissionner. Au péril de sa vie. Alors que nombre de magistrats et de policiers faisaient mine de ne pas voir les têtes coupées de femmes et de résistants qui s’empilaient dans les paniers au pied de la guillotine.

Durant cette période, c’est son cousin, Jules-Henri Desfourneaux qui est l’exécuteur de Vichy. À la libération, il fait l’objet d’une enquête, mais finalement, il conserve son poste. Son premier client de l’après-guerre est le célèbre docteur Marcel Petiot, condamné pour l’assassinat de 26 personnes.

Il est le bourreau de la dernière exécution capitale sur la place publique, celle d’Eugène Weidmann, le 17 juin 1939, à Versailles.

Il meurt à 73 ans d’une crise cardiaque. Il a participé à près de 350 exécutions.

André Obrecht revient alors sur le devant de la scène. Il est nommé exécuteur en chef et entame une nouvelle carrière, avec dans les années 1958-61, la mise à mort des membres du FLN.
Sa dernière exécution a été celle de Christian Ranucci, le 28 juillet 1976, à la prison des Baumettes, à Marseille. le-bourreau-anatole-deibler_voila.1243177285.jpg

Mais dans la liste des bourreaux, le plus célèbre est sans conteste Anatole François Joseph Deibler, exécuteur en chef des criminels de 1889 à 1939. Il compte 395 exécutions. Il a même œuvré une fois en Belgique et une autre fois en Allemagne.

En février 1939, il doit se rendre à Rennes pour un certain Maurice Pilorge, un voleur sans grande envergure. Ce sera son 396e condamné à mort et le 300e en tant que chef-exécuteur. Au petit-matin, sur le quai du métro, il s’écroule : mort subite. Il a 77 ans.

Pilorge sera quand même exécuté (avec 24 heures de retard) et Jean Genet de pleurer son amant de prison dans un poème, Le condamné à mort : « Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou / Que ma main plus légère et grave qu’une veuve / Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve, / Laisse tes dents poser leur sourire de loup.… »

Le 21 mai 1981, François Mitterrand, des roses à la main, termine sa journée d’investiture en parcourant les dédales du Panthéon. L’Orchestre de Paris l’accompagne tout au long de son cheminement avec L’hymne à la joie. La mise en scène est parfaite. Les caméras sont partout. Depuis des jours, les Français dansent et chantent, persuadés que tout va changer. D’autres moins nombreux, mais plus riches, font leurs bagages : comment pourraient-ils vivre dans un pays dirigé par des socialo-communistes ?

mitterrand-au-pantheon_radiofrance.1243178033.jpgQui aurait pu imaginer qu’on baptiserait cette époque les années fric de Mitterrand ? Et qu’un Bernard Tapie deviendrait ministre d’un gouvernement socialiste ?

Sur les 110 propositions de la gauche, la suppression de la peine de mort ne figurait qu’à la 55° place.

Ce n’était pas un projet de campagne, mais une aspiration personnelle.

Depuis, en 2007, l’abolition de la peine de mort a été inscrite dans la Constitution (pas par référendum) et la France a adhéré au protocole adopté par l’Assemblée générale des Nations-Unies en décembre 1989. Elle est le 63e État à l’avoir fait. Elle a également ratifié le protocole de la Convention européenne des droits de l’homme du Conseil de l’Europe.

Amnesty International s’en réjouit et dit : « Désormais, la peine de mort ne peut plus être réintroduite en France ».

