Ce 16 juillet 1942, au petit matin, des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, de vieillards furent arrêtés à leur domicile et regroupés dans les commissariats avant d’être parqués au Vel’ d’Hiv’. Aujourd’hui, alors que le Président Hollande commémore le 70° anniversaire de cette rafle funeste, il est légitime de s’interroger sur le comportement des policiers et des gendarmes qui ont – sagement – obéi aux ordres. Et notamment à la préfecture de police de Paris qui vient d’ouvrir ses archives sur ce sujet sensible. Il faudra attendre fin 1943, alors que la politique du maréchal Pétain se fait de plus en plus répressive, pour qu’un véritable mouvement de résistance apparaisse enfin dans la police parisienne.
Pour certains policiers, c’était leur deuxième intervention au Vel’ d’Hiv’. En effet, en mai 1940, donc avant le régime de Vichy, cinq mille femmes réfugiées en France pour fuir le nazisme des années 30 avaient été enfermées dans ledit vélodrome. La plupart seront transférées au camp de concentration français de Gurs et beaucoup y mourront. Il semble que parmi les survivantes, certaines ont même joué un rôle actif dans la résistance, mais leur souvenir s’est perdu. Lilo Petersen, qui a été victime de cet internement alors qu’elle était enfant, a écrit un livre Les oubliées, chez Jacob-Duvernet, dont on peut trouver une courte analyse ici.
Si les policiers d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec ce fragment de notre histoire (ils n’étaient même pas nés), il est étonnant que les nombreux ouvrages consacrés au Quai des orfèvres n’y fassent pratiquement pas allusion ; alors qu’il est souvent question de la résistance, d’abord passive, puis plus active, menée par certains fonctionnaires de la préfecture de police, comme dans la remarquable trilogie De la Résistance à la Libération que l’on peut télécharger gratuitement sur le site de la PP.
Mais j’ai déniché l’exception : le livre de Clovis Bienvenu qui, sous un titre rebattu « Le 36, quai des Orfèvres » (Éditions PUF), met carrément les pieds dans le plat. « Force est de constater, dit-il, qu’au titre de la collaboration d’État la police judiciaire du quai des Orfèvres a activement participé à la lutte contre le communiste et à la chasse aux Juifs. »
Pourtant, nulle part, poursuit-il, il n’y a trace « des compromissions, des trahisons, des enquêtes diligentées à la demande des autorités allemandes ». Comme de cette enquête menée par les policiers de la brigade spéciale de la PJ pour interpeller Pierre Georges. Ce jeune homme de 22 ans, auteur du meurtre d’un militaire allemand, le 21 août 1941, au métro Barbès, a sans doute, avec deux balles de calibre 6.35, modifié le cours de l’histoire, marquant le début de la révolte armée contre l’Occupant. Arrêté l’année suivante, il fut sérieusement passé à tabac avant d’être livré aux Allemands. Bizarrerie de l’histoire, lors de la libération de Paris, alors que les policiers tirent sur les Allemands, lui se trouve à la tête d’un commando FFI. Il établit la jonction avec la 2° DB et l’aide à reprendre à l’ennemi les quartiers proches de la préfecture de police. Une station de métro porte son nom de guerre : Colonel Fabien.
À cette époque-là, la brigade spéciale dépend du 36 et la « brigade des attentats » lui est rattachée. Pour la direction de la PJ, il est question d’une brigade antiterroriste. Les terroristes des uns étant les résistants des autres. En tout cas, la chasse est ouverte. D’autant que les Allemands récompensent toute arrestation de « terroriste » par des espèces sonnantes et trébuchantes. Mais la PJ et les RG se livrent une rude concurrence. On flagorne les Fridolins. Finalement, ce sont les renseignements généraux qui emportent les faveurs de l’Occupant. En janvier 1942, une deuxième brigade spéciale est alors créée, mais cette fois au sein de ce service. (C’est la seule dont on parle aujourd’hui.) Le patron de la PJ, Guillaume Tanguy, a perdu et les affaires « patriotiques » deviennent le monopole des RG. Trois ans plus tard, les gens du 36 vont tirer profit de cette déconvenue en forgeant la légende d’une police judiciaire exempte de tout acte de collaboration.
C’est l’époque des promotions extravagantes et nombreux sont ceux qui sont sensibles à la carotte. Quelques-uns résistent et œuvrent en douce, comme ce jeune policier, Jacques Beuguin, affecté au « service des répressions raciales », qui utilise mille stratagèmes pour réduire le nombre de Juifs déférés aux Allemands, sans éveiller les soupçons de sa hiérarchie.
Et tandis que la police parisienne sert la soupe aux occupants et que le Tout-Paris flirte au One-Two-Two avec les officiers allemands, les truands s’en donnent à cœur joie. Souvent en cheville avec des barbouzes collabos, ils dépouillent les familles fortunées en se faisant passer pour des policiers allemands.
Pourtant, on est encore loin de la fronde au sein de la PJ. Ainsi, en juin 1943, lors de la création de la sous-direction des affaires juives (ex-service Tulard), le commissaire divisionnaire Charles Permilleux motive ses troupes par des instructions précises : « Il appartient désormais à la préfecture de police d’assurer l’exécution des mesures de police ordonnées par les autorités d’occupation. La police française n’a pas à se faire juge, elle exécute les ordres donnés ».
À la Libération, on parle d’épuration dans la police. Une brigade anti-Gestapo est créée. Installée quai de Gesvres, elle est chargée d’enquêter sur la Gestapo française, la Carlingue, pour les intimes. Voici ce qu’écrit son fondateur, le commissaire Georges Clot : « La Gestapo française fut, à cette pénible époque, un dangereux poison qui atteignit tous les organes du corps français. C’est triste à dire, mais c’est la vérité… Quelquefois, nous étions saturés de dégoût, nous ne savions plus où se trouvaient les limites du mal. : un cancer généralisé. » Et puis, un jour de septembre 1945, on leur a dit d’arrêter. La brigade anti-Gestapo a été dissoute. Pour les autorités, il était temps d’oublier.
