Le démantèlement d’un réseau de blanchiment, dans lequel une élue parisienne vient de se faire poisser, nous fait découvrir un pan de la criminalité peu concerné par les zones de sécurité prioritaires. Ici, pas de Kalachnikov, mais des gens qui se la pètent et qui ont pignon sur rue. On disait autrefois, pas de voleur sans receleur, eh bien, aujourd’hui, on peut dire que tout malfrat qui se respecte doit avoir sa petite blanchisserie. Car le bon argent, sonnant et trébuchant, disparaît peu ou prou de nos porte-monnaie, pour devenir scriptural. Donc « traçable ».
Dans les faits, on peut découper le blanchiment en trois phases :
1/ Le placement, qui consiste à transformer les billets de banque en monnaie électronique ou en d’autres biens, comme des biens immobiliers ou des œuvres d’art.
2/ L’empilage, qui vise à brouiller les pistes en fragmentant cette première activité, et à créer suffisamment d’écrans pour qu’il soit impossible de remonter à la source.
3/ L’intégration, autrement dit l’injection des produits frauduleux (qui ont désormais l’apparence de la légitimité), dans l’économie traditionnelle.
Dans le démantèlement du réseau franco-suisse, les blanchisseurs jouaient sur la crainte du fisc. Crainte que certains banquiers malhonnêtes savent exploiter au mieux de leurs intérêts. Moyennant une honnête commission, ils suggéraient aux détenteurs de comptes en Suisse de leur procurer des liquidités. Puis, moyennant une nouvelle honnête commission, ils proposaient à des intermédiaires douteux de transformer leurs liquidités en lignes de crédit. Florence Lamblin s’en explique ainsi dans Le Parisien : « Avoir un compte en Suisse me paraissait risqué et me mettait mal à l’aise » Mais en même temps, elle craignait de le déclarer au fisc et ne se sentait probablement pas de passer la frontière avec une valise de billets. Un certain Berty prend les choses en main. Le scénario est simple : la dame doit d’abord virer l’intégralité de ses avoirs en Suisse sur un autre compte, également en Suisse. Ensuite, un inconnu lui apportera l’argent liquide à domicile. « Je savais juste que je serais ensuite contactée sur mon portable par un certain Marc pour récupérer les fonds moyennant une commission de 4 % », explique-t-elle. C’est l’étape 1 du processus.
Dans les cités, l’argent de la drogue est blanchi d’une tout autre manière. Il ne semble pas que les truands de quartier aient suffisamment d’entregent pour fréquenter le monde de la finance. Le blanchiment se fait donc souvent via de petits commerces (qui bidonnent leur CA) – du moins pour l’instant. Car si on laisse faire, ces petits truands pourraient grandir… Ou alors, l’argent sale s’expatrie vers des pays moins regardants.
Il faut dire que la France s’est dotée d’un contrôle très strict de la circulation de la monnaie : interdiction de payer en espèces au-delà de 3 000 €. Mais la criminalité n’est pas à l’origine de cette rigueur. La première loi qui limitait les paiements en espèces a été prise sous le gouvernement de Vichy. Ensuite, la règle a perduré. C’est donc un héritage du passé, sur lequel sans arrêt on remet une couche. Après-guerre, la lutte contre l’inflation (sans résultat, d’ailleurs), ensuite la nécessité d’un contrôle fiscal et douanier. Puis, à partir de 1987, c’est la « sécurité » qui a emporté le morceau. Une loi du 31 déc. 1987 prévoit spécifiquement le délit de blanchiment de l’argent de la drogue. Dix ans plus tard (13 mai 1996), l’infraction s’applique à tous les crimes et à tous les délits.
