LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

La révolution ! Et si c’était en France…

Les soulèvements populaires, en Tunisie et en Égypte, sont des événements  probablement décortiqués avec soin par les autorités françaises. Non pas que le souffle de la révolution ait gagné notre pays, mais pour les forces armées et les forces de police, il y a là nécessairement un enseignement à tirer. D’autant que la France, sous l’impulsion du président de la République, s’est préparée à des situations de ce genre. Et le fameux Livre blanc sur la sécurité, même s’il est conçu pour lutter contre le terrorisme, nous donne toutefois certaines clés.

revolution_lenfermement_ecole-de-recherche-graphique.1297498986.jpgQuels moyens pourraient être utilisés pour faire face à un mouvement insurrectionnel ?

Insurrectionnel ! Le mot n’est pas trop fort, puisqu’il a été utilisé en 2005, lors des émeutes dans les banlieues. Peut-être pour justifier la proclamation de l’état d’urgence décidé par le conseil des ministres, à la demande de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.

À l’origine, en 1955, l’état d’urgence ne pouvait être décidé que par un vote des parlementaires. Mais une ordonnance de 1960 a transféré cette attribution au pouvoir exécutif, du moins pour une période de douze jours. Ensuite, il faut une loi. Cette mesure peut être utilisée en cas d’atteintes graves à l’ordre public, ou pour faire face à une calamité nationale, hypothèse envisagée en 2009, alors que l’on parlait d’une épidémie de grippe qui devait toucher des millions de personnes et désorganiser le pays. On se souvient de ces réunions de crise sous la houlette du ministre de l’intérieur.

L’état d’urgence entraîne un durcissement des pouvoirs de police au détriment des libertés individuelles, comme la liberté d’aller et venir ou la liberté de réunion. Et autorise également la censure de la presse ou le couvre-feu. Dans le même temps, les prérogatives des autorités administratives sont renforcées. L’état d’urgence permet également de mettre en œuvre l’organisation générale de la nation en prévision d’une guerre.

Un échelon au-dessus, on trouve l’état de siège, prévu par la Constitution et le Code de la défense. Il est également décrété en conseil des ministres, dans l’éventualité d’une guerre ou d’une insurrection armée. Il transfère les pouvoirs de police aux autorités militaires, au minimum pour le maintien de l’ordre.

Et enfin, l’article 16 de la Constitution (qui est un peu le fait du prince), lequel s’inspire de circonstances exceptionnelles. Son application est prévue uniquement si les institutions de la République sont menacées. Il est décidé par le chef de l’État, lequel accapare alors tous les pouvoirs. Il n’a été utilisé qu’une seule fois, en 1961, lors du putsch de ce fumeux « quarteron de généraux en retraite ».

La réforme constitutionnelle de 2008 a apporté cependant un garde-fou, en donnant la possibilité aux élus de saisir le Conseil constitutionnel au bout de trente jours pour vérifier que les conditions prévues dans l’article 16 sont bien réunies. À défaut, le Conseil constitutionnel peut se saisir d’office au bout de soixante jours.

Ces dispositions existent de longue date, et l’une ou l’autre s’appliquerait à coup sûr si la France devait connaître des mouvements de foule comme ceux auxquels on a assisté de l’autre côté de la Méditerranée.

Quoique les événements de Mai-68 n’aient pas entraîné de telles mesures. Une autre époque, où la dramaturgie n’était pas une arme politique… Et où l’on a eu la chance d’avoir un Premier ministre à la hauteur : Georges Pompidou, lequel a joué l’apaisement, alors que le président de Gaulle envisageait le pire.

Ce qui a changé récemment, c’est la création d’un Conseil de défense et de sécurité nationale, une sorte de Pentagone à la française, placé sous la coupe du locataire de l’Élysée. Certains y voient un danger pour la République. Il faudrait pour cela que notre pays soit dirigé par un homme ou une femme qui posséderait tous les pouvoirs de décision, et où les membres du gouvernement ne seraient que des figurants, et les parlementaires des béni-oui-oui. La définition d’une autocratie.

Heureusement, ce n’est pas le cas en France !

Pourtant, nos militaires ont pour mission de se préparer à cenzub-panneau-entree-wikipedia.1297500618.JPGtoute éventualité. Philippe Leymarie, dans un article du Monde diplomatique de 2009, affirme que les exercices d’entraînement aux combats urbains sont devenus monnaie courante au sein de l’armée française. « Le souci de contenir le niveau de violence, notamment dans les conflits de type insurrectionnel débouchant sur une « guérilla urbaine », appelle des actions directes, le plus souvent « au contact »… », nous dit-il. Cette année doit d’ailleurs s’ouvrir officiellement le CENZUB (Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine), dont le coût est estimé à 80 millions d’euros. D’après Wikipédia, il comprend (entre autres) la reconstitution d’un village, d’un  bidonville et d’une zone de caravanes.