Je ne connais pas Clovis Bienvenu. Il est présenté comme officier de police judiciaire. J’ai tenté de le joindre, via son attachée de presse, mais sans succès. Son livre comprend d’autres volets : les années grises, le conflit algérien, etc. On peut lire la table des matières sur le site des Presses Universitaires de France. C’est un livre rare, et même si l’on a parfois du mal à suivre le fil, c’est passionnant.
HARKIS DEVOIR DE MEMOIRE DAILYMONTION HOCINE LE COMBAT D’UNE VIE
bonjour! le niveau de conscience des policiers ayant arréte les juifs était bien bas , celui des bétes fauves!…si la france etait de nouveau envahie, cela changerait-il? …, je ne le crois pas! ….et sur les routes la police arrete les gens comme des chiens dressés, elle fait ce que les autres font,c’est ce qu’on appelle un scandale! elle est incapable de voir ce qui est dangereux et ne l’est pas,ni reperer les 2% de chauffards sous dépendances chimiques;;une bonne partie de la violence vient des instances , comment ne pas voir qu’elle s’étend partout! Que cette police change son coeur et tout ira mieux, une douceur en entraine une autre tout comme la violence
En tant que réfugiés étrangers venant principalement du comté de Bade en Allemagne mon grand-père ainsi que ma mère (âgée de 19 ans) en 40 furent internés ; ma mère notamment dans le camp de Gurs. Je précise au passage qu’ils n’internaient que les personnes de plus de 15 ans. C’est pourquoi ma grand-mère qui était Française et mes deux oncles nés en 1925 et en 1931 ne furent pas internés.
Juste quand même de remettre les choses à leur place : en juillet 1942 Paris n’était pas sous l’autorité de Vichy mais faisait partie de la zone occupée : le chef de la Police était donc de fait le général SS Karl Oberg . Désobéïr signifiait la déportation ou être fusillé. Rappelons qu’il y avait un ambassadeur de France …à Paris ! Enfin si la légitimité de la France était la France Libre à Londres et vichy un « Etat de fait » la France n’est pas responsable de ses crimes : elle l’est si Vichy est un gouvernement légitime. Si Vichy est légitime de Gaulle ne l’est pas ! Dangereux comme vision de l’Histoire ! Quant au parti communiste la police française n’a fait que poursuivre son travail : le parti communiste a été interdit non par Vichy mais par le gouvernement de la III ème République en septembre 1939 car Staline était allié à Hitler . Avant le déclechement de l’invasion de l’URSS par les nazis des militants communistes arrêtés par la police française ont été LIBERES sur intervention allemande en vertu du pacte germanosoviétique ! On parle là d’avant juin 1941 . Donc l’Histoire est compliquée .
Et si de tels faits se produisaient aujourd’hui, comment se comporteraient les policiers ?
Arg! Oups ! Ventredieu !
J’ai écrit » j’ai écris » .
Quelle infamie réclame donc son dû ?
J’ai écris « Michel Levy » en lieu et place d' »Alain Michel » …….
Kerfank,
Vous citez le livre de Simon Epstein : grand bien vous fasse , car ce livre me semble en effet salutaire .
Ceci étant dit, vous affirmez de façon péremptoire, et sans plus de commentaire, que « Pétain était le gouvernement légal de la France pendant l’Occupation » . C’est un peu court . Sans vous opposer, à ce point de mon commentaire, une distinction légalité/légitimité , je crois me souvenir qu’on a pu questionner la stricte légalité de sa prise de fonction ( je dois avouer que , personnellement , il me serait profitable de lire quelques ouvrages sur ce moment précis ) . Mais surtout, à limiter votre argumentation sur ce moment du 10 juillet 1940, vous adoptez une réflexion légaliste , théorique , qui fait bon marché des dispositions prises ultérieurement par le Maréchal , qui ,j’espère que vous en conviendrez, étaient assurément contraires à la lettre et à l’esprit de la République . C’est d’ailleurs curieux ,pour quelqu’un qui appelle les politiciens ( lesquels ?) à faire leur mea culpa . Et puis , un certain Adolphe , n’avait-il pas accédé lui même bien légalement au poste de Chancelier ?
Michel Levy a laissé un bref commentaire à cet article . La lecture de son blog est instructive ; je me permets de vous y renvoyer : http://vichyetlashoah.blog.lemonde.fr/
( Où vous y verrez , à votre grande satisfaction tout autant qu’à votre durable consternation, que la méconnaissance de cette période semble n’avoir pas exempté même les plus savants )
Mes salutations républicaines .
En lisant les commentaires,jesuis effaré de constater que 70 ans après cette période de notre histoire, certains qui n’ont sans doute jamais lu un véritable livre traitant du sujet de la collaboration et de l’occupation, ont des certitudes sur l’attitude qu’ils auraient eu à cette époque-là.
Tout d’abord reprenons les faits depuis le début : Les pleins pouvoirs ont été donné à Philippe Pétain, par les sénateurs et les députés élus en 1936, et oui ! ceux du Front Populaire, On atendance a occulter ce fait !
Autre fait qu’on a tendance à oublier, c’est que Pétain avant guerre, était plutôt un républicain de droite, il n’était pas dans la mouvance des extrèmes.
