Certains services de police vont se voir doter d’un fusil d’assaut allemand, le Heckler & Koch G36, jusque-là uniquement accroché au râtelier des unités d’élites. Pour la première fois, des policiers « de rue », notamment ceux de la BAC, vont être armés comme pour une guerre (ici, soupir de nostalgie pour feu « le gardien de la paix »).
Toutefois, si j’ai bien compris, ce fusil serait destiné à être remisé dans le coffre d’une voiture. À disposition, pour le cas où. Quelles seront les conditions nécessaires pour « dégainer » le HK ? Trop tôt pour le dire, mais on peut espérer que l’encadrement sera solide : l’utilisation d’un tel engin lors d’une intervention sur la voie publique pourrait se révéler à hauts risques – pour tout le monde. D’autant, il faut bien le reconnaître, que sous la menace terroriste, et la fatigue aidant, les policiers, comme nos dirigeants d’ailleurs, ont tendance à perdre leurs nerfs.
Parallèlement à cet armement exceptionnel, le gouvernement a décidé de mettre au vote l’irresponsabilité pénale des forces de l’ordre lorsqu’elles font usage de leur arme dans telle ou telle condition. Une façon d’amadouer certains syndicats de police qui, eux, réclament beaucoup plus : une sorte d’immunité liée aux dangers de la profession. Une vieille revendication, absolument inenvisageable dans une démocratie. Même Nicolas Sarkozy, pourtant pro-flics, n’avait pas osé franchir le pas. Toutefois, pour faire semblant d’aller dans leur sens, le gouvernement a biaisé. Renonçant à toucher aux règles de la légitime défense, il a tourneboulé l’état de nécessité. Et nos députés ont voté comme un seul homme un article qui doit modifier le code de la sécurité intérieure. Comme le texte fait une dizaine de lignes sans un seul point (et seulement sept virgules), ce sera sans doute l’article le plus abscons dudit code.
« Art. L. 434-2. – Constitue un acte nécessaire à la sauvegarde des personnes, au sens de l’article 122-7 du code pénal, lorsqu’un ou plusieurs meurtres ou tentatives de meurtre viennent d’être commis et qu’il existe des raisons réelles et objectives de craindre, au regard des circonstances de la première agression et des informations dont dispose l’agent au moment où il fait usage de son arme, que plusieurs autres de ces actes, participant à une action criminelle visant à causer une pluralité de victimes, soient à nouveau commis par le ou les mêmes auteurs dans un temps rapproché, le fait pour un fonctionnaire de la police nationale ou un militaire de la gendarmerie nationale de faire un usage de son arme rendu absolument nécessaire pour faire obstacle à la réitération de ces actes. » |
Après décryptage, on peut comprendre que si un individu a commis ou tenté de commettre un meurtre et qu’il existe des raisons « réelles et objectives » de penser qu’il peut réitérer son acte, le policier, le gendarme, le douanier ou le militaire peut faire usage de son arme.
L’état de nécessité n’est pas une nouveauté. Il est prévu dans le code pénal depuis des lustres et n’est d’ailleurs que le reflet d’une jurisprudence permanente élaborée au fil des ans par les tribunaux. Et, comme la légitime défense, l’état de nécessité s’applique à tout un chacun : « N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent, accomplit un acte nécessaire » à sa sauvegarde, à la sauvegarde d’autres personnes ou à la sauvegarde d’un bien – sauf s’il y a disproportion entre les moyens utilisés et la gravité de la menace. L’état de nécessité fait disparaître la responsabilité pénale, mais pas obligatoirement la responsabilité civile.
La différence essentielle avec la légitime défense tient dans la possibilité d’agir en anticipant un danger. Le fait, par exemple, de retenir fermement un piéton, au point même de le faire tomber et qu’il se blesse, alors que celui-ci s’apprête à traverser devant le capot d’une voiture, constitue des violences volontaires justifiées par la nécessité d’agir.