La suspicion autour de l’argent est désormais ancrée dans notre société. Pourtant, il y a quelques mois, le Conseil d’État a déclaré inapplicable la prohibition des paiements en espèces effectués par les professionnels lorsqu’ils se trouvent à l’étranger. Comme un rappel à la réalité. Caroline Kleiner, qui est maître de conférences à la Sorbonne, nous explique dans le Recueil Dalloz (2012 p. 2289) les enjeux économiques de cette défiance un rien paranoïaque. D’un côté, l’interdiction de régler en espèces pénalise nos entreprises lorsqu’elles font du business dans des pays où la monnaie n’est pas convertible sur le marché des changes. Mais de l’autre, cela favorise fortement les affaires des établissements de crédit qui ont le monopole de la gestion des moyens de paiement électronique. Un CA de plusieurs milliards d’euros. En souriant, on pourrait se dire que ce sont les mêmes qui profitent de l’argent du crime et de l’argent de la lutte contre le crime. Un monde parfait.
Le blanchiment ne concerne pas que l’argent, mais tous les biens qui proviennent d’un crime ou d’un délit. Le simple fait de favoriser la dissimulation de leur origine illégale constitue l’infraction. Mais comme il est souvent impossible de reconstituer le circuit (étape 2 : l’empilage), le législateur parle de « sommes paraissant provenir de l’activité d’organisations criminelles » (loi du 12 juillet 1990). En matière de stups, une loi de 1996 a inscrit dans le code pénal la présomption d’illicéité pour les individus douteux incapables de justifier de leur train de vie et qui sont en relations habituelles avec une ou plusieurs personnes se livrant au trafic (ou à l’usage) de stupéfiants. Un véritable renversement de la preuve, puisqu’il appartient au suspect de prouver qu’il n’est pas coupable. Ce principe a été généralisé en 2006 (321-6 du CP) pour tout crime ou délit.
Parviendra-t-on un jour à juguler le blanchiment de l’argent du crime ? C’est inenvisageable, selon certains, car cela déstabiliserait complètement l’économie mondiale. L’ONUDC (Office des nations Unies contre la drogue et le crime) parle d’un CA de 870 milliards de dollars, soit 1.5 % du PIB de la planète. Pour prendre un exemple, la famille mafieuse Rizzuto, au Québec, gère une fortune de plusieurs milliards de dollars. Peut-être équivalente à celle de Madame Bettencourt. Mais bien en deçà des trois cartels internationaux auxquels Barack Obama a déclaré la guerre. Chaque année, les groupes criminels organisés font des millions de victimes (directes et indirectes). Leur puissance est telle qu’ils peuvent déstabiliser l’économie d’un pays. Tant qu’il y aura une demande, les réseaux criminels profiteront de la vente de biens illégaux, nous dit l’ONUDC. Et la demande n’est pas prête de s’arrêter, car l’évasion fiscale est la clé de voûte du blanchiment. Or son montant est estimé entre 17 000 et 26 000 milliards d’euros pour l’ensemble de la planète. Un véritable trou noir dans l’économie mondiale, peut-on lire dans un article du Monde du 23 juillet 2012. D’autant que ces chiffres ne tiennent pas compte des actifs non-financiers des hyper-riches, comme les œuvres d’art, dont il a été question ces derniers jours. Chez nous, en 2007, la Cour des comptes parlait de 30 à 40 milliards d’évasion fiscale.
Florence Lamblin apparaît minuscule dans ce schéma. Est-elle coupable selon les critères de la loi ? Elle ignorait vraisemblablement que cet argent provenait de trafiquants de drogue, mais pouvait-elle ignorer que c’était de l’argent d’origine illicite ? À la justice de trancher. Mais son cas est emblématique. Par leurs agissements, des gens « honnêtes » participent au blanchiment de l’argent du crime.
Si l’on additionne l’ensemble des commissions versées pour payer les intermédiaires, l’ardoise finale peut atteindre 50 %. Ce sont donc des sommes colossales qui atterrissent dans la poche de ces petits malins en col blanc qui font le trait d’union entre l’argent sale et les banques. Grand naïf, j’aime à penser que ni eux ni ceux qui grugent le fisc ne sont conscients qu’ils sont un rouage d’un mécanisme criminel où chaque billet est tâché de sang.