Dans une « joute oratoire » du 19 septembre 2006, Me Henri Leclerc planche sur ce thème : Georges Boucher, bourreau de son état, est licencié suite à l’abolition de la peine de mort. Il vous consulte pour agir devant la Cour européenne des droits de l’homme…

Et l’avocat explique au bourreau Georges Boucher, pourquoi il ne peut pas le défendre. Je me permets de citer ces quelques phrases :

«  (…) La question est  revenue. Il faut bien faire parler ces terroristes et sauver ainsi les droits de l’homme par la torture que ne pratiquent plus des bourreaux professionnels.  D’ailleurs à travers le monde votre métier se perd. Aux États-Unis ce sont des électriciens, des gaziers, des médecins qui achèvent ceux qui ont agonisé  pendant des années dans les couloirs de la mort. En Chine la balle dans la nuque que tire le soldat est remboursée par la famille. En Iran le mollah et en Arabie saoudite les  princes font lapider la femme adultère par la foule… »

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Le dernier bourreau est mort. Monsieur de Paris n’est plus. Mais d’après un sondage Sofres de 2006, 42 % des Français souhaitent le rétablissement de la peine de mort. Et sans doute suffirait-il de quelques faits divers odieux montés en épingle pour voir ce chiffre dépasser la barre des 50%.

Canal+ hors la loi Chatel ?

La chaîne cryptée est-elle dans son droit, lorsqu’elle menace ses abonnés qui veulent reprendre leur liberté des foudres de la justice ? Sous prétexte qu’ils ont laissé passer la date anniversaire de leur contrat, sont-ils prisonniers pour une année de + ? Où s’agit-il d’un chantage pour conserver de force des clients ?

loup-hurlant-a-la-lune_anim67-centerblog.1233216112.jpgCatherine est abonnée à Canal+ depuis plus de cinq ans. En 2007, elle décide d’arrêter. Elle en avise la chaîne cryptée deux mois avant l’échéance, par lettre recommandée. Le service commercial réagit et lui propose un an d’abonnement supplémentaire à 15 € par mois, autrement dit moitié moins cher. Elle se laisse tenter – et n’y pense plus. Au mois d’octobre 2008, c’est 33 € qui sont prélevés sur son compte. Là, elle estime que c’est trop cher. Elle téléphone. Vous ne pouvez pas annuler avant un an, lui répond-on. Elle envoie une lettre recommandée et demande à résilier immédiatement son abonnement. Elle fait référence à la loi Chatel.

Cette loi (ici) est destinée à faciliter la résiliation des contrats tacitement reconductibles.
« Art. L. 136-1. – Le professionnel prestataire de services informe le consommateur par écrit, au plus tôt trois mois et au plus tard un mois avant le terme de la période autorisant le rejet de la reconduction, de la possibilité de ne pas reconduire le contrat qu’il a conclu avec une clause de reconduction tacite.
« Lorsque cette information ne lui a pas été adressée conformément aux dispositions du premier alinéa, le consommateur peut mettre gratuitement un terme au contrat, à tout moment à compter de la date de reconduction… ».

Autrement dit, le prestataire de service, ici Canal +, doit informer par écrit de la possibilité de ne pas reconduire le contrat. À défaut, le consommateur peut y mettre un terme gratuitement et à tout moment.

Il suffit de surfer quelques minutes sur Internet pour se rendre compte que Catherine n’est pas un cas isolé. Les forums foisonnent de messages, parfois pathétiques, de gens qui implorent conseils. On les sent désarmés. Ils voulaient s’offrir un peu de détente, et ils ont l’impression d’être tombés dans un piège : « J’ai un problème avec Canal + car ils ne veulent pas résilier mon abonnement…  Voilà je suis abonnée à Canal + et Canal Sat, et ils n’arrêtent pas de me faire des ennuis… J’ai déménagé il y a 5 mois et depuis 5 mois ils m’ont prélevé comme si j’étais abonné à mon ancienne et à ma nouvelle adresse… Je viens de recevoir une mise en demeure de la part de Canal +.… »

Pour en revenir à Catherine, elle a reçu plusieurs appels de Canal. D’abord aimables, du genre : donnez-nous votre numéro de carte de crédit, et l’on n’en parle plus (elle a mis fin aux prélèvements automatiques). Puis, le service de recouvrement : J’ai votre dossier sous les yeux, vous nous devez la somme de…

Enfin, au bout de deux ou trois semaines, elle a reçu une réponse écrite : « Vous nous avez fait part de votre souhait de résilier votre abonnement et je le regrette sincèrement. Je vous confirme que nous avons bien enregistré votre demande…

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Elle souffle. C’est réglé, se dit-elle. Puis elle poursuit sa lecture : …à la date anniversaire de votre contrat, soit le 30 septembre 2009 ».

