LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

La fable du scooter et du commissaire

J’imagine la réaction du commissaire : « P’quoi qu’on m’dérange pour un vol de scoot ?… Ah, c’est celui du fils de… » Il se retient, le vieux flic. Il roule des yeux pour s’assurer que personne n’a deviné le mot, le mot tabou qui a failli lui échapper. Belle lurette, en effet, que dans la grande maison, plus personne n’appelle le patron « l’étalonnette ». On dit qu’il aime pas trop. C’était bon dans le temps, lorsqu’on se disait, que celui-là, il passerait comme les autres. On en a tellement vu défiler des ministres à l’intérieur, que lorsqu’ils arrivent, on se demande déjà quand ils vont repartir. Même qu’alors, on les appelle les ministres de l’extérieur. Le commissouille, lui, il a commencé sa carrière du temps de Gaston Defferre. Alors, vous pensez ?… Faire et « defferre », qu’on disait à l’époque.

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« Tout le monde sur le pont ! Sonnez le branle-bas ! Faites revenir les équipes de nuit, les vacanciers, supprimez les récup’, rappelez les réservistes… Diffusion régionale du cyclomoteur, qu’est-ce que je dis ! Non, diffusion nationale… Et appelez interpol ! On ne sait jamais. Il s’agit peut-être d’un gang international… » Puis, on le retrouve, le petit scooter. Sur sa béquille, comme un quelconque scooter volé, dans le 93. Et de nouveau, le commissaire sonne la charge. Putain ! se dit-il, si on les harponne, ces filous, je vais me prendre un galon avant la retraite… « Appelez l’IJ, le labo. Faites venir les experts… Comment ils sont occupés sur un meurtre… On en a rien à branler !… »

Et, miracle de l’efficacité policière, quand vraiment les hommes sont motivés et unis devant le crime – et grâce au fichier génétique mis en place pour combattre les pédophiles, les trafiquants de drogue et les terroristes, on confond les coupables.« Vous savez quoi, patron ! » rapporte l’un des nombreux enquêteurs. Il a les yeux creusés, la barbe drue, on le sent au bout du rouleau. Il s’est donné à fond, pendant dix jours. Il revient du palais de justice, les bras ballants, les menottes vides. « Les juges, ils les ont relâchés… »

Bah ! se dit le commissaire, les juges ont s’en bat les c… Puis, à Bobigny, c’est tous des gauchos… Il campe près du téléphone, le vieux poulet. Il attend sa becquée : un coup de fil du boss, des félicitations…, voire une médaille, comme ce nul de la brigade d’à-côté,sourire-segolene_royal.1170256909.jpg lorsqu’il a arrêté l’assassin des petites vieilles.

« Ah, le con ! » aurait soupiré Sarkozy, en apprenant la nouvelle.

1 Comment

  1. mh63

    La preuve de la confidentialité et de la bonne utilisation de tous les fichiers qui nous suivent à la trace !
    La démocratie est vraiment en danger quand « TOUT EST POSSIBLE » !
    ET TOUT EST POSSIBLE LORSQUE SARKOZY EST SUR DE SON BON DROIT, éventuellement envers et contre tous, CE QUI JUSTIFIE L’EMPLOI DE TOUT ET DE N’IMPORTE QUEL MOYEN.

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