Huit jours après sa mort, Jacques Mesrine fut enterré dans un cimetière de la banlieue parisienne, près de la tombe de son père. Il y avait beaucoup de journalistes, et beaucoup de badauds aussi. Parmi eux, une femme déclara : « C’est l’un des derniers grands anarchistes qui s’en va… ». Pourtant, même si certaines camarillas tentent encore de récupérer le personnage pour en faire un martyr de la société, lâchement assassiné par la police, etc., la mayonnaise n’a pas pris.
L’hypothèse Mesrine : Mesrine a quitté l’Armée en 1959. Ses faits d’armes sont inconnus, mais il aurait assisté, durant une courte période, la police militaire de Bône, où il aurait collaboré à des interrogatoires… musclés. Aussi, lorsqu’il déclare, plus tard, pour justifier ses actes : « On a armé ma main, au son de la Marseillaise… », on peut estimer qu’il fait preuve d’une certaine grandiloquence. L’Algérie n’était pas l’Indo.
Après sa démobilisation, il semble bien qu’il ait eu des contacts avec une organisation parallèle. Difficile de déterminer laquelle, tant le personnage était mégalomaniaque. L’organisation de l’armée secrète (OAS), cette jacquerie d’extrême droite qui luttait pour « l’Algérie française » ? Ou, à l’opposé, la sécurité militaire (SM) avec sa fameuse division des missions et recherches (DMR), qui recruta ses barbouzes parmi des truands comme Augé ou Boucheseiche ? A moins qu’il ne s’agisse du service d’action civile (SAC).
Le 2 décembre 1965, il est surpris dans la résidence du gouverneur militaire de Palma de Majorque alors qu’il tente de dérober des documents confidentiels. Le simple fait qu’il avoue spontanément aux gardes civils n’être qu’un modeste cambrioleur, indique qu’il agissait probablement sur ordre. Mais sur ordre de qui ? Deux possibilités :
– Dans les années 60, nombre de militants actifs de l’OAS s’exilent en Espagne pour échapper à la justice de la France. Mesrine est-il de ceux-là ? Le fait est qu’à cette époque, il s’est installé sur la Costa Brava, où il a épousé en seconde noce la belle Soledad, dont il eut trois enfants. Elle le plaqua en 1966.
– Dans les années 64-65, la chasse aux « OAS » s’intensifie (l’amnistie intervient en 1966). Étant parfaitement intégré en Espagne, au vu de son passé militaire, Mesrine a-t-il pu être recruté par la DMR ou le SAC pour fournir des renseignements sur les Français séditieux cachés dans ce pays ?
En tout cas, après son incartade dans la résidence du gouverneur, il est transféré à l’ambassade de France à Madrid. On se sait pas ce qui s’y est dit, mais Mesrine n’écope que d’une peine de principe.
La certitude Mesrine : Mesrine a commencé très jeune sa vie de délinquant, en fracturant des chambres de bonnes, comme la plupart des truands. Son premier méfait répertorié est un « vol au bouquet de fleurs », technique qui consiste à se faire passer pour un fleuriste afin de se faire ouvrir la porte de l’appartement qu’on veut cambrioler. Par goût de la mise en scène, on dit qu’il avait placé les fleurs dans un vase, avant de partir. C’est en 1967 qu’il attire vraiment l’attention des services de PJ. Dans un grand hôtel de Chamonix, avec la complicité de son amie Jeanne, il « saucissonne » un homme d’affaires tunisien et son secrétaire pour les dévaliser. Les deux amants formeront un couple infernal pendant de longues années. En 1969, on les retrouve au Canada. Ils sont au service d’un riche industriel, Georges Deslauriers, qui, infirme ne peut se déplacer qu’avec des béquilles. Mesrine fait office de cuisinier et de chauffeur ; Jeanne est gouvernante. Mais ils ne sont pas faits pour travailler. Un beau jour, ils décident de séquestrer leur employeur et de se faire remettre une rançon de deux cent mille dollars canadiens. L’affaire tourne court. Ils s’enfuient. À huit cents kilomètres de là, ils trouvent refuge chez une vieille dame avec laquelle ils se lient d’amitié. Lorsqu’ils partiront, pour passer la frontière des Etats-Unis, on la retrouvera morte, étranglée. Ils sont arrêtés en juillet 1969 et transférés à Montréal pour y répondre des accusations d’enlèvement et de meurtre. Ils s’évadent un mois plus tard, sont repris et jugés. Condamnés pour la séquestration de l’infirme, ils bénéficient du doute pour le meurtre de la vieille dame.
