Il n’y aura pas de présomption de légitime défense pour les policiers mais probablement un codicille aux textes en vigueur afin de mieux encadrer les situations dans lesquelles ils peuvent faire usage de leur arme. Un peu comme cela a été fait l’année dernière dans l’hypothèse où un attroupement devrait être dispersé par la force.
C’est du moins ce que l’on peut déduire des propositions de la « mission indépendante de réflexion sur la protection fonctionnelle des policiers et gendarmes » dont la mise en place avait été annoncée par Manuel Valls lors de l’un de ses premiers déplacements en tant que ministre de l’Intérieur. Il s’agissait alors d’étouffer la colère des policiers après la mise en examen de l’un d’eux pour homicide volontaire dans l’affaire de Noisy-le-Sec.
« En encadrant l’usage des armes, on en consacre l’existence et on répond d’une certaine manière – autrement que par les propositions que nous avons écartées [Note : la présomption de légitime défense] – à une attente », estime le conseiller d’État Mattias Guyomar dans son rapport remis vendredi dernier au ministre.
Je dois avouer que je trouve l’idée d’encadrer l’usage des armes pour en consacrer l’existence assez sibylline. Le rapporteur parle de « codifier la jurisprudence du code pénal »… Mais comment prévoir à l’avance les circonstances d’une intervention de police alors que celles qui posent problème sont justement les plus imprévues… S’agit-il d’énumérer les cas dans lesquels le policier peut faire usage de son arme ? Attention à ne pas ouvrir la boîte de(s) Pandore(s) ! Et puis, ce serait oublier une chose qui ne peut s’expliquer : la peur, tout simplement. La peur d’être tué et la peur de tuer. Dans le drame de Noisy-le-Sec, le gardien de la paix a-t-il cédé à un tir panique ? Cette peur, souvent non avouée, c’est le fossé qui sépare le juge du policier.
Définir les conditions d’utilisation des armes lors d’une interpellation, serait d’autant plus curieux, qu’en flagrant délit, le policier ne possède aucun pouvoir particulier. Il agit comme pourrait le faire tout citoyen, dans le cadre de l’art. 73 du CPP.
Je trouve le Conseiller plus intéressant lorsqu’il outrepasse sa mission pour réfléchir à l’utilisation des armes dites à létalité réduite, celles que l’on classe dans la catégorie des moyens intermédiaires de défense. Il est vrai, par exemple, qu’entre le premier Flash-Ball, arme essentiellement dissuasive, presque de contact, et le lanceur de balles suisse à visée électronique actuellement en dotation, il y a tout un monde. Et il ne serait pas idiot de mieux adapter leur utilisation aux missions, plutôt que de faire la surenchère à la puissance.
Pas question dans ce rapport d’aligner les policiers sur les gendarmes – ou le contraire. Statu quo. Les gendarmes continueront donc à bénéficier – dans certaines circonstances – de la possibilité de tirer après sommations. Pour justifier cette possibilité de tuer, on met en avant leur statut militaire. Ce qui n’a évidemment pas beaucoup de sens, puisque la plupart des missions de la gendarmerie sont identiques à celles de la police nationale. Là, je crois qu’on est plutôt dans le ni-ni. Rappelons pour les auteurs de polars qui candidatent au Prix du Quai des Orfèvres, que le policier ne fait pas de sommations. Il ne peut par exemple tirer sur un délinquant qui s’enfuit, qu’il soit à pied ou en voiture. Tout au plus pourrait-on tolérer un tir d’avertissement…
Mais parmi les 27 propositions de ce rapport, il y en a une qui est très appréciée : l’extension de la protection fonctionnelle. D’après l’agence d’informations spécialisées aef-info, en 2011, elle aurait été actionnée 20 289 fois pour les policiers (j’ai du mal à croire ce chiffre) et 500 fois pour les gendarmes. Mais en l’état, elle est loin de donner satisfaction. Si cette recommandation était suivie d’effet, le policier ou le gendarme mis en cause par la justice dans l’exercice de ses fonctions devrait bénéficier d’une protection juridique plus étendue et, surtout, il devrait se voir garantie la continuité de ses ressources. Éventuellement en faisant l’objet d’un reclassement provisoire dans une autre administration. Alors qu’aujourd’hui, un policier mis en cause par la justice peut du jour au lendemain être interdit d’exercer son métier par le juge d’instruction ou suspendu par l’autorité administrative. Et si le plus souvent il continue à percevoir son traitement (du moins dans un premier temps), celui-ci est sérieusement amputé. Grosso modo réduit de moitié. De plus, en tant que fonctionnaire, il n‘est pas autorisé à avoir une autre activité salariée. De nombreux policiers ont très mal vécu cette expérience où ils tournent en rond, désœuvrés, à tirer le diable par la queue, et souvent seuls, car coupés de leurs collègues, de leurs amis. Comme soutien psychologique, peut mieux faire.
Cette évolution très importante dans la protection matérielle nécessiterait de modifier le statut de la fonction publique (de la défense, pour les gendarmes), et devrait donc profiter à l’ensemble des fonctionnaires. On ne voit pas en effet comment, sous un quinquennat placé sous le signe de la justice pour tous, on pourrait faire une différence entre les agents publics, selon qu’ils seraient rattachés à tel ou tel ministère.
@ marc bdn :
« Et ta comparaison avec Oradour ne tient pas : dans ce cas,les nazis massacrent un village de civils,pour l’Algérie,je te parlais d’actes entre « combattants ». »
Mais je te parle, moi, de massacres de villages de civils algériens par les militaires et policiers français.
Pourquoi la comparaison ne tiendrait-elle pas ?
Il y a des images très officielles de français assassinant froidement des familles entières de paysans civils devant leurs tentes, les bras levés et non armés.
N’as tu jamais vu ces images marc bdn ?
Veux-tu un lien ?
Il en a gros sur la patate l’ami Ray.
Être choqué : oui.
Mais en « avoir gros sur la patate », moi ?
Non, ça va, merci…
Mais en effet : comment ne pas être choqué par l’attitude du gouvernement, des militaires et des policiers français pendant la guerre d’Algérie lorsque l’on voit ça : http://www.youtube.com/watch?v=fNA8fq8wOHY
ou ça :
http://www.youtube.com/watch?v=fNA8fq8wOHY
comment ne pas condamner fermement tous ces actes ignobles et pourquoi continuer à tolérer tous ces abus, toutes ces erreurs et toutes les bavures dans ces institutions, encore aujourd’hui ?
et comment ne pas se poser de question sur la politique actuelle de la françafrique hier comme aujourd’hui et demain, ni se poser de question sur l’impunité des assassins qui y participent ?
Qui fournit qui en armement, et à quel moment ? Qui fait et défait les coups d’État, entrainant guerres, massacres, génocides et… reprise en main des entreprises locales (en général : minières) par des sociétés bien de chez nous.
Les policiers n’utilisent quasiment jamais leur arme, et les rares fois ou ils osent, ils sont trainés dans la bout par tous les gauchistes lobotomisés qui nous ressortent du Vichy par ci et du 1961 par là, qui font semblant de croire que la police représente une menace plus grande pour la société que les délinquants qu’on les oblige a arrêter à longueur de journée pour être relâchés par une justice complaisante.
Ce pays est fatiguant. Il tourne en rond. Comme cette hystérie médiatique lorsqu’un gardien de camp nazi de 97 ans est arrêté, comme si Hitler lui-même venait d’être retrouvé en parfaite santé.
« Les policiers n’utilisent quasiment jamais leur arme »
« Quasiment jamais »… volontairement, certes.
C’est d’ailleurs bien exactement ce que l’on dit : ça ne sert à rien (à rien d’autre que flatter l’orgueil et la virilité de ces messieurs dames)
Mais combien d’erreurs et d’accidents ?
En 2011 combien de fois les forces de l’ordre ont utilisé leur arme?
Pendant 36 ans j’étais armé, j’ai du sortir mon arme moins de dix fois et n’ai tiré qu’une seule fois. A mon avis sauf cas extrême (lorsque vous êtes pris pour une cible, ce qui est rare) l’arme est et doit rester juste dissuasive.
Partir en service avec une balle dans le canon est criminel.
Lorsque les forces de l’ordre font usage de leurs armes, elles peuvent le faire mais uniquement dans le cadre légal.
