Le seul élément concret du remue-ménage de ces jours derniers sur la « violence à Marseille » se limite à la promesse d’effectifs supplémentaires d’ici à la fin de l’année. Et des ambitions, à très long terme, qui ressemblent fort à un ixième plan de la ville.
On est donc en train de refaire ce qui n’a jamais marché.
À la fin des années 70, c’est Nissa la bella qui faisait la Une des journaux. En pleine guerre des casinos, les règlements de comptes se succédaient sur la Côte d’Azur, et même si l’effet loupe de la presse était moins important qu’aujourd’hui, il y avait là de quoi inquiéter le président Giscard d’Estaing, qui visait sa réélection. C’est dans ces conditions que les grands chefs de la Place Beauvau décidèrent de créer une brigade antigang à Nice. Deux mois plus tard, une équipe d’une petite trentaine de policiers frondeurs et peu disciplinés, venant des quatre coins de France, s’installait dans une caserne désaffectée du quartier Saint-Roch. Pratiquement aucun contact avec les autorités locales, pas de dossier, pas d’instructions précises, et pour être franc, dans un premier temps, pas même une chaise pour s’asseoir. Et si cette équipe, que j’ai eu la chance de diriger, a eu des résultats, c’est tout simplement parce que nous n’étions pas dans le système.
Oui, je sais, le temps a passé. N’empêche que Marseille aujourd’hui se trouve dans la même situation. Malgré une population française qui a augmenté de près de 20%, le nombre de règlements de comptes est sensiblement identique et les vols à main armée ont même régressé (5 321 contre 5 535). Il en est de même dans les Bouches-du-Rhône.
Bien sûr, les conditions sont différentes, mais, vu de loin, on a l’impression que même « le premier flic de France » cavale derrière les événements. Il faut prendre le temps de se poser, de réfléchir, de comprendre les mobiles qui poussent les voyous à s’entretuer. Autrefois, c’était peut-être plus simple. À chaque flingage, on ne se contentait pas d’une petite croix sur la page de garde du fichier spécial du grand banditisme, on tentait de comprendre. Les indics de deuxième zone étaient d’ailleurs très utiles dans ce cheminement. Parfois, on connaissait même à l’avance l’identité du prochain candidat sur la liste : un mort dans un camp entraînant systématiquement un mort dans l’autre camp, et parfois deux. Si les jeux d’argent n’avaient pas été interdits dans la police, on aurait pu prendre des paris. Et lorsque les rangs commençaient à se clairsemer, il y avait toujours un chef de gang qui se prenait la grosse tête et qui se voyait bien dans la peau du prochain parrain. Ce qui l’incitait à éliminer les récalcitrants. Une cuisine simple, quoi ! C’est un peu ce qui se passe encore en Corse.
Mais à Marseille, quelles sont les raisons de ces meurtres à répétition ? La réponse est mécanique : trafic de drogue. Oui, mais encore ? S’agit-il de bandes rivales qui se cherchent des poux dans la tête, des histoires de territoires, de gros sous… ? Ou assiste-t-on à la genèse d’un trafic de grande envergure avec pour plaque tournante la cité phocéenne ? La French Connexion 2. Je n’y crois pas, même si, au-delà des frontières, il y a sans doute des malfaisants qui louchent sur nos cités. Pour l’instant, je m’interroge : les dealers des cités ne sont-ils pas tout simplement les victimes de « grands frères » qui les rackettent ? Si c’est le cas, c’est une aubaine qu’il ne faut pas louper, car il est bien plus facile de retourner un voyou qui craint pour sa vie.
Alors, que peut faire la police ? L’un des pièges serait sans doute d’entamer une nouvelle réforme. Il y a quelques mois, onze chefs de la police belge ont expliqué dans une « contribution externe » que la réforme permanente « produit des effets pervers, notamment parce qu’elle consomme pas mal de ressources mais également parce qu’elle a des effets néfastes sur le personnel ». On ne peut pas mieux dire. Mais puisque l’on connaît ce qui ne marche pas, pourquoi ne pas tenter ce qui a marché ? D’autant qu’avec les moyens actuels, on pourrait espérer faire beaucoup mieux qu’il y a trente ans.