Trois ans plus tard, en compagnie de trois autres détenus, Jacques Mesrine s’évade du pénitencier. L’un de ses trois complices se nomme Jean-Paul Mercier. Un tueur, sans pitié, sans doute l’associé le plus dur que Mesrine n’ait jamais eu. Au cours de leur cavale, ils croisent deux gardes forestiers, lesquels croyant avoir à faire à des braconniers, veulent contrôler leur identité. Ils sont exécutés. Peut-être pour prouver qu’il était aussi impitoyable que son compère, avant de prendre la fuite, Mesrine leur loge une balle dans la tête. Le coup de grâce.
On connaît la suite du périple du bonhomme. Il y a eu suffisamment de livres et de films sur ses… exploits. Ceux qui désirent l’épilogue, au plus proche de la réalité, peuvent lire la narration sans fanfaronnade faite par un ancien policier, Jacques Nain , dans son livre Mesrine, ennemi public numéro 1, aux éditions France Europe. À la différence d’ouvrages de tel ou tel, il raconte ce qu’il a vécu. C’est donc un véritable témoignage.
Jacques Mesrine n’est pas un héros. Ce n’est pas la victime d’une société capitaliste. C’est un homme comme un autre, qui a choisi le chemin de la délinquance, puis du crime. Il n’a aucune excuse. C’est un assassin et tout ce qu’on veut – mais pas un anarchiste. Car si un anarchiste ne respecte ni l’autorité ni la règle, il respecte au moins la vie humaine.
Certes, il a dénoncé les conditions d’incarcération dans les prisons françaises. Mais quel taulard n’a pas fait de même après avoir connu l’enfer des quartiers de haute sécurité ? Aussi, lorsque je vois que son livre, L’instinct de mort, est réédité, avec une préface de Roger Knobelspiess, comme s’il s’agissait d’un pamphlet contre les QHS, je me dis que Michel Foucault doit se retourner dans sa tombe. Il est préférable de lire l’ouvrage de Serge Livrozet De la prison à la révolte, aux éditions Mercure, dont Foucault a dit qu’il était un reflet de « la philosophie du peuple ».
Vous n’avez pas l’air de savoir que Mesrine a exagéré volontairement un certain nombre de choses, pour se donner effectivement plus de valeur qu’il n’en avait, surtout à ses débuts, mais aussi parce qu’il a voulu devenir « grand » et que ça faisait partie de ses motivations pour y parvenir, pour se faire connaitre et accélérer ainsi sa montée en puissance. Pendant ce temps là, il apprenait, auprès de Mercier notamment; il savait très bien que dans ce domaine, sauf exception, les carrières sont plutôt courtes … Il a aussi volontairement brouillé les pistes le concernant, pour se protéger mais aussi pour protéger ceux qui le cotoyaient et c’est normal. Ne vous en déplaise, il est vraiment devenu grand par la suite et sa réputation n’était absolument usurpée. Il a commis quelques erreurs assurément (mais qui peut se prétendre tout blanc?) et dans son domaine, elles sont amplifiées et déformées car publiques. Il était tout sauf idiot, et ça c’est reconnu. Je vous signale aussi qu’il n’était pas un ennemi public ni un assassin, et encore moins un tueur de flics. L’état, bien servi par la presse, a conditionné le public avec ça, pour justifier de son élimination physique, prévue à l’avance. Cet état a même été jusqu’à ordonner à la justice de ne pas poursuivre les flics tueurs (béteille) ; de quel droit ? Le problème concernant l’affaire Mesrine c’est uniquement, et toujours, celui là, rien d’autre.
Que de fantasmes sur cet homme.
En Algerie, Mesrine a eu la chance insolente comparée a nombre de ses camarades d’etre versé dans une unité non-combattante du matériel etablie »aux frontieres » comme on disait alors, face au Maroc.
De fait, monsieur Mesrine n’a jamais participé a une operation de ratissage, de maintien de l’ordre, et encore moins aux corvees de bois, qui n’etait pas le fait d’appelés.
En clair, Mesrine etait un »planqué », ce n est pas de sa faute, et ce n est pas deshonorant, mais se prêter de pseudos fait de guerres. l’est.
Cela a ete longuement expliqué par un colonel de l’époque, dont je ne retrouve malheureusement pas le témoignage.
Il faut aussi lire le temoignage de Ardouin, alias Porte-Avions, son associé d’un temps, qui expliquait que face aux flics Mesrine tirait au sol par peur de la peine de mort, pour lui Mesrine n’etait pas un tueur, et il est convaincu que c’est Mercier qui a flingué les 2 garde-forestiers.