On peut donc dire que ce nouvel article est redondant. Pire, il est dangereux, car il pourrait donner aux représentants de l’ordre l’illusion qu’ils peuvent utiliser leur arme sur un simple pressentiment et ainsi enlever une vie en toute impunité. Alors que dans les faits, comme dans la légitime défense, le tireur devra rendre des comptes à la justice. C’est donc le juge, en dernier recours, qui tranchera pour dire si le policier, le gendarme…, se trouvait en état de légitime défense ou en état de nécessité, ou si le tir était abusif et tombe de ce fait sous le coup de la loi.
À mon avis, en l’état, ce texte est une occasion manquée. Le législateur aurait pu faire une vraie loi, claire, nette et… j’allais dire sans bavure, qui prévoit les situations dans lesquelles celui qui représente l’autorité publique peut faire usage de son arme. Ce qui serait une garantie aussi bien pour le policier que pour le citoyen.
D’ailleurs, lorsqu’elle est saisie, la Cour européenne des droits de l’homme, après avoir vérifié si le recours à la force mortelle était « absolument nécessaire », s’appuie systématiquement sur la législation nationale. Existe-t-il un texte qui prévoit l’usage des armes ? En France, c’est le cas pour les gendarmes, dans certaines conditions, mais pas pour les policiers (voir sur ce blog).
Et, selon la Convention européenne des droits de l’homme, le recours à la force mortelle ne peut se justifier que dans trois cas :
- La légitime défense (de soi-même ou d’autrui).
- La nécessité d’effectuer une arrestation ou d’empêcher une évasion.
- La répression d’une émeute ou d’une insurrection (ça fait froid dans le dos).
Si donc, au lieu de ce nouvel article qui va faire le délice des avocats, notre législateur avait pondu une loi dans les limites de ces règles fondamentales, on aurait fait un grand pas en avant. Le policier, face à un meurtrier, qu’il soit susceptible de réitérer son geste ou non, doit faire son métier : arrêter l’individu. Et, à défaut d’y parvenir, en cas de nécessité, il aurait pu faire usage de son arme dans des conditions qui, pour le juge, seraient alors sans ambigüité.
C’est donc une loi toute simple qu’il aurait fallu prendre et non cet empilement de mots incompréhensibles. Elle aurait eu le mérite d’inscrire dans notre code les principes essentiels de la Convention européenne des droits de l’homme et, devant un danger, d’encadrer clairement l’action des détenteurs de la force publique.
Et foin de démagogie, c’était suffisant !
Tout viens d’être écris précédemment sur la formation généralement insuffisante et peu cohérente de la majorité de nos policiers, et sur ce point il ni hélas rien à rajouter.
Quand à la dotation d’une partie d’entre d’eux avec le HK G36, notre hôte et ainsi que les intervenants ont omis une précision d’importance. Tous ces fusils seront équipés d’un limitateur de rafales permettant des rafales de 2 ou 3 balles, contrairement au modèle initial allemand (retiré du service armée car son canon chauffait beaucoup lors de tirs en rafales dépassant les 20 ou 25 balles, et donc devenait fort imprécis). En conséquence cette version retenue pour nos policier, elle limite grandement les » dommages collatéraux » du aux tirs en rafales.
Dans le passé la MAT 49 dotant nombre de policiers n’avait pas de limitateur de rafales, et pouvaient générer alors des rafales en forme « d’arrosoir ». Elle tirait quand même du 9 mm parabellum, celui-ci ayant une puissance létale jusqu’à 100 m !….
Dans la théorie vous avez raison. Mais un tir en 5.56mm est susceptible de perforer (un humain, une poubelle, une voiture …) ou de ricocher. Or, un impact sur des tissus humains, même après une perforation ou un ricochet peut être très vulnérant, voire létal, à des portées relativement importantes (vitesse, masse et dimension du projectile sont évidemment à prendre en compte, en plus de la charge contenue dans l’étui et de la longueur du canon de l’arme). Donc en milieu, urbain, c’est redoutable (ça perforera une porte sans problème par ex.). D’où l’importance de la formation à l’usage de ces engins.
Boris,
Vous expliquez avec force votre scolarité à Nîmes dans le cadre de la 236ème promotion.
