LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Police de Marseille : comment expliquer l’omerta ?

Alors que Manuel Valls vient de dissoudre l’équipe de jour de la BAC nord de Marseille, bien des questions restent en suspens. Comment expliquer notamment que cette affaire « d’une ampleur que nul ne conteste », comme dit le Ministre, ait pu perdurer sans que personne n’y mette le holà ? Pourquoi les policiers étrangers à ces combines crapuleuses, dont sont soupçonnés une partie de leurs collègues, n’ont rien dit. Pourquoi la hiérarchie a-t-elle gardé la tête sous l’oreiller ?

C’est le côté noir des choses. Et il faudra des réponses, qu’elles soient judiciaires ou administratives. Mais il y a le côté blanc. Le côté rassurant : une enquête de l’IGPN qui redore sérieusement son blason. Une enquête colossale réunissant des dizaines de policiers, avec des moyens techniques dignes d’une affaire relevant de la grande criminalité. Avec un message clair : les flics ne sont pas au-dessus des lois.

Pourtant, si l’on examine le fruit des perquisitions, il s’agit de ripoux petits bras. Quelques centaines de grammes de cannabis et quelques centaines d’euros en argent liquide. Mais évidemment, le problème n’est pas là. Il va même nettement au-delà de la malhonnêteté de certains fonctionnaires. En fait, ce qui est inadmissible, incompréhensible, c’est qu’un réseau quasi mafieux ait pu se mettre en place dans la police française. Une pâle copie de The Shield.

Et de plus en plus de voix s’élèvent contre l’encadrement. Sous-entendu contre les commissaires. Pierre Ottavi, qui a installé la BAC de Marseille, alors qu’il était directeur départemental de la sécurité publique, a déclaré sur BFM-TV qu’il y avait aujourd’hui un sérieux problème de commandement. Cela tient peut-être à la réforme de 2005. Depuis, les commissaires se sont éloignés de leurs équipes pour devenir un corps de « conception », tandis que « le commandement opérationnel » est désormais assuré par les officiers de police. Il ne s’agit pas jeter la pierre à l’un ou à l’autre, mais simplement de s’interroger : l’organisation actuelle des services est-elle adaptée à cette profonde modification des missions ? N’y a-t-il pas trop de chefs à certains endroits et pas assez à d’autres… Notamment sur le terrain. Notamment dans les BAC.

C’est l’un des aspects du problème. L’autre est plus délicat. Personne ne peut imaginer que des flics, dont c’est le métier, ne détectent pas des délits qui se commettraient sous leur nez. Mais que peut faire celui qui ne marche pas dans la combine ? Cafarder ? Pas facile lorsque l’on est intégré à une équipe. En revanche, il est difficile d’admettre qu’il soit quasi impossible de dénoncer des dysfonctionnements dans un service sans encourir les foudres de la hiérarchie. Or, l’administration n’est pas tendre avec ceux qui franchissent le pas.

Rappelons-nous du cas Pichon !

En 2008, ce commandant de police attire l’attention de ses supérieurs sur des irrégularités flagrantes dans la tenue du fichier STIC. Un fichier, il faut le souligner, qui ne concerne pas que les délinquants, et dans lequel figurent plus de six millions de personnes

Devant l’autisme de l’administration, il décide d’aviser les médias en rendant publique la fiche de deux stars du showbiz. Pour celle de Johnny Halliday, par exemple, les faits mentionnés remontent à plusieurs dizaines d’années et auraient dû être effacés depuis longtemps. Une démonstration par l’absurde. Il est cloué au pilori par sa hiérarchie, suspendu de ses fonctions, puis, finalement, viré de la police – alors que la procédure judiciaire à son encontre (pour violation du secret professionnel) est toujours en cours.

Et pourtant Philippe Pichon n’a pas agi par intérêt. Il ne s’est pas mis un fifrelin dans la poche. Non, il a juste eu un geste citoyen. L’année suivante, la CNIL reconnaissait implicitement qu’il avait eu raison en pointant du doigt de graves errements dans la tenue du fichier STIC. Un nouveau contrôle est d’ailleurs en cours.

Aujourd’hui, il rame pour faire vivre sa famille. Il est même victime d’un certain acharnement. Il y a une quinzaine de jours, on lui a reproché d’avoir mis en vente sur Internet des objets et des effets « de police ». Ce qu’il nie catégoriquement. Peu importe : rappel à la loi du procureur. De nombreuses personnes ont trouvé injuste qu’il soit exclu de la police pour avoir dénoncé une faille au sein de la Grande maison. Une association de défense a même été créée. À ce jour, silence radio du côté de la Place Beauvau. En désespoir de cause, son avocat, Me William Bourdon, vient de déposer une plainte auprès du doyen des juges d’instruction du TGI de Paris, contestant les procédés utilisés lors de l’enquête disciplinaire de l’IGPN, notamment l’usage d’écoutes téléphoniques administratives. Un peu comme si un patron piégeait le téléphone personnel de son salarié pour justifier son licenciement.

En marge de l’affaire de Marseille, Manuel Valls a déclaré qu’il « ne tolérerait aucun comportement qui nuise à l’image de la police… ». Il serait bien également de travailler sur l’image que les policiers ont d’eux-mêmes (ou celle que leur hiérarchie leur renvoie). Pour qu’ils se sentent fiers de faire ce métier. Un métier où les petits démerdards ne feront pas la loi.

