Une démarche bizarre de la part du président de la République que celle de se rendre en Sologne pour discuter le bout de gras avec les gendarmes ! « Sarkozy s’efforce de rassurer les gendarmes » a titré l’agence de presse Reuters.
Seraient-ils inquiets ?
Aux environs de midi, ce jeudi 3 juin, une cinquantaine de journalistes attendent l’arrivée du Chef de l’Etat. Après la fouille, ils sont cantonnés à l’arrière de la gendarmerie de Lamotte-Beuvron. Enfin, l’hélicoptère se pose. Nicolas Sarkozy en descend suivi de Brice Hortefeux. Le Président se dirige vers un groupe d’aficionados qui l’attendent derrière les barrières de sécurité. Poignées de main et même une bise à une admiratrice.
Un peu plus tard, dans son discours, il évoque la mémoire du gendarme Jérôme Birault, décédé en 2006 dans l’exercice de ses fonctions lors d’un accident de la circulation. Il déclare qu’il « ne considère pas que cela fasse partie du métier de gendarme que de mourir ». Bon !… Mais pour l’essentiel, ses propos sont basés sur le rapprochement police-gendarmerie. « Il y a deux forces de sécurité en France qui ont les mêmes responsabilités, que nous traiterons à égalité et qui doivent être mises sous même commandement » Jusque là, tout va bien. « Qui peut concevoir que la délinquance rurale dépende du ministre de la Défense et que la délinquance urbaine dépende du ministre de l’Intérieur ? » ajoute-t-il.
Je n’étais pas présent, mais j’imagine qu’il y a eu un grand blanc parmi les pandores. En une phrase, il les a ramenés un demi-siècle en arrière : la police des villes, la gendarmerie des campagnes. Alors que petit à petit, ils avaient réussi à échapper à ce cliché, vous savez, comme dans les bouquins de Simenon, le gendarme qui se colle au garde-à-vous devant Maigret : « À vos ordres, Monsieur le commissaire ! ». Le gendarme d’antan, celui de Guignol, juste bon à s’occuper des vols de poules ou de bicyclettes, laissant les enquêtes sérieuses aux seigneurs de la PJ qui descendent de la capitale…
Heureusement, plus tard, il s’est repris, affirmant qu’il y avait beaucoup de similitude entre le travail de la police en milieu urbain et celui de la gendarmerie en milieu rural. « Je sais que votre travail est difficile mais, en même temps, nous avons décidé une lutte contre le crime implacable. »
Lors d’un échange de propos avec plusieurs gendarmes, il s’est félicité de la tenue vestimentaire qu’il a fait adopter alors qu’il était ministre de l’Intérieur, notamment le treillis et les brodequins. « Moi, je vous le dis, on ne peut pas courir après des délinquants avec des chaussures basses. »
Le Président s’est ensuite rendu à la gendarmerie de Neung-sur-Beuvron, où il a partagé son repas avec une vingtaine de personnes, des élus, mais aussi des gendarmes et leur famille, qui ont été servis dehors, dans le parc de la brigade de gendarmerie.
Ce dégagement champêtre a-t-il été productif ? Les gendarmes se sentent-ils mieux dans leur peau après cette attention présidentielle ? On ne le saura pas, car ils ont tous en tête l’exemple du chef d’escadron Jean-Hugues Matelly, viré pour avoir osé s’exprimer publiquement. Message reçu 5 sur 5 : les gendarmes ont parfaitement le droit de se taire.
Le président de la République l’a rappelé, le rapprochement police-gendarmerie, il l’assume entièrement. C’est un choix « absolument sans retour », a-t-il affirmé.
Quant à la représentation syndicale, on verra ça une autre fois, scrogneugneu !
Devant un Agent de Police,je me sens tout petit et j’ai peur.
Devant un Gendarme, je me sens tout petit et j’ai pas peur.
La Police c’est maintenant le résultat, rien que le résultat et tout pour le résultat.
La Gendarmerie, c’est toujours la Loi, rien que la Loi et toute la Loi.
Voila la différnce
Bonjour,
J’ai lu avec intérêt votre billet sur l’assassinat de De Broglie.
A quand un billet consacré au « meurtre maquillé en meurtre » de Robert Boulin ? Car le maquillage était tellement grossier qu’il ne pouvait tromper personne. Pas ceux en tout cas à qui la macabre mise en scène était destinée afin de les dissuader d’imiter le défunt ministre dans sa volonté farouche de résister aux calomnies et de dénoncer les membres des réseaux mafieux de l’argent sale. Le SAC a bien fait le travail, le représentant corse de chez Ricard veillait au grain. Quant au dernier retraité élyséen, il peut couler des jours heureux, Alliot Marie la courageuse ministre, incarnation de la vertu et de la droiture en politique, vient de déclarer que le dossier était clos entre deux portes.
Et tout le monde s’en fout. Tout le mode s’en tape. Les « journalistes » obéissants aux ordres n’ont pas moufté, ils s’en sont tenus au strict minimum. Entendue sur radio France : « la fille de l’ancien ministre se refuse toujours à croire à la thèse du suicide ». Quel lâcheté de la part du journaliste à l’égard d’une femme et d’une famille qui se battent depuis plus de 20 ans pour tenter en vain de faire la lumière !
