Dans l’Hexagone, les gendarmes veillent sur les câbles de cuivre de la SNCF, mais, à des milliers de kilomètres, en Guyane, leur mission est tout autre : Ils pourchassent les chercheurs d’or. Ils sont environ 250 – et 750 militaires – à patrouiller sur un territoire rempli d’embûches. Le plan Harpie bat son plein. Ou plus exactement Harpie 2, car, après les opérations Anaconda et Harpie 1, l’année dernière, le président de la République a relancé la mobilisation contre l’orpaillage clandestin. Et cette fois avec de grands moyens. La mission n’est pas sans danger : un soldat y a déjà laissé la vie (voir le blog secretdefense). Dans une vidéo, sur le site de la gendarmerie, on peut se faire une idée de leur job. Rien à voir avec des contrôles de vitesse sur l’autoroute… Les pieds dans les charentaises, on peut rêver d’aventures… Mais là, ce n’est pas du cinoche. Il ne s’agit pas de surprendre un cowboy solitaire accroupi près d’un fleuve, en train de tamiser du sable, mais de dénicher les puits et les galeries creusés par des colonies de clandestins à la recherche des précieuses pépites.
Il faut reconnaître qu’avec la montée fulgurante du cours de métal jaune, malgré les risques, le jeu en vaut la chandelle.
Vous me direz, après tout, ils ne volent personne. Mauvaise pioche. Cela ne se passe plus ainsi dans un monde qui se veut policé. D’autant que l’or fait partie des richesses naturelles de la Guyane. C’est même son premier produit d’exportation. Autour de 2 à 3 tonnes par an. Et ils sont environ 65 opérateurs à se partager le pactole, en exploitant une centaine de sites autorisés. Alors que, d’après les chiffres de 2006, retenus par une commission d’enquête du Sénat, il y aurait environ 350 sites d’orpaillage illégal, employant entre 5 000 et 10 000 personnes. Ce qui représenterait, selon les estimations de la gendarmerie nationale, 10 tonnes d’or natif par an.
Mais le problème majeur est environnemental. Essentiellement en raison de l’utilisation du mercure pour réaliser l’amalgame de l’or, procédé interdit depuis 2006. Avec des rejets conséquents de ce métal liquide dans les eaux des fleuves. 13 tonnes par an. Et une déforestation sauvage estimée à 500 hectares par an. Les conséquences sont terribles sur la vie des habitants des rives*. Et tout ce petit monde underground génère évidemment une délinquance associée, comme la prostitution, le blanchiment d’argent et les règlements de comptes.
Une loi de 2009 a renforcé les moyens juridiques pour lutter contre l’orpaillage illégal, en donnant, par exemple, la possibilité de faire démarrer la garde à vue non pas au moment de l’arrestation, comme c’est la règle, mais lors de l’arrivée dans les locaux où celle-ci doit se dérouler. Avec un délai qui ne peut excéder vingt heures (art. 141-4 du Code minier).
Pas facile d’être un État de droit dans ces contrées.
Cependant, dans la région, les garimpeiros ne sont pas les seuls soucis des policiers et des gendarmes. Ce territoire, grand comme le Portugal, possède le niveau de vie le plus élevé du continent sud-américain. Un attrait pour les habitants, bien plus pauvres, des pays d’alentour. Et notamment le Brésil. 60% des étrangers mis en cause dans des crimes ou des délits sont des Brésiliens. Et cela pourrait encore s’aggraver après la mise en service du pont routier sur le fleuve Oyapock, lequel va bientôt relier la Guyane à l’État de l’Amapá. Raison pour laquelle un centre de coopération policière (CCP) entre les deux pays devrait bientôt voir le jour. Cette cellule aura compétence pour tous les problèmes liés à la sécurité (sauf le terrorisme), et notamment la criminalité organisée, le trafic de stupéfiants et l’immigration irrégulière. Ce CCP sera, me semble-t-il, la première coopération transfrontière hors de l’espace Schengen. Avec toutefois une présence française bien modeste : 3 gendarmes et 1 policier.