Enfin, troisième point, s’il y a eu des collabos issus de l’extrème droite, il y en avait tout autant qui venaient des partis classiques, rappelons que Pierre LAVAL, ou Marcel DEAT, viennent de la SFIO, Jacques DORIOT est un ancien communiste. Nombre d’intellectuels qui avaient été de gauche avant guerre seront à Vichy. Dans son livre le « paradoxe français », l’histoiren Israëlien Simon EPSTEIN, a étudié les bigraphies de plusieurs personnes connues pour leurs engagements avant-guerre et leurs actes pendant l’occupation, et à sa grande surprise, il a découvert de nombreux défenseurs de Dreyfus dans les arcanes du pouvoir à Vichy, et à contrario beaucoup d’extrémistes de droite, royalistes de l’Action Française, ou membres des ligues patriotes, engagés dans la Résistance ou dans la France Libre, il est d’ailleurs étonnant que ce livre édité en 2008 en France n’ait pas eu un plus grand retentissement !
Je crois qu’en toute humilité il faut retenir trois leçons de tout ceci :
Pétain était le Gouvernement légal de la France pendant l’occupation.
Les Policiers comme les autres français n’ont pû que suivre ce gouvernement, et je pense que si Pétain avait décidé la guerre à outrance contre l’occupant, la guerre totale, il aurait également été suivi.
Et enfin, la dernière conclusion,serait que les politiciens avant de jeter l’anathème sur une corporation lampiste ou une autre, ferait bien de faire leur mea culpa, car en matière de lâcheté, ils n’ont d eleçon à donner à personne !
Puis-je vous suggérer d’interroger vos sources au sujet de Mikinosuke Kawaishi, que l’on peut qualifier de fondateur du judo français et dont les compétences auraient été utilisées par des services préfectoraux aux dires – peut-être mal informés ou mal intentionnés – de certains .
@ Ray
Vous êtes dans l’anachronisme, quand vous répondez au commentaire de » Tête de lard « . Lorsque l’on connait le suite et fin de l’histoire, il est aisé de juger du comportement des acteurs au moment des faits.
Par ailleurs si vous aviez été inspecteur de police, gardien de la paix ou gendarme en 1942, êtes vous certain qu’alors vous seriez entré en opposition frontale aux ordres reçus de votre hiérarchie ?
@ Titre de noblesse
J’adhère totalement à votre réponse faite à Ray
@ commissaire Moréas
Au sujet de Gurs vous reprenez ( certainement de bonne foi ), une description qui doit bien plus à l’imagination et militantisme » d’historiens » communistes, qu’à un honnête travail sur ce sujet.
@ trekker (comme les boers sud-africains ?) : « Vous êtes dans l’anachronisme, quand vous répondez au commentaire de » Tête de lard « . Lorsque l’on connait le suite et fin de l’histoire, il est aisé de juger du comportement des acteurs au moment des faits »
Aucun anachronisme, puisque beaucoup ont fait un autre choix que le votre!
Ils ne connaissaient pourtant pas non plus la fin de l’histoire… mais peut-être qu’ils s’en doutaient… peut-être qu’ils ne se refusaient pas à voir l’évidence, comme l’ont malheureusement fait certains dont vous vous dites proche : quand on réunit plusieurs milliers de personnes dans un stade en vue de déportation, ce n’est pas pour partir en pic-nic!
« si vous aviez été inspecteur de police, gardien de la paix ou gendarme en 1942, êtes vous certain qu’alors vous seriez entré en opposition frontale aux ordres reçus de votre hiérarchie ? »
Ce qui me semble certain, c’est le comportement que vous auriez eu.
Beaucoup y ont d’ailleurs pris un certain plaisir et je pense que vous en auriez pris aussi beaucoup.
Vos propos et vos tentatives pour excuser l’inexcusable sont immondes.
« Beaucoup y ont d’ailleurs pris un certain plaisir et je pense que vous en auriez pris aussi beaucoup. »
Pouvez vous me donner le lien de votre fabricant de boules de cristal et autre matériel télépathique?
« quand on réunit plusieurs milliers de personnes dans un stade en vue de déportation, ce n’est pas pour partir en pic-nic! »
La pratique des camps de concentration , selon wikipedia, date de l’invention … u fil de fer barbelé; les policiers, gendarmes et garde mobiles français l’avaient déjà employée pour les réfugiés republicains espagnols, les civils allemands et autrichiens -dont beaucoup anti nazis, mais avce un risque d’espionnage- avant la défaite de 1940.
Ils ne pouvaient pas savoir que le regroupement des juifs (et des tsiganes, ce qu’on oublie un peu facilement : quitte à être une bonne âme et donner des leçons aux morts et aux centenaires, allez voir donc http://www.reocities.com/~patrin/pariah-ch9.htm ou
http://hmd.org.uk/resources/podcasts/victims-of-nazi-persecution-roma-and-sinti-donald-kenrick) était à des fins d’extermination.
Sinon, ils auraient été plus compétents que les meilleurs espions anglais et américains….
A noter que les pratiques antitsiganes ont continué bien après la guerre :les tsiganes français, attendant d’être transférés vers l’Est pour saponification, sont sortis de camps deux ans après la libération -et n’ont jamais été indemnisés; la Suède a arrêté de stériliser les tsiganes dans les années 70 et a indemnisé , la Tchecoslovaquie (au moins, sa pire moitié) a continué de stériliser très récemment, sans qu’on sache si c’est l’initiative de quelques médecins -jamais condamnés, sauf par la CEDH-, en Roumanie, c’est arrivé aussi vers 2004. Les policiers n’y sont pour rien (ou ne sont pas pires que le reste de la population-)
« On ne savait pas »
Bien sûr,
elle est bien bonne, celle là.
à se demander même pourquoi donc qu’ils se cachaient quand ils pouvaient, tiens donc, les juifs, les communistes et les tziganes…
Même si on pourrait ADMettre qu’ils « ne savaient pas » ou préféraient ne pas savoir, ils se doutaient bien que déloger des gens, des familles entières, les séparer ET LES DéPORTER / ça N4EST PAS UN ACTE légitime!
