La direction centrale du renseignement intérieur, c’est un peu le fait du prince. Créée par la seule volonté du président Sarkozy, sur les conseils forcément autorisés d’on ne sait trop qui, à ce jour, elle n’a pas réussi à convaincre. Pire, elle draine la suspicion. Sa première affaire, l’arrestation spectaculaire, au fin fond de la Corrèze, de Julien Coupat et de son équipe de pseudo-terroristes, restera dans les annales. Une enquête, affirmait alors sans rire le ministre de l’Intérieur (Mme Alliot-Marie), effectuée en collaboration avec les services secrets américains et ceux de plusieurs pays d’Europe, qui a mis à mal une « structure à vocation terroriste ». Et aujourd’hui, une affaire qui semble en déliquescence. D’autant qu’une information judiciaire a été ouverte pour faux en écriture publique, en raison d’un procès-verbal de surveillance peut-être bidonné. Et une seconde, par un juge de Brive-la-Gaillarde, pour des écoutes sauvages mises en place sur le bar-épicerie que tenaient les « terroristes ».
On pourrait se dire qu’il s’agissait d’une mise en jambes… Sauf que si le service était tout récent, les policiers, eux, ne manquaient pas d’expérience. C’est donc l’organisation même qui a failli. Trop proche du pouvoir politique, diront certains.
C’est sans doute l’avis du député Jean-Jacques Urvoas. Dans une étude de trente pages, que l’on peut télécharger sur le site de la fondation Jean Jaurès, Il revient sur la suppression de la direction de la surveillance du territoire (DST) et des renseignements généraux (DCRG). Une réorganisation effectuée à l’emporte pièces, sans aucune étude préalable, supprimant d’un coup des services qui marchaient bien, même si tous deux ont connu parfois quelques trous d’air. Avec un objectif principal : centraliser le renseignement « fermé », c’est-à-dire secret, voire protégé par l’estampille « secret-défense ». Les RG de Paris, qui dépendent du préfet de police, sont d’ailleurs restés en dehors de la réforme. Même si l’on a changé leur nom : les RGPP sont devenus la DRPP (direction du renseignement de la préfecture de police).
Pour le reste de la France, la direction des renseignements généraux a été dissoute pour faire place à une sous-direction de l’information générale (SDIG) rattachée à la sécurité publique. Perdant au passage plus de la moitié de ses effectifs. Rappelons que si les RG avaient souvent mauvaise presse dans l’opinion publique, aucun gouvernement, ni de droite ni de gauche, n’avait pris jusqu’ici le risque de s’en passer. Ils étaient un peu le thermomètre de la société. La SDIG, qui les a remplacés, a-t-elle les moyens de suivre les difficultés de la population, des entreprises, des commerçants, des administrations… ? En fait, avec cette réforme, il semble bien que nos dirigeants se soient coupés de la France profonde. Ils sont à présent souvent dans l’impossibilité de prévoir une fermeture d’usine, un mouvement social…, ou tout simplement de prendre le pouls d’une cité de banlieue.
Quant à la gendarmerie nationale, qui excelle dans le domaine du renseignement « ouvert », après une période de flottement, elle a finalement relancé son activité dans ce domaine. Ce qui entraîne une compétition gendarmerie-police qui va à l’encontre de l’objectif fixé par le rapprochement de ces deux grands corps de l’État.
« Comment se fait-il qu’à l’heure actuelle, demande M. Urvoas, en pleine crise économique, aucune synthèse ne vienne centraliser les notes alarmistes qui remontent des services territoriaux, annonçant la fermeture imminente en cascade d’entreprises et d’usines ? » Et de quand date la dernière synthèse nationale sur les violences urbaines ? Le député socialiste propose plusieurs pistes de réflexion pour « reconstruire » le renseignement social, dont la création d’une direction générale. Peu importe les modalités, le plus important, me semble-t-il, tient dans le titre même de la note : Rebâtir le renseignement de proximité.
