LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

L’ombre du STIC sur les Régionales

La question est sur toutes les lèvres : qui a pioché dans un fichier pour susurrer au maire de Franconville que l’un de ses opposants politiques était un « multirécidiviste chevronné »  ? Existe-t-il un robinet dans chewing-gum_momo1787.jpgla police, comme le suggère Benoît Hamon, qui alimenterait l’UMP sur les petits secrets de ses adversaires politiques ? On va le savoir ou pas ? Frédéric Péchenard, le directeur général de la police nationale, a laissé entendre qu’il allait ordonner une enquête administrative. J’espère que c’est fait depuis longtemps et qu’il a sur son bureau la liste de tous les fonctionnaires qui ont consulté la fiche de M. Soumaré. Mais alors, pourquoi ne pas le dire ? Pourquoi ne pas désigner franchement les brebis galeuses, si elles existent ? En tergiversant, on alimente le doute. Et du coup, on créé un malaise dans les rangs des policiers et une suspicion parmi la population. Existerait-il une sorte d’acoquinement entre certains policiers et l’UMP ? Après tout, le secrétaire général du syndicat de police le plus proche de la majorité n’est-il pas lui-même candidat à ces élections régionales ? Etc.

C’est comme ça qu’on fait naître la rumeur.

Et la police n’a pas besoin de ça. Pas en ce moment, alors qu’elle est déjà fortement blâmée sur la garde à vue. Cette rumeur, il faut lui tordre le cou – tout de suite. Car sinon, une pitoyable manœuvre de campagne électorale risque fort de se métamorphoser en affaire d’Etat.

Car il en faut peu.  Les gens commencent à être inquiets de la tournure que prend la lutte contre l’insécurité : caméras partout, passes électroniques, puces RFID, téléphones mouchards, internet fliqué, sites bloqués, ordinateurs piégés, autoroutes balisées de radars qui vous suivent à la trace, fichiers génétiques, fichiers séquentiels, fichiers, fichiers, fichiers…

Peu à peu, on a l’impression que la société se transforme en deux camps : ceux qui savent tout sur tout le monde – et Monsieur tout le monde. Les moyens de surveillance, d’espionnage et de fichage ont pris aujourd’hui une telle ampleur et connaissent une telle efficacité, qu’on sent bien que leur utilisation à des fins politiques pourrait transformer complètement notre société. Et la lutte contre l’insécurité dévoilerait alors des arrière-pensées que je n’ose à peine imaginer.

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Scanner corporel : la charrue avant Loppsi 2, a été lu 6 911 fois en 2 jours et a suscité 21 commentaires. D’après un spécialiste de la sécurité, à la différence du portique traditionnel, le scanner corporel permet de détecter des explosifs collés sur le corps. C’est son principal intérêt, avec le gain de temps : 3 ou 4 heures pour les vols US contre à peine une heure pour les vols domestiques. Le scanner corporel permettra donc de réduire l’attente. Dans les pays d’Europe qui ont adopté cette machine, il semblerait que 90% des passagers soient pour. Et comme c’est un ancien flic, ce spécialiste ajoute : « Je pense que la technologie ne remplacera jamais le flair d’un vieux poulet qui, nez au vent, était capable, au flanc,  de lever une équipe de casseurs ou de braqueurs.  Ce type de profil professionnel n’apparaît pas dans la nomenclature des métiers de la sûreté ! »

28 Comments

  1. Péhène

    J’attends votre réaction Janssen. Vous étiez pourtant emporté par le sujet.

  2. Péhène

    Lu aujourd’hui dans les pages web du journal Le Monde :

    “Les édiles de Franconville et de Saint-Leu-la-Forêt (Val-d’Oise), avaient accusé Ali Soumaré d’être un “délinquant multirécidiviste” sur la foi de pièces dont ils refusaient de révéler l’origine. Pour retrouver la source utilisée, la CNIL a procédé à des contrôles auprès des ministères de l’intérieur et de la justice. “Ces investigations ont permis d’établir que les données divulguées, dont certaines sont imputées de manière indue à M. Ali Soumaré, proviennent d’une consultation de la nouvelle chaîne pénale (NCP) du ministère de la justice, effectuée à partir du Tribunal de grande instance de Pontoise.”

