Le 15 mars, c’est la fin de la trêve hivernale pour les gens qui ne peuvent plus régler leur loyer. On peut craindre qu’ils soient de plus en plus nombreux. Heureusement, nos élus s’en inquiètent. Ainsi, un député vient de poser une question écrite au ministre de l’Intérieur : Pourquoi existe-t-il une différence de traitement entre les policiers et les gendarmes lorsqu’ils assistent un huissier de justice dans le cadre d’une expulsion ?
Eh oui, braves gens ! Lorsque nos forces de l’ordre assistent un huissier pour une expulsion, celui-ci facture des frais à son « client », ce qu’on appelle une vacation, dont le montant varie selon le nombre de taux de base (valeur 2.2 €). Avec un maximum de 33 euros pour les policiers et seulement 11 euros pour les gendarmes.
Cet argent ne va pas directement dans leur poche, mais atterrit dans un fonds de concours. Comme chacun le sait, les ministères peuvent, s’ils le souhaitent, ouvrir un « fonds de concours et d’attribution de produits ». Cette caisse est alimentée par des rentrées non fiscales, des donations, des legs, etc. ; et par des recettes qui correspondent à des prestations diverses. Je ne sais pas si l’Intérieur reçoit beaucoup de donations, d’autant que cela ne doit pas être défiscalisé, mais son fonds est quand même bien garni. Même si l’année dernière la branche « sécurité » n’a pas tenu ses objectifs. Les temps sont durs. Heureusement, il reste l’assistance aux productions audiovisuelles, la mise à disposition de moyens pour une course cycliste, une manifestation sportive, etc. Et les vacations d’huissier.
Les vacations funéraires suivent le même chemin. Longtemps, les morts ont été une véritable manne pour certains commissaires de police. Il n’était pas rare de voir les têtes de liste des promos de l’École de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or choisir un poste dans une circonscription en fonction de l’importance de son hôpital. Choix un peu affligeant pour des jeunes gens qui embrassaient une carrière au service de la société… Mais dès que l’on parle fric, le cynisme est de mise. Ce n’est pas Monsieur Mittal qui me contredira.
À l’époque, chaque mise en bière nécessitait la pose d’un scellé. Donc, le paiement d’une vacation. Mais ces dernières années, les formalités ont été simplifiées. L’intervention de la police se limite à présent à sceller le cercueil lorsque le défunt est transporté hors de la commune de décès ou s’il est destiné à la crémation. La surveillance officielle est également de mise pour les opérations d’exhumation.
Si à Paris, dans le temps, il existait un système de répartition pour les vacations funéraires, il n’en était pas de même en province. Puis, les choses ont évolué. Les sommes ont été déposées sur un compte ouvert auprès d’un comptable public et réparties entre les policiers ayant participé à l’opération et une caisse de solidarité des commissaires de police.
Aujourd’hui, les vacations (autour de 20/25 euros) sont versées à la recette municipale à charge pour le maire de faire suivre les fonds au ministère de l’Intérieur lorsque l’opération a été assurée par un fonctionnaire de la police nationale.
Par une bizarrerie qui résulte d’un assemblage à la va-vite, les gendarmes ne peuvent toujours pas effectuer de vacations funéraires. Dans les communes où la police nationale est absente, cette tâche revient donc au garde-champêtre ou à un représentant de la police municipale. À défaut, dans les petites communes, c’est un élu de la municipalité qui doit se déplacer (il n’est pas défrayé).
Depuis 1996, le produit des vacations funéraires et des vacations d’huissier est donc versé au fonds de concours du ministère de l’Intérieur. À l’époque, les commissaires ont renâclé. Dans les « bonnes villes » (beaucoup d’HLM et un grand hôpital), il était possible de doubler son traitement. Pour faire passer la pilule, magnanimes, les députés ont rajouté quelques lignes dans la loi de finances afin de compenser leur manque à gagner par une allocation spéciale.
Si certains y ont laissé des plumes, l’image des commissaires s’est éclaircie. La corporation en avait besoin, car cette course aux pourboires des patrons de sécurité publique avait quelque chose de pernicieux.
Je me souviens, alors que j’étais stagiaire, de ce commissaire divisionnaire de Poissy qui m’avait fait passer pour le serrurier lors d’une saisie mobilière. Je suppose que lui et l’huissier de justice s’étaient ensuite partagé les quelques dizaines de francs supplémentaires facturés à cette famille surendettée !
Pourtant, il n’était pas méchant. Il était juste dans le système. Un système qui a fonctionné durant des dizaines d’années au détriment de la bonne gestion des commissariats. Tous les anciens se souviennent du sourire en coin des gardiens de la paix, lorsqu’on leur demandait où était le commissaire… Ces temps sont révolus, et même si on la critique souvent, et même si on jabote, la police d’aujourd’hui est devenue plus fonctionnelle. Moins de poésie, mais plus d’efficacité.
Je suis OK avec Alix pour un bon papier sur le scandale des SAFER, ça m’intéresse bougrement en tant qu’ancien de la DCRI ayant maille à partir avec, pour l’achat de mon lopin de terre en Corse et domicialition de ma nouvelle entreprise de conseil en sécurité.