 

50 Comments

  1. Alertezlesbébés

    En date du 29/11/2012 on trouve un long billet sur Philippe Pichon là : http://rhubarbe.net/blog/2012/11/29/police-philippe-pichon-et-barbouzeries-detat/

    Le Ministre sollicité sur cette affaire dit attendre l’issue de la procédure judiciaire avant de se prononcer. Au Front de gauche il est dit qu’un simple arrêté suffirait à la réintégration de ce fonctionnaire : une réponse sur ce point précis ?

  2. Bruno Grunberg

    >>>> Un peu comme si un patron piégeait le téléphone personnel de son salarié pour justifier son licenciement.

    Tres bon article, mais en revanche mauvais exemple. Dans certains metiers (banque d’investissement/affaire par exemple), les lignes telephoniques de tous les employes sont enregistrees et l’usage d’un portable est une cause de licenciement afin d’etre vraiment sur que tout soit enregistre.

    En droit français ceci ne peut pas se faire sans que l’employé en soit informé. Toutes mes conversations sont enregistrées (+mail, web, etc.), mais j’ai signé un document spécifique m’en informant (je suis dans une banque de négoce).

  3. Ignasse

    Encore un crime (ou un assassinat) en Corse, quinze hommes sont morts cette année sur l’île. A Marseille c’est une vingtaine. Grenoble pas loin derrière……
    L’omerta ?
    La police règle les comptes sur Marseille avec les gars de la BAC et patauge pour le reste?
    Pas très réjouissant tout cela, même très inquiétant.
    Non j’ai peut être fait un mauvais rêve……..

  4. Opsomer

    « Pourtant, si l’on examine le fruit des perquisitions, il s’agit de ripoux petits bras. Quelques centaines de grammes de cannabis et quelques centaines d’euros en argent liquide. » Les principaux intéressés ont peut-être eu le temps de faire le ménage ? En effet, Le Point avait révélé cette affaire dès le 25 janvier 2012. Or, ce n’est qu’au mois de septembre dernier que ce scandale éclate réellement (une conséquence des élections présidentielles ?).

    Jean-Michel Décugis et Aziz Zémouri, « Marseille : des ripoux à la BAC des quartiers nord ? » in Le Point, 25 janvier 2012.
    http://www.lepoint.fr/societe/marseille-des-ripoux-a-la-bac-des-quartiers-nord-25-01-2012-1423610_23.php

  5. bernard

    Lille, Lyon, Marseille, à qui le le prochain tour? Les syndicats de policiers, si prompt à absoudre la police de toute bavure en direct sur les plateaux de TV sont, bizarrement, restés for silencieux pour l’essentiel. Ils préfèrent sans doute éviter de « cafarder » comme vous dites.

    Quand un citoyen lambda ne dénonce pas un criminel, c’est le délit de non-dénonciation. Quand ce sont les flics, vous vous demandez s’il faut cafarder.

    La France ne risque pas d’arriver au niveau du Royaume Uni avec ce genre d’interrogation et donc restera le lieu idéal en Europe pour les malfrats.

    • Soph'

      Bonjour Bernard.

      Non, je ne me demande pas s’il faut ou non cafarder. J’ai ma propre ligne de conduite là-dessus.

      Cet exemple n’est pas une question, mais une mise en exergue du reflet mis en lumière ici bas par le Maître des Lieux.

      Quant à savoir s’il faut ou non cafarder, l’histoire est pleine d’exemples d’individus qui se sont découverts « témoins à charge ou à décharge » au dernier moment, ou bien à un moment où ça les arrangeait.

      Je n’y crois guère, mais il y a des phrases qui résonnent étrangement avec le temps : « Que celui qui n’a jamais pêché, me demande des conseils en matière d’appâts. Y s’ra pas déçu ! »

  6. XI

    Aucun doute que la réforme n’a rien amélioré . On a confié une mission de commandement à certaines personnes ( officiers) incapables de l’assumer . Une grande majorité de ce corps s’est senti investie de détenir la « vérité », de ne jamais pouvoir avoir tort , d’où une gestion désastreuse des effectifs et de missions . Profitant du changement de catégorie , certains , notamment dans les petits services , se sont auto exclus des tours d’astreinte et permanences .Leur travail d’OPJ ne représente qu’une infime partie de leur travail , qui est assurée par des gardiens de la Paix . Avec la création de primes ,l’engagement n’est plus une histoire de vocation , dans ce corps comme dans celui de direction . Concernant cette affaire , comment pouvait on imaginer que la quasi impunité dont profitent les délinquants (notamment dans les affaires de stups ,
    où beaucoup d’argent peut être brassé et où des ténors du barreau apparaissent de plus en plus ) n’allait pas déteindre sur des gars touchant péniblement 2000 euros par mois . Je ne cherche nullement à excuser de tels faits , mais l’exemple vient d’en haut .Des hommes politiques qui peuvent tout se permettre , des magistrats et des avocats qui peuvent se permettre de critiquer dans la rue les lois votées qu’ils devraient faire appliquer , des  » oisifs et assistés  » qui vivent mieux que des gars qui triment , et à qui en plus on trouve des excuses . Tout est fait pour que cela arrive . Encore une fois ,sans vouloir excuser cette situation .

    • Soph'

      @XI, Bonjour

      Vos propos :
      – « Une grande majorité de ce corps s’est senti investie de détenir la « vérité », de ne jamais pouvoir avoir tort , d’où une gestion désastreuse des effectifs et de missions . Profitant du changement de catégorie , certains , notamment dans les petits services , se sont auto exclus des tours d’astreinte et permanences « .
      Visiblement, vous n’avez pas connu de bons officiers ; ou vous en avez une image si délétère que vous en faites une généralité malheureuse. Nous n’avons pas rencontré les mêmes individus.