  3. Péhène

    Pour ceux qui auraient du mal à comprendre :

    « Du 1er septembre 2009 au 1er février 2010, 54 fonctionnaires de police habilités ont consulté à 74 reprises les fiches du STIC répondant au patronyme Soumaré. Certaines sont associées au prénom Ali, mais pas toutes. Parfois figure une adresse et parfois une date de naissance.
    Au total, 39 personnes portant le nom d’Ali Soumaré sont répertoriées au STIC. Les fiches Soumaré consultées au cours des six mois qui ont précédé février 2010, sont répertoriées dans plusieurs régions, de même que les 54 policiers consultants.
    La fiche STIC du Soumaré que visaient les attaques des élus UMP signale six infractions commises de 1999 à juillet 2009. Si les élus, qui en ont révélé « seulement » quatre, en avaient eu connaissance, il ne fait guère de doute qu’ils n’en auraient pas négligé deux.
    Ces infractions font état de violence, de vol, de destruction de biens public, de défaut de permis de conduire. La dernière, établie le 17 juillet 2009, concerne des violences à agent de la force publique.
    En revanche, contrairement aux accusations reprises par MM. Delattre et Meurant, cette fiche n’indique pas de suites pénales ni de condamnations. Renseignements qui figurent dans les jugements rendus.
    De plus, les qualifications de délits telles que formulées dans le STIC ne correspondent pas à celles qui ont circulé. Là où le STIC fait état d’un vol avec violence, le texte repris par les élus parle d’un vol aggravé qui corrobore la qualification retenue in fine par la justice.
    Lorsque le STIC mentionne un acte de violence aggravé sans autre précision, les élus citent un acte de violence ayant entraîné une interruption temporaire de travail (ITT) de moins de huit jours, ainsi que l’enquête judiciaire l’a établi.
    L’initiative de MM. Delattre et Meurant, relayée par le député (UMP) du Val-d’Oise, Axel Poniatowski, avait suscité une vive polémique. Tant sur la méthode, condamnée jusque dans les rangs de l’UMP, que sur l’origine présumée des allégations.
    Bien que M. Delattre ait évoqué des sources proches du greffe du tribunal de Pontoise et des proches de victimes, les soupçons s’étaient portés sur les policiers. D’autant que le responsable du syndicat Synergie, Bruno Beschizza, était candidat UMP en Ile-de-France. »
    Yves Bordenave (LE MONDE)

  4. Péhène

    Pour une fois que les sinistres pourfendeurs de l’institution policière se font prendre le doigt dans la confiture !
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/04/02/les-allegations-contre-ali-soumare-ne-proviennent-pas-du-fichier-de-la-police_1327764_3224.html

  5. minuit

    En réalité on s’en fiche non ? On n’a pas l’impression que leurs amours puissent être grandioses, et encore moins drôles ; tout ça est un peu minable, non ? Enfin, à l’échelle d’un Clinton qui a failli provoquer une guerre mondiale parce qu’il aimait les Havanes…

  6. Péhène

    L’enquête suit son cours : trente à quarante policiers auraient consulté la fiche STIC de Monsieur Ali SOUMARE.

    Voilà ce qu’en écrit notamment le journaliste Yves Bordenave dans Le Monde aujourd’hui (04.03.2010) :

    « Selon M.Péchenard, certaines informations diffusées par l’UMP – comme les condamnations et les peines de prison imputées à M.Soumaré – ne proviennent pas du STIC mais du casier judiciaire. Si les policiers qui ont accès au STIC peuvent être légitimement soupçonnés d’être à l’origine de ces informations, d’autres sources de renseignement peuvent également être visées, tels les magistrats ou avocats ayant accès à des dossiers judiciaires en cours.
    Pour M.Péchenard, auquel il appartient d’ouvrir une enquête administrative, celle-ci ne devra pas se cantonner aux seuls policiers mais à toutes les parties susceptibles d’être impliquées. Le directeur général pense notamment aux élus qui ont recueilli puis divulgué ces informations.
    Depuis que la procureure de la République de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry, a dédouané Ali Soumaré de trois des cinq accusations portées contre lui, aucune plainte n’a été déposée. Ni par l’intéressé ni par ses avocats.
    Pour la direction de la police, savoir quand, où et sur quel dossier des fonctionnaires de police ont consulté le STIC relève d’une procédure on ne peut plus simple. Il suffit de vérifier dans une base de données l’identifiant et le code, strictement personnel, des utilisateurs. L’opération se fait en l’espace de quelques minutes.
    Pour les policiers, le STIC est un outil de travail quotidien : en 2008, la CNIL avait enregistré plus de 20 millions de visites par les professionnels. Dans les jours qui ont suivi la révélation de l’affaire, plusieurs dizaines de policiers et/ou de magistrats ont ainsi consulté le STIC pour fouiller à leur tour la fiche du candidat socialiste. A priori, par pure curiosité. »

