Le jugement de Bobigny sera-t-il le fusible qui empêche le circuit judiciaire de sauter ? C’est sans doute ce qu’espèrent deux syndicats majoritaires de la police et de la justice. Deux syndicats raisonnables et apolitiques. Dans un communiqué commun, ils placent le Premier ministre devant ses responsabilités. À lui d’arbitrer, mais il faut faire cesser cette guéguerre infantile qui nuit même à la politique sécuritaire voulue par le président de la République. On ne peut pas d’un côté accepter le resserrement de nos libertés, au nom de l’efficacité (comme dans LOPPSI), et dans le même temps fermer les yeux sur un dysfonctionnement patent de la chaîne pénale.
Il faut dire que les maillons sautent les uns après les autres. Un jour, c’est la Cour européenne des droits de l’homme qui nous montre du doigt, un autre, le Conseil constitutionnel qui censure la garde à vue, et, récemment, la Cour de cassation, pour qui les procureurs sont bien des magistrats, sans être toutefois des juges indépendants.
Du coup, ceux-ci réclament une refonte « forte et symbolique » de leur statut. Ce qui nécessiterait une modification de la Constitution. Et, pendant ce temps, les parlementaires se prennent la tête pour rafistoler le projet de réforme sur la garde à vue, bricolé par Alliot-Marie.
On nous a vanté la refonte de la procédure pénale et la suppression du juge d’instruction, aujourd’hui, on en est à rabibocher la justice pour qu’elle fonctionne au jour le jour.
Quant aux policiers, comment voulez-vous qu’ils s’y retrouvent ? Les instructions changent en permanence et la procédure se fait de plus en plus tatillonne. Comment se repérer dans ce dédale de subtilités juridiques, surtout lorsqu’une affaire chasse l’autre… Le prétendu laxisme des juges n’est bien souvent que la conséquence directe d’une procédure mal ficelée, soit en raison d’une déficience professionnelle de l’OPJ ou d’une surcharge de travail, soit à cause de la pression d’une hiérarchie piaffante. L’affaire d’Uriage est l’exemple parfait. On se souvient du tollé lors de la décision du juge des libertés et de la détention de remettre en liberté Monsif Ghabbour, le deuxième braqueur supposé du casino. Décision confirmée en appel, les juges soulignant le manque de temps laissé aux enquêteurs et les « pressantes incitations » à conclure rapidement. Le suspect vient d’ailleurs d’être incarcéré, mais cette fois avec des éléments de preuve plus convaincants.
Pour travailler, la police a besoin d’air.
Il s’agit donc de réunir une table ronde sous l’égide du Premier ministre, avec la participation de Michel Mercier, de Brice Hortefeux, de tous les syndicats de la police et de la magistrature, ainsi que des représentants de la gendarmerie nationale. L’initiative est noble. Il n’est plus possible, « que des polémiques stériles et des critiques inopportunes, fondées sur de purs calculs politiques, sapent constamment l’autorité de l’État, au plus grand bénéfice des délinquants ». Texto dans le communiqué commun.
Que la base interpelle directement le chef du gouvernement pour lui demander de faire le ménage dans les ministères, c’est quand même décoiffant, non !
Dans le même temps le SNOP donne les consignes suivantes :
http://www.snop.info/index.php?option=com_content&view=article&id=1270:garde-a-vue-consignes-aux-officiers&catid=1:news&Itemid=100009
Cela relativise un peu cet élan d’ « union nationale ».
« la guerre ! c’est une chose trop grave pour la confier à des militaires » disait Clémenceau, un autre disait « ou passe la politique l’institution trépasse » La police Nationale est malade du pouvoir politique qui, des qu’il y a le mondre problême ne sait pas ou donner de la tête pour s’en sortir, d’ou nombre de déclarations maladroites aux médias, je ne pense pas que ce sont des délarations que les policiciers attendent de leur Ministre et de leur hiérarchie, mais un vrai soutien qui ne passe pas nécessairement par les journaux ou les télés. Quant aux Syndicats, la plupart de leurs dirigeants se fourvoient avec la politique si ce n’est pas à droite c’est à gauche deux syndicats apolitiques je n’y crois pas). Je suis persuadé que l’idée de donner le Ministére de l’Intérieur au Secrétaire Général de l’Elysée était la meilleure chose que Sarko aurait dù faire pour redonner un nouveau souffle à cette grande maison.La police Nationale à besoin d’un vrai patron. Pour la justice je crois que c’est trop tard……
Il ne sortira rien de cette table ronde, tout simplement parce que le pouvoir politique actuel a plus que jamais besoin de sa police et qu’en conséquence il la soutiendra sans vergogne. Fort de cette situation , qui a toujours existé sous tous les gouvernements de gauche comme de droite,mais jamais à une telle ampleur,il est peut probable que la police change quoique se soit dans son attitude vis à vis de la justice.
