Formule traditionnelle utilisée dans les réquisitions judiciaires, le respect dû au mort n’est pourtant pas un impératif du Code de procédure pénale. Rien n’est prévu. Aucun article n’encadre l’autopsie. Une loi pourrait prochainement modifier les choses.
L’autopsie est systématique en cas de mort criminelle ou suspecte. Mais elle est souvent demandée par le procureur pour rechercher si les causes du décès peuvent avoir un lien avec une maladie, une opération chirurgicale, un accident, etc.
Il s’agit, pour les députés, de réglementer l’acte, la procédure…, mais aussi de renforcer les droits de la famille. Notamment « l’obligation de la restitution du corps dans des conditions préservant le respect dû au cadavre et la dignité des proches du défunt ». Comme c’est le cas pour les autopsies d’ordre médical.
Cela ne veut pas dire qu’aujourd’hui, on fait n’importe quoi. L’homme de l’art ne se livre pas sur un mort à des pratiques de potaches, de celles qu’on imagine dans les facultés de médecine… Et même si parfois quelques plaisanteries fusent, c’est pour mieux faire retomber la pression, tant l’atmosphère d’une autopsie est accablante. Je n’ai jamais sondé l’âme d’un légiste, mais peu de policiers restent insensibles devant ce corps nu, qu’on ausculte de l’intérieur. Et la Brasserie de l’Aubrac, située en face du quai de la Rapée, a vu plus d’une fois, au petit matin, deux ou trois individus pâlichons pousser la porte du bistroquet et, sans un mot, s’enfiler un verre de rhum.
Pourtant, par le passé, il y a eu de sérieux dysfonctionnements. Des boulettes, comme dans l’affaire Markovic, où la première autopsie n’avait pas révélé la balle, dans la tête de la victime. Mais aussi des erreurs psychologiques, lorsque les traces de l’intervention sont trop visibles, au point qu’il est bien difficile de présenter le corps à la famille. Je me souviens d’un homme que les parents ont refusé d’identifier, tant il était méconnaissable. Des années plus tard, ils étaient venus me trouver pour savoir s’ils pouvaient faire procéder à une exhumation en vue d’un test ADN. « Vous comprenez, on veut être sûrs », m’avaient-ils dit.
C’est un cas extrême. Mais il faut reconnaître que les enquêteurs, les légistes et les magistrats, obnubilés par la recherche de la vérité, se montrent parfois d’une insensibilité choquante.
On peut toutefois se demander si cette modification du Code de procédure pénale n’arrive pas un peu tard… N’est-on pas à la veille d’une nouvelle technique : l’autopsie virtuelle, ou « virtopsie ».
« C’est à mes yeux la révolution médico-légale du début du XXI° siècle », nous dit le docteur Bernard Marc, dans son livre Profession : médecin légiste, aux éditions Demos (que j’ai eu le plaisir de préfacer). Il s’agit d’un procédé qui permet de découper le cadavre en rondelles – sans le toucher. Avec l’énorme avantage de pouvoir se repasser l’enregistrement autant de fois que nécessaire, sans limitation dans le temps. Il est probable que dans les années à venir, cette technique remplacera un bon nombre d’autopsies traditionnelles.
Cette loi, visant à l’encadrement des autopsies judiciaires, donnera également aux proches la possibilité de réclamer le corps au bout d’un mois. Ce qui évitera des situations invraisemblables, comme la triste histoire de cette petite fille de quatre ans, citée dans Le Monde, dont les parents ont dû attendre plus de six mois avant de pouvoir l’enterrer.
Si nos parlementaires veulent ajouter un zeste d’humanité dans l’exercice de la justice, on ne peut que les encourager. C’est une démarche suffisamment inhabituelle pour mériter un petit coup de chapeau.
Bonjour a tous,il vous suffit d’aller sur ces affaires pour comprendre qu’il est tant que certaines morgues arrêtent de pratiquer de tels HORREURS sur nos morts.Sur google vous tapez:affaire éliane kabile vous verrez une vidéo de sans aucun doute de Julien COURBET, regardez et vous comprendrez.Ensuite si vous désirez mieux comprendre et voir ces HORREURS toujours sur google vous tapez:affaire éliane kabile wikileaks 75 photos (âmes sensibles s’abstenir).