Quelques dizaines de policiers et de gendarmes qui ne connaissent rien ni personne à Marseille ; pour l’information locale, deux ou trois réservistes du cru ; et un chef qui en veut et qui se fiche de sa carrière. Tout en étant sur le terrain, pour rester dans la légalité, sauf flagrant délit, cette équipe ne fera que de la police administrative. Autrement dit, pas de juge, pas de procureur, pas de procédure et un seul patron, quelque part, dans un bureau à Paris – près du bon dieu.
Dans l’armée, on appelle ça un commando !
Belmondo, reviens !
Merci pour l’article. Est-ce qu’il est difficle de devenir avocat criminel? Je suis curieuse.
et qui sont les gagnants http://bit.ly/VCcgBd
Il y a trente ans mon cher Jojo il n’y avait pas plus de récup’s que de carbones mais il y avait des frais et du champagne au frais; mais surtout, mais avant tout on n’embastillait pas le « Michel Neyret ».
J’ai beaucoup d’admiration pour ceux qui nous ont remplacé car aujourd’hui il faut « en vouloir » bien plus qu’il y a trente ou quarante ans et je crains que ce qui fonctionnait bien, ce qui fonctionnait mieux que tout et sur lequel le monde judiciaire ne posait pas trop de question conduirait tout droit le policier de 2013 soit en prison soit à la recherche d’un autre emploi.
Nous avons chassé le malfaisant pour le plaisir en sachant que les magistrats qui nous déléguaient leur pouvoir instruiraient sur le voyou et pas sur notre moyen de le lui présenter.
Certains objecteront que c’était des méthodes de voyous, peut-être. En tout cas personnellement j’assume et la méthode et mon amitié à Michel Neyret.
Quant à Marseille, J’aimerais pourtant bien aller y jouer.
Chaque société a les voyous, la police et la justice qu’elle mérite. Dommage, même si c’était possible on ne pourrait pas faire revenir les anciens.
Je partage votre avis sur la création d’un groupe de fins limiers, plus adeptes de la procédure pénal que de la musculation et uniquement destiné à faire tomber les caïds de la drogue. Par contre il y a un os dans votre plan : « Le commissaire de police qui se fiche de sa carrière………… » Ca n’existe pas ! Il faut revenir sur terre !
J’en connais au moins un : on l’a trainé dans la boue (et encore, je suis poli), flanqué en prison, puis radié. Ses résultats ? On n’en parle même pas, ils étaient pourtant réels et brillants. Son seul tort est de ne pas avoir respecté le « règlement ». Ce Monsieur NERET serait pourtant l’homme de la situation.
J’en ai appris beaucoup en lisant ce papier et les réactions. Merci. Pour une fois, ces dernières ont pratiquement exemptes de tirades vindicatives. C’est rare et cela contribue à leur intérêt.
Quelques remarques d’un non professionnel intéressé par la chose publique :
1- Les stats permettent la réflexion et de relativiser les choses ou d’attirer l’attention sur des dérives. C’est une des raisons pour lesquelles on cherche à les manipuler ou à casser les services chargés de les établir. Elles ne donnent pas de solutions mais aident les décideurs à agir.
2 – Si on les néglige on laisse la place à la manipulation d’opinion à des fins politiciennes. Electorales en régime démocratique. De renforcement des moyens répressifs en régime de tyrannie . cf : La situation de Marseille aujourd’hui dans le 1er cas; l’appel à l’intervention de l’armée, la suspension des libertés publiques et le verrouillage de l’information ailleurs dans le 2ème cas, les exemples abondent.