      – « .Leur travail d’OPJ ne représente qu’une infime partie de leur travail »
      Tous les officiers n’ont pas les mêmes prérogatives et de plus en plus de gradés et gardiens deviennent OPJ. La différence avec un officier à barettes et un OPJ, c’est qu’un officier peut avoir les deux titres, mais un OPJ peut ne pas être officier.

      – « Avec la création de primes ,l’engagement n’est plus une histoire de vocation , dans ce corps comme dans celui de direction  »
      La vocation ne souffre d’aucun besoin supplémentaire. Et le programme des primes n’est pas applicable qu’à la fonction de la police. Et pour paraphraser certain dialoguiste : « quand on parle de vocation, je sors mon pétard ». Il suffit juste de savoir ce qu’est fondamentalement la vocation.

      – « des gars touchant péniblement 2000 euros par mois ».
      Il se trouve que j’ai parmi les fonctionnaires qui m’entourent, des gardiens essentiellement, quelques un qui ont travaillé dans le privé, avant de rejoindre la police. Il se trouve aussi que ceux-là sont très contents de ne pas avoir à faire 60 h/semaine pour gagner ‘difficilement’ 1700 euros par mois. Vous êtes trop haut de 300 balles. Mais 2000 euros dans certaines provinces sont déjà plus de 2 fois au dessus du smic et on vit très bien avec. Il semble un peu essentiel qu’avec l’ancienneté, on gagne un peu plus. Ce qui fait ce « plus » aussi, c’est qu’à 20 ans, on n’a pas les moyens d’acheter un steack et à 50 ou 60, on n’a plus les dents pour le manger. Mais on a davantage de besoins à 20 ans qu’à 50, âge où les meubles sont achetés, les enfants élevés et tout le reste…

      -« l’exemple vient d’en haut  »
      C’est un peu vite aller en besogne : en haut, comme en bas, les écarts ne viennent pas d’une majorité.

      Dois-je continuer à tirer votre bout de ficelle ? ou vous vous mettez au tricot ?

    • XI

      Effectivement , je connu très très peu de bons officiers depuis la réforme des corps , j’aurais bien aimé pourtant .Par contre énormément , dans des bureaux et tels que je les décrits .Tant mieux si vous n’êtes pas comme cela ,ou si vous en connaissez beaucoup. Quand vous parlez des salaires , vous ne faites que confirmer que la tentation peut être trés forte pour des gens qui ont des besoins .J’ai aussi travaillé dans le privé , ensuite on fait un choix , on travaille la nuit, le samedi et le dimanche dans la Police .
      Il ne faut pas non plus oublier que Marseille est une ville particulière , c’est le moins qu’on puisse dire , j’y ai bossé 5 ans .
      Dans cette affaire , je ne cherche nullement des excuses a ces fonctionnaires , je dis simplement qu’ils sont en première ligne , comme tous les policiers pour se rendre compte que les délinquants vivent mieux , de nos jours , que des gens qui bossent , quel que soit leur métier . Ils ont dérapé , comme par exemple des politiques ( pour des sommes bien plus importantes ) , qui eux s’en sont bien sortis .C’est dans ce sens que je disais que l’exemple vient d’en haut . Mais je vous rejoint , heureusement ce n’est pas une majorité.

  7. manu


    Je pense surtout que vous allez pas tarder à reprendre le service M. Moréas….

  8. Soph'

    La théorie du sandwich

    D’un côté, on a une grosse affaire dont la genèse est inconnue et que beaucoup ont tue. Une histoire crasseuse d’individus se fichant éperdument de l’éthique, la morale, les règles, le code de déontologie et qui assombrit l’institution.
    De l’autre, celle d’un gars propre qui fait dans les règles de l’art parce qu’il veut claire cette même institution.

    Le traitement des fonctionnaires, d’un côté comme de l’autre, c’est l’éviction du travailleur. C’est à se demander si la « politique » d’économies de la fonction publique ne passe pas par l’enfer ; cette « politique » dut-elle être inique et le chemin diabolique pavé de « bonnes intention ».

    Avec ces deux histoires en miroir, on se dit que le tain a dû s’écailler ; le reflet n’a plus vraiment l’effet escompté. Il est terni. Le juste et le beau peuvent-ils encore se regarder ?

    Faut-il se taire au risque de devenir complice par non dénonciation ? Déroger à ses obligations et devoirs ? Trahir son serment ? Ou bien faut-il parler au risque de se voir battu en brèche ? Faut-il « mourir de dire » ? Mieux vaut-il se sentir coupable ou honteux, même d’actes qu’on n’a pas commis ?

    Quelle(s) cause(s), d’un côté comme de l’autre, ces hommes ont-ils défendu ou trahi ? Et le maître des rêves au miroir crotté, quel(s) but(s) poursuit-il ? Quelle place a au juste la parole ?

    L’humiliation et l’atteinte à l’intégrité morale sont inacceptables dans une Institution qui défend le précepte républicain, s’en revendique et INSTITUE la chose.

    Et c’est là où se construit la théorie du sandwich : la conscience devient une tranche de jambon ; on ne parle pas la bouche pleine pour mieux entendre l’étrange silence des blessés de l’âme.

