Le capitaine Paul Barril a passé les fêtes de fin d’année à la prison des Baumettes, à Marseille. Il a été mis en examen et écroué dans le cadre d’une procédure pour association de malfaiteurs.
L’infraction d’association de malfaiteurs est constituée pour toute personne appartenant à un groupe d’individus préparant un ou plusieurs crimes ou un ou plusieurs délits punis d’au moins cinq ans d’emprisonnement.
À cette qualification pénale s’ajoutent deux particularités :
– La délation avant poursuite vaut exemption de peine.
– Le simple fait de ne pouvoir justifier de son train de vie constitue un délit.
Le délit (ou crime) d’association de malfaiteurs existe depuis longtemps dans notre Code pénal. Ce texte est en général peu utilisé car son application nécessite un travail de procédure titanesque – aussi bien pour les enquêteurs que pour le juge d’instruction.
Il permet, si on prend le code à la lettre, de poursuivre aussi bien des voleurs de poules que de grands criminels, à partir du moment où ils opèrent à plusieurs. Et, dans la foulée, on peut s’intéresser aux proches, aux parents, etc. : toutes les personnes au fait de l’activité répréhensible.
C’est une procédure fourre-tout. Bien menée, elle est d’une efficacité redoutable. Dans la pratique, le plus souvent, l’information judiciaire fait suite à une enquête préliminaire habilement bâtie. L’OPJ se voit alors doté d’une commission rogatoire, dite « générale », qui lui donne de nombreuses possibilités.
Lorsque je m’occupais du banditisme, au SRPJ de Versailles, nous avons à plusieurs reprises utilisé ce moyen pour mettre un terme à l’agissement d’équipes de braqueurs ou de casseurs que nous n’arrivions pas à surprendre en flag. À l’époque, bien des collègues étaient sceptiques, pourtant, dans tous les cas les magistrats nous ont suivis. Certains se sont même piqués au jeu. Pour le flic besogneux, cette procédure est une aubaine ; et pour le justiciable, c’est une calamité, car toutes les infractions sont mixées dans une procédure unique et la responsabilité de l’un déteint sur les autres.
C’est ainsi qu’on a pu lire ces jours-ci dans la presse que Paul Barril fait l’objet de poursuites pour « association de malfaiteurs, en vue de la commission d’extorsion (de fonds ?) en bande organisée, en vue de la commission d’assassinats et de corruption »… On est donc en droit de se demander si Barril est l’auteur – présumé innocent s’entend – d’une escroquerie, d’un assassinat ou d’une banale subornation. Et l’on reste sur notre faim, car on n’en sait pas plus. Il s’agit en fait d’une affaire complexe à souhait concernant probablement la prise de contrôle d’une salle de jeux parisienne, Le cercle Concorde. Affaire dans laquelle on retrouve Roland Cassone, un vieux truand fiché au grand banditisme depuis des lustres et un banquier suisse pas vraiment blanc-bleu.
Je n’ai pas l’intention de défendre Barril, mais lorsque j’entends son ancien chef, Christian Prouteau, dire (de mémoire) : « C’était un type bien, mais il a viré de bord… », je me dis qu’on est en plein dans un règlement de comptes. (Partie supprimée à la demande du lieutenant-colonel B.) Prouteau a fini préfet. Et Barril a pris sa retraite en 1984. Il avait 38 ans (de quoi faire pâlir d’envie les cheminots et les ratépistes). Certes on peut reprocher au petit capitaine bien des choses (et ces temps-ci on ne s’en prive pas) comme le fait d’avoir entrepris, dans les années 80, des négociations hasardeuses avec Action directe ou le FLNC. Mais la critique est facile, maintenant qu’il ne fait plus peur. De son passage à la cellule élyséenne, il disait avoir conservé des documents compromettants contre Mitterrand, ce qui semble lui avoir valu une longue période de tranquillité. Mais aujourd’hui, ces documents n’intéressent plus personne. Aucun historien n’est disposé à fouiller dans les poubelles de l’Elysée. Dans 20 ans peut-être ! Cependant, si l’on se penche sur son C-V, on ne peut oublier ses faits d’armes. Barril a été l’élément moteur lors de la création du GIGN. Il a participé, (et bien souvent dirigé) de nombreuses opérations, dont certaines extrêmement périlleuses. Il a été moult fois félicité. Il s’est ensuite lancé dans le bizness de la sécurité, comme beaucoup d’autres gendarmes ou policiers. Un métier où l’on est toujours border line. Et il a réussi. Mais le bonhomme aime trop les médias. Il n’a pas su montrer la discrétion de l’un de ses collègues, Philippe Legorjus, qui a suivi le même itinéraire.
Tel que je connais Paul Barril, j’imagine la scène dans le cabinet d’instruction du juge Serge Tournaire, à la veille de Noël :
Barril : Ze n’ai rien à dire, monsieur le juge. Ze suis innocent.
