Le renvoi de Dominique Strauss-Kahn et des autres personnes mises en cause dans l’affaire du Carlton de Lille a donné lieu à un petit pataquès dans les médias. On a pu lire ici ou là que DSK était renvoyé devant le tribunal correctionnel et qu’il risquait 20 ans de prison.
Pour mémoire, la peine maximale encourue en correctionnelle est de 10 ans d’emprisonnement. Mais l’erreur est compréhensible puisqu’il était poursuivi pour proxénétisme en bande organisée, infraction criminelle passible de la cour d’assises et de 20 ans, non pas de prison, mais de réclusion criminelle.
Dans leur grande mansuétude, à la clôture de l’information judiciaire, les juges ont changé de pied, estimant que la petite quinzaine de personnes mises en cause ne constituait pas une bande organisée mais une simple « réunion » – transformant ainsi le crime en délit.
Vous vous demandez peut-être quelle est la différence entre une bande organisée et une bande en réunion… Personne ne peut sérieusement répondre à cette question. Pour le code pénal, la bande organisée est établie lorsqu’il existe « un groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’une ou plusieurs infractions », tandis que la réunion « est constituée de plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou complice, sans qu’elles constituent une bande organisée ».
Il faut être expert en lexicologie pour voir la différence. Seule certitude : de 20 ans derrière les barreaux, on passe à 10 ans.
S’agit-il d’une faveur à l’égard de cet acteur important de la politique qu’a été DSK ? Non, bien sûr ! On aura bien compris que ce sont de simples arguties juridiques. En fait, cette affaire comme beaucoup d’autres, a été « correctionnalisée ».
La correctionnalisation judiciaire est la pratique consistant à déformer volontairement la réalité pour que des faits criminels ne soient pas jugés par une cour d’assises mais par un tribunal correctionnel. Elle n’est possible qu’avec l’accord tacite de tout le monde. Inutile de dire qu’il est assez rare de voir la personne poursuivie se plaindre de risquer une peine moins lourde… Cette pratique des juges d’instruction a été entérinée par une loi du 9 mars 2004. Elle correspond d’ailleurs à une nécessité, car les cours d’assises seraient dans l’incapacité de juger l’ensemble des infractions que la loi qualifie de crimes.
Il est amusant de constater que la banalisation, ces dernières années, de la « bande organisée » amène les magistrats à « criminaliser » des délits pour finalement les re-correctionnaliser.
DSK est-il un julot ? Le proxénète est celui qui tire profit de la prostitution. Or son seul profit a été de satisfaire son appétit sexuel. Si cet acte est d’ores et déjà punissable, quelle est donc la raison de ce projet de loi qui vise à sanctionner les clients des prostituées ? Et d’ailleurs, même les magistrats ne sont pas synchrones sur le sujet. Le désaccord entre le procureur qui a ouvert l’information judiciaire et le juge d’instruction qui la referme pose quand même question. Il me semble que dans cette affaire, on mélange la politique, le droit et la morale.
Et en s’éloignant du droit, on brouille le message. Au-delà de ce cas médiatique, il ne faut pas oublier que la loi pénale a deux fonctions : la répression et la dissuasion. La première est tournée vers le passé et la seconde vers l’avenir.
Or il faut bien reconnaitre que l’empilement des lois, la complexité des textes, le byzantinisme dans leur application et la confusion qui règne dans l’exécution des peines, sont autant d’obstacles à la compréhension des décisions de justice – ce qui amène parfois (à tort) à crier à l’injustice.
Bonjour,
Je ne crois plus du tout à la Justice de mon pays, mais plus du tout.
« le Mur des Cons » a été le coup de grâce.
Quant à cet individu, gras, replet, à la nuque raide, scoliotique.
DSK devient banquier d’affaires et prend la tête de la société financière luxembourgeoise Anatevka , il vient d’obtenir un poste
DSK…..
whaooouh…. l’aubaine pour lses AMIS les EVADES FISCAUX ? et les autres..
Article du journal de « momon » Anne ….
http://www.huffingtonpost.fr/2013/09/25/dsk-banquier-affaires_n_3987622.html?ncid=edlinkusaolp00000009
poutant c’est sur il a bandé en réunion!
« (…) – ce qui amène parfois (à raison) à crier à l’injustice. »
Fixed.
De rien.