3 – Dans les deux cas les ressorts d’action sur l’opinion portent plus sur les affects et particulièrement la peur et la xénophobie. Ici aussi les exemples contemporains abondent. D’où l’importance des sondages pour suivre l’état de l’opinion. On sait les budgets qu’y consacrèrent nos gouvernements des dernières décennies. D’où l’importance de la maîtrise des médias grand public pour infléchir l’opinion dans le sens de la peur. On sait les efforts considérables déployés par nos gouvernements des dernières décennies pour soigner leurs relations avec leurs propriétaires. Marseille en est l’illustration.
Suis content d’avoir lu dans les réactions que nous sommes plusieurs à ne pas être dupes bien que la situation marseillaise et d’ailleurs ne soit pas satisfaisante.
Je crois que taxer au maximum les consommateurs serait déjà un bon départ, ensuite faire respecter les horaires voir les aménager, contrôler les arrêts maladie des policiers, affecter des commissaires et des officiers plus intéressés par leur travail que par le soleil et la promotion et vous verrez qu’une sensible amélioration sera visible dans l’année qui suivra la mise en place de ces mesures simples qui déplairont forcement à qui vous savez. Mais pas facile de trouver le meneur d’hommes capable de mettre tout cela en musique. (il y en avait pourtant quelques uns dans la promo de G Moréas)
M. MOREAS, l’époque du pan bagnat est révolue….remplacée par le kebab. La caserne désaffectée, derrière celle des Diables bleus, où les CRS étaient cantonnés a été démantelée, je crois.
Vous avez trouvé la solution M Moréas, mais les hommes politiques actuels……Je doute.
Bonsoir,
je me demande quand même si, d’une certaine mesure, le mieux pour la Police est de ne rien faire. Quand les p’tit caïds s’entretuent pour peu qu’ils le fassent loin des « honnêtes » gens, qui cela dérangent-ils? Apparemment pas les marseillais.
De plus, les prisons sont pleines, les procédures judiciaires pas sûr d’arriver jusqu’au bout, les interventions des fonctionnaires sont risquées et peu appréciées pas la population… Alors que là: cela na coupe pas un rond et avec un peu de chance pas d’heure sup’ à faire.
Certes c’est simpliste mais efficace…
F.M
Le petit problème, c’est que les petits caÎds ne passent pas leur temps à s’entre-tuer( c’est trop simpliste!) ; les survivants auraient besoin, pour vivre, de :
* protèger leurs pieds des intempéries: des chaussures et des voitures bien visibles nécessitent d’être fabriquées à cette fin, ce qui est hors de leur portée.
* se vêtir (mais oui, l’hiver, ça sert; je conviens que l’été, ça fait mal aux yeux). Même si les vêtements sont fabriqués par des Bengalis sous payés, ça coûte.
* protèger leurs yeux de la lumière (les lunettes de soleil sont fabriquées et vendues par des honnêtes travailleurs).
* se protèger de leurs amis avec des armes (y a-t-il des Armuriers du Coeur?)
Tout ça nécessite d’avoir accès à .. de l’argent et rend impossible une vie en circuit fermé, loin des « honnêtes » gens….
Le racket est la seule source envisageable de phynancement illicite, selon Charles Michael dans ce fil (on ne peut pas l’écarter: un racketteur ne se posera pas la question s’il va être populaire ou pas; ce genre de question, pour autant que je sache, est hors de portée de l’entendement d’une brute épaisse abrutie par toutes sortes de toxicomanies ) Et cela affecte directement les commerçants (et indirectement les clients, une fois la source tarie et fermée ou qui peuvent avoir des liens d’amitié avec leur épicier).
A ce propos, d’autres actes de « banditisme » -toujours en période préélectorale, dans la ville de la galèjade- avaient été une source de soulagement chez des commerçants parisiens -peut être porteurs d’un peu trop de mélanine- :
l’annonce qu’un parking se faisait rançonner a fait déplacer quelques policiers parisiens, très peu appréciés des commerçants -roulaient des mécaniques et reprochaient en termes à peine voilés un fort taux de mélanine- jusqu’à Marseille;
ça n’aurait eu aucune incidence sur l’absence de criminalité dans le quarter parisien; peut être sauront ils nouer des relations de confiance avec les commerçants locaux suffisantes pour qu’ils portent plainte en cas d’extorsion – on a le droit d’être très optimiste- .