D’après un article un rien alarmiste du Figaro, pour une population d’environ 230 000 habitants, la Guyane arrive juste derrière la Seine-Saint-Denis (six fois plus peuplée) en matière de délinquance. Mais surtout, il s’agit d’une délinquance souvent violente. Il faut dire que les armes sont partout. Elles proviennent en grande partie du voisin brésilien, le plus important fabricant d’armes de l’Amérique du Sud. Pour le procureur de Cayenne, cité dans cet article, la situation est critique. « Les magistrats ne veulent plus venir en Guyane, effrayés par la quantité de travail que nous avons, mais aussi parce qu’ils ont peur de se faire attaquer au coin de la rue ». Quant au chef de la BAC, qui a exercé vingt ans en métropole, il soupire : « La différence, c’est qu’ici, tu peux perdre la vie pour 3 euros ».
Rien à voir pourtant avec un pays voisin, et presque homonymique : le Guyana, (l’ancienne Guyane britannique ) où le risque est omniprésent ; ni même avec le Venezuela, qui vient de publier des chiffres alarmants. Mais le taux de criminalité en Guyane est néanmoins deux fois supérieur à celui de la métropole. Et il est certain que sans l’arrivée d’effectifs supplémentaires, gendarmes et policiers, les choses ne vont pas s’arranger, car outre une immigration clandestine exponentielle, la Guyane est le département français où le taux de natalité est le plus élevé.
40% des homicides commis sur l’ensemble de la planète ont lieu en Amérique Latine, où, parallèlement au crime organisé, au narcotrafic et au blanchiment d’argent, la délinquance de rue connaît un accroissement qui va de pair avec la pauvreté. Entre ces deux extrêmes, on peut presque parler de l’émergence d’une criminalité moyenne, centrée notamment sur le trafic d’armes, le trafic de personnes et le trafic sexuel. Une activité criminelle qui deviendrait… coutumière.
Avec un contre-coup : l’utilisation de plus en plus fréquente des forces armées pour effectuer des opérations de police. Un véritable risque pour ce monde en recherche d’équilibre.
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Beaucoups d’admiration pour ces gendarmes qui risquent leurs vies chaque jours.Allez les gars courage BISOUS A VOUS
Le blog a été absolument fantastique! Une foule de renseignements et d’inspiration, qui tous deux nous avons tous besoin!
Courage les garçons,j’imagine que pour vous en guyane cela doit etre très dur mais je pense souvent à une personne qui est partie la bas;je me fais beaucoup de soucis pour lui,j’espere qu’il va bien,pas de nouvelles de lui.BISOUS A VOUS TOUS
@ Jacques C » Il n’y a plus grand monde pour se laisser abuser par de telles caricatures, et la plupart des internautes savent très bien qu’il n’y a pas de développement humain à moyen et long terme sans respect de l’environnement »
Je souscris totalement à votre analyse, et à mon sens elle s’applique pareillement à l’orpaillage clandestin . Ceux qui prônent la tolérance à son égard et / ou minimisent son impact, ils ne font qu’effectuer un glissement en matière de bénéficiaires . Là ce sont les migrants Brésiliens pauvres travaillant dans ces exploitations, au lieu de la population Guyanaise dans le cas de ces forages pétroliers .
Tiens donc. On demande que l’enrichissement économique de quelques multinationales ne se fasse pas au détriment de l’environnement et des populations côtières, et Azur a le culot de répondre : On peut effectivement s’opposer à tout développement économique en Guyane, mais il ne faut pas s’étonner qu’ensuite la société guyanaise se paupérise.
Vous croyez que ce type de caricature fait encore illusion ?
Ce que vous dites, c’est à peu près ce que les économistes (internationaux et locaux) disaient de l’activité cotonnière près de la Mer d’Aral il y a 40 ans : « mais enfin, vous n’allez quand même pas protéger l’environnement et empêcher les populations kazakhes et ouzbekes de se développer ! ».
On a vu ce que ça a donné : développement économique à court terme, saccage total du milieu et assèchement de la « mer », misère noire à moyen terme avec le taux de mortalité infantile le plus élevé au monde (+ cancers et anémies à des taux affolants), population totalement miséreuse et poussée à l’exil. Quelques gros acteurs économiques se sont quand même enrichis entretemps…
Votre tactique d’opposer environnement et développement, et de présenter ceux qui réclament le respect des recommandations élémentaires de l’UE et la non-utilisation de produits et procédés interdits en Europe (c’est quand même la moindre des choses !!!) comme prétendument opposés au développement … est vraiment une tactique archaïque et ridicule.