Depuis, elle continue de recevoir la chaîne cryptée – ce qui ressemble fort à une vente forcée. Et elle ne sait plus quoi faire.

On m’a dit que Canal+ justifiait sa position par le fait que l’emballage de sa revue mensuelle porte la date échéance du contrat d’abonnement…
Il me semble qu’il s’agit là d’une interprétation restrictive de la loi. Mais je dois avouer que je ne sais pas s’il existe une jurisprudence en la matière.

Le 10 mai 2006, dans un rapport d’information à l’Assemblée nationale (ici), on peut lire : « Sont concernés les principaux contrats passés par les consommateurs comportant une clause de tacite reconduction (contrats de services publics industriels et commerciaux, contrats de fourniture périodique de biens, abonnements divers, notamment accès à Internet, télévision par câble, etc.). »

Mais, il est diffile de s’imaginer qu’une entreprise comme Canal+ ne respecte pas la loi. Aussi je me suis dit que le plus simple, c’était de demander l’avis « au père » de la loi Chatel, autrement dit à Monsieur Luc Chatel, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, chargé de la consommation. J’ai donc cherché comment le joindre. Je me suis alors aperçu qu’en France il est impossible d’envoyer un mail à un membre du gouvernement. Ce qui m’a fait penser à la réponse de Barack Obama, lorsque les services secrets lui ont demandé d’abandonner l’usage de son téléphone portable personnel : Je garde mon BlackBerry, a-t-il répondu. Il a ajouté qu’il souhaitait que les gens continuent à lui faire parvenir des mails, directement, sans passer par le filtre de la Maison Blanche. Espérons qu’il saura résister à la pression. Nicolas Sarkozy, au début de son mandat, avait dit à ses proches quelque chose comme : Si je m’isole, prévenez-moi ! Aujourd’hui, qui oserait lui dire qu’il a changé…luc-chatel.1233216496.jpg

Donc pour en revenir à Luc Chatel, je suis allé sur le site de Chaumont, où il est maire, et là j’ai trouvé une adresse mail.

Je vais donc de ce pas lui poser la question : Votre loi, Monsieur le secrétaire d’État, s’applique-t-elle à Canal+ ?

Et sur ce blog, je donnerai sa réponse.

Mais en attendant, si vous avez un avis, un conseil, une expérience…

2008 : l'année des chiffres

Sans nous demander notre avis, les scientifiques ont décidé de prolonger 2008 d’une seconde. Comme tripatouillage, on a vu pire. Ainsi, en 1582, d’un trait de plume, Christoph Clavius, qui est le père de notre calendrier, a supprimé dix jours du mois d’octobre. Quelle leçon d’humilité ! L’homme d’aujourd’hui croit qu’il dirige le monde et en une seconde, on comprend que c’est tout le contraire. À défaut de percer le mystère du temps, on pensait au moins maîtriser les chiffres…

montre-molle-tableau-de-dali-copie.1230644510.jpgNenni. 2008 restera comme l’année des chiffres incompréhensibles : Sarkozy dépose 26 milliards d’euros sur la table, pour sauver la France de la banqueroute ; l’Europe, 200 ; la Chine, 450 ; le Japon, 410 ; les États-Unis 750 ; et Barack Obama en prévoit 1.000 de plus.

Au total, c’est entre 2 et 3.000 milliards d’euros (bof !) qui seront donc injectés dans l’économie mondiale pour sauver… l’économie mondiale – mais qui donc va nous sauver de l’économie mondiale ?

