Les tribulations des agents en charge de la lutte contre les narcotrafiquants ne cessent de nous étonner. Vu de l’extérieur, on a l’impression qu’ils se livrent à une course au trésor dans laquelle les coups de Jarnac sont comme des pratiques rituelles. Mais il semble bien que la récente mise en examen de l’ancien patron de l’office des stups, François Thierry, va apporter un coup de projecteur sur les méthodes utilisées, tant par les enquêteurs que par la justice, et peut-être même un coup d’arrêt.
Sans remonter à la création de l’OCRTIS (office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants), le plus ancien office après celui de la fausse monnaie (OCRFM), les turpitudes actuelles qui font l’actualité démarrent bien loin de chez nous, en Républicaine dominicaine, lors de cette fameuse nuit du 19 au 20 mars 2013, au moment où un avion privé appartenant à la SA Alain Afflelou, le Falcon F-GXMC, est stoppé in extremis sur le tarmac de l’aéroport de Punta Cana.
Dans le même temps, en France, gendarmes et douaniers du Var peaufinent un plan d’intervention. Des mois de surveillance pour ce moment tant attendu : l’arrestation en flag d’une équipe de la « french cocaïne ». Dans quelques heures, lorsque le Falcon va atterrir sur la piste de l’Aéroport international du Golfe de Saint-Tropez, tout sera plié.
« Aéroport international »… un titre bien ronflant pour un terrain intimiste qui a accueilli moins de 8 000 passagers en 2016.
Les enquêteurs ont flairé le gros coup, mais pour éviter de se voir dessaisir au profit de l’OCRTIS, ils ont préféré minimiser l’affaire, en symbiose avec le TGI de Draguignan.
Et là, ils sont sur des charbons ardents, prêts à cueillir le fruit de leur labeur. Ils ne savent pas encore que de l’autre côté de l’Atlantique, les policiers dominicains, assistés d’un détachement local d’agents de la DEA (Drug enforcement administration), ont investi l’appareil.
Comment la DEA a-t-elle été informée ? Un esprit tordu pourrait imaginer une fuite venant de France…
En tout cas, le tuyau est bon : 26 valises bourrées de cocaïne. Plusieurs dizaines d’employés des services de l’aérogare sont interpellés, ainsi que les deux pilotes français, Pascal Fauret et Bruno Odos, et leurs deux passagers.
Une affaire qui tombe à pic pour les autorités du pays dont l’objectif est d’éliminer la corruption dans les services de l’État.
Personne ne sait comment l’affaire a été éventée, ou personne n’ose le dire à haute voix, mais le juge de Draguignan et les gendarmes du Var sont priés de transmettre leurs éléments, pour le premier à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (JIRS) et pour les seconds à l’OCRTIS.
Il faut bien reconnaître que nous, simples spectateurs, en apprenant cette histoire, nous sommes restés sur notre faim, même si les moyens financiers énormes et paramilitaires utilisés plus tard pour exfiltrer les deux pilotes français nous ont laissés sur le cul. Mais qui a organisé tout ça ?
On saura peut-être bientôt qui se cachait derrière cette organisation criminelle, puisque le procès doit prochainement démarrer devant les assises de Marseille… D’autant que l’un des accusés, Frank Colin, un bodyguard du showbiz, soutient qu’il avait été infiltré dans le réseau par les enquêteurs des douanes.
Cela n’a évidemment rien à voir, mais en 2015, ce sont justement les douanes françaises qui obtiennent un tuyau béton. On ne sait trop comment, un « aviseur » sans doute ! Dans des camionnettes en stationnement dans les beaux quartiers de la capitale, ils découvrent 7 tonnes de résine de cannabis. Une super prise qui leur vaut les félicitations de François Hollande. L’office des stups est saisi de l’enquête, sans moufeté, jusqu’au moment où un cadre de renseignement des enquêtes douanières confie au procureur François Molins le rôle majeur joué dans cette affaire par un certain Sofiane H, enregistré au bureau des sources comme un informateur de l’OCRTIS. Un beau et riche mec que ce Sofiane, qui depuis des années est l’indic du commissaire François Thierry. Cela date du temps où celui-ci était le chef du service interministériel d’assistance technique (SIAT), qui justement gère le bureau des sources. Sofiane aurait été infiltré dans le réseau.