Je passerai sur les petites imprécisions et précipitations de jugement que j’ai pu relever dans votre propos, étant moi même du métier, expérimenté, et plutôt connaisseur de votre scolarité et de votre ancienne structure…
Je passerai également sur le procès que vous faite à l’institution et à ses formateurs TSI sur les règles de sécurité. Vous avez le droit de vous exprimer mais les détails que vous communiquez n’engagent que vous et ne sauraient constituer la règle de ce qui se fait dans l’ensemble des écoles de police. De plus, sur ce point précis, ils n’avaient rien à faire dans ce forum, étant hors propos.
Il y a néanmoins des choses vraies dans vos lignes : le nombre de cartouches tirées dans les écoles peut être insuffisant selon les profils des élèves. Mais ne soyez pas naïf, ce n’est pas le fruit d’une volonté assumée, c’est avant tout une affaire de temps et d’argent. Tirer davantage signifie passer plus de temps au stand de tir. Cela se fait forcément au détriment d’autres matières. Quoi que vous en pensiez (ou pas, d’ailleurs), peu d’entre elles sont inutiles dans cette formation. Difficile de caser des contenus dans une scolarité déjà remplie dont l’objectif est de former les aspirants policiers au B.A-BA (quand déjà ils y arrivent, les formateurs sont satisfaits). Tirer davantage signifie également dépenser plus en matériel (au premier plan duquel les cartouches). Les finances publiques ne peuvent pas se le permettre. Soyons réalistes.
Par ailleurs, si vous êtes inscrit en club, vous savez comme moi que placer correctement un tir avec une arme de poing dans une cible à 30, 50, 60, (100 !!!) mètres demande de l’entrainement important et très régulier, sans parler d’aptitude naturelle du sujet (ou plutôt, l’absence d’inaptitude). Cela, l’institution ne peut pas l’offrir à tous ses agents pour les raisons économiques évoquées supra. C’est donc réservé aux services spécialisés. Mais peut être que cela changera.
En bref, je suis convaincu que les forces de l’ordre n’ont pas nécessairement besoin de compter dans leurs rangs des amateurs d’armes ou des licenciés en club. En revanche, plus d’entrainements parait être une solution commune mais plus efficace. Mais en a-t-on les moyens ? Et réussira-t-on à créer des supers flics alors que le niveau de recrutement ne le permet pas ?
Enfin, je m’associe au commentaire d’Alain : « La loi ne peut pas être claire et nette, parce qu’ arrêter une personne, qui plus est un meurtrier, n’est pas une chose simple…. sauf quand on écrit un blog. Etonnant, non ? »
Il me semble qu’écrire une loi qui tendrait à recenser, de manière exhaustive, les cas de figure où le policer peut faire usage de son arme, en diminuant voire en effaçant la place faite au discernement et aux aléas des situations, me parait au mieux infaisable, au pire dangereux.
Infaisable car comment lister tous les cas de figure ? L’existence même de la jurisprudence en droit prouve que cela est impossible.
Dangereux, car de nature à pousser l’agent à ne pas sortir son arme, y compris dans les cas légitimes, de peur d’être en dehors des clous. Et des cas concrets dans cette thématique sont légions dans mon métier.
Mais je reconnais qu’il est dur de débattre sur le choix de risquer de supprimer une vie à tort ou de tenter d’en sauver de nombreuses à raison…
Bonjour,
« vous savez comme moi que placer correctement un tir avec une arme de poing dans une cible à 30, 50, 60, (100 !!!) mètres demande de l’entrainement important et très régulier, sans parler d’aptitude naturelle du sujet ».
Vous avez tout à fait raison pour l’aptitude. En revanche, il y a des personnes (issus d’un cadre militaire très spécialisé il est vrai) qui peuvent vous apprendre ce genre de compétence en 1 semaine de pratique (contrairement au tir sportif, on règle le tireur avant de régler l’arme…).
Après, c’est vrai qu’il faut pratiquer très intensivement pour ne pas perdre ces compétences.
Et il est vrai aussi que hors les cas de terrorisme, la plus grande partie des engagements de l’arme de service en police ont lieu à moins de 3 mètres, en moins de 3 coups (et probablement mois de 3 secondes). C’est donc probablement ces situations qu’il faut travailler en priorité. Mais je pense néanmoins que la formation au tir en École peut a minima être très largement refondue et optimisée.