Je constate que pour beaucoup de commentateurs, il est important de condamner DSK à quelque chose, et on trouvera bien un truc, vrai ou non, qui fasse l’affaire: après tout, quelle importance qu’il soit innocent des faits incriminés puisque à leurs yeux de gens qui savent et qui jugent, il est coupable, forcément coupable?
Il faut lui faire la peau « pour les femmes », parce que la prostitution c’est mal et il faut faire quelque chose, parce que c’est un méchant libéral social traître, parce qu’ils n’aiment pas son œil plus petit que l’autre ou sa façon de parler… voire pour des raisons de patronyme?
Ces messieurs dames bien pensants, à une autre époque, auraient brandi les torches et les fourches. Et ils me fichent les jetons. Le pire, dans cette meute, c’est ce sentiment d’être un rebelle alors que leur comportement se rapproche de la hyène. On est ici bien proche de Maupassant.
Mais je me rends bien compte qu’à ne pas rejoindre le groupe je suis déjà suspect, d’être au choix misogyne, dépravé ou libéral… ah, les braves gens!
Les « on dit » ne sont pas recevables !
Kiev est en Serbie?
Moréas a posé les bonnes questions dans son article. Ceci étant dit, je ne crois pas qu’il s’agit d’un problème de lexicologie…. Seuls les juges peuvent se faire une idée précise du contexte et sur pièces. Dans ce milieu das lequel nage DSK, il est assez facile de comprendre que les lieux de débauches sont financés apparemment par les grands du BTP où se mélangent plus ou moins d’autres personnages glauques. DSK en a profité non seulement sur le plan sexuel mais sans doute financier via un complexe système de parrainage. Comme DSK est renvoyé en correctionnelle, les enquêteurs vont continuer à remuer l’épais tas de merde de ce milieu.
C’est une lourde supposition que d’envisager que « DSK en a profité non seulement sur le plan sexuel [avéré] mais sans doute financier via un complexe système de parrainage. », mais soit vous l’aurez faites précédée à juste titre de « Seuls les juges peuvent se faire une idée précise du contexte et sur pièces. »
Merci pour cet article intéressant, qui permet de mieux comprendre le mic-mac judiciaire. Morale de l’histoire : quand vous avez un conjoint, restez chez vous et abstenez-vous de courir le jupon (ou le pantalon). Ou débrouillez-vous pour ne pas vous faire attraper. ^^
Même célibataire on évitera certains jupons (ou alors on se déguisera !)
Le problème avec les déguisements, c’est qu’il n’y en a pas beaucoup qui permettent de passer aux choses intéressantes tout en restant efficaces ^^
Il y en a même que très peu. Lentilles, coupe de cheveux (éviter la moumoute, on sait jamais), faux tatouage, eau de toilette contraire à nos habitudes (bon marché qualité), que sais-je encore ?!
En tous cas s’il y a une profession d’avenir, c’est celle d’avocat. En ce moment c’est un festival!
Merci à ce blog de rendre la Justice plus lisible. En expliquant avec pertinence, par exemple, la procédure de « correctionnalisation », seul moyen d’éviter l’asphyxie des juridictions. Sur le renvoi en correctionnelle de Dominique Strauss-Kahn, il est assez logique, dès lors que les magistrats du parquet et ceux de l’instruction sont en désaccord sur l’applicabilité de la qualification retenue. C’est bien au tribunal de trancher, après un débat public et contradictoire dans une décision qui sera motivée, et non dans le huis-clos d’une enceinte du justice. Il ne serait pas surprenant d’ailleurs qu’il en aille de même concernant Nicolas Sarkozy pour l’ « abus de faiblesse » qui lui est reproché. Là aussi il y a différence d’analyse entre le parquet qui conclut à un non lieu et l’instruction -qui ne se prononcera, il est vrai, que lorsque seront purgées diverses vicissitudes procédurales les concernant.
Je retiens le commentaire de Yannick :
« Le proxénétisme, c’est le fait, par quiconque, de quelque manière que ce soit, d’aider, d’assister ou de protéger la prostitution d’autrui ; de tirer profit de la prostitution d’autrui, d’en partager les produits ou de recevoir des subsides d’une personne se livrant habituellement à la prostitution.
Ce n’est dons pas seulement « en tirer profit » […] »
J’ignorais totalement l’acceptation donnée par le droit (français) du terme.
