LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Catégorie : Argent et escroqueries (Page 5 of 5)

L'escroquerie à la boule de neige

Un récent rapport sur la cybercriminalité montre que la crise économique génère une ambiance favorable aux escrocs et aux arnaqueurs. Aujourd’hui, les consommateurs du monde entier se tournent vers Internet pour chercher des emplois, gérer leur budget ou tout simplement faire de « bonnes affaires ». À la différence des hackers, ces filous n’ont pas besoin de connaissances informatiques. Il leur suffit d’un peu d’imagination.

logo_escroquerie.1231667403.jpgSelon l’éditeur de sécurité informatique McAfee, le nombre de programmes malveillants aurait augmenté de 500 % l’année dernière. En France, les escroqueries et les abus de confiance ont augmenté de 20 % entre novembre 2007 et décembre 2008, tandis que le taux d’élucidation n’est que de 35 %.

La plupart des États n’ont pas encore pris conscience de l’importance de ce phénomène. Et chez nous ?

Notre ministre de l’Intérieur vient de faire un premier pas en présentant un plan qui vise à « prévenir, détecter et réprimer » ce type d’infraction. Un numéro de téléphone « info escroqueries » a été ouvert au public. Au prix d’un appel local, toute personne qui pense être la victime d’une escroquerie ou d’une tentative d’escroquerie, peut s’informer auprès de policiers réservistes. Parallèlement, un site spécialisé a été ouvert (ici) sur lequel « tout internaute pourra signaler un site ou un mél dont le contenu lui semblerait illicite ». C’est de la délation, mais il faut garder en mémoire que les victimes d’escroqueries (surtout sur Internet) sont souvent de petites gens, désarmés devant la justice : « la partie la plus fragile, la plus naïve ou la plus généreuse de la population », comme dit avec ses mots Madame Alliot-Marie.

Au cours de la présidence française de l’Union européenne, elle a également fait adopter (à l’unanimité) l’idée d’une plate-forme européenne de signalement. Installée auprès d’Europol, cette structure devrait être opérationnelle l’année prochaine.

L’imagination des escrocs n’a pas de limite. Ainsi, sur Internet on trouve une version moderne du « vol au rendez-moi ». Jean X. met un objet en vente, disons mille euros. Un acheteur se manifeste. Il habite un pays étranger. Après un échange de mails, Jean reçoit un chèque de 1.200 € et en même temps un mail dans lequel l’acheteur explique qu’il s’est trompé dans la conversion en euros, ou que finalement il préfère payer les frais de port à réception, ou qu’il y un problème de TVA, ou n’importe quoi de crédible. Et il demande le remboursement du trop perçu. Par prudence, Jean attend que son compte soit crédité pour effectuer le remboursement. En fait, il vient de perdre 200 €, mais il ne le sait pas encore. Il s’en rend compte lorsque sa banque lui débite le montant du chèque, qui évidemment était en bois.
La force de cette arnaque tient dans le renversement de situation : ce n’est pas le vendeur qui est malhonnête, mais l’acheteur.

Mais l’autre jour, ce n’est pas sans nostalgie que j’ai retrouvé le remake de l’escroquerie à la boule de neige. Enfant, je m’étais émerveillé devant la logique des chiffres et je m’étais fait avoir de quelques centaines de francs (anciens). C’était la version papier. Voici la version numérique :
Sur le site d’autoédition Lulu.com, on peut télécharger gratuitement un petit opuscule, Je ne vends rien je donne juste un tuyau super, d’un certain Anthony Herout. Pour s’enrichir sans rien faire, il suffit d’avoir une adresse email, un compte Paypal avec 5 € dessus et 30 ou 40 minutes à perdre.
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Le principe est simple : sur une liste de cinq adresses email, on envoie 5 € à la première – qu’on retire de la liste – et l’on inscrit la sienne en cinquième position. Ensuite il faut expédier cette liste avec le mode d’emploi à une quarantaine d’autres personnes. Si vous avez fait ça et si les quarante destinataires ont fait la même chose que vous, et les quarante suivants, etc. Au bout de cinq fois, c’est votre adresse qui sera en tête de liste. Et sauf erreur dans mes calculs, vous recevrez environ cent millions de fois 5 €, c’est-à-dire, la bagatelle d’un demi-milliard d’euros.
Évidemment, le seul qui s’enrichit dans cette histoire, c’est Anthony Herout. Il s’agit d’une escroquerie à la boule de neige, dite aussi escroquerie pyramidale.