  7. mathusalem

    on est à naïfland ou quoi?
    Quel est le flic, le juge, l’avocat, le journaliste qui n’a pas un jour donné de « renseignement » sur tel ou tel personne,en espérant un service en retour?Ou tout simplement rentrer dans ses bonnes grâces? Quel est le juge qui n’a pas donné de billes à un journaliste pour faire avancer un dossier que d’aucun aurait voulu voir enterrer? On est dans une société de flicage, point barre.

  8. La Bernache

    A moins d’avoir une mentalité d’enfant de Choeur , difficile de ne pas penser qu’il ya bel et bien certains éléments policiers en accointance avec le Gouvernement ! Je n’en prendrai pour preuve que des dossiers mis sous le coude , pour ne pas dire au fond du dernier tiroir , concernant justement des gens du Gouvernement ( assassinat de Malik Oussékine par exemple , responsables jamais jugès – libres à ce jour et depuis des années !!! Monsieur Pasqua dort tranquille au sujet de cette affaire ! C’est LUI d’ailleurs qui initia cette saleté de flickage au sujet de la Nationalité française …Pas d’illusions à se faire !!! Jusqu’à renversement légal de CE Gouvernement nous pataugerons dans le bourbier FN aux relents vichystes …La France d’aujourd’hui sent mauvais – que nous réserve l’avenir ?…Plus aucune confiance :-(((((

  9. Opsomer

    Voici ce qu’on pouvait lire dans le quotidien « Libération » il y a deux ans (mais aussi dans « Le Figaro », « Le Point », « Le Nouvel Observateur », « 20 Minutes » ou « Rue 89 »):

    UN POLICIER AURAIT VENDU DES INFORMATIONS SUR TOTAL

    Le commissaire Patrick Moigne de la police judiciaire (PJ) financière de Paris, mis en examen le 14 mars pour «corruption», aurait non seulement monnayé des renseignements puisés dans les fichiers, mais aussi des informations judiciaires strictement confidentielles. L’enquête de l’Inspection générale des services (IGS) a en effet révélé que ce chef de la Brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP) aurait espionné ses collègues de la brigade financière (BF) chargée des dossiers les plus délicats, puis aurait rapporté les avancées de l’enquête à une société d’intelligence économique.

    Tuyaux. D’après un magistrat, «des personnes impliquées dans une officine ont pu avoir connaissance de futures opérations de police et de futures gardes à vue dans au moins une affaire sensible» concernant Total, ciblé dans plusieurs dossiers de corruption de fonctionnaires étrangers en Irak («pétrole contre nourriture»), en Iran et au Cameroun.

    Selon nos informations, le commissaire, placé au cœur des locaux de la sous-direction des affaires financières rue du Château-des-Rentiers à Paris (13e), aurait vendu ses tuyaux en or à Jacques Leroy, un ancien policier de la BF et ex-employé d’Atlantique Intelligence, qui a monté en février 2006 sa propre société JLR Conseil, ayant pour client Total. Du coup, les «cibles» de la BF dans l’entreprise pétrolière ont été averties «des arrestations qui se préparaient, ont eu le temps de consulter des avocats et de faire le ménage avant les perquisitions», déplore un officier écœuré. C’est Jacques Leroy qui, en garde à vue à l’IGS la semaine dernière, a avoué avoir acheté ces informations sur Total à son pourvoyeur Moigne qui nie cette version. Jacques Leroy a été mis en examen pour «corruption active d’une personne dépositaire de l’autorité publique», tout comme un Chinois ayant monnayé auprès de Moigne des autorisations de séjour pour ses compatriotes. L’IGS a établi que le commissaire touchait «50 euros par consultation du fichier Stic», le système de traitement des infractions constatées. Il prenait bien plus cher pour des renseignements de choix sur les dossiers de la «Financière».