Ne jamais perdre de vue qu’en face des policiers et des gendarmes, il y a des citoyens qui travaillent et qui sont parfois dans la difficulté et même la détresse, et que la rue n’est pas un stand de tir. Une balle tirée est rarement arrêtée par un tas de sable.
« Partir en service avec une balle dans le canon est criminel. »
Ah oui, et en quoi est ce criminel?
« Ne jamais perdre de vue qu’en face des policiers et des gendarmes, il y a des citoyens qui travaillent et qui sont parfois dans la difficulté et même la détresse, et que la rue n’est pas un stand de tir. Une balle tirée est rarement arrêtée par un tas de sable. »
Soyez plus clair,on ne comprend pas vraiment votre propos.
« Soyez plus clair,on ne comprend pas vraiment votre propos »
Qui ça « on » ?
Dur de la comprenette, @marc bdn ?
C’est pourtant pas bien compliqué, ce qu’il dit @Ignasse…
« et en quoi est ce criminel? »
parfois, c’est même pire : un double suicide involontaire de gendarmettes…
oui, c’est dangereux et criminel d’avoir votre flingue chargé à la ceinture.
et totalement inutile dans 99% des cas…
Dur de la comprenette…vu l’intransigeance de tes raisonnements,je ne pense pas vraiment que tu aies de leçon à me donner.
Explique moi en quoi il est dangereux et criminel d’avoir une arme chargée? Cela ne veut pas dire que l’on va en faire usage mais que si tel doit être le cas autant le faire dans les conditions de sécurité optimales.
Totalement inutile? Oui comme tu le dis dans 99% des cas…et heureusement d’ailleurs.
Quant à ta phrase sur le « double suicide »…
@marc bdn, vous êtes policier? Vous avez une arme semi automatique? Et bien réfléchissez à l’usage de votre arme et vous comprendrez.
Deuxièmement : en service, vous êtes soit dans la rue, soit dans une propriété, soit dans une maison ou un appartement, soit dans un véhicule, si vous faites usage de votre arme, ce n’est pas en l’air, mais en général vers un individu ….imaginez la suite.
J’ai beau réfléchir à l’usage d’une arme semi automatique (double action sur le premier départ) je ne vois toujours pas ce qu’il y a de criminel.
S’il doit y avoir usage d’arme,il est encadré et oui c’est en général vers un individu que l’on tire.Mais on ne tire généralement pas au hasard sur des citoyens qui travaillent ou sont dans la détresse pour reprendre vos termes.
Et je n’ai encore pas vu de fonctionnaire qui prenait la rue pour un stand de tir.Cela se saurait,je pense.
@marc bdn . Il n’y a aucune raison pour approvisionner et armer un pistolet semi automatique. Par contre c’est un état d’esprit. Combien de tirs accidentels dans le tube à sable lors du retour à l’unité? Ce qui me laisse penser que de nombreux utilisateurs de ces armes ne la maîtrisent pas et sont donc dangereux pour la population.
En ville, une arme par destination : l’automobile. Lorsqu’il y a des courses poursuites, malheureusement, parfois il y a des morts.
Une petite précision, lors de la guerre d’Algérie le MAT49 a fait plus de morts dans les rangs des militaires que la guerre elle-même.
Dernière remarque : combien de temps pour armer un PA et éviter une bavure?
Il y a une seule et bonne raison d’armer : être en mesure de riposter instantanément.
Vous avez des chiffres ou exemples sur les tirs dans les bacs à sable? D’autre part,c’est bien la vocation des bacs à sable d’absorber un départ accidentel!
Combien de temps pour armer? En situation de stress,une chance sur deux que l’armement finisse avec une cartouche en travers de la chambre.Et si vous avez vraiment manipulé des armes,vous devez le savoir.
@marcbdn, les bacs et tubes à sable, justement, servent à décharger les armes. Des statistiques, il n’y en a pas. Et ce n’est pas un drame lorsqu’une balle est percutée dans ces tubes.
« » »Il y a une seule et bonne raison d’armer : être en mesure de riposter instantanément. » » »
C’est ce que vous dites. Dans les séries policières américaines c’est ce qui se passe. Dans la réalité, en France, je veux bien que les hommes du GIGN et du GIPN soient en mesure de riposter instantanément, mais le généraliser….
Cela m’est arrivé d’avoir une munition se mettre à l’envers, surtout lors du désarmement. J’ai reçu une excellente formation militaire, donc pas de problème avec les armes ou les explosifs.
Lorsqu’on utilise une arme, on doit en assumer les conséquences.
Et pourquoi uniquement les unités « d’élite »?
Celles ci prennent paradoxalement moins de risques que les unités de terrain.Celles ci sont donc censées se faire « allumer » sans être dans les meilleures conditions de riposte?D’autre part,je vous rappelle que le célèbre article 122-5 exige l’instantanéité de la réponse.Un temps de latence serait forcément à la défaveur soit juridique (plus d’instantanéité donc plus de LD) ou humaine (le policier ou gendarme est mort).
Je ne doute pas de votre formation.
Quant aux conséquences,c’est le métier des juges.
« Quant aux conséquences,c’est le métier des juges. »
Mais vos syndicats manifestent pour influencer les juges.
Ne te fais pas plus naïf que tu ne l’es vraiment : les juges font aussi de la politique dans leurs verdicts.
Et vos syndicats le savent bien!
Combien de manifestations au total?
Quant au fait que certains juges fassent de la politique dans leurs verdicts,nul doute…hélas.
« Quant aux conséquences,c’est le métier des juges. »
En cas de mort d’homme, les _conséquences_ peuvent être assez mal assumées -ah mais, ce n’est pas leur métier!-par les familles des victimes (« on » s’arrange systèmatiquement pour dire que la victime d’une bavure était connue des services de polices »).
Pour éviter que des bavures soient le fait d’une _inconséquence_ des policiers, il serait très efficace de mettre en préventive (garanties de logement , blanchiement et nourriture) toute personne impliquée dans une mort d’homme par un usage _inconséquent_ de l’arme de son service (parler de « son arme de service » est un non sens).
Et l’on saurait alors si la prison est dissuasive.
Tu parles d’incarcération systématique: et sur quel fondement juridique? Donc si je te suis bien,un policier n’a pas le droit à un avocat,ne doit pas passer devant le jld,le plus simple serait tout de même qu’on l’abatte illico,on gagnerait du temps!
Et en quoi arme de service est un non sens?
« Tu parles d’incarcération systématique: et sur quel fondement juridique? »
* Possibilités de pressions sur les témoins (ça suffit, n’est ce pas? En tous cas, c’est ce qui est arrivé à Neyret entre autres – pour des histoires d’argent, pas de mort d’hommes-).
Possibilité de falsification de preuves (ça c’est produit au moins une fois, et a donné lieu à des manifestations assez spectaculires à Bobigny, faisant bien comprendre -à tort IMO ou à raison, là n’est pas le propos- que certains policiers en prennent à leur guise avec la manifestation de la vérité.
Sachez, Marc BDN, que nous n’avons pas gardé les cochons ensemble (s’en seraient ils remis?); aussi, je ne vous tutoye pas.
Un policier a droit à un avocat (ça, c’est rigolo, car c’est une profession qu’ils abhorrent), mais, s’il est solvable, à ses frais -comme tout justiciable, ni plus , ni moins-
Une arme de service, utilisée pour tuer *inconséquemment* est un non sens, car un policier tire sa légitimité du service de ses con citoyens.
A ce propos, se balader avec une balle engagée dans le canon -le sujet traité initialement- montre que l’on n’hésite, en toute
inconséquence
pas à mettre en danger la vie d’autrui, du fait d’une chute…
(et le bruit d’un pistolet qu’on arme peut, et suffirait dans la majorité des cas- faire réfléchir un malfaisant, selon George Moreas désolé de ne pas lier).
@Rey de los Huevones :
tout à fait d’accord sur le fond, sauf sur une phrase.
Tu te doutes bien de laquelle à laquelle que donc que je fais allusion, mon colon 😉
On est sur Internet, on s’en bat les roubignolles de se tutoyer ou pas.
Au départ, le tutoiement faisait même partie de la netiquette francophone (bon, c’est bien vieillot la netiquette, mais n’empèche qu’on est toujours à se tutoyer rapidement sur internet et ça n’a rien à voir avec l’impolitesse ni avec les abus de tutoiement des flics sur les djeunsses)
L’important c’est qu’on se comprenne (c’est pas gagné, mais tu vois ce que je dire) et qu’on reste respectueux.