L’Office est dessaisi et l’enquête est confiée entre autres à la section de recherches de la gendarmerie de Paris.
Comment expliquer qu’un tel stock de stups circule dans la capitale sous l’œil bienveillant des policiers spécialisés dans la répression du trafic ? Pas évident ! Sept tonnes quand même !
Pour sa défense, après avoir tenté de noyer le poisson, François Thierry déclare qu’il s’agissait d’une « livraison surveillée » et que ce plan avait été mis en place avec l’accord du parquet de Paris – et je suppose de sa hiérarchie. Mais sa défense n’a pas convaincu les juges de sa bonne foi. Après une audition-fleuve, ils ont décidé de le mettre en examen pour complicité de trafic de stupéfiants en bande organisée. Une mise en examen sans contrôle judiciaire et sans interdiction d’exercer pour des infractions qui relèvent de la cour d’assises, cela montre l’hésitation d’une justice qui elle aussi s’emmêle les pinceaux dans la chasse aux narcotrafiquants.
Il faut dire qu’en matière de stups, à force de ruses, de menteries et de manipulations, en vérité, personne n’y comprend plus rien. Ni les enquêteurs, ni les magistrats, ni même les truands. Mais ceux-ci s’en fichent, tant qu’ils s’en mettent plein les poches.
Comme l’a dit à peu de chose près un douanier après la mise en examen récente de deux hauts responsables des enquêtes douanières à la suite de la saisie invraisemblable de 43 tonnes, non pas de drogue mais de café frelaté dans le port du Havre (tandis que 77 tonnes de marchandise non identifiée passaient à travers les mailles du filet), et la découverte de 700 000 € en espèces, la tendance est forte de s’inventer des affaires et des indics pour gonfler les résultats et éventuellement empocher les primes qui vont avec (voir l’article du Monde).
Ils ne sont pas les seuls intéressés. Ainsi, l’AGRASC (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués), reverse le produit des avoirs confisqués aux trafiquants de drogue à la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Et la Mildeca répartit ces fonds (en moyenne 12 millions par an) entre la gendarmerie, la police, la justice, et pour une faible partie, pour assurer ses propres missions.
Le trafic de drogue représenterait 1% du PIB mondial. Pour l’Union européenne, les coûts cachés ou apparents de ce trafic oscilleraient entre 30 et 40 milliards d’euros par an. La France, à elle seule, y consacrerait un budget (non comptabilisé) de plusieurs milliards.
Du fric partout qui tourne dans un petit monde de bons et de méchants. Comme une multinationale avec ses règles propres qui tourne bien, et qui tourne en rond.
La prohibition des produits stupéfiants s’appuie à la fois sur un critère moral (c’est mal !) et sur un critère plus concret, la protection de la santé publique (c’est pas bon !). C’est sur ces fondements, l’un subjectif, l’autre justificatif, que s’est peu à peu constitué un système dérogatoire au droit commun pour réprimer le trafic de stupéfiants.
Ainsi, l’encadrement juridique de la livraison surveillée, infraction qui semble à la base des faits reprochés à François Thierry, remonte à 1991.
Cette année-là, en février, des douaniers se retrouvent derrière les barreaux pour avoir « accompagné » une cargaison de produits stupéfiants, selon une technique qu’ils pratiquent de longue date. C’est un coup d’assommoir ! Le 19 décembre de la même année, pour couper court aux poursuites, les parlementaires adoptent une loi qui amnistie tous les faits identiques commis par des agents de l’État et qui, surtout, modifie le code de la santé publique et le code des douanes, en régularisant la livraison surveillée. Le texte prévoit qu’une simple information au procureur suffit lorsqu’il s’agit de surveiller l’acheminement de produits stupéfiants, mais qu’il est nécessaire de recueillir son accord ou celui d’un juge d’instruction, lorsque les enquêteurs doivent aller plus loin, comme en acquérir ou en livrer, ou lorsqu’ils sont amenés à fournir des moyens aux trafiquants pour assurer leur négoce.