D’ailleurs en lisant sur le web ce qui se disait sur cette révoltante affaire, j’ai été frappé des similitudes qu’il y avait entre l’assassinat déguisé en suicide de Monsieur Boulin et l’étrange suicide de Monsieur Bérégovoy : deux hommes issus de milieux modestes, dévoués à la chose publique, grand commis de l’état et intègres. On a d’abord tenté de les éliminer avec des affaires immobilières montées en épingle, voire de toute pièces, puis on a organisé leur suicide. Dans les deux cas, dès l’annonce de la nouvelle, politiques et médias ont affirment qu’il s’agissait d’un suicide alors qu’il n y avait pas encore eu autopsie (ou étude balistique pour PB). De même, la liste des incohérence dans l’enquête ou les déclarations des différents protagonistes sont légions, des documents personnels des victimes ont disparu (dossier Boulin, carnet Bérégovoy) et une équipe « spéciale » a été immédiatement dépêchée sur place pour nettoyer (ah tiens ! Pareil à propos du banquier Stern, celui qui avait eu l’outrecuidance de porter plainte pour délit d’initié, une équipe « spéciale » est venue de Paris pour embarquer tous les dossiers qui étaient dans le coffre du banquier).
Sans compter que les victimes (de leur suicide bien sûr) se sentaient menacé, avaient reçu des lettres de menaces et que leur familles ont été tenu éloigné et n’ont jamais pu avoir accès au dossier…
Rien que chez les De Grossouvre, deux suicident en trois ans : François, le conseiller de Mittérand, puis son gendre.
Et toujours le même refrain : blanchiment d’argent à l‘échelle internationale, trafic d’influence, rétro commission dans des ventes d’arme, des indemnités versées par des pays tiers détournées, la France-Afrique, etc, et des politiques de premiers plan corrompus en lien avec des réseaux maffieux.
S’il vous plait Monsieur Moréas, un petit billet pour rendre hommage à la famille de Monsieur Robert Boulin, car vous avez certainement des choses à dire, et aussi pour que tout le monde réalise à quel point la démocratie est en péril et notre république une république bananière.
Notre président de la république argumente sur le fait que la délinquance rurale était avant de la responsabilité du ministre de la défense…
Je savais qu’il ne comprenait pas grand-chose à l’état militaire et à ce qui allait avec, mais il confirme qu’il ne connait vraiment pas la gendarmerie et son histoire.
Ce qui est sûr, c’est que son rattachement à l’intérieur et sa subordination hiérarchique au préfet quand elle était avant fonctionnelle (et ça ne marchait pas si mal) contribue à la démembrer. On a vu ce que ça donnait quand un préfet « commandait » directement et sans contrôle la gendarmerie, n’est-ce pas Monsieur Bonnet ?
Il est très fort notre Président; en cinq années, il aura déglingué un outil multi-séculaire qui, au delà de ses turpitudes maladroites de ces vingt dernières années, avait le service de la Nation chevillé au corps et était un modèle dans bien des pays.
Irréversible dit-il… L’histoire peut repasser les plats. Elle l’a déjà fait. Mais nos politiques futurs en auront-ils la volonté et le courage ?
Quant ils l’auront tué, ils se rendront compte à quel point elle était nécessaire. Trop tard…
OH la,
Les pauvres Gendarmes ont du soucis à ce faire avec Sarko qui veut absolument leur peau.
Oui c’est vrai avec le Raid il a pu jouer la mise en scene à Neuily aprés qu’un preneur d’otage ait été abattu.
Oui c’est vrai les gendarmes ont oublié de le prevenir quand un important politicien a eu un malaise.
Come il a la dent dure ca va leur couter leur existence.
Le devoir de réserve est une bonne chose pour les militaire, mais avec en face, un prsident et des syndicats tout puissant nos pauvres Gendarme ne lutte pas à arme égale.
Dernier mot concernant la tenue, peut etre plus pratique mais beaucoup moin identifiable en tant que gardien de l’ordre public.
Au moins le képi aurait il pu être gardé, mais cela fait trop militaire sans doute…
Bonjour Georges,
je suis votre blog depuis deux semaines. J’aime vous lire c’est un plaisir.
Cette situation police-gendarmerie est a mon avis extremement malsaine. On ne sait pas ou ca va mener. C’est symptomatique d’une politique absconse pour les non-inities. Ce rapprochement n’avait pas lieu d’etre en terme tutelaire. « Vivre avec son temps » c’est parfois aussi oublier que les choses ne changent pas tant que ca.
Bonjour,
Sarkozy est toujours égal à lui-même. « Moi je ». En l’espèce, ce qu’il ne dit pas, c’est que la gendarmerie risque, avec ce rapprochement abscons, se retrouvé perdu, le cul entre deux ministères: Intérieur et Défense. Militaire ou policier ? Quel statut sera le leur finalement ?
Mais quel est l’intérêt de ce rapprochement ? La délinquance ? Amusant. Hélas, là, il profite de la Grande muette, pour maintenir les quidams dans un silence absolu.
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Mouais.. D’accord pour le côté utilitaire du nouveau « costume », mais bon le treillis et les rangos, ca les fait plus passer pour des espèces de milices qu’autre chose..
Je penses que les costumes plus « traditionnels », étaient plus à même d’amener une certaine confiance des gens vis-à-vis des gendarmes et des policiers, plutôt que de la crainte, sensation que, je penses, je ne suis pas le seul à ressentir rien qu’en les voyant..