Et, comme cela suppose des moyens en hommes et en matériel, il est probable que l’on déshabille la DCRI. En deux mots, on reviendrait peu ou prou à la case départ. En essayant de faire mieux, mais en se disant aussi que cela ne marchait pas si mal avant.
Ce n’est pas la structure par elle -même qui est en cause, tout pays se doit d’avoir un sérieux et compétent service de renseignement, c’est sa gestion qui semble en cause.
On a pris les meilleurs des RGx pour les mettre à la DCRI ce fut une erreur grossière c’est tout.
à Soph’
On dit à juste titre que ne pas eng…ler les enfants lorsqu’ils le méritent constitue une forme d’abandon. C’est assurément transposable aux relations entre adultes.
Bien à vous
à Soph’
Remarque pertinente et avérée dans des affaires récentes.
Toutefois, en, matière humaine il n’y a pas de certitudes, ni en histoire, ni en termes de prévisions.
Il faut parfois donc travailler sur des hypothèses.
Dès lors, on choisit les plus fortes en croisant les doigts encore plus fort car il arrive que les enjeux soient d’importance.
J’ai longtemps cherché la vérité pure et parfaite avant d’ agir ou parler jusqu’à ne plus rien faire ou dire. Désormais je prends le risque de l’erreur marginale d’autant que je n’ai plus de responsabilités que de plume, donc bien légères.
Promis cependant, j’essaierai de m’emballer moins vite à l’avenir, bien que lorsque l’on touche à la liberté … quelques cicatrices me font mal et me font prendre des risques. Vous en avez relevé au mois un avec justesse.
Merci de vos lignes limpides et roboratives.
A vous relire
@ G.C. : Disons qu’il n’y a effectivement que des hypothèses à vérifier ; Personnellement, j’aime bien les hypothèses. Par contre, pour travailler dessus, mieux vaut décroiser les doigts et y croire. Mais si comme vous le dites, l’histoire ne comporte pas non plus de certitude, alors quid de « la vérité » ? Où la vérifier ? Dans quel futur ? Dans la loi ? Reflète-t-elle la vérité, cette loi ? Et si oui, la vérité de quel Homme ? N serait-ce pas la vérité d’un moment qui l’instant d’après est un mensonge ? Bref..
C’est un débat philosophie sans commune mesure avec la DCRI. Au moins, vous écrivez, avec mesure et discernement.
Je vais vous eng…ler un peu, si vous le permettez : si vous appelez ça (écrire avec mesure) ne rien faire il va falloir revoir votre concept de la liberté, hein. Je blague.
Voilà, vous avez relu !
‘Soir
à Papysscha et d’autres : Je viens de faire un aller et retour sur internet à partir du titre du bouquin. Cela semble sérieux pour trois raisons à valider : 1 – pas de plainte en vue contre les auteurs. 2 – Un papier dans notre journal dont j’ai compacté le lien : http://goo.gl/7xo2h . 3 – Cela fait quatre journalistes qui vont dans le même sens … à suivre
Bonsoir M. Calmes. Sans vouloir vous offenser, sans remettre en cause l’intégrité ni l’intégralité, ni les déclarations et enquête au sujet de ce livre, votre 3° n’est pas une preuve de « bon sens ».
Ils pourraient être 3000, ces journalistes ; et tous commettre la même « erreur ».
Une ânerie faite un million de fois demeure une ânerie.
Pour avoir déjà lu vos justes écrits, je suppose que là, vous vous êtes laissé emporter par une « fougue » temporaire. Mais c’est pas grave, hein. On va aller l’acheter, le bouquin.
salutations respectueuses
Un petit bijou sur le sujet :’L’espion du président’ dans toutes les bonnes librairies.
Ok papyscha et merci. On va aller voir.
@ Marc Schaeffer : un embryon de début d’indice étayant vos … hypothèses ?
Vrai Marc Schaeffer ! D’accord avec « moi-même ». Vous avez probablement des raisons d’écrire ce que vous écrivez. Mais nous manquons de références. Or, nous somme un peu ici comme lorsque l’on invoque le fameux secret défense : on affirme mais en arguant d’un dossier verrouillé.