Cette loi de 1991 rejoint d’ailleurs les accords de Schengen du 14 juin 1985 et la convention des Nations Unies du 19 décembre 1988 qui invitent les États à permettre le recours aux livraisons surveillées.
Depuis, il y a eu la loi de 2004, voulue par le ministre de l’Intérieur de l’époque, dit ministre du chiffre, qui a sacrifié pas mal de nos principes à l’efficacité. Une efficacité toute relative puisque des moyens d’enquête jusque-là prohibés sont devenus monnaie courante, le plus souvent en utilisant le prétexte de la lutte antiterroriste.
Au point qu’aujourd’hui, à lire les différents articles du code de procédure pénale consacrés au sujet, on a l’impression que la chasse aux narcotrafiquants donne tous les droits : surveillances techniques tous azimuts, acquisition de produits stupéfiants, fourniture de moyens aux trafiquants, infiltration du réseau par un OPJ ou un APJ spécialement habilité, lequel bénéficiera alors de l’impunité pour les délits qu’il pourrait être amené à commettre pour assurer sa mission (art. 706-82), etc.
Autant de libertés dans les moyens à utiliser, autant de pouvoirs d’investigation, autant de dérogations au droit du commun des citoyens, ne peuvent se faire sans un contrôle sérieux. Et dans la mesure où il s’agit d’actes de police judiciaire, et non de police administrative, tout cela doit se faire sous l’œil attentif du magistrat de l’ordre judiciaire, garant des libertés publiques. Or, au vu des affaires qui s’accumulent, il est permis de penser que certains procureurs ont détourné le regard.
Pourtant, l’utilisation de ces moyens est placée sous leur responsabilité. Leur utilisation n’est pas destinée à un maillage de la population pour détecter des suspects, comme cela peut-être le cas en matière de lutte antiterroriste, mais pour effectuer des enquêtes judiciaires destinées à identifier des personnes ou des entreprises qui se livrent au trafic de stupéfiants et à en apporter les preuves à la justice. L’article 706-32 est clair : ces moyens juridiques dérogatoires sont réservés « aux seuls fin de constater les infractions d’acquisition, d’offre ou de cession de produits stupéfiants » pour en identifier les auteurs et complices et effectuer les saisies. Et même si nombre de policiers expriment leur ras-le-bol devant la paperasse qui s’accumule sur leur bureau, dans une enquête judiciaire, chaque acte nécessite la rédaction d’un procès-verbal. Si l’on dénie la procédure pénale, alors, il faut agir en dehors des magistrats et en assumer les risques.
Je ne connais pas le fond de l’affaire, mais je crois que si le commissaire Thierry était venu devant ses juges avec un épais dossier contenant la procédure de l’enquête préliminaire établie par ses hommes, il n’y aurait pas eu d’affaire. Et pas de billet sur ce blog.
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Sur ce blog :
Certaines gendarmeries protègent t’elles des trafiquants de drogue ? http://ellevitan.free.fr/gendarmerie-drogue.html
Je vous fais connaitre une QPC, sachant que la matérialité des faits est entièrement contenue dans le délibéré d’une censure du conseil d’état, datée du 26/12/2012, d’une sanction du CSM datée du 20/01/2011.
https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?idTexte=CETATEXT000026837500
1) Tout magistrat est tenu par les mêmes devoirs de son état, et le premier président de la cour de cassation, agissant comme président du CSM section siège, y est plus que tout autre tenu.
2) En avançant le vendredi 17 décembre 2010 la date de l’audience du jeudi 13 janvier 2011 au lundi 03 janvier 2011, en ne communiquant certaines pièces de la procédure que le mercredi 29 et jeudi 30 décembre 2010, en ouvrant l’audience dès le lundi 03 janvier 2011 en l’absence de l’avocat et du magistrat qui devait l’assister, le président du CSM a pris des libertés stupéfiantes qu’aucun président d’un tribunal correctionnel n’aurait jamais osé prendre.