Et même si cela se justifie par des concentrations urbaines de plus en plus fortes (en 2025, les deux tiers des occupants de la planète bleue devraient résider dans des villes), on ne peut s’empêcher de penser que l’idée d’utiliser l’armée pour le maintien de l’ordre fait peu à peu son chemin. Le rattachement de la gendarmerie nationale au ministère de l’Intérieur en est la première illustration. Auparavant, les gendarmes mobiles devaient être requis par l’autorité civile pour intervenir, alors qu’aujourd’hui, ils sont sous les ordres des préfets. Nombre de militaires ne sont pas chauds pour des missions de ce type (le terme « pacification » semble avoir la cote, comme au temps de la guerre d’Algérie). Ils estiment que ce n’est pas leur rôle. Pourtant, la frontière devient de plus en plus floue entre défense nationale et sécurité intérieure. Notamment pour nos dirigeants, puisque les deux instances, le Conseil de défense et le Conseil de sécurité intérieure, sont aujourd’hui réunies.

Et, en dehors de toute opinion politique, il faut avouer que les propos belliqueux de Nicolas Sarkozy, ou de certains de ses fidèles, ne sont pas de nature à nous rassurer. À force de nous rabâcher que nous sommes en guerre contre le terrorisme, le crime et manifestant-seul-dans-fumee-gaz_manifs-lyon-2010_extrait-film-lyon-capital.1297499333.JPGla violence, on a l’impression que la France est plutôt en guerre contre elle-même. « La fureur guerrière n’est qu’une neurasthénie collective », disait André Maurois. Alors, peut-être notre vieux pays est-il malade…

En tout cas, à trop fourbir ses armes pourrait bien naître un jour l’envie de s’en servir.

44 Comments

  1. Walter World

    Je suis assez d’accord avec les propos de G Moreas à l’exception d’une réalité qu’il semble oublier.
    Si la France est en guerre contre elle-même c ‘est qu’il y a des raisons liées au raidissement de la république à travers des textes de lois qui s’empilent les uns sur les autres.
    Je n’ai pas demandé d’être entouré d’immigrés qui génèrent et tout le monde le sait une augmentation pyramidale de la criminalité. Les prisons regorgent de beurs et gens de couleurs pour tous les trafics.
    Je n’ai pas demandé la mondialisation qui rend tous les citoyens  » lobotomisés » et faibles devant la réalité économique qui tend justement à pousser le pourvoir à se renforcer certes de manière abusive.
    Je n’ai pas voté Sarkozy donc je ne suis pas concerné par sa politique.

    Je constate que la révolution dont Moréas nous parle n’est pas pour demain en France du moins tant que l’on fera croire à la France que 6 millions de musulmans est acceptable, tant que les guerres que la France mène au nom du peuple et de la liberté continueront, tant que ce pays continuera a vivre à crédit sur le dos de ses concitoyens et tant que des élites qui conseillent nos dirigeants poursuivront leur prolifération en toute impunité.

  2. voyance gratuite

    Merci pour ce très bon blog, vraiment une bonnes et intéressantes idées. Surtout continuez ainsi. Bon courage.

  3. mitsou andré

    Oh,camarade Tahouati,C’est exactement ce qu’a voulu dire Descartes mais il n’a pas été compris. Sans doute la faute à une malheureuse coquille. Il voulait dire simplement « Je PANSE donc je soigne et de ce fait je SUIS les prescriptions médicales. Voilà. Suivez lz guide.

  4. tahouati

    Je « pense » donc je « suis »,vous connaissez? et pensons-nous vraiment dans le bon sens? Où est le bon sens? A lire tous ces commentaires aussi ridicules les uns que les autres me donne la chair de poule. Alors je « suis »qui me parait le meilleur mais pas n’importe qui,MOI,car je « panse » à ma façon. Vous suivez? Que l’on en fasse autant et on pourrait oublier le reste.

  5. yan

    « Il faudrait pour cela que notre pays soit dirigé par un homme ou une femme qui posséderait tous les pouvoirs de décision, et où les membres du gouvernement ne seraient que des figurants, et les parlementaires des béni-oui-oui. La définition d’une autocratie.

    Heureusement, ce n’est pas le cas en France ! »

    Bof… un omni-président vraiment litigieux, avec un gvt inexistant et une majorité godillotte!

    Est-ce si rassurant?!!

