Connaissez-vous SWIFT ? C’est une sorte de messagerie électronique hautement sécurisée réservée aux marchés de capitaux. La plupart des banques et autres organismes financiers – dont Clearstream – sont ses clients. Or la presse américaine a révélé, en juin 2006, que la CIA espionnait cette entreprise depuis les attentats de septembre 2001 – et peut-être même avant.
Cette surveillance, justifiée (évidemment) par la lutte contre le financement du terrorisme, ne porte pas uniquement sur les transferts financiers vers les États-Unis, mais sur toutes les transactions réalisées, y compris à l’intérieur de l’Union-Européenne.
En l’occurrence, cette société s’est rendu complice de ces fuites en transférant systématiquement toutes les données en sa possession à sa succursale américaine, et de celle-ci directement aux autorités américaines.
Après ces révélations, faites malgré l’opposition de la Maison Blanche et parfaitement résumées dans un article de RFI, les institutions européennes et la Commission belge de protection de la vie privée (l’entreprise est implantée en Belgique) se sont saisies de cette affaire. Condamnation unanime : en négociant secrètement avec le Trésor américain, SWIFT a commis « une grave erreur d’évaluation ». Verdict entériné deux mois plus tard par le G29 (organe consultatif européen sur la protection des données et de la vie privée).
Au printemps 2007, tout le monde s’est donc retrouvé autour d’une table de négociations, mais difficile de trouver un arrangement avec les États-Unis. Finalement, il a été convenu qu’il serait créé un centre de stockage de l’information sur le territoire européen pour supprimer l’accès direct des données européennes aux Américains ; et qu’une personnalité « reconnue pour ses compétences en matière de protection des données personnelles » serait désignée pour contrôler le bon fonctionnement du programme de surveillance mis en œuvre sur le territoire américain.
On a choisi la Suisse, un pays d’Europe mais pas de l’Union ; et un orfèvre en matière de sécurité, l’ancien juge antiterroriste, M. Jean-Louis Bruguière en personne.
Les choses semblaient donc s’arranger. On avait baissé culotte devant les Ricains, mais pas trop – et badaboum ! Il y a quelques jours, la CNIL met les pieds dans le plat : « Un accord en cours de négociation permettrait aux États-Unis d’accéder aux données bancaires intra-européennes stockées par SWIFT sur le nouveau serveur installé en Suisse », est-il dit texto sur son site. Et son président, qui préside aussi le G29, s’étonne de n’avoir été ni consulté ni informé. Pas plus qu’il n’a pu prendre connaissance du rapport de Bruguière, opportunément classé Top-secret par nos amis d’Outre-Atlantique.
Le siège de SWIFT, à La Hulpe, en Belgique.
En fait, les Américains n’ont aucunement l’intention de lâcher le morceau. Pensez donc, par ce biais, ils ont accès à la quasi-intégralité des transferts bancaires internationaux : montant, devise, date de valeur, nom du bénéficiaire, client qui a demandé la transaction financière et son institution financière. Des montagnes d’informations. Plus de 2.4 milliards depuis le début de l’année. Y’a pu qu’à faire des recoupements.
De quoi faire, d’envie, dépérir notre ministre du Budget.
En attendant, certaines entreprises européennes s’inquiètent d’être ainsi exposées à un espionnage économique systématique, et quelques voix se sont élevées pour s’inquiéter de l’apathie de la BCE.
Moi je raconte tout ça pour le fun. Malgré le titre racoleur de ce billet, n’allez surtout pas imaginer que les deux grands hommes qui s’entre-déchirent dans un procès vaudevillesque, chacun ayant cru être plus malin que l’autre, ne sont en fait que les marionnettes d’un service secret étranger qui aurait subrepticement ajouté un nom ici ou là sur un listing…
Faut quand même pas être parano, hein !
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Sur le site de SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Télécommunication), on peut trouver des informations sur cette entreprise, qu’il est possible de résumer ainsi : Société coopérative dont l’objet est d’assurer le fonctionnement d’un réseau international de communication électronique entre acteurs des marchés financiers.
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Moué.. Pas tomber dans la parano, non plus.
encore un – très intéressant;-)
Comme quoi, en matière d’infamie politique, rien ne s’arrête, tout se poursuit… dans l’exercice du pillage !