    Petite histoire à la Cyrulnik :

    .. » Les sociétés totalitaires ont horreur de cette liberté intime qui échappe au contrôle du chef. Pas de secret en Tyrannie, tout doit être dit, avoué, commenté et puni. les otalitarismes […] sont révulsés par les mondes intimes où la personne n’a pas besoin de l’étayage consensuel. Ce rabotage des personnalités provoque une sorte de contrat pervers : la solidarité sera grande pour ceux qui se soumetent à la loi du groupe. Le bonheur promis […] exigent une amputation de la personne. ‘Tous ensemble nous partageons le même enjeu social.’ Ce bonheur s’obtient par l’appauvrissement de la pensée individuelle, remplacée euphoriquement par le psittacisme des perroquets.
    La machine à solidariser, en imposant un récit pour tous, falsifie le réel afin de faciliter le projet du chef. Tous les fragments de mémoire sont vrais, mais ils alimentent un récit aménagé dans un but idéologique.
    Les perroquets n’ont jamais honte. »…
    (Boris Cyrulnik : mourir de dire. La honte – pages 52 et 53)

    Nous n’avons pas tous l’âme d’un martyr

    • Gaëtan CALMES

      Que de recul vous avez par rapport aux actions des hommes. On sent comme un sourd affrontement entre l’aspiration à l’intégrité des actes et de la morale d’une part et comme un désespoir d’autre part. C’est « l’incarnation » de la théorie du sandwich peut être en partie.
      Ce n’est pas d’aujourd’hui. On le percevais déjà dans le fond et la forme de vos interventions sur ce blog.
      On ne se souvient cependant pas que vous ayez jamais mis ici quiconque nommément en accusation. Vous intervenez à l’étage du dessus, ici celui de l’éthique personnelle et collective.
      C’est intéressant car cela éclaire d’un autre faisceau de projecteur les réflexions, informations et analyses de notre hôte.
      A vous relire.

      • Soph'

        @ GC : ouais ! vous avez vu ça ?! Et avec les fautes d’orthographe et tout, hein ! c’est le pack complet, en kit. Faut tout monter dans l’ordre soi-même et on n’est pas sûr que ça marche !

        manquent juste les prises pour les vitres électriques !

  9. L'Iroise

    Entièrement d’accord avec « vieux trop vieux ». Je cite Georges Clémenceau : « La seule Police dont peut s’enorgueillir une démocratie, est la Police Judiciaire » et la PJ (j’entends au sens large actuellement et y incorpore les Brigades de Sûretés Départementales et les Sûretés Urbaines) est actuellement le parent pauvre de la Police. Pourquoi ? Sans aucun doute par volonté politique, le « pékin » préfère voir des bacmen et des policiers en tenue que d’imaginer que dans l’ombre, des enquêtes sont menées. A chaque fois, qu’on parle de délinquance, les politiciens parlent des bacs, où des CRS, jamais de travail en profondeur, avec les moyens humains et matériels pour effectuer des enquête dignes de ce nom, c’est à se demander s’il n’y a pas de collusion entre ces politiciens et les trafiquants, et que le reste n’est que « poudre aux yeux » !

    Pour en revenir au sieur Pichon, il a dénoncé quoi, que les fiches du STIC ne sont pas à jour ? Voire que certaines sont périmées, avec des adresses erronées et des faits qui datent de Mathusalem ? La belle affaire, il n’y a pas de quoi en faire un héros des temps moderne. Rappelons que le STIC est alimenté par les policiers et normalement ne doit servir qu’aux policiers de terrain, c’est à dire à des professionnels avertis faisant la part des choses, le vrai problème du STIC c’est qu’il a été détourné de sa vocation initiale par des bureaucrates (notamment des RG maintenant SDIG) qui n’avaient pas le recul des enquêteurs et que les erreurs qelquefois bénignes qui le truffait, ont été mises en avant lors d’enquêtes administratives.

  10. vieux_trop_vieux

    Je ne suis pas surpris de voir resurgir des propos comme « flic de terrain » ou « flic à l’ancienne ».

    Ce qui me surprend c’est que cette police-là n’est pas comparable avec la police actuelle : c’était la PJ, avec des gens formés des années, des groupes qui mixaient jeunes et moins jeunes et qui avaient été formés (avec plus ou moins de bonheur) aux métiers de l’investigation.

    M. Neyret, du temps ou il était membre du « corps de conception et de direction », a été formé à la gestion d’un service voire au rôle « politique » dévolu à un haut-fonctionnaire. Et pas au travail « de terrain ».

    Les BAC sont des services de Sécurité Publique, composées de gardiens de la paix et d’officiers de police, auxquels ont demande de faire une police « qui se voit », une police d’ordre, une police « socialement rentable ». Pas une police d’investigation…

    M Moreas, vous avez comme souvent raison de vous interroger sur les conséquences des réformes subies par la police.

    Il me semble que vous oubliez une chose : il y eut une époque pas si lointaine où il y avait « des » polices, une police en tenue et une police en civil. La « tenue » c’était des commissaires et des officiers de paix qui encadraient des gardiens, les « civils » c’étaient des commissaires qui encadraient des inspecteurs et des enquêteurs.

    La réforme a consacré la disparition des inspecteurs et la victoire des grades militarisés. La réforme a également créé une pyramide managériale perverse a trois corps où la tête (les commissaires) peut être tentée de s’appuyer sur la base (les gardiens) pour contrer les aspirations catégorielles du corps intermédiaire (les officiers), la base trouvant alors intérêt à s’affranchir de la tutelle d’une hiérarchie qu’elle peut court-circuiter, d’autant que les « passerelles » entre les différents corps (de gardien à officier ou d’officier à commissaire) diminuent d’années en années.

