LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Esquisse d’un portrait-robot à l’ADN

Les traces biologiques laissées par un violeur sont systématiquement comparées à celles qui sont conservées dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) – c’est même dans ce but que cette base de données a été créée, il y a une quinzaine d’années. Mais si cette recherche se révèle négative, peut-on aller plus loin et utiliser le code génétique de l’agresseur pour tracer de lui une sorte de portrait-robot ? A priori, la réponse est non, puisque la loi sur la bioéthique punit le fait de procéder à l’examen des caractéristiques génétiques d’une personne à des fins autres que médicales ou scientifiques, sans avoir recueilli préalablement son consentement.

Capture adnCe n’est pas l’avis de la Cour de cassation. Dans une décision récente (Crim. 25 juin 2014), elle a fait fi de cette interdiction estimant que sur le fondement de l’article 81 du code de procédure pénale, le juge était en droit d’ordonner l’analyse de traces biologiques pour en extraire les caractères morphologiques apparents de l’auteur inconnu d’un crime. Il s’agissait en l’occurrence des prélèvements effectués sur deux victimes d’un viol. Les hauts magistrats ont rejeté le pourvoi en arguant que le matériel biologique nécessaire à cette recherche s’étant « naturellement détaché du corps humain » ni la loi pénale ni la loi civile sur le respect du corps humain n’avait été violée.

Le juge ne sortait donc pas de sa mission en demandant l’exploitation du génome humain à d’autres fins qu’une identification directe.

Celui-ci devait boire du petit-lait, car, bizarrement, c’est lui qui avait saisi la chambre d’instruction d’une requête en annulation concernant un acte signé de sa propre main. Et le procureur, sans doute de connivence, s’était pourvu en cassation. Une manière de titiller la haute juridiction afin d’établir une jurisprudence.

La décision est mémorable : il est donc admis que pour identifier l’auteur d’un crime (et plausiblement d’un délit) il est désormais possible de dresser de lui un portrait-robot génétique.

Il s’agit là d’un nouveau moyen d’investigation qui s’offre aux enquêteurs. Certes, les experts ne vont pas sortir de leur chapeau la photo d’un suspect, mais il semble bien qu’en farfouillant dans son patrimoine génétique, il soit possible de brosser un profil : le sexe, la taille, le groupe sanguin, certaines maladies, la couleur de la peau, des yeux, des cheveux… Voire la forme du nez, du front et des oreilles. À se demander si l’on ne va pas ressortir le bertillonnage des cartons poussiéreux de la préfecture de police ! Rappelons que vers la fin du XIX° siècle, Alphonse Bertillon avait mis en place une méthode pour identifier un individu en rapprochant 14 mensurations différentes de sa tête, de son corps et de ses membres. Un système plus empirique que scientifique qui lui avait valu une renommée mondiale – même si la dactyloscopie avait rapidement montré sa supériorité sur cette technique.

Alphonse Bertillon, d'après une photo prise au musée de la police à Paris

Alphonse Bertillon, d’après une photo prise au musée de la police à Paris

Mais peut-être un jour sera-t-il possible de récupérer les empreintes digitales d’un suspect en partant de son empreinte génétique !

En dehors de la comparaison basique, dans une enquête criminelle, la génétique se prête également à d’autres applications.

Ainsi, plusieurs affaires récentes nous ont montré que les juges n’hésitaient pas à demander aux policiers et aux gendarmes d’organiser une collecte d’informations génétiques sur une grande échelle. La dernière expérience remonte au mois d’avril. Il s’agissait d’identifier l’auteur d’un viol commis sur une jeune fille de 16 ans dans les toilettes d’un lycée de La Rochelle. L’attaque s’était produite dans le noir et par derrière et la lycéenne se trouvait dans l’impossibilité de donner un signalement de son agresseur. Plus de 500 mâles, pour la plupart des élèves, avaient été fermement invités à subir un prélèvement salivaire. Comme souvent lors de ces « coups de filet génétiques », l’opération avait été un fiasco. Cette méthode qui consiste à désigner la présence d’un coupable dans un groupe de personnes, en l’occurrence des adolescents, est fortement discutable. Cela rappelle le pion qui, à défaut de connaître le galopin fautif, punissait toute la classe. En tout cas, c’est une facilité d’enquête qui montre un non-professionnalisme inquiétant.