Jusque là, le marco est plutôt respectueux de ses interlocuteurs,
et tout le monde ici aussi.
Je trouve même que la modération en fait beaucoup trop!
Désolé de VOUS avoir offusqué,mais comme le dit Ray,vieille habitude d’internaute.Je bats ma coulpe cent fois d’avoir froissé votre personne.
N’ayant pour ma part jamais eu à effectuer de garde porcine,j’en déduis que vous vous êtes acquitté seul de cette tâche, et semble t’il avec succès.
L’incarcération dépend du JLD et n’est absolument pas systématique (à cause d’un vieux truc,les droits de la défense,mais dont selon vous les policiers devraient être privés): au nom de quoi devrait elle l’être?
Vous ne devez avoir aucune connaissance et du maniement des armes,et du matériel utilisé par la police pour parler d’un départ de coup suite à une « chute »…
« Vous ne devez avoir aucune connaissance et du maniement des armes,et du matériel utilisé par la police pour parler d’un départ de coup suite à une « chute »… »
Donc, il faut vraiment le faire exprès pour arriver à tirer sur quelqu’un?
Pas de possibilité de bavure accidentelle?
Mais alors là ( à part manipulation des preuves, pression sur les témoins; c’est à ça que sert la préventive et que devraient servir les JLD) , si on VOUS suit, quel espace reste-t-il pour laisser quelqu’un en liberté (a fortiori avec maintien du salaire ET des primes, soutien psychologique) après mort d’homme volontaire?
« mais il y a des professions où elles peuvent avoir des répercussions terribles »
Sincèrement ?
Pauvres petits poulets : quelles responsabilités, dites donc !
C’est pas comme si vous étiez médecins, maçon, pompier, infirmiers, avocat, prof, ou peu près toutes les professions… ou les conséquences d’une erreur ne sont pas grave du tout, pas terribles…
Faut arrêter de vous prendre pour des gens exceptionnels qui font un métier exceptionnel. Vous faites un boulot de fonctionnaire comme tous les fonctionnaires.
Ni plus ni moins.
Et si vous avez un flingue à la ceinture lorsque vous faites la circulation, je ne vois pas pourquoi mon facteur n’y aurait pas droit lui aussi…
Vous vous protégez derrière un uniforme et un flingue, vous avez besoin de reconnaissance de votre autorité et de votre virilité. Mais il va bien falloir prendre un jour vos propres responsabilités.
Vous avez peur, comme tout le monde. Vous le dites vous même AétiusEaque. Vous faites des erreurs, donc, comme tout le monde.
Mais vous n’êtes pas jugés comme tout le monde.
Vous n’êtes parfois même pas jugés du tout, après avoir pourtant tué ou torturé…
J’aurais juré que c’était vous, Ray. Comme vous êtes amusant !
@warf :
http://a34.idata.over-blog.com/500×375/2/48/33/86/je-pr-te—rireW.jpg
C’est aussi le titre d’un bouquin de cette belle dame d’expression libre, enjoliveuse de nos ruelles.
de même, le passage sur la virilité a achevé de le trahir.
Quel concentré de haine …
Faites donc leur boulot ne serait ce que quelques jours, et nous verrons bien si votre condescendance cynique vous pousse encore à écrire un ramassis de conneries comme cela.
Lorsque qu’on se cache derrière un écran, il est bien facile de se montrer irrespectueux envers des personnes qui risquent leurs vies tous les jours pour protéger des personnes comme vous. Enfin c’est connu, en France tous les policiers et gendarmes ne sont que des bourreaux, et les gens comme vous des pauvres petites victimes d’un système inégalitaire à souhait.
Au plaisir de ne plus vous relire.
« Lorsque qu’on se cache derrière un écran, il est bien facile de se montrer irrespectueux »
Moins bien facile – et surement moins jouissif – que de se montrer irrespectueux caché derrière un uniforme et un flingue.
« qui risquent leurs vies tous les jours pour protéger des personnes comme vous »
Ah non : moi aucun flic ne m’a jamais protégé de quoi que ce soit. Au contraire, ils ont souvent mis en danger ma personne, mes proches et ma famille.
Par contre un certain nombre m’ont bien emmerdé et abusé de leurs pouvoirs alors que je ne dérangeait absolument personne ni ne présentait aucun risque pour qui que ce soit…
« Au plaisir de ne plus vous relire. »
Personne ne force personne ici, ce me semble…
L’Internet est quasi infini : tu peux aller te distraire, te cultiver ou t’abrutir et échanger ailleurs, si tu veux.
« Quel concentré de haine »
Aucune haine dans mes propos, non.
La haine est dans l’acharnement de plusieurs policiers tabassant un vieil arabe jusqu’à la mort à l’arrière d’un fourgon, par exemple.
Et la complaisance vis-à-vis de cette haine est… un peu partout, sur les blogs, dans les tribunaux, tout ça…
erratum :
« le policier ne fait pas de sommations. Il ne peut par exemple tirer sur un délinquant qui s’enfuit, qu’il soit à pied ou en voiture »
il s’agit donc du gendarme, bien sur, comme l’ont d’ailleurs montrés certaines affaires recente (ie le gamin tué a travers la vitre de la voiture)
Bonjour Cathy,
Je souhaite réagir à certains points que vous venez d’exprimer, et tout d’abord, au sujet de la peur. Je pense que tous les tests psychologiques et entrainements du monde ne permettront pas de l’éviter.
Savoir comment on réagit dans une situation à fort niveau de violence, c’est une chose qu’on ne peut apprendre sur soi que dans le feu de l’action.
D’ailleurs, vous aurez surement entendu les déclarations des hommes du GIPN (corps d’élite, donc très sélectif et entrainé) qui disaient pour certains avoir été sonnés par la violence de l’assaut contre mohamed merah. La peur est quelque chose de commun à tous les individus. Le jour où nous n’aurons plus peur, nous serons des robots.
Pour ce qui est des « bavures » ne nous voilons pas la face, nous faisons tous des erreurs. Et, c’est dramatique à dire, mais il y a des professions où elles peuvent avoir des répercussions terribles. Je ne dis pas qu’il faut les accepter avec résignation, mais vouloir les faire disparaitre, c’est se battre contre des moulins à vent.
Concernant l’égalité entre les fonctionnaires et les citoyens au sens plus large… La continuité du traitement des fonctionnaires de police en attente d’une décision de justice ne me parait pas injuste. Leur métier n’est pas comparable à ceux métiers des individus lambda. Quand un salarié fait une erreur, il est lourdé, mais ne se retrouve pas coincé. Je dis coincé, car le délai des décisions de justice…
Je ne vais pas m’étendre sur le débat des policiers armés ou non armés. La réponse à cette question se fait de manière assez subjective. Je me contenterai d’exprimer qu’à mon avis, le métier de policier se caractérise par la réactivité face à l’imprévu. En effet, par définition tout ce pourquoi on fait appel à la police ne devrait pas avoir lieu car illégal.
Une patrouille de police contactée d’urgence pour une agression ou un braquage devrait-elle faire demi tour à l’armurerie pour chercher de quoi défendre les citoyens ?
En fait, je dis tout ca car je trouve dommage que vous cibliez les fonctionnaires en tant que personnes, et pas en tant qu’agents de l’Etat, qui finalement, est LE responsable principal. Réduction d’effectifs, de budgets, obligations de faire du chiffre… Ce n’est pas sans conséquences sur le terrain. Peut être s’empresse t-on de mettre en avant les auteurs de bavures pour éviter de mettre en cause le système derrière les humains.
Bien cordialement,
@AétiusEaque :
« Peut être s’empresse t-on de mettre en avant les auteurs de bavures pour éviter de mettre en cause le système derrière les humains »
Personne n’a jamais « mis en avant » des auteurs de bavure, quel mensonge éhonté!
Dans toutes les luttes des familles et associations qui se battent pour la justice et la reconnaissance des actes barbares sur des êtres humains par des policiers, c’est TOUJOURS contre les institutions qu’elles se battent en premier lieu, et c’est toujours les institutions qu’elles dénoncent.
Ça n’empêche qu’il faut savoir prendre vos responsabilité. Si vous vous cachez derrière l’institution, les ordres, la procédure, pour justifier votre acte barbare, c’est pas très honnête non plus.