L’autre soir, à la télé, un vieux couple expliquait comment il s’était fait escroquer de 7.000 € en réservant un bien immobilier qu’il n’avait même pas visité. Et la dame de dire : « Dans la vraie vie, on ne l’aurait jamais fait ».

Angoissant, non ?

TRACFIN justifie les moyens

Les ennuis de Julien Dray viennent de Tracfin, ou plus exactement de la dénonciation faite par le Crédit coopératif qui gère les fonds de SOS Racisme et de la Fidl. On ne peut rien reprocher à cette banque. D’ailleurs, il y a quelques années, Arnaud Montebourg voulait expédier les banquiers récalcitrants en prison. C’est dans cet esprit qu’il avait déposé en 2001, un amendement pour faire de la non-dénonciation un délit. Amendement rejeté.

aimant-et-argent_visuel-ingenierie-formation.1230028235.jpgIl est certain que Tracfin n’a pas été créé pour chercher des poux dans la tête d’un député, qu’il soit de droite ou de gauche. Mais comme les informations recueillies par ses fonctionnaires passent par le tamis du ministre des finances, on est en droit de se poser des questions. Pourquoi par exemple a-t-il fallu 3 ans (et l’arrivée de Christine Lagarde) pour que Tracfin dénonce des mouvements d’argent (bien plus colossaux que pour Julien Dray) sur les comptes de l’UIMM ?

Mais c’est quoi, Tracfin ? Comme dit un rien pompeusement la Revue du droit bancaire et financier de novembre 2007, c’est « la clé de voûte de la lutte anti-blanchiment en France ». Il s’agit d’une cellule (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) créée en 1990, au sein de l’administration des douanes, dont les structures et même les missions ont été revues par un décret de décembre 2006 (ici).

Pour appeler un chat un chat, il s’agit d’un système basé sur la délation. Au début, seuls les établissements financiers étaient concernés, mais aujourd’hui, c’est quasiment toutes les professions (agents immobiliers, casinos, antiquaires, galeries d’art, bijoutiers…). Et depuis 2004, il faut y ajouter les professions judiciaires et juridiques (experts comptables, commissaires aux comptes, notaires, huissiers, administrateurs judicaires, commissaires-priseurs…, ainsi que les avocats et avoués). Le Conseil d’État a toutefois déclaré que le secret professionnel des avocats devait être respecté, lorsqu’ils défendent un client.

L’ensemble de ces professionnels a donc obligation de déclarer (cela peut se faire sur Internet) les transactions suspectes, les mouvements de fonds incertains, les déplacements d’argent liquide (à partir de 8.000 €), etc.

Et ils ont interdiction d’avertir leur client de leur suspicion sous peine de poursuites pénales.

Les critères de dénonciation sont laissés à la libre appréciation de chacun. Sauf volonté de nuire, on ne peut leur faire le reproche d’une erreur de jugement. Toutefois, n’en déplaise à M. Montebourg, l’absence de dénonciation n’est pas un délit. C’est d’ailleurs inutile, car si l’administration s’aperçoit qu’un professionnel n’a pas fait de déclaration alors que des faits de blanchiments sont découverts, la complicité pénale n’est pas loin. Et comme en France le principe du parapluie est désormais constitutionnel…

Un rien oppressant, non ! On n’est pas encore obligés de payer sa baguette de pain avec une carte de crédit, mais on y vient. D’ailleurs la tentative (avortée) de la carte Monéo en est l’exemple.

Tracfin n’est pas un service répressif, du reste ses agents n’ont pas la qualité d’OPJ, mais ses pouvoirs sont considérables. Il a accès aux fichiers de police, via l’office central de répression contre la grande délinquance financière (OCRGDF), aux comptes bancaires, via FICOBA, etc. En fait, on ne peut rien lui refuser. Et il peut conserver les informations pendant dix ans (Tiens, un nouveau fichier !)