Il existe une manière moins voyante d’utiliser l’ADN dans une enquête : les recoupements génétiques familiaux. Cette méthode a été payante en 2011 sur une affaire ancienne : un viol suivi d’un assassinat par étranglement commis dans la Somme, près de dix ans plus tôt, sur la personne d’une jeune femme de 24 ans, Élodie Kulik, qui rentrait chez elle après un dîner dans un restaurant de Saint-Quentin. Des traces de sperme avaient été relevées sur le corps de la victime et dans un préservatif retrouvé à proximité du drame. Lors d’un coup de filet génétique, plus de 5 000 prélèvements avaient été effectués. Sans résultat. Finalement le juge, peut-être avant de classer son dossier (?), a demandé aux gendarmes d’élargir les recherches aux approchants dans le fichier génétique. C’est ainsi qu’ils ont identifié un homme dont le fils, Grégory Wiart, âgé de 22 ans en 2002, s’était tué dans un accident l’année suivant le meurtre. Un prélèvement ADN effectué sur son cadavre a confirmé sa probable participation au viol de la jeune femme.

Cette méthode est forte, car si un parent du criminel, même lointain, est mentionné au FNAEG, cela va circonscrire le fautif dans un cercle restreint. Mais en réplique, cette efficacité se traduit par une surveillance indirecte d’une grande partie de la population… À ma connaissance cette possibilité d’investigation n’a pas fait l’objet du débat public qu’elle mérite.

En « officialisant » le portrait-robot génétique d’un criminel non identifié, la cour de cassation vient donc d’ouvrir une nouvelle porte juridique sur l’ADN. Bien sûr, il ne s’agit que d’un signalement « scientifique », mais comme les recherches sur le génome humain avancent à grands pas, on peut s’attendre à des « portraits » de plus en plus réalistes. Jusqu’à venir compléter ou remplacer les déclarations des témoins oculaires. Aujourd’hui déjà, cette technique peut permettre de réduire le nombre de suspects éventuels et de limiter ainsi l’usage des collectes à grande échelle.

Faut-il s’inquiéter ou se féliciter de ces avancées scientifiques dans l’enquête criminelle ? J’aurais tendance à dire les deux. D’ailleurs, contrairement à une idée télévisuelle trop répandue, l’ADN n’est pas une preuve absolue. C’est un indice sérieux, dont la validité scientifique semble nettement établie, mais qui ne devrait s’imposer comme une preuve qu’à l’issue d’une multitude de vérifications. Dans quelles conditions le prélèvement a-t-il été effectué ? L’endroit était-il ouvert au public ? S’agit-il d’un prélèvement qui aurait pu être déposé volontairement ou non ? La scène de crime a-t-elle pu être souillée ? Comment les prélèvements ont-ils été saisis, conservés, analysés, etc. De nos jours, les enquêteurs doivent être capables de faire coïncider science, cohérence et évidence. Mais il faut surtout… qu’ils enquêtent, sans se laisser aveugler par la police technique et scientifique. Elle n’est là que pour leur apporter une aide, souvent précieuse, et non pour leur fournir un coupable tout saucissonné.

Nombre de personnes restent perplexes devant ces intrusions à répétition dans notre vie privée. J’en fais partie. Doit-on accepter que la loi autorise – pour les meilleurs raisons du monde – des inconnus à fouiller dans notre génome ? Je n’en suis pas sûr. Car si notre existence commence dans une cellule qui contient l’ADN de notre mère et de notre père, nous sommes la conclusion de ce panachage. Un cocktail qui fait de nous un être unique, et, personnellement, je ne suis pas mûr pour que l’on viole mon unicité.