Votre rhétorique a fait long feu. Il n’y a plus grand monde pour se laisser abuser par de telles caricatures, et la plupart des internautes savent très bien qu’il n’y a pas de développement humain à moyen et long terme sans respect de l’environnement. Il n’y a guère que les multinationales et les intermédiaires qui ont intérêt à ce type de forage sans précautions.
« Si demain des hordes de Belges, Luxembourgeois et Allemands, venaient à saccager de leur propre chef les forêts de Compiègne et Reims pour extraire de l’or ou autres minerais . Au motif que l’État Français et ses entreprises n’ont jamais exploitées ces richesses, vous prendriez la défense de ces prédateurs et leurs commanditaires ? »
Oui. C’est la France du Maréchal Pétain, Monsieur.
sans compter les animaux sauvages 🙂
Pointeur de vide, je vous concède que mon expression » le combat de jungle » était raccourci pouvant prêter à confusion . Mais vous n’êtes pas sans savoir que cette dénomination est utilisée usuellement par les militaires, afin de désigner les formations dispensées par le CEFE à Régina .
Lors des plans » Harpie « , les opérations sont loin de se faire toute par voie fluviale . Les héliportages sont fréquents et pour deux raisons : surprendre orpailleurs ainsi que les chefs locaux de ces exploitations clandestines, et souvent difficultés ou voir impossibilités d’accéder à celles – ci par fleuves et rivières .
C’est d’ailleurs, une des causes qui ont présidées au lancement des plans » Harpie » . En temps normal, la Gendarmerie ne dispose pas en Guyane des moyens nécessaires pour cela : hélicoptères de transport Puma et super Puma . Elle est alors contrainte de se limiter à des opérations fluviales, et qui donnent de faibles résultats .
Bien évidemment, les orpailleurs ne vont pas accueillir à la Kalachnikov les gendarmes accompagnés de quelques dizaines de Légionnaires . Mais si ces opérations ne présentaient guère de risques, pourquoi on ne se contente pas de déposer 4 gendarmes au milieu des exploitations clandestines d’une certaine ampleur ?
Employer l’expression » saccage du matériel des orpailleurs « , c’est reprendre le discours tenue au Brésil par les organisateur et profiteurs de ces pillages . Les forces de l’ordre ne saccagent pas, mais détruisent des installations illégales et cela dans le cadre de nos lois . Utiliseriez vous ce mot » saccage « , quand sur décision de justice des constructions illégales sont détruites en métropole ?
» Pourquoi un minerai appartiendrait-il à celui qui a pris le contrôle du sol plutôt qu’à celui qui travaille à l’extraire » . On peut toujours en discuter, cela tant d’un point de vue éthique ou politique, mais encore faut il mesurer les conséquences pratiques de cette approche . A ce sujet, je ferais juste trois remarques :
• L’acceptation de ce principe, il déclencherait rapidement une multitude de conflits et guerre sur toute la planète
• Celui qui profite le plus de l’extraction d’un minerai, c’est l’entreprise qui l’organise . Le personnel d’exécution qui travaille à son extraction, il ne vient qu’après et souvent hélas n’en retire que des bribes . Situation typique en matière d’orpaillage clandestin en Guyane .
• Si demain des hordes de Belges, Luxembourgeois et Allemands, venaient à saccager de leur propre chef les forêts de Compiègne et Reims pour extraire de l’or ou autres minerais . Au motif que l’État Français et ses entreprises n’ont jamais exploitées ces richesses, vous prendriez la défense de ces prédateurs et leurs commanditaires ?
@Jacques C
On ne va pas continuer la polémique ici, c’est hors contexte. Juste pour votre information, je ne travaille pas pour Tullow mais suis un acteur économique en Guyane. L’étude d’impact est disponible à la DEAL de Cayenne.
On peut effectivement s’opposer à tout développement économique en Guyane, mais il ne faut pas s’étonner qu’ensuite la société guyanaise se paupérise (cf. les autres commentaires).
J’arrête là. Je ne répondrai plus.
Faites un article sur L ONF et ses relations indelicates avec les creoles locaux ou quelques metros concernant les autorisations minieres accordéees.
L ONF et ses agents régularisent des sites clandestins en touchant des commissions!et en y installant souvent des marionnetes boni ou bresiliens qu ils ponctionnent!!a la tienne Etienne..