Bonjour Georges,
Le dernier paragraphe de votre texte, cela s’est déjà rélaisé, en juin 1986. Cela s’apellait la BRI de Marseille, elle a vécu quelques années cachée dans des entrepots désaffectés de la rue Peyssonel. Avec seulement deux marseillais.
Ca a marché. 5 a 6 ans.
Pour le reste, vous avez raison, le record absolu ( mais on a la mémoire courte) des réglement de compte en BDR est de 49 en 1985 .
La différence avec aujourd’hui?
Très simple.
1/Pas d’Internet pour visionner en direct-live la bache ensanglantée et les impact sur le pare-prise.
Hormis feu le journal marseillais « Le soir » et quelques faitdiversiers avinés, cela n’interessait personne dans le public, hormis les malsains, c’est à dire les lecteurs de Dectective.
Cela restait une partie de carte entre grands flics et grands voyous.
« Que le meilleur gagne », se disait le bon peuple.
2/ La typologie des victimes ( et des auteurs) n’est plus la même, et c’est là la clef du problème. Même s’ils sont français la plupart du temps, auteurs et victimes sont d’origine maghrebine et issus des « cités » comme on dit aujourd’hui.
Elles ne s’appellent plus Esposito, Talmon ou Deruda.
Et alors?
Et bien, cela devient un problème politique, pardi. Alors que les memes causes produisent les mémes effets, tout le monde en parle car vient si greffer des connotations liées à l’immigration, à la récupération politique éventuelle, au fait que depuis les émeutes de 2005, pour les politiques,la température des banlieues ( et les risques d’hyperthermie), il faut la prendre tous les jours, c’est aussi sensible que le CAC 40. Voilà tout.
Farid Barrama, jusqu’à la tuerie des Maronniers, qui l’a fait un peu connaitre du grand public, tout le monde s’en foutait, à part les proches des « rotis » et l’ami ATF.
Tandis que X de la cité Tartemuche, mort « comme un grand voyou » dans sa Clio de merde, ca compte…
Et voilà tout.
In Bruges
Bonjour,
Oui,vous avez quelques points très justes, mais ça peut aussi s’appeler « démocratisation de l’accès aux marchés illégaux ».
Sur fond de ghettoïsation (modéle US), de chômage, de régression économique, et de panne d’ascenceur.
La proposition du commissaire (BRI) reste cependant assez pertinente mais demande pas mal d’ajustements pour identifier ces mini-milieux et ces mini-caïds. Quelques constantes sont quand même très probables: le grand bavardages entre affranchis, les abreuvoirs coutumiers, le besoin de briller, la paresse et ce bel esprit de compétition arrogante.
Une première mesure devrait effectivement être la légalisation de toutes les drogues sous régulation de l’Etat. Ceci libérerait pas mal d’effectifs et quelques cellules carcérales. Tout bénef.
Surtout en tarissant ces sources faciles les loustics auraient le choix entre investir légalement leurs profits passés ou sommencer et/ou continuer une autre activité criminelle.
Il y en a en gros 3 possibles pour ces violents semi-amateurs: prostitution, braquages ou rackets.
Racketer (plus) leurs communautés ne les rendrait pas très populaires. La prostitution comporte un volet émotif et un problème de lieux. Les braquages ne rapportent rien et coutent gros. Les équipes se font régulièrement poissées.
Restera le problème des banlieues et leurs Zones.
le paradoxe marseillais est là : vivant à Marseille depuis 5 ans, je ne me suis JAMAIS sentie en insécurité.
et pour les quartiers nord, ça marche dans d’autres pays bien plus dangereux : la politique du ZERO TOLERANCE…
Si 24 règlements de compte c’est beaucoup, plus d’1/3 de tous ceux perpétrés en France, est ce que ça mérite de mettre le viseur comme ça sur une ville?