29 Comments

  1. FILIOT

    Quelle bonne et heureuse nouvelle.
    A défaut d’inscription FNAEG, si le présumé auteur peut être identifié à partir d’un portrait robot établi à partir de son ADN, alors j’achète.
    Le portrait robot sera de toute façon plus réaliste et approchant que tous ceux que nous avons pour habitude de voir circuler.
    Une aide supplémentaire à l’enquête.
    A voir

  2. JPD

    C’est bien là tout le drame de notre civilisation.
    Au mépris du principe de la séparation des pouvoirs, base d’un semblant de démocratie, les juges usurpent le pouvoir exclusif du peuple à fabriquer le droit à travers la représentation législative en s’arrogent le droit de fabriquer eux-mêmes du droit, alors qu’il ne sont là que pour appliquer le droit …

    • Marc Schaefer

      Tu écris « à travers la représentation législative » comme si c’était inévitable et naturel… Non ! D’autres peuples exercent leur droit démocratique. Les Français choisissent seulement ceux qui agiront contre l’opinion du peuple. Élire, ce n’est déjà plus de la démocratie.

      Des juges voudraient fabriquer du droit ? Peut-être… La Loi se contredit, est obsolète, incomplète. Les juges sont souvent obligés d’outrepasser la stricte interprétation pour trancher.

      Le danger présent est, au contraire, que le pouvoir exécutif juge. Actuellement et en France, un maire peut ordonner un internement psychiatrique, qui est une privation de liberté. Dans la prochaine loi, l’exécutif (un préfet ?) pourra interdire à un citoyen de quitter le territoire, pourtant une liberté fondamentale. Et dans l’UE, la commission inflige des amendes à des entreprises.

  3. yvan

    Je m’excuse par avance, mais lire cela : « pour en extraire les caractères morphologiques apparents » en tant que scientifique est une aberration sans nom.
    Cela fait tellement penser au délit de sale gueule que je n’ai pas lu le reste de l’article.

    Faut arrêter la scientologie qui vient des US et aussi les aveux forcés bien connus pour retrouver une VRAIE, IMPARTIALE, JUSTE, FIABLE, HONNETE, Justice.
    Sinon, on ne s’en sortira pas.
    Je sais bien que certains juges sont cons comme des barriques d’eau tiède, mais faut sélectionner à l’entrée et les VIRER s’ils font trop d’erreurs.

    Rendez vous tout de même compte que c’est le dernier espoir de TOUT peuple…

    • yvan

      Bon, on va faire simple. J’aime la simplicité.

      Tous les ans, au moins UN Juge est viré car il a fait trop d’erreurs dans ces appréciations et au moins CINQ Médecins sont radiés car ont provoqué trop de morts.

      Cela vous parait-il franchement trop..??

      Car je vous rappelle qu’ils sont intouchables. Comme dans la Police…

      • yvan

        J’avais oublié les politiques, mais on va pas tout de suite envenimer.

  4. untel***

    C’est une intéressante méthode de portrait robot dont Pierre Barthélémy a parlé sur son blog il y a quelques années, à partir du travail d’une artiste ce qui n’était pas la meilleure voie d’abord.
    Il est relativement facile de connaître le groupe sanguin, la couleur de la peau et des cheveux et certaines maladies génétiques assez fréquentes comme la maladie de Rendu-Osler (1/6000 naissances) ou le déficit en protéine C (1/2000 naissances)… La taille, la forme du visage, la couleur des yeux seront plus difficiles à déterminer ainsi que toutes les caractéristiques physiques qui dépendent de plusieurs gènes.
    En attendant des progrès dans la connaissance des gènes déterminants dans la forme du visage, la méthode n’a qu’un intérêt pour trier des « candidats-suspects » dont un échantillon sera prélevé pour faire un véritable test ADN. Cela implique le dépistage et la consignation dans une base de données de toutes les maladies génétiques identifiées dans la population. En effet seule cette caractéristique suffisamment rare permettra de disposer d’un groupe de candidats-suspects assez réduit pour être exploitable. Il sera difficile de faire admettre une méthode conduisant à sélectionner uniquement les personnes souffrant du même défaut génétique que l’auteur d’un viol. La société n’est pas prête à ce qu’un handicap, plus ou moins important, soit utilisé dans ce sens.