« Quand un salarié fait une erreur, il est lourdé, mais ne se retrouve pas coincé. Je dis coincé, car le délai des décisions de justice… »
Bon, prenons un comptable mis en cause dans une faillite frauduleuse
*sans mort d’homme,
ni
abus de pouvoir*:
il sera « lourdé » par son employeur, même si, 5 ans plus tard, la justice le « décoince » (la faillite n’était pas si frauduleuse que ça, finalement)..
Alors, votre argument qui feint d’ignorer que la lenteur de la justice s’applique (malheureusement) à tous ne vaut pas tripette.
Et l’avantage de priver de salaire, et d’obliger de payer un avocat à ses frais, s’il y a une bavure mortelle (vous savez, des poursuites de sales jeunes en quad, sous pretexte qu’ils n’ont pas de casque, par des policiers_terrorisés, bien sûr) consisterait à imposer à tous les policiers une conduite respectable, et, à terme (il y a quand même un assez lourd contentieux de bavures de cet ordre, impunies, dans les quartiers difficiles) à voir la police respectée… en pénalisant lourdement et justement -comme dans toutes les autres professions- 0.1% (au grand maximum) des policiers.
J’avoue être assez choquée par cet article, en tant que simple citoyenne. Voici pourquoi :
– « Et puis, ce serait oublier une chose qui ne peut s’expliquer : la peur, tout simplement », utilisé comme bon prétexte et bonne excuse. Ben non ! La peur est soluble dans une sélection stricte des personnalités et un entrainement poussé. On ne devrait pas confier une arme à la légère, pas plus qu’on ne confie un bistouri à un chirurgien susceptible d’avoir peur ou un avion plein de passagers à un pilote de ligne capable d’avoir peur. Il ne semble d’ailleurs pas nécessaire à la sécurité publique que tout les policiers soient armés : que seuls le soient ceux qui auront démontré un sang froid d’acier et subi un entrainement approfondi. Chacun sait que les policier anglais sont, ou ont très longtemps été, sans armes…
Et puis deux poids deux mesures semble t il ? Quand un délinquant se montre « violent », (en parole ou en actes) envers la police, celle-ci évoque t elle la peur du délinquant, sa panique, pour « excuser son geste » ? Que nenni ! Tout au contraire elle se drape dans sa dignité sacrée, pour aggraver encore la gravité de l’acte du délinquant (quoi ?! oser répondre à la Police ? Peste !)
– « le policier ne fait pas de sommations. Il ne peut par exemple tirer sur un délinquant qui s’enfuit, qu’il soit à pied ou en voiture »
Autre chose choquante. Je peux bien comprendre que un délinquant qui s’enfuit, ce soit très embêtant. Mais le policier n’est pas menacé, sauf dans son orgueil ! Il n’y a aucun proportionnalité entre s’enfuir et lui tirer dessus. Cela revient à dire que quel que soit le délit commis par le délinquant (supposé, car rappelons, le principe de la présomption d’innocence…), cela est justiciable de blessure physique éventuellement grave, voir même de mort, cela au bon vouloir du policier…comme une forme de « justice » sommaire.
– On admet volontiers que le métier de policier soit difficile, éprouvant, et tout ça. Pour autant, utiliser une arme reste un acte gravissime, quelles que soient les circonstances, et cela n’admet aucune excuse !!! Que l’on réserve la détention d’armes aux seules personnes surentrainées et aux nerfs d’acier, et dans les circonstances et missions où cela peut être utile. Mais la police française, à l’inverse, considère le port d’arme comme un signe de statut, de « virilité » oserais je dire, etc..on évoque la « mentalité » , la « culture », la « tradition » et « l’histoire » de la France pour refuser de faire comme les anglais on pu faire… Et on voit des policier armés juste pour régler la circulation, comme si notre pays était en quasi guerre civile !
Comme l’a dit un autre contributeur, quand un salarié commet un acte grave, dans son travail, on ne « prend pas de gants » avec lui. Tirer sur un être humain est acte encore plus grave, quand bien même serait on policier (voir plus même, justement, puisqu’on est sensé représenter la loi, la nation, etc…)
En somme, voici pourquoi, je me sens choquée :
La police, la justice, l’administration, etc… et toutes les institutions de pouvoir aiment se considérer au dessus de la population, revendiquer leur caractère sacré (du genre, « on n’insulte pas un policier, on insulte la fonction/la nation », »la parole du policier vaut plus que celle du délinquant », etc…), mais en oubliant la contrepartie qui pourrait légitimer cela : être absolument irréprochable. On peut pas avoir à la fois le beurre et l’argent du beurre : profiter du « sacré », et en même temps se plaindre qu’on est juste de pauvres humains faillibles. Pourtant, cette idée forte que les « corps d’autorités » sont au service du peuple et doivent lui rendre des comptes (et pas l’inverse), et pas seulement dans le symbole mais dans les faits, était dans la première déclaration des droits de l’homme…
Car quand un administrable commet une erreur, on lui flanque une amende ou autre punition, sans discussion, parce que « la loi c’est la loi ». Mais quand un juge envoie en prison un innocent, sa défense c’est « oh mais vous comprenez, c’est un métier très difficile, et on n’est que des humains bla bla bla ». Un peu trop facile : si on est bien d’accord pour reconnaitre que policier est un métier difficile, la contrepartie c’est un peu moins de suffisance et d’arrogance, plus d’entrainement, plus de moyens, plus de mécanismes de contrôle et de surveillance, notamment par la société civile, etc… Et non pas à la fois se draper dans sa dignité d’infaillibilité tout en pleurnichant sur la difficulté du métier et sa faiblesse humaine quand la faute est trop visible. Soit on admet pouvoir faire des erreurs, et on en tire toutes les conséquences techniques (comme par exemple ne pas confier des armes « a la légère » au motif de « tradition »), soit on prétends être « infaillible » et on assume jusqu’au bout.
Bonsoir Cathy.
Vous êtes choquée par le sentiment de « peur » évoqué dans le billet de Maître Mo.
Moi, personnellement, ce qui me choque, c’est qu’on fasse de ce flic un être « a-sentimental » si je puis dire ; un être privé de sentiment et donc de cette fameuse peur.
Qui croyez-vous que soient les policiers ? Voulez-vous, par leur « sur-entraînement » en faire des robocop ? Des mecs et des nanas « infaillibles » ?
Diantre, ON n’a pas fini d’entendre parler d’exactions !
Il me semble que les premières années de l’éducation d’un être soient les plus importantes. Ces années là le forgent pour le restant de l’existence. A tel point qu’il est largement admis maintenant que TOUS les êtres sans exception sont en « réaction » presque permanente. L’instruction, l’intelligence ne suffisent pas à dompter le sentiment. Et nous allons tous là où notre « ça » nous emporte. Ce fameux « ça » qu’on utilise quand on dit « ça me dit quelque chose ».
Le sentiment semble se trouver dans ce « ça ». Et je suis très interrogative quand je lis que « les policiers devraient être des mecs sur-entrainés, capab’ de… ; sinon, attention je lève l’index et je gronde ».
Nan, les flics ne sont pas autrement que les autres, simplement parce qu’avant d’être poulets, ils ont eu une éducation qui les a forgés et les conduits là où ils se trouvent. Il n’existe ni « jamais », ni « toujours » dans cette profession. L’interpellation, la sortie d’arme, le tir, l’insulte que vous subissez peuvent se dérouler différemment en fonction de votre propre vie, de ce que vous venez de vivre. Oui, j’ai dit vous « subissez », car le métier de poulet ne s’apprend que sur le terrain.
Je ne connais aucun flic qui n’ait éprouvé la peur au moins une fois dans sa carrière. Si l’un d’eux venait me dire : « je n’ai jamais eu peur dans ma carrière », je l’enverrai immédiatement voir le psy de la boîte.
La peur est un sentiment normal que tout humain éprouve. J’ai connu autrefois un homme, couvreur de son état. (Ouais, allez-y, il parlait de toi-t-). Ce type montait sur le fêtage des cathédrales et autres édifices. Il disait n’avoir jamais peur. Jusqu’à ce jour, pas fait comme un autre, il a eu un étourdissement là-haut. Il s’est évanoui. Lorsqu’il s’est réveillé, il avait dévalé la pente et se retrouvait accroché dans le vide à un clou par la martingale qui tient le marteau. De ce jour, il a réclamé à son patron un harnais pour s’accrocher. Personne ne s’est offusqué. On lui a fourni le harnais en question, car depuis, il n’a pas honte de dire qu’il a peur.