Des sites pouvant vous intéresser :
Pétition pour sauver les derniers Amérindiens Wayana et Teko de Guyane :
http://wayana.new.fr/
On peut signer directement en ligne à :
http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2011N5094
ou à :
http://www.cyberacteurs.org/actions/presentation.php?id=168
dernier article lié :
Le paradoxe guyanais : Comme la fusée Ariane, les suicides Amérindiens décollent !
http://www.lepost.fr/article/2011/02/17/2409097_le-paradoxe-guyanais-comme-la-fusee-ariane-les-suicides-amerindiens-decollent.html
L’actualité wayana c’est sur :
http://www.lepost.fr/groupe/les-amerindiens-wayana/
Je vous signale que la commission des affaires étrangères du Sénat vient du publier un rapport d’information sur la Guyane dans lequel elle propose un certain nombre de mesures.
Vous le trouverez à l’adresse suivante : http://www.senat.fr/notice-rapport/2010/r10-271-notice.html
Dîtes moi ce que vous en pensez
Marc a écrit :
« Apres une breve enquete avec la police federale de Rio, j’ai recu des elements qui m’ont fait honte sur la “nomination” des gendarmes postes en Guyane. Ils font leur temps planques quoi ! »
Si c’est aussi planqué que ça, je propose que la police reprenne les postes de Camopi et de Maripasoula, voire aille tenir pendant 1 semaine les barrages sur les différents sauts. Bizarre que mais vu le nombre de policiers à Cayenne (il n’y a que là qu’il y en a), la police n’est pas pris à sa charge l’ensemble de la sécurité en Guyane
Ca me rappelle le film « Le jaguar », non? Caricature? Ce qui me fait peur, c’est qu’ici, en Europe, ça commence à saisir ce genre d’argument pour justifier des militaires dans le métro. Et de voir la réaction des « honnêtes » citoyens: qu’on renvoie chez eux les arabes et les bougnoules. J’imagine que la-bas, on demande de remballer les trop bronzés au Brésil? Ca commence à puer le nazillon, comme à Bruxelles. Certes, il y aura la sécurité, mais à quel prix? D’où l’argument comme quoi c’est du chiqué ne m’étonnerait qu’à moitié.
Cizia ziké il en pense quoi?…Moi j’ai bien aimé ORO…J’ai retrouvé bcq de choses vraies et bien entendu bcq de connerie, mais l’un dans l’autre on est en plein dedans.
« Le combat de jungle »… à petite dose, alors.
En forêt guyanaise, la végétation est à 30m d’altitude. On s’y déplace debout avec aisance, au contraire des forêts d’Europe. Les moustiques sont dans la mangrove côtière, d’où le paludisme endémique y compris en ville, mais pas en forêt.
Donc si vous voyez des légionnaires avançant à la machette au milieu des tortues venimeuses et des papillons mangeurs d’hommes, c’est que la séquence a été bidonnée au Jardin des Plantes.
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Tout le monde habitant le long des fleuves, trouver les orpailleurs n’est pas bien difficile.
En fait de combat, les opérations consistent à saccager de temps à autre le matériel des orpailleurs. Quand les gendarmes et légionnaires arrivent par surprise – donc pas par le fleuve – ils peuvent attraper un clandestin ou deux, voire même récupérer l’or.
L’accueil à la Kalachnikov, sur fond de pièges empoisonnés et de lassos en lianes, c’est au cinéma.
Les puits et galeries des orpailleurs ?
Quand j’étais là-bas, les orpailleurs fouillaient les fleuves avec des pompes.
Ils formaient des groupes d’une demi-douzaine de clandestins évitant le contact et accumulant l’or pour rentrer au Brésil, donc j’imagine mal leur violence s’étendre, non plus que leur blanchiment d’argent ! Ils préfèrent l’or bien jaune.
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En revanche, les salaires des cadres Métro à prime d’expatriés peut susciter des vocations violentes dans les bidonvilles des Guyanais miséreux.
Les métis sont quasi absents de Guyane après plusieurs siècles de cohabitation. Ça aussi, on se le prend dans la poire. Rien à voir avec la Réunion ou la Martinique.
Ajoutez que les Métro parlent une langue différente des autres habitants.
Dans une telle ambiance, nul besoin d’or pour expliquer la violence.
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Et si… Et si le sûreté, l’écologie, n’étaient que des prétextes pour que l’État garde l’or pour lui ?
