« Et l’histoire des petits lapins de Fibonacci, tu connais ?… On installe un couple de lapins sur une île déserte. Pour mériter leur réputation, ils font l’amour – comme des lapins. Et chaque mois la maman donne naissance à un garçon et une fille. Or, dès l’âge de deux mois, les lapins peuvent se reproduire. Combien y aura-t-il de paires de lapins au bout d’un an ?
« Cette nuit-là ne fut pas romantique. Je fis un rêve étrange à la limite du cauchemar : dans un paysage apocalyptique, une multitude de petits lapins blancs se grimpaient dessus en rigolant… »
Il s’agit d’un court extrait de mon livre « La journée des 3 Sorcières ». Si je me cite, ce n’est ni pour me faire de la pub (téléchargement gratuit pour les lecteurs de ce blog) ni par autosatisfaction. Il s’agit d’une simple réaction épidermique aux déclarations de certaines personnalités qui nous claironnent que la crise financière était imprévisible. Si un néophyte comme moi l’a envisagée il y a 6 mois, on est en droit d’être dubitatifs…
Voici un schéma tiré de L’Analyse technique de Therry Béchu et Eric Bertrand, aux éditions Economica (page 37 de mon livre) pour comprendre le principe de la série des nombres de Fibonacci appliqué au lapinisme de ces petits mammifères :
Et voici un petit tableau explicatif (page 42) :
Le nombre d‘or, la série des nombres de Fibonacci, et la bourse :
C’est Euclide, le plus grand mathématicien de la Grèce antique qui le premier a établi le rapport entre les segments d’une droite partagée par un point. Ce rapport lui a permis de construire plus facilement certaines figures, comme le pentagone (5 côtés) ou le décagone (10 côtés).
Mais ce n’est qu’au XIX° siècle que cette théorie fut reprise après avoir observé que ce rapport était une constante utilisée aussi bien par l’homme, sans doute à son insu, que par la nature. On le retrouve en effet dans la façade du Parthénon d’Athènes, dans l’architecture de grandes cathédrales européennes, ou dans les sculptures grecques. Mais l’on constate aussi son existence dans la nature, dans les minéraux, les plantes et même dans la structure du corps humain. En 1931, un diplomate roumain peu scrupuleux, enfourche ce cheval de bataille. Il glorifie la géométrie grecque pour étayer une thèse sur la suprématie de « la race blanche ». Ses motivations sont donc loin d’être scientifiques, mais il semble être le premier à utiliser un terme qui fait bondir les mathématiciens : le nombre d’or.
Le nombre d’or est un nombre sans fin. En voici un morceau : 1,618 033 988 749 894 848 204 586 834 365 638 117 720 309 179 805 762 862 135 448 622 705 260 462 189 024 497 072 072 041…
Allez ! On va arrondir à 1.618.
Ralph Nelson Elliott (1871-1948) a construit une doctrine boursière en s’appuyant sur le nombre d’or et la série des nombres de Fibonacci.
On l’appelle la théorie des vagues. Elle est basée sur trois composantes : configuration des cours, ratios existant entre les différents mouvements et temps qui sépare chaque nouvelle tendance (sans doute la notion la plus délicate à définir).
Le principe veut que les marchés financiers connaissent des cycles et évoluent par vagues. La théorie d’Elliott découpe chaque cycle en huit vagues. Les cinq premières forment la tendance (haussière ou baissière) et les trois suivantes la correction. Mais les cinq vagues de tendance s’organisent elles-mêmes en trois fortes vagues d’impulsion (qui forment la tendance) et en deux petites vagues de correction.
La théorie des vagues est très suivie par les brokers. Si l’on applique cette théorie au CAC, à la date du 3 mars 2008 (voir graphique), on peut penser qu’on se situe à la fin d’un cycle haussier. Auquel cas, il faut se demander si le prochain cycle long sera haussier ou baisser. Conclusion : rester hors du marché des actions en attendant qu’une tendance se dessine nettement. Si c’est la baisse qui l’emporte, on peut craindre un sérieux plongeon.