    • Rey de los Huevones

      Désolé, mais l’étalage d’un savoir de nième main n’a rien à voir avec le sujet: l’exemple susceptible de fonctionner (et qui a déjà eu du succès: les autres sont fantaisistes) consiste à trouver des gens dont l’ADN est suffisamment proche de celui dont on dispose, et de rechercher dans les familles de ces gens déjà fichés si quelqu’un peut être suspect…

      • untel***

        Non c’est vous qui regardez dans le rétroviseur.
        Une liste des candidats-suspects qui se limite aux familles des personnes déjà fichées est trop restrictive pour avoir un impact autre qu’anecdotique (aider dans des cas rarissimes).
        Les solutions plus efficaces sont le fichage généralisé de la population (non accepté), et l’utilisation du fichage déjà existant des anomalies génétiques détectées dans la population.
        Cette détection est encore trop limitée pour être utilisable mais va s’amplifier dans pas longtemps à la suite de la demande des patients eux-mêmes. Je prends l’exemple des complications thrombotiques de la pilule Diane qui surviennent presque exclusivement chez des femmes qui ont une anomalie génétique de la coagulation. Lors de l’affaire Diane de nombreuses femmes ont demandé qu’un dépistage de cette anomalie génétique soit effectué avant toute prescription de pilule. Un autre exemple est celui des « acétyleurs lents », c’est-à-dire des patients qui ont un système enzymatique dans le foie qui dégrade moins bien les médicaments et les expose à des complications médicamenteuses. Les médecins seraient intéressés à savoir quel sont leurs patients acétyleurs lents. Ainsi, si des complications sont évitables par un dépistage de l’anomalie génétique qui les favorise, la demande des patients et des médecins fera que leur dépistage deviendra de plus en plus fréquent et donc de plus en plus utilisable par la police. Cette base de données permettra d’obtenir une liste de candidats-suspects bien plus importante que dans le cas anecdotique cité, à condition que son utilisation soit acceptée.

      • Marc Schaefer

        Ô RdlH, si tu avais lu l’article, il est exactement question d’imaginer un portrait d’une personne d’après ses traces d’Adn.

        Et puis, le savoir de première main doit faire 1 ppm du total chez quelques personnes, zéro chez les autres.

        • Principe de Peters

          Sachez, Monsieur Schaeffer, que
          a) nous n’avons pas gardé les suidés ensemble (et, vous lisant, je n’aurais pas donné cher de leur survie) -> je ne tutoie pas Votre Itérative Théorie du Complot et de l’Espionnage Omniprésents.

          b) que je n’ai retenu que la partie susceptible de fonctionner, en précisant bien « non fantaisiste »). Dire que c’est futuriste et baratiner comme quoi c’est possible (mais, avec des subventions adequates, on peut raser gratis
          …demain) avec une future éventuelle base de donées -ça me fait penser aux solutions plaquées pavloviennement dans les années 80 : « on sait pos résoudre le problème, Saint Base de Données va y remèdier) chez les cadres ayant plus que transcendé leur seuil d’incompétence (et déjà, ça faisait rigoler)-

        • Marc Schaefer

          Ô Principe de Peters, ton texte est un peu confus, sais-tu ?

  5. Marc Schaefer

    Que je sache, l’empreinte de l’Adn n’est pas sa séquence complète, mais seulement une information parcellaire qu’on prétend unique (ce qui est approximatif). De l’empreinte, on ne peut alors pas déduire la morphologie de l’individu. Ou bien ?

    Les risques statistiques de confondre les empreintes de deux personnes sont élevés, de mémoire un sur quelques millions – sans oublier les erreurs opératoires, forcément pires. C’est bien trop mauvais pour désigner une personne dans un pays.