Mesrine a vécu comme il a voulu, ca au moins on ne peut lui reprocher.
Il ne tirait pas par terre par peur de la peine de mort, quoi qu’en dise Ardouin, mais tout simplement parce qu’il n’était pas un tueur de flic . Sinon il y en aurait eu un de mort chez Petit, et d’autres ailleurs soyez en assuré . Ardouin l’avait un peu mauvaise envers Mesrine sans doute au vu de la notoriété et la légende de Mesrine maintenant . Celui-ci a tout fait pour ça tandis qu’Ardouin préférait qu’on ne sache pas que c’était lui sur les coups qu’il faisait (condamnation future éventuelle…) . Mesrine lui s’en foutait et faisait tout pour qu’on sache que c’était lui, car il construisait sa légende, tout à fait consciemment, et sachant bien qu’il se ferait descendre un jour .. . C’est toute la différence .
Cette petite pique envers Mesrine n’enlève rien au fait qu’Ardouin était lui aussi un sacré numéro ; Tout comme le « viking » d’ailleurs …
Oui, au final , tout les passages qui concernent sa participation à l’O.A.S sont flous et supposés.
Cela dit, il ne contredit pas lui même sa participation à la guerre en Algérie et aux corvées de bois, executions dans l’ensemble de répréssion généralisée par l’Etat Francais. Il parle meme de son retour de la guerr d’Algérie, dans son entrée en guerre dans le monde de la criminalité. peut etre que c’était une excuse, et un discours dit au procés, pour donner une bonne image des crimes qu’il avait pu commetre. Mais je pense qu’il avait compris après l’absurdité de cette guerre menée par des généraux et des présidents qui ne vont jamais la faire. L’etat en revanche a bien déterminé Mesrine comme un de ses ennemis, ses fonctionnaires en parlent d’ailleur bien d’une « obsession d’etat » et de leur volonté de lui faire la guerre. Sa n’est pas trop utile de dire si il était un anar ou pa (pour l’état il en était une sorte, vu que l’état utilise les memmes moyens de coercition utilisés face à bonnot , c’est à dire unification des services de police) , de fait, il etait un humain ( avec son lot de conneries, oui monsieur) qui s’est battu pour la liberté et contre les prisons de haute sécurité. Allez dire à Foucault et aux autre défenseurs des prisons d’aller prendre les armes pour soutenir leur pensée! Les Actes parlent : bonne chance aux prochains ennemis publics!!
Incroyable les voyous aux petits pied et rebelles en peau de lapin qui admirent le « Grand » …Qui les mépriserait à leur juste valeur . Mesrine qui était un sacré personnage, audacieux, provocateur , sans limites (mais je ne crois vraiment pas qu’on puisse le qualifier de psychopathe bien au contraire) était un cynique qui voulait vivre selon ses propres rêgles et qui était un prédateur . Il a manipulé l’opinion publique qu’il méprisait comme la société en général et des neuneu tombent dans le panneau . Même sa mort qu’il a provoqué lui même ajoute à sa légende …Ah oui lui au moins n’était pas un imbécile . Ni une c….molle. Mais en faire un héros …Non d’un chien à se demander s’ils ont lu l’instinct de mort…Eh quoi ? Mesrine pouvait être sympa dans certaines circonstances ? Et alors ? Il était humain, avait de grandes qualités , était capable de beaucoup de choses. Mais il s’est comporté en bête fauve à de nombreuses reprises.
Tout ça me fait bien rire…
Braquer la mère de ses gosses devant eux, et fricotter avec l’ancêtre du FN (OAS)!!!
Wahhh c’est génial….!!!!
C’est un enfant de bonne famille, mais c’est dommage que tout les mômes de cité veulent lui ressembler.
Il a fait ses affaires séquestrait des vieux, aujourd’hui il pourrait pas faire tout cela…?
A+
Mesrine, ce qui me fait rire à son sujet c’est que pour la justice, dans le film, c’est un gangster, et il n’y a pas de grands ou de petits gangsters disent-ils, mais des gangsters tout court .. alors entre un gangster qui vend de la contrefaçon et Mesrine, pourquoi ne sont-ils pas jugés de la même façon?