Mais tout cela pour la bonne cause. Car la vocation de Tracfin est de communiquer aux parquets les « faits susceptibles de relever du trafic de stupéfiants ou d’activités criminelles organisées ou qui pourraient participer au financement du terrorisme ». En premier lieu.

Car, par ailleurs, l’article 40 du Code de procédure pénale impose à tout fonctionnaire qui dans l’exercice de ses fonctions découvre l’existence d’un crime ou d’un délit d’en informer le procureur de la République. D’où Julien Dray (ici).enigme-picsou.1230028512.jpg

Mais pour une fois, l’Europe va plus loin. La troisième directive anti-blanchiment demande que toute infraction susceptible d’une peine d’emprisonnement d’un an soit systématiquement signalée. C’est-à-dire quasiment tous les délits. Ce qui risque sérieusement d’engorger Tracfin.

Même si c’est pour une bonne cause et des tas de bonnes raisons, organiser avec tant de rigueur la délation peut sembler malsain, voire immoral.

Mais la morale et l’argent…, deux mots antinomiques, non !

Julien Dray : technique d'enquête

L’enquête sur des mouvements de fonds suspects entre le député socialiste, l’association SOS Racisme et l’organisation lycéenne FIDL, attire l’attention sur deux modifications de l’arsenal répressif français : l’enquête préliminaire et Tracfin.

lapin-pays-des-merveilles.1229936217.gifL’enquête préliminaire (qu’on appelait il y a bien longtemps enquête officieuse) est effectuée soit sur l’initiative des policiers ou gendarmes, soit à la demande du procureur de la République. Dans les deux cas, elle est placée sous l’autorité de ce dernier. Ses limites sont définies par le Code de procédure pénale, dans les articles 75 et suivants. Mais si les numéros sont à l’identique, son utilisation s’est considérablement modifiée ces dernières années.

Autrefois, en « préli », l’enquêteur disposait d’un seul pouvoir coercitif : la garde à vue. Mais sans « droit d’arrestation », la mesure restait, il faut bien le dire, un rien… platonique. Je me souviens des stratagèmes qu’on était amené à utiliser pour convoquer un suspect : raison administrative, infraction au Code de la route, etc. Et une fois l’individu dans les locaux de police, patatrac ! on lui notifiait sa garde à vue « pour les besoins de l’enquête ».

Aujourd’hui, les OPJ disposent quasiment des mêmes prérogatives qu’en présence d’un crime ou d’un délit flagrant. Alors qu’en général, en préli, il est bon de le rappeler, le crime ou le délit n’a pas « encore » eu lieu, ou du moins n’a pas encore été constaté. La seule différence notable avec le flag réside dans la nécessité d’obtenir l’assentiment du « maître de maison » pour effectuer une perquisition. Mais de fait, le refus est rarissime, car dans cette hypothèse, le procureur peut passer en force, soit en demandant l’accord du juge des libertés et de la détention, soit en repassant le bébé au juge d’instruction.

Les pouvoirs du procureur ont donc considérablement augmenté ces dernières années, or ce magistrat, à la différence du juge d’instruction, n’est pas «indépendant».  Il est intégré dans la hiérarchie du ministère de la justice, et de facto il reçoit ses instructions du pouvoir exécutif (bonjour Montesquieu !). D’ailleurs, lorsque le président de la République dépose une plainte devant le procureur, sans être juriste, on sent bien qu’il y a problème.

Julien Dray est donc soupçonné d’un délit découvert par les fonctionnaires de la cellule anti-blanchiment, Tracfin. Service créé pour lutter contre Al-Qaïda ou tel baron de la drogue, mais pas contre un député de l’opposition. Les faits ont été dénoncés par la ministre des finances à sa collègue de la justice. Celle-ci a ordonné derechef à sesarroseur-arrose.1229936328.jpg fonctionnaires d’enquêter sur ces agissements probablement illicites. Rien d’anormal, me direz-vous ! Non, mais on est à la limite d’une enquête administrative, on s’éloigne quand même rudement de la séparation des pouvoirs.

Il est vrai que la création de cet arsenal «administrato-judiciaire» a trouvé sa justification dans la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue, etc. Et comme les socialistes ont entériné tout ça, on ne sait pas si l’on doit considérer Dray – même s’il est coupable – comme une victime collatérale ou si c’est l’arroseur arrosé.