Pourquoi chercher des excuses à de tels actes de barbarie, de lâcheté et de honte ?
Donc, les policiers français de base -qui sont maintenant nonagénaires au bas mot- étaient plus compétents que les services de renseignement alliés?
Et l’uniforme étant comme une tunique de Nessus, les policiers français actuels ont hérité (au même tiotre que les boches sont nos ennemis héréditaires) des crimes de leurs prédécesseurs?
Si vous voulez défendre des causes un peu plus actuelles, la censure du Monde a mangé un de mes liens
http://www.translationromani.net/fr/romani/traduire-lhistoire/briserlesilencesurlapersecutionetlegenocide
liant à des tas de sites décrivant l’extermination des Tsiganes -qui continue discrètement -et le rôle des interprètes (ce n’est pas parce qu’ils sont témoins et éxecuteurs de décisions (traduire une décision d’évacuer un bidonville) qu’ils sont des barbares, des lâches et des honteux).
Gardons nos têtes sur nos épaules.
« Donc, les policiers français de base -qui sont maintenant nonagénaires au bas mot- étaient plus compétents que les services de renseignement alliés? »
Quel rapport ??
« les policiers français actuels ont hérité (au même tiotre que les boches sont nos ennemis héréditaires) des crimes de leurs prédécesseurs? »
Ceux qui refusent d’admettre qu’un tel comportement n’est PAS légitime et qu’ils doivent obéir aux ordres, même lorsqu’ils déportent des gens et les enferme dans des stades par milliers sont, de fait, les héritiers de leurs prédécesseurs : oui.
Mais ceux qui acceptent de regarder l’Histoire sans chercher d’excuse bidon : non.
Les allemands ont reconnu les crimes nazi, justement.
« Si vous voulez défendre des causes un peu plus actuelles, la censure du Monde a mangé un de mes liens »
Mais ces deux causes sont directement liés, cher monsieur. Elle ne sont même qu’une seume cause en réalité : la cause des droits de l’homme Oui, il est important de connaitre l’histoire, et c’est justement cette histoire qui se répète, des actes que vous dénoncez là mais pour laquelle vous trouvez des excuses il y a 70 ans.
Cher monsieur, si vous liez les causes des crimes d’il y a soixante dix ans avec une extermination sournoise qui perdure -ce qui est une perte de taon-, je vous conseille d’aller planter des pieux dans toutes les tombes de tous les collaborationnistes de 1942 : vous allez déforester, et pendant ce temps, les droits des hommes encore vivants attendront et seront couverts généreusement de ridicule…
« si vous liez les causes des crimes d’il y a soixante dix ans avec une extermination sournoise qui perdure »
Bien évidemment.
Les événements d’hier influe sur le déroulement d’aujourd’hui, c’est un fait.
Ça ne vous parait pas lié ??
Les comportements d’hier (ou avant hier) vous paraissent n’avoir aucun rapport avec des comportements d’aujourd’hui ?
faites un tout petit peu de psychologie et de sociologie…
@Ray : Je vous mets ici (le plus pratique pour moi) un lien par rapport à votre question qui revient sans cesse à propos de l’opinion de la police sur la pénalisation du cannabis. En espérant clore ce débat ici :
http://www.nicematin.com/cote-dazur/le-cannabis-tolere-sur-la-cote-dazur.920636.html
@ deraille:
Merci, c’est bien aimable.
Dommage que ce soit posté ici. En quoi était-ce plus pratique ?
« Eric Bedos, le nouveau procureur de la République de Nice ne tient pas à évoquer le sujet »
Dommage. Il ne porte pas bien son nom, du coup, le proc! 😉
« En espérant clore ce débat ici »
Encore dommage : un débat clos n’est pas un débat très ouvert…
Un débat de société peut (doit?) être toujours alimenté et relancé.
En gros, l’article (dont vous dites qu’il représente une opinion policière) dit que la dépénalisation de la consommation est quasi un fait mais qu’on ne peut pas l’officialiser parce qu’on serait obligé de légaliser et que ça, c’est « impensable ».
Bien qu’un peu trop « polissé », ça me parait assez proche de la réalité. Mais il est bien dommage que cette légalisation reste considérée comme « impensable » en France, alors que la prohibition des drogues continue de provoquer des morts par dizaines de milliers chaque année dans le monde.
la fouragère de la légion d’honneur attribuée à la police parisienne pour s’être soulevée les derniers jours de l’occupation fut uune honte, un injustice. la police collabora jusqu’au jour où elle comprit qu’il fallait devenir resistant et durant toute cette période elle arrêta les juifs, les restistants, les patriotes, les francs maçons, elle fut décorée au lieu d’être jugée comme traite à la nation.
Sur les policiers qui sont entrés en résistance les derniers jours, un certain nombre sont morts les armes à la main.
On peut regretter que ce soit venu aussi tard, ainsi que les actions qui ont précédés auparavant, mais pas insulter le mouvement de résistance final, les policiers qui y ont pris part ont fait preuve d’un véritable courage.
Ce sont des policiers français ou des gendarmes réquisitionnés par le Régime de VICHY,sous les ordres de BOUSQUET,fidèle serviteur des Allemands .
Les coupables : PETAIN,LAVAL,et aussi les MITTERAND père et fils très proches de PETAIN.
Un grand merci aux Américains qui nous ont laissés des archives consultables à WASHINGTON,grace à leur ambassadeur.
D’où les livres de PAXTON et d’autres
—- Les Juifs étaient devenus des Apatrides,depuis les mesures de PETAIN en date du 4-10-1940-
On aurait aimé un discours politique un peu plus musclé pour une vraie commémoration !