3) En agissant ainsi Monsieur Vincent LAMANDA a clairement commis une violation grave et délibérée d’une règle de procédure constituant une garantie essentielle des droits des parties.
4) La qualité de magistrat de M. B… ne saurait le priver du droit de se plaindre devant le Conseil Supérieur de la Magistrature de la faute disciplinaire commise par Monsieur LAMANDA.
5) Le délai d’un an se comptant depuis la date où le magistrat concerné est dessaisi de l’affaire, dans ce cas si particulier il courrait depuis que Monsieur Bertrand LOUVEL avait succédé à Monsieur LAMANDA, puisque ce dernier ne pouvait évidemment pas se sanctionner lui-même.
6) Il était impossible au magistrat M. B… de faire constater par une décision devenue définitive cette violation grave et délibérée d’une règle de procédure constituant une garantie essentielle des droits des parties. Tout simplement parce que les décisions du CSM ne peuvent faire l’objet d’aucune opposition, si ce n’est un pourvoi devant le Conseil d’Etat, lequel Conseil ne peut se substituer à l’institution judiciaire et dont les décisions ne peuvent se prétendre équivalentes à celles de la cour de cassation.
Le conseil d’état a la faculté de lancer des QPC sans passer par le filtre de l’institution judiciaire. Dans ce cas c’est même pour lui une obligation juridique.
en bref nous avons une police corrompues à tous les étages et des politiques incapables de coordonnées les services de sécurité. Dans 10 ans le Magreb sera le Mexique d’aujourd’hui avec en prime une porosité ente trafiquants et terroristes pour bien mettre la pression sur nos gouvernants. Si je pouvais j’investirais dans des champs de cannabis au Maroc, mais le roi garde ça pour lui.
Nixon haïssait les hippies car ils protestaient beaucoup trop a ses yeux contre la guerre du Vietnam il leur coupa l’herbe sous les pieds en partant dans une croisade mondiale ,a coup de millions de dollars contre le cannabis qu’il jugeait responsable de leur comportement …Contrairement a la nicotine poison des plus violents , le thc n’a aucune toxicité.Ne parlez pas du cannabis si vous ne savez pas ce que c’est !C’est avant tout un relaxant bon contre l’asthme ,le glaucome des yeux ,l’épilepsie et bien d’autres…Si elle rend fou en France c’est parce que le Français est le plus gros consommateur au monde et que la loi n’est pas en phase avec la société ou le cannabis tue tous les jours a balles réelles car nos politiciens sont des pleutres comme Macron qui a subitement changé d’avis il y a peu….
Le cannabis est une excellente plante médicinale aux incomparables qualités.Laisser les criminels en profiter est plus que stupide.Ce sont les Américains qui ont dans les années 60 lancé la chasse aux cannabis en faisant pression sur les autres pays afin de l’interdire.Cela fait maintenant ils le ré légalise chez eux aux USA.
Exemple : Au Népal le cannabis était couramment consommé, aussi bien la résine que les graines, jusqu’au jour oú le roi décida que c’était de la drogue et l’interdit en promulguant une loi qui lui permit d’empocher un jackpot royal de 60 millions de dollar généreusement offert par Nixon .Depuis,les Népalais qui ont lá une ressource naturelle inépuisable ne le légaliseront jamais car ils considèrent que c’est une vulgaire drogue .Ceci grâce aux US $$$$$ et a la corruption d’un roi demi dieu alcoolique ,Bir Birendra, dont toute la famille périt suite a un terrible drame …et une soirée bien arrosée…
Au cannabis répond un autre produit, le chanvre qui a disparu des textiles alors que les principaux cotonniers étaient aux USA, précisément. Ce sont des coïncidences curieuses.
Les tentations sont énormes, les quantités d’argent à portée de mains (sales) aussi….! C’est dans la nature humaine, quelque soit la fonction ou le grade des agents, de céder au mépris des règles lorsqu’on se sait protégé ou intouchable. Certaines moralités douteuses sont cachées derrière des apparences de dignité factices.