Cette crise financière, qu’on nous annonce cataclysmique, au point d’en oublier la couche d’ozone qui se désagrège, les glaciers qui se liquéfient ou la menace terroriste, est-elle réelle ou bidon ?

On se souvient du changement de millénaire… La fin du monde annoncée. Un bug gigantesque, et puis… rien. Ou les armes nucléaires de Saddam Hussein… Ne soyons pas dupes. Lorsque les sirènes chantent, c’est toujours avec une arrière-pensée. Et tentons de conserver un zeste d’humour, un rien de deuxième degré, comme cet internaute anonyme qui a annoncé la couleur : « Si la crise devient mondiale, je quitte le pays ».

2008, l’année des chiffres qui ne veulent plus rien dire : shadok-reussite_e-atlantidecom.1230647499.jpg1 seconde de plus et 3.000 milliards sortis du chapeau, un trader de 30 ans qui perd 5 milliards, 63.619 personnes en prison (dont plus d’un quart sont présumées innocentes), une escroquerie de 50 milliards, 311.203 crimes ou délits constatés, 600 milliards d’euros du CAC partis en fumée, 5 SDF morts de froid, 58.779 clics sur ce blog juste pour suivre les mésaventures de Julien Dray, 53.809 personnes placées en garde à vue, 2 millions de chômeurs, 126.859 enquêtes résolues par la police et la gendarmerie, 48 heures de garde à vue, un enfant qui n’aura vécu que 3 ans, 300 millions de SMS attendus à minuit, 27 hôpitaux qui refusent un mourant, 6.750.126.571 terriens au 31 décembre 2008, à 8 heures 27 minutes et 03 secondes (ici).

Si je peux me permette un souhait, un seul, pour 2009 : moins de chiffres et plus de bonheur.

Bonne année.

Le jour où les camions bulgares ont envahi la France

C’était l’hiver. L’info arrive au siège de la DST : les camions bulgares ont envahi la France. On en signale de partout, et, chose bizarre, beaucoup ne circulent pas. Ils sont scotchés sur des parkings, aux portes des grandes villes, à proximité d’enceintes militaires ou encore dans le périmètre d’entreprises travaillant de près ou de loin pour la défense nationale. Des endroits sensibles qu’il faut protéger des indiscrétions, des sabotages, voire des attentats. Ces événements se situent au début des années 80, je ne me souviens plus exactement de la date, en fait, je ne suis même pas sûr que c’était l’hiver. Mais peu importe…plan-invasion-pacte-varsovie_european-informational-website.1230131249.jpg

À la DST, on s’agite, on vérifie… Il faut se rendre à l’évidence : le nombre de camions bulgares présents sur notre territoire est anormal. Évidemment, on se pose des questions. D’autant plus qu’il est impossible de les ouvrir, ces fichus camions, ils sont destinés au trafic international et les portes sont plombées par des scellés.

On fait le rapprochement, bien sûr, avec les chalutiers russes qui sillonnent toutes les mers du monde sans jamais prendre de poissons mais qui possèdent un équipement électronique digne de bâtiments de guerre. Ces camions sont probablement là pour nous piquer nos petits secrets d’État.

Heureusement, la division (à l’époque, la DST était composée de divisions spécialisées par pays ou régions du globe) qui traite la Bulgarie a dans sa manche un défecteur, ou une taupe, ou un agent-double, je ne sais pas. D’abord tout cela est classé secret-défense, on ne devrait même pas en parler. Mais c’est Noël ! Bon, on pressure un peu l’individu et il se dit prêt à coopérer. C’est le KGB, dit-il, qui dans le cadre du « plan d’invasion du Pacte de Varsovie » a décidé de répertorier toutes les zones sensibles des pays considérés comme ennemis potentiels.

Aujourd’hui, cela fait sourire, mais il faut se souvenir qu’à l’époque le déploiement de forces militaires du pacte de Varsovie était considérable : plus de deux millions d’hommes et plus de cent mille blindés. On était en pleine guerre froide entre les nations appartenant à l’OTAN et celles du Pacte de Varsovie. Une guerre sournoise, sans aucun conflit armé, mais tout était possible, comme à Prague, au printemps 68.