Quand on écrit : « l’or de la Guyane », comprenez-vous « la richesse des habitants » ou plutôt « la main basse de l’État » ?
Pourquoi un minerai appartiendrait-il à celui qui a pris le contrôle du sol plutôt qu’à celui qui travaille à l’extraire ? Est-ce une notion éthique, ou la raison du plus fort ?
Vladimir Ilitch : « un gouvernement est une bande d’hommes armés, en dernière analyse ».
[La Guyane] « possède le niveau de vie le plus élevé du continent sud-américain. »
Je déments.
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Hormis quelques Européens d’Ariane ou de l’Administration, la Guyane vit dans une misère noire, dans des taudis en tôle ondulée, avec trois volailles dans la cour et le RSA.
La Guyane compte zéro industrie hors Ariane, zéro tourisme, zéro exportation agricole. Tout est importé grâce au RSA.
Entendu du préfet à l’époque : envoyer les Amérindiens à l’école, c’est en faire des chômeurs, alors que dans leur forêt ils apprennent à pêcher. Voilà bien l’ambition de la France pour la Guyane. Certains disent : la garder dépendante d’Ariane.
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Par contraste, des pays comme l’Argentine sont évidemment bien plus riches. Nul besoin d’étude chiffrée : on se prend ces réalités dans la poire en cinq minutes en arrivant sur place.
L’Uruguay, le Chili sont censés être dans la même classe. Le Brésil n’est pas loin.
Et tous ont des taux de croissance de 8 à 10% par an depuis leur sortie de la crise monétaire.
@ Antoine R » La course à l’or n’engendre qu’une délinquance marginale, réelle mais non significative. La vraie délinquance, celle qui mérite qu’on s’y intéresse et que les autorités se doivent de combattre, c’est une délinquance sociale, qui nécessite donc bien plus que les forces de l’ordre pour être réduite. »
Votre argumentation est pour le moins démagogique et simpliste, car vous oubliez les faits bien réels soulignés par notre hôte . A savoir les résultats de cet orpaillage clandestin de grande ampleur: pollution des rivières, déforestation, pillage d’une ressource minière, conditions de travail, violence, délinquance et flux migratoire .
Une autre conséquence humaine aussi grave est également à souligner, c’est la destruction accélérée du cadre de vie traditionnelle des populations indigènes . Elles sont chassées d’un partie de leurs lieux d’habitation, leurs nourritures traditionnelles polluées ( poissons par le mercure ) et se raréfies ( prélèvements sur la faune ) . A ce rythme dans une dizaine d’années, ces populations auront disparues ou au mieux grossiront les bidonvilles de Cayenne .
Malgré tous leurs défauts, État et administrations depuis des décennies imposaient des mesures protégeant ces populations et leur mode de vie ancestrale : accès à leur zone d’habitation soumise à autorisations, et celle – ci étaient délivrées avec parcimonie .
Si aucune lutte sérieuse n’était entreprise contre les prédations de cette orpaillage clandestin à grande échelle, on aurait alors un phénomène identique à celui se passant en Amazonie au Brésil : destruction de ces populations indigènes .
Il me semble que la protection de ces populations, et à minima assurer leur survie, cela compte autant que lutter contre la délinquance sociale touchant les habitants des zones urbaines. A mon sens l’un n’exclut pas l’autre, mais il a quand même des priorités .
Notre hôte s’inquiète du recours aux forces militaires, afin de mener à bien ces opérations de police contre cet orpaillage clandestin en bandes organisés . Dans le contexte Guyanais, je ne voie pas ou se situe le problème :
• Ce n’est qu’une utilisation rationnelle et pertinente de l’outil militaire disponible localement . Les Légionnaires présents sont formés au combat de jungle, et ont une bonne connaissance et expérience de l’environnement local . De plus ALAT et Armée de l’air dispose des moyens aériens indispensables à ce type d’opération .
• Dans ces opérations HARPIE, le rôle des militaires est similaire à celui des compagnies de CRS et Gendarmerie mobile qui opèrent en soutien lors des perquisitions et arrestations dans les banlieues dites » sensibles » .