Précision: la limite de 3000€ aux paiements en liquide est ignorée par pas mal de monde. A commencer par un socialiste francilien amateur de montres.
@ Max : c’est constipant !
heu… consternant !
@Soph’ : non, c’est cent-sûrant, au moins, ce qui me rassure, la censure ayant – historiquement – toujours eu tord.
Donc si je comprends bien, cette pauvre élue ne savait pas qu’elle blanchissait de l’argent en fraudant le fisc, tout ça, c’est de la faute aux super-riches avec leurs oeuvres d’art et aux établissements de crédit qui ne veulent pas qu’on arrête d’utiliser de l’argent liquide?
J’ai bien compris? Suis-je un bon petit socialiste?
Si on apprend demain qu’un « super-riche » élude sa charge fiscale en cachant de l’argent en Suisse, est-ce que vous serez là pour nous dire qu’il est juste une « honnête » personne, Monsieur le « commissaire principal honoraire »?
Quand une élue écolo fraude le fisc, c’est une personne honnête inconsciente de ses méfaits. Quand un vilain riche fraude le fisc, c’est… un vilain riche malhonnête. C’est à vomir 🙂
Vous avez raison tous pourris, les hommes politique confondent servir la France avec se servir soi même, pas un seul ne vous dira la vérité, je n’ai jamais vu un homme politique dénoncer combien il gagner,un salaire scandaleux, des notes de frais déguisé en compensation, un vrai scandale, ils sont dans la peopolisation avec les pompom girls dans les meetings, les hommes politique juste des acteurs dans une grande pièce de théâtre ou tout le monde fait semblan un rôle soit disant t important ou ils n’ont aucun pouvoir décisionnel, c’est à mourir de rire .
Peut-être que M. Moréas a aussi des commentaires sur l’explosion de la production ¨de pavot en Afghanistan -théoriquement sous contrôle de l’OTAN…- ou les turpitudes passées de l’Irangate? Ou même peut-être sur la persistance de la culture massive de chènevis dans le Rif marocain? Pour ne parler que des drogues. Des enjeux certainement plus significatifs, mais politiquement sensibles, que la très marginale participation des « gens honnêtes » au blanchiment de l’argent sale…Et si on retournait la lorgnette? Enfin, M. Moréas affirme que l’évasion fiscale serait la clé de voûte du recyclage de l’argent sale: cela demande à être démontré. Et il faut bien voir de quoi on parle sous le vocable d’évasion fiscale. Parfois, c’est délicteux, et parfois non. (Même si c’est « moralement » critiquable).
Conclusion: il existe dans ce domaine des enjeux infiniment plus importants que l’éventuelle participation de gens honnêtes, en tous cas présumés innocents jusqu’au jugement, à l’insu de leur plein gré, à ces lucratifs grenouillages.
@ Albert C : Psssst Albert, approchez-vous
Tu crois qu’y fume Moréas ? de la Beu ?
Les banques sont les plus gros blanchisseurs de la planète, et ont pris le controle des nations:
http://www.devenir-rentier.info/2012/08/comment-prendre-le-controle-dune-nation-methode-gratuite/
Les politiques n’arrivent au top qu’avec le financement des banquiers, ils savent leur en être reconnaissants
Je relève « juste » :
« car l’évasion fiscale est la clé de voûte du blanchiment »
« des gens « honnêtes » participent au blanchiment »
Voilà.
Et même si le honnête est placé entre parenthèses, c’est tout de même BIEN LA qu’il faut lutter.
Soit, METTRE DES PEINES LOURDES SUR L’EVASION !
Quand il ne reste plus que le dissuasif, autant le mettre en place. Et IDEM pour les politiques…
@ GC : Nan, vous avez raison ; pas tous pourris. Mais les hommes en politique sont comme les trains : on ne remarque que ceux qui dysfonctionnent !
pas mal votre blog.
Le problème, c’est que ceux qui font ou incitent aux lois, sont aussi ceux qui en profitent un max. Remarque ! Y s’raient bien tartes de pas faire des lois à leur avantage… puisque nous, on paie !