Or l’affaire est effectivement d’importance.
Bien à vous
Encore un article voulant faire accroire que les barbouzes servent au renseignement plutôt qu’à la propagande et l’action. Je m’en serais aperçu.
Et l’agent de la DST abattu par Carlos, il aurait tué combien de Français innocents ?
Autour des employés habilités secret-Défense, c’est l’hécatombe.
Vue l’extrême nuisance des barbouzes pour les citoyens, le budget adéquat n’est pas un paquet de milliards mais zéro.
Les hommes de la DCRI, des fonctionnaires qui exerçaient précédemment et, à la DST et au RG faisaient leurs métiers aussi bien qu’ils le pouvaient dans la mesure des moyens qu’on leurs donnaient. J’en veux pour preuve la traque de Carlos – qui avait abattu un agent de la DST – qu’ils menèrent à bien après des mois et des mois d’enquêtes. Fermons le ban. Quant aux « patrons » qui les dirigèrent, ils furent toujours nommé par l’Elysée. Jacques Chirac et Yves Bertrand. Le président Sarkozy et Squarcini. Le prédécesseur de Sarko à usé de ce service et il semble que l’actuel locataire est encore plus gourmand. Je n’ai pas souvenir d’un patron des SR français ayant démissionné. Jusqu’à preuve du contraire
Au risque de paraître dépassé par vos affirmations : je résume un pour tous, tous pourris! Que suggerez vous que le gauche face lorsqu’elle viendra au pouvoir ? Supprimer les services de renseignements ? Laissez venir et voir ce qui se passe. Je me demande ce que les candidats (la gauche, l’extrême gauche, le centre, les verts ou la droite et l’extrême droite) ne rentre pas dans ce débat de « civilisation ». Je ne connais pas un pays au monde qui ne possède ni ne compte sur ce genre d’informations. Avant que « tout le monde y soit beau et que tout le monde y soit gentil » ! Vous y croyez ? J’en doute. Et si oui, que proposeriez vous ?
M. Urvoas, encore dans l’opposition pour quelques mois, s’intéresse encore à prévoir « la fermeture imminente en cascade d’entreprises et d’usines ». Gageons que dans quelques mois, il s’en balancera et souhaitera surtout prévoir les mouvements sociaux imminents et en cascade des Français mécontents (à la grecque).
rrrrrrrrrrrrrron, pchi, rrrrrrrrrrrrrrron, pchi. zzzzzzzzzzzz
Rédigé par : untel * | le 31 janvier 2012 à 20 h 59 min |
Voilà la richesse des commentaires, basés sur
* les procès d’intention (« les socialos vont foutre la fRance dans le gouffre », pour résumer votre premier post paaassionnant)
et
*le mépris, qu’on peut s’attendre de votre majesté parasitaire et satisfaite d’elle même
Les cadavres dans les placards ???
Mince sous le quinquennat de NS, y’en a qu’ont joué à cache-cache et qui ont gagné ?
Mince, Enlevez nos bandeaux !
Il doit y avoir au moins Cécilia qu’on n’a plus jamais revue. Où a-t-il planqué le corps ?
@le charlatan
Vous cachant derrière « les citoyens », Votre Majesté, incapable d’avoir une opinion construite par elle même, tente pathétiquement de rester crédible à partir de prévisions:
elles sont terrifiantes, la peur étant la base des gouvernements inaptes.
et, avec un peu de chances, les gens, par charité, oublieront -la ruse éculée consiste à faire des prévisions plutôt que des analyses fondées- les pelletées d’âneries prétentieuses que vous leur avez infligées…
Vous savez, quand vous faites la queue à un remonte-pente et que vous voyez les trois précédents se vautrer dans la neige, vous prenez à votre tour la perche avec appréhension.
En ce moment un article du Monde nous rappelle que les Grecs ont signé en 2010 un mémorandum qui « a engagé la Grèce dans une série de réformes censées dynamiser sa compétitivité – privatisations, baisse des salaires dans la fonction publique, dérégulation de professions, etc. –, auxquelles ont répondu grèves et manifestations ».
