LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Les policiers sont-ils les enfants gâtés de la fonction publique ?

Cela semble l’avis de la Cour des comptes. Dans un récent rapport, elle souligne que malgré la perte de quelques milliers d’emplois, les dépenses concernant les rémunérations des policiers ont augmenté de 10.5 % en cinq ans (2006-2011). Alors que dans le même temps, l’augmentation n’était que de 5.1 % dans la gendarmerie et de 4.2 % pour l’ensemble de la fonction publique.

Mais il faut se méfier des chiffres…

Prenons l’exemple d’un capitaine de police avec 20 ans d’ancienneté. Il perçoit un salaire brut mensuel d’environ 2700 €. Si on ajoute les primes (résidence, sujétion, postes difficiles, commandement, etc.) son traitement tourne autour de 3200 €. En sécurité publique, il peut avoir la responsabilité d’une centaine de gradés et gardiens. Cette rémunération est-elle en rapport avec de telles responsabilités ? Je ne le crois pas. Un commissaire qui remplirait les mêmes fonctions coûterait nettement plus cher. Sans parler du privé. Il est vrai que tous les policiers ne sont pas dans cette situation. Certains cocoonent derrière un bureau, les pieds dans un tiroir…

Alors, où est passée cette augmentation de la masse salariale ? La réforme dite des « corps et carrières », entamée en 2004, a notablement faussé la donne en instituant un flux par le haut, qui en a favorisé certains, tandis que d’autres restaient sur le carreau. Je ne sais pas si les officiers de police en devenant cadre A ont fait une bonne affaire, mais ce que je sais, c’est que pas mal aujourd’hui déchantent et fustigent les syndicats qui les ont entraînés dans cette galère. À court terme, ils ont raison. Cette réforme sera sans doute profitable à la génération suivante. Car évidemment, à l’horizon de quelques années (l’horizon des gens qui nous gouvernent se limite à cinq ans), c’est l’employeur qui est gagnant.

Après cette réforme, la police est devenue l’armée mexicaine. Il y avait des chefs partout. Sauf sur le terrain, comme l’a démontré le scandale de la BAC de Marseille. Le nombre des brigadiers a été multiplié par 2.4, tandis que l’effectif des brigadiers-chefs faisait un bond de 84 %. Dans le même temps, les officiers prenaient la mesure de leur nouvelle fonction d’encadrement. Puis, pour rétablir l’équilibre, on a fermé la porte. En une demi-douzaine d’années, le corps des officiers a fondu de 25 %. Le nombre de lieutenants a diminué de 64 %. Or ces lieutenants, que l’on recrute toujours au compte-gouttes, sont l’encadrement de demain. Quant aux commissaires, leur nombre a baissé de 7 %. Ils étaient 1 740 à la fin 2011.

Pour continuer à faire tourner la machine à moindre coût, on s’est mis à recruter des ADS (adjoints de sécurité). Ils sont payés au niveau du SMIC et ils sont plus malléables que leurs ainés. Si j’avais un conseil à donner à un jeune qui n’a pas de diplôme, il y a là une formidable opportunité de faire carrière dans la police. C’est dans ces moments de mutation qu’il faut saisir la balle au bond. L’embauche des personnels administratifs a également augmenté, notamment pour la police scientifique, qui a le vent en poupe (+73 %). Ce qui laisse augurer de la police de demain.

À son arrivée, Manuel Valls a annoncé la fin des suppressions de postes, ce qui veut dire une reprise (probablement timide) du recrutement. Ce qui ne fait pas l’affaire de la Cour des comptes. Du coup, elle préconise une pause salariale, « notamment par la limitation étroite des nouvelles mesures catégorielles et l’encadrement plus rigoureux des mesures d’avancement et de promotion ». Une mauvaise nouvelle pour ceux qui espèrent un avancement : on entrouvre la porte extérieure et l’on cadenasse à l’intérieur.