  6. navousjamais

    a quand la révolution en france?
    une mise à plat,type de closet
    le pib augmente,les inégalités aussi
    en afrique des corompus
    mancel pour quand la prison
    luxure et moralité au panier
    aucune rime,aucune pitié
    pitié,le pouvoir a des gens instruits

  7. Denise

    « Nous ne sommes pas dans une dictature », mais un beau fascisme œuvre dans les sous-terrains, où ce n’est pas le Front National qui mène la danse et quoique : c’est – si je peux me permettre – beaucoup plus grave que ça.
    Merci à Moréas pour ses informations d’une implacable précision – et aussi avec une émergence prospective pour les lecteurs avisés qui savent réfléchir sur ce qu’ils lisent, au lieu d’absorber des articles de Presse conçus comme des publicités rédactionnelles, ou répétant les dépêches de l’AFP plutôt que faire plancher des journalistes…

  8. Marrananrolles

    @ La Sasson:
    Merci de votre commentaire positif et au plaisir de vous retrouver et d’échanger sur ce blog, y compris quand nous ne serons pas d’accord !
    @ Markus
    « Par contre il est fort probable que l’armée soit de plus en plus de droite »: à moins d’être très masochiste, je n’en suis plus si sûr, à moins que vous ayez voulu dire qu’elle pencherait encore plus à droite. Franchement, je n’en suis pas sûr non plus. En fait, je crois qu’elle est plus dans le « tout sauf » au lieu du « pour », si je puis m’exprimer ainsi.

  9. La Sasson

    @ Marrananrolles : excellente synthèse digne de la qualité des articles de ce blog … J’ai parfois l’occasion de discuter avec des militaires et ils sont quasi unanimes : ce qui se passe est terrible et ça sent la privatisation de la chose militaire à plein nez.
    « Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage ». C’est ce qui se passe avec nos services publics.

  10. manu

    j’ai oublié: Oui c’est vrai que Sarko a fait une promesse non tenu sur le « sujet SDF », je vous l’accorde. Il s’est simplement heurté au « principe de réalité », comme les autres. Sous Mitterrand il y avait aussi des SDF morts de froid, non ??

  11. manu

    @Zeb le problème des SDF est bien plus compliqué. En secourisme on apprend qu’un des dangers mortels avec l’alcool c’est l’hypothermie (mourir de froid) et ça n’arrive pas qu’aux SDF.
    Un jeune friqué qui s’endort bourré dans sa voiture sur un parking de boite de nuit, vêtu d’une chemise mouillée de sueur, sera mort le lendemain pour peu que la nuit soit vraiment froide.
    Je ne dis pas que ces 300 là étaient tous alcooliques ou drogués (une majorité, je parie quand même…) mais quand on voit des reportages sur les brigades chargées de les aider (les « verts »), on voit que leur plus gros problème est souvent de les convaincre de les suivre en centre d’hébergement, car ils n’y seront pas autorisés à boire et ils devront respecter une certaine discipline.
    Même Moscou à l’époque de l’URSS avait ses clochards. Et Pékin !
    Ne me faites pas dire qu’ils ont mérité leur sort, ça n’a aucun rapport !
    Simplement ce n’est bien souvent PAS qu’une question d’argent. Il n’y a pas de solution simple à ça.

    En revanche, le problème du chômage de masse, et des « travailleurs pauvres », ça il faut s’y attaquer, et fort. Et je ne crois pas que la gauche soit bien placé idéologiquement pour ça. Redistribuer la richesse en période de vaches grasses, elle sait faire, mais gagner de l’argent, non (à part DSK, surement, mais il n’est pas de gauche).

  12. ZEBULON

    « quand la droite fait du social on la taxe plus facilement de populisme, ça a l’air louche, on cherche le piège. »

    Il disait : « Quand je serai Président de la République, je m’engage à ce qu’il n’y ait plus de SDF dans les rues »

    Cet hiver, 300 morts de froid. CA, C’EST DU SOCIAL. Et personne n’en a parlé. Quelle honte. C’est beau le populisme quand il est fait avec l’art et la manière…

  13. manu

    @ Zeb Absolument d’accord, sauf que quand la droite fait du social on la taxe plus facilement de populisme, ça a l’air louche, on cherche le piège.

    « Il n’y a pas de gouvernement populaire (au sens de « qui plait au peuple » et pas « issu du peuple !), car gouverner c’est mécontenter »

    Sarko est un des seuls (avec Rocard) à l’avoir accepté. Donc il gouverne, et donc il mécontente, CQFD.
    Dire que ses « bagarres » avec les « bien-pensants » c’est du totalitarisme relève de la c….rie pure et simple.

  14. markus

    @manu vous avez une certaine facilitée pour coller des étiquettes sur l’appartenance politique de nos citoyens.
    Par contre il est fort probable que l’armée soit de plus en plus de droite.