Pourquoi comme la plupart des gangsters, l’un serai défendu par un avocat, et l’autre abattu sauvagement en public?
si les intelos rentre dans le monde des voyous, dur dur! restez chez vous! vos opinions de bourgeois rien a foutre! mesrine etait au dessus de tous les commentaires a la con que tous raconte! mesrine n’etait pas un exemple, mais juste la preuve que la societe et la police peut tuer sans impunites!!et si tous ses compagnons de cavale etaient de vrais mecs, ils auraient deja fait le menage! pas la peine de s’exhiber a la tv pour defendre un fantome!!!moi perso j’aurais deja allumer broussard depuis longtemps!
Mouais !… Ben moi j’ai l’impression que Broussard (pour lequel je n’eprouve aucune admiration) doit se morfondre du scenario mal ecrit de la Porte de Clignacourt… avec le recul du temps, je me demande s’il n’aurait pas fait appel a Interflora, a MMe de Fontenay et se « majorettes » et a tous les humoristes en exercice pour tenter de regler le compte de Mesrine en le faisant mourrir de rire.
Une chose est certaine; il avait beaucoup plus de culture que ses adulateurs.
Parmi les réactions, de vraies petites perles, au raisonnement binaire et à l’orthographe massacré. Merci à tous.
bjr, apres avoir fait le tour des blogs sur mesrine je m’apercois que peut de gens connaissent vraiment sont histoire, tout ce que l’ont peut y voir se sont des recits lus dans des livres ou alors des commentaires de presse.
Ce qu’il a fait c’est ignoble lui même le disait, et si aujourd’hui il est si celebre c’est parce-que les flics l’ont assassine! si il avait fini ses jours en prison personne n’en parlerait plus maintenant. moi je dit simplement bravo jacques d’avoir assume ce que tu etait, bravo d’avoir compris avant tous le monde que le travail ne menait a rien! la societe est pourrie il n’y as de la place que pour les nantis, et des mesrine ou des villoquet la societe est en train d’en fabriquer sans même s’en rendre compte. le jour ou tous les marginaux vont peter les plombs il y en auras bien 10% qui seront des mesrine bien plus hard que lui! a mediter!
pour moi mesrine ma donner une leçon qu’il ne faut pas tomber dans le meme paneau que lui la police a evoluer de nos jours alors il sera plus difficille de s’évader comme a fait jack mesrine mes la discrétion a évouluer aussi je n’en dirait pas plus car cette publication pourrat emmener a une condanation
mesrine n est certes pas un robin des bois
mais il a tourner a lui seul en ridicule l état policier
mesrine n’a pas eu tort ou raison de faire tout se qu’il a fait mais quand ons voient la vie que nous menons de nos jours, je comprens mieu les choix que jacques mesrine a fait. il n’a pas voulu suivre le système comme un mouton, comme certaine personne de nos jours. la révolution voila ce qu’ils nous faut en france et non pas la criminalité ou la délinquance
Je suis une grande « fan » entre guillemet de Jacques Masrine. Je trouve cette page interessante et je ne manquerais pas de revenir pour lire une éventuelle mise à jour.
Justement, pour ne pas « bloguer » inculte, je me décidai, pas plus tard qu’hier à me procurer le livre « L’instinct de mort ».
Quelle ne fut pas ma surprise en tombant sur ce lien :
http://www.amazon.fr/LInstinct-mort-Jacques-Mesrine/dp/2916542027/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1225186568&sr=1-2
A 150,00€… pfiou… même préfacé par Knobelspiess, c’est une belle somme, mazette !
C’est une réédition ? En effet, rien que le prix en dit long sur ce fameux instinct.
Mortel…
Yentl.
il a vecu surmen des choze que tu ne peu mm pas t’imaginer,que se soit les pires en algerie ou les meileur avek les somme qu’il ammassait!c pas en ecrivan des arcticles comme sa que tu poura comprendre.
… et ne dit pas qu’il respectai pas la vie, sa me fait bien rire…imagine toi a sa place …au moment ou un flic(un garde forestier) armé d’un fusil a pompe te braque et ta vie et en jeu …
Je viens de regarder pour la x eme fois le film j ai honte deGiscard Peyrefitte Broussard etc ils devraient etre jugé pour meutre honte de la france des années 78 j aimerai avoir des temoignages d anciens flics qui ont procédé a l excécution de Mr Jacques?
Bonjour, je me permets de faire un lien vers cet article instructif pour mon blog qui parle essentiellement de politique mais le plus souvent d’une façon satyrique. On m’y soupçonne un peu, ces derniers temps, d’être un « anar » qui ne s’assume pas, alors je creuse un tout petit peu le sujet pour débarrasser le mythe de l’asocial ou du résistant héroïque pour certains de l’imaginaire collectif, souvent très éloigné de la réalité. Merci en tout vas pour ce super article ! 😉