Et en effet cela permet de mieux comprendre le déroulement de la machine judiciaire à l’endroit de M. DSK
Ca a été donné en lien http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/07/26/affaire-carlton-dsk-renvoye-en-correctionnelle-pour-proxenetisme-aggrave-en-reunion_3454276_3224.html (et ça fait plus de six mois que c’est la position des juges d’instruction); cette définition du proxénétisme peut mettre dans l’embarras tous les gens qui sont amenés à rendre un service (s’il est de nature professionnelle) à une prostituée -ex : quelqu’un qui aide à créer un site ouaibe , sans forcément savoir qu’il sera destiné au racolage, peut théoriquement être inquiété avec cette loi de 2003.
Toute petite digression pour ainsi comprendre l’exemple d’un propriétaire qui loue une chambre à une étudiante (circonstance atténuante), étudiante laquelle par ailleurs se livre à une prostitution occasionnelle. Même si son activité rémunérée n’a pas lieu dans la chambre louée le proprio serait passible de poursuites ?
Parenthèse fermée. DSK était dans unn cas de figure bien autre.
Si la prostitution est le seul moyen qui lui permette de payer le loyer -moins chronophage qu’être caissière, surtout quand, la crise aidant, les supermarchés débauchent-, les poursuites permettent de savoir si le propriètaire était au courant (et, dans ce cas, de le condamner). …
Noter que les juges d’instruction ont bien stipulé que les « libertines » de DSK ne se cachaient pas d’être des prostituées -donc, que DSK était, à leur sens, au courant- et que, si DSK perd au tribunal correctionnel -où il a affaire à des juges, qui connaissent la définition de la loi et l’appliquent, qu’ils soient d’accord ou pas- des gens ayant assisté des prostituées, parfois pour simplifier/organiser leur industrie, peuvent être inquiétés (j’ignore si la lecture de cette loi est une première ou si elle est déjà appliquée de façon stricte) …
En somme il importe moins de savoir si le proprio était au courant que de pouvoir établir que les revenus de l’étudiante se limitaient ou non à ceux de sa prostitution. Ainsi recevrait-elle de ses parents 300€ par mois équivalent au prix du loyer que cela suffirait à dédouaner le bailleur ?
Pour ce qui est de DSK, nous comprenons bien que, selon le résumé (plus haut) de Yannick, ce qui constitue matière à poursuite ne serait pas qu’il fut au courant d’avoir affaire à des prostituées mais bien d’avoir « aidé, assisté ou protégé la prostitution d’autrui ».
Là manifestement la sémantique se perd dans mon iignorance des circonvolutions de l’interprétation et des faits et du code.
S’il a aidé à organiser la débauche (déplacements entre Lille, Vienne, IIRC, aménagement d’horaires) de « libertines », la seule défense possible, me semble-t-il, est de dire qu’il ignorait leur profession… (ce à quoi les juges d’instruction ont répondu par avance, mais c’est à d’autres juges professionnels, qui peuvent être moins indulgents que des jurés d’assises, de répondre).
Reste à savoir :
a) si une lecture très stricte de la loi de 2003 est une pratique courante actuellement en correctionnelle (ou s’il n’y a que des juges_laxistes).
b) si DSK sera condamné pour une lecture aussi stricte (et ça pourrait avoir des conséquences désagréables pour des tas de gens qui auraient assisté des prostituées dans leur industrie, parfois de bonne foi et par gentillesse).
Et Yannick n’a pas résumé, il a cité -fidèlement quoique de mémoire- la loi de 2003, me semble-t-il.
Voila qui est clair (et qui éclaire).
Reste alors les plaidoiries et la détermination-acharnement-zèle-mansuétude des juges à la lecture des textes de loi.
J’énonçais un résumé de Yannick en songeant aux possibles alinéas supplétifs. J’entends bien que les mots n’étaient pas approximatifs.
Oui en clair tout citoyens qui entretient une relation quelle qu’elle soit avec une personne se prostituant peut être inculpé de proxénétisme (ça s’applique donc au conjoint, amis etc…) à méditer
Merci pour cette plongée dans les arcanes du droit…
Pour que la démonstration soit complète, pourriez-vous nous éclairer sur la distinction entre « prison » et « réclusion criminelle » ?