  11. El Gringo

    Que l’on critique l’encadrement dans cette affaire, c’est la moindre des choses, mais je suis surpris que l’on n’évoque pas aussi le rôle des syndicats dans la police.

    Ces derniers sont toujours en première ligne pour défendre les policiers mis en cause (ce qui est leur fonction première), mais ils ont quand même ces dernières années pris la fâcheuse habitude de commenter des affaires en cours, de communiquer en lieu et place des autorités et même de faire descendre leurs adhérents dans la rue pour contester les décisions de justice.

    Quand les syndicats défient la Justice ouvertement, ils participent à entretenir un sentiment d’impunité pour les forces de l’ordre dont quelques policiers crapuleux tirent profit.
    Les syndicats étant, si on les écoute, toujours au courant de tout et représentatifs de leurs camarades, qu’en est-il des représentants syndicaux locaux? Jeter l’opprobre sur la hiérarchie c’est bien, mais un peu d’autocritique serait nécessaire.

    La dissolution de cette unité vermoulue est une excellente décision du Ministre et un signal fort: personne n’est au dessus des lois. C’est par ce genre de ménage que l’on peut sauver la dignité de la majorité des fonctionnaires qui n’a rien à se reprocher et restaurer l’image de la Police.
    En attendant, je plains la majorité honnête des policiers qui continue de faire son métier consciencieusement sous les quolibets.

    • Rey de los Huevones

      « Quand les syndicats défient la Justice ouvertement, ils participent à entretenir un sentiment d’impunité pour les forces de l’ordre dont quelques policiers crapuleux _tirent_ profit. »

      Ou pensent tirer profit…

      « C’est par ce genre de ménage que l’on peut sauver la dignité de la majorité des fonctionnaires qui n’a rien à se reprocher et restaurer l’image de la Police. »
      En matière de corruption, en France (surtout à Marseille), les gens/opinions publiques peuvent être beaucoup plus indulgents que dans les pays protestants (pensez aux déboires d’Eva Joly, qui n’a jamais eu de poids politique).

  12. El bac

    Aucun nom de policier n’a été cité dans cette affaire, les syndicats de police ont rappelé la présomption d’innocence, peut-on croire que cette affaire sera exemplaire à double titre pour l’avenir, pour n’importe quel délinquant?

  13. loll

    « Il serait bien également de travailler sur l’image que les policiers ont d’eux-mêmes (ou celle que leur hiérarchie leur renvoie) »

    Sans compter l’opinion: Ils voyaient surtout au quotidien des percepteurs déguisés… désormais, ils verront un niveau de corruption digne du pays d’origine des roms qu’ils embarquent?!

    Ceci dit, à leur décharge, il n’y a pas si longtemps avec l’affairisme qui « présidait » tout en haut de l’état le bon exemple ne venait pas d’en haut.

    Et en dessous, quand on voit que même la ministre de la justice se faisait couvrir par le roi de la roulette, si j’en crois les titres de la semaine passée mettant fin au suspense… On se dit que la justice était elle aussi bien « cornaquée » (qui a pensé « baisée » :o) ?).

    Pb de commandement, disiez-vous?!

    C’est la fin d’une ère, faut tirer la chasse…

  14. Vincentvv

    Le métier de flic est très difficile mais j’avais été stupéfait au plus fort de l’affaire neyret d’une complaisance inouïe de beaucoup de policiers avec des comportements non éthiques (sic) avec les fameux arguments de « flic de terrain » ou de « flic à l’ancienne ».
    Une affaire de cette ampleur ne peut arriver que dans une institution malade : le sentiment d’etre au dessus des lois, protection de trop nombreuses bavures, management défaillant, politique du chiffre débile, non respect des citoyens.
    Sarkozy qui fut le premier flic de France pendant 10 ans à rendu le pire des services à ses amis de la police en leur laissant tout passer.

    • Gilbert Duroux

      « Le métier de flic est très difficile mais j’avais été stupéfait au plus fort de l’affaire neyret d’une complaisance inouïe de beaucoup de policiers avec des comportements non éthiques (sic) avec les fameux arguments de « flic de terrain » ou de « flic à l’ancienne ». »

      Vous pourriez ajouter les anciens policiers. Georges Moréas n’étant pas le dernier à se montrer complaisant avec son pote Neyret. Voir son article où il confond « faire ses petites affaires tout seul dans son coin en s’arrangeant avec les règles » et « la gestion des indics à l’ancienne ».

      Olivier Marchal, le réalisateur (et ancien flic) a tenu a peu près le même discours.