Une élue d’Europe Ecologie qui blanchit de l’argent ? de la drogue ????
ça devait être de l’herbe !
Vous n’allez pas vous mettre vous aussi à faire du « tous pourris » ?
J’aime mieux votre interrogation et exclamation finales …
A vous relire
B’jour M. Calmes : pourquoi ? Vous avez des contre-exemples ?
Nan bien sûr pas tous pourris. enfin, tant qu’on n’a pas la preuve du contraire !
Enfin, si c’était de l’herbe, elle aurait pu faire tourner quand même !
Cessons de dire « tous pourris » quand on met en cause une seule personne. Comme les oiseaux se groupent pour échapper au prédateur, le politique pris par la patrouille se réfugie au sein de sa classe politique pour tenter d’échapper à la justice. L’accuser serait ainsi accuser toute sa corporation, céder au « tous pourris ». Non! pas tous pourris, mais tel ou telle pouri(e): oui!
Dans le cas de l’élue écologiste, ce que nous savons du dossier est 1) un aveu de fraude fiscale, 2) un affairisme, légal mais qui fait en peu tache sur la carte de visite, à savoir le commerce d’objets sexuels. Le business des écolos c’est de vendre des gadgets en plastique pseudo-bio? L’affairisme est tout à fait légal et même nécessaire car, sinon, qui achèterait des voitures de luxe ou des bateaux de plaisance? Hein, je vous le demande?
Les soupçons de blanchiment d’argent de la drogue ne sont en revanche pas confirmés mais il y a un soupçon. Les enquêteurs ont mis à jour une curieuse coïncidence, le fait que la tante du présumé chef du réseau, un Marocain, faisait justement le commerce de sex toys. Comme c’est bizarre!
« un affairisme, légal mais qui fait en peu tache sur la carte de visite, à savoir le commerce d’objets sexuels. »
De mieux en mieux… Allez, lissez-vous la barbe, ramassez la houlette, les parpaings avec la morale gravée dessus et descendez du tas de sable pour nous donner la bonne nouvelle. On en bêle de joie de revoir un berger s’intéresser à notre santé intime.
Je ne suis du genre coincé comme vous le croyez. Je rigole seulement en imaginant que les amis de la dame sont certainement très coincés, eux, par exemple les végétariens. Vous croyez que les histoires de godemichés font rigoler les végétariens? Avez-vous déjà vu un végétarien rire?
Il n’y a rien de honteux à faire le commerce de godemichés. D’ailleurs cette dame a surement modifié ses cartes de visites comme suit: Florence Lamblin,
Architecte, Adjointe au maire, Porte-parole d’EELV pour la capitale, import-export de godemichésà Claire Hélène :
Vous aurez remarqué qu’à chaque étage de l’empilement décrit par notre hôte il y a une institution financière. Cette institution est dirigées et animée par des hommes et des femmes. Indépendamment des obligations légales qui leurs sont faites de refuser voire dénoncer les mouvements de fonds illégaux, ils disposent des moyens de diagnostiquer bien des choses. Il s’en font d’ailleurs forts lorsque nous venons leur confier notre épargne et les utilisent amplement avant de nous consentir un crédit.
Plusieurs auteurs documentés dans ce journal et ailleurs ont d’ailleurs dénoncé une somme de manquements qui confinent à la complaisance coupable de la part de ce monde.
Voir : Antoine Peillon, grand reporter au journal La Croix, a publié « Ces 600 milliards qui manquent à la France (Seuil) », un livre choc dans lequel il montre comment la banque suisse UBS sous http://goo.gl/a18BF
Pour ma part, je me suis livré à une étude motivationnelle concernant ce monde. Elle est très pessimiste et renforce le faiceau d’éléments que Mr Antoine Peillon et bien d’autres ont collectés.
Passé un certain nombre de recoupements, en matière humaine on peut parler de quasi certitudes : le monde de la finance est parfaitement au courant et comme l’on dit « il en croque ».