Quant à mes propos, il reflètent seulement mon expérience et mon ressenti, comme je l’avais précisé d’ailleurs.
Cela étant dit je rejoins totalement vos commentaires sur le manque d’argent et sur le discernement…
Cordialement
Boris.
Bonjour,
Au sujet de ce nouvel armement, je voulais réagir, et pour ce faire, je vais reprendre un commentaire que j’ai posté sur un article antérieur. Je vais parler de ce que je connais : j’ai passé il y a pas si longtemps 2 mois à l’ENP Nîmes (promo 236), avant de devoir interrompre ma scolarité pour des raisons de santé. Par ailleurs, j’ai pratiqué le tir en club plusieurs années durant°.
L’équipement n’est à mon sens qu’une des donnés d’un problème complexe. Le courageux commissaire et son chauffeur, primo-arrivants au Bataclan ont si j’en crois les médias, abattu l’un des terroristes, en 6 cartouches, à une distance de 30m avec leurs armes de poing. Je ne crois pas me tromper en disant qu’ils n’avaient pas de fusil d’assaut lors de ce tir. Et je ne crois pas me tromper en disant qu’ils étaient aussi un peu mieux entrainés et formés que la moyenne des policiers. Et c’est sur ce dernier point que je voulais revenir.
-La formation. Et l’entrainement. Je souhaitais partager mon expérience en école sur ce propos :
*Les programmes de formation sont décousus, il n’y a aucune continuité (2e séance on a fait du tir de riposte au jugé à 3m…Alors que certains ne tiraient que pour la 2e fois de leur vie).
*Il n’y a aucune méthodologie commune. J’ai eu plusieurs moniteurs (notamment pendant la phase de différenciation), chacun avec des exigences différentes.
*Les bases ne sont pas maîtrisées. Ce que je veux dire, c’est que même si les instructeurs tirent bien (je ne les ai pas vu pratiquer, mais ça paraitrait logique…), ils n’ont à aucun moment eu les mots et la pédagogie pour inculquer les bases du tir. Prise en main, position, action doigt-détente… Et si les bases ne sont pas maîtrisées, le jour où ça merde, avec le stress en plus, ben c’est la cata… Un jour ils nous ont fait tirer à 25m (en tant normal c’est entre 3 et 10m), je vous raconte pas les résultats des uns et des autres… Si on maîtrise les bases, on peut tirer tout aussi bien à 3m qu’à 50m. J’ai même vu un jour un type exécuter un tir parfait à 100m avec un pistolet en 9mm para.
*L’application des règles de sécurité est fluctuante… En PN, il y en a 3, parmi celles-ci, la règle de sécurité n°2 « toujours pointer son arme en direction d’une zone de sureté » ou qq chose dans le genre (moi je préfère : « ne jamais pointer le canon de son arme vers quelqu’un ou quelque chose qu’on ne veut pas détruire »). Or, j’ai vu à au moins 2 reprises, un moniteur (sensé montrer l’exemple), retirer le chargeur, bloquer la culasse en position arrière, nous montrer vaguement le puits de chargeur, et la fenêtre d’éjection et nous dire «voyez, elle est vide », et manipuler canon face à nous ! Ce genre de comportement est inacceptable, dans la mesure ou il aura peut-être lieu 10 00 fois sans problème, mais la 1001e fois, il y aura une cartouche coincée dans la chambre pour une raison x ou y, ou à cause d’une erreur humaine, et là ce sera l’accident (loi de murphy etc etc). C’est d’autant plus con, qu’il existe des armes de manipulation inaptes au tir, de couleur bleu, faites pour ça… Il faut savoir par ailleurs que l’inobservation de cette règle est la plus grande cause d’accident.
*La position dite « contact » apprise à l’ENP est en contradiction complète avec ladite règle de sécurité n°2, tant que la décision de tir n’a pas été prise. Une vraie position contact se fait arme en direction du sol à 3-4m devant soi. Si la règle n°3 (le doigt toujours le long du pontet tant que les organes de visé ne sont pas alignés sur la cible) est appliqué cela ne pose aucun problème.