  15. F. Ocqueteau

    La question de « l’omertà » s’enracine en effet très probablement dans l’éloignement progressif des hiérarchies policières sur les opérationnels de terrain, comme l’explique Georges Moreas à propos des BAC présentement incriminées à Marseille. Mais également, comme le dit Eloise, dans la difficulté qu’il y à assumer de l’intérieur de la « Machine » ou de la « Grande Maison » les conséquences de la dénonciation argumentée de déviances intolérables de certaines hiérarchies en sécurité publique notamment, par les échelons intermédiaires. C’est pour avoir voulu crever l’abcès de certaines pratiques honteuses de ses différents chefs de service que Philippe Pichon, en dépit de son extrême légalisme, paie au prix fort son engagement en tant que « lanceur d’alerte » sur les usages et le contenu abusifs du fichier Stic par exemple.
    (En ce sens, http://www.cesdip.fr/IMG/pdf/2011-APC-Secret_professionnel.pdf).
    Mais aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si Pichon est un martyr de ses propres engagements. Elle est de savoir si la nouvelle équipe politique tenant les rênes du ministère de l’Intérieur se sent solidaire ou non de la persécution dont il a été l’objet sous les précédentes législatures.
    Si tel n’est pas le cas, on comprend de moins en moins pourquoi elle hésite à ce point à procéder à sa réintégration dans les cadres de la Police Nationale. Car de deux choses l’une. Ou bien, elle a quelque chose de peu avouable à se reprocher elle-même, sur la nécessité d’apurer drastiquement les fichiers de police et par conséquent sur le contentieux administratif en cours. Ou bien, elle est d’accord avec l’injuste sanction administrative qui le frappe matériellement depuis novembre 2011, comme l’explique Georges Moréas. Et si c’est la cas, elle prend un grand risque, celui de devoir affronter une notable partie de la base policière et de la magistrature qui ne comprennent pas cet atermoiement.
    Il est un moment où tout nouveau ministère doit assumer politiquement des choix éminemment symboliques de ses engagements. La nouvelle « morale » revendiquée de la propreté ne saurait être longtemps à géométrie variable, laissant ad vitam aeternam dans la plus grande incertitude de son sort un lanceur d’alerte devenu le « bouc émissaire » d’un autre âge. Tous les préceptes contenus dans les codes de déontologie policière s’appliquent aussi bien à ceux qui les rédigent qu’à ceux qui les mettent en pratique. Et malheur à ceux par qui un scandale se pérennise quand ils connaissent parfaitement tout du dessous des cartes.
    Le prétendu « réalisme politique » qui préfèrerait l’injustice à un désordre n’a en principe qu’une place assez limitée chez des sociaux-démocrate dignes de ce nom. Il leur serait assez sain de ne jamais l’oublier quand ils sont aux commandes.

  16. Ignasse

    Depuis combien de temps ces policiers ne respectaient plus la loi? Je crains aussi qu’ils n’aient essaimé leur façon de faire dans d’autres villes, puisque après quelques années ils étaient mutés dans une autre unité.
    Je pense que la hiérarchie était informée de ces comportements. Si elle n’a pas bougé c’est qu’elle avait des raisons…… peu louables.
    En ce qui concerne M. PICHON, je regrette, mais c’est un exemple il n’a fait que son travail mais là encore sa hiérarchie n’a pas fait son travail.
    Le « Leadership » ou l’art de conduire un ensemble de personnes au sein d’un collectif ou d’une organisation comme la Police est peut être trop syndicalisée ou politisée ( ne pas oublier les copains du SAC).

    • Zazou

      Il n’est pas question de syndicats, mais simplement de l’inertie des milieux de travail. En plus, les « supérieurs » ne sont pas pressé de laisser transparaître que c’est la m*rde dans leur service, sans compter les politiques qui préfèrent ne pas voir de vagues.

    • Rey de los Huevones

      « Je crains aussi qu’ils » -les policiers corrompus de Marseille-  » n’aient essaimé leur façon de faire dans d’autres villes »
      @Ignasse,
      ceci est en contradiction avec
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/08/scandale-a-la-bac-de-marseille-questions-sur-l-encadrement-des-policiers-mis-en-cause_1771759_3224.html
      « Dès fin 2009, il  » -P.Lelle- « avait attiré l’attention des gradés et fait appel à « leur vigilance ». Il avait ordonné des rotations de personnels afin de rompre avec les phénomènes de copinage, constatant qu’avant son arrivée à Marseille, les chefs d’équipage des BAC continuaient à tourner avec les groupes dont ils faisaient partie quand ils étaient simples brigadiers.  »

      Ceci m’a beaucoup surpris : en effet, en Europe, les policiers sont bien payés (je pouvais avoir de la compréhension, au siècle dernier et sur un autre continent, pour des policiers corrompus -que j’essayais d’éviter- mais qui étaient 5 à 10 fois moins bien payés que leurs homologues français).
      J’ai l’impression qu’ils ont ressenti un sentiment d’impunité , renforcé par un laxisme assez sidérant des inspections professionnelles quand il ya mort d’homme , voire des tribunaux lors de parjures avérés -rajoutera -t-on le droit à la mordança aux revendications syndicales?.

    • Sac de Pommes de Terre

      « ( ne pas oublier les copains du SAC). »

      Ce sont des vieux copains, dans ce cas : le SAC a été dissous en 1982, le 3 août… et je pense que les BACs sont plus jeunes que la moyenne des policiers…

      http://moreas.blog.lemonde.fr/2012/02/17/vers-une-chasse-aux-sorcieres-dans-la-police/ ou google search wikipedia service d’action civique..

      • Ignasse

        Je ne suis pas d’accords avec vous. En 1982 j’avais des camarades très impliqués au SAC. Ils avaient la trentaine. Ils ont fait des émules pendant toute leur carrière. Les émules des émules font aussi des émules. Cet après midi j’ai rendez-vous avec un ami (60 ans et des pâquerettes) qui du SAC est passé dans la politique…

        • Trrépignant de la Talonnette

          « Les émules des émules font aussi des émules.  »

          Mais à force de passer un message (politique ou autre) , il est un peu dénaturé par chaque intermédiaire… (le gaullisme du Généra -un aspect qui reste apprécié étant l’extrème rigueur pour séparer les dépenses personnelles de celles de l’Etat- n’a que peu de rapports avec celui de Sarkozy, par exemple).