Réponse :
Tribunal correctionnel (chambre du TGI) = prison
Cour d’assises = réclusion criminelle
Pour les infractions dites politiques (cours d’assises spéciale), la réclusion prend le nom de détention criminelle.
Merci à vous.
GM
Mais c’est juste une différence terminologique, non ? Le type condamné à la réclusion criminelle va aussi en prison ? (centre de détention, maison d’arrêt… ?)
Normalement, oui, c’est purement terminologique. C’est juste une commodité pour savoir en ouvrant le code pénal si vous avez affaire à un délit ou à un crime. Cela dit, je ne fais que vous répéter ce que l’on m’a expliqué, et je n’ai guère de compétences en droit.
pour moi c’est claire, c’est la différence entre une partouze (toujours réprouvée ?) et le recours à la prostitution en bande organisée avec rémunération.
DSK c’est un client qui a une grosse influence sur les fournisseurs. Un peu comme Auchan qui exerce un pouvoir sur les petits producteurs. C’est en même temps Le client et Le patron. C’est sans doute ça que la justice veut sanctionner.
Et en compréhensible, que voulez vous dire (pas d’allusions fumeuses -ça ne fait pas illusion trois secondes-: des faits -les noms des fournisseurs; une mesure de l’influence de DSK- et des sources crédibles donneraient à votre commentaire un vague semblant de début d’apparence d’intelligence).
La relation client-fournisseur n’est pas toujours équilibrée. Quand le pape se fait faire des chaussures, le pape n’est pas un client d’un bottier, c’est le chausseur qui est le bottier du pape. Nuance !
Maintenant pour me comprendre, je vous prie de remplacer dans la phrase précédente pape par DSK et bottier par Dodo la Saumure.
En compréhensible, que voulez vous dire?
Quelle est le sens -sous réserve d’existence -profond de votre riche contribution?
Le raisonnement par analogie (avec de pathétiques tentatives d’humour lourdingue) n’est pas un raisonnement: c’est un non sens.
Ma contribution explique comment DSK peut être poursuivi sans être proxénète, car il suffit à certaines personnes influentes d’être clientes pour agréger autour d’elles un réseau de profiteurs et de courtisans. DSK est clairement dans cette situation intermédiaire entre le proxénète et le simple client. Reste à savoir si ce cas de figure est prévu par la loi.
Un proxénète, en droit français http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=E2D9BE673C276032F19F623993E74469.tpdjo17v_1?idSectionTA=LEGISCTA000006165301&cidTexte=LEGITEXT000006070719&dateTexte=20100415:
« 1)- aide, assiste *ou* protège l’exercice de la prostitution »
-éventuellement « 2)en tire profit » (j’ai rajouté « éventuellement » : manifestement, c’était l’interprétation des juges d’instruction).
A partir du moment où DSK a fait de la pub pour des « libertines » rémunérées -il les a aidées professionnellemnt- , ou a interféré dans la gestion de leur agenda -là aussi, il les a assistées dans l’organisation de leur travail- (étant directeur du FMI, il avait un emploi du temps chargé), il rentre dans cette partie de la définition (qui est neutre vis à vis du profit) .
(et ça n’a rien à voir avec le fait que DSK soit influent ou pas, ou une rancoeur éventuelle des juges à son encontre).
Il est poursuivi, parce que, **par définition**, il est proxénète à partir du moment où il a fait de la pub et organisé le travail de prostituées …. C’est le point de vue d’un collège de juges d’instruction (et ils ne se privent pas de rappeler qu’il n’est pas de leur pouvoir de changer une **définition** légale, fût elle absurde, mais qu’ils seraient particulièrement incompétents s’ils ne le qualifiaient pas de proxénète, au moins jusqu’au procès).
Rien à voir avec un réseau d’influence -évidemment, l’évocation de courtisans,et de profiteurs est une tentative grotesque d’introduire du romanesque de gare- :
un patron de cybercafé (ou un écrivain public) qui aiderait une prostituée à se faire de la pub -farce-bouc, blogs dédiés – ou à organiser son agenda sait qu’il peut être poursuivi -et il n’a pas attendu l’affaire du Carlton pour le savoir- ….
Rien à voir non plus avec la personnalité de Déesse Ka….