Poker tricheur

Internet est-il devenu une salle de jeux où tous les coups sont permis ? Un récent reportage de CBS News a révélé la plus grosse escroquerie découverte sur la Toile : vingt millions de dollars.

Joueur poker_musicholdem.1228408024.gifEn fait, ce sont les joueurs de poker eux-mêmes qui ont démasqué les casinos de la triche. Après y avoir laissé des plumes. Il semble que la fraude soit venue d’un salarié du site Absolute Poker. Il serait parvenu à pirater le système informatique, de façon à connaître toutes les cartes des joueurs. Ce qui est encore le meilleur moyen de gagner.

Aussitôt, aux États-Unis, des voix se sont élevées pour autoriser les jeux en ligne, plutôt que de laisser la main libre à des entreprises off-shore, jugées incontrôlables. Et de se lamenter sur toutes ces taxes qui échappent au pays ! « La prohibition représente un élargissement du fossé entre la technologie du XXI° siècle et les lois du XX° Siècle », a écrit le Washington Post. Là-bas, les investisseurs sont dans les starting-blocks (il s’agit d’un marché de plusieurs milliards de dollars). Ils sont persuadés que la nouvelle administration sera plus « conciliante » que celle de George W. Bush, lequel en 2006, a interdit les transferts d’argent sur les sites de jeux, via les banques américaines. Obama en sauveur des casinos ! C’est pas là où on l’attendait, mais enfin…

En France aussi, les jeux d’argent sont interdits sur Internet. Utopie, lorsqu’on sait qu’il existe plus de 500.000 sites qui proposent leurs services… Aussi, le gouvernement a-t-il envisagé de mettre le holà à la prolifération des joueurs hexagonaux en copiant les Américains. Il s’agissait de bloquer les flux d’argent générés par les jeux en ligne, sauf pour la Française des jeux et le PMU – évidemment. Mais Bruxelles a posé son veto, estimant que ce projet est contraire au droit européen. D’autant qu’il reste en suspens la suppression du monopole.

C’est prévu pour 2009. Il est temps, car la France fait actuellement l’objet d’une procédure d’infraction pour avoir maintenu le monopole sur les paris en ligne. Concrètement, déclare le ministre du budget, Éric Wœrth, le gouvernement a décidé de créer une haute autorité (une de plus) qui sera chargée d’accorder les autorisations aux sites qui voudront commercialiser les jeux sur le marché français.

Cela dit, on ne voit pas très bien comment on pourra nous autoriser à jouer sur un site français et nous empêcher de faire la même chose sur un site belge ou italien…

Mais on peut faire confiance aux gens de Bercy : ils vont trouver.

Il paraît bien loin le temps où des truands, les Guérini, Francisci et autres Zemour, se livraient une guerre sans merci pour s’approprier ou conserver le monopole des jeux… Cependant, il y a tant d’argent à gagner, qu’aujourd’hui encore tous les coups sont permis. Mais au moins, le sang ne coule plus.

La bourse et les petits lapins

« Et l’histoire des petits lapins de Fibonacci, tu connais ?… On installe un couple de lapins sur une île déserte. Pour mériter leur réputation, ils font l’amour – comme des lapins. Et chaque mois la maman donne naissance à un garçon et une fille. Or, dès l’âge de deux mois, les lapins peuvent se reproduire. Combien y aura-t-il de paires de lapins au bout d’un an ? 

« Cette nuit-là ne fut pas romantique. Je fis un rêve étrange à la limitelapins-1.1222779135.gif du cauchemar : dans un paysage apocalyptique, une multitude de petits lapins blancs se grimpaient dessus en rigolant… »

Il s’agit d’un court extrait de mon livre « La journée des 3 Sorcières ». Si je me cite, ce n’est ni pour me faire de la pub (téléchargement gratuit pour les lecteurs de ce blog) ni par autosatisfaction. Il s’agit d’une simple réaction épidermique aux déclarations de certaines personnalités qui nous claironnent que la crise financière était imprévisible. Si un néophyte comme moi l’a envisagée il y a 6 mois, on est en droit d’être dubitatifs…

Voici un schéma tiré de L’Analyse technique de Therry Béchu et Eric Bertrand, aux éditions Economica (page 37 de mon livre) pour comprendre le principe de la série des nombres de Fibonacci appliqué au lapinisme de ces petits mammifères :

 

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Et voici un petit tableau explicatif (page 42) :

 

Le nombre d‘or, la série des nombres de Fibonacci, et la bourse :

C’est Euclide, le plus grand mathématicien de la Grèce antique qui le premier a établi le rapport entre les segments d’une droite partagée par un point. Ce rapport lui a permis de construire plus facilement certaines figures, comme le pentagone (5 côtés) ou le décagone (10 côtés).