Merci M. Moréas pour votre passion et la clarté de votre réflexion. Il est dommage qu’Henri Guaino ne fréquente pas plus votre blog, cela lui aurait évité de dire (et d’écrire pour d’autres) bien des sottises. Il est dommage également de voir certains Français incapables d’appréhender la responsabilité de leurs compatriotes dans l’extermination des juifs d’Europe. Oui, c’est vrai, « c’était d’autres temps », « on ne sait pas comment nous nous serions comportés », etc, etc. Mais nier que la majorité du pays fut pétainiste revient à nier le mouvement des marées.
Comme l’a fort bien dit un autre commentateur: « comprendre, ce n’est pas excuser ».
Et certains comportements sont inexcusables.
Et qu’on ne vienne pas nous rebattre les oreilles avec des arguments éculés du genre « à leur place nous aurions fait pareil ».
C’est justement en répétant ce genre de slogan que l’on se prépare à accepter toutes les lâchetés et à excuser toutes les ignominies à venir.
Je comprends les collaborateurs, mais cela ne m’empêche pas de les haïr viscéralement. Ils ont sali tout un pays et cette tache ne pourra jamais être effacée… comme bien d’autres, malheureusement.
Et voir aujourd’hui Henri Guaino, Rachida Dati et le cacochyme Chevènement ergoter sur les déclarations du président concernant la culpabilité de la France me laisse un arrière-goût amer.
Ah, si seulement il existait une gomme qui permette d’effacer les fautes passées!
Mais nous ne sommes pas des saints, alors essayons au moins de nous comporter en hommes.
@Armand l’histoire de cette personne « arrêtée au cours d’une manifestation pour la paix en Algérie, qui fût interrogée par un policier qui l’avait torturée en 1943 » a-t-elle été racontée ?
Hum, il semble que ma réponse ait été retirée. Peu importe la raison, qui est peut-être bonne et certainement très mauvaise (mauvais plaisants, admettez les traits d’humour que vous ne comprenez pas) seul importe ceci : Jean-Marc, avez-vous eu le temps de la lire ?
« avez-vous eu le temps de la lire ? »
Moi pas. Et cela m’aurait intéressé.
Pourriez vous la reformuler ?
Merci.
Quand De Gaulle etait entre a Paris en 1944 on a essaye de l’assassiner. Il ya eu des « resistants » petainistes qui tiraient du haut des batiments sur Champs Elysees. Pour unifier la France autour de lui il a adopte des collaborationistes dans son gouvernement. A l’epoque la France etait en danger de devenir communiste. De plus n’oublions pas que Mitterand etait part de l’administration francaise de Vichy!!!
Sur la participation des policiers parisiens et notamment ceux de la PJ (le 36 !) à la répression antisémite, cf le livre de Berlière Policiers français sous l’occupation (Perrin 2002?, réédition Tempus, 2010?)
Pour des témoignages de policiers sur l’occupation et notamment la répression raciale (on y voit J. Beugin) cf les documentaires TV d’Arnaud Gobin et Berlière (La police des années noires) et le 3e « épisode » de l’Histoire de la Police française (réalisation M. Kaptur et E. Pitard, trouvable en DVD)
Sur le rôle des BS de la DRG de la PP dans la traque anticommuniste cf Le Sang des communistes et Liquider les Traîtres de Berlière et Liaigre (Robert Laffond)…
Le livre cité par Moréas s’en inspire apparemment beaucoup…
Il est temps plus que temps que certains français arrête d’être hypocrites et reconnaissent simplement que notre histoire n’est pas aussi jolie que ça, qu’il y a eu et encore des atrocités et que notre histoire les reconnaisse. Nous ne sommes pas parfaits, il suffit juste de raconter la vérité, s’il a y eu de bons français et il y en a eu mais ils font souvent partie de la petite histoire, il y a eu beaucoup beaucoup de collabos. Sous de Gaulle ne pas oublier que le préfet de Paris n’était autre que Papon qui a sévi, plus que sévi contre les Juifs… On oublie trop facilement… Pourquoi De Gaulle et Mitterrand ne voulaient pas en parler??? Réfléchissez…
L’épuration n’a été faite qu’à moitié !
Car il fallait mettre un terme à cette opération qui mettrait une bonne moitié de français au cachot, pour de longues années. Notamment au niveau des grands corps de l’Etat, cette purge décimerait une bonne partie de la haute administration, car un haut-fonctionnaire ne se forme pas en 6 mois. Or, il était vital pour le pays, d’avoir des cadres opérationnels dans une France en plein marasme.
Un cadre opérationnel comme Papon était dispensable à la République.
Quand on nomme quelqu’un, il se demande pourquoi il a été choisi. Le plus souvent, il comprend – justement – que c’est pour perpétuer ses méthodes passées.
J’ai toujours été étonné du peu de témoignages policiers
recueillis dans des émissions de télévision, par rapport aux survivants. Quand on considère la masse de gardiens de la paix, d’inspecteurs, de gardes-mobiles en fonction, il doit bien y avoir quelques survivants à pouvoir témoigner, même à visage flouté !!
Certains anonymes ont prévenu et permis à des victimes de se cacher. Georges Charpak parle du père policier d’un camarade de classe, Demarque (je transcris ce que j’ai entendu à la télévision), grâce auquel il a été prévenu.
Je me souviens aussi du témoignage, entendu à la radio, d’un médecin juif, caché dans le jardin de la maison d’Izieu le jour de la rafle et dont le regard a croisé celui du soldat allemand qui devait le rechercher et qui ne l’a pas « vu ».
Comment reprocher à un fonctionnaire, a fortiori policier, de ne « pas avoir appris à désobéir » ? Un fonctionnaire obéit à l’état, point final. Sinon, c’est un mercenaire, ce qui est très différent !
Obéir. Oui. Encore faut-il que l’ordre soit légitime!