• Certes on pourrait leur substituer des compagnies de Gendarmerie mobile et CRS, mais alors à quels coûts et dans quels délais ? En former 1 000 à 1 200 * aux opérations en jungle et avec les mêmes aptitudes opérationnelles que les Légionnaires, cela aurait un coût certain . De plus, cela demanderait à minima un an . En outre, cela impliquerait l’acquisition des hélicoptères nécessaires à ce type d’opération .
* Effectifs militaires actuels mis à disposition de la police et justice, lors des opérations HARPIE .
Tout ça c’est passionnant, mais c’est dommage que les commentaires soient de plus en plus écrits comme des sms de lycéens abrutis. Vos commentaires sont souvent éclairants, mais de grâce abandonnez la phonétique, c’est chiant. La grammaire française est difficile (et même pour moi, hélas) mais c’est quand même la colonne vertébrale de notre langue.
Reactions en chaine previsibles avec ses poncifs et cliches du pays pas serieux cher a deux goals. je connais bien la situation des orpailleurs grace a mon volontariat avec IBAMA mais je connais aussi celle des ~gendarmes~francais et je vous promet de ~balancer~sur youtube les loisirs qui motivent leurs actions commandos sur leurs bateaux Hitech.
Tristes tropiques.Merci Porokon pour votre reponse, vous connaissez la region autant que moi.
Allons, avec le pont Sarkozy, de l`eau passera en dessous et les affaires reprendront de plus belle.
Article tres interessant. On ne s’interesse pas assez aux dom-toms, si loin de la metropole, ou notamment l’etat de droit est souvent loin d’etre respecte. Merci de deroger a la regle. Pour etre alle trois fois en Guyane, je puis dire avoir vu a la fois une insecurite que je ne connais pas en metropole (morts violentes a Cayenne, voitures attaquees et brulees sur la route de l’Oiapoquepar exemple), le manque de moyen et d’interet de la justice et des forces de l’ordre (aucune frontiere effective entre Saint Georges et le Bresil, pont ou pas pont, idem trafic d’essence entre Saint-Laurent-du-Maroni sous les yeux meme des forces de l’ordre), et la corruption (l’or, par exemple). Un probleme non mentionne de l’or et du mercure, cree en effet par la pollution des cours d’eau, c’est l’arrivee du paludisme en Guyane, jusqu’a Cayenne meme desormais, chose jamais vue il y a dix ans, il me semble. Un autre probleme, c’est la chasse clandestine (il faut bien que tous ces gens se nourrissent) qui decime la faune endemique. Enfin, la Guyane, ca reste tout de meme un endroit superbe, qui merite vraiment d’etre protege et mis en valeur.
@ Azur :
Il n’est pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre que vous êtes salarié de (ou lié à) Tullow Oil : vous citez une étude d’impact de 2000 pages dont ni Moréas ni blada.com n’a parlé… et vous affirmez péremptoirement l’absence de danger alors que blada.com montre le contraire.
Mais votre lobbying est fort manipulateur : ah, la vieille technique consistant à affirmer avec culot que même les détracteurs du projet n’ont pas relevé d’impact négatif — en espérant que personne n’ira vérifier…
Pas d’impact négatif, osez-vous dire ? Pourtant, le texte mis en lien par blada.com dit très clairement :
Produits chimiques nocifs, procédé de forage interdit : pas mal, dans le genre « sans impact négatif »…
Qui plus est, même si l’on se contente de l’aspect « sécurité » que vous balayez avec mépris, la Commission européenne a publié le 12 octobre 2010 la recommandation suivante :
C’est pourtant clair : la commission demande que tout forage n’assurant pas la garantie de dispositifs de sécurité efficaces face à un incident de type DWH soit ajourné. L’Union européenne exige que la question « en cas d’accident majeur » soit examinée prioritairement et soit un motif de suspension des forages. Et vous osez laisser entendre que : « oh, pas grave, le risque est minime alors ne nous embêtez pas avec ça » (vu comme vous balayez avec mépris l’hypothèse « en cas d’accident majeur » que vous considérez ouvertement comme sans importance). Il y a des baffes qui se perdent.
Il faut en finir avec la colonisation de la Guyane.
pas de corruption et de violence à Rio ???, mort de…rire j’y ai vécu 3 ans on tue pour effectivement rien…le Brésil est un pays très violent dans les rapports sous une apparence de nonchalance…une oligarchie qui détient tout exploite une population livrée aux églises évangélique…et le salaire minimum en gros c’est 150 EUR et avec cela à rio qui est devenu une des villes les plus cher du monde…vous vivez dans les favelas des morros…….dans la violence du trafique de drogue
L’orapaillage en guyane, c’est surtout le problème du mercure, éviter de manger du poison de rivière qui est pollué
J’ai passé 4 ans en Guyane , je peux vous assurer que il n’y a pas plus d’insécurité que dans certains quartiers de Marseille .