Suivi d’un graphique du CAC 40 au 3 mars 2008 (page 43) :
Au fur et à mesure que j’écrivais ce roman (en live sur ce blog), je me suis débarrassé de mon petit portefeuille d’actions. J’ai donc ainsi gagné de l’argent en évitant d’en perdre. Comme quoi en se mettant à la littérature, à défaut de s’enrichir on ne s’appauvrit pas…
Selon cette théorie, on se se situe aujourd’hui à la fin de la période de correction « prévisible », mais que va-t-il se passer à présent ? Hausse ou baisse ? Dans les deux cas, ça risque de décoiffer…
Si quelqu’un a une idée…
…/… Ce sera la fin des 15% de retour sur investissement. Un point très positif : la planète risque de mieux s’en porter, car cela nous conduira à limiter notre débauche de gaspillage énergétique…./…(fin de citation de Saint-Pierre)
Croyez-vous que cela soit possible ?
…/…En 1998 je croyais tenir là une preuve irréfutable de l’existence de Dieu,
Mais, Saint-Pierre, c’est donc que vous cherchiez cette preuve ?
A présent qu’en est-il ? Vous doutez de nouveau ?
…/…il n’y avait plus beaucoup de pétrole et grâce à cela on éviterait le réchauffement climatique !
Il y a, de fort longue date, des solutions énergétiques à faible coût et faible nuisance autres que les hydo-carbures qui permettraient à l’humanité d’arrêter d’aller puiser dans ses ressources pétrolières même si l’on admet qu’elle puissent être encore loin d’être épuisées.
Certains retourneraient garder leurs chèvres dans le désert. D’autres continueraient leur train-train en s’entassant dans les embouteillages, bien installés dans leur véhicule électrique en attendant de se raccorder dare-dare à la plus proche borne pour recharger les batteries, tandis que dans les laboratoires de recherche, d’autres encore s’évertueraient à trouver de nouvelles techniques « innovantes » qui tôt ou tard de toute évidence seraient amenées à devenir obsolètes à leur tour.
…/…Deux ans plus tard j’avais compris mon erreur et on a eu la crise énergétique et la crise climatique et même les enfants que sont la crise financière et la crise économique…/….
On a la famille que l’on mérite…
Cher Saint-Pierre, vous voyez, nous ne sommes pas prêts d’en sortir de cette Sainte-Famille.
Ce qui est positif c’est de savoir reconnaître ses erreurs, ce que vous, vous semblez faire à la ligne ci-dessus.
A propos de crise, nous avons fait des avancées par rapport à celle de 1929. A l’époque, certains sautaient sans parachutes par les fenêtres du haut des gratte-ciels. Aujourd’hui, magistrale avancée, le principal souci de ceux qui sont prêts à sauter semble être la couleur de leur parachute.
A vous lire ici ou là…
Yentl.
Moi, je dirai simplement sans n’oser spéculer en rien à l’heure de toutes les spéculations populaires, voire populistes, mais trop tard et pour refaire le procès comme d’habitude, que… Conclure aux événements actuels par une pseudo-naïveté des boursiers qui seraient les esclaves de la théorie d’Elliot est des plus réducteurs et démontre bien que si le néophyte peut prévoir, ça relève plus de l’instinct que de la raison ou de la connaissance. Un peu comme une histoire de flics où tout le monde finit par croire pour ne rien comprendre du réel qu’il ne se trouve dans la réalité que des Simenon stoïques ou des enquêteurs névropathes confrontés au désastres psychologiques que leur provoque un serial killer et en oubliant donc au passage que TOUTES les banques financières de la place ne se sont pas cassées la figure, soi dit en passant et que du contraire puisque l’argent n’a pas disparu comme par enchantement, et se trouve donc forcément dans la poche de quelqu’un. En voilà une bonne de question, docteur. Conclusion en partant d’une phrase de cette article: – Je fis un rêve étrange à la limite du cauchemar… En oubliant de préciser accessoirement que c’était une montée de fièvre d’enfance naïve qui me rappela subitement Alice et son lapin blanc à mon bon souvenir. Et pour info pratique celle-là, la théorie d’Elliot a toujours bien fait rire les « day traders » et pour ne citer que celle-là. Mais évitons une polémique littéraire de plus, puisque seul compte le résultat
les arbres ne montent pas jusqu’au ciel…. même les économiste le savent. La croissance illimité est donc un mythe ou un plus simplement le cœur de l’idéologie ultra-libérale. Nos société ont profité du moteur phénoménal de l’énergie pas chère. La société industrielle a réussi grâce au charbon et au pétrole…. il y a 10 ans exactement le baril de pétrole valait dix fois moins cher. Avec les prix actuel et à moins d’un miracle technologique (pas le nucléaire actuel) je ne vois pas la croissance se poursuivre au même rythme. Le crédit fonctionne à plein dans une économie en croissance car quoiqu’il arrive la plus value dans le temps du bien couvre les intérêts. Dans une période de relative stabilité le système de prêt qui est le moteur de notre système fonctionne avec des taux plus élevés et avec beaucoup plus de prudence. On peut donc prédire que l’âge d’or de la croissance est terminé et qu’une fois la crise financière résorbé on aura une économie bien plus modeste. Ce sera la fin des 15% de retour sur investissement. Un point très positif : la planète risque de mieux s’en porter, car cela nous conduira à limiter notre débauche de gaspillage énergétique. En 1998 je croyais tenir là une preuve irréfutable de l’existence de Dieu, il n’y avait plus beaucoup de pétrole et grâce à cela on éviterait le réchauffement climatique ! Deux ans plus tard j’avais compris mon erreur et on a eu la crise énergétique et la crise climatique et même les enfants que sont la crise financière et la crise économique.