Ce chambardement des services ne s’est pas fait sans mal. Et cela a entraîné un afflux d’heures supplémentaires récupérables. Il y en aurait 19 millions dans la nature. Une petite bombe à retardement. L’équivalent de 12 000 à 13 000 emplois à temps plein sur une année. Pour les fonctionnaires qui ne peuvent récupérer ces heures, il existe de fait une sorte de compte épargne-temps qui permet d’anticiper le départ en retraite. D’après la Cour de comptes, certains, notamment en PJ, pourraient ainsi partir 18 mois avant l’âge… Cela me paraît beaucoup, mais même s’il s’agit de 3 ou 4 mois, c’est au détriment du service, car durant cette période, ils ne peuvent pas être remplacés.

Comme pour tous les fonctionnaires, les primes disparaissent à l’âge de la retraite. Notre capitaine du début touchera donc environ 2000 € par mois. Et il n’aura pas vraiment le temps de bénéficier de la retraite additionnelle de la fonction publique, la RAFP, mise en place en 2005 (dont la gestion a d’ailleurs été épinglée par la Cour des Comptes) qui devrait capitaliser une somme de 75 milliards, mais d’ici 2050.

L’analyse de la Cour des comptes nous montre que cette réforme des corps (comme d’ailleurs le rattachement de la gendarmerie nationale au ministère de l’Intérieur) a été mal préparée. Elle a un petit relent démagogique. Elle a coûté un fric fou et on a fait croire aux policiers à un effet d’aubaine. Dans les faits, pas mal sont restés à la traîne, notamment ceux qui n’étaient pas dans la fourchette haute de leur grade. Ces inégalités ont plombé l’ambiance, ce qui explique en partie la morosité qui pèse sur certains services. C’est peut-être l’une des raisons qui pourrait conduire à une nouvelle réforme, le « corps et carrières II ». L’idée est dans l’air. Et les oreilles des commissaires doivent siffler, car cette fois, on pourrait s’acheminer vers deux corps de police : les sous-officiers et les officiers. À défaut d’une parité dans les rémunérations entre gendarmes et policiers, on aurait au moins la parité des corps. – En attendant la prochaine réforme.

23 Comments

  1. policier

    On parle beaucoup des salaires de fonctionnaires de police. Cependant je tiens a préciser quelques choses. En ce qui me concerne, je suis policer depuis sept°05, et aujourd’hui mon salaire est de 2153,47€. Quel salaire exceptionnel… Pas temps que cela finalement, surtout quand on pense qu’un partie de ce salaire sont des primes (primes de risques, etc) qui bien sur ne rentre pas en compte quand au calcul de notre retraite, et pourtant sur lesquels nous sommes fiscalisés. Pour être plus précis, mon salaire brut est de 1718,83€. Je vous laisse faire la calcul de ma retraite sachant qu’ aujourd’hui hui j’ai 40 ans, et travaillé dans le privé avant.
    Si je ne passe aucun examen professionnelle je resterais Gardien de la Paix, et dans l’hypothèse que j’arrive au dernier échelon de mon grade, mon salaire sera 2608€, évidemment avec un salaire brut de 2142€ après 31 ans de carrière.
    Quel enfant gâté je suis….!!! laissez moi rire. Tout cela pour dire que je ne me plains pas de mon salaire, et encore moins de la situation dans laquelle je suis, mais de là a sous entendre que nous puissions être gâtés…. Laissé moi rire.

    NB: quelle sera ma retraite après 31 ans d’un boulot au risque de perdre la vie, et laisser mes enfants orphelins alors qu’en fin de carrière mon salaire brut sera de 2142 €….???? A bon entendeur

  2. gala66

    Je ne sais pas d’ou la cours des comptes sort ces chiffres, mais perso, j’ ai pris ma retraite fin 2006 à 53 ans au grade de Major et ma pension est de 2100€ net. en 2006 mon dernier salaire affichait + de 2500€ net. sachant que la mutuelle était retenue à la source et se montait à 100€ environ.Alors le capitaine à 2000€ de pension ,la CC devrait revoir sa copie.

  3. CHARCAL

    Vous voulez plus d’effectif ? commencez par enlever les primes à ceux qui sont es ronds de cuir ou simplement en bureau, le vieux Pasqua n’avait pas voulut remettre les policiers sur le terrain ?