Je voulais ajouter que des expatriés qui sont au Brésil soit ils vivent dans un idylle surréaliste inconscient qui vas les alimenter de carnaval et de championnat de foot soit ils ne lisent pas les journaux locaux , je affirme aussi que la forêt guyanaise sauvée ça seras un exemple comme dans de pays comme au Brésil dont la police est noyer dans la corruption , les orpailleurs sont des migrants la majorité viennent des états du nordeste du Brésil : Cearà, Maranhao, Alagoas, Pernambouc , mais aussi de Rio de Janeiro de Santa Catarina , et Paranà, état pourri dans les crimes et corruption , et donc ils n’appartiennent même pas à leurs états d’origine , pourtant la police placé au état du Amapà (dont beaucoup sont d’origine du Nordeste) sont complice de cette corruption, le Brésil est un far ouest déguisé en Carnaval , violent .
Je ne comprends pas la relation qui est faite entre l’orpaillage clandestin, violent et destructeur de milieux naturels, et un forage pétrolier effectué par une compagnie européenne dans les règles de l’art avec toutes les autorisations ministérielles et une étude d’impact environnementale de 2000 pages montrant une absence d’impact (ce que d’ailleurs personne ne conteste, même pas le site blada.com, puisque tout l’argumentaire est basé sur « En cas d’accident majeur »).
Ceci dit en métropole, il y a également des personnes âgées qui sont agressées pour cinq euros. Mais la grande différence avec la Guyane, est bien la forte présence d’armes à feu aux mains d’individus prêts à tout !
Non la Guyane où on se fait tuer pour 3 euros n’existe pas juste pour un peu plus !
je me suis fait attaquer sur le parking du Novotel par 2 hommes armés qui m’ont attaqué pour 10 euros (j’avais rien de plus) et ils étaient vraiment déterminés !
Je suis d’accord Clioou. Mon commentaire ne portait que sur la réalité de l’orpaillage et pas du tout sur la société guyanaise en général et sur la place de l’orpaillage en son sein…
@ Orlario.
Un peu confus comme argumentaire. Moi aussi vivant au Brésil j’ai des choses à dire (surtout que je connais l’orpaillage en forêt). Il est un fait que le problème de la corruption de la police (et des politiques…) est un des principaux que connait le brésil et sans doute en partie responsable d’un taux d’homicide supérieure à la Colombie. Maintenant cela ne veux pas dire que l’on ne « vie pas ». Mais il est tout à fait possible de mourir pour 3 euros.Il suffit de réagir!
Sinon la diatribe sur les fainéant de Gyuanais (du moins c’est ce que je crois avoir compris) ce doit au minimum d’être argumenté et non asséné comme une vérité logique. La différence de salaire minimum n’est pas un argument (voir le niveau de vie, les couts…)
Enfin les orpailleurs ne sont pas des travailleurs comme les autres, et le « droit » n’est pas une préoccupation. Peuvent recevoir des salaires mais sauf dans les mines autorisées, c’est pas déclaré… le salaire viens de l’amateur et est à sa convenance… Pour avoir passé quelque temps avec certain d’entre eux en Amazonie Brésilienne, c’est très violent, il y a de la prostitution, des maladies, une hygiène infâme et la destruction du milieux par empoisonnement, du lits des fleuves… est une réalité! Maintenant ce sont des hommes et des femmes et cela ne se résume pas à cela. C’est juste une manière de vivre qui repose en grande partie sur la violence.
J’adore le Brésil mais le critiqué et pointé ces problèmes n’est pas interdit, et cela ne glorifie pas par défaut les autre pays. Si vous voulez une critique de la France on peut aussi…
La forêt guyanaise est un vrai trésor et quand vous voyez d’avion les dégâts causés par l’exploitation minière,clandestine comme légale çà fait peur…Et l’or vert dans tout çà?
Le fait est qu’on meurt plus dans la rue à Rio ou Cayenne qu’à Paris… Mais pourquoi réellement?