Mais ce n’est qu’au XIX° siècle que cette théorie fut reprise après avoir observé que ce rapport était une constante utilisée aussi bien par l’homme, sans doute à son insu, que par la nature. On le retrouve en effet dans la façade du Parthénon d’Athènes, dans l’architecture de grandes cathédrales européennes, ou dans les sculptures grecques. Mais l’on constate aussi son existence dans la nature, dans les minéraux, les plantes et même dans la structure du corps humain. En 1931, un diplomate roumain peu scrupuleux, enfourche ce cheval de bataille. Il glorifie la géométrie grecque pour étayer une thèse sur la suprématie de « la race blanche ». Ses motivations sont donc loin d’être scientifiques, mais il semble être le premier à utiliser un terme qui fait bondir les mathématiciens : le nombre d’or.

Le nombre d’or est un nombre sans fin.  En voici un morceau : 1,618 033 988 749 894 848 204 586 834 365 638 117 720 309 179 805 762 862 135 448 622 705 260 462 189 024 497 072 072 041…

Allez ! On va arrondir à 1.618.

Ralph Nelson Elliott (1871-1948) a construit une doctrine boursière en s’appuyant sur le nombre d’or et la série des nombres de Fibonacci.

On l’appelle la théorie des vagues. Elle est basée sur trois composantes : configuration des cours, ratios existant entre les différents mouvements et temps qui sépare chaque nouvelle tendance (sans doute la notion la plus délicate à définir).

Le principe veut que les marchés financiers connaissent des cycles et évoluent par vagues. La théorie d’Elliott découpe chaque cycle en huit vagues. Les cinq premières forment la tendance (haussière ou baissière) et les trois suivantes la correction. Mais les cinq vagues de tendance s’organisent elles-mêmes en trois fortes vagues d’impulsion (qui forment la tendance) et en deux petites vagues de correction.

La théorie des vagues est très suivie par les brokers. Si l’on applique cette théorie au CAC, à la date du 3 mars 2008 (voir graphique), on peut penser qu’on se situe à la fin d’un cycle haussier. Auquel cas, il faut se demander si le prochain cycle long sera haussier ou baisser. Conclusion : rester hors du marché des actions en attendant qu’une tendance se dessine nettement. Si c’est la baisse qui l’emporte, on peut craindre un sérieux plongeon.

Suivi d’un graphique du CAC 40 au 3 mars 2008 (page 43) :

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Au fur et à mesure que j’écrivais ce roman (en live sur ce blog), je me suis débarrassé de mon petit portefeuille d’actions. J’ai donc ainsi gagné de l’argent en évitant d’en perdre. Comme quoi en se mettant à la littérature, à défaut de s’enrichir on ne s’appauvrit pas…

Selon cette théorie, on se se situe aujourd’hui à la fin de la période de correction « prévisible », mais que va-t-il se passer à présent ? Hausse ou baisse ? Dans les deux cas, ça risque de décoiffer…

Si quelqu’un a une idée…

 

Le trésor de Sulak

Bruno Sulak avait promis l’équivalant d’un million d’euros aux deux fonctionnaires de l’administration pénitentiaire qui ont tenté de le faire évader. L’affaire a mal tourné. Sulak est mort et ses complices sont restés en prison – mais cette fois de l’autre côté des barreaux.