MORGUE DE LENS Pas de Calais sur google vous tapez: affaire hervé louvrié,vous tapez: morgue de lens.
MORGUE DE GIRAC (Angoulême)
Vous tapez sur google : morgue de girac
Toujours sur google vous tapez:philippe géral deux anciens.
Vous verrez et comprendrez.
Eliane Kabile était ma soeur
Je suis la présidente de cette association.meeçi
Ce petit message pour montrer mon soutien pour ton blog, il me plait beaucoup. A mon avis, sans la tolérance une société ne peut plus exister car nous vivons dans des sociétés tellement mixtes. C’est dans ce contexte là que s’inscrit également mon blog http://www.tolerance.fr. Soutenons la tolérance pour un monde plus juste!
Quand on lit cet article aussi on ressent de la haine envers la personne qui n’a pas fait son travail
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/08/04/le-vide-juridique-des-autopsies-judiciaires_1225558_3224.html
Courage à cette maman
c’est sans doute une facon de faire son deuil
Manu, le papa de « Domi » Ortiz, qui a du attendre 5 ans pour savoir ce qu’il était advenu à sa fille, a eu beaucoup de mal à « récupérer » la totalité ses « restes « ,disséminés par la justice pour cause de deux instructions, entremêlées dans deux départements, et il n’y a pas d’institution chargée de réunir la dépouille si précieuse pour la famille…
Il y a peut être un progrés à accomplir administrativement pour que ce ne soit pas la partie civile qui doive se débrouiller pour retrouver tous les scellés constituant le corps de Dominique
Les personnels sont humains, c’est le système administratif qui n’est pas encore prévu pour de tels cas, si humainement « indigne et dégradant »
L’autopsie politique a de beaux jours devant elle.
Le gouvernement actuel et ses refrains sécuritaires montrera, dans quelque temps, après le coup de bistouri nécessaire, quelle maladie honteuse l’a miné de l’intérieur.
Juste pour vous dire que vous êtes un type bien,
ça fait plusieurs fois que je vous lis et ça fait vraiment du bien,
surtout avec notre président qui se comporte comme un petit dictateur,
vous lire me met du baume au cœur, et me rappelle que dans la police, il y a encore, et j’ose croire, encore beaucoup de personnes humaines qui font leur travail dans le sens du service à la société.
Chapeau !
Voici un billet original (excellent, d’ailleurs) qui ne devrait pas faire de vagues parmi les commentateurs. J’en profite pour jeter un galet dans la mare de l’insécurité où patauge la police, conscient du hors sujet, mais assuré au moins des circonstances atténuantes eu égard à la spécificité de ce blog.
1) La culture du résultat dans la police : Il est possible que les instructions relatives au rendement soient brutales, brutale aussi leur application. Mais la Police serait-elle la seule Administration où il n’y a ni paresseux, ni tire-au-flanc, ni roublard pour laisser la tâche aux autres ? Protégé par son statut, le fonctionnaire (en général) risque fort peu (rien ?) à se la couler douce, à calculer au mieux les dates des jours de congé, j’en passe.
2) La police de proximité est la panacée : il semble que l’arrêt de mort de la police de proximité a été signé à Toulouse, le jour où Sarkozy a honteusement et publiquement humilié un commissaire qui ne faisait qu’appliquer la politique décidée au dessus de lui. Mais on a oublié un élément qui mérite au moins discussion : la police, a-t-il dit en gros, n’est pas faite pour jouer au foot avec les gamins, fussent-ils originaires des « cités ». On se fait une image quelque peu surfaite de cette police qui serait composée de flics débonnaires, connus de tout le quartier, discutant amicalement avec les commerçants et la population et recueilleraient ainsi de lumineux tuyaux. Admettons qu’il en soit ainsi. Le tableau est-il transposable là où il serait le plus utile, les coins de banlieue qui sont des foyers de trafic ? Car dans les centres ville la police de proximité n’a jamais disparu : elle s’appelle police municipale. Et la coordination avec la police nationale ne devrait pas être un problème insoluble puisque c’est souvent un ancien gendarme ou un ancien policier qui dirige la police municipale.