A l’époque, les autorités alliées ne savaient rien de la politique d’extermination nazie (elle a été signalée aux Alliés en août 42 (source wikipedia+shoah) , sans qu’ils n’y croient. A fortiori, un français, soumis à la censure et à l’occupation.
Les camps de concentration étaient utilisés en France depuis la fin de la guerre d’Espagne, puis pour les Allemands (réfugiés ou pas, il y avait un risque de « cinquième colomne ») après 1939.
Donc, quelqu’un qui était habitué à obéir aux ordres n’avait pas accès à l’information concernant la légitimité ou pas d’un ordre.
« quelqu’un qui était habitué à obéir aux ordres n’avait pas accès à l’information concernant la légitimité ou pas d’un ordre »
Réunir des milliers de personne d’une même communauté dans un stade pour déportation, vous prétendez que que ça peut paraitre un ordre légitime??
@Tête de lard : trouver de fausses excuses à vos prédécesseurs ne vous grandi pas, bien au contraire.
Et cela montre bien le travail immense qu’il reste à faire en matière de formation, d’éducation, de tolérance et de culture dans la société en générale et dans la police nationale en particulier!
M. Moreas : à quand un article sur le quai des orfèvres pendant la guerre d’Algérie ?
« trouver de fausses excuses à **vos** prédécesseurs »
Si vous faites l’hypothèse implicite que je suis policier, soyez assuré que vous vous trompez… lourdement.
« Réunir des milliers de personne d’une même communauté dans un stade **pour déportation**, vous prétendez que que ça peut paraitre un ordre légitime?? »
Pour les forces de l’ordre, tout ordre venant de leur hiérarchie est légitime….
D’abord, personne ne savait la destination des milliers de personnes parmi les policiers français (il y a eu, lors de rafles de gitans -plus tard- des gendarmes qui ont conseillé à des enfants de s’enfuir -je n’ai plus le lien IT en tête mais l’existence de (projets de ) camps d’extermination était inconnue en 1942, même des alliés au plus haut niveau -ils n’accordaient pas d’importance aux rapports de résistants sur ce sujet-
Ensuite, la pratique de mettre les gens un peu suspects en camp était courante pendant la seconde guerre mondiale (Erich Maria Remarque, allemand réfugié en Suise et aux USA, l’évoque dans Arc de Triomphe à Paris en 1939; les Américains ont fait la même chose après Pearl Harbour sur les japonais: il n’y avait aucune volonté d’extermination).
Enfin, l’antisémitisme était très grand en France avant guerre, et dans tous les partis, si mes souvenirs sont exacts -d’après mes grands parents- (pour s’en faire une idée , il suffit de lire ce qui se dit parfois actuellement sur les Roms/gitans et de substituer à Rom/gitan le mot youtre: des fois, on arrive à des choses dignes de Céline dans Les beaux draps). Les policiers n’ont été, au pire, « que » le révélateur de l’opinion profonde d’une majorité….
il y a toujours une petite partie de la population qui dit non, fonctionnaire ou pas, heureusement pour nous tous
« il y a toujours une petite partie de la population qui dit non, heureusement »
=> La petite partie fait bonne impression dans les livres d’histoire plus tard.
La grosse majorité suffit à commettre le crime sur le moment.
« personne ne savait la destination des milliers de personnes »
Mais on savait qu’il y avait une destination. Et on se doutait bien qu’elle était définitive. D’ailleurs certains fonctionnaires ont eu le reflexe de prévenir des familles.
On savait qu’on déportait de force des gens, qu’on les délogeait de leurs habitations légitimes, qu’on séparait des familles.
« vos prdédecesseurs »
« Si vous faites l’hypothèse implicite que je suis policier, soyez assuré que vous vous trompez… »
Non : vos prédécesseurs en lâcheté et en philosophie de collaboration avec les forces d’autorité.
« Pour les forces de l’ordre, tout ordre venant de leur hiérarchie est légitime »
Non !
C’est faux et totalement faux!
Les forces de l’ordre, comme touts les êtres humains majeurs, gardent leur libre-arbitre. Si un agent reçoit l’ordre d’abattre arbitrairement (ou de déporter) une personne innocente : il se doit de ne pas obéir. Et si il obéit, il prend ses propres responsabilités et devra en répondre devant un tribunal.
Et heureusement !
Bref ; vous continuez de chercher des excuses à vos prédécesseurs qu ont arrêté et fait déporter des milliers de juifs.
On se demande quel est le but…
Et on se dit que la société française a encore beaucoup de travail pour apprendre à accepter son passé, son présent et son avenir.
Il reste que les policiers français ont agit dans un sens qui était partagé par la majorité de la population française où l’anti-sémitisme était très majoritaire. C’est d’ailleurs le coeur du problème, le régime de Pétain, anti-sémite, a volontairement collaboré avec les nazi sur le sujet. Ce que Pétain souhaitait sauvegarder de la France, ce n’était certainement pas les juifs.
Comme vous avez l’air de bien aimer les commémorations, et de refourguer à une catégorie socio-professionnelle un héritage dont elle se passerait en toute logique, je vais vous en donner une autre, plus d’actualité (imputer aux policiers actuels la responsabilité de rafles il y a 70 ans est digne des Monty Pythons).
Tout d’abord, J. Chirac a obtenu le prix IgNobel de la paix, pour avoir fait coîncider le début des essais nucléaires le 8 aôut 1944 avec l’anniversaire d’Hiroshima -mais, modeste, il ne s’en est jamais vanté-
Plus récemment, les Français auront ils un autre prix IgNobel: en effet, les Tsiganes commémorent la ZigeunerNacht http://thepoormouth.blogspot.fr/2009/08/o-porrajmos-zigeunernacht-destruction.html les 2/3 aout (ça a prix quelques temps de gazer 5000 personne à Birkenau en 1944) ;
on ne peut que saluer le bon goût des collaborateurs -quelle ambiguité qui fait bien rire les Anglosaxons- de Madame Aubry, planifiant le démantèlement (comme on dit en politiquement correct) de camps de Roms.http://www.lefigaro.fr/politique/2012/08/19/01002-20120819ARTFIG00168-roms-la-mairie-de-lille-associee-au-demantelement.php
@Morceau de savon :
« imputer aux policiers actuels la responsabilité de rafles il y a 70 ans »
Apparemment tu ne sais pas lire, ou bien tu as une fâcheuse tendance à réinterpréter les arguments de tes contradicteurs à la sauce qui te plait.