    «Corruption». Le juge Patrick Gachon, qui a mis en examen le commissaire Moigne, 48 ans, pour «corruption active» et «violation du secret professionnel», le suspecte d’avoir perçu «au bas mot» 20 000 euros entre janvier 2006 et juillet 2007, et «sûrement un produit bien supérieur», selon un enquêteur. Il a fait transiter ces fonds sur le compte de sa fille âgée de 18 ans. Il a été relâché par un juge des libertés et de la détention (JLD) avec un contrôle judiciaire strict et le versement d’une caution de 50 000 euros. Mais l’appel du parquet de Paris, qui réclame sa mise en détention, sera examiné le 25 mars. Suspendu de ses fonctions par la ministre de l’Intérieur, le commissaire Moigne risque fort d’aller en prison «pour éviter une déperdition des preuves».

    L’enquête a débuté cet été suite à «des doutes et suspicions internes» à la police sur le «mode de fonctionnement» de Moigne. Plutôt que d’étouffer l’affaire, le nouveau directeur de la PJ de Paris, Christian Flaesch, a décidé «de la creuser quitte à éclabousser la maison» par souci de «faire le ménage».

    PATRICIA TOURANCHEAU

    Source : Libération, jeudi 20 mars 2008.

    « Exfiltré de la prison de la Santé de manière anonyme et par la petite porte, le commissaire, soumis à un contrôle judiciaire «sévère», serait désormais à la recherche d’un nouveau job dans le privé. », écrivit le site « Bakchich » le 27 août suivant.
    http://www.bakchich.info/Discrete-remise-en-liberte-du,04809.html

  10. Jonathan Guémas

    Dommage que le débat sur les régionales ne se concentre pas sur les projets… Une analyse de cette triste dérive sur http://regardscroises.over-blog.fr/

  11. Franco

    « Pour poursuivre mon propos, une des principales critiques de la CNIL à l’encontre du fichier STIC est justement que, bien souvent (pour ne pas dire quasi constamment), les suites judiciaires ne sont pas mentionnées. Seuls les faits initialement reprochés apparaissent alors que le mis en cause a très bien pu, par la suite, bénéficier d’un classement sans suite, un non-lieu, une relaxe ou un acquittement. »

    Entièrement d’accord avec les propos de Péhène.

    STIC ne fait pas état des condamnations. Les condamnations « SOUMARE » n’ont pu être obtenues que par la consultation du casier judiciaire et/ou par la lectures des minutes des procès ad hoc. C’est au greffe du tribunal concerné qu’il faudrait aussi enquêter.

    Une dernière chose. La Gendarmerie Nationale possède un fichier identique à S.T.I.C appelé J.U.D.E.X. Il recense lui aussi l’identité des personnes mises en causes dans le cadre d’affaires judiciaires.

    Il serait bien que les mouches changent de coche. Un rapprochement des deux fichiers est d’ailleurs en cours dans le cadre de la mutualisation des moyens Police/Gendarmerie.
    Cordialement

  12. JPFaymindy

    Je pense que tout cela n’est pas la faute du STIC que beaucoup critique, mais la conséquence de son utilisation par certaines personnes qui pour faire plaisir à certains et se rendre important aux yeux de leurs amis (politiques ou pas d’ailleurs) n’hésitent pas à l’utiliser pour d’autres choses que celles pour lesquelles il est fait.

    Pour ce qui est de ce M Soumaré, vous pensez bien que beaucoup de collégues le connaissent trés bien, et que même sans le STIC il était facile pour ses adversaires politiques de connaître tout ou partie de son passé.

