Internet est-il devenu une salle de jeux où tous les coups sont permis ? Un récent reportage de CBS News a révélé la plus grosse escroquerie découverte sur la Toile : vingt millions de dollars.
En fait, ce sont les joueurs de poker eux-mêmes qui ont démasqué les casinos de la triche. Après y avoir laissé des plumes. Il semble que la fraude soit venue d’un salarié du site Absolute Poker. Il serait parvenu à pirater le système informatique, de façon à connaître toutes les cartes des joueurs. Ce qui est encore le meilleur moyen de gagner.
Aussitôt, aux États-Unis, des voix se sont élevées pour autoriser les jeux en ligne, plutôt que de laisser la main libre à des entreprises off-shore, jugées incontrôlables. Et de se lamenter sur toutes ces taxes qui échappent au pays ! « La prohibition représente un élargissement du fossé entre la technologie du XXI° siècle et les lois du XX° Siècle », a écrit le Washington Post. Là-bas, les investisseurs sont dans les starting-blocks (il s’agit d’un marché de plusieurs milliards de dollars). Ils sont persuadés que la nouvelle administration sera plus « conciliante » que celle de George W. Bush, lequel en 2006, a interdit les transferts d’argent sur les sites de jeux, via les banques américaines. Obama en sauveur des casinos ! C’est pas là où on l’attendait, mais enfin…
En France aussi, les jeux d’argent sont interdits sur Internet. Utopie, lorsqu’on sait qu’il existe plus de 500.000 sites qui proposent leurs services… Aussi, le gouvernement a-t-il envisagé de mettre le holà à la prolifération des joueurs hexagonaux en copiant les Américains. Il s’agissait de bloquer les flux d’argent générés par les jeux en ligne, sauf pour la Française des jeux et le PMU – évidemment. Mais Bruxelles a posé son veto, estimant que ce projet est contraire au droit européen. D’autant qu’il reste en suspens la suppression du monopole.
C’est prévu pour 2009. Il est temps, car la France fait actuellement l’objet d’une procédure d’infraction pour avoir maintenu le monopole sur les paris en ligne. Concrètement, déclare le ministre du budget, Éric Wœrth, le gouvernement a décidé de créer une haute autorité (une de plus) qui sera chargée d’accorder les autorisations aux sites qui voudront commercialiser les jeux sur le marché français.
Cela dit, on ne voit pas très bien comment on pourra nous autoriser à jouer sur un site français et nous empêcher de faire la même chose sur un site belge ou italien…
Mais on peut faire confiance aux gens de Bercy : ils vont trouver.
Il paraît bien loin le temps où des truands, les Guérini, Francisci et autres Zemour, se livraient une guerre sans merci pour s’approprier ou conserver le monopole des jeux… Cependant, il y a tant d’argent à gagner, qu’aujourd’hui encore tous les coups sont permis. Mais au moins, le sang ne coule plus.
Pour comprendre et tout connaître sur l’affaire des jeux de grattage en France, je vous recommande vivement de lire, mon livre « 100% des perdants ont tenté leur chance », éditions du Seuil. Ce livre est si objectif qu’il a été versé au dossier par la Française de Jeux “sans pochette cadeau“ lors du procès qu’elle a perdu face à moi. Vous pouvez aussi visiter le site : j’y tiens à jour une chronique, si vous avez des questions je vous répondrai. Merci à celles et ceux qui me soutiennent depuis le début de cette longue enquête et qui ont parfaitement compris qu’une tricherie dans les jeux de grattage existait depuis bien des années, rompant ainsi l’égalité des chances entre les joueurs. Comme l’a confirmé le tribunal. En achetant mon livre vous comprendrez beaucoup de choses sur ce qu’on vous a caché, mais vous m’aiderez aussi à aller au bout de ce combat qui est également le votre. Joueurs reprenons tous ce célèbre slogan : » UN POUR TOUS, TOUS POUR UN ! ». Car depuis le début, je sais qu’individuellement les joueurs n’ont pas les moyens financiers et matériels pour engager une telle procédure. Cordialement à tous.
Robert Riblet.