La honte, c’est une saloperie de sentiment qui vient d’on ne sait où et qui vous envahi. Un truc dont on n’ose pas parler et qui arrive du fond des âges, à cause de l’éducation, sûrement. Et si on n’ose pas parler de la honte, j’imagine bien que la peur… on va pas la dire, hein, dans notre société super body-buildée et dopée au paraître invincible.
ON s’offusque d’entendre les policiers réclamer davantage de protection de la part de leur employeur. Et on trouve ça absolument anormal. Mais pourquoi donc ? La protection sociale ne devrait elle être dévolue qu’à une certaine catégorie d’individus ? C’est Marianne qui va être heureuse : elle va pouvoir solder son stock d’égalité, dis-donc !
Oui, les policiers doivent être irréprochables. C’est vrai parce qu’ils défendent la veuve, l’orphelin ET l’orphelinat qui les héberge. Mais allons, un peu de décence : le flic n’est pas un robocop. Il n’est ni superman, ni super Jamie. C’est juste un mec ou une gonzesse qui un jour a revêtu l’uniforme, histoire de faire un boulot qui lui plaisait, d’assumer un rôle dans la société à laquelle il croit.
Cette croyance fait-elle partie des sentiments ou doit-on aussi la chasser de l’esprit du quidam qui un jour revêt le bleu marine ? Parce que, si c’est ça, on n’aura plus beaucoup de volontaires et faudra plus faire le 17 pour éviter de s’engatser avec son voisin tapageur. Faudra prendre son courage à deux mains, aller taper à sa porte, lui demander le silence ET éventuellement, accepter de se faire taper sur la courge à la place du flicard qui ne sera plus là.
Quant à « l’infaillibilité de la dignité », nous l’avons tous, en qualité d’humain. Jusqu’à ce que le drap en question se froisse de quelques sentiments éprouvés, au détour de son propre humanisme.
Mais, faut y réfléchir : j’ai quelque protocole à proposer pour rendre heureuse la population et rendre la race policière IN-FAIL-LIBLE !
@soph’ :
« Qui croyez-vous que soient les policiers ? Voulez-vous, par leur « sur-entraînement » en faire des robocop ? Des mecs et des nanas « infaillibles » ? »
Non, Soph’, tu confond, ce que dit Cathy c’est que ce sont les policiers (l’institution et l’état) qui se prétendent infaillibles…
C’est aussi ce que je disais dans une conversation précédente : vous vous comportez comme si votre fonction faisait de vous des êtres infaillibles. Parfaits dans vos jugement, parfait dans vos actions.
Tu as décidément bien du mal à comprendre les propos de tes interlocuteurs,
comme si tu pensais tout à l’envers…
C’est étrange…
Non, Soph’, il ne s’agit pas de dénier aux policiers le droit d’avoir peur. Il s’agit de ne pas accepter la peur comme excuse – je ne dis pas comme circonstance atténuante, je dis comme excuse – en cas de bavure. La peur n’est, légalement, une excuse pour personne. Pourquoi devrait-elle l’être quand il s’agit de personnes qui devraient mieux que le citoyen lambda gérer les situations de crise, parce qu’elles sont censées être formées pour ça ?
Il est habituel que l’on excuse, par exemple… l’incivilité (le terme est plaisant pour qui en est victime) en mettant en évidence mille raisons qui pourrait avoir amené l’incivil à agir par réaction.
Dans le cas de l’usage d’une arme pourquoi oublie t-on systématiquement les raisons qui ont conduit le policier ou le gendarme à réagir et faire cet usage ? et pourquoi l’excusable est-il aussi systématiquement celui qui à provoqué, par une action illégale et répréhensible, le tir qui est à l’origine du débat.
ON me semble manquer sérieusement de cohérence et attacher plus d’importance à son combat politique qu’au bon sens et à l’intelligence.
En réalité c’est tout l’inverse : il est habituel que l’on excuse, par exemple… le meurtre (le terme est-il plaisant pour qui en est coupable ?) en mettant en évidence mille raisons qui pourrait avoir amené un policier à agir par réaction.
« Dans le cas de l’usage d’une arme pourquoi oublie t-on systématiquement les raisons qui ont conduit le policier ou le gendarme à réagir et faire cet usage ? »
Ah bon ? Systématiquement ?
Encore une fois, c’est exactement le contraire dans la réalité !
Trouvez moi une seule affaire ou le policier qui a sorti son arme et tiré et abattu une personne ait été condamné par la justice.
Juste une !
En général, les policiers obtiennent au pire une mutation. Parfois même, une promotion. Et quand ils étranglent leur victime pendant plusieurs minutes ou tabassent un vieux monsieur immigré à l’arrière d’un fourgon, on explique que c’est de la faute de la victime qui n’avait pas à se défendre…
Oui, moi aussi je suis choqué.
Bonjour Ray
La police comprend 150000 personnes, toutes adultes et en bonne santé : j’ai quand même l’impression que des faits choquants (« tabassent un vieux monsieur immigré à l’arrière d’un fourgon », je pense que c’était il y a 4 ans) se produisent avec une moindre fréquence que des faits divers du même acabit dans une ville de 150000 habitants (dont des enfants, des malades et des vieillards très faibles)….
Le problème n’est pas tant que cela arrive, que cela soit arrivé; une fois, 10 fois ou cent fois; il y a 4 ans, avant-hier ou ces 40 dernières années;
non, le problème est surtout que les policiers incriminés ne sont JAMAIS réellement condamnés malgré une culpabilité évidente.
Dans les cas historiques et massifs : des années 40 aux années 60, il y a même eu des cas d’amnistie ou de postes bénéficiant d’immunité absolue – pour des meurtres et des tortures de masses, tout de même!
Depuis, certes, il y a moindre fréquence, mais ça n’est surtout pas une raison pour dorénavant fermer les yeux et dire, « bof, y a que deux ou trois meurtres par an, c’est pas très grave si les policiers restent impunis ».
Non, il faut continuer de lutter et c’est avant tout aux flics, de l’intérieur, de dénoncer ces actes qui vont à l’encontre de leur boulot, de la justice et de la sécurité en général et de faire le ménage chez eux!
« D’après l’agence d’informations spécialisées aef-info, en 2011, elle aurait été actionnée 20 289 fois pour les policiers (j’ai du mal à croire ce chiffre) et 500 fois pour les gendarmes. »
Désolé, mais je ne comprends pas ce que signifie ce chiffre. Est-ce que quelqu’un ici peut m’éclairer ? D’avance, merci.
Bonjour Louis
L’effectif de la gendarmerie http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/fre/Sites/Gendarmerie/Presentation/Effectifs est de 100 000 personnes celui de la police de 145000 personnes selon http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_l_interieur/la_police_nationale/presentation-generale/effectifs/.
Donc, un policier sur 7 en 2011 aurait eu besoin/revendiqué une protection fonctionnelle, contre un gendarme sur deux cents, pour des missions identiques, ce qui est étonnant (je suppose que les gens ne revendiquent pas une protection fonctionnelle deux fois ou plus la même année, ou que c’est dans une proportion très faible devant les approximations liées à un calcul mental).
C’est effectivement un chiffre peu vraisemblable (même si les gendarmes sont plus pudiques ou moins revendicatifs que les policiers, me semble-t-il) , et je n’ai pas pu trouver quels étaient les chiffres des années précédentes …
Quant à l’origine d’une erreur , c’est difficile à la trouver et ça restera un mystère (les textes sont illls saisis, avec des possibiliés de chiffres en trop ou en moins? un ordinateur est il devenu fou?)
Merci beaucoup pour vos explications ! Mais cela ne peut-il pas non plus s’expliquer du fait que les gendarmes sont dans les campagnes tandis que la police est principalement affectée en plus des villes dans les banlieues ? Même si le chiffre paraît exaggéré, en effet…
Avec l’accroissement de la taille des villes et des banlieues, les gendarmes ont à peu près le même domaine de compétence que les policiers (mais prennent plus de risques mortels, les blessures -comptabilisées comme accidents du travail- pouvant avoir comme explication des accidents de machine à café : il y a plus de gendarmes morts en service que de policiers, et ils n’en font pas tout un drame plein de pathos).
Une autre explication serait que les gendarmes sont plus stoîques et plus discrets que les policiers (l’Armée était une Grande Muette il y a 30 ans).