    Déduire le sexe de la personne recherchée : en analysant des traces de sperme, la méthode peut être fiable.

    • Clafoutis

      « Déduire le sexe de la personne recherchée : en analysant des traces de sperme, la méthode peut être fiable. »

      S’il y a trace de sperme, j’ai vaguement l’impression que je peux déterminer le sexe de la personne responsable de ces traces, de façon fiable et sans analyse trop complexe, et même sans analyse du tout….

    • ZEB

      Monsieur,

      De mémoire, la probabilité d’attribution d’un profil ADN à une personne est de 1 contre 10 milliards. On peut se demander où le doute peut se glisser.

      Quant à « Déduire le sexe de la personne recherchée : en analysant des traces de sperme », je connais un certain LAPALISSE qui n’aurait pas dit mieux.

      Enfin, avec une telle technique d’identification, nous devrions commencer à construire de nouvelles prisons, à moins de « renforcer » les dernières mesures alternatives à la détention.

      • Rey de los Huevones

         » On peut se demander où le doute peut se glisser »
        D’erreurs de manipulations…
        De fabrications de preuves (pas pour cause de désordre, qui reste de bonne foi, mais, par exemple, du désir d’aider les policiers en mettant hors d’état de nuire des délinquants par falsification délibérée de preuves ou par omission délibérée de tests standards -s’il est innocent de ce crime, il doit en avoir commis bien d’autres-
        ex : http://www.huffingtonpost.com/2011/06/30/north-carolina-crime-lab_n_887516.html : en 2011, 80 personnes victimes de procédé étaient encore en prison, 5 attendaient dans le couloir de la mort et 4 avaient déjà été exécutées… (tous avaient un casier avant qu’on ne leur fabrique des preuves…). Une commission spéciale a été créée pour voir s’il n’ y avait pas d’autres victimes de ces falsifications de complaisance…

      • Eclat de Rire

        Pour les erreurs de manipulations ou négligences , 2 cas ont pu être détectés (il y en a peut être d’autres qui sont passés au travers) en Grande Bretagne en 2012 ; pour l’un de ces cas, voir http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/law-and-order/9579013/Man-wrongly-charged-with-rape-after-DNA-evidence-tray-was-re-used-by-forensics.html
        (le RU a moins de 100 millions d’habitants: la probabilité d’être victime d’une négligence est donc supérieure , pour une année donnée, à 20 milliardièmes, bien plus forte -plus de 200 fois- que le chiffre que vous brandissez).

        Par ailleurs, déterminer le sexe à partir d’un prélèvement d’ADN n’est pas aussi absurde puisque ça permet de détecter des contaminations: je n’ai pas le lien en tête, mais, dans les années 90, un tueur/violeur en série sévissait au RU: son sexe déterminé par l’ADN était … féminin, et il était très mobile, avec des façons de nuire très variées. Les policiers, grâce à leur fichier ADN, ont pu identifier l’auteur … d’un viol (mais de sexe féminin) qui résidait, au moment de ses méfaits, dans une prison…. En fait, l’entreprise qui fabriquait des coton tiges utilisés pour le prélèvement d’ADN sur les scènes de crimes et les délinquants stérilisait scrupuleusement -comme elle était liée par contrat- les cotons tiges mais leur détergent ne dénaturait pas l’ADN (et la contamination **massive ** venait de leurs ouvrières). Trouver l’origine d’une telle contamination a pris des mois, et n’a pas mis en oeuvre des raisonnements approximatifs, basés sur la gaudriole et des évidences du café du commerce.

      • Marc Schaefer

        De mémoire erronée.

        Il y a plus de vrais jumeaux que un sur dix milliards. Les risques de contamination sont largement plus élevés aussi . Et bien sûr, les humains commettent des erreurs, voire des fautes.

        Et même sans jumeaux ni erreurs, la plupart des méthodes induisent des risques statistiques dans les millionièmes et non milliardièmes, ce qui désignerait beaucoup de gens à tort dans la population française.

