Tout le monde s’attendait à un dénouement dans l’enquête sur la tuerie de Chevaline. Ça a fait pschitt ! Les gendarmes n’ont pas réellement progressé. En fait, il leur manque une clé : le mobile. Dans une autre affaire, à Perpignan, la disparition et probablement la mort de Madame Benitez et de sa fille, ce sont les policiers qui n’ont pas brillé. Dans les deux cas, les enquêteurs ont perdu du temps : quelques heures pour les gendarmes à Chevaline, plusieurs jours pour les policiers à Perpignan. Alors, seraient-ils moins bons que par le passé ? Il semble surtout que le poids de « l’administration » soit de plus en plus pesant dans le déroulement des investigations, ce qui bride d’autant l’initiative des hommes de terrain.
L’affaire de Perpignan est un bon exemple…
Le légionnaire Francisco Benitez s’est pendu le 5 août 2013. Si sa mort sonne comme un aveu et ne laisse aucun espoir de retrouver un jour sa femme et sa fille vivantes, elle ne résout en rien l’imbroglio qui entoure leur disparition ni le mystère qui plane autour de cet homme. Alors que la police et la justice ont eu bien du mal à se mettre en mouvement, aujourd’hui, se sont plusieurs groupes d’enquêteurs de la police judiciaire qui travaillent sur ce dossier. Et il pourrait bien réserver des surprises.
Ce 22 juillet 2013, lorsque Francisco Benitez se présente au commissariat de Perpignan, c’est un peu à reculons. Il semble plutôt poussé par les proches qui l’accompagnent. Il explique à l’agent chargé des plaintes que son épouse et lui étaient en instance de séparation et qu’elle a disparu avec sa fille Allison depuis le 14 juillet. Pour les policiers, il n’y a pas lieu de démarrer une enquête, il s’agit vraisemblablement d’un conflit familial. Le fonctionnaire qui le reçoit doit avoir encore en mémoire les instructions toutes fraîches qui suppriment les recherches dans l’intérêt des familles, les fameuses Rif. Lorsque Benitez revient, une semaine plus tard, la disparition de Madame Benitez et de sa fille n’est toujours pas considérée comme inquiétante.
Pourtant, sur les réseaux sociaux, les amis d’Allison se sont activés. Car eux ne croient pas un seul instant à une fugue pas plus qu’à un départ impromptu. Mais ces jeunes ne sont guère pris au sérieux par les policiers. En revanche, certains journalistes dressent l’oreille et un journal local se tourne vers le commissariat avant de diffuser un avis de recherche officieux. Peu à peu, la rumeur grossit et devient information. Finalement, sans doute pour calmer le jeu, les proches de la jeune Allison sont reçus par le commissaire central. Nous sommes le 25 juillet. Tous les policiers du commissariat sont à présent au courant de la disparition de Marie-Josée Benitez et de sa fille et les avis sont partagés. Beaucoup restent sceptiques. Cette lauréate du concours Miss Roussillon et sa mère n’auraient-elles pas monté un coup de pub ! L’affaire est traitée à minima. Pourtant, dès le départ, même si on écarte l’hypothèse du meurtre ou de la séquestration, il y avait (au moins) tous les indices pour envisager des violences familiales. Et effectuer des vérifications. Lorsque enfin cette double disparition est officiellement considérée comme suspecte, il est bien tard. D’autant que l’article 74-1 du code de procédure pénale ne confère des pouvoirs d’investigation renforcés que dans un laps de temps de huit jours après la disparition. Passé ce délai, la procédure est celle de l’enquête préliminaire, avec des pouvoirs plus restreints. Le procureur décide donc finalement l’ouverture d’une information judiciaire pour rechercher les causes de la disparition, saisissant conjointement la police judiciaire et la sécurité publique. Nous sommes début août. Et dans les enquêtes, les doubles saisines fonctionnent souvent mal.