  15. particulier

    interessant. Ce n’est pas exclut mais peu probable

  16. ZEBULON

    M CALMES dit : Elle fait la démonstration depuis des annnées de son faible attachement à la démocratie : … mépris affiché des “bien pensants”

    Un peu de retenu M CALMES, on peut mérpiser les « bien-pensants » sans être contre la démocratie. Arrêtez le discour du « je ne suis pas Bien-Pensant » donc je suis un salop.

    les Bien Pensants ne sont pas les garants de la démocratie et de la liberté. Et vouloir imposer leur idées est aussi prétentieux que despotique.

    De plus, je rappelle à MANU que le « social » n’est pas l’exclusivité de la gauche, et qu’on peut être de droite, d’extreme gauche ou d’extreme droite et faire du social.

  17. manu

    La droite tape sur les juges et les journalistes car la plupart sont de gauche et ne se gênent pas pour taper les premiers, point barre (de fer…).
    La fonction publique dans son ensemble (hors flics, et encore…) est majoritairement « de gauche », il n’y a qu’à voir la composition des manifs (80% de fonctionnaires au bas mot). La CGT est à 70% composée de fonctionnaires retraités (cheminots surtout)pour ce qui est des « membres à jour de leurs cotisations ».
    Les journaux « de références » sont tous de gauche.
    Un journaliste de droite est obligatoirement un « larbin du pouvoir », voire un fasciste. Un journaliste de gauche est obligatoirement un « homme de convictions, indépendant, honnête ».

    Il est beaucoup plus « vendeur » actuellement, pour un journaliste comme pour un artiste, de taper sur la droite que sur la gauche.
    Quand Depardieu ou Doc Gynéco (ou Carla B.) affichent une certaine sympathie pour Sarko, illico presto ils deviennent des « ringards pathétiques ».
    Comme disait Coluche: Quand un noir dit à un blanc « t’es con », le blanc est con. Quand un blanc dit à un noir « t’es con », le blanc est raciste !
    Cela marche aussi pour la gauche et la droite.

    Donc quand j’entends M. Calme nous sortir sa crainte d’un coup d’état militaire en cas de défaite de Sarko (lisez entre les lignes, c’est bien de ça qu’il s’agit !), je lui dis « battez d’abord Sarko à la régulière, on parlera des baïonnettes après ! »

  18. Gaëtan CALMES

    Merci à Monsieur Moreas pour ces informations « techniques ».
    Pour notre part, nous penchons plus pour un raidissement potentiel d’un mauvais perdant lors de prochaines d’élections. Celui ci et son entourage le plus actif a un net penchants autoritaire et reste peu soucieux de démocratie réelle. Nous accordons peu de crédibilité à l’hypothèses d’émeutes révolutionnaires organisées visant le pouvoir. S’il y en a, ce sera du pillage spontané et/ou provoqué et il servira d’abibi à la mise en oeuvre des mesures rappelées par Mr MOreas.

    D’ailleurs qui est en mesure sérieusement de mener des émeutes vers la prise de pouvoir tant l’opposition est blafarde et dispersée. Le PCF eut été en mesure de le faire voici plusieurs décennies. C’est fini bien qu’il hante encore les fantasmes de quelques vieilles badernes nanties et de leurs futurs héritiers qui ont hérité par anticipation de la crainte du rouge.

    Nous pensons que l’équipe au pouvoir est capable de raidissements forts. Nous craignons pour les libertés publiques, de son fait. Elle accepte pour l’heure le règles démocratiques car les élections lui sont favorables. Il n’est pas certain qu’elle accepte un renversement. Elle fait la démonstration depuis des annnées de son faible attachement à la démocratie : menées contre les médias indépendants, les contre pouvoirs dont la justice, noyautage des postes-clef des institutions, renforcement des législations répressives et assouplisssement des contraintes pénales contre les gens de pouvoir politique et financier, mépris affiché des « bien pensants ». Ajoutons pour beaucoup un passé politique, des liens et compromissions avec l’extrême droite, des amitiés crypto libérales qui feront pression amicalement et avec des menaces si leur intérêts mis en danger ne sont pas efficacement défendus. Terminons avec quelques dossiers pas lairs dans les placards qu’un changement de majorité rendrait dangereux.

    Voilà, pour nous le danger est dans la paupérisation, dans la foule, mais il est aussi du côté de la réaction quant aux libertés publiques. Pensez y. Ce blog risque d’être fermé.

    Voir « Questions iconoclastes sur des motivations politiques inexplorées  » sous
    http://cli.gs/eTsd3B

  19. ZEBULON

    Vous aurez compris qu’il y a beaucoup d’ironie dans mon dernier post. Mais l’idée générale reste assez vrai.