  17. Eloise

    Ce qui est vrai dans la police, l’est dans d’autres domaines. L’actualité récente a montré la difficulté pour les lanceurs d’alerte (voir H. Frachon) de se faire entendre et de ne pas succomber aux pressions. De manière assez attendue, on y regarde à deux fois avant de se lancer dans la dénonciation de faits frauduleux car celui par qui le scandale arrive devient bien souvent le bouc émissaire. Et on est souvent étonné de l’inertie des autorités quand elles sont alertées de dysfonctionnements.

    • Zazou

      ’inertie des autorités »

      A tous les niveaux, il n’est pas bon de montrer qu’on a « merdé ». En plus, corriger la situation, c’est beaucoup de boulot, et on aime pas ça, surtout dans les étages supérieurs où il est recommandé de laisser le bazar ronronner.

  18. Charles-Hubert de Girondiac

    Les habitants de ces « cités » ne demandent que du travail et d’être protégés des voyous. Ils en sont les premières victimes. Mais le Sarkozisme, comme tous les totalitarismes, a besoin des criminels de droit commun pour ses manipulations politiques: protéger la criminalité et crier au racisme « anti-français », le fonds de commerce de l’UMPFN.

  19. Prof 77

    Autrefois on appelait l’Armée La grande muette.
    Aujourd’hui on se rend compte que beaucoup de groupes fonctionnent de la même façon et que parfois ça porte un vilain nom, l’omerta par exemple.

  20. Gaëtan CALMES

    Reprenant en synthèse deux de vos question-clefs je souhaite abonder dans votre sens par expérience dans nombre de structures:
    « Cafarder ? Pas facile lorsque l’on est intégré à une équipe. En revanche, il est difficile d’admettre qu’il soit quasi impossible de dénoncer des dysfonctionnements dans un service sans encourir les foudres de la hiérarchie »

    Ayant eu à animer des séminaires de management nombreux avec des gens de la hiérarchie intermédiaire, il me semble que ces questions sont partagées dans tous les secteurs d’activité, publics comme privés.
    Les causes en sont nombreuses et les rappeler n’est utile que pour tenter d’y mettre fin. Tous les échelons sont concernés et pas seulement la hiérarchie. Car enfin, l’échelon de base qui se se tait lorsqu’il constate les « errements » empêche de facto pour quelques temps au moins la hiérarchie d’agir faute de savoir.
    Quant à celle ci, une fois informée, il faut qu’elle veuille agir, elle qui demanière coupable, n’a rien dit ni réellement fait jusqu’alors. Or elle répond souvent qu’elle voudrait bien mais ne le peut, y compris quand elle sait : corporatisme, syndicats, politique, compromissions antérieures menaçantes, idéologie, injonction de perfection et par dessus le marché les échelons hiérarchiques supérieurs vérouillent le système pour les mêmes raisons.
    C’est même à se demander comment de telle affaires arrivent à voir le jour tant les chapes, bouchons, couvercles, verrous se superposent.
    Les plus machiavéliques y cherchent alors à qui, tapi dans l’ombre, la révélation peut profiter. Nous en aurons d’ailleurs de tonnes à ce sujet qui exploiteront le filon : les adeptes du « tous pourris », les marchands de « feuilles à scandales » les anarchistes de droite et de gauche, les libéraux contre l’état, ceux qui ont trafiqué, triché, bouré les urnes, acheté les consciences, et souhaitent que soient muselés ceux qui peuvent faire savoir et j’en oublie mais cela fait pas mal de monde.
    On négligera , noyé sous la vindicte, l’intérêt public qu’il y a à dénoncer les entorses à la loi et ceux qui le font savoir sans quête de sensationnalisme. Car enfin, c’est bien la loi et son respect par le plus grand nombre qui permettent de vivre ensemble.
    Alors même tardivement, même trop peu souvent, même s’il n’y a pas de sanction réelle ensuite, même au prix de quelques fausses vertus froissées, même au prix du doute qui retombera sur une profession, une entreprise …
    Pour ceux qui souhaitent un état de droit, pour ceux qui souhaitent pouvoir faire confiance aux insitutions, à leurs fournisseurs, à leurs clients, à leurs gouvernants il faut que ces affaires soient portées à la connaissance publique.

    Alors, journalistes de qualité, citoyens courageux ou inconscients, blogueurs du type Moréas … merci

    Voir « Les fuites, un anticorps indispensable » sous http://cli.gs/a3tVmE

  21. Maurice

    Des gens avec des armes, au contact journalier avec des crapules petites ou grandes, aux prises avec une vie pas toujours facile, en prise avec des règles, une loi et la notion de justice, quotidiennement… je ne pense pas qu’on puisse par défaut leur faire plus confiance qu’a un truand, je le fais juste par acquis de conscience.

  22. Graphisto

    Assez enfantin comme article, « Avec un message clair : les flics ne sont pas au-dessus des lois. » , et quelques autres du même genre. Comme je lis et j’écoute d’autres opinions, je me rends compte que c’est la vision d’une autre police qui est à mettre en débat. Comment expliquer que le citoyen ordinaire a peur de sa police ? Elle n’assure plus le maintien de l’ordre, elle chasse. Les infractions, les délinquants, les criminels. Et quel décalage dans le titre de ces brigades ! B.A.C. Brigades Anti-Criminalité, pour attraper des fumeurs de joints ! Il me semblait que les crimes était jugés en cours d’assises.