La chose est donc prise très au sérieux par les grands chefs de la police et ceux des services secrets, et d’un commun accord, ils décident d’une opération d’envergure, à l’échelon national. Gaston Defferre, le ministre de l’intérieur, donne son feu vert. Des milliers de gendarmes et de policiers sont mobilisés. On sort les cartes militaires, les plans de bataille sont dressés, le matériel et les hommes sont déplacés dans les zones stratégiques, les frontières sont bloquées, etc. Il ne reste plus qu’à passer à l’action. Il faut que le jour J, à l’heure H, tout démarre simultanément, partout dans l’Hexagone. Les instructions sont simplissimes : immobiliser tous les camions bulgares, interpeller les chauffeurs et les occupants, et, trafic international ou pas, vérifier les chargements.

C’est la DST qui supervise les opérations. Son patron est un préfet. On va taire son nom, ça n’a pas d’importance. Il est fin prêt, la main sur le starter. Tout l’état-major retient son souffle. Soudain, le télex crépite. Le rouleau de papier se dévide lentement. Pour l’instant, on n’aperçoit que le haut : le ministre d’État, ministre des transports… Le préfet a des sueurs froides. Il sent venir la patate. « Merde ! On a oublié de l’informer… » Derrière son dos, les grands chefs se font des mimiques – mais pas comiques, loin de là. Eux, ils ont seulement fait semblant d’oublier. On n’allait quand même pas mettre un ministre communiste dans le coup !… En pleine guerre froide…

pere-noel.1230193122.jpgLe télex dit : opération annulée, signé : Charles Fiterman.

Un à un, comme par magie, tous les camions bulgares ont repassé la frontière. On n’a jamais eu confirmation des raisons de leur présence ni de leur contenu.

Un peu plus tard, en juillet 84, le nouveau gouvernement de Mitterrand, dirigé par Laurent Fabius, ne comprendra aucun ministre communiste. Et la guerre froide a continué jusqu’à l’implosion de l’URSS, en 1991.

L’histoire des camions bulgares est une histoire vraie, seule la mise en scène est de moi.

Joyeux Noël à tous.

Audiovisuel : RFI coupe les ondes courtes

Lors d’un dîner amical réunissant des journalistes de la presse, de la radio et de la télévision, un débat s’est installé, non sur la suppression de la pub à la télévision publique, mais sur l’abandon, par RFI, de ses émissions en ondes courtes.

rfi-autocollant.1228830749.jpgIl faut dire qu’en ce moment, à Radio France International, les gens sont un peu à cran. Depuis que l’ancien patron d’Havas, Alain Pouzilhac, et la journaliste, Christine Ockrent, ont pris les commandes, y a du rififi à RFI. Et les licenciements vont bon train : Richard Labévière, Loïc Hervouët (le médiateur) et Ulysse Gosset. Ce dernier a dressé un portrait de Bernard Kouchner, le compagnon de sa patronne. L’intéressé n’aurait pas apprécié…

Non, non ! J’ai rien dit !… On a trop parlé ici des fouilles à corps intimes pour que je prenne le moindre risque. D’une manière générale, on peut quand même s’étonner de la consanguinité entre les mondes de la politique, des médias et des affaires.

Mais revenons aux ondes courtes. Elles ont la particularité de se réfléchir sur la couche ionosphérique, ce qui permet une très grande portée avec une puissance d’émission relativement réduite. Le seul moyen, m’a affirmé un technicien, d’assurer le maintien des communications en cas de cataclysme universel.