    Cette révolution en France ne semble pas si loin que cela. En 2005, c’était une vraie « guerre civile » en milieu urbain.
    Les orientations de l’armée n’est pas tout à fait dénuée d’arrière pensée, comme le dit fort bien Mr MOREAS.

  20. ZEBULON

    Cas N° X : La droite perd au premier tour, le front national est au deuxième tour opposé au PS. Le FN gagne les second tour et voilà la France dans l’état de crise qu’à connu la Tunisie.
    Y’a qu’à voir, il se préparent ils arrivent en masse par l’Italie. LOL

  21. manu

    @ Zebulon pouvez-vous préciser votre pensée ??
    Cas N°1: La droite gagne, les français descendent en masse dans la rue pour… pour quoi d’ailleurs ??
    Cas N°2: La droite perd mais fait un coup d’état pour rester au pouvoir, les français descendent en masse etc…
    Cas N°3: Zebulon n’est pas content du résultat (quel qu’il soit, de toute façon, Zebulon ne sera pas content) et descend tout seul dans la rue etc…

  22. ZEBULON

    A l’allure où on va, toutes ces mesures seront peut-être utiles le lemdemain des prochaines élections présidentielles… en fonction des résultats… suivez mon regard.

  23. Marrananrolles

    Il était une fois dans une nation finalement équilibrée et soucieuse de préserver sa démocratie un système que beaucoup d’autres pays dans le monde avaient pris pour exemple.
    Constitué d’une force de police civile, d’un corps militaire chargé de missions de police appelé gendarmerie, d’armées de terre, de l’air et de mer (appelée marine nationale), ce système permettait, fruit de notre histoire et de ses chaos révolutionnaires successifs, de couvrir par des moyens humains et techniques, mais aussi une culture institutionnelle complémentaires, de couvrir « l’arc global de crise » telle qu’on a pu l’observer aux temps modernes au Kosovo par exemple.
    Oui mais voilà, une classe politique d’un nouveau genre que je me garderais bien de juger et de classer (sauf sur le plan de son inculture crasse doublée d’un sectarisme, d’une suffisance et d’un manque de bon sens parfois sidérants) a décidé que tout le monde ou presque faisait le même métier et qu’il n’y avait pas lieu de le conserver en l’état. De mouvements ministériels en évolutions législatives et réglementaires divers, auxquels est venue s’agréger cette somptueuse parabole intellectuelle baptisée mutualisation, cette construction a été démantelée, sur fond de RGPP, qui en fait veut dire casser ce qui marche et laisser pourrir ce qui ne marche pas mais qui gueule fort. Nos forces armées sont à l’agonie et leurs valeurs piétinées, notre police est aujourd’hui dangereusement coupée du peuple, grace à la dictature de la statistique et au simplisme opérationnel binaire qu’elle impose.
    Autrement dit et de façon plus synthétique, si demain la France doit vivre les heures noires d’une crise sociale violente dans laquelle le communautarisme (résultat formidable de cette dialectique débile qui voulait que l’on favorise l’intégration tout en cultivant les différences de ceux qui avait rejoint notre pays pour y vivre), elle n’aura plus ni l’organisation, ni les moyens d’y faire face dans des conditions que ses anciens serviteurs, assagis par plusieurs conflits mondiaux et de décolonisation, lui avaient pourtant façonné et légué.
    Chacun saura à qui il devra cette situation, du moins je l’espère

  24. markus

    A l’évidence notre premier ministre et son garde des sceaux sont allés étudier de très prés les manifestations de Tunisie et d’Egypte. Ils en ont rien tiré puisqu’ils pratiquaient du tourisme en famille.
    L’armée a « protégé » les manifestants, par contre la police (ou la milice) est a l’origine des morts et blessés……..

  25. Helvète

    Voir dans l’entraînement des militaires aux combats urbains un danger pour la liberté d’expression est un manque totale de connaissance des affaires militaires modernes. Suivez-vous un peu l’actualité étrangère ? Si oui, avez-vous remarqué les théâtres des opérations militaires ? Des milieux urbains pour la plus part. Les chars Leclerc sont dépassés actuellement pour aller débusquer des ennemis dans une ville et à moins de rejouer Varsovie en 1939 par un anéantissement complet d’une ville par des bombes, l’entraînement en combat urbain est le seul moyen de frapper juste en évitant des pertes trop lourdes.

    La question peut être retournée: à voir l’équipement des CRS pour une intervention, on peut également se dire que la police devient une armée non-létale.

    Un point ne peut être nié: l’augmentation de la violence tant en qualité que quantité. On peut s’interroger sur les causes et les solutions, le fait est qu’il faut être capable de traiter cette violence.