Les financiers courent comme des lapins après leurs actions.
L’Etat-chasseur et providentiel est de retour, le capitalisme va être tout simplement « refondé » (à l’Elysée) par l’ancien apôtre du libéralisme.
Les parachutistes dorés sur tranche tirent sur la poignée ventrale, mais ça ne marche plus !
Lagarde-à-vous est au repos. C’est le moment de déguster du lapin-chasseur au Fouquet’s !
« Au fur et à mesure que j’écrivais ce roman (en live sur ce blog), je me suis débarrassé de mon petit portefeuille d’actions. J’ai donc ainsi gagné de l’argent en évitant d’en perdre. »
Si c’étaient des actions gratuites, c’est certain. Sinon…
Comme disait je ne sais plus qui: « Achetez au son du canon, vendez au son du violon ». Peut-être quelqu’un qui s’y est retrouvé, au violon? 🙂
Cordialement.
Les vagues 6, 7 et 8 sont habituellement notées A, B et C, pour Elliott.
Actuellement, il est bien difficile de dire que cette correction, qui correspondrait à la dernière phase de hausse de 2003 à 2007, est terminée. Sauf à considérer un simple timing pour une crise classique.
Je ne suis pas ok avec votre decompte. Pour moi, la correction des bourses va durer encore une bonne année. Même si un rebond de soulagement avant la fin de l’année a lieu (cac à 4700?) avant de replonger.
Il y eut une crise en 1929, mais la bourse n’a atteint le fonds qu’en 1932.
http://finance.yahoo.com puis choisissez ‘Dow Jones’ sur une durée ‘max’.
On voit le Dow Jones depuis 1920 : difficile d’y voir des vagues. Par contre la droite qui réunit les 2 creux de 1932 et 1975 sur ce graf montre que le Dow peut revenir vers 4000 sans sortir du trend haussier. On jugerait alors que l’ensemble de la hausse depuis 1932 aura été corrigée.
Parti de 41 en 1932, arrivé à 14200 en 2007, en 75 ans.
Si le dow revient à 4000, le taux de progression des cours revient à 6.3%. Inflation et dividendes non défalqués.
Il convient donc d’ajouter environ 3% de versement de dividendes et de soustraire l’inflation de la période.
Un dollar 2008 vaut environ 0.073 dollars 1932 : un dow a 14200 correspond à 1036 dollars de 1932. Et le taux de progression descend à 4.4% + dividendes versés.
Sur un dow à 10.000, le taux est de 3.9% et de 3.4% pour un dow à 7000. (cf creux de 2002)
http://oregonstate.edu/cla/polisci/faculty-research/sahr/cv2004.pdf
Ca me dit que le niveau du prix des actions en cette période n’est pas très élevé compte tenu de l’économie réelle et des progrès réalisés depuis 1932.
Et en cas de chute plus prononcée, par exemple une chute de 0.50% de la hausse depuis 1932, soit environ un Dow à 7000, ce sera alors une énorme opportunité d’achat.
Il s’agit du niveau des bas de 2002, vers 7 à 8000.
Une idée ?
L’action dans le domaine de la coiffure va monter ?
Sinon, j’ai une vague idée encore :
http://www.ifremer.fr/web-com/molagnon/jpo2000/_images/cartoon_small.jpg
Ceux qui n’ont pas senti le vent tourner doivent avoir l’âme amère…
lame amer…