Tournaire : Eh bien dans ce cas, vous passerez les fêtes en prison.
Amis lecteurs de ce blog, ceux que je connais et ceux que je ne connais pas, je vous présente mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année. GM
Plusieurs commentaires injurieux ou/et infamants ont été supprimés. Ce blog est mon blog. J’en suis le seul responsable. Je n’approuverai plus aucun commentaire concernant cet article.
GM
Messieurs,
je vous trouve pitoyables. Et pourquoi pas un duel, tant qu’on y est ? Police contre gendarmerie, demain matin à l’aube sur le pré. je lis le blog de Moréas depuis pas mal de temps. Ce type m’a l’air honnête et mesuré. S’il a fait une erreur, il l’a corrigée. Et quand il parle de Barril, je n’y vois aucune apologie malsaine. Je vous rappelle qu’il est en prison, pas encore condamné, donc présumé innocent. Que ça vous plaise ou non !
Ce n’est pas des modérateurs sur ce site, c’est du nettoyage haute pression (pour ne pas citer de marque). Si on n’accepte pas la contradiction, il ne faut pas se la jouer « vive le débat ». Mr MOERAS vous êtes petit.
Je reviens sur votre blog et je vois qu’il y a d’autres mécontents pour d’autres raisons ; mais que votre système de défense repose sur le recours aux modérateurs pour faire retirer les commentaires qui ne vous agréent point. Belle démonstration de votre honnêteté intellectuelle et de vos capacités à accepter quelque contradicteur que ce soit !! Honnêtement je ne vous avais pas imaginé sous ce jour. SO LONG !! je reviendrai, moi, aussi, voir le site et son éventuel « nettoyage » par modérateurs interposés.
Où sont passés les commentaires de pomponette, dommage elle à l’air particulièrement bien documentée. Les modérateurs ont la dent dure.
Monsieur vous vous permettez de « casser » beaucoup de monde mais dès qu’on vous titille un peu vous partez pleurer vers les modérateurs pour faire supprimer les réactions qui ne vont pas dans votre sens. C’est assez minable. Avec des amis comme ça BARRIL qui a été à la création de la cellule de l’Elysée n’est pas encore sorti de sa cellule des Baumettes.
C’est pratique la modération! Cela évite de se faire à juste titre étriller par des gens qui ne font que dénoncer votre méconnaissance d’un dossier et en prime votre éloge déguisé de paul BARRIL. J’ai déjà vu pas mal de commentaires qui sont passés à la trappe. Vous n’assumez pas ????
Mes commentaires sont passés à la trappe s’agit-il du fait de « modérateurs » ou de la censure pure et simple de l’auteur de ce Blog qui n’accepte de la critique que celle qu’il fait à l’intention des autres.
Monsieur, quand on a été flic on a au moins le sens des réalités, de la vérité et un minimum d’honnêteté. Vous qui faites de BARRIL un « enfant de coeur », un « super flic » et la « pauvre victime de mensonges » que devaient contenir vos procédures lorsqu’il s’agissait d’impliquer des truands.
Il est vrai que si vous avez monté des procédures à la façon de BARRIL il valait mieux prendre rapidement votre retraite et vous diriger
vers le polard à deux balles.
Monsieur,
J’ai donné, sur ce blog, ma version des faits le 14 mars 2007, dans un article intitulé « Les Irlandais de Vincennes ». Je n’ai pas l’intention de revenir sur le sujet.
GM
Monsieur,
la moindre des choses quand on a commis une erreur – toujours possible – , c’est de la réparer et de s’en excuser auprès de la personne qui en a été victime. « Errare humanum est, perseverare diabolicum ».
Oui ou non, le Commandant BEAU, victime d’un montage dont il a tout ignoré jusqu’à ce qu’il en ait eu la preuve trois ans plus tard, a-t-il, comme vous l’avez soutenu dans votre blog, « connu de longs mois de prison » ? NON !
Alors rectifiez donc et excusez-vous pour avoir fait preuve de témérité.
Il est déjà suffisamment scandaleux que le Commandant BEAU ait été le seul à être sanctionné pour des fautes somme toute mineures qu’il a reconnues avec courage, et que les auteurs du montage, eux, aient échappé à toute sanction.
Dommage que vous n’ayez pas lu son ouvrage paru en 1989, aujourd’hui épuisé, « L’honneur d’un Gendarme » (Éditions Sand, Paris.) ! Vous auriez eu une idée de ce qu’est la dignité d’un homme qui prend toutes ses responsabilités mais refusent d’endosser celles de lâches qui se dérobent.
Il serait heureux que l’auteur donne une suite à ce livre qui s’arrête à 1989. Il s’est passé tant d’événement depuis, en particulier « l’affaire des écoutes téléphoniques de l’Élysée » qui est issue en partie de « l’affaire des Irlandais de Vincennes », et dont il a été une des victimes.