Il faudrait faire un article sur la SAFER, organisme qui gère le droit de préemption sur les parcelles agricoles.
Le Code Rural fixe un délai de 2 mois pour émettre le droit de préemption; il faut donc attendre la « purge » de ce droit avant de signer un éventuel acte authentique.
Or la SAFER affiche, sans vergogne, des tarifs de « délai réduit » (il faut payer entre 50 et 100 euros) ou de « délai d’urgence » (réponse en moins de 3 jours, mais c’est plus cher).
S’ils peuvent le faire en 3 jours, pourquoi la loi prévoit-elle 2 mois?
Bien triste tout ça.
En tout cas…, s’il y a un passage où Marcela a touché juste, c’est bien à la page 86 que nous pouvons citer puisque l’ouvrage n’a pas été interdit par notre ministère : « Tu as voulu te montrer toi-même que toi aussi tu pouvais soumettre les gens (…). Que toi, tu pouvais avoir des putes à ta disposition, je veux dire ces commissaires de police et ces hommes d’affaires glauques (…). Tu as voulu venger sur eux ton honneur de mâle blessé ».
je ne crois pas que la question soit fondamentalement le fait que les commissaires s’en mirent dans les poches à un moment donné.
Ce qui est sûr, c’est que ces vacations funéraires (et grand bien en fasse à l’administration policière) sont (sur Paris) dévolues à un service qui désormais (espérons le) reverse les fruits de son travail à ces fameux « fonds bien garnis » cités par notre hôte.
Cependant est-ce bien normal qu’une institution à vocation étatique ET républicaine fasse payer ses services ? L’état INS-TI-TUE des fondamentaux de liberté, d’égalité et de fraternité pour tous.
L’Etat doit-il faire payer ses service ?
Non, si l’on pense à ce métier dont le coeur est à la défense de la veuve et son gosse grandissant. Un cadavre peut-il être protégé contre lui-même ou nuire à la société ?
Oui toutefois, serais-je tentée de dire, si ce corps nécessite une « protection » ou révèle une particularité. Je ne sais pas à quoi je pense au juste en arguant ainsi sur ce « oui », mais cela ne me semble pas indécent.
Quant à ce fonds de concours aux ministères, comme celui de l’intérieur est vide depuis 2012, deux hypothèses sont à envisager :
– soit la médecine a fait d’énormes progrès et la population est de plus en plus vieillissante ; donc on n’a plus de mort et par conséquent le fonds spécial est légitimement vide depuis 2012 ; parce qu’il n’y a plus non plus d’assistance à huissier, de paiement par les producteurs pour les services d’ordre payés… depuis 2012. (ha bon ?)
– soit… je vous laisse envisager la suite.
On ne peut cependant que se réjouir de la mise en exergue par Maître Mô de la fin de cette inégalité qui bénéficiait à une manne infinitésimale du corps. On peut penser qu’autrefois, l’administration voyait dans cette rétribution « mano à mano » la difficulté pour un individu (même commissaire) à oeuvrer dans un domaine ou la Morgue est la seule Maîtresse de l’Homme. Oui, on peut le penser. A moins qu’il ne s’agisse là de vilaines habitudes ayant persisté et dont quelques jaloux auraient aimé bénéficier en la dénonçant. Dans ce cas, le chef en chef a fait en sorte que le concept d’égalité s’insinue AUSSI dans les plus hauts grades.
En tout état de cause, Il a bien fait ; même si les facteurs qui ne sont plus véritablement du domaine public continuent de gagner un 13ème mois minimum en vendant leur calendrier en décembre.
Pour ce qui est du « parent riche » de l’état auquel Péhène se réfère, je lui ordonnancerai le traitement suivant :
– prendre un cacheton matin, midi et soir pour soigner son alzheimer naissant. En effet, si les doléances des fonctionnaires sont récurrentes et redondantes depuis des années, c’est qu’il doit y avoir matière.
– avaler un hareng saur entre les cachetons (à heure régulière) pour renforcer sa mémoire. Eviter toutefois le saumon pouilleux d’élevage et de Norvège soigné au Benzomachinflutruc, parce qu’on sait d’avance les conséquences de malformations sur les congénères que ce détergent produit. ça évite en général d’avoir les neurones qui se croisent chez les Péhènes bloggant. Un président du prénom de François en 1981 avait jarreté tous les flics en bleu marine autour de l’Elysée. Il les mésestimait. Et ce n’est qu’un petit exemple.
– Enfin, si les propos de Péhène sont exacts :
1) qu’il m’en fasse la démo. Quant on vend de la morale, on a forcément un échantillon sur soi
2) Avec un peu de réflexion, et toujours si l’intérieur a choyé ses fonctionnaires, dis-toi bien un truc, mon pote (tu me permettras de t’appeler « mon pote », hein mon pote ? ) : si tu ne veux pas que ton intérieur soit cambriolé, mieux vaut bien verrouiller toutes les issues avant de te barrer et mettre un garde devant la porte.