Un ratio de 30 entre deux chiffres reste peu vraisemblable.
Merci !
Octroyer un nouveau privilège aux fonctionnaires pour que les policiers mis en cause par la justice continuent à être payés n’a rien d’une mesure égalitaire. Pensez-vous qu’un salarié lambda (je sais que ne parliez que des fonctionnaires, mais ils existent eux aussi) mis en cause pour des faits aussi graves commis dans le cadre de son activité professionnelle (c’est de personnes blessées ou tuées qu’il est question) continue à venir travailler comme si de rien n’était et touche l’intégralité de son salaire et toutes ses primes? Ou que son employeur va se démener pour lui trouver un poste ailleurs? Quand au soutien dont ils auraient besoin, qu’il soit financier, psychologique ou autre, c’est la dernière des préoccupations.
Je ne suis pas forcément en désaccord avec vous sur le fond, mais je n’ai jamais entendu de policier réclamer plus de mansuétude à l’égard des mis en cause autres que leurs collègues, alors en appeler à la justice pour réclamer un traitement de faveur de plus c’est un peu gros quand même.
A ce rythme, le métier de Policier finira comme le métier d’Enseignants, personne ne sera volontaire pour faire des métiers aussi « exposés » au danger de mort ou au danger de mise en examen. Je plainds ceux qui devront élever ou protéger leur enfants eux mêmes…
@ zebulon :
« Je plainds ceux qui devront élever ou protéger leur enfants eux mêmes »
Bof, ça fait bien longtemps qu’on se dit sincèrement que ça serait préférable de se protéger nous même. En 43 au Vel d’Hiv(60 ans aujourd’hui), j’en connais des milliers de juifs qui auraient préféré que la police ne « protège » pas de cette manière.
Le 8 mai 45 à Setif, des milliers d’algériens « protégés » par balle, par la torture et d’autres joyeusetés par la police nationale française.
En octobre 61, en février 62, les centaines de torturés et d’assassinés par la police française auraient préféré que la police ne « protège » personne avec ses coups de matraque meurtriers.
Dans les décennies qui ont suivi ce sont encore des dizaines de jeunes ou moins jeunes, souvent d’origine étrangère, qui ont trouvé la mort sous la « protection » bienfaitrice de la police nationale. Pour aucune de ces actions il n’y a eu de véritable jugement. L’impunité des policiers dans les méfaits qu’ils commettent est une constante, au nom d’une sacro-sainte « infaillibilité » soit-disant « républicaine » quasi papale et d’une éternelle omerta, d’un statu-quo absurde et imbécile qui n’assume pas la vérité.
Un meilleur encadrement devrait être une bonne chose, oui.
Si finalement, les vrais policiers, vraiment motivés, par autre chose que l' »action », ou le « prestige de l’uniforme » et l’autorité qu’il confère se retrouvent seuls sans collègues trop zélés, ils feront surement du meilleur travail.
Pour ce qui est des profs, je pense que les motivations ne sont pas les mêmes et le métier d’enseignant ne se porte pas si mal que vous n’avez l’air de le penser.
On ne peut pas être tenu pour responsable de faits qui ont eu lieu il y an 70 ans (cette responsabilité n’est pas héréditaire).
Quant au post auquel vous répondez (mais faut il répondre à la sottise larmoyante par la stupidité?):
* les policiers courent moins de risques que les gendarmes , a fortiori que les militaires engagés hors du territoire français (et en cas de bavure, ces derniers peuvent être sanctionnés assez durement).
Tirer argument qu’on a une profession dangereuse pour demander des passe droits assez étonnants peut susciter deux réactions, non exclusives
a) »prouvez le , alors que d’autres en ont une plus dangereuse et ne réclament pas de passe droits (l’armée et la gendarmerie sont des grandes muettes,; les travailleurs du bâtiment protestent rarement contre l’insécurité inhérente à leur métier »
b) » ne faites pas un mesquin petit chantage à la pénurie dans votre profession, alors qu’il y a quelques millions de chômeurs pour protèger vos enfants -oh, le bel air de violon- et que, si vous souffrez trop, vous pouvez démissionner/ vous reconvertir dans d’autres administrations… »
@Volant de Chômage :
La responsabilité des états et des institutions est engagée pour une durée bien longue que celle des êtres humains. Il ne s’agit pas de faire un procès aux policiers(!!) dans leur ensemble, mais de dénoncer l’état et l’institution policière qui protègent par trop les agents lorsqu’ils dépassent la légalité ou attentent aux droits de l’homme.
Et il faut bien reconnaitre qu’il y a une continuité dans cette pratique depuis trop longtemps!
Il y a quand même un problème à recaser des policiers dans d’autres administrations:
dans les années 60, lors de la décolonisation, des militaires (n’ayant plus à défendre nos frontières naturelles, du fait d’un retrecissement indéniable) ont été recasés dans l’Education Nationale; ceci a été souvent désastreux pour le service les accueillant (sinon, je ne m’en souviendrais pas)…
Si, de plus, le recasement des policiers est suite à une bavure mortelle (s’il n’y a que ça comme cause, le nouvel arrivé sera catalogué facilement!), même s’ils sont compétents dans leur nouveau poste -ce qui reste encore à prouver; j’ai donné un contre exemple plus haut-, ils seront bien reçus par leurs nouveaux collègues….
Et il n’est pas sûr qu’ils garderont le même niveau de primes qu’avant…
Un très bon article, merci !
Sans reprendre toutes les raisons que vous venez de donner, créer une « nomenclature des cas où il est permis de tirer » me parait effectivement bancal…
De plus, la création de cette liste est à mon avis, une façon d’éviter la question de fond, à savoir « Dans quelle mesure est-il légitime de tuer pour protéger ? »
C’est vrai que du haut d’un bureau, une liste des autorisations ca fait clair et concis…
Sauf que sur le terrain, si on prend le temps de se rappeler la liste, comparer avec la situation actuelle… On a vite fait de se prendre un pruneau…
Ou plusieurs. (Ak47 = environ 500 coups minute)
Bref, une fausse bonne idée.
J’aime bien la conclusion de cet article : on ne peut qu’espérer que la police ne brise pas les autres fonctionnaires quand ceux-ci sont agressés. Les capacités des policiers à s’identifier à la cause de certains agresseurs sont absolument terribles. Mais ces capacités sont sélectives, et la plupart des « gens du voyage » n’ont jamais bénéficé de cela. Les policiers savent pourtant ce que cette condition nécessite quotidiennement de contrôle, et ce que ce très beau texte rappelle des traumatismes réitérés de la plupart d’entre « les gens du voyage » : http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/140712/les-nomades-des-citoyens-part-depuis-un-siecle
Bonjour clairehelene
Les « gens du voyage » ont souvent affaire davantage avec les gendarmes qu’avec les policiers, et la méfiance (voir le racisme) dont ils peuvent être victimes n’est pas le fait uniquement des forces de l’ordre, mais d’une majorité de la population (il m »est arrivé d’aller faire des courses avec une tsigane, et de me faire jeter dans des endroits où, d’habitude, je peux payer par chèque/CB : le vendeur ne fait pas partie de la police, ni de la gendarmerie, pour autant que je sache….).
Par ailleurs, selon http://seniorhealth.about.com/library/news/blafa.htm, l’espèrance de vie des afro americains est actuellement inférieure de 6 ans à celle des autres américains (selon ma mémoire, la différence était de 10 ans en 1910);
la différence de vie entre les gens du voyage français et le reste est de 20 ans « Selon le schéma départemental de la Gironde l’espérance de vie des Roms, gitans ou manouches est de 20 ans inférieure à la moyenne nationale » selon http://www.a-part-entiere.org/france_sante.php,
qui n’attribue pas cette différence au fait de bavures policières/gendarmesques, mais à l’attitude des pouvoirs publics (les terrains d' »accueil » seraient très pollués),
des médecins (ne se déplacent pas, c’est pas rentable) et aux discriminations à l’embauche. La part de la police et de la gendarmerie est négligeable -même si elle est visible, ils obéissent aux ordres- vis à vis d’une discrimination très forte.
Les gendarmes gardent seulement les camps… comme pour le Vel d’Hiv… Leur rôle n’a finalement pas changé…
Eh bien, ça fait de vieux gendarmes (un individu/une corporation hérite -t-il/elle de tous les péchés du monde, depuis les guerres de religion?) Mais la bêtise est éternelle (et ridiculise une cause)
La police n’hérite pas de tous les péchés du monde, mais elle n’a jamais fait d’examen de conscience. Ni même d’aveu de ses fautes.