Comme le dit le commissaire dans son billet, DSK n’est pas un julot (?). Pourtant il est peut-être fautif. Il faut réfléchir à ce que pourrait être sa faute étant exclu qu’il soit directement un proxénète. Organisateur d’un réseau de libertins qui utilisent les services de proxénètes ? Nous voyons que c’est différent du simple client.
Si DSK peut faire valoir qu’il n’est pas un proxénète, il ne peut pour autant prétendre être un simple client car il est trop impliqué dans l’organisation.
Lisez la définition de proxénétisme dans le code pénal.
Lisez dans le monde la déclaration d’une des **deux** juges d’instruction qui ont inculpé Déesse Ka:
« Or en droit pénal, l’infraction de proxénétisme excède largement cette acception commune ( » être un julot…) « Il est loisible à tout un chacun d’estimer que la loi est mal faite, en ce qu’elle n’est plus adaptée aux mœurs contemporaines. Néanmoins, elle constitue l’état actuel du droit, et la justice est tenue de l’appliquer. »
(extrait de http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/07/26/affaire-carlton-dsk-renvoye-en-correctionnelle-pour-proxenetisme-aggrave-en-reunion_3454276_3224.html)
Le fait que Déesse Ka ait présenté des « libertines » à des amis et organisé leur emploi du temps (ça suffirait à mettre à l’ombre un parton de cybercafé qui aiderait des prostituées, même pour des tâches anodines en rapport avec leur industrie) rentre parfaitement dans la **définition** légale…
Maintenant, supposons
a) que l’affaire soit renvoyée devant les assises, où des jurés non professionnels sont majoritaires: ils penseront « c’est_pas_un_julot » et l’acquitteront sans autre forme de procès – et sans regarder la définition .
et maintenant, que se passera-t-il en correctionnelle, devant des juges qui sont conscients de faire appliquer la loi -et qui l’ont peut être déjà appliquée sur des faits plus anodins, avec sévérité, car ils sont liés par la **définition** -?
Ceci après une instruction, menée par **deux** juges et validée par la cour d’appel de Douai (à moins que tous ces magistrats ne soient assez sous doués pour ignorer une **définition** légale?)
La seule parade trouvé par les avocats de Déesse Ka est de dire qu’il ignorait la profession des libertines (à partir du moment où il le savait, il était conscient de commettre un délit en organisant/promouvant leur travail).
Quant à l’absurdité de cette loi (si des vêtements peuvent favoriser l’exercice de la prostitution, on pourrait inculper un vendeur de fringues pour proxénétisme avec cette loi de 2003, laissant dans le dénuement le plus extrême les prostituées) celà ne l’empêche pas d’exister…. et de définir le proxenetisme…
Vous avez de drôles de pseudo. Vous êtes fâché avec votre médecin ?
Je disais plus haut, si DSK peut faire valoir qu’il n’est pas un proxénète, il ne peut pour autant prétendre être un simple client car il est trop impliqué dans l’organisation.
Si la justice ne distingue que deux statuts, proxénète ou client, c’est tout l’objet du procès de déterminer si le comportement de DSK appartenait à l’une ou l’autre des catégories. Si nous le savions déjà, nous ferions mieux que les juges qui vont mettre quelques semaines à le préciser.
La loi a une définition du proxenetisme qui dépasse le « raisonnement » du copié coller et de la parodie vberbeuse et vaine du bon sens. Reportez vous au texte de loi, au lieu de blablater sottement…
Noter que l’application stricte de cette loi de 2003, revendiquée depuis des mois par les juges de DSK, peut mettre dans une situation délicate toute personne qui assiste professionnellement une prostituée -ex: l’aider à ouvrir un site Web pour faire de la pub-.
Hormis votre rabâchage nous savons toujours pas si vous considérez que DSK tombe sous le coup de la loi (comme on dit) ou pas. Pour ma part je dis clairement que je n’en sais rien et que ce sera l’interprétation des juges car pour l’observateur extérieur son comportement est à mi-chemin entre le client et le proxénète.