Un truc vieux comme la radio, simple et qui ne coûte pas cher. Enfin qui ne coûtait pas cher. Car RFI est lié à TDF, l’opérateur de réseaux hertziens et des infrastructures (groupe détenu à 42 % par un fonds d’investissement américain), par un contrat d’un autre âge.
Impossible de le rompre. Et impossible de négocier les prix de la location des émetteurs et des antennes. (D’après Wikipédia (ici), RFI dispose de deux sources de revenus : une fraction de la redevance audiovisuelle et une subvention du ministère des affaires étrangères)
Alors, pour justifier l’interruption programmée des ondes courtes, la direction met en avant que les émissions peuvent maintenant être reçues dans le monde entier, et ce à moindre coût, grâce au Web.

Mouais. À part que l’Internet peut faire l’objet d’un contrôle, d’un filtrage, d’un blocage, et qu’il est facile d’identifier l’utilisateur de tel ou tel site. Avec les ondes courtes, pas de contrôle, pas de censure, pas de flicage.

J’utilise ce mot à dessein. Pour retomber sur mes pieds, et revenir à l’objet de ce blog. Mais après tout, de temps en temps on peut parler d’autres choses que des histoires de police, non ! D’autant que j’étais rudement content de les trouver, les ondes courtes, il y a quelques années, lorsque j’étais sur mon bateau (que je m’étais offert après un hold-up sur TF1, en l’occurrence une demi-douzaine de scénarios pour une série franchouillarde).ondes-courtes_denis-loktev.1228830837.jpg

RFI diffuse, par exemple, plus de 20 heures d’émission par semaine en chinois. On imagine la joie, simple mais réelle, que peut ressentir un Chinois en écoutant dans sa propre langue des informations provenant de l’autre bout du monde ! Et de la France, de surcroît, pays encore considéré (à l’étranger) comme la patrie des droits de l’homme.

Et demain, cette liberté d’information serait sous contrôle… Je ne sais pas ce que vous en pensez… S’agit-il du prix à payer pour vendre un Airbus, un TGV, ou je ne sais quoi ?

Ça serait trop moche.

Les radars sont-ils dangereux pour la santé ?

L’autre jour, je patientais tranquillement dans les embouteillages, sur le périphérique parisien. Sur la voie de gauche. Pas à pas. Et la radio annonçait : « Onze mille vies épargnées grâce aux radars… » Vu la vitesse à laquelle on circulait, c’était un peu surréaliste. Point mort. Première. Point mort. Tiens, devant un radar, justement ! Il était là, à combien… un mètre. À me fixer de son œil intraitable.

radar-principe_wikipedia.1227114221.gifEt soudain je me suis souvenu des conseils qu’on donnait aux jeunes recrues dans la marine, l’arme où j’ai fait mon service. « Si tu tiens à ta virilité, disait le bosco, tu ne restes jamais dans l’axe d’un radar ! »

À peine chez moi, je me suis précipité sur Internet. Sur radars-auto.com (ici), j’ai découvert qu’on en était à la 3e génération de ces fameuses boîtes métalliques et que toutes trois utilisent un radar Doppler de type Mesta (les derniers modèles en possèdent même deux), bizarrement surnommé barbecue ou poêle à frire.

« Le Mesta mesure la vitesse instantanée des véhicules par application de l’effet Doppler dans le domaine des micro-ondes… L’instrument peut prendre des mesures jusqu’à 50 mètres. »

Autrement dit, je suis resté plusieurs minutes à un mètre d’un émetteur micro-onde d’une portée utile de 50 mètres…

En poursuivant mes recherches, notamment sur Wikipédia (ici), j’ai vu que les bandes de fréquence des micro-ondes vont de 1 à 100 Ghz et que la plupart des applications utilisent la gamme de 1 à 40 Ghz, ce qui est le cas des fours à micro-ondes, des téléphones portables, des liaisons Wifi et Bluetooth, et… des radars routiers.