    Est ce normal que pour le meme job, une secrétaire touche 40% en moins que la policière en face ? Oui la secrétaire aurait du passer le concours de policier et se faire mettre en bureau, retraite à 55 ans non ?

    Les gamins qui passent le concours et s’échappent en province alors qu’ils étaient affecté en IDF ? C est un puit sans fond, dsl, service minimum de 5/10 ans quand meme !

    J’imagine qu’à 55 ans ans qu’on est encore super apte à bosser et donc sa petite retraite avec un boulot, y en a qui doivent vivre comme des ministres non ?

    Que ce soit la police, l’éducation ou la santé, ce ne sont pas les moyens qui manquent mais les bouchons pour les trous abyssaux !

  4. raminou

    Allez passer une semaine dans une caserne de sapeurs pompiers en province juste histoire de rire …

  5. Louis Martin du Gard, officier de police

    Le rapport de la cour des Comptes, en date du 18 mars 2013, critique la gestion des dépenses du ministère de l’Intérieur, la tendance au dépassement des crédits alloués et l’accumulation de mesures catégorielles néfastes accordées, à la suite de la réforme des corps et carrières instaurée dans la police en 2004 et au plan mis en place dans la gendarmerie en 2005.
    Déjà en 2011, dans un précédent rapport intitulé : « L’organisation de la gestion des forces de sécurité publique », la cour des Comptes avait pointé du doigt « l’organisation coûteuse du temps de travail des policiers » et prévenu qu’il faudrait prendre des mesures drastiques pour y remédier. Cette fois, les magistrats rappellent que l’objectif fixé par la LOLF était de stabiliser les dépenses de l’État et, bien que les services de police et de gendarmerie aient une mission de service particulière, avec leur 240 000 fonctionnaires représentant 11,6% du total des dépenses de rémunération des agents de la fonction publique d’État, ils ne sauraient être exonérés de cette contrainte. Or, de 2006 à 2011, la Cour constate une hausse de plus de 10% des dépenses pour la police et de plus de 5% pour la gendarmerie alors que, dans le même temps, l’ensemble des dépenses de la fonction publique d’État augmentait de « seulement » 4,2%.
    La cour des Comptes remarque : « L’accumulation persistante d’un volume de 19 millions d’heures supplémentaires, dues aux agents mais reportés d’année en année, atteste du blocage du système. »
    La cour des Comptes recommande : « Des marges de progrès peuvent être trouvées dans le renforcement des contrôles effectués par la hiérarchie sur le recours aux heures supplémentaires et le calcul des repos compensateurs ».
    La cour des Comptes avertit : « Il paraît inévitable, à plus ou moins brève échéance, de faire évoluer les règles d’organisation du temps de travail dans la police, qui sont devenues à la fois trop complexes et trop coûteuses au regard des nouvelles contraintes de gestion de service ». Et propose donc de faire une « pause salariale ».
    Ce que ne dit pas la cour des Comptes, c’est que les policiers eux-mêmes dénoncent depuis de nombreuses années l’accumulation des heures supplémentaires qui sont dues, en partie, à la baisse des effectifs induite par la RGPP. Les policiers ne demanderaient pas mieux que de pouvoir rentrer à l’heure chez eux tous les soirs. Mais la justice n’attend pas.
    Ensuite, concernant les règles d’organisation du temps de travail, si elles sont aussi nombreuses dans les services de police et de gendarmerie, c’est parce qu’il est important d’assurer une présence policière 24h/24 et 7j/7 sur la voie publique, ce que personne ne peut contester. Mais en même temps, il faut des effectifs conséquents pour traiter les procédures dans les bureaux et encore un certain nombre d’effectifs pour gérer et coordonner tous ces effectifs, avec des moyens matériels restreints, ce qui nécessite une réelle organisation afin d’assurer une répartition optimum. Sans parler du fait que selon les communes, les départements et les quartiers, les besoins en personnels ne sont pas de même ordre. Ils dépendent de la population, de son mode de vie, de la nature de la délinquance, du terrain sur lequel ils opèrent, etc. Il est difficile, voire impossible d’imposer deux ou trois horaires communs pour la totalité des services et des brigades au niveau national, sans tenir compte des spécificités locales.
    Enfin, dans sa réponse à la cour des Comptes, le ministre de l’Intérieur déplore que celle-ci adopte systématiquement le point de vue quantitatif des ressources et des moyens disponibles au détriment de l’aspect qualitatif, élément incontournable à prendre en compte. Effectivement, on ne peut, on ne doit pas chercher à faire des économies à tout prix en matière de sécurité publique. Il en va parfois de la vie des personnels et au delà, de la sécurité de tous les citoyens.