Pour cette étude aux conclusions pessimistes sur les ressorts motivationnels sous-tendant les pratiques de ce monde voir « Les financiers sont aussi des hommes » sous http://goo.gl/bvOGO
A lire les déclarations de Mme Lamblin lors de son audition par la PJ, il semble bien que cette dame ignorait participer à une opération de blanchiment. Mais pour autant elle pratiquait sciemment la fraude fiscale via ce compte Suisse, cela depuis 2005 et n’avait nullement tentée de régularisée sa situation vis à vis du fisc.
De manière délibérée elle refusait donc d’acquitter sa quote part d’imposition sur ce dépôt financier en Suisse, en conséquence de participer à hauteur de ses moyens au financement des équipements publics. Equipements dont elle bénéficie comme tout citoyen Français. Comportement scandaleux au regard de trois faits :
• Élue municipale qui dans le cadre de son mandat est amenée à proposer ou voter des dépenses, qui elles seront financées par les recettes fiscales.
• Salariée d’un » satellite » de la région IDF, dont les recettes sont composées en grande majorité de subventions issues elles aussi des impôts payés les contribuables.
• Militante depuis une décennie d’un parti politique, qui a toujours condamné : fraude fiscale-expatriation illicite de capitaux, augmentation des impôts payés par les plus riches et aisés, croissance de la dépense publique ( financée par l’impôt).
Si au vu de » seulement » cela, EELV se devrait de prononcer son exclusion immédiate définitive de ses rangs. Si ce n’est le cas, ce parti et ses leaders ne seraient alors que des imposteurs.
Votre commentaire est juste et incontestable. Malheureusement la logique des militants écolos est différente: faire corps autour de leur élue au leu de faire Anticor.
Merci de cet article. J’aime bien les deux commentaires déjà postés. J’aime à croire néanmoins qu’il y a des personnes qui aiment l’argent, qui aiment en gagner, et qui le font dans un rapport sain aux institutions (sain, ce peut être astucieux, et ça ne veut pas dire malsain).
Je me souviens d’une pièce de théâtre montée par Daniel Benoin au théâtre de Nice (je n’ai plus le titre en mémoire) : « pignon sur rue et évidence sociale » qui ne conjugue la distinction qu’avec l’obscénité la plus abjecte à condition d’être aidé par une ligne de cocaïne. Les scènes se juxtaposaient, à la fois liées et clivées. Ce fut presque insupportable à regarder. C’est toujours insupportable aujourd’hui.
Qu’elle est était consciente ou non de participer à un réseau de blanchiment et quelle que soit le sort réservé à cette charge par la justice, elle va avoir du mal à se défendre d’une autre possible accusation à savoir celle de fraude fiscale.
Hors il s’agit bien d’un délit passible de 5 ans d’emprisonnement et d’une amende de 37500€ (article 1741 du Code Général des Impôts). Je trouve assez hallucinant la défense de l’élue qui consiste à arguer de cette fraude, à peine moins grave que le blanchiment d’argent si on en croit les sanctions encourues, comme si c’était normal car faisant partie d’une tradition familiale.
Si il y a effectivement une tolérance sociale pour ce délit surtout dans les milieux bourgeois ou petit bourgeois, il faut rappeler qu’il fait aussi des victimes. Soit les usagers qui voient les services publics sous-financés, soit les contribuables honnêtes ou qui ne peuvent pas frauder (les salariés) qui payent l’addition. Vous avez indiqué le montant global ainsi soustrait au Trésor Public dans votre article, il est loin d’être anecdotique.
Aux dernières nouvelles (mais je ne suis peut-être pas à jour), Mme Lamblin n’estimait pas nécessaire de proposer sa démission…
C’est vrai qu’en la matière il y a deux poids deux mesures. Si vous vous gourrez dans votre déclaration fiscale, vous n’échapperez pas aux pénalités. Par contre, quand Karl Lagerfeld ou quelqu’un de la classe dominante truande le fisc, il a droit à des négociations avec le FISC. Le chantage à l’emploi marche toujours dans ce cas là (« si vous n’acceptez pas un arrangement, je délocalise »).