Deux (au moins) juges d’instruction et une cour d’appel ont dit que son cas relevait de la loi. Le baratin d’un incompétent notoire (cette incompétence intrinsèque faisant le profit des ‘médecins ‘ français, une bavure « médicale », rarement mortelle du premier coup, suscitant une demande de soins et tout benef pour la corporazione ) ne change rien à l’existence de cette loi dont la formulation est très stricte…. et peut inquiéter des quantités de gens -c’est un de mes amis, patron d’un cyber café, qui m’en a parlé, il était conscient que, s’il aidait des prostituées maîtrisant mal leur PC à se faire de la pub, il pouvait théoriquement être inquiété, vu la formulation de la loi …
Si DSK est condamné sur un aspect aussi strict de cette loi, des quantités de gens pourront être inquiétés, parfois à leur grande surprise (« c’est pas des julots », puisque vous « raisonnez » en ces termes) ..
La lecture de l’ordonnance de renvoi montre que ma thèse est une nouvelle fois validée par l’avis des juges
« Ce document, qui détaille notamment les déclarations des prostituées et des treize mis en examens dans l’affaire, montre que l’ancien directeur du FMI, qualifié par les magistrats comme un « roi de la fête », était bien un « pivot central » du système mis en place par le milieu nordiste libertin et impliquant de nombreuses prostituées. »
Il est donc bien reproché à DSK son rôle de « roi de la fête », et non simple client. Comme pour Auchan et ses fournisseurs, le roi n’est pas le fournisseur mais la grande surface cliente. A partir d’un certain pouvoir, le client n’est plus un client mais le maître du jeu.
Comme je le disais, le réseau de prostitution s’est organisé autour de DSK, le « pivot central » autour duquel gravitait toute une faune de courtisans intéressés par sa dépendance au sexe.
A coté de cette accusation qui correspond à un statut intermédiaire entre le simple client et le proxénète, figurent aussi des accusations de pur proxénétisme comme le fait que les soirées se soient déroulées dans un appartement loué par DK.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/08/07/affaire-du-carlton-dsk-le-roi-de-la-fete-pour-les-juges-d-instruction_3458312_3224.html
ca se terminera par un non-lieu pour dsk
ce qui sera tt a fait normal
et il reviendra en 17 ou 22
apres tout a t’il fait pire qu’un certain NS? cité ds betencourt tapie karachi kadhafi ; condamné pour les frais de sa campagne électorale.
et qui voudrait revenir « re » mettre la france ds son bon sens à lui
au fait prison et reclusion c est de la prison.. sauf que ds reclusion il n ‘y a pas de remise, mais c est de la tôle qd même.
je ne sais comment s’interprète la loi mais je vois une différence entre aller voir une prostituée et faire organiser des rencontres directement avec un proxénète, morale à part ; prétendre que c’est à l’insu de son plein gré, c’est petit comme défense.
C’est un délit?
oui c’est un délit pour moi ça pose problème vous en avez pas marre de dèfendre cet homme arrogant et odieux.
Etre arrogant et odieux n’est pas un délit, ni un crime…
La définition de proxénétisme est très large en droit français : quelqu’un qui aide à organiser le travail d’une (ou plus) prostituée peut être considéré comme proxénéte , ce qui peut inquièter des patrons serviables de cybercafés : le racolage sur la voie publique étant interdit, de la pub sur le nain ternet le remplace: mais peut on aider, comme pour les autres clients , une cliente qui se prostitue
à gérer son emploi du temps?
éditer un texte de publicité?
Par ailleurs, le fait de correctionnaliser certains faits peut être avantageux pour … les victimes : dans le cas de viol, les jurés peuvent être beaucoup plus indulgents pour le violeur (« de toutes façons, elles sont toutes consentantes ») qu’un juge de correctionnelle (qui n’est pas dupe et qui s’oblige à faire totalement abstraction de la sympathie/antipathie qu’inspire les victimes) pour une agression sexuelle.
Bon, si on peut faire condamner les gens qui nous tapent sur les nerfs, je m’en vais faire ma petite liste, moi…
claire comme de l’eau de source (bien informée), très instructif, merci Mr Moréas
Le proxénétisme, c’est le fait, par quiconque, de quelque manière que ce soit, d’aider, d’assister ou de protéger la prostitution d’autrui ; de tirer profit de la prostitution d’autrui, d’en partager les produits ou de recevoir des subsides d’une personne se livrant habituellement à la prostitution.
Ce n’est dons pas seulement « en tirer profit ». Si DSK a participé à l’organisation de ces soirées, il a sans conteste « aider, assister ou protéger la prostitution d’autrui ». D’après le code pénal c’est donc un proxénète… si il a participé à l’organisation.
du second degré ?