    • BAUNAUD

      Bien répondu, c’est exactement la réalité…et je rajoute , plus de véhicules pour patrouiller…Bravo

  6. XS

    Le rapport 2013 des retraites de la fonction publique ( http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/farandole/2013/pap/pdf/Jaune2013_pensions.pdf ) définit une retraite moyenne pour les Officiers de gendarmerie de 2.995 €/mois « Avantage principal et accessoire » pour 608 officiers de 55,2 ans en moyenne.
    Quelle est le montant et l’âge moyen pour l’officier de police? Sans doute sensiblement la même chose ? Les « enfants gâtés de la fonction publique » sont donc les retraités gradés.

    A noter que ce sujet est un sérieux sujet social et donc de sécurité . Le déficit de financement des retraites publiques est prévu en 2015 à -19,08Md€, soit 0,7% de PIB. Il serait de -29,57Mds € en 2030. Or la lutte contre les déficits publics exercée par l’Etat, pratiquement sur tous les fronts à l’exception de celui-ci, conduit à la récession, au chômage, à la rupture des familles et au désordre.

  7. Laurent

    Au fil des réformes, c’est un peu l’usine à gaz pour pas mal de truc dans mon commissariat parisien..Entre ceux qui n’ont pas envie, ceux qui ont des tâches mal définies, ceux à qui on demande de faire tout et n’importe quoi pourvu que ça donne des chiffres à mettre dans des tableaux, les heures à récupérer, mais pas maintenant..
    Un exemple bête de désorganisation ? Nos brigades de voie publique a une vacation de 08h10. Les AdS y étant affectés en renfort n’étant pas gérés de la même façon doivent faire une vacation de 08h20, sachant qu’ils ne doivent pas sortir seuls et sont toujours sous la responsabilité d’un gardien..Alors, on leur demande de venir 10mn plus tôt pour ne rien faire ou de partir 10 mn après nous en fin de service ?

  8. ignasse

    «  » »Le jeune qui n’est pas diplômé peut devenir ADS il y a là une formidable opportunité de faire carrière dans la police. » » »
    Comme pour le collège, les plus mauvais élèves ont une chance inouïe que de suivre un cursus dans des LEP….!!!
    Si j’ai bien compris, dans la police, c’est un poil la course aux heures supplémentaires. La gendarmerie a encore un statu militaire (pour combien de temps?) malgré les avantages avancés, logé par nécessité absolue de service et 1/4 de place sur le réseau SNCF, les militaires ne récupèrent pas les heures sup. (et elles ne sont pas payées). Ce qui est normal pour un militaire.

    • Eric

      L’information sur les heures sup des policiers est totalement erronée.
      On peut courir derrière les heures sup quant on veut, la hiérarchie ne les comptabilise jamais ou très rarement.
      On les fait souvent pour la gloire.

  9. François Saint Pierre

    Sans avoir la compétence de la cour des comptes, il me semble effectivement que le policier est un fonctionnaire très bien traité. La droite qui n’aime pas les fonctionnaires car elle pense au professeurs, ferait bien de dénoncer les avantages indus des fonctionnaires de police.

    • marc bdn

      Comme vous semblez fort bien renseigné,je pense que vous aurez l’amabilité de m’expliquer, et en quoi le policier est un fonctionnaire très bien traité,et en quoi consiste ces avantages indus?