Les exemples ne manquent malheureusement pas. Dans l’affaire Neyret, certes en Appel, les têtes sont tombées mais les petites mains et leurs habitudes sont restées. Le Gofast Bessame initié en Novembre 2011, interpellé le 20 Juin 2012 en est un exemple parfait: 60 kg de drogue sous scellés volés et remis à l’indic (illégalement) infiltré et 188 signatures formellement imitées dans la procédure criminelle (2 I.J. ouvertes). En supplément, cet indic avait été missionné pour appeler sur son portable personnel un policier « gênant » pendant le Gofast, mais cet agent a évité la mise en examen. Sa plainte pour les appels malveillants a ensuite été volée et la fadette de l’indic a disparu de la procédure (I.J. ouverte)…………Il est vrai que cet indic de Grenoble est impliqué dans des actions criminelles graves, et s’il tombe, il ne tombera pas seul !
Le procureur de Grenoble disait même en Juillet 2017: Je n’ai jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrénée par le trafic de stupéfiants.
J’ai l’impression que vous vantez les procédures, mais au final les peines réelles encourues pour les délinquants sont nettement insuffisantes
Le rapport risque/sanction est trop défavorable
Sans en arriver à la peine de mort(comme dans certains pays), il faudrait au moins réouvrir des bagnes à cet effet
Pendant ce temps d’autres policiers sont humiliés par la clique de Macron
http://georgoharisso57.over-blog.com/2017/08/soyez-efficace-mais-restez-discret.html
Le grand mot à la mode désormais, est « raciste ». Il fut « bourgeois » un temps, « collabo » à d’autre. Le plus amusant là-dedans tient à ce que s’appuyant sur une réalité objective, la supériorité occidentale que tous les peuples qui viennent se précipiter en cet étroit Occident, valident de la justesse de leur choix et de l’opiniâtreté de leur démarche – ceux-là point idiots, justement, contrairement à ce que tous les antiracistes qui n’inventent qu’une nouvelle version de racisme veulent nous faire accroire, inconscients de leur propre racisme, celui-là si innovant – et que de cette évidence en effet, de l’existence d’une hiérarchie dans l’efficacité et la pertinence des sociétés, non insultante mais, embarrassante aux yeux de qui ne peut s’en revendiquer comme un des inventeurs, fait se retourner la compréhension la plus naturelle de certains.
Leur pathologie mentale masochiste fruit d’un péché originel dont ils ont même oublié les racines fumeuses car religieuses, les égarant au point que pour se sentir moins seuls en leur pathologie, ils tentent de contaminer les autres, de culpabiliser tous ceux qui contrairement à eux n’ont pas secrété ce sentiment délirant.
Sachant cette supériorité généreuse et partageuse que de révéler le fruit de ses découvertes à tous dans ces imparfaites mais plus que méritoires, méritocraties occidentales, ces égarés qui sortent le mot raciste, comme les cowboy qu’ils sont, leur revolver, n’ont pas fini de nous faire rigoler.
On voit ici comment cette pathologie psychosociale vient investir un problème assez simple, qui est de savoir si légaliser les drogues douces ne serait pas une meilleure solution que de laisser l’état de faits actuel perdurer.
Que la drogue n’inspire que rarement des Rimbaud ou des Henry de Monfreid, pour ne prendre que deux des milliers de créateurs qui, rares cependant, ont su lui trouver un exutoire lui donnant presque raison d’être, est une évidence pour qui a vu, et nous sommes des millions rien qu’en France, l’abrutissement qu’elle peut surtout engendrer sur le gros des troupes qui se laissent tenter. Lui sans génie.
Donc, légaliser le cannabis pour casser les réseaux – qui chercheront d’autres matières illicites à promouvoir et écouler, sachant le goût aussi immodéré que stupide que toute jeunesse dans toute civilisation a toujours entretenu avec la transgression – pourquoi pas ?