3) La garde à vue : je n’ai pas de compétence ni, évidemment, de lumière. Ce qui a été écrit sur ce blog il y a quelques jours me semble sensé. J’adopte le raisonnement qui vise à faire de nécessité vertu. Puisque les policiers ne peuvent échapper à la réforme, qu’ils en exploitent les possibilités en vue de la meilleure utilisation possible.
4) Le manque d’effectifs : Lors de l’émission « C’est dans l’air » d’hier 10 août, je crois avoir entendu cette phrase incroyable : il y aurait 3000 policiers affectés à des tâches dites « indues » (transferts, accompagnements…). Sans commentaire.
En tout nous avons trois types d’autopsie, dont le judiciaire en cas de mort suspecte ou violente. L’autopsie médicale est pratiquer pour établir la cause principale de la mort, etat de santé etc.. et l’autopsie pédagogie: réalisée par les étudiants en médecine sur les corps d’individu donné à la science. Qui ne me semble pas etre une meilleure idée.
La virtopsie peut certainement aider un médecin légiste, si les coûts sont acceptables. Par contre en ce qui concerne l’anapath, le légiste sera toujours obligé de pratiquer des prélèvements pour analyses. Il y a également la biologie médicale qui ne peut s’effectuer que par dissection.
Les médecins légistes sont toujours très respectueux des corps qu’ils autopsient.
La médecine légale est capitale. Comme le précise « » »Doc » » » la médecine légale est dans la misère.
Vous êtes incroyable…
Merci pour ces catacombes que d’aucun(s) à tort ne prendraient pas pour des merveilles de l’écriture. Tant pis pour eux.
Merci.
Notre fils technicien des routes est décédé après avoir été heurté par un poids lourd alors qu’il effectuait son service le long d’une quatre voies. Lorsque nous sommes arrivés à la morgue on nous a dit que nous ne pouvions voir son corps car le procureur avait demandé une autopsie, cela sans que nous en ayons été prévenu. Il nous a fallu attendre une semaine pour pouvoir disposer du corps. Je me demande toujours quel était l’intérêt de cette opération. Je ne souhaite à personne de recevoir le rapport d’autopsie d’un de ses proches
l’autopsie est systématique…sauf quand les caisses de la justice sont vides.Idem pour l’imagerie,en France,c’est très peu expérimenté et pratiqué, car personne ne veut ni ne peut payer,que ce soient les parquets ou les hôpitaux.
La misère des budgets de la santé et de la justice sont connues, j’espère. La misère de la médecine légale française est l’addition des 2
« L’autopsie est systématique en cas de mort criminelle ou suspecte » : le sixieme sens pour mes amis qui comprennent… hahahahah. voila un homme éclairé n’est il pas? celui est super rigolo, il faut lire ce qu’il dit quand vous voulez faire une pause, je re COMMANDE ce blog (les titres ma grenouille, ne te donne pas trop de peine quand même) pour le microscope. ca vaut une moitié de 10, la seconde bien entendu.
En fait, je ne suis pas sûr qu’il faille parler d’autopsie « virtuelle », qui prend trop souvent un sens antagoniste de « réel » (comme de l’argent virtuel de jeu vidéo, qui n’aurait pas de pendant dans le monde réel).
Dans les faits, il s’agit avant tout d’imagerie médicale, avec les mêmes techniques et appareils que sur un patient vivant, si je ne m’abuse. L’image obtenue correspond à une réalité, il n’a juste pas été nécessaire d’ouvrir.
Je pense qu’il faudrait mieux parler d’autopsie « non invasive », ou quelque chose dans ce genre ? Imagerie médico-légale peut-être ?
En 1978, mes parents ont inhumés mon frère après autopsie. Ma mère a dit qu’elle avait enterré une momie. Quant à moi, je ne sais pas sur la tombe de qui je me recueille. Les temps ont changé. C’est peut-être mieux pour les familles qui peuvent faire leur deuil.
Et que dire du corps maquille de Robert Boulin..