Un million d’euros ! Ce n’est pas rien. Celui que la presse a surnommé le gentleman cambrioleur et que ses proches ont préféré baptiser l’ami public numéro 1 possédait-il un trésor caché ?

extrait-lefigaro.1219251635.jpgDans l’article que lui a consacré Le Figaro, le 14 août dernier, Etienne de Montety nous décrit quelques-unes de ses actions d’éclat chez tel ou tel grand bijoutier, et l’on additionne, et l’on se dit que tout ça fait beaucoup d’argent. À l’époque, on parlait de plusieurs millions. Puisque ce Monsieur du Figaro a eu la gentillesse de me mettre en scène, je vais continuer.

Du souvenir de mes conversations avec Sulak, lorsqu’on parlait d’argent, il me disait : « Il ne faut pas croire ce que racontent les journaux… » Et il ajoutait que les préjudices annoncés par les bijoutiers qui avaient reçu sa visite étaient toujours surévalués. Il n’avait pas tort, car ceux-ci retenaient le plus souvent le prix de vente des bijoux. Lorsqu’on imagine leur marge, cela change tout. « Ensuite me disait-il, moi, à la revente j’en tire à peu près le quart de la valeur… Tu vois, il me reste pas grand-chose… » Y va pas nous faire pleurer, le Bruno

Cela dit, lorsqu’il a été arrêté, on n’a récupéré ni argent ni bijoux. Oh, bien sûr, on aurait pu saisir et mettre sous scellés les cadeaux qu’il avait pu faire à ses proches. Des babioles ! Une voiture ici, une bagouze là. Ç’aurait été mesquin. À l’OCRB on n’était pas comme ça ! Alors, où qu’il est passé le magot ?

Bruno Sulak avait une particularité par rapport aux autres truands que nous pourchassions : il avait une vie sociale. En effet, la plupart des voleurs, des braqueurs…, vivent dans la clandestinité. Lui circulait avec de faux papiers, carte de sécu, cartes de visite, etc., et il pouvait toujours justifier d’un domicile (où il mettait rarement les pieds), ce qui lui permettait de se faire adresser du courrier, de donner son numéro de téléphone…, comme le fait un homme « normal ». Ainsi pourvu, il s’inventait une profession, du genre qui plaît aux dames, et il vivait comme tout à chacun – et plutôt mieux.

Sans que cela soit formellement établi, on pense que sous des identités d’emprunt il a ouvert en France et à l’étranger des comptes dans différentes banques. Certaines de ses relations étaient-elles au courant de l’existence de ces comptes ? Possédaient-elles une procuration ?

Ce trésor « virtuel » de Sulak a-t-il atterri dans quelques mains amies ou dort-il encore sur des comptes off-shore ou dans des coffres anonymes ?  On ne le saura sans doute jamais.

Mais existe-t-il un trésor plus… concret ? Des billets de banque, des bijoux, des armes…  C’est quasiment certain. D’ailleurs, lorsque j’ai quitté la police, quelques mauvaises langues (si, si, il y en a même dans la police) ont murmuré que j’avais fait main basse sur ledit trésor. Des âneries, évidemment. Pourtant, je me souviens de ces surveillances dont j’ai fait l’objet par des flics qui me filochaient avec l’air de dire : on nous a dit de le faire, alors on le fait, mais on n’est pas obligés de le faire bien. Jusqu’au jour où j’ai posé la question au patron de la BRB. En résumé, il m’a dit : « La CR du juge… panier. »

Plus tard, bien plus tard, j’ai découvert l’existence de deux valises que coffre_tresor_pokegraphcom.1219250804.jpgSulak avait laissées à la garde d’untel, ici, puis là, puis ailleurs… Des valises qui avaient la bougeotte. Après tout, c’était peut-être des livres ! J’ai perdu leurs traces quelque part en banlieue parisienne, dans une maison huppée appartenant à des gens du showbiz. Inutile de dire que je n’ai jamais vu ces valises ni de près ni de loin, mais que diable sont-elles devenues après sa mort ? Peut-être sont-elles en train de pourrir dans une cave, un grenier, ou sous quelques pelletées de terre dans un jardin anonyme…

Allez, je suis persuadé que si un jour quelqu’un découvre le trésor de Sulak, il le remettra aux autorités judiciaires comme tout bon citoyen de ce pays le ferait, afin qu’il vienne renflouer les caisses de l’Etat.
Ça tomberait bien, j’ai cru comprendre qu’elles étaient vides.