  26. eidos

    http://0z.fr/T91BE

  27. Trekker

    Imaginer la reproduction en France des révoltes Egyptiennes ou Tunisiennes, c’est aussi réaliste que Pierre Laurent (secrétaire du PCF) réitérant à Paris la prise de pouvoir de Lénine en 1917 ou l’amiral Guillaud ( chef d’état – major des armées ) en nouveau Pinochet !…..

    Attention à ne pas transposer en France, les conséquences de contextes politico – économiques bien éloignés des notres . Ce type scénario hautement hasardeux, il me rappelle des discours tenus en Mai 68 . Certains croyaient alors refaire la prise du palais d’hiver par Lénine !…..

  28. Lalbumine

    penser que le(s) gouvernement(s) se prépare(nt) à parer les symptômes des crises à venir résultant de leur politique n’est pas si délirant, Sarkosy ou n’importe quel autre guignol de gauche ou de droite.
    combat en zone urbaine ! quelle bonne solution, puisqu’on découvre qu’on ne sait pas arrêter les gamins qui descendent les rues en courant et en cassant ! on peut aussi imaginer des français s’affrontant dans les manifs…
    mais aussi plus de pauvres, d’incompréhensions, d’écarts dans les richesses, moins de solidarités, et les dormeurs pourraient bien se réveiller dans nos démocraties de façade.
    dur de prendre la température, surtout quand on est au dessus de la mêlée… je connais de bonnes ménagères de plus de 50 ans qui sont prêtes à descendre dans la rue alors qu’elles n’y sont jamais allées mais aussi des jeunes totalement individualistes.. pour l’instant.
    on peut imaginer que si ça doit arriver un jour, le ras le bol ne sera pas à l’échelle du pays mais plus vaste et qu’il ne suivra pas les organisations traditionnelles.
    ces révoltes en égypte et en tunisie sont certes pleines d’enseignement pour les gouvernements mais elles le sont aussi pour ceux qui défendent des espaces non contrôlés, comme sur internet. chacun peut travailler son sujet donc.

  29. Arnaud

    Pour confirmer ce qui est dit dans certains commentaires, le Cenzub(centre d’entrainement en zone urbaine) n’a pour but que de former les militaires de l’armée de terre à des actions en zone urbaine en vue de conflits à l’étranger.
    Quand la menace était le bloc sovietique le combat était plus orienté vers les les « campagnes » avec des affrontements entre blindés
    Depuis maintenant 20 ans, c’est totalement différent, les conflits se déroulent dans les villes.
    Exemples:
    > Mitrovica au Kosovo.
    > Mogadisco
    > Falloujah(lisez « Irak, les armées du chaos » de Michel Goya), Bagdad.
    > Grosny
    La guerre a changé et il a fallu s’adapter pour être « dans le coup ».
    S’imaginer que l’armée de terre s’entraine pour intervenir dans les banlieues c’est un fantasme, n’en déplaise aux paranoïaques.
    A savoir, pour la petite histoire qu’il existe d’autres centres: le Centac(centre d’entraînement au combat) à Mailly(10), qui reprend des scénarios bien plus conventionnels, le Cenzdeau (zone désertique) aux Emirats Arabes Unis, etc…

    Bref, il ne faut pas voir le mal partout et penser que nos armées s’entrainent pour mater une rébellion intérieure.

  30. markus

    Notre pays n’est pas proche d’une révolution. Nos citoyens dorment. Notre régime policier montre son aptitude à verrouiller rigoureusement la conscience collective (Lopsi I et II).
    Un petit, tout petit pays, fait sa révolution : l’Islande. 320 000 citoyens refusent de payer les dettes réalisées par les banques (qui viennent d’être nationalisées). Pas de révolution dans le sang et les armes, mais juste avec des casseroles. Bilan l’élection d’une assemblée constituante de 25 membres (le 27/11/2010) pour rédiger la nouvelle constitution.
    Qui parle de ce soulèvement du peuple Islandais?
    Pas de mort, pas d’émeute, juste ils ont viré tous les politiques de droite comme de gauche.

  31. 传奇私服

    La question que l’on peut aussi se poser : changer pour qui ?
    Nous sommes tous plus ou moins égoïstes à notre niveau.

    Les choix que l’on fait, ils sont d’abord pour nous avant d’être pour l’intérêt collectif, malheureusement.

  32. Pointeurdevide

    « Lors des émeutes de 2005 dans les banlieues, [la gestion par Sarko] de leur répression fut des plus mesurée »

    -> AVANT chacun des événements ayant déclenché de telles émeutes, les barbouzes ont utilisé le mot de code « motiver ».

  33. Pointeurdevide

    Avec l’opinion sur Sarko qu’ont les policiers, gendarmes et biffins…

    Ont-ils inclus une reconstitution de l’Elysée dans leur Cenzub ?