En prenant le point de vue inverse, et puisqu’il n’y a pas pour l’instant de dégâts collatéraux, si on laissait le milieu marseillais se restructurer, les têtes tomber a droite a gauche, puis lorsqu’un gros poisson a pris les commandes, on s’intéresse a lui?
A qui profite le crime de cette sur-médiatisation? a l’extrême droite bien sur…
Alors effectivement, on propose la même recette que depuis des siècles, plus de crime => plus de police, avec des effets relativement limites, puisqu’il faut que la justice suive derrière.
Soit on repense en profondeur, soit on envoie un max d’effectifs, mais une petite demi-mesure-comme-d’hab, ça ne changera rien.
Soit il faut légaliser et encadrer les stupéfiants et ainsi couper l’herbe sous le pied des trafiquants (méthode choisie avec succès par certains pays) soit il faut une compagnie de CRS par cite et probablement une ou deux confrontations très musclées (et probablement des pertes)… et un vrai nettoyage au karcher (pas celui de Sarko, qui a tant parle et si peu ete concret…).
@ Aviapics : Vos propos : « Soit il faut légaliser et encadrer les stupéfiants et ainsi couper l’herbe sous le pied des trafiquants »
Si on commence à « couper l’herbe sous le pied du trafiquant », que va-t-il faire fumer à ses acheteurs ?
Bonjour,
Vous dites : « Quelques dizaines de policiers et de gendarmes qui ne connaissent rien ni personne à Marseille ; pour l’information locale, deux ou trois réservistes du cru ; et un chef qui en veut et qui se fiche de sa carrière. Tout en étant sur le terrain, pour rester dans la légalité, sauf flagrant délit, cette équipe ne fera que de la police administrative. Autrement dit, pas de juge, pas de procureur, pas de procédure et un seul patron, quelque part, dans un bureau à Paris – près du bon dieu. »
Je ne comprends pas la technique utilisée. Je n’arrive pas à me représenter les moyens d’actions d’un tel commando et les résultats qui s’ensuivent.
Je vous remercie d’avance pour vos éclaircissements
La police judiciaire enquête sur des faits déjà commis et est encadrée/contrôlée par des procureurs, des juges d’instruction et une procèdure pour des questions essentielles de maintien en liberté de présumés innocents.
Le maintien de l’ordre peut passer par la prévention de désordres : si un policier est informé que deux malfaisants iront retirer des fonds/ venger leurs morts -c’est une prévision, pas des faits déjà commis -, il « n’a qu’à « attendre qu’ils sortent pour constater -c’est peut être moins évident que ça en pratique- éventuellement qu’ils portent quelques armes prohibées (et alors là, seulement, il y a un fait -flagrant délit- qui relève de la police judiciaire). Le gros du travail, si j’ai bien compris, consiste à être bien informé.
@Soph : bien d’accord avec vous, chaque mort est un mort de trop.
Mon interrogation portait sur le fait que toutes les grandes villes étant confrontées aux trafics et règlements de compte, il faudrait savoir où se situe Marseille par rapport aux autres grandes villes françaises ou européennes par exemple.
Le nombre de réglements de compte (selon le tableau dans le corps du billet) a légèrement baissé à l’échelle nationale (7% en trente ans) , et très légèrement augmenté à Marseille (5% en trente ans).
A noter qu’il peut y avoir des réglements de compte sans morts -ou avec plusieurs morts, parfois de la même famille, par réglement de compte-.
Donc, les familles éplorées , prêtes à déclencher une vendetta ou à faire une dépression nerveuse ne peuvent pas être prises en compte avec ces chiffres…
Si, comme le commissaire Moreas le suggère, on pondère par l’augmentation de population (à peu près 0.7% par an à l’échelle nationale, un peu moins de 0.8% pour les bouches du Rhône), la différence entre Marseille . et l’ensemble de la France garde la même évolution….