Après la génération de policiers qui participèrent aux rafles de juifs, vint la génération d’octobre 61. Vous avez entendu beaucoup de policiers raconter ces massacres et les camps de concentration de maghrébins installés dans Paris ? Ceux qui l’ont fait publiquement se comptent sur les doigts d’une main.
Puis vint une génération accoutumée aux bavures mortelles, comme le tabassage à mort de Malek Oussekine. Dans cette affaire, les deux coupables reçurent une peine symbolique, plus de 10 ans après les faits (mutation pour l’un, retraite anticipée pour l’autre). Cette bavure n’est pas unique, une autre affaire symbolique est le cas de torture de A. Selmouni : des policiers furent reconnus coupables de torture et viol, mais condamnés (tardivement) à de la prison avec sursis. La Cour Européenne des D de l’H a condamné la France pour cette impunité des policiers.
Aujourd’hui, les bavures mortelles se font rares, mais l’impunité est toujours là, ainsi qu’une solidarité corporatiste pour couvrir les bavures (cf l’affaire dite des « policiers menteurs »).
Donc, sur 70 ans, vous avez recensé 6 bavures….. (et deux sur les vingt dernières années, pour une population de 150000 policiers : lisez les faits divers dans une ville de 150000 habitants, enfants et grabataires inclus et vous en trouverez plus en une semaine)
Quant à l’affaire des policiers menteurs, si ma mémoire est bonne, ils ont été dénoncés par leur hiérarchie… invalidant dans ce cas l’hypothèse d’une corporation monolithique et délinquante.
Pour défendre votre cause, faudrait voir à trouver mieux..
Le Vel’ d’Hiv et octobre 61 sont à vos yeux de simples bavures ? Des milliers de policiers ont participé à des exactions contre des dizaines de milliers de civils, et vous comparez ça aux faits divers quotidiens ?
Lisez les rapports d’Amnesty International ou de Human Rights Watch sur la France. Vous y apprendrez que l’impunité des policiers responsables de brutalités est étayée. Ne vous déplaise, je ne vais pas citer ici tous les cas recensés. Mais je ne doute pas que vous balaierez tout cela d’un revers de main.
Quand à l’affaire des policiers menteurs, 3 des condamnés ont avoué avoir menti « par solidarité », 4 ont nié, et 2 ont admis avoir frappé la victime. Les syndicats les ont soutenu en bloc (à l’exception de la CGT). Le parquet a requis le sursis et a fait appel des peines de prison ferme, pour obtenir finalement des sanctions clémentes qui permettent à ces gens de continuer à exercer. Le ministre de l’Intérieur avait soutenu publiquement les délinquants policiers. Tout le monde ne protège pas les policiers suspects, il y a des personnes qui placent la morale ou la loi au dessus du corporatisme, mais cette affaire montre qu’il s’agit probablement d’une minorité.
Les policiers français actuellement en exercice n’étaient même pas des foetus au moment du Vel d’Hiv, que vous brandissez. Il y a peu de chances qu’ils aient été enfants.
Par contre, vous illustrez superbement le fait que la bêtise est éternelle , couvrant de ridicule votre cause.
Oui mais la police française était déjà la police française.
De la rafle du Vel d’Hiv en passant par octobre 61 et toute la guerre d’Algérie et jusqu’aux nombreuses bavures et ratonnades qui ont impliqués des policiers ces dernières années : quels éléments ont été condamnés pour ces arrestations arbitraires, ces meurtres, ces déportations, ces tortures ?
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C’est ça qui pose problème, aujourd’hui encore, oui…
Tu ne comprend pas ça ?
La non reconnaissance des erreurs du passé conduit immanquablement à reproduire ces mêmes erreurs.
Est-ce le but : se laisser une possibilité de continuer à pratiquer ce genre d’horreur ?
On est en droit de se poser la question!
Vous revendiquez des trucs du passé quand ça vous arrange et vous occultez ceux qui vous dérangent.
C’est pas très honnête.
C’est même carrément très malhonnête!
En toute « honnêteté », pouvais vous citer (adresse IT, date) UN (1; 1*1; ONE single; ek;UNO) seul endroit où je revendiquerais « un truc du passé ».
Je serais le premier à en avoir honte, étant donné que je considère qu’on n’hérite pas des fautes (ni de la gloire, ni des persecutions) de ses ancêtres ou de son institution.
Et l’évolution de la société (et du recrutement policier, sur les 30 dernières années) fait qu’il est très peu probable que les mécanismes d’il y a 40-70 ans perdurent, et a fortiori qu’ils engendrent les mêmes horreurs (peut être fera-t-on pire, mais dans des catégories socio-professionnelles qui restent à identifier sans préjugés).
@Rey de los Huevones :
Quand je dis « vous », c’est vous dans la Police.
Sinon, en général, c’est « tu ».
Juste en bas dans cette même discussion, y en a même qui se vantent d’avoir eu la Légion d’Honneur en 45!
Oui, il est nécessaire de connaitre l’Histoire d’une institution dans laquelle on travaille. Surtout dans ce genre de profession.
« Et l’évolution de la société (et du recrutement policier, sur les 30 dernières années) fait qu’il est très peu probable que les mécanismes d’il y a 40-70 ans perdurent, et a fortiori qu’ils engendrent les mêmes horreurs (peut être fera-t-on pire, mais dans des catégories socio-professionnelles qui restent à identifier sans préjugés) »
Malheureusement, ils perdurent encore dans certains comportement, des individus comme de l’institution.
Et ils perdureront tant que cet « examen de conscience » de la société ne sera pas fait.
Et je ne pense pas qu’à la police, mais ici on est sur un blog de flics, non ? Et la Police a une Histoire particulière.
Je pense particulièrement à la guerre d’Algérie et aux « instructeurs » qui ont « passé le flambeau » en enseignant des techniques (de guérilla urbaine et d' »interrogatoires », entre autre) par la suite, en France et ailleurs dans le monde…
Non, l’Histoire de la Police Nationale Française n’est pas simple, et oui : il est nécessaire de savoir la regarder sereinement pour avancer sereinement.
Il manque des archives. Il manque des jugements conséquents.
« @Rey de los Huevones :
Quand je dis « vous », c’est vous dans la Police. »
Sachez, Ray, que je ne suis pas (mais alors, pas du tout) policier!
»
Il manque des archives. Il manque des jugements conséquents. »
Pour les faits datant de la guerre d’Algérie (sauf destructions), ils ont été dûment consignés (la police , comme beaucoup de gens, y voyait une nécessité; l’armée a été plus bordellique dans ses exactions , quand elle en commettait -pas partout, ni tout le temps, ni par tout le monde, selon des Kabyles-).
Pour l’impunité dont bénéficient actuellement les *rares, mais parfois -ça, je le concède bien volontiers- concentrés dans certaines zones au point de se rendre insupportables de tous -sauf éventuellement de quelques dealers endurcis- policiers ayant commis des bavures, c’est de la responsabilité des juges ou du parquet, qui ne sont même pas dans le même ministère….
Allez donc dans un blog de juges (ou de parquetiers) pour demander des peines plancher pour les policiers auteurs de bavures, histoire de civiliser l’institution par des châtiments dissuasifs….
Donc en gros à partir au pire de quelques dizaines de personnes tu en arrives à une génération? Cette généralisation est un peu hasardeuse!
Je te rappelle que la Préfecture de Police a reçu la Légion d’honneur (à une époque où on ne la donnait pas à n’importe quel chanteur ou cuisinier) pour son rôle durant la guerre et notamment à la Libération.
Surtout à la Libération. Uniquement diront les mauvaises langues.
Poutine aussi a reçu la Légion d’honneur, durant le quinquennat Sarkozy. Et quelques autres dictateurs et assassins ou leurs meilleurs amis.
En revanche, Simone de Beauvoir, JP Sartre, J. Prévert et G. Brassens, par exemple, l’avaient refusé, considérant que cette « décoration » était salie part des attributions bien « hasardeuses » et très politiques, en réalité.
Penses tu que cette légion d’honneur « pour le rôle de la Police dans la libération » n’était pas un tant soit peu calculée et qu’elle reflétait fidèlement le comportement des policiers à l’époque ?