De là à faire cette apologie de l’usage des drogues… on serait tenté de suggérer à leurs laudateurs de mettre la pédale douce à leur consommation.
Me revient la confession que me fit un ex ami et écrivain de quelque renom qui me décrivit l’atroce cauchemar que fut la journée qu’il passa au Mexique sous champignons hallucinogènes, s’étant vécu mort plusieurs fois, y étant torturé comme jamais. Et l’immense éclaircie quand son corps se débarrassa de cette drogue et que le simple ciel bleu en sa divine simplicité fut à nouveau devant ses yeux.
Le philosophe Steiner déclare lui – épargné de ces égarements et surtout de leur redescente – qu’il regrette de n’avoir jamais essayé le LSD pour se frotter à quelques textes à lui demeurés obscurs, là que certains de ses étudiants lui ont trouvé des vertus.
Mais, globalement, la drogue, comme l’alcool, rend sot.
Sauf qu’à faible dose l’alcool est bon pour la santé, au moins nutritif, là que les produits de combustion bousillent toujours les poumons, et grillent les neurones, les études pullulent qui le démontrent sans ambages.
Et puis, tous ces millions de crétins qu’avons tous croisés et qui trouvent le match encore plus génial un pétard au bec, franchement, cela ne donne pas envie.
Mais peut-être la chute des « beautés » de la transgression en réduira-t-elle le nombre, en plus d’amoindrir le champs de bêtise que le papier de notre hôte décrit fort bien.
AO
Quel vaste charabia… et la Commission mondiale sur les drogues, qui prône une réforme de la loi, des « laudateurs » des drogues, aussi ?
https://www.globalcommissionondrugs.org/wp-content/uploads/2012/03/GCDP_WaronDrugs_FR.pdf
Et les sénateurs conservateurs canadiens pour la légalisation du cannabis, des ex-hippies ?
https://sencanada.ca/content/sen/committee/371/ille/rep/repfinalvol1-f.htm
En tant qu’ancien chef de service d’enquêtes douanières, j’étais arrivé aux mêmes conclusions que vous en ce qui concerne cette pseudo-livraison surveillée ! Comment faire avaler à un magistrat une affirmation pareille ? Une telle quantité de stups laissée en quasiment libre-accès, sans aucune surveillance, en plein Paris !
Pour quelques kilos, on nous demandait d’établir une procédure écrite précise du suivi de l’opération… alors 7 tonnes (sans compter le reste aussi important qui s’est perdu en Bretagne et aux Pays-Bas)… comment gober que cette opération soit une livraison surveillée ?
Contrairement au commentaire précédent, j’aurais tendance à avoir une vision plus biaisée des effets directs ou pas de la permissivité qui peut masquer les tenants d’un développement aussi lourd que celui d’une industrie inventant le canon pour tous .
D’une entrevue avec Calogero Vizzini à ce qui se trame dans l’import-export de fruits & légumes divers à Nairobi, sans parler de la famille Karsaï & des records exponentiels de production agricole atteints depuis 2002 dans un pays pourtant en guerre depuis 40 ans, sans parler du triangle d’or ou qu’un Américain sur 100, chaque année, va en taule vérifier (pour des délits mineurs) sa vision des paradis artificiels, on passera sous silence la fin de carrière du Général Gianpaolo Ganzer ou comment dans un passé très récent, la prescription & l’administration étaient légitimées en Albanie de manière un peu différente que durant les années 70 en Suède .
La vraie folie étant comme toujours sur le déclin & la permissivité du n’importe quoi de jouer sur les mots pour, en matière d’enquête (activité judiciaire), de procédure (respect des lois), de pseudo tolérance (banalisation commerciale, sociétale, psychiatrique ou citoyenne), d’appeler un toxico un consommateur dépendant ; surtout quand on sait que du kif lénifiant au skunk ou à l’aya, il y a une marge qui va du conformisme à l’enrôlement d’office ; mais n’est ce pas le but recherché ?
Le 1er élément d’appréciation du crime serait de revenir à la question élémentaire, pour ensuite se poser la question de savoir ce que recouvre le terme de mafia, bref qui ou quoi couvre je ne sais qui ou quoi .