C’est dommage, du coup, ton post ne vaut plus rien du tout…
Et j’aurais bien aimé casser du sucre en chœur avec toi sur le dos d’Aubry, Hollande ou tout autre socialiste au pouvoir, mais comme ça ne vaudrait plus rien non plus, du coup, je m’abstiens…
Et juste pour le fun, relis ta phrase : « J. Chirac a obtenu le prix IgNobel de la paix, pour avoir fait coîncider le début des essais nucléaires le 8 aôut 1944 avec l’anniversaire d’Hiroshima »
en 44 il était né, mais il était encore tout p’tit, le Jacquos… 😉
Et t’as vu, y a aussi des gros batards qui ont fait coïncider la Libération de la France avec les massacres de Sétif!
Quel mauvais gout, quand même!
🙁
Effectivement, wikipedia indique 1995, date où Chirac a repris les essais nucléaires dans le Pacifique… et a gagné son prix Ignobel de la Paix (en 1944, la France n’avait pas de bombes à tomiques)…
Mais pendant que vous tentez de plus en plus laborieusement de rendre les policiers actuels responsables de tous les maux passés, présents et avenirs , peut être que la France (ou des politiciens tels qu »Aubry) se positionne(nt) pour un nouveau prix Ignobel (une fois tous les 16 ans, ça fait du bien) .
@Tête de lard :
« vous tentez de plus en plus laborieusement de rendre les policiers actuels responsables de tous les maux passés, présents et avenirs »
??
Je ne vois pas auxquels de mes propos tu te réfères pour délirer de la sorte, mais tu sauras surement m’indiquer précisément…
Tu as très bien choisi ton pseudo en tout cas, il te va comme un gant !
Y pas plus tête de lard qu’un type à qui ont dit rouge et qui refuse d’entendre autre chose que bleu…
Quand vous ergotez sur une faute de frappe portant sur des chiffres (et facile à rectifier), vous aurez l’air moins (h)onteusement niouze si vous passez un texte au correcteur grammatical , comme le pense un type à qui ONT dit rouge et qui en voit de toutes les couleurs
Sachez, avant de me traiter de noms d’oiseau, que je ne suis ni votre propriété, ni policier « mon poulet. »
Félicitations par ailleurs, vous savez copié-coller des smileys (preuve qu’à force d’entraînement, on peut aboutir à quelque chose).
« je ne suis ni votre propriété »
ça reste à démontrer…
au bout d’un moment, tant d’amour assidu, ça fait de nous deux qu’on appartient l’un à l’autre, comme dans les vrais mariages, nan ?
A quand un article sur le quai des orfèvres pendant la guerre d’Algérie ?
Mais quand un chercheur se sera collé aux recherches et le secret levé sur les archives. En gros, pas avant 2037 au bas mot !
J’aimerais bien en France une commission chargée de parcourir tous les documents administratifs pour déclassifier ce qui est possible.
Un exemple : j’ai utilisé en 1991 Ariane 4 sur l’Ensemble de Lancement d’Ariane N°3. Les deux ont disparu depuis, mais quand j’en parle, les complices des barbouzes continuent de détourner la conversation et de me dire des choses comme « il ne faut pas avoir trop de mémoire ».
Même chose au sujet des TFT que j’avais développés pour les écrans plats LCD en 1985, qui n’ont pas été produits en France, et se trouvent maintenant dans tous les écrans : ils sont encore « omerta ».
Bill Clinton avait créé le mécanisme idoine aux US – mais en France, il faudra lutter contre la DCRI, pour qui ces secrets bidons à « protéger » sont un prétexte pour justifier son activité.
Quand on sait combien de crimes le contre-espionnage commet systématiquement au prétexte de protéger le secret-Défense, ce serait utile.
Se remettre dans le contexte, comprendre l’époque, tel est le travail de l’Historien. Le livre de Clovis Bienvenu est une bible, un véritable Malet et Isaac du 36.
J’ai le souvenir de cette phrase terrifiante de Jacques Delarue, policier en 1940 et écrivain « On ne nous avait pas appris à désobéir ». On ne peut comprendre cette sentence qu’en se plongeant dans l’histoire de l’avant guerre, celle des affaires Stavisky, Prince etc…
Ma mère, née en 1930 était au lycée Victor Hugo, à côté de la place des Vosges, nombre de ses camarades étaient juives. Nous avons souvent évoqué cette période qu’elle a vécu, et la principale distorsion entre les discours officiels et le vécu d’une ado à l’époque est qu’avant la rafle du vel d’hiv plusieurs familles ont pu s’enfuir, prévenue souvent par les « hirondelles », les ilotiers, de leur quartier. Je me souviens avoir lu, malheureusement je ne sais plus où, qu’à l’époque, les Allemands avaient copieusement « engueulé » les français car ils espéraient plus de prisonniers.
@Moreas. Je suis étonné de votre ignorance de l’historiographie sur cette période. Maurice Rajsfus, entre autres, a inlassablement exploré les crimes de la police française, leurs implications et leurs suites (de la guerre d’Algérie à nos jours). Le lire, le relire est indispensable : c’est un Juste.