**Je trouve assez hallucinant la défense de l’élue qui consiste à arguer de cette fraude, à peine moins grave que le blanchiment d’argent si on en croit les sanctions encourues**
Tout à fait. En entendant cela je me suis dit que la dame devait avoir beaucoup cacher pour se replier sur un tel système de défense. Mais peut-être s’agit-il simplement d’une maladresse de la défense qui oublie le principe du boucher Avinain: n’avouez jamais.
« En entendant cela je me suis dit que la dame devait avoir beaucoup cacher »
Vous, yen a à avoir beaucoup apprendre grammaire….
Ah ah ah, il a plus de à sur son clavier?
Ben non, son avocat lui aura sans doute fait remarquer qu’il y a une différence entre risque encouru et condamnation prononcée.
Et j’ai entendu dire que la moyenne en matière de fraude fiscale était de 3 mois avec sursis.
C’est ce qu’à pris l’un de mes dossiers cette année pour avoir masqué un peu plus de 400 000 euros de CA en trois ans (plus de 800 000 en 7 ans mais la prescription est passé par là). Pour couronner le tout, pas d’inscription au casier judiciaire.
Donc il vaut mieux être coupable de fraude fiscale.
Par contre, je suis un peu gêné par le « honnête » de l’article. Les gens qui usent de la fraude fiscale ne sont pas honnêtes et ce n’est pas un délit mineur.
Merci de cette précision. On frise l’impunité. Mais heureusement que l’opinion condamnera là où les juges sermonneront gentiment. Enfin, l’opinion ne condamnera peut-être pas si elle considère déjà que la faute ne remet pas en question « l’honnêteté » de l’élue. Vous allez voir qu’elle finira par être portée en triomphe par des militants clamant « elle nous ressemble, elle est des nôtres, nous aurions fait pareil à sa place ».
Bonjour Untel**. On ne salue plus ?
Je crois avoir entendu à la radio que la dame a filé sa dèm de son parti. Ouais, vous avez peut-être raison : on finira par l’applaudir
Excusez, je ne voulais pas gêner. Mais j’ai eu un moment de satisfaction en voyant que ma Soph’ était toujours là. Il fallait que je vienne ici pour apprendre la démission,en effet, de Florence Lamblin, comme le réclamait Eva Joly.
Comme vous le savez, je suis un parfait honnête homme, mais si je devais refaire ma vie avec l’expérience que j’ai acquise, j’y changerais deux choses:
1) je ne prendrai aucune assurance mais mettrai l’argent des cotisations sur un compte qui capitalisera;
2) je m’enquiquinerai plus avec une honnêteté scrupuleuse dont la majorité se passe très bien et sans sans porter plus mal.
@ Untel**. Et bien moi, si c’était à refaire, je ne changerai rien.
– Je m’assurerais pour les éventuels dégâts que je commettrais aux autres, histoire de ne pas risquer de planter l’avenir de ma descendance ;
– je continuerais à être honnête, envers moi-même et envers les autres, parce que vivre dans la peur, ce doit être terrible. Pas de projet à long terme, que de l’incertitude. Et encore une fois, je n’obèrerait pas l’avenir de ma descendance qui n’a rien demandé.
Souvenez-vous de ce que disait St Ex au sujet de la terre : on l’emprunte à sa descendance.
Si tout était à refaire et que j’aie le choix, je reprendrais même une appartenance sexuée identique.
Je dis ça, mais… vous vous en fichez : vous n’avez jamais vu mon exceptionnel lobe droit !
PS Dans une autre vie je réinventerai les mutuelles. Je ferai un petit compte-assurance qui rapportera. Pour faire face à un gros coup dur, je ferai un accord avec quelques amis ayant le même projet pour que notre compte couvre celui d’entre nous qui aurait vraiment un gros coup dur. Une mutualisation du très gros risque, une gestion individuelle du petit risque. Cette méthode permettrait d’éviter les assureurs et les profits gigantesques qu’ils font nécessairement sur notre dos.