« Les technologies employant des micro-ondes peuvent s’avérer dangereuses, nous dit le site techno-science.net (ici), lorsqu’elles dépassent une certaine puissance. C’est pour cela que les techniciens télécoms qui interviennent sur les antennes GSM ne s’en approchent que lorsqu’elles sont désactivées. C’est aussi pour cela qu’un four à micro-ondes ne doit pas laisser sortir les ondes. »

De plus en plus de gens s’interrogent sur l’incidence de ces micro-ondesoiseau-et-le-radar_controleradarorg.1227114434.jpg sur la santé. Ainsi, récemment, la justice a obligé Bouygues Télécom à démonter une antenne relais de téléphonie mobile. Des bibliothécaires de la Ville de Paris se sont plaints de troubles étranges après l’installation de liaisons Wifi (qui ont je crois été désactivées). De par le monde, des milliers de gens se disent électrosensibles. Ils souffrent de maux dont on ne sait pas s’ils sont réels ou psychosomatiques. En Suède et en Grande-Bretagne, on a même admis officiellement l’existence de cette maladie. Le magazine Santé Magazine consacre dans son numéro de décembre (pas encore sur Internet) un dossier complet sur ce sujet, sous la plume de Sylvie Dellus.

Alors qu’on parle ces jours-ci de la baisse de la fertilité masculine, on peut s’interroger : ces champs électromagnétiques qui chaque jour s’intensifient jusqu’à envahir notre environnement, peuvent-ils en être l’une des causes ?

Personnellement, malgré ce qu’en disait le bosco de ma jeunesse, je vais bien. Après contrôle, je n’ai aucune séquelle de mon séjour forcé devant un radar. Pourtant, désormais, dès que la circulation s’intensifie sur le périphérique, j’évite la file de gauche.

Le clown contre gavroche

Il y a quelques jours, dans une petite note, j’ai raconté les mésaventures du Soupirant, de Yoyo, etc., films actuellement interdits de diffusion en raison d’un litige qui oppose les auteurs et la société Gavroche Productions.

Dans cette note, Le clown devant les juges, j’ai tenté de brosser gavroche_communitylivejournal.1225553818.jpgsuccinctement les obstacles qui nous interdisent de revoir ces petits bijoux du cinéaste Pierre Etaix.

Cela m’a valu un long commentaire de Monsieur Jean-Claude Voxx (que vous pouvez lire ici), et qui dit en conclusion : « (…) les faits ont l’air différents de ce que j’ai pu lire sur votre site ».

Puis aujourd’hui, j’ai reçu un mail de Monsieur Wagner, représentant de Gavroche productions, qui donne une autre interprétation de cette affaire.

Alors, où est la vérité ? Je n’en sais rien. Nicole Vulser a semble-t-il fait un excellent résumé de cet imbroglio juridique dans Le Monde du 21 décembre 2007 :

« En 1996, Pierre Etaix ne renouvelle pas la cession de ses droits d’auteur à la société Capac, qui avait produit les cinq films. Mais Jean-Claude Carrière re-signe, sans concertation avec le cinéaste, pour dix ans. Ce qui devait leur coûter dix ans d’impossibilité d’exploitation. En 2002, le tribunal de grande instance de Paris autorise néanmoins la restauration des films. Un conflit oppose ensuite Pierre Etaix à son avocate, Me Francine Wagner-Edelman. Elle avait proposé que la société Gavroche Productions, gérée par son frère, Alain Wagner, yoyo.1225553632.jpgexploite les droits des cinq films. Pierre Etaix découvre alors ce qu’il désigne comme une « société fantôme » qui ne commercialise pas ses films et risque de bloquer leur exploitation jusqu’en 2017.

« Début juin, Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière ont changé d’avocat. Ils ont intenté en vain une action en justice pour tenter de casser le contrat avec Gavroche Productions. Début décembre, ils ont assigné au fond cette société pour éviter ce qui était arrivé à Buster Keaton : une reconnaissance post-mortem de ses droits. »

S’il y a un procès, c’est qu’il y a mésentente, et ce n’est pas à moi de juger. Je ne sais pas qui a raison, mais je suis comme tout le monde, entre les juges et les avocats, je préfère le clown.  

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