  23. Le g

    >>>> Un peu comme si un patron piégeait le téléphone personnel de son salarié pour justifier son licenciement.

    Tres bon article, mais en revanche mauvais exemple. Dans certains metiers (banque d’investissement/affaire par exemple), les lignes telephoniques de tous les employes sont enregistrees et l’usage d’un portable est une cause de licenciement afin d’etre vraiment sur que tout soit enregistre.

    Une ligne telephonique de travail est normalement dediee au travail, ce qui s’y dit concerne pleinement et entierement le patron.

    • Rey de los Huevones

      Les « d’écoutes téléphoniques administratives » concernent les lignes téléphoniques *privées* et sont strictement encadrées.
      Par exemple, je serais très étonné que les banques puissent ouvrir le courrier et écouter les lignes privées de leurs employés… (ou les compagnies aériennes : les pilotes sont enregistrés dans leur travail, mais leur vie privée ne regarde qu’eux).

      « Tres bon article, mais en revanche mauvais exemple »
      Si j’ai bien compris wikipédia , votre commentaire peut générer et susciter quelque ironie…..

    • alex

      dans quel monde vivez-vous? A part dans certains secteurs sensibles ou postes bien définis, le patron n’a pas le droit d’écouter les conversations privées tenues sur un téléphone, fut-il professionnels. Il peut par contre tracer les appels et les durées, histoire de rétro-facturer certains appels au-delà d’une limite convenue d’avance.
      Idem pour les mails.

      • Le g

        Je vis justement dans ce monde. 🙂

        La banque est un secteur sensible dans lequel les communications sont surveillees, je ne suis pas choque que la police le soit ausis.

  24. Laurent

    C’étaient peut être des nostalgiques du SAC ces « policiers »…..

  25. histoire sombre

    Pourquoi la couleur noire est toujours considérée comme mauvaise et la couleur blanche comme la lumière. Il va falloir faire attention au choix des termes au risque de vexer. Vous écrivez bien noir sur blanc.

    Bon courage à M. Pichon. Un gars très bien.

    • Groar

      Parce que les ténèbres sont noires et que la lumière est plutot blanche/jaune, j’ai bon ?

  26. Claire-Hélène

    Il est des mondes où le simple fait de parler est un problème, et celui qui parle devient le problème. J’estime qu’il s’agit moins de la place de la hiérarchie que de la capacité d’un « patron » a accepter les problèmes, savoir les définir quand la parole hésite, prendre le temps de médiations pour confronter aussi, en interne à un service et sans ostracisme envers quiconque, et décider ou juger, y compris pour l’avenir des collaborations entre policiers concernés. Mais ce problème là, suppose des mots, suppose de la pensée, et qu’un peu de fiabilité de parole soit considéré comme une valeur. C’est loin d’être le cas dans toute la fonction publique, et probablement plus encore dans la police.
    Je pense en tout cas aux policiers de Marseille en ce moment. Enseignante dans un bahut sordide, j’ai eu droit à des « on attend rien Madame, juste que vous creviez », « Elle est vraiment folle », « va cracher sur Madame Toux » … et tutti quanti. Les policiers de la BAC s’entendent pire encore, je suis sûre, et d’eux aussi, on attend qu’ils gardent la tête froide, qu’ils ne laissent pas la direction du « jeu » à ceux-celles qui cherchent à monopoliser leur attention et leur vigilance ….
    Et eux-mêmes, je suis sûre, en diraient bien plus sur les tactiques de merde auxquels, en tant qu’être humain, ils se cognent tous les jours.

  27. jbolo

    Ce qui est clair, c’est qu’il faudrait réintégrer Philippe Pichon et le nommer à l’IGPN.

  28. lux

    Les poissons pourrissent par la tête : fortunes rapides, spéculation, magouilles politico-économiques en tous genre, culte du fric roi…..Difficile de demander aux soutiers et aux prolos de se comporter mieux que les classes « supérieures » de la société !

  29. vieux

    Veulent-ils en faire un saint, de Philippe Pichon, avec réhabilitation posthume, plaque et culte ?
    Une machine est lancée dont personne ne sait où se trouve le frein ?
    Vous êtes retraité de la police ? Vous en connaissez d’autres aussi bien que vous ? Connaissez-vous des magistrats à la retraite qui connaissent la machine, qui pourraient l’arrêter, rendre à ce bonhomme ce qui lui revient, liquider proprement cette affaire qui, semble-t-il, je ne suis pas compétent pour juger mais vous fais confiance, nous salit (nous, citoyens), coûte cher, ne rapporte rien ?

  30. Clafoutis

    Les petits imitent les gros (Lyon, Lille).
    Et ne se limitent pas à voler les voleurs, à trafiquer avec les trafiquants :

    http://tempsreel.nouvelobs.com/faits-divers/20121006.OBS4822/arras-trois-policiers-de-la-bac-accuses-de-violences-en-reunion.html

    http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/061012/des-enfants-pourchasses-violentes-et-humilies-par-la-police

    Quand les policiers se décideront-ils à faire le ménage chez eux ?
    Quand les poulets auront-ils des dents ?

    • Cyrielle

      Dénoncer un policier malhonnête est un geste citoyen. Malheureusement, cette situation est difficile quand on est soi-même un flic. Les évènements passés en sont les preuves vivantes

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