Et parmi les membres de cette glorieuuse police, combien sont allés « servir » ensuite en Algérie, torturant des gens, tirant sur des foules de civils pacifiques ?
La police en France n’a pas une histoire facile. La France n’a pas une Histoire facile. Il ne suffit pas de dire : « c’est du passé » ou « c’était y a longtemps » pour effacer toute trace, toute séquelle et éviter de faire face à ses propres responsabilités.
A l’image de la population,il y a eu des résistants et des collabos dans la Police,c’est comme ça.Et ce serait de nouveau comme ça si demain ça se reproduisait.L’âme humaine est ainsi faite.
Quant à l’Algérie,ce fût une sale guerre,dans les deux sens : certains actes du FLN étaient tout de même loin des standards d’amnesty international.
Parler,après,hors du contexte historique et humain,ça ne sert pas à grand chose.Tout cela n’a qu’un interet « historique ».Oui,ça a existé,mais je ne me sens aucune responsabilité la dedans.
Il ne s’agit pas de se sentir personnellement une responsabilité, mais d’ouvrir les archives et d’analyser les faits sereinement.
Ceci n’a toujours pas été fait.
D’autre part, on ne parle pas du FLN mais de la police française.
Mais je veux bien faire une toute petite digresion :
Le FLN n’existait pas en 1945 : le 8 mai, jour de la Libération en France, un agent de police tue un adolescent indigène qui portait un drapeau algérien et manifestait pacifiquement.
Révolte (logique), émeutes : 100 français meurent.
Riposte : au moins 8000 morts!
Pour ta culture : http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacres_de_S%C3%A9tif_et_Guelma
Par la suite, les actions du FLN, qui luttait pour la liberté d’un peuple, ne sont pas comparables aux actions des policiers et de l’armée française.
Cette comparaison absurde entre armée française et FLN, c’est un peu comme si vous disiez qu’on ne peut pas en vouloir aux nazis pour Oradour-sur-Glane puisque les alliés n’étaient pas des enfants de chœur non plus.
Faut vraiment tout vous espliquer…!
Vous devriez commencer à essayer de réfléchir par vous même, je suis sûr que vous en êtes capables.
Mais il faut apprendre à désapprendre toutes les absurdités qu’on vous a inculquées.
C’est toi qui a mis la guerre d’Algérie sur la table,pas moi.Je me demande d’ailleurs comment des policiers pouvaient être en même temps à Paris et en Algérie,mais passons.
Il ne s’agit pas de la refaire a posteriori,les faits sont établis.
Et ta comparaison avec Oradour ne tient pas : dans ce cas,les nazis massacrent un village de civils,pour l’Algérie,je te parlais d’actes entre « combattants ».
Réfléchir par moi-même,je ne t’ai pas attendu.Je trouve d’ailleurs savoureuse ta phrase sur « désapprendre les absurdités ».Regarde tes commentaires,tu n’as qu’une seule grille de lecture des faits quels qu’ils soient,à laquelle tu adapte les événements.
Bonjour claire helene
Le fait que la mortalité des gens du voyage différe de vingt ans -source a-part-entiere.org (/france.php) de celle des autres français ne peut être attribué à des bavures policières ou gendarmesques….
Pour mémoire, il est piquant de remarquer que l’espérance de vie des afroaméricains ne diffère actuellement de celle ds autres citoyens US « que » de six ans http://www.webmd.com/healthy-aging/news/20080611/life-expectancy-reaches-new-record
Les causes les plus probables sont un très mauvais accès aux soins (les médecins se déplacent ils, alors que ce n’est pas rentable), des aires d’accueil parfois très près de déchets toxiques et une discrimination à l’embauche. Ce n’est absoluement pas le fait des policiers/gendarmes, qui, au pire, reflètent-parfois de façon très visible, j’en conviens- la méfiance/le racisme du reste de la population
Merci de vos deux commentaires. Malheureusement, j’ai beaucoup vu des gens désagréables avec les gens du voyage se « mettre du côté » du droit, et se sentir légitimés par les « forces de l’ordre » (police ou gendarmerie : vous avez sûrement raison, mais j’ai souvenir qu’en août 2010, ce sont des policiers qui ont chassé les roms). Certaines formes de haine les chassent aussi, et être chassé sans jamais être accueilli crée une sacré misère. C’est vrai aussi qu’il y a de la misère humaine dans certaines communautés de gens du voyage, mais la boucle est toujours vicieuse. Selon les communautés, l’arrivée des gens du voyages crée bien des différences. J’ai vécu à Nice St Isidore où existe un peu plus d’espace qu’ailleurs alentours de Nice. Et l’influence de leurs présences sur le quotidien pouvait être très différente, mais jusqu’au début des années 2000, la « rumeur » vivait avec leur arrivée, souvent fondée quant au respect qu’ils avaient (ou non) pour les lieux et les magasins. Ensuite, ça a été fini et je pense que les forces de police ont une responsabilité à cet égard. Et ça, c’est grave, parce que la haine crée la misère, la confusion, la lassitude y compris quant à la politesse et la bienséance : pourquoi être poli et respectueux quand on est toujours trahi ?
Bonjour Claire Héléne
Le fait que j’ai commenté deux fois est dû à la manie immodérée des modérateurs du Monde de bloquer les commentaires ayant plus de deux liens IT. Il a eu pour avantages imprévu de fixer les sottises habituelles consistant à brandir des exactions remontant à trois générations .
J’ai quand même l’impression que vous confondez les « gens du voyage » et les Roms d’Europe de l’Est.
Si vous voulez, les
* gens du voyage* parlent très peu Rom (les chiffres jusqu’à 4 semblent communs: Les videos de pélerinages montrent des sermons en Rom littéraire, mais avec la télévision et un peu d’école, ils ont dû oublier la langue de leur grand mère -qui n’a peut être pas survécu aux exactions nazies, sans qu’ils ne s’en gargarisent hors de sujet. Beaucoup sont sédentarisés -l’accès aux crédits , aux soins etc. est sinon trop compliqué et ce n’est pas le fait des forces de l’ordre. Ils « bénéficient » de statistiques quasi ethniques dues à un fichier de police discriminatoire, et c’est avec ça que l’on peut avoir une idée de la différence d’espèrances de vie, qu’on ne retrouve pas dans des pays où subsistent plus ouvertement des discriminations. La police et la gendarmeries servent plutôt comme révélateurs de pratiques discriminatoires et racistes, mais elles sont le fait de toute la population: si, par exemple, il y avait des pénalités conséquentes pour la non application de la loi Besson (i.e inégibilité à vie pour les maires; suppression pendant un an -par commune- des subventions des partis à la tête de chaque commune en infraction), leurs conditions de vie deviendraient assez vite décentes. Il me semble significatif que , après le tir en légitime défense de Saint Aignan (traité par Georges Moreas dans ce blog en sept.2010, qualifié comme tel par les tribunaux le 25 janvier 2012 -avec ça, google peut vous le confirmer sans liens IT-), les proches de l’homicidé ne s’en soient pas pris uniquement à la gendarmerie, mais aux biens (assurés) des commerçants -si, comme je le crois, ils ont eu des propos racistes, je n’en suis pas si étonné-
les Roms d’Europe de l’Est (qui parlent souvent Rom à 60-90% comme dans les dictionnaires http://romani.uni-graz.at/romlex/, en tous cas ceux que je connais) ont une situation encore pire aussi « bien » dans leurs pays d’origine qu’en France (où ils peuvent séjourner en toute légalité , dans des conditions très mauvaises, pendant trois mois, en attendant que la Roumanie et la Bulgarie entrent pleinement dans l’Europe et qu’ils aient le droit de travailler). Il est assez étonnant de savoir que vous venez de Nice et que les mendiantes roumaines dans ma ville natale viennent d’un village qui avant fournissait des mendiants à Nice http://www.nicematin.com/diaporama/en-transylvanie-a-la-rencontre-des-roms.277536.html (ce qui semblerait indiquer que la population de ma ville natale serait un peu moins raciste que celle de Nice -du moins avant la crise économique- …et la police, à part le fait qu’elle leur apporte des OQTF et qu’elle expulse si les campements sont réclamés
par décision de justice,
est à peu près correcte – de sa propre initiative, en tous cas- et pas plus hostile que les commerçants, les médecins -quand quelqu’un est malade et se retrouve avec des commentaires racistes en guise de soins…- par exemple…