L'argent virtuel

50 milliards d’euros ! C’est le chiffre que nous assène la Société Générale. Un modeste salarié de cette grande banque aurait engagé dans le système boursier 50 milliards d’euros ! Sans que personne ne s’en aperçoive… Bon ! la presse répercute. Les journalistes les plus circonspects sollicitent l’avis de grosses pointures de l’économie. Lesquelles confirment.

societe-generale_umourcompgjpgRedescendons sur terre. Il est vrai que cette somme ne représente rien, tant nous manquons d’éléments de comparaisons. Si l’on nous dit que la distance qui sépare la terre de telle étoile est de tant de milliards de kilomètres, on reste de bois. Si l’on précise qu’à la vitesse de la lumière, il nous faudrait 12 années pour y parvenir, on comprend mieux.

50 milliards d’euros, c’est le montant de l’impôt sur le revenu. C’est presque le budget de l’éducation nationale, et c’est plus du sixième des recettes de l’État pour l’année 2006 (source Wikipédia).

Alors, Jérôme Kerviel, 31 ans, coincé dans son bureau d’une tour de La Défense, d’un clic de souris a dépensé le budget de l’éducation nationale. Et personne n’a sourcillé !

Dans le même temps, les plus hautes autorités de l’État dénoncent un marché financier qui tourne sur lui-même, complètement déconnecté du monde réel. Il me semble même avoir entendu le chef de l’État parler du monde virtuel de la finance…

Moi, je ne sais pas trop ce qui se passe dans le monde, qu’il soit réel ou virtuel, mais je sais que sur un petit bout hexagonal de cette planète, il existe bel et bien une bourse virtuelle.

C’est même la raison d’être des produits dérivés.

Si l’on s’intéresse aux contrats Euro Notionnel, par exemple, on peut en donner la définition suivante : Contrat à terme fondé sur un emprunt fictif représentatif d’un emprunt d’État d’une durée de vie de 7 à 10 ans.

La valeur nominale d’un seul contrat notionnel est de 100.000 euros, mais l’acheteur d’un tel contrat n’a pas à débourser cette somme. En fait, il ne débourse rien. Il est seulement tenu à un dépôt de garantie de 1.750 euros. Et il s’engage seulement à acheter un tel contrat à une échéance donnée. Engagement on ne peut plus virtuel, puisque ce contrat ne peut lui être livré, pour la bonne raison qu’il n’existe pas.picsou-jackpot.jpg

Donc, sauf erreur dans les zéros, si Jérôme Kerviel avait pris position sur un tel produit, un engagement de 50 milliards d’euros, qui représente l’achat de 500.000 contrats, aurait nécessité une garantie financière de 875 millions d’euros.

Il ne s’agit pas d’une dépense, mais d’une simple caution. Ce qui pour une grande banque n’est pas exceptionnel. Et pour un trader qui, en 2007, aurait fait gagner à son employeur un milliard et demi (source Le Monde.fr), reste sans doute un engagement acceptable. Ce qui en revanche est exceptionnel (et maladroit) c’est d’interrompre brutalement une stratégie d’investissement. Une bizarre décision qui ne convainc personne.

En perdant autant d’argent, on se demande ce que la Société Générale avait à y gagner…

Les pièges du prélèvement bancaire

Le prélèvement bancaire est une autorisation accordée à un tiers de retirer de l’argent sur son propre compte. C’est une façon bien pratique de payer ses factures récurrentes : impôts, EDF, téléphone… Mais s’agit-il d’un moyen dénoué de tous risques ?
Pas si sûr…

Au mois de septembre, un étudiant s’installe dans un studio, à Suresnes. Il demande à l’EDF l’ouverture de son compteur. Rien de plus simple, lui dit-on. Il suffit de relever soi-même les chiffres sur les deux cadrans et de les communiquer par téléphone. Et que la lumière soit ! (fiat lux ! comme dirait Nestor Burma) Mais les lieux n’ont pas été habités depuis un certain temps, et l’électricité n’a pas été coupée. Prudent, le jeune homme insiste pour obtenir le passage d’un agent afin de relever ledit compteur. À ses frais, bien entendu.
Il a eu le nez creux, l’étudiant !
edf-consommation.jpgLes jours suivants, une première facture lui parvient. Elle concerne les charges pour l’ouverture de la ligne et le déplacement d’un agent. Le montant sera prélevé directement sur votre compte numéro…, etc. « Bizarre, s’étonne-t-il, je n’ai pourtant signé aucune autorisation de prélèvement ! Bof ! ce n’est pas grave, puisque de toute façon, je voulais le faire. On verra bien… » Sa banque paie sans sourciller. « Re-bizarre ! Mais il est vrai qu’auparavant, avant de déménager, j’étais prélevé… Alors… Enfin, quand même, ils exagèrent… »