Une deuxième perquisition est donc effectuée, cette fois avec toute l’attention nécessaire, ce qui permet, grâce au luminol, de découvrir des traces de sang invisibles à l’œil nu ; ainsi que le passeport des deux intéressées. On peut penser que les enquêteurs effectuent alors un sérieux environnement de leur principal suspect afin de lui poser les bonnes questions lors de sa garde à vue. Mais tout cela met trop de temps, c’est téléphoné : trois jours après la saisine d’un juge d’instruction, Francisco Benitez se pend en se jetant d’une fenêtre de la caserne de la Légion. Les criminologues, pourtant d’habitude prompts à dégainer, sont partagés sur les circonstances de son suicide, en uniforme, portant ses décorations, un voile sur le visage. Une mise en scène troublante (d’ailleurs dissimulée dans un premier temps à l’opinion publique) tant il est constant que dans l’armée, comme dans la police, les hommes qui décident d’en finir utilisent le plus souvent une arme à feu…
Cindy, une amie très proche d’Allison, sa confidente semble-t-il, âgée de 19 ans, s’est également pendue courant septembre. Même s’il est inhabituel pour une jeune fille de se donner la mort de cette manière, rien ne permet de mettre en doute la thèse du suicide. Quelques jours plus tard, c’est son ami, un jeune homme de 20 ans, qui a été retrouvé pendu au domicile de sa mère.
Trois suicides par pendaison en l’espace de quelques semaines, c’est quand même beaucoup.
Si l’adjudant-chef a assassiné sa femme et sa fille, il est mort dans le déni, clamant son innocence. Vu les preuves et les indices contre lui, dans son état psychologique, placé en garde à vue, il aurait probablement craqué sous les questions des enquêteurs. D’autant que ceux-ci avaient – enfin – fait le rapprochement avec la disparition en 2004 de l’une de ses anciennes maîtresses, Simone de Oliveira Alves, alors qu’il était en garnison à Nîmes.
Un dossier classé. Mais en découvrant ces nouveaux éléments, le procureur de Nîmes réagit immédiatement en ouvrant une information judiciaire criminelle. Deux à trois semaines plus tard, le procureur de Perpignan lui emboîtera le pas.
Plus tard, un détective privé signalera qu’il a enquêté sur la mort d’une autre jeune femme, Sandra Martin, au début des années 2000, et que celle-ci était une amie proche de Simone de Oliveira Vares, toutes deux d’origine brésilienne. Un dossier criminel refermé en 2007, alors que le mari de la victime avait été soupçonné puis blanchi. C’est d’ailleurs lui qui avait embauché des enquêteurs privés. Or, à cette époque, Francisco Benitez était en poste à une centaine de kilomètres de Tarascon-sur-Ariège, où demeurait la jeune femme.
Du coup, la presse s’interroge, les enquêteurs seraient-ils passé à côté d’un serial killer ? Ou peut-être de plusieurs, si l’on se souvient des quatre jeunes femmes enlevées à proximité de la gare de Perpignan entre 1995 et 2001. Le corps de trois d’entre elles a été retrouvé plus tard, deux avaient été mutilées. Un homme est aujourd’hui incarcéré pour le meurtre de l’une des victimes, un second, suspecté un moment, a été assassiné, et enfin un troisième s’est suicidé en prison. Mais les dossiers ne sont pas clos.
L’année dernière, des prélèvements ADN infinitésimales ont été envoyés dans un laboratoire spécialisé.