        • Cancer de l'Assistanat

          En clair et rationnel, que voulez vous dire?
          Ce sans credos, avec des chiffres validés experimentalement…

      • ZEB

        Il est bien évident que les résultats d’identification d’ADN doivent être recoupés avec les éléments liés aux faits.

        Je m’explique : dans le cas d’une identification d’une femme consécutif à un prélèvement de sperme effécuté sur une victime d’un viol (à plus forte raison par pénétration), il est évident qu’une « pollution » soit intervenue dans le processus.

        Quant à contester l’identification d’un ADN prélevé sur un fait, et que cet ADN identifie un individu sur la planète, en Europe, puis en France, puis dans le Département, puis dans la commune des faits, il n’y a qu’un avocat pour croire, non pardon, pour plaider l’innocence de son client. Mais comme ils aiment à le dire : « une chance sur 100 millions, certes, c’est peu, mais c’est possible ».

        De toute manière, on peut débattre aussi longtemps qu’on le voudra, la justice considère qu’il s’agit là d’une preuve formelle, et elle a raison.

        • Rey de los Huevones

          Simplement, une erreur d’étiquetage -deux libérés en un an; un autre laboratoire n’a pas résisté à des tests- au Royaume Uni fait que le chiffre rituel de « une chance sur 100 millions » est faux dès que l’on s’interesse aux causes d’erreurs (le Fantôme de Heilbronn -mots clés pour wikipédia-a affecté des dizaines de crimes, commis par des personnes différentes, en allemagne et Autriche -moins de 100 millions de personnes au total, enfants et vieillards inclus).

          La pratique de certains laboratoires américains (on me donne une analyse à faire, il y déjà eu des tas d’  » éléments liés aux faits. », donc je rends un rapport de complaisance aux policiers que je côtoye tous les jours a déjà fait libéréer des dizaines de personnes (qui peuvent demander des millions de dollars de dommage et interets ) en Caroline du Nord (cependant, 4 sont mortes en prison, certaines ont été éxécutées).
          Ce n’est pas en récitant « une chance sur 100 millions » et en ironisant sur les avocats que l’on se débarrassera des effets de la paresse intellectuelle, de la négligence…

          A noter que les jurys américains ont pour consigne de ne jamais faire de calcul de probabilités (les hypothèses d’emploi de ces calculs devraient être vérifiées avec un soin extrçeme, qui dépasse la compétence d’un jury tiré au sort -et, parfois, celles d’experts qui peuvent être surmenés, malades ou … malchanceux-)

        • Café du Commerce

          « De toute manière, on peut débattre aussi longtemps qu’on le voudra, la justice considère qu’il s’agit là d’une preuve formelle, et elle a raison. »

          Naturellement, vous avez un lien formel vers un texte de loi?
          Ou Dieu, dans un grondement de tonnerre, vous a soufflé cette hénaurmité?

        • ZEB

          Mais non, vous le savez très bien, aucun texte de loi n’accorde un caractère formel à une telle preuve. Il s’agit là juste de l’appréciation des juges qui ont encore le droit de le faire (Pas pour longtemps peu-être) et ils ont raison de le faire. Après tout, c’est bien ce qu’on leur demande : Juger.

          Quant aux contre-exemples, citez nous des cas français, de laboratoires et d’experts français. Je ne connais pas la fiabilité des laboratoires américains, russes, anglais, chinois ou sénégalais.
          En revanche, je connais celle de nos laboratoire (INPS, DOUTREMEPUICH, INGA et bien d’autres). Et, en France, les erreurs d’étiquetage sont toujours mise en évidences -si il y en a, je n’en ai jamais vu- par les contres expertises d’un second laboratoire.

          Contester ces expertises relève de la mauvais foi, matière dans laquelle certains sont passés maître.

          • Rey de los Huevones

            Bon, mais alors, pourquoi cette pépite?