Ce procès est d’abord une gesticulation médiatique et juridique qui cache le vrai problème, à savoir un listing de comptes bancaires situés dans les paradis fiscaux de dirigeants politiques français, de gauche comme de droite, et alimentés par les sommes considérables issues de la corruption :
http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/
Jean-Charles Duboc
Tiens ! A lire ce billet, Georges, j’ai l’impression qu’on redécouvrirait les réalités du Plan Marshall, de son petit frère le Stay-Behind… et de tout ce qui put en découler sous la houlette des héritiers de l’OSS… et du BCRA pour cette bonne vieille terre de France !
La chasse au « rouge » crée des liens, même s’il ne s’agit pas de « peau » ou de « perdreaux »… intensément resserrés dès qu’il s’agit de fric occulte… comme l’exploitation de la principale (seule ?) production à l’export du Triangle d’Or, plus tard remplacée par celles d’Iran, puis de Turquie (implantation de base OTAN oblige) et accessoirement de la plaine de la Bekâa et des « territoires réservés Chérifiens » pour les « amuses-gueules »…
En résumé ? ; la « Pax América » et son interminable cortège mafieux en cols et aux mains plus ou moins blanches… de « farine à faire rire » !
Et dire que certains philosophent encore sur les véritables moteurs du Monde… s’ébaubissent aujourd’hui sur les parties de cul réelles ou fantasmées d’un célébrissime déplumé, décati, mais sûrement pas désargenté, proche de l’Opus Dei et des hommes d’affaire… de la filière du fer (shuttttt !… secret défense !… le juge Michel serait fichu de ressuciter !).
Ahhhh ! Si l’hédoniste au rabais que nous sommes tous voulait se donner la peine de prendre un risque réel pour taper du poing sur la table… et de la pointe du chausson sur le cul de cette poignée de marionnettistes… parfaitement connus de nos services de « sécurité » !
Mais bon… faut pas rêver !… Kennedy, Luther King, Renaud et Michel l’ont fait… évidemment, ça peut « réfroidir »… mais quand bien même !… Ces tordus ne sont pas assez prêts à prendre la voie salutaire de l’espace pour nous larguer quelques bombes atomiques en guise de « Pacemakers » ! 😉
» FAUT PAS QUAND MEME ETRE PARANO » OU AUTREMENT TOURNE : MEME LES PARANOS ONT DES ENNEMIS. QUAND IL S’AGIT D’ARGENT ET DE POUVOIR, TOUT LEUR EST PERMIS. LA LIBERTE AUX ETATS- DESUNIS D’AMERIQUE EST MORTE SANS RESSUSCITATION DANS LES LIVRES ET LES CONTES SANS JEAN DE LAFONTAINE. LA STATUE DE LA LIBERTE A NEW YORK NE VAUT PAS UN CENTIEME DE DOLLAR. NOUS EN SOMMES DEJA LA, MESDAMES ET MESSIEURS.
C’est vrai qu’à regarder de plus près, on se doute de quelque chose.
Considérant que Sarkozy est plutôt atlantiste, ce ne serait pas une surprise.
Ah, cet OTAN !
http://allainjulesblog.blogspot.com/
Intéressant comme article.
Il y a quelques années j’ai reçu de ma banque le nouveau cvg et l’on pouvait y lire (en gros) : le gouvernement américain pouvait avoir accès à leurs comptes (dans le cadre le nouvelle loi sur le terrorisme) via je ne sais plus quel accord.
En faisant une rapide recherche sur le nom de la société cité dans l’accord, il s’avérait que tout simplement celle-ci gérait les sauvegardes/backup de quelques banques européennes dont la mienne et avait leurs serveurs basé en Floride.
Merci d’avoir cité Le Chasse-clou (je ne lis votre billet que ce matin, mais j’ai rajouté un lien vers le grand chef de la DDSP de ce département dans mon billet d’aujourd’hui, sous le mot Essonne…), j’en suis tout ébaubi.
Evidemment, avec seulement 4 757 visites pour « les filles qui montrent tout », je me sens minuscule par rapport à votre score !
Mais, vous comme moi, nous savons bien que c’est la qualité qui compte avant tout ! Vous concernant, elle est toujours au rendez-vous.
Je serais tout de même vachement étonné que le financement du terrorisme international se fasse via SWIFT!
Les Etats Unis sombrent dans la paranoïa et dans l’ouvertement inacceptable depuis de trop nombreuses années, un peu comme Israel me direz vous..
Combien de temps dure la sympathie internationale envers un pays qui a été agressé et qui devient agresseur à son tour?
Nous devons recommencer à trouver tout cela inacceptable.