*La 4e règle de sécurité, absente à l’ENP, est la suivante : « toujours être sûr de sa cible et de son environnement ». Et c’est justement pour éviter les dommages collatéraux dûs à une perforation ou un ricochet, dommages fréquents avec des munitions comme celle du HK G36 (.223 rem).
*On tire peu, même en école. Entre 10 et 25 cartouches la séance. Après l’école, il y a seulement 3 séances obligatoires par an.
-Or, c’est en forgeant qu’on devient forgeron, mais aussi qu’on le reste. Pareil pour le tir. Donc, que les fonctionnaires soient équipés de pistolets 9mm para ou de fusils d’assaut HK G36 en .223 remington, s’ils ne sont pas formés correctement, le jour où ça merde, ben il y aura des dégâts (collatéraux).
En conclusion, équiper les fonctionnaires de fusils d’assaut, pourquoi pas (et ce sera toujours mieux que les antiques beretta m12) mais à la condition qu’ils soient formés correctement à leur emploi dans un cadre urbain, en présence d’une forte densité de population. ça peut nécessiter de sortir du traditionnel stand de tir 25m, et d’avoir accès à des infrastructures plus conséquentes… Et à des moniteurs issus pour partie de l’armée.
(°Pour ma part, j’ai pu tirer en club avec une grande variété d’armes, courtes et longues, dans des calibres aussi variés que le 45ACP, le 223 rem, le .44 mag. etc.)
En m’excusant pour la longueur du propos,
Bonne soirée.
Armer la Police et la Gendarmerie comme il le faut, au bon moment, est une nécessité républicaine. Vouloir armer des sociétés privées, comme le projet se fait jour, est un danger. Maintenant, si on regarde comment sont accréditées ces sociétés privées, est-ce que le danger n’est-il pas déjà là ????
Le HK est disponible dans les brigades de gendarmerie depuis longtemps et les gendarmes lambda ( comprendre hors PSIG) le sortent régulièrement très régulièrement sur les dispositifs OLAD ( comprendre contrôle routiers de nuit pour les non-initiés).
Prévu pour stopper un véhicule ou répondre à des armes type fusil de chasse/ à pompe de gens mal intentionnés ( entendre « voleurs » dans la majorité des cas), son usage reste relativement rare au regard de la fréquence de présence (je pense qu’un HK de brigade sort 1 fois par semaine environ).
L’armement de policiers avec ce genre d’arme ne me choque pas du tout, comme l’a dit une personne dans les commentaires précédents , plus vous armez avec du lourd, moins l’arme est utilisée fréquemment (heureusement)…
Le style de la loi devient aussi abscons qu’un brevet. « Dans un mode de réalisation particulièrement avantageux quoique nullement limitatif, et donné uniquement à titre d’illustration, ladite forêt se compose d’une pluralité d’arbres, comme il est connu de l’homme de l’art, et sans que cela ne réduise aucunement la généralité de ladite invention ».
Je rappelle que la langue de Racine dispose de « plusieurs », qui remplace facilement « une pluralité de ».
Je me demandais si cette pluralité résultait d’une traduction ratée de l’allemand ou du tagaschlumapuk, mais ici elle résulte seulement de l’illettrisme des politiciens français. Comme quand ils font une loi réprimant l’apologie de la vilénie et confondent dans la définition apologie et éloge.
« ce fusil serait destiné à être remisé dans le coffre d’une voiture. À disposition, pour le cas où. Quelles seront les conditions nécessaires pour “dégainer” le HK ? »
La volonté d’impressionner suffira. À savoir que le HK a déjà été récemment sorti dans le cadre d’une évacuation de campement de migrants… bientôt en manif ?