Les gagnants de l’affaire sont les vrais proxénètes qui peuvent perpétuer leurs trafics pendant que les juges regardent ailleurs.
Bravo pour l’analyse. Cela fait plaisir de la lire quelque part. Je n’ai aucune sympathie pour le personnage DSK qui s’en est bien tiré, même si cela lui a coûté cher, dans l’affaire new yorkaise et dans l’affaire Banon (coupable sauvé par la prescription), sans préjudice de l’affaire Nagy qui faillit lui faire perdre une première fois son emploi au FMI. Mais dans l’affaire lilloise, s’il ne fait guère de doute que DSK ait connu la qualité de prostituées de ses « interlocutrices », de là à parler de proxénétisme !!! A moins d’assimiler le client de soirées chaudes au proxénète alors même que c’est lui ou ses amis qui payent la facture quand le proxénète encaisse. Cette confusion entre client et proxénète est de plus dangereuse car, indirectement, elle banalise la notion de proxénétisme ce qui est gravissime : le proxénète relève de l’esclavagiste. D’ailleurs la future (et hypothétique autant que morale) loi pénalisant le client ne signe-t-elle pas l’échec de la lutte contre le proxénétisme et surtout contre les réseaux des pays de l’est, si actifs depuis la chute du Mur, et d’Afrique ? Sur le sujet, j’aimerais plus volontiers entendre la parole, (et apprécier l’action), de Manuel Valls que celle de madame Vallaut-Belkacem. Mais le ministre de l’intérieur semble avoir déserté ce terrain d’action. C’est fort dommage.
Sauf que vous faites semblant d’oublier que non seulement le DSK nie avoir connu qu’il s’agissait de prostituées, et que les « prestations » étaient payées par des tiers… C’est donc bien du proxénétisme en réunion…
Le pire c’est qu’on ne sait pas s’il fait semblant de nier, ou s’il nie vraiment parce qu’il se croit irrésistible.
Je ne devrais pas dire ça, mais toute argutie judiciaire permettant de condamner ce sinistre personnage est bonne à prendre.
Ce n’est pas forcément une correctionnalisation, dans le sens où les magistrats pouvaient dès le début avoir comme projet de renvoyer tout ce petit monde en correctionnelle. L’intérêt dans ce cas-là de mettre en examen avec des qualifications criminelles est de se donner plus de marges de manoeuvre dans le cours de la procédure.
Plus largement ce qui arrive à DSK me semble être une application attrape-tout du délit de proxénétisme, similaire à ce qu’on fait avec l’infraction de blanchiment.
Dans l’affaire traitée il y a peut être des victimes: les prostituées.Elles étaient libre de leurs choix? Lorsqu’un homme d’affaire qualifié de proxénète propose des femmes à la location vente avec « usage no limit » que devient l’Humanité?
Toutes ces magouilles juste pour du fric.
Les magistrats portent des robes……..
Je peux me tromper mais il est probable que les prostituées concernées ne sont victimes de rien. Ce sont des escorts et rien à voir avec lla situation des filles dans les réseaux maffieux.
Il n’y a aucune différence se sont des femmes exploitées.
Avoir un avis définitif sur la question ne le rend pas pour autant pertinent.
Catégoriser les victimes n’a jamais fonctionné, et désolé de remettre en quetion tes certitudes, il y a des prostitué(e)s qui s’en sortent très bien et n’ont besoin de personne pour leur mener leur activité. C’est probablement le cas de celles de l’affaire en question.
Cele ne dédouanne pas non plus DSK (ou tous les autres du mêdme tonneau) vis à vis de ses relaition avec les femmes.
Ma réflexion n’est pas venue ici en claquant des doigts. J’ai, dans mon passé, dans mon travail, côtoyé des prostituées. Elles mènent une vie peu reluisante. Ne pas oublier que si elles ont un compagnon, souvent il est poursuivi, par la justice, dés qu’il bénéficie de l’argent de sa belle, en cas d’infraction relevée à l’encontre de sa partenaire, racolage excetera….
Les Escort-Girl ne vendent pas de prestations sexuelles et sont simplement accompagnatrices, à l’inverse des call-girls.