    Le probléme c’est qu’à trop vouloir prouver on ne prouve rien. (Surtout dans ce domaine)M Soumaré comme d’autres avant lui qui ont commis des délits deviendra sans doute un jour Ministre…….et cette affaire l’aidera, je n’en dirais pas plus C’est ça la démocratie,

    « A la nomination d’une petite minorité corrompue, la démocratie subtitue l’élection par une masse incompétente. » G. B. SHAW

  13. Péhène

    Cher Janssen, je crois pourtant que ce sont bien des condamnations (et non les faits pour lesquels Monsieur Soumaré serait connu des services de police) qui ont été mises en avant par le(s) candidat(s) UMP, condamnations visiblement avérées même si certaines concerneraient des homonymes. Mon propos ne porte ni sur la pertinence de la manœuvre politique du maire de Franconville, ni sur le passé judiciaire du candidat PS visiblement assumé par ce dernier (je ne porte aucun jugement, si vous me permettez l’expression, sur ces deux aspects), mais plus précisément (et c’est le sujet du papier de Georges Moréas) sur ce qui peut être issu des fichiers police. J’avoue ne pas avoir vérifié les mentions exactes du Stic concernant ce Monsieur (je n’en ai pas envie et je ne m’amuse pas à consulter les fichiers de l’administration en dehors du cadre de mes enquêtes), mais je suis certain qu’il n’est fait nullement référence aux condamnations dernièrement évoquées en place publique. Par contre, il est bien probable (même très probable) que, pour lancer leurs recherches, les UMPistes aient commencé par une consultation des fichiers police.
    Je répète encore une fois (et c’est la meilleure des pédagogies) que la CNIL a mis l’accent, dans ses critiques du Stic, sur l’absence d’informations relatives aux suites données aux enquêtes de police.
    Si ce fichier mérite de nombreuses critiques, on ne peut cependant lui reprocher tout et surtout son contraire.

  14. papet croûton

    Impossible et certain sont deux mots qui devraient être bannis du langage informatique.
    Consulter discrètement un fichier ? Tout dépend du niveau informatique de celui qui consulte, verrouillage ou pas !

  15. David

    Cela commençait bien : « Frédéric Péchenard, le directeur général de la police nationale, a laissé entendre qu’il allait ordonner une enquête administrative. J’espère que c’est fait depuis longtemps et qu’il a sur son bureau la liste de tous les fonctionnaires qui ont consulté la fiche de M. Soumaré ».

    Sauf que vous n’allez pas au bout de la logique. J’administre une base de données sur des transactions immoblières dont certaines sont sensibles parce que liées à des personnalités.

    Si une information sort comme pour le STIC, cela prend un ou deux jours de déterminer l’origine de la fuite dans le pire des cas (usuellement, cela prend une demi-heure).

    Alors, il faut être clair. Il y a eu fuite, et la hiérarchie de la police est parfaitement en mesure d’en déterminer l’origine. Ou alors, il y a une autre solution : notre pays à une police dont le niveau de maîtrise en informatique correspond à un pays sous-développé, y compris chez ses cadres spécialisés. Quelle est la réponse crédible ?

  16. janssen j-j

    Mais précisément, Péhène, ce que nos oiseaux du jour nous chantent sur les toits en ces temps de campagne électorale oiseuse, ce ne sont que des débuts d' »affaires » trouvées dans le STIC et non pas leurs conclusions judiciaires, sauf dans une seule circonstances. Balaises en désinformation, ils font croire à leur électorat à des condamnations définitives concernant leur adversaire, alors que ce n’étaient pour la plupart des faits « racontés » complaisamment, que des mises en cause qui n’ont abouti à rien… Tout cela est bel et bien lamentable et nauséabond !…
    Voyez l’entourloupe,… Cela dit, en tant que Gpx, perso, je n’ai pas l’habilitation. Mais faites votre recherche STIC vous-même, vous verrez bien, Péhène… A moins que vous n’osiez pas apparaître sur le bureau du chef comme vérificateur indu !…

  17. Péhène

    Pour poursuivre mon propos, une des principales critiques de la CNIL à l’encontre du fichier STIC est justement que, bien souvent (pour ne pas dire quasi constamment), les suites judiciaires ne sont pas mentionnées. Seuls les faits initialement reprochés apparaissent alors que le mis en cause a très bien pu, par la suite, bénéficier d’un classement sans suite, un non-lieu, une relaxe ou un acquittement.