Le tableau dépeint par le « chef de la bac » est effectivement caricatural, mais en toute cohérence avec l’article du Figaro proche du ridicule dans son parti pris et sa description qui fait de la Guyanne une sorte de zone de guerre pire que les Balkans, la Sierra Leone et l’Afghanistan réunis.
La réalité est bien plus modérée et compréhensible: la Guyanne est marquée par une fracture sociale insensée, entre les métropolitains français expatriés ici (en particulier les fonctionnaires), avec salaires et niveau de vie « occidentaux », à côté d’une population locale, française ou immigrée, qui vit très largement sous le seuil de pauvreté.
La délinquance et la violence qui l’accompagne n’a rien d’endémique ou d’exceptionnelle, elle est simplement sociale.
La grosse erreur de cet article, et de celui du Figaro auquel il fait écho, c’est de lier l’orpaillage illégal et la délinquance générale. C’est un raccourci intellectuel malhonnête et qui dénote une incompréhension de la situation guyanaise. La course à l’or n’engendre qu’une délinquance marginale, réelle mais non significative.
La vraie délinquance, celle qui mérite qu’on s’y intéresse et que les autorités se doivent de combattre, c’est une délinquance sociale, qui nécessite donc bien plus que les forces de l’ordre pour être réduite.
Il est absolument essentiel de comprendre cela au lieu de se contenter des films promo de la gendarmerie et des interviews de policiers de terrain pour justifier des moyens supplémentaires, qui pourraient être bien plus efficaces utilisés ailleurs.
oui vous avez raison il n’ y a que vous qui êtes capable de comprendre, y-a qu’ à faut qu’on, armons nous et partez…. je crois savoir que la gendarmerie n’ a pas besoin de promotion, elle a suffisamment de travail, elle ne compte pas ses heures….
Quand on en connait aussi peu sur la police militaire bresilienne , on s’abstient de sortir de telles absurdites. C’est typiquement francais et c’est devenu une plaisanterie au niveau mondial.
La guyane ou soit-disant on se fait tuer pour 3 euros n’existe quand dans la tete de celui qui sort une connerie pareille. Si c’est le cas, et puisque je suis francais residant ( oh pardon, survivant ) a Rio, je suis pret a relever le gant de cet incapable pour faire son boulot de policier.
Les Garimperos ne sont ni des pauvres types, ni des laisses-pour-comte mais ils travaillent en percevant un salaire pour la plupart et quand ils le peuvent, epousent une guyanaise pour beneficier des avantage sociaux que la France trop « bonne » distribue sans compter a ses privilegies que mem le Bresil nous envie. En efet pendant que le salaire minimum est de 200 euros au Bresil, il represente le triple en Guyane.. Pourquoi ne pas reequilibrer ces revenus pour inciter une population de faineants a se mettre au boulot.. En pistant les orpaileurs, en denoncant les mariages blancs, en aidant la police nationale a faire son travail.
Que nenni, on prefere se tirer sur la tige en pretendant lutter contre le crime et lça deforestation, vous voyez bien que vous n’etes pas serieux.
Apres une breve enquete avec la police federale de Rio, j’ai recu des elements qui m’ont fait honte sur la « nomination » des gendarmes postes en Guyane. Ils font leur temps planques quoi !
Il est vrai qu’un orpailleur légal (guyanais et un chouia nationaliste) me disait qu’il n’arrivait pas à embaucher les guyanais, que ces derniers critiquaient les clandestins -brésiliens et autres- mais ne voulaient en aucun cas prendre leur place au travail.
Ce problème n’est pas du ressort facile de la « nonchalance guyanaise » (pour rester poli) mais vient de plus loin. Les guyanais n’ont pas encore règlé leur problème de l’esclavage de leurs aïeux. Parce que c’est une question difficile et douloureusement légitime. Tant que cela ne sera pas fait, il est probable que le travail très dur sur les placers ne sera pas une affaire de guyanais mais de brésiliens ou de surinamais… également issus de l’esclavage. Mais qui n’ont pas la même perception que les citadins de Cayenne ou de Saint-Laurent du Maroni.
Une bonne source d’infos : Mr Police, par le site « blada.com », spécialiste des relations guyane-brésil.
Je voulais ajouter et prévenir que la police brésilienne est noyer dans la corruption, une précautions informative de plus pour nos policiers en Guyane .