3) Toute peine méritant salaire, je me demande si le salaire de la peur vaut le prix de deux corps illégitimement flingués pour cause de dévouement sans faille ; laissant derrière eux, femmes, gosses et parents devenus orphelins.
Être flic, mon pote Péhène, c’est comme faire une dictée.
Quand la grande dame sur son estrade te raconte une histoire que tu dois recopier, au début, tu pars avec une note de 20/20. Et puis, plus tu écris, plus tu risques de voir ton capital point être réduit à zéro voire moins un.
Quand t’es flic, mon pote, et que tu pars pour ta « p’tite journée de boulot », tu te demandes toujours si on va pas te faire une dictée à la Pivot.
Et si tu as la chance de rentrer à la fin de ta « p’tite journée de boulot », alors tu deviens un nain à la blanche neige et tu chantes joyeusement : « hé-ho, hé-ho, on rentre du boulot ».
Les médailles, elles, sont muettes.
Mais la question demeure : Pourquoi y’a plus rien dans les fonds spéciaux de certains ministères depuis 2012 ?
« Être flic, mon pote Péhène, c’est comme faire une dictée. »
Si c’est le même Péhéne (très vraisemblablement policier, et au fait de très nombreux textes législatifs qu’il citait en rapport avec les sujets traités ) que l’an dernier, vous avez réussi, loonguement, laborieusement et verbeusement à vous couvrir de ridicule en lui donnant la leçon….
Dans le 92,les horaires des commissaires dans beaucoup de commissariat étaient les suivants : 09h00 / 16h00 assistance huissiers , 16h00 / 19h00 signature des parapheurs et apéro …………. Heureusement tout cela est terminé depuis les années 95….. Les vacations funéraires étaient réservées au chauffeur du Commissaire, et oui ce genre de prestations commençaient à 7h00 du matin.
A Boulogne par exemple, le Commissaire doublait voir triplait son salaire et certains n’étaient pas très généreux avec leurs adjoints.
Les flics ont toujours été les fonctionnaires les plus choyés de la Répu, à droite comme à gauche. Le pb c’est que les fonds sont pas très bien répartis, mais qui en décide au juste ? Il faudrait qd même causer de ça de temps en temps, non ? Et pourquoi seraient-il un poil épargnés par la crise des finances publiques ? Donc,… pas le peine de prendre ce style gamelle-popu pour faire chialer les chaumières sur la captation du pognon, compris ?
A vomir de rire, Marine Sophia’ !…
P-haine ?
Soit Péhéne (a du faire un pseudo avec un acronyme de Police Nationale, si j’ai bien compris) a beaucoup changé depuis l’an dernier, soit il est apolitique dans ce qu’il poste -défend sa profession avec talent , sans qu’on puisse en déduire ses opinions politiques ou sociales- , et très compétent dans son domaine…
Et un vilain jeu de mots ne se substitue ni à l’argumentation, ni à l’exposé de faits.
bah, à provocation, provocation 1/2 quant aux leçons elles me font rire depuis le CM1.
Alors, si je comprends bien, page 28, en 2011, la police nationale a obtenu moitié moins que la gendarmerie.
Pourquoi qu’on n’a pas les chiffr’ de 2012 ? C’est qu’y a rien eu comme thune ?
Et puis, page 32 : on n’a rien filé pour les soins ?
Et accès et retour à l’emploi, théoriquement, ce sont les fonds de 2010 et s’ils ont été dépensés, y’a rien. Donc… on va revoir à la baisse les indemnités chômage comme évoqué récemment dans une émission radio tôt (très tôt) le matin. Par contre, ligne 155, gestion et évaluation des politiques d’emploi : peanuts… enfin, pas grand chose. C’est pour ça que ça s’appelle le « pôle » emploi ? Arctique ou antarctique, le pôle ?
Pour l’avenir de nos gosses ? 1 millions d’euros ! à crédit ou… à perpétuité ?
Par contre, comptes publics, budget et réforme de l’état : 3 plaques ! Le monde rural : 17 plaques. C’est vrai qu’une benne à purin en plein « la cour », ça f’rait désordre.
Tu m’étonnes qu’on vende le patrimoine : t’as vu ce qu’on lu file à la culture page 39 ? Remarques, c’est un peu plus que pour le handicap page 40, la cohésion et l’égalité des chances ! Zéro dis-donc, même pas de quoi regonfler un pneu ! J’le savais que le mot « égalité » ne valait pas plus que ce qu’il est : un mot.
La recherche, page 42, 47 plaques : on va pouvoir arrêter de donner au téléthon.
Rien pour la politique de la ville, à peine plus pour la jeunesse et les sports, on va éviter de prendre l’avion et on ne déménagera pas non plus ; les logements insalubres vont… le rester
J’aurais dû aller à la page 50 direct ! Le grand gagnant des pertes, c’est l’éducation nationale : – 76 %
Bon, ch’uis pas très bonne en comptabilité. Mais j’ai trois questions :
1) c’est quand qu’on vote les budgets, avec combien de mois (+ 12 ?) en avance
2) Il est passé où tout ce pognon ?
3) Dis-moi, M’sieur Mô, c’est pour nous faire tomber le moral comme la neige que t’as écrit tout ça ?