edf-total-a-payer.jpgDeux ou trois semaines plus tard, arrive une deuxième facture. Montant à prélever : 1.577,28 € – sous quatre jours. Là, il panique, l’universitaire. Il appelle papa, maman, la mamie, la tata, l’EDF… Il téléphone à son banquier, il rédige un fax, il fait opposition au prélèvement (un prélèvement qu’il n’a, on le rappelle, jamais autorisé). Ouf ! Il a eu chaud : la banque rejette le règlement. Coût de l’opération environ 15€.

Alors commence une sorte de farandole entre le répondeur téléphonique de l’EDF. « On comprend bien le problème », affirment les opérateurs aimables et conciliants (mais jamais les mêmes), l’un après l’autre. Mais l’ordinateur lui ne comprend rien. Il a engrangé un impayé : rappels, nouveau prélèvement impayé, lettres d’avertissement, lettres recommandées, menacent de coupure, de poursuites judiciaires, etc. A ses moment perdus, le petit cancre étudie le droit. Intérieurement, il remercie Badinter d’avoir supprimé la peine de mort. À chaque courrier, il répond. Il explique qu’il vient d’emménager dans cet appartement, qu’il ne peut donc avoir à régler une telle consommation d’électricité… Nous sommes là à un haut moment de la relation des clients et des entreprises via l’informatique. A se demander qui dirige le monde !

Finalement, au bout de 5 mois, l’étudiant reçoit une lettre dans laquelle le rédacteur reconnaît qu’il s’agit d’un malentendu et regrette les désagréments qui en ont découlé.

Bon, l’incident est clos.

Mais, comme aurait pu le dire La Fontaine, ce galimatias vaut bien un fromage !

En tout cas, il faut en retenir que les banques effectuent parfois des ponctions sur un compte client sans prendre les précautions nécessaires, et que certaines entreprises profitent de cette insuffisance. Pourtant, nombreuses sont celles qui nous imposent ce mode de paiement. En fait, pour être en règle avec cle_france-serrurerie.jpegla législation, elles « tolèrent » d’autres moyens (en tout petit, en bas, à gauche), mais dans ce cas, elles exigent une importante caution (Orange, SFR, Free, etc.). Effet dissuasif assuré.

Or, lorsqu’on accorde un prélèvement automatique à son créancier, on s’engage sans limitation de somme et sans limitation dans le temps. C’est un peu la clé du coffre-fort.

On peut toujours contester une facture, par la suite, mais une fois qu’elle est payée, même si nous sommes dans notre bon droit, il nous faudra courir après notre argent…

Alors, on aimerait que nos représentants politiques, eux si prompts à vouloir notre bonheur (même parfois contre notre gré), se penchent sur ce mini-problème.

En attendant, je vous invite à recenser les autorisations de prélèvements enregistrées sur votre compte (j’ai commencé, ce n’est pas facile), et à éliminer ceux qui ne sont pas indispensables.

En théorie, tant qu’on n’a pas annulé une autorisation, elle reste valable. Il est donc nécessaire de faire opposition aux prélèvements inutiles, ce qui entraîne des frais. Il faut les négocier.

La demande doit être formulée par écrit (envoi recommandé dans les situations à risques) et doit mentionner s’il s’agit d’une opposition définitive ou limitée dans le temps. Il faut exiger une réponse écrite.

coffre_picsou.pgPersonnellement, je serais tenté d’aller plus loin, et de remplacer les prélèvements par des virements. Au lieu de fournir un RIB à son créancier, on lui demande le sien. On ouvre le coffre, mais on ne lui donne pas la clé. J’ai essayé. Aucun ne m’a donné son accord.

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