  34. Trekker

    Je me demande si sur ce blog, certains ne joue pas à se faire peur en imaginant le l’occupant de l’Elysée en nouveau Pinochet ou Vidéla .

    Pour ce qui est du CENZUB et cela vient d’être rappelé, c’est un outil de formation dont les militaires étaient demandeurs et avaient besoin …… POUR LES OPÉRATIONS HORS MÉTROPOLE . Cela suite à l’évolution des contextes géographiques ou ils étaient engagées : majorité des opérations en zone urbaine .

    Que le CENZUB soit agrandie et ses installations fortement améliorées, cela est logique et n’a rien en soit d’inquiétant . A ce que je sache, ses nouvelles installations ne comportent pas une reproduction du quartier des  » Tarterets « , ou du trajet  » Bastille – République  »

    Bien sur les modes d’interventions et combats en zone urbaine enseignés au CENZUB, ils pourraient être utilisés pour des supposées interventions militaires à venir en France . Mais CENZUB ou pas, cela ne changerait rien dans la décision d’utiliser l’armée pour ce type de répression . Celle – ci dépendant uniquement de la volonté et dérives dictatoriales du pouvoir en place .

    Il y a quand même un obstacle sérieux à d’éventuelles tentations de ce genre : forte hostilité d’une grande majorité de nos militaires et notamment des cadres, à se lancer dans pareille  » aventure  » répressive . Certes on trouve en leur sein un petit %, à qui cela ne déplairait pas . Mais au sein des compagnies de CRS et gendarmes mobiles, le % de ceux qui rêvent d’une  » épuration  » des banlieues est probablement similaire …. si ce n’est plus .

    Quand aux propos belliqueux de l’occupant de l’Elysée, ils relèvent généralement de la démagogie clientèliste et du : j’ai parlé, j’ai menacé, j’ai promis et donc agis …. passons à autre chose. Quelque soit l’antipathie que cet homme et sa politique inspire, il faut raison garder .

    Dans la pratique, ce n’est pas un répressif assoiffé de morts et violences . Lors des émeutes de 2005 dans les banlieues, sa gestion de leur répression fut des plus mesurée et pourtant il rêvait déjà de la Présidence de la République . Dans l’affaire du « Ponant » et récupération de la rançon, il refusa aux hélicoptères de tirer au canon de 20 mm sur les pirates ou complices la transportant . L’ordre fut donné d’immobiliser leur véhicule via des tireurs d’élite .

  35. Manu

    Mais c’est quoi ces délires ????
    La foule… les citoyens…des émeutes….

    Mais posez-vous donc la question de « quelle foule ? » et « des émeutes pour quoi ? » !!!

    Si c’est des « jeunes de banlieue » qui « joue à l’intifada » ou si c’est des « fonctionnaires » qui « défendent leurs acquis/bifteck » ou si c’est « des citoyens lambda » qui « protestent contre des fraudes électorales avérées permettant à Untel de se déclarer Président à Vie » (on peut toujours rêver…), je ne pense pas que la réponse à apporter soit la même.

    C’est exactement le genre de raisonnements bidons que je dénonçais. On crie au loup pour tout et n’importe quoi.
    Dénoncer des dérives et des abus de pouvoir, très bien ! Faire de la masturbation intellectuelle sur « les citoyens en guerre contre le fascisme », c’est infantile !

  36. Patrick Handicap expatrie

    La question est de savoir si les policiers tireront ou non sur une foule pacifique mais déterminée a envahir des sites sensibles. La réponse est contenue dans les exemples passes comme a Charonne…
    A partir d’un nombre de manifestants suffisant il ne sert plus a rien de vouloir maintenir l’ordre. Les policiers qui s’y risqueront… risqueraient gros…

  37. ThomasB

    Intéressant. De toute façon, maintetenant que police et gendarmerie s’aroge le droit de flashballer ou gazer des manifestants sous les meuglements satisfaits des braves gens qui n’aiment la jeunesse révoltée que lorsqu’elle est loin, quel est le stade suivant ? N’oublions pas que Bouygues, grand ami de qui vous savez, a décroché un contrat juteux pour développer des prisons privées… et empocher les bénefs. De là à dire qu’on a intérêt à les remplir d’esclaves dociles, de préférence par des polices privées… Au nom de la sacro-sainte « sécurité », bien sûr.

  38. NM

    Je crois que l’armée française a plus regardé du coté de Sarajevo ou de Mitrovica que du Boulevard Voltaire ou de Clichy-sous-Bois pour mettre sur pied le CENZUB. Des endroits où l’armée a effectivement été envoyée (et où il a fallu contenir des manifestations parfois violentes, dans le cas de Mitrovica).