Ignasse,
Escorts ou call-girls c’est la même chose, leurs « prestations » sont équivalentes. Les sites d’escorts les présentent comme accompagnatrices pour des raisons légales. Je doute fort de votre « expertise » sur le sujet.
@Baskerville. Vous êtes très certainement pour la réouverture des maisons closes. Je ne suis expert en rien, sauf que j’ai été en contact, pendant un certain nombre d’années avec des péripatéticiennes. Pas comme client mais comme enquêteur.
Bonne nuit à vous.
Et en tant qu’enqueteur, vous avez eu affaire a la rue, ou aux salons prives ou se depense 10 fois votre salaire mensuel en une nuit?
Jsut epour savoir si votre pseudo a eu erreur de frappe, ss devant etre remplace par r…
On ne va pas non plus pleurer sur les mésaventures de Dodo le Saumâtre. Tout ce qui peut contribuer à achever d’abattre cet individu politiquement dangereux, véritable Berlusconi français, est bon à prendre.
D’autant que le client est toujours impénitent, et qu’il commence à sérieusement nous emmer… avec sa collection sans fin d’avocats prébendés nous livrant sans compter leurs mensonges et âneries du moment.
Je ne sais pas ce qu’est une « approche formatée à l’américaine », mais sachant que les Américains et leur culture sont régulièrement vilipendés par notre Gauche franchouillarde, je comprends bien que la justice d’outre-Atlantique est considérée ici comme un repoussoir…
N’empêche que – contrairement à notre justice française honteusement lente – cette justice est capable de travailler « normalement ».
Et par exemple, les « exploits » new-yorkais de l’ex-futur-président-socialiste sont déjà jugés !
Jugés avec l’habileté que l’on sait en pénal, mais véritablement « réglés » entre les deux parties au civil. L’affaire Zimmerman aussi a été « jugée ». Quant à vos commentaires sur la gauche « franchouillarde » … j’imagine que vous faites partie de l’autre tradition française qui veut qu’en dénigrant sottement le pays on se gonfle soit même par son « ouverture d’esprit » !
DSK n’a jamais été jugé aux USA. Le procureur a abandonné les charges qui pesaient contre lui parce la victime (supposée) lui semblait peu fiable. Ce n’est pas du tout la même chose, et vous ne devriez pas écrire n’importe quoi, cela n’ajoute rien à la clarté du propos, au contraire.
Je ne sais pas si la justice est illisible, mais cet article est très clair.
cet article aurait pu être clair s’il y avait pas eu l’incongrue parenthèse « (à tort) » sur la fin
Mais en même temps cette polka autorise peut-être tout compte fait une adéquation plus fine entre les faits, leur interprétation et le jugement qu’une approche formatée à l’américaine … surtout quand elle aboutit à l’avantage du prévenu dira l’avocat de la défense, surtout quand elle bénéficie au parquet dira l’accusation. J’oubliais les victimes; en l’espèce, dans cette affaire du Carlton de Lille, y’en-a-t-il eu ?
…
Ub mot sans flagornerie pour le commissaire: le lire est un plaisir, sa plume dessine joliment les faits les plus graves.
« J’oubliais les victimes; en l’espèce, dans cette affaire du Carlton de Lille, y’en-a-t-il eu ? »
Et c’est là le plus crousillant ! Car s’il y a une victime a priori c’est du coté de l’ordre social qu’on pourra le trouver. Or, le parquet (qui défend les intérêts de la société) propose de clore le dossier alors que le juge d’instruction dézcidie de renvoyer DSK de m’ssieur le juge.
Complexité… ou complication ? Éternelle confusion… L’épaisseur des deux codes pénaux de l’illustration semble indiquer qu’on est plus près de la seconde que de la première !
La justice française, déconsidérée depuis Outreau, est en train d’inventer le délit: « condamné sur du vent pour l’ensemble de son oeuvre ». On est en train de l’appliquer à DSK (pour cette affaire) et à N.Sarkozy (dans l’afafire bidonnée Bettencourt). Le droit y perd, la morale y gagne. Pourquoi pas? Le problème, c’est: ou s’arréter?
Je ne suis pas sûr que DSK y gagne, même si les peines encourues en correctionnelle sont moins lourdes qu’aux assises. Un mien ami avocat est persuadé que DSK aurait eu plus de chances de rencontrer la compréhension d’un jury populaire à dominante masculine que celle de magistrats professionnels.