Il faut se garder de tout amalgame, mais aujourd’hui le passé de Francisco Benitez devient visqueux. C’est probablement son statut de sous-officier méritant qui a brouillé les cartes et joué en sa faveur. Il faut reconnaître, à décharge pour les policiers, qu’il est souvent difficile d’enquêter dans une enceinte militaire, et plus encore à la Légion, un corps à part, avec ses règles et son code d’honneur. Des hommes qui ont parfois un passé mystérieux et un nom d’emprunt.
toute cette histoire est faussee, beaucoup de personnes connaissent la vérité mais se taisent, je ne pense pas qu’il y ait eu assassinat, si elles réapparaissaient elles se feraient lynccher par les médias et la plolice ne serait pas en reste, alors je comprends bien quelles préfèrent rester disparues, tant que l’on cherche des morts on laisse les vivants tranquilles, tout ceci est parti d’une rumeur qui s’est amplifiée et qui a causé beaucoup de dégâts pour cette famille, je trouve tout cela horrible, injuste pourtant je souhaiterait une fin sereine a cette triste histoire,
http://www.lindependant.fr/2013/09/27/a-perpignan-l-adjudant-chef-a-laisse-un-sillage-sanglant,1793545.php
A la mi-juillet, Francisco Benitez a acheté à Perpignan quantité de produit désinfectant et corrosif. PHOTO/© D.R
Des traces de sang ont été révélées dans différentes pièces du domicile familial, mais aussi au sein du logement que le légionnaire occupait à la caserne.
vanessa23
27 Septembre à 22:36
si tout ce qui est écrit dans cet article est vrai, pourquoi ne l’ont-ils pas arrêté tout de suite ?
le procureur de la République de Perpignan, le 23 aout 2013 sur france bleu dit:
« Il n’y avait pas vraiment de motif pour placer M. Bénitez en garde à vue, on était en présence d’une disparition, rien ne permettait et rien ne permet aujourd’hui encore d’affirmer qu’on était en présence d’une affaire criminelle, d’un enlèvement ou d’une fugue. Ce n’est pas son statut militaire qui l’a protégé de la garde à vue. »
http://www.francebleu.fr/faits-divers/disparition/disparues-de-perpignan-rien-ne-justifiait-une-garde-vue-de-benitez-avant-son-suicide-785748
http://www.francebleu.fr/faits-divers/disparition/disparues-de-perpignan-rien-ne-justifiait-une-garde-vue-de-benitez-avant-son-suicide-785748
Aujourd’hui encore certains se demandent pourquoi Francisco Bénitez n’a pas été placé en garde à vue lorsqu’il est venu déclarer la disparition de sa femme et de sa fille. Pour le procureur de la République, rien ne justifiait cette garde à vue
« Il n’y avait pas vraiment de motif pour placer M. Bénitez en garde à vue, on était en présence d’une disparition, rien ne permettait et rien ne permet aujourd’hui encore d’affirmer qu’on était en présence d’une affaire criminelle, d’un enlèvement ou d’une fugue. Ce n’est pas son statut militaire qui l’a protégé de la garde à vue. »
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mouton de la république (anonyme)
Samedi 24 août 2013 à 16h24
Achille est un incompétent, Achille est un charlot, Achille préfère les bons restaurants accompagné d’un bon château margaux. Comme dit isabelle pas besoin d’être un super flic pour avoir un doute, ça sent l’affaire criminelle a plein nez! Achille arretes l’apéro est mets toi au boulot sérieux!
Début août 2013 l’organisateur du concours Miss Roussillon niait sur le site officiel de l’organisation qu’Allison Benitez était candidate à ce concours, disant qu’elle n’avait pas encore renvoyé sa fiche d’inscription. Comment alors avait-elle obtenu le n°2 parmi les candidates? Les n°s étant affectés par ordre chronologique d’inscription, il semble qu’au contraire Allison était la 2ème à s’être inscrite, et le fait par l’organisateur de le nier est très suspect.