Oui, mais cela explique le refus (intéressée) de légaliser le cannabis et la propagande mensongère permettant de continuer la politique des trafics.
Les raisons de cette prohibition sont évidement fausses :
1°) La santé publique, concernant le cannabis les mensonges de dangerosité sont démentis par des études scientifiques (hors de nos médias achetés), qui accrédite les bienfaits de la plante à soigner bon nombre de maladies.
Mais la santé publique oublie surtout de rappeler les 50 mille morts par an directement imputables à l’alcool, dont l’usage libre et la vente légale est une discrimination de l’égalité, et fait mentir le bon sens de sa mission.
2°) De la morale publique prétendant que ce droguer est mal, cela n’existe que dans les religions totalitaires, car recourir à la nature (drogues naturelles) pour soulager sa santé et/ou satisfaire son bien être, n’est pas condamnable et certainement plus légitime que de produire une société du crime organisé et des trafics incontrôlables. Sur le simple prétexte prétendument « moral », ce principe répressif de privation, est à la fois immoral et malhonnête.
A présent, plus de la moitié de la population Française est opposée à cette politique illégitime qui condamne la liberté, l’égalité et la fraternité à la corruption des profiteurs de l’insécurité, dont l’origine raciste en réalité est expliquée dans un article de Contrepoint.org.
Pour conclure, la prohibition des stupéfiants est une tyrannie destinée à discriminer les populations et profiter des milliards qui n’iront pas dans nos caisses, mais sont partagés entre services et politiciens protagonistes d’un trafic entretenu par la loi en créant l’illusion médiatisée, de protéger la population. Toute la politique de prohibition est contraire à la constitution et aux droits de l’homme, ces responsables doivent êtres jugés pour la continuité des les crimes perpétrés dans nos cités, pour le système répressif qui a saccagé la vie de millions de nos concitoyens, victimes de l’accusation imaginaire inventée par cette idéologie raciste et criminogène.
Mille fois d’accord. L’argument de santé publique tombe lorsqu’on voit que les sommes utilisées pour la répression sont à des années lumière de celles utilisées pour le soin et la prévention du risque. Si c’était un pb de santé publique l’effort serait centré sur la prévention et le soin.
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L’argument moral tombe lorsque on sait que plus de la moitié de la population a testé le cannabis. Ca fait au moins la moitié de la population qui ne considère pas l’argument moral (ou alors c’est le plaisir de la transgression, mais c’est un plaisir qui semble bien risquée)
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Reste la dernière possibilité : le trafic est lucratif pour certains. Voir la Prohibition aux USA des années 30.
« L’argument de santé publique tombe lorsqu’on voit que les sommes utilisées pour la répression sont à des années lumière de celles utilisées pour le soin et la prévention du risque. Si c’était un pb de santé publique l’effort serait centré sur la prévention et le soin. »
Raisonnement absurde et de mauvaise foi.
L’équilibre entre répression et prévention est un choix politique.
Les sommes utilisées pour la répression sont en l’occurence essentiellement justifiées par l’argument moral. Mais cela ne préjuge en rien de l’innocuité des différentes drogues.
On peut critiquer ce choix politique de favoriser la répression à la prévention mais il ne faut pas s’en servir comme justification scientifique.
Je n’ai pas compris pourquoi l’argument moral devrait tomber.
Quand à la dernière possibilité, je ne la comprends pas non plus. Les lois sont rédigées par les députés et sénateurs, tous élus démocratiquement par les électeurs. À ma connaissance la majorité des élus n’est impliquée dans des trafics lucratifs. Je ne comprends donc pas votre dernière possibilité.
Je ne dis pas que les drogues ne présentent pas de danger, je suis même tout à fait convaincu que la plupart d’entre elles sont extrêmement dangereuses, et que nombre d’entre elles laissent des séquelles graves.