Il n’y a pas si longtemps, une quinzaine d’année, les brigades de gendarmerie avaient en dotation des fusils de guerre MAS 36, des fusils à lunette MAS 49/56, des fusils mitrailleurs 24/29 avec des balles de guerre. Des unités de gendarmerie mobile avaient, en plus, des mitrailleuses AA52, des mortiers de 81mm et des automitrailleuses avec des canons de 90mm et des mortiers de 60mm. Ils étaient là pour assurer la mission de défense opérationnelle du territoire. Est-ce que ces armes étaient utilisées en police judiciaire et en maintien de l’ordre ? Non.
Je ne vois pas pourquoi le HK serait plus utilisé que ces armement lourds. (Pas au sens de M. Cazenave) qui sont sagement restés à l’armurerie et dans les garages pendant des dizaines d’années. Ils ne seront vraiment sortis que dans le cadre de menaces fermement avérées.
La loi ne peut pas être claire et nette, parce qu’ arrêter une personne, qui plus est un meurtrier, n’est pas une chose simple…. sauf quand on écrit un blog. Etonnant, non ?
Certes, mais plus le policier ou gendarme a une tâche difficile, plus il aurait besoin d’une loi compréhensible.
…et le cas échéant, les magistrats, pour pouvoir qualifier clairement les infractions qui leur seront soumises.
Comme le discernement n’existe plus dans la gendarmerie ou dans la police , l’article L 434-2 est un vrai permis de tuer, je ne comprends pas comment les commissions des lois du Sénat et de l’Assemblée Nationale n’ont décortiqué cet article et vu son danger, est ce peur qui commande notre parlement , est ce peur qui commande nos politiques, Pauvre France.
« Comme le discernement n’existe plus dans la gendarmerie ou dans la police… », je ne sais pas ce qui vous permet d’affirmer cela, à moins de vouloir les insulter. Les policiers et les gendarmes sont instruits en permanence, en théorie comme en pratique, ils possèdent des armes dont les effets sont de plus en plus proportionnés et adaptés à la menace. Ils sont de plus sensibilisés aux capacités qu’ont leur armement. Ils sont initiés à des techniques de toutes sortes qui leur permettent de faire face à la violence de manière graduée en limitant les risques . S’il est vrai que le projet d’article L 434-2 n’est pas nécessaire et la grande majorité des membres des forces de l’ordre le reconnaît, dire qu’il s’agit d’un « permis de tuer » est outrageusement excessif et les magistrats se chargeront, le cas échéant de le rappeler. Il faut donc raison garder. Personnellement, je m’associe tout à fait à la conclusion de Georges Moréas. Je rajouterais que je suis navré de voir l’orientation de la législation vers des méthodes qui ne sont pas celles des forces de l’ordre française.
Il est clair que sans leur discernement, ce serait le carnage. Mais pour les armes aux effets proportionnés, je doute : elles semblent au contraire inciter certains à les utiliser plus que nécessaire. Le flash-ball a tué et estropié souvent en France, dans des circonstances qui semblent difficiles à justifier.
Vous n’imaginez pas ce qu’il y avait derrière les bilans des manifestations ou dans les arrestations dans les trente glorieuses, lorsqu’on annonçait un blessé, dans les manifestations d’agriculteurs ou de métallurgistes? Mais, à l’époque, il était honteux d’annoncer qu’on avait été blessé dans une manifestation. Notre société de l’information et notre Etat de droit exige maintenant des comptes sur chacun d’entre eux et personne n’hésite à faire intervenir la justice. C’est pour cela que nous avons l’impression que les moyens modernes sont plus vulnérants, mai c’est faux.
Les droits dont disposent les gendarmes sont issus de la période Etat français.
Ils étaient alors les mêmes pour les deux forces de l’ordre. Une les a conservés, l’autre non … il faut chercher dans la période »épuration » ce qui a motivé la divergence de traitement par les politiques d’alors.
Vous avez toujours de bonnes réflexions.
Les Gendarmes ont effectivement « plus » de droits. Et là, ce qui serait intéressant serait de savoir s’ils sortent PLUS ou moins leur(s) arme(s) que les Policiers…
(à mon avis : moins…)
Moins, les gendarmes évoluent sont dans un milieu moins criminogène à savoir les zones rurales, pour 1 gendarme blessé en service il y a plus de 3 policiers blessés.