@lnk. Vous avez évidemment raison : les sensibilités ont changé. Cela dit, je connais au moins deux personnes, résitantes et juives, dont la naturalisation a été bloquée juste après la Libération au motif qu’elles militaient au parti communiste, y ayant adhéré pendant l’Occupation. (J’en connais une troisième, arrêtée au cours d’une manifestation pour la paix en Algérie, qui fût interrogée par un policier qui l’avait torturée en 1943 !).
@clairehélène. On ne peut pas savoir si on aurait été un salaud, c’est évident. Ou un lâche, ou un indifférent. Mais comprendre n’est pas une raison pour pardonner ni même pour excuser. Qui s’inquiète aujourd’hui des expulsions d’étrangers vers les pays où l’on torture, qui s’inquiète des prisons pour enfants, qui s’insurge contre les mutilations à coup de flash-ball, les morts dans les commissariats, qui proteste contre… (La liste est longue, remplissez-là vous même). Ah oui, Moréas le fait, et rien que pour ça : merci.
@Moeras. Merci pour votre blog qui fait sourire, crier, gémir, gueuler… Qui toujours nous apprend et qui nous fait réfléchir et renverse les certitudes et les acquis. Merci, infiniment merci.
Je ne comprends pas votre morale envers ce qui a été. Cet homme et d’autres gendarmes d’Annecy protégeaient les enfants d’Epagny (dont ma mère et ses frères), que ma grand-mère leur envoyait quand elle apprenait que la milice ou la résistance faisait une descente armée. Ce fut cet homme est une tragédie pour ces enfants là, tragédie héritée, en partie honteuse, terriblement douloureuse, quand bien même eurent-ils la chance que l’ex femme de cet homme et ma grand-mère furent intelligentes et cultivées et, même si proches, capables de jugements graves.
Et en français?
Il est temps que la France comme tous les autres pays ayant, orchestré, organisé ou collaboré pour infliger des traitement inhumain à des populations innocentes et désarmées, de reconnaitre et de s’excuser et d’arrêter de manipuler l’histoire.
Je parle Shoah, en passant par la traite des nègres et la colonisation.
Et qu’on arrête de nous emmerder avec les émissions de Stéphane Berne à deux balles …
Triste à dire, mais même et surtout pendant les périodes noires, on a besoin de nourrir sa famille. Alors, on reste au milieu des vagues, passif, en attendant des jours meilleurs. Est-on sur qu’on aurait fait mieux?
la vérité du rôle de la France dans la rafle du Vel d’hiv est plus complexe que ce que vous semblez dire
Voir l’article dans mon blog :
http://vichyetlashoah.blog.lemonde.fr/2012/07/14/le-gouvernement-de-vichy-et-la-rafle-du-vel-dhiv/
Le rôle de la France est sans doute plus complexe, mais votre tentative de réhabiliter le gouvernement de Vichy est, elle, lumineuse.
Je ne crois pas que policiers et gendarmes aient toujours obéi aux ordres, mais bien peu d’entre eux eurent la capacité ou l’audace (je ne sais pas) de créer de l’initiative résistante dans l’exercice même de leur fonction (être « agent double ») mais certains ont quitté leur métier. Pensées à lire ce texte pour deux « Paul » :
– Le premier est mon grand oncle maternel, gendarme comme l’était son frère aîné, René, mon grand père décédé accidentellement en 34, gendarmes grâce à leur « mérite » aux « enfants de troupe » dans les années 20 (on peut rêver mieux, mais sinon, c’était l’usine, et le travail des enfants avait beau avoir été reglementé dans la suite des lois Ferry, ça embauchait parfois dés 11 ans ou moins). Il fut tout à la fois résistant et gendarme à Annecy, et il a trahi (paraît-il avec une espionne allemande qui l’aurait séduit). Il fut tué par la résistance en 42. Sa femme dont il était en instance de divorce, informatrice de la résistance, savait que le meurtre était préparé.
– Le second, Paul, était un enfant juif allemand, déporté à Gurs avec sa famille. Lui et son frère furent sauvés par l’OSE. Il était traducteur à l’INSEP, quand je l’ai rencontré en 1993 ou 94, et photographe. C’est grâce à lui que j’ai appris l’existence de ces camps de la honte (titre du livre d’Anne Grynberg).
L’effroyable aujourd’hui, en France, quand les relents d’antisémitisme reviennent, c’est que la durée et l’intensité de ces survies dans des trajectoires aussi radicalement différentes que l’étaient celle de ma mère ou de Paul (du même âge à peu près), semblent n’avoir servi à rien.
Merci de ce texte en ce jour.
Claire-hélène,
Ce Paul auquel vous faites allusion est toujours vivant!
http://www.sudouest.fr/2012/06/16/un-enfant-juif-allemand-en-1940-au-camp-de-gurs-744652-4164.php
l’an dernier, il a publié un livre de souvenirs.
Bien à vous
Il y a aussi le livre très intéressant de Jean-Marc Berlière (historien, professeurs à l’université de Bourgogne), Policiers sous l’Occupation, qui étudie ce sujet principalement à partir des dossiers de l’épuration. Où l’on voit qu’à la Libération on a traité beaucoup plus sévèrement les policiers qui avaient participé à la chasse aux résistants, notamment aux communistes, que ceux qui avaient trempé dans la déportation des Juifs. La vision de l’époque n’était pas du tout la même que maintenant, elle a changé dans les années 1970-80.
Georges Moréas nous dit : « Si les policiers d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec ce fragment de notre histoire (ils n’étaient même pas nés) ». Je prétends, q-au contraire, que la police d’aujourd’hui est aussi peu républicaine que celle des années 40. Les leçons de l’histoire n’ont pas été tirées. Il y a eu les ratonnades sous Papon. Et aujourd’hui encore, je ne suis pas convaincu que dans des circonstances troubles la plupart des policiers désobéiraient à des ordres illégaux. C’est ma conviction, et je la partage.