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Mais voilà, si je tombe d’un pont, c’est aussi très dangereux, et les pouvoirs publics se contentent de mettre une barrière, que l’on peut contourner aisément. Chacun prend ses responsabilité. La moyenne des gens ne s’amuse pas à danser la Macarena sur un parapet, les suicidaires sautent, et il arrive que des ivrognes aient des accidents.
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Quand à l’argument moral : (en parlant cannabis plutôt que de l’héroïne), du moment qu’une population accepte de consommer de la drogue, c’est qu’elle ne voit pas dans la morale une limite à son comportement (sinon elle ne le ferait pas, sauf cas pathologiques). Lorsque cette population représente plus de la moitié de la population totale, ça invalide l’argument moral comme argument politique.
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Qu’on évite les prises non-désirées de drogues (drogues des violeurs par ex.), ça va de soi. De là à mobiliser armée et police tout le temps pour réprimer des comportements individuels consentant quoique dangereux, c’est autre chose.
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Enfin sur la partie lucrative, je ne doute pas que la majeure partie des députés soit confrontée à d’autres problématiques que celles des bénéfices de la drogue, et qu’à ce titre ils favorisent le status quo en place depuis longtemps sans en tirer d’autre avantage qu’une absence de remous pour favoriser leur réélection.
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Je ne doute pas non plus que la drogue déplace suffisamment d’argent sale pour être en mesure de corrompre à bien des niveaux, tant administratifs que politiques, et d’orienter les débats.
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Le cannabis étant massivement consommé, il sature police et justice, c’est d’abord lui qui fait débat du fait des volumes d’argent sale manipulés. Tout le monde n’a pas perdu à cette interdiction. Les producteurs de coton ont su profiter de l’aubaine éliminant un concurrent textile majeur : le chanvre. Et je ne suis pas certain qu’il n’aient été que passifs, l’occasion était trop belle.
« Jamais l’économie de l’interdit n’a généré de tels profits
• l’équivalent du PIB du Japon en activités mafieuses
• l’équivalent des trois premiers PIB mondiaux pour la fraude fiscale
Il s’agit donc incontestablement d’une tendance lourde qui va peser d’autant plus sur le futur qu’elle est planétaire, auto-radicalisante, bloquée au retour donc sans réelle possibilité de régulation »
Auquel s’ajoute
« En France, le chiffre d’affaire de la prostitution représenterait le double du chiffre d’affaires réel de Google et 15 fois son chiffre d’affaires déclaré en 2012. (source VRDCI citée par le Monde du 18/12/2013) ».
Je me permet de me citer (http://100futurs.fr/blog/lirresistible-ascension-de-leconomie-de-linterdit/) dans la mesure où j’avais essayé de réfléchir à cette dérive et que j’avais trouvé pour ce faire un intéressant numéro de « Manières de voir » du Monde diplomatique.
Une économie qui se mesure à l’échelle d’un PIB de pays développé … et qui serait supposée clandestine… un paradoxe qui ne s’explique que par l’évolution irrémédiable d’une morale et qui ne peut produire qu’une pluie de paradoxes dans l’activité de ceux qui gravitent autour.
Vous dites que « « En France, le chiffre d’affaire de la prostitution représenterait le double du chiffre d’affaires réel de Google et 15 fois son chiffre d’affaires déclaré en 2012. (source VRDCI citée par le Monde du 18/12/2013) ».
Pardonnez moi mais VRDCI est une entreprise spécialisée dans le référencement naturel sur internet : en quoi est-elle crédible pour affirmer une chose pareille ?
De plus l’article du Monde évoqué ne cite pas une seule fois le mot « prostitution ». Ca parle juste du chiffre d’affaire de Google en France.
Qu’ai-je donc mal compris ?
« l’équivalent des trois premiers PIB mondiaux pour la fraude fiscale »
Ben voyons…Plus c’est gros plus ca passe…Sauf que les lecteurs du Monde ne sont pas des Melenchonistes.
PIB mondial 75 000 Mds de $, PIB des trois premier 33 000 Mds de $.
La fraude fiscale représenterait donc la quasi moitié de la richesse mondiale. Sinon tout va bien…