Si les textes français prévoient en théorie plus de droits pour les gendarmes, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme a beaucoup fait pour harmoniser les deux régimes, en fixant pour les deux forces le même critère d’absolue nécessité.
Le 13 novembre 2015, à Paris, plus de 450 personnes se sont fait tirés dessus par des terroristes avec des fusils d’assaut. Les policiers sur place n’avaient pas eux de fusils d’assaut d’où le bilan très lourd et rien n’empêche que cela recommence ce soir.
Ne pas armer les policiers primo intervenants maintenant on connait les conséquences sur les parisiens. Alors, fournir 900 fusils d’assaut HK G36 à 250 000 policiers et gendarmes en France cela fait un fusil pour 278 hommes, on est loin d’être prêt à mon avis.
Un nouveau 13 novembre s’approche et on est toujours pas prêt, si vous trouvez cela normal.
En abandonnant manifestement la lecture du texte avant la fin du premier paragraphe, vous avez détruit vos chances de faire un commentaire pertinent!
Bravo et merci. Le chantage à l’attentat et à la « sécurité » à tout bout de champs, c’est un peu comme le chantage à l’antisémitisme ou à la pédophilie : c’est une manière de disqualifier toute critique. Et cela suffit.
Les groupies et disciples de Manuel Vallsozy veulent nous empêcher de penser, d’expliquer, de chercher. Ils perdront. Ils perdront parce que nulle part aux frontons des Mairies est inscrit le mot « sécurité ». Et pour quiconque croit encore à la devise de la République, les mesures prises actuellement sont une répétition générale avant la prise du pouvoir par Le Pen en 2017. Le Pen n’est pas au pouvoir mais ses idées y sont déjà depuis un bon moment. Comme avec la République de Weimar en 1933 en Allemagne qui prenait des mesures « d’exception », des états d’urgences permanents. (voir l’excellent article de Gorgio Agamben sur ce même journal Le Monde).
La tentative actuelle du gouvernement de nous imposer l’armée comme police, et la police armée dans les rues de façon permanente, n’est ni plus ni moins qu’une tentative de terminer la démocratie et la République. Nous passons à un état autoritaire et totalitaire ou toute tentative de penser est montrée du doigt et livrée à la vindicte populaire. Cette fois ci, ce ne sont plus le Juifs les victimes mais ce sont tous les Musulmans.
La conclusion s’impose : Valls doit partir très vite. Tous dans la rue.
L’ensemble du territoire français n’a pas les mêmes probabilités d’être atteint par un attentat terroriste, mais nos « experts », peut-être trop contents de nous montrer leur utilité, ont un peu oublié de nous le dire. Sont particulièrement menacés, les fortes concentrations humaines, les zones urbaines essentiellement, et les points sensibles absolument nécessaires à la vie de la nation, noeuds de communication ou installation industrielle à haut risque. Il faut donc que ces armes soient surtout données aux forces qui ont la charge de ces lieux. Les autres peuvent continuer avec leur armement normal de dotation.
Ce qui explique largement pourquoi « seulement » 900 de ces fusils d’assaut. Je songeais à l’expliquer à Benoit, mais l’imbécilité comme le fait de rejouer Don Quichotte m’ennuie, merci vellave d’avoir pris cette peine.
Je doute que ça soit « l’Arme » qui fasse quelque chose..
Le maniement des armes oui.
« Les policiers sur place n’avaient pas eux de fusils d’assaut »
Il n’y avait pas de policiers sur place quand ils ont tiré dans les bars/cafés/restaurants/la rue et quand il sont rentrés dans le Bataclan.
Votre argument aurait tenu dans le cadre de Charlie Hebdo car les Kouachi ont été nez à nez avec la police à leur sortie de l’immeuble mais dans le cas que vous citez il n’a aucun sens.
C’est bien d’armer la Police Nationale,les BAC en fait, avec du HK G36, fusil d’assaut en 5.56*45 comme le FA-MAS ou le M-4 mais encore faut il savoir l’utiliser, tirer et viser juste. J’espère que les BAC vont s’entrainer serieusement au tir avec cette arme sinon on court aux dommages collateraux.