Suspecte aussi l’omerta imposée à toutes les jeunes femmes candidates au concours. Voir ici:
http://www.brigittepicart.com/AUTRES-CRIMES/Allison_Benitez/Allison_candidate.html
des captures d’écran
Le problème est l’organisation de systèmes de corruptions cannibales qui furent dénoncés sur Perpignan à l’arrestation d’un thanatopracteur dont les responsables huissiers eurent permis détournement de 7000 litres de sangs de morts ; ils n’ont pas interpellés et mis à pieds les fonctionnaires responsables de négligences selon degrés de culpabilités, ce qui est grave, ils ont des producteurs vins sucrés ( Rivesalt ) qui doit susciter une surveillance de rigueur concernant certains traitements agronomiques de graisses animales ; c’est l’organisation de recrutements militaires et suivis psychologiques des engagés qui est lacunaire à un point nuisible pour les populations ils ne sont apparemment pas aptes à la fonction civique faisant preuves d’incompétences caractérisées à la gestion des établissements militaires qui ont subis de nombreuses réformes au niveau du professionnalisme qui ne cautionnent pas quasiement plus de 30% des effectifs encore en services.
Je connaissais Benitez dans les années 80 et 90 à Castelnaudary, Nîmes et Djibouti. Un homme très calme et très sympathique. il était un bon camarade de tous. Je n’ai jamais vu un mauvais côté de lui. Malheureusement, chaque homme a une face cachée et d’un côté sombre.. Benitez n’était pas différent. Il ya trois possibilités avec cette histoire:
1. Benitez est innocent et son suicide était un acte de désespoir. Où sont les femmes et qui est le tueur?
2. Benitez a tué sa femme et sa fille dans une rage totale, a caché les corps et s’est suicidé et a affirmé son innocence pour protéger la Légion. La Légion était sa première famille depuis plus de 27 ans. Pour un vraie Légionnaire, la Légion est sacre et sa famille avant toute. Son arrestation et son emprisonnement aurait été très mauvais pour la Légion. Imaginez la honte et la souffrance.
3. Benitez a tué sa femme et sa fille en la rage et a caché les corps et confessait à ses camarades. Il a été exécuté pour avoir enfreint une règle sacrée, nous ne tuons pas des innocents dans la Légion, en faire jamais ca. Nos passés sont pardonnés, mais il nous est interdit de faire les mêmes erreurs comme Légionnaire et de déshonorer la Légion. La Légion se cache mais ils savent quelque chose. Benitez a été exécute et son lettre finale étais écrite pas quelque un d’autre. Il y avait des histoires de Légionnaires dans les années 70-80 qui avaient fait de erreurs très graves et a disparu à la suite. Le maquis en Corse par exemple a quelques corps de «déserteurs» enterrées dans des tombes caches….En règle la chose entre nous dans la Légion. On sait comment cache la chose mais nous somme pas les monstre. Si il est coupable de tue sa femme et sa fille dans la mémé manière Benitez a échoué en tant que Légionnaire et il était mort déjà. Mois J’espère que Benitez est innocent mais avec les passe de temps je ne crois plus.
Peut-il et les deux femmes se reposer en paix. Merci.
Des légionnaires de Perpignan ont eux aussi affirmé que P Bénitez avait été exécuté pour l’honneur de la légion.
C’est écrit noir sur blanc dans des commentaires sur des journaux ou des blogs.
Il semblerait que pour la Légion la culpabilité de Bénitez était évidente.
Comme l’écrivait un autre légionnaire : la justice est passée.
Le sens de la famille, c’est sacré dans la Légion.
Un légionnaire qui tue sa femme et sa fille doit mourir pour l’exemple.
brrr… quelqu’un qui ferait le ménage, ça glace le sang
Il manque un mobile pour comprendre la tuerie de Chevaline ? Il y a peut-être des idées préconçues en trop.
Par exemple, que la cible principale était un des hommes plutôt que les deux femmes. Ou encore, qu’une opération doit avoir un but unique.
À coup sûr, une personne produisant des alliages de zirconium sans hafnium, utilisables dans les réacteurs nucléaires, vit dangereusement puisque habilitée secret-défense. Dans l’armement, on a des accidents pour moins que cela.