Vu votre information défectueuse, vous ignorez peut-être que le 13 mars 2007, le Commandant BEAU et quatre autre victimes de ces écoutes, dont Carole Bouquet, ont obtenu gain de cause devant la Cour d’appel de Paris qui a reconnu dans ces écoutes non « une faute de service » mais « une faute personnelle à l’occasion du service ». Même s’ils se sont empressés de se pourvoir en cassation, les responsables de ces écoutes ont été condamnés à verser des dommages et intérêts à leurs victimes.
Vous pouvez, comme les lecteurs qui ont pu être abusés par votre blog, trouver des informations qui, elles, ont été vérifiées, sur le lien suivant :
http://www.AgoraVox.fr/article.php3?id_article=33523
Paul Villach
Evidemment le mot excuses ne peut passer vos lèvres ou être imprimé sur votre clavier !!
C’est sans doute trop demander à quelqu’un qui en arrive pratiquement a s’estimer outragé par le fait qu’il lui est fait grief d’avoir écrit n’importe quoi sur une affaire qu’il ne connaît pas.
Par ailleurs je ne voudrais à aucun prix que vos lecteurs puissent croire un instant que votre correction est intervenue grâce à votrte formule : « Toutes les personnes citées, ou leurs proches, peuvent me demander de retirer leur nom ou de gommer des événements susceptibles de les gêner »
Vous ne m’avez pas gêné vous m’avez diffammé. Moi rien de la vérité sur l’affaire des Irlandais de VINCENNES ne me gêne. Nous en reparlerons…mais sans vous tant votre crédibilité s’est brutalement affaissée.
Dire de quelqu’un qu’il a effectué de longs mois en prison alors que c’est inexact est diffamatoire. Vous me taxez de vouloir instaurer une polémique !! Vous plaisantez ! Je vous demande au moins de rectifier par un renvoi indiquant que vous avez commis une grave erreur et que vous vous en excusez. Faute de quoi nous irons directement devant la 17ème chambre du TGI de PARIS.
Vous conviendrez je l’espère avec moi que cela fait désordre pour un ancien commissaire de Police de votre niveau de s’exprimer sur un sujet que visiblement il ne connaît pas…au point d’aller faire croire que la victime des agissements du tandem PROUTEAU/BARRIL a même fait de la prison !!
Je ne me bats pas depuis 25 ans pour la vérité et pour mon Honneur, pour accepter de tels ragots sans fondements aucun.
Quant au luvre …il est paru en septembre 1989 !! et non en 1995. Par ailleurs inviter les lecteurs à consulter un ouvrage totalement épuisé atteint au ridicule.
J’attends donc de pied ferme votre rectification ET vos excuses !!!
Mon intention n’était pas d’être désagréable. Bien entendu, je publie votre commentaire intégralement (comme je le fais pour tous les commentaires qui ne tombent pas sous le coup de la loi), et si vous le souhaitez, je peux même censurer la partie de cet article qui vous concerne. Cela fait d’ailleurs partie de mes engagements : « Toutes les personnes citées, ou leurs proches, peuvent me demander de retirer leur nom ou de gommer des événements susceptibles de les gêner. «
Toutefois, il ne me semble pas excessif de dire que dans l’affaire des Irlandais de Vincennes, vous avez été mystifié. En revanche (c’est une erreur de ma part), je crois que votre peine a été amnistiée (comme celle des autres protagonistes).
Personnellement, je ne souhaite pas entamer une polémique comme celle qui semble s’être installée sur Wikipédia. Donc, l’affaire s’arrête là.
N.B. Pour ceux qui veulent en savoir plus, le lieutenant-colonel Beau a écrit un livre (que je n’ai pas lu), « L’honneur d’un gendarme », paru en 1995.
GM
Alors je vous harcèle !! eh bien il eut suffi de me le dire si ce n’est en face du moins par e*mail ….que vous aviez « soupé » de mes informations !
PAR CONTRE EXIGENCE DE RECTIFICATION IMMEDIATE et excuses si vous en avez la franchise et la loyauté DIRECTEMENT EN FIN d’ARTICLE ICI MÊME SUR VOTRE BLOG !
Ou êtes-vous aller pêcher ?? :
» Rappelons que c’est lui qui a payé les pots cassés dans l’affaire des Irlandais de Vincennes. Il avait mal placé sa confiance, et sa candeur lui a valu de longs mois de prison. Prouteau a fini préfet. Et Barril a pris sa retraite en 1984. Il avait 38 ans (de quoi faire pâlir d’envie les cheminots et les ratépistes). »
Désolé de vous faire de la peine …je n’ai jamais effectué de prison !!! Je suis Lieutenant-Colonel Honoraire (!!) de Gendarmerie et C’EST MOI qui ai pris ma retraite après 26 ans de services …à 44 ans. Nous sommes loin de votre roman !! Mais il est vrai que c’est votre second métier maintenant !!