Surtout restez pareille dans une autre vie, chère Soph’, des orteils aux lobes!
Sinon, Saint-Ex, c’est bien le gars qui racontait que nous ne devons rien à nos grands-parents, vous savez ces gens qui nous empruntaient la terre?
En fait vu les taux de l’ISF et si la seule chose qu’on peut lui reprocher (selon ses dires) est d’avoir camoufler 500000€ de patrimoine à cet impôt, çà peut ne pas faire grand chose au final en terme de montant éludé. Au maximum, peut-être 8000€ par an mais sans doute beaucoup moins, çà dépend surtout de son patrimoine global. De sorte il n’est sûr qu’elle soit poursuivie pour fraude fiscale si les montants sont trop faibles (Ca n’empêche pas le Trésor Public de réclamer son dû avec pénalités mais c’est hors procédure pénale).
Donc sur le plan judiciaire, ce n’est pas maladroit et çà ne me choque pas qu’un accusé avec son avocat se défende au mieux de ses intérêts. Ce qui me choque par contre, c’est qu’outre un avocat, elle emploie un conseil en communication pour répéter à l’opinion la même chose qu’aux policiers, à savoir qu’il ne s’agit que de fraude fiscale et qu’après tout ce n’est pas si grave. Venant d’une élue qui vote et exécute chaque année un budget financé principalement par la fiscalité, je crois qu’on peut parler d’irresponsabilité.
Curieuse manière de raisonner les choses de l’argent à partir d’une économie sale qui contaminerait de plus en plus fréquemment la propre. C’est la circulation monétaire en général qui différencie cyniques, violents et pigeons dans des rôles de plus en plus réversibles chez le même individu. Sur quel critère indiscutable pourrait-on objectivement différencier l’origine de la fortune d’une Mme Bettencourt de celle d’un Monsieur Rizzuto ? Sur quel critère indiscutable pourrait-on identifier un « trou noir » dans une économie blanche, alors que l’inverse -qui est évidemment la norme-, serait beaucoup plus simple à qualifier temporairement ? Comment voulez-vous qu’une Mme Lamblin sache ce qu’est la fraude fiscale quand tous les Etats (c’est-à-dire les citoyens et leurs représentants), avec leurs planches à billets, la pratiquent sous d’autres dénominations, en octroyant aux banques grises le pouvoir de noircir ou de blanchir à leur guise et avec leur consentement ? Il n’y a jamais eu de lessive qui tienne, parce qu’il n’y a rien à lessiver. Il y a ceux qui éprouvent comme un besoin pathologique de se laver en vain, et il y a ceux qui, étant nés et vivant sans argent, troqueront toujours avec autrui autre chose que des objets, des êtres ou des sentiments réduits à une valeur monétaire totalement arbitraire. Et puis, hélas pour eux, il y aura toujours la grande masse des frustrés qui n’en auront jamais assez, étant donné la vacuité ou l’aliénation de leur présence au monde. Ceux-là, vous et moi ne se demanderont jamais d’où provient l’argent qu’ils manipulent, pourvu qu’ils puissent en trouver là où il y en a. On se demande bien ce que la morale viendrait faire là dedans
à Janssen : A vous lire, je pense que vous le savez déjà. Mais il est bon de rappeler à d’autres qu’il n’est pas ici question que de morale mais d’efficacité économique et des fondements de nos démocraties. Efficacité économique par la contribution de tous aux efforts collectifs via les contributions à la mesure de leur fortune. Fondement de la démocratie par le respect de la loi par tous.
Au passge : merci à Mr Moréas pour son travail de collecte et de synthèse de l’information.
et l’arnaque à la TVA communautaire que devient elle ? la presse en faisait un moment ses choux gras vu l’énormité des montants …
voilà un commentaire pour le moins curieux, des phrases qui tournent en rond, des mots qui vident de sens la réalité des faits… de la plus pure manipulation textuelle comme s’il etait bon de legitimer le crime par son importance meme… malhonneteté intelectuelle