  18. Péhène

    @ Janssen (Toujours prêt à bondir à la moindre de mes réactions. D’un certain côté, ça me flatte, cela prouve en effet que vous portez de l’intérêt à mes écrits)
    Vous qui semblez être un spécialiste du fichier STIC, vous en voyez souvent des mentions de condamnations ?
    Tenez, cher Janssen, je vous propose une chose : consultez le Stic (vous y êtes habilité), regardez ce qui y est inscrit à la case Ali SOUMARE (si l’IGS vous pose des questions, dîtes que c’est dans le cadre d’une condamnation du système, et à l’instigation de l’affreux internaute Péhène) et faîtes la comparaison avec ce qui a été publiquement proclamé par ses adversaires politiques.
    Si vous voulez, à l’instar de Philippe PICHON, dénoncer l’existence du fichier Stic, soit, c’est tout à votre honneur, mais commencez au moins par dire aux citoyens ce qu’on y trouve (c’est ce que j’ai « niaisement » essayé de faire) et à quoi cela sert.

  19. janssen j-j

    Je suppose que vous plaisantez, Péhène (13.09). Pourquoi vous sentez-vous toujours obligé de faire à ce point le niais de service ? Vous croyez que vous nous rendez service ?
    Le fichier STIC n’étant quasiment jamais contrôlé par les Parquets, donc expurgé de toutes ses fantaisies et saletés (genre confusions d’homonymies, ou déroulé de l’activité de Jeanfifismet par ex., depuis 1967 – des trucs vieux de 43 ans seulement !), il est évident qu’il contient beaucoup plus « d’infos » que ce que contient le casier judiciaire national de Nantes.
    Oseriez-vous nous soutenir que des faits amnistiés et effacés du CJN aient été « inventés » par M. Delattre sans le secours complaisant de notre belle Péhène accédant aisément dans la mémoire du STIC pour les besoins de sa cause…, des infos « n’importe-quoi » dont veulent absolument faire état les Delattre et autres Lefevre ?
    Vous prenez les gens pour qui, au juste ? Et notre ancien collègue Moréas ? Pour un « rumeuriste » peut-être ?
    On vous demande de répondre à la question posée, au lieu de nous raconter des salades :
    « le directeur général de la police nationale a laissé entendre qu’il allait ordonner une enquête administrative. J’espère que c’est fait depuis longtemps et qu’il a sur son bureau la liste de tous les fonctionnaires qui ont consulté la fiche de M. Soumaré. Mais alors, pourquoi ne pas le dire ? »
    Ben…, moi, si je peux en placer une (hypothèse plus que plausible !), je dirai : parce qu’il serait peut-être gênant de donner la liste de tous les collègues qui ont « consulté », et parce que c’est bien embêtant de dire lequel d’entre eux a filé l’info ? Et… peut-être aussi, parce qu’à ce compte-là, Fred va devoir assumer de supprimer ce fichier STIC, vu qu’il fait plus de mal que de bien à notre corporation et surtout, à la plupart des gens. Vu enfin qu’on n’en a plus besoin, quand on a décidé de se passer de la « culturdelaveu.euh.euh.. »

  20. AJ

    C’est triste de voir des policiers se politiser.

    http://wp.me/pERCo-Ny

  21. marcelle

    Ce qui est gênant c’est la collusion de certains individus (ou forces) de police avec certains intérêts (ou individus) politiques ; même le FN ne s’était pas permis de l’exploiter de cette façon là. Alors oui, ce n’est pas rassurant, cela fait vraiment penser à de très sinistres moments de l’histoire de France, quand ce sont des forces au pouvoir qui l’exploitent. A fortiori quand partie est bidonné mais sur fond d’un élément vrai. Dans le cadre de ces Régionales, il y a comme un relent de milice dans cette affaire, d’où que vienne la fuite.

  22. Péhène

    « Peu à peu, on a l’impression que la société se transforme en deux camps : ceux qui savent tout sur tout le monde – et Monsieur tout le monde. »

    Je crois qu’aujourd’hui nous n’en sommes qu’au stade de l’impression. Il suffit de s’intéresser un peu à l’efficacité des services de police pour constater que ces derniers ne font pas, en tout cas pour l’instant, partis de la première catégorie.