Il ne faut pas être voyant pour imaginer que ce scénario va nous arriver peu ou prou. Comme quand les trois devant se sont vautrés dans la neige épaisse.
Donc, en gros « ca va pèter après les présidentielles », et d’ailleurs, « ça ressemble à un tire fesse »?
Voilà un bel exemple de la pensée approximative (le raisonnement par âne a logis est tout, sauf une création intellectuelle) des médicastres…
Çà y est ! @Dépassement d’Honoraires découvre que le monde n’est qu’un vaste tire-fesse ! Il était temps de vous réveiller (voir plus haut) !
Non : vous confirmez,
encore
et
encore
la valeur intellectuelle des médecins (
*études payées par le contribuables,
*coûteuses vacances au ski sur payées par des erreurs de diagnostic verbeuses , prétentieuses).
C’est sûr que si j’avais autant de jours de vacances que d’erreurs de diagnostics, je reviendrais bronzé. Mais j’en avais autant que de bons diagnostics, je prendrais déjà ma retraite.
Merci pour votre spirituelle et subtile plaisanterie (non, ce n’est pas la pathetique pirouette de quelqu’un qui ne sait pas traiter le moindre sujet que ce soit, et qui tente laborieusement de susciter la sympathie) :
AH AH AH
Merci sur cet éclairage sur un aspect méconnu du démantellement de l’appareil régalien.
Mais n’y avait il pas aussi comme objectif le soucis de l’Elysée de mieux « maitriser » l’appareil de renseignement pour canaliser son action, peut être à des fins partisannes ?
En voilà des précautions oratoires, avec la tournure interro-négative !
Sarko veut diriger tout parce que c’est dans sa nature. Réorganiser les barbouzes était un moyen de piquer leur direction au premier ministre. Même procédé que pour le Pentagone hexagonal.
Les bilans comme celui de ce texte sont rassurants, non par ce qu’ils disent, mais par le courage de faire « le point » : qu’au moins, on sache un peu où ça en est. Dans le secteur de l’éducation, mon appréhension a des traits semblables à ce que je comprends là : si le PS gagne les présidentielles, sauront-ils concevoir une autre dynamique institutionnelle que celle qui était avant 2007, saccagée par les réformes depuis, et avec des résultats piteux pour celles-ci ? Je me demande vraiment quelle hiérarchie de principes peut conduire à des transformations institutionnelles qui reconnaissent moins la satisfaction du public que la possibilité pour les fonctionnaires de se sentir responsables, humainement, de leurs actes et de « l’état faible » qui, de toute façon est installé. J’ai l’impression que tout le monde a accepté ce qui était au coeur de la campagne de N. Sarkozy en 2005 (la France n’a pas les moyens d’un service public), mais que tout le monde ne cesse néanmoins de réclamer que l’Etat soit fort face aux usages pervertis des lois et des institutions. Un Président et un gouvernement, en France, sont-ils encore capables d’honnêteté quant aux rôles de l’Etat ?
La DCRI a mauvais presse mais les RG étaient également très mal vus de la population française.
Or, dans l’esprit des gens, la DCRI a remplacé les RG(la DST était trop méconnue et surtout s’occupait des affaires sérieuses d’espionnage et de terrorisme).
Tant que perdurera cette confusion entre DCRI et RG, on se posera des questions sur son utilité.
Soyons patients, dans quelques temps, après la mise en examen d’un procureur – et pas des moindres – en la personne du sieur Courroye et sa condamnation prochaine au pénal qui ne fait aucun doute, il y aura des policiers de gros calibre mis en examen – tant à la DCRI qu’à l’IGS – et les condamnations vont pleuvoir.
Il ne faudra pas oublier non plus les dommages et intérêts très substanciels qui devront être versés aux policiers évincés ou/et condamnés à tort et maintenant blanchis qui n’ont toujours pas retrouvé leur poste pour bon nombre et parmi ceux ci, une femme qui n’a pas encore tout dit sur les turpitudes de ses collègues…