            « Quant aux contre-exemples, citez nous des cas français, de laboratoires et d’experts français.  »

            Quant à la fiabilité des laboratoires français, le fait qu’ils aient pignon sur rue ne les met pas à l’abri d’erreurs de manipulation (des pays aussi sous dévelopés que les USA, la Grande Bretagne, l’Allemagne ET l’Autriche n’étaient pas à l’abri d’erreurs de manipulation -commises souvent de bonne foi-).

            Pouvez vous décrire le protocole de certification des laboratoires français (pas les « américains, russes, anglais, chinois ou sénégalais ») , et donner un lien liant à des tests récents par des organismes indépendants?

          • Rey de los Huevones

            Mais alors, pourquoi avoir asséné une pépite témoignant d’une grande absence de réflexion?

            Naturellement, vous avez des liens vers les organismes indépendants certifiant les fleurons des laboratoires français (il est bien connu que la France est moins sous développée que les Etats Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne et l’Autriche, n’est ce pas : ce serait un blasphème de prétendre le contraire- ).
            et vous pouvez prouver que ces -éventuelless – certifications :

            a) ont eu un protocole clair et accessible de tous

            b) étaient récentes….

            Sinon, vous laissez la place à de pitoyables credos -vous pouvez répèter 10000 fois que votre contradicteur « est un professionnel de LA mauvaise foi » sans parvenir à convaincre les agnostiques.-

            • ZEB

              L’histoire judiciaire en France relate une foultitude d’identification grace à l’ADN.
              En revenche, vous ne donnez toujours pas d’exemple d’erreur d’identification.
              Voilà de quoi « convaincre les agnostiques »

              • Charge de Preuve

                A que coila une foultitude bien singulière…
                et combien d’erreurs non détectées ?
                (en France, il y a une culture du secret: en Allemagne et Autriche, le Fantôme de Heilbronn portait sur … quelques dizaines de cas ( connus du grand public). La GB a au moins un laboratoire hors normes et une erreur judiciaire -quelques mois en préventive –

                Pour prouver que la France fait mieux , il suffit de prouver, soit
                a) que le régime alimentaire rend les Français plus intelligents que les Allemands, Autrichiens ou Anglais
                ou
                b) que ce sont les gènes
                ou
                c) que les contrôles sur les labos sont plus rigoureux que dans les autres pays (au point de détecter / corriger tous les disfonctionnements possibles, ou ou de constater qu’il n’y en a pas)….

                Sinon, ça reste du domaine du baratin (je constate, outre une abyssale méconnaissance du droit, que vous êtes incapable de citer les dates et résultats de certification des labos français)

              • Patrice Reviron

                Pour deux exemples d’erreurs commises en France et documenté, je vous renvoie à cette lecture: bitly.com/1nAKKDp.

                Tous les laboratoires sont touchés. Le problème est qu’en France nous n’avons pas (pas encore) la culture de la contradiction des expertises ADN. Mais ça va venir n’en doutez pas.

                • Hydre de Lerne

                  Merci monsieur Reviron pour les cas supplémentaires bien de chez nous…

                  un cas de contamination -plus récent que ceux qui ornent le Dalloz- en France est lié au Fantôme d’Heilbronn (je suppose que les policiers allemands ont transmis leurs soupçons de contamination concernant … un fabricant de cotons tiges… aux Français, pour un méfait commis à Arbois dans le Jura; source wikipedia + fantome + heilbronn ).

                  Le fait qu’il existe une « culture » du secret -et certains incultes qui ont .. le culte de la « vérité » gobée sans trop réfléchir- en France ne touche pas les virus informatiques :
                  un officier de gendarmerie a publié en 2009 un dossier complet sur les virus dans GNUlinux Magazine, disponible à l’époque dans tous les kiosques à bons journaux…. Je suppose que ses collègues français ou étrangers avaient depuis longtemps bénéficié de son indéniable expertise…

                  Je suppose -et j’espère -que les experts français en ADN vont , discrètement, regarder comment font leurs collègues pour détecter les contaminations (ceci induit un retard par rapport à l’état de l’art) -ou réfléchissent avec leur tête, loin du dogme de l’Infaillibilité de l’ADN, mais ils le feraient alors très discrètement…

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