  23. Péhène

    Il faut tout de même préciser que les informations communiquées publiquement par le Maire de Franconville et ses amis ne figurent pas dans le fichier police STIC. Il est cependant possible que les recherches effectuées auprès des différents greffes des tribunaux concernés par ces condamnations aient pu être facilitées par l’obtention en amont d’une fiche STIC… mais tout ce qui a été divulgué (à tort ou à raison, là n’est pas le propos) n’est pas directement issu de ce fichier police et aurait pu être obtenu sans passer par la case STIC. Une enquête de l’IGS est apparemment en cours, il sera intéressant d’en connaître les conclusions.

  24. MARTINE L.

    Est-on certains que seuls les policiers ont accès à ce fichier? Ceux qui l’entretiennent? la place Beauvau? l’Élysée etc. Il est extravagant que des politiques ne croisent pas leurs informations (sans parler bien entendu de l’horreur des propos ou de l’intention de nuire potentielle) mais si elles venaient par hasard de source pro franchement on se pose des questions au delà de l’existentiel!

  25. bibi

    « Et la lutte contre l’insécurité dévoilerait alors des arrière-pensées que je n’ose à peine imaginer. »

    Quand on voit le peu de moyens déployés côté SP / tribunaux / pénitentiaire / politique pénale, on peut se demander si l’insécurité n’est pas un fléau maintenu pour un part artificiellement, détournant le débat politique, du politique (équilibre des pouvoirs, corruption dans la Rome décadente, noyautage par des corps privés comme les francs-maçons, crise économique, citoyenneté) vers la politique (insécurité, prévention routière, identité nationale, fausses querelles droite/gauche d’un personnel politique qui se partage le pouvoir depuis 60 ans)…

  26. mirault

    Certes il ne faut pas faire accroire que le fichier STIC est un moulin ouvert à tout vent.
    Ce que je sais,c’est que parfois, un ancien de la MAISON qui a encore des contacts peut obtenir sous le sceau du secret,( secret qu ‘il n ‘a pas respecté pour se donner de l ‘importance), des renseignements dont il ne peut pas faire état, et pour cause, mais qu il a obtenu indûment.
    C’est malsain.

  27. Opsomer

    « Les moyens de surveillance, d’espionnage et de fichage ont pris aujourd’hui une telle ampleur et connaissent une telle efficacité, qu’on sent bien que leur utilisation à des fins politiques pourrait transformer complètement notre société. »
    Sera-ce alors « la démocratie totalitaire » pour reprendre le titre du livre de Matthieu Baumier ou « La démocratie post-totalitaire » annoncée par Jean-Pierre Le Goff ?
    Va-t-on « Vers la post-démocratie » comme le suggère dans son essai Robert Charvin, professeur à la faculté de droit de Nice et spécialiste de droit international ?
    Post-démocratie dans laquelle le citoyen n’est pas vraiment aveugle sur l’état de la démocratie, mais pas non plus très réactif, conscient mais silencieux, trop silencieux, affreusement silencieux… Par la même, n’est-ce pas l’émergence d’une communauté dénuée de tout pouvoir, qui, malgré sa façade démocratique, est dominée par des lobbies ou des groupes d’intérêts et qui a abandonné sa capacité décisionnelle à des structures oligarchiques invisibles ?
    Inconscients et passifs que nous sommes, peut-être sommes-nous déjà entrés dans l’ère de la post-démocratie ? D’ailleurs, le sociologue britannique Colin Crouch n’a-t-il pas affirmé que « La démocratie est de plus en plus une coquille vide », dénonçant un pouvoir appartenant de plus en plus à des élites qui agissent en roue libre ?
    Reste que cette lamentable affaire du maire de Franconville démontre l’absence réelle de projets d’intérêt général de nos élites, d’où cette manoeuvre de basse politique pour faire diversion, faire oublier par la même occasion leurs insuffisances, leurs ambitions… et, finalement, leur impuissance ?

  28. Brice

    Je viens d’actualiser votre fiche avec cette mention « caractere deviant ».

    C’est pas tres bon pour votre cas mon cher… il faut vous reprendre au plus vite… courage ^^

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