  39. Oléron Erick

    Le CENZUB existe depuis peu, et il était très attendu par nos soldats car nous, français étions en retard dans ce domaine de compétence. La plupart des actions armées dans le monde se déroule dans une zone urbaine, si ce n’est au fin fond de la forêt pour contrer les trafics de drogue. Jusqu’à présent l’armée française formait ses soldats aux techniques de combat en zone urbaine sans réelle procédure. Le CENZUB permettra de qualifier des formateurs qui donneront le même son de cloche au sein de leur corps d’appartenance, et ainsi d’uniformiser les procédures. Ce centre existe dans ce but, mais cette compétence peut être détournée de sa vraie nature. Une nouvelle génération de FAMAS (fusil d’assaut français) est née, et pourtant personne ne s’alarme du fait qu’en cas de soulèvement populaire, ces armes seront dirigées vers les citoyens. Le danger ne vient pas de l’existence d’un tel centre, mais de l’homme qui donnera les ordres répressifs.

  40. GF

    Il y a des éléments intéressants, pour approfondir le sujet, dans le livre d’Hacène Belmessous, « Opérations Banlieue »

    Un entretien avec l’auteur est disponible ici:
    http://www.article11.info/spip/Hacene-Belmessous-Le-pouvoir

  41. Manu

    « En tout cas, à trop fourbir ses armes pourrait bien naître un jour l’envie de s’en servir »

    Voilà une maxime tout à fait appropriée à l’attitude d’une certaine presse, et d’un certain milieu soit-disant « intellectuel », internautes compris !!
    Quand on lit des articles, et surtout leurs commentaires, claironnant en gros « Sarko, tremble dans tes bottines, ce qui arrive en Égypte pourrait bien arriver en France », on se demande vraiment à quoi ils jouent.
    Cela ne m’étonne pas du tout que dans cette ambiance quelques lycéens et étudiants (en sciences humaines, plus probablement qu’en écoles d’ingénieurs…) se sentent « investis d’une mission » à la moindre manif et rejouent les classiques (1789,-68, Prague..).

    Quand on se rappelle le résultat des élections post -68 on se demande vraiment ce qu’ils ont dans la tête tous ces abrutis « pompiers pyromanes de la démocratie » avec leurs commentaires et leurs pancartes « Sarko dégage ».
    Ils n’ont pas compris que Sarkozy n’est pas un dictateur accroché au pouvoir depuis 20 ans, et que LA question n’est pas de la faire partir par les armes, mais de lui trouver UN REMPLAÇANT qui fasse mieux le boulot !!!
    S’il leur fallait trouver un slogan COMMUN « positif » dans le but de GAGNER une élection, du style « DSK au pouvoir » (raté…) ou « Ségolène à l’Elysée » (encore raté…) là je suis certain qu’on rigolerait bien dans les casernes de CRS en les regardant tous se lancer des pavées entre eux !

  42. ballon-de-derriere

    Un texte très intéressant et bien écrit. Merci !

    http://le-ballon-de-derriere.over-blog.com/

  43. Dominique Hasselmann

    Le fait que le « CENZUB » (directeur : ZORGLUB ?) existe est significatif. Non, nous ne sommes pas sous un régime de dictature — même si le président de la République ressemble parfois à Charlot — mais alors pourquoi prévoir un tel centre d’entraînement ?

    C’est que le peuple est imprévisible,mon bon Monsieur : il commence par manifester contre la réforme des retraites, ou des propos mal maîtrisés du chef de l’Etat sur les magistrats et les policiers, et voilà que des gens descendent dans la rue et se mettent à vociférer…

    Et puis, vous ajoutez quelques provocateurs et on ne sait ce que tout cela peut donner : déjà, l’autre jour sur les grilles du Palais de justice de Paris, cette affichette : « Dégage » ! Non, mais où va-t-on ?

    http://dh68.wordpress.com/2011/02/11/sarkozy-et-moubarak-degagent-en-touche/

    Il est donc rassurant que nos forces de l’ordre se préparent à toute éventualité : après tout, les élections de 2012, c’est déjà en 2012, et d’ici là de l’eau peut couler sous les ponts et même sur les voies sur berges aménagées !

  44. F de St V

    Rectificatif : le CENZUB fonctionne depuis des années (les premiers stagiaires ont été reçus en 2006 de mémoire) et n’ouvre donc pas cette année comme indiqué ci-dessus.

    Néanmoins, de nouvelles infrastructures voient le jour dont un nouveau village de combat high-tech (caméras de surveillance, effets pyrotechniques, etc.) ou la reconstitution de différentes parties de centres urbains (bidonvilles, zone commercial, centre ville, etc.).

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