@ Lux et Rey : et une fois qu’on a dit ça, on s’en tape.
La statistique comme moyen d’analyser et de lutter ou de trouver les moyens, oui ; la statistique comme finalité, la statistique comme curseur de « méritocratie », non !
ça ne renseigne pas la police sur les motivations ni même les moyens à utiliser pour endiguer le bordel
Ca (la statistique) peut donner une idée précise sur
l’existence
et
(éventuellement, hors battage sentimentalo-médiatique) l’ampleur du « bordel ».
Et la police (qui collecte des statistiques) ne les utilise pas comme outil de travail -ou très peu- ; ce sont les opinions publiques (sur des bases tronquées : pas de comparaison avec la situation 30 ans avant, ou les chiffres dans d’autres pays), les géographes, les historiens et les « décideurs » -entre autres- qui (utilisent/interprètent/blablatent sur) des données statistiques.
Bonjour,
regardez le film « Les incorruptibles ». C’est un exemple de commando.
@ Boîte de Sar :
votre esprit est serré comme votre explication dans une de vos boîtes.
Vous pourriez ouvrir ? J’ai une clé à
« La statistique comme moyen d’analyser et de **lutter** ou de **trouver les moyens**, oui
»
Faire deux absurdités en une phrase est déjà un record:
la statistique n’est pas un moyen de lutte: de par sa condensation des chiffres et des faits, le seul emploi envisageable est concurrencé par l’annuaire téléphonique, bien épais sous sa forme cellulosique…
Aucune statistique n’a permis « de trouver des moyens » (à part payer correctement celui qui en fait ou les interprète). Un percepteur est infiniment plus efficace (même chose pour un braqueur plein de succès -c’est rare- ou un mendiant aggressif type Sarco-thon)…
Voyons voir si la suite permet de dépasser ce surréaliste record d’absurdités:
« la statistique comme finalité »
Je ne connais aucun prophète faisant du Saint Chiffre un objet d’adoration, mettant Excel sur le même plan que le Graal…
« ça ne renseigne pas la police sur les motivations ni même les moyens à utiliser pour endiguer le bordel »
Mais quel statisticien a été assez escroc pour prétendre imposer/suggèrer des moyens? (des quemandeurs peuvent se servir de statistiques pour demander des crédits, parfois sur des présentations biaisées, mais un décideur ayant une formation classique en stats ou mettant en perspective peut très bien les refuser).
« et une fois qu’on a dit ça, on s’en tape. »
Effectivement, la charité chrétienne imposerait de « se taper » d’arguments basés sur la compassion -type Marie Claire- et de se concentrer sur les faits (que la statistique peut au mieux prétendre à résumer plus ou moins fidèlement; ce caractère fidèle ou pas s’apprécie rationnellement, pas sous le coup d’émotions bien convenues).
@ Boîte de Sar : désolée, j’ai pas les yeux en face des trous. Je ne comprends rien à vos arguments
En tous cas, le destinataire naturel -celui qui posait une question et voulait situer la criminalité à Marseille -ville de la galèjade, assez fragile où les poissons bloquent la circulation portuaire et où on quémande des renforts policiers- par rapport à son histoire (aucune évolution en 30 ans) et au reste de la France a été servi, sans dégoulinance de bons sentiments -les standards, les convenus, les pleurnichards- qui restent du domaine privé, sous réserve d’existence.
Marseille, c’est 800 000 habitants sur une surface 2 fois et demi plus grande que Paris ! 24 règlements de compte en 2012, est-ce vraiment un chiffre excessif ?
@ Lux : voyous ou pas, 24 règlements de compte, c’est assez pour attiser des haines familiales et les incrémenter sur les héritiers à venir (un peu comme en corse) ; assez pour que le quidam, le lambda, vous ou moi, soyons victime d’une balle perdue.
Assez pour que des familles entières pleurent leurs morts et aillent au 1er novembre, cirer des cercueil… au plomb