Il serait bon par ailleurs que les médias arrêtent de toujours interviewer le syndicat « alliance »qui ,franchement, n’est pas un modèle de modération et de réflexion sereines (euphémisme).Dans la police il n’existe pas que des gardiens de la paix et des gradés. Il y a aussi des officiers représentés par deux syndicats, Synergie et le S.N.O.P(syndicat majoritaire depuis toujours)qui auraient certainement beaucoup de choses à dire. Mais là, silence radio . Pourquoi ? j’ai ma petite idée sur la question…………
Je trouve l’initiative très bonne dans une période de si fortes tensions entre police et justice mais je trouve dommage que cette table ronde soit chaperonnée par les ministres de l’Intérieur et de la Justice, surtout quand le premier met régulièrement le feu aux poudres et qu’il sort d’une nouvelle condamnation. Les syndicats policiers et de magistrats ne sont ils pas capables de résoudre certains problèmes sans leurs ministres de tutelle ? Ne faut-il pas s’entendre avant tout entre organisations professionnelles en invitant le maximum de syndicats de tout bord, qu’ils soient électoralement représentatifs ou non ? Et ainsi, aller au devant des politiques en ayant défini une ligne claire ou du moins avoir permis le débat sans interférence de politique politicienne ? Enfin, cela reste un pas positif à mon sens mais nous faisons toujours tout a minima, c’est bien dommage !
C’était la première fois que je pénétrai dans un grand palais en verre… Moi qui ai toujours faussé compagnie à la lumière…
Jadis, si je me souviens bien…
Au fond, siégeait un grand homme, appelé Juge ou président, assis entre deux assesseurs, un qui ronronne et l’autre qui marmonne.
A gauche ou à droite de cette sainte trinité, qui a l’ingrate mission de vous juger, condamner ou relaxer, il y a toute une rangée de citoyens triés sur le volet et qu’on appelle les jurés. De braves gens qui vont peser de tout leur poids sur l’issue des débats.
Et puis, vient l’intrus, le greffier qui va énumérer vos chefs d’inculpation. Faire le point sur vos crimes et délits…sans le moindre sens de la répartie.
L’avant dernier larron va vous charger de tous les maux, aggraver vos défauts, ressasser vos méfaits et signifier à toute cette naïve assemblée que votre cas est vraiment désespéré.
C’est le chat noir qui prononce ce genre de réquisitoire pour que même les aveugles puissent vous apercevoir. Il est censé représenter l’ordre public et l’intérêt général… mais il est payé pour vous transformer en passoire.
Le Proc… c’est comme ça qu’on l’appelle…
Il va vous croquer comme Eve a croqué la pomme avec tout le désastre qui a suivi et que nous avons tous, un jour ou l’autre, subi.
Le dernier à parler, c’est votre porte parole ou votre avocat… il est censé vous défendre et vous protéger contre cette société qui vous a mis sur le banc des accusés.
Il va plaider, faire son plaidoyer pour diminuer votre peine et atténuer leur haine.
Mais en vérité, il ne fait rien d’autre que tourner autour du pot pour insinuer qu’il n’est peut-être pas cassé !
Et puis… et puis… on finit par ne plus rien entendre… il y a comme un bruit sourd qui s’empare de tout ce qu’il y a autour… on ne voit plus que des lèvres remuer… plus aucune réplique ne vous atteint ni le cœur ni le foi… vous vous dîtes… que fait la justice ?
Est-elle irréelle ou seulement surréelle?
Pour mettre fin à mon supplice, j’ai plaidé coupable et reconnu d’avoir abattu froidement avec une balle dans le dos celui qui a violé le secret de l’instruction qui me concernait et communiqué à la presse quelques pièces de mon dossier.
J’ai pris le max ! Le maximum de plaisir en rendant justice à la justice
Avant de monter sur l’échafaud, ils m’ont tout de même permis de dire mon dernier mot : Vice…Justice…Police…
« Permettez-moi cet aveu dépouillé d’artifice,
J’aime à voir que du moins vous vous rendiez justice,
Et que, voulant bien rompre un nœud si solennel
Vous vous abandonniez au crime… en criminels. »
http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Justice
De toute façon, la police est prise en otage de décisions qui n’ont d’autres but que racoler deux ou trois voix. Et ensuite, une minorité ne trouve rien d’autre à faire que prendre en otage ceux qu’elle a vocation de servir en s’estimant au-delà des lois ! (Le style « si on ose nous condamner pour nos petites magouilles, on vous laisse vous débrouiller face aux voyous » après certaine affaire…)
Très bien !…, un peu d’intelligence dans ce monde de brutes, doit tous nous réjouir, avant la Noël. On se demande bien pourquoi, de leur côté, Alliance Snnergie et le SM n’ont pas réussi à faire de même ? Pour l’instant, il faut se demander qui ont pu être les avocats artisans de cette pétition commune, et comment ils ont su convaincre les dirigeants des deux syndicats de se rapprocher auprès du premier ministre, pour mettre le holà à ces dérives mortifères. Si quelqu’un peut nous apporter des précisions à ce sujet, ce serait fort utile, je pense. Car on doit rendre justice à tous les faiseurs de paix « à la base », plutôt qu’à tous les va-t’en-guerre !
Tant que M. Boutefeux, doublement condamné pour racisme et pour diffamation, reste en charge de l’Intérieur et conteste les décisions judiciaires de la manière la plus crasse qui soit, on ne voit pas comment les choses pourraient s’arranger entre police et justice !
Le problème, c’est que pour faire une réforme de bonne qualité il faut des dirigeants compétents. Je dit pas que tout le gouvernement est incapable de quoi que ce soit, mais bon… Hortefeux quoi.
Qu’on file le guidon à une personne dotée d’un Encéphale, et pas juste d’une moelle épinière, c’est tout ce qu’on demande.