      • cabouin

        tout simplement parce qu’à indice égal avec un fonctionnaire d’un autre ministère, le policier bénéficie d’une « indemnité de sujétion spéciale de police » ( à mon époque elle s’appelait ainsi) supplémentaire, d’un montant variant entre 17 et 22% du salaire de base !! selon le service d’appartenance.c’est assez « kolossal ». C’est la fameuse prime de risque, intégrée dans le salaire pour le calcul de la retraite par la réforme « Racine »de 1977(?).
        Cette intégration demandée depuis des lustres a été l’une des plus belles victoires syndicale.

        • marc bdn

          L’ISSP existe effectivement toujours,elle est censée compenser l’absence de droit de grève et les diverses contraintes liées à la spécificité des missions de police.Elle a été intégrée dans le calcul des retraites sous Gaston Defferre (je n’ai plus l’année en tête).
          Par contre je ne vois pas le lien avec le service d’appartenance? Un capitaine 3° échelon (par exemple) touche le même salaire quelque soit son poste.
          Quand vous savez qu’un pourcentage non négligeable du salaire d’un policier est constitué de primes dont une partie seulement est prise en compte dans le calcul de la retraite…je me demande en quoi nous sommes si bien traités et où sont les avantages indus.

        • Eric

          Pour information, il faut arrêter de prendre l’exemple des salaires des officiers commandant ou capitaine.
          Prenez le salaire d’un gardien de la paix de province en début de carrière 1700 euros net et en fin de carrière 2300 euros net.
          Il faut pouvoir faire et endurer ce que l’on voit et fait sur la voie publique surtout quand vous voyez que les gens nous rient au nez ou nous crachent dessus.
          Je pense qu’il faut être la partie pour comprendre les policiers sur le terrain.
          Je pense soit vous ne connaissez pas le métier de Policier, soit vous ne devez pas sortir souvent si vous êtes policiers.
          Je peux vous assurer que la ville où je suis, vous ne vous promèneriez pas.

  10. Exekias

    La police n’est pas vraiment dans une situation originale. La « mexicanisation » de la FP a lieu un peu partout : augmentation du nombre de cadres sup, précarisation et externalisation des catégories C/B. Et entre les 2, le management intermédiaire, qui est… ah non, il est plus, il a disparu. La police est dans une situation moins ridicule que l’armée mais quand même…

    Concernant les rémunérations, la police est dans la moyenne sup, loin derrière les Finances ou les Douanes, mais quand même largement devant pas mal de ministères. Etant A+ dans un ministère peu « politique », je peux vous dire que les 3200 bruts, je n’y suis pas encore :p

    • Eric

      Pour information, il faut arrêter de prendre l’exemple des salaires des officiers commandant ou capitaine.
      Prenez le salaire d’un gardien de la paix de province en début de carrière 1700 euros net et en fin de carrière 2300 euros net.
      Il faut pouvoir faire et endurer ce que l’on voit et fait sur la voie publique surtout quand vous voyez que les gens nous rient au nez ou nous crachent dessus.
      Je pense qu’il faut être la partie pour comprendre les policiers sur le terrain.

  11. XS

    Je suis surpris du montant de la retraite en fin de carrière: 2000€ par mois.
    En effet, ce montant est a peu près celui d’une retraite de cadre moyen dans le secteur privé (cotisations sociales déduites).

    Par contre dans le secteur public, la modération des salaires en milieu de carrière est souvent compensée par le système de retraite. C’est ainsi que dans l’Education Nationale, un professeur retraité touche plus qu’un professeur en activité de 43 ans et 20 ans de carrière. C’est à moyen terme un problème financier.
    Le Rapport sur les pensions de retraite de la fonction publique (Jaune 2012) indique une moyenne de retraite pour la categorie A de 2557€ (2827€ pour les hommes qui ont une carrière complète). Le profil moyen est celui du professeur de secondaire.

    Comment se situe le « capitaine de police avec 20 ans d’ancienneté » à cet égard? Quel sera en fait son salaire de fin de carrière? Quelles sont ses chances de promotion? Le rapport indiquait une fourchette de 52 à 57 ans pour le départ à la retraite, en 2010. A quelle âge les policiers quarantenaires de maintenant prendraient-ils leur retraite?

    En définitive, le salaire des policiers actifs ne subit-il pas l’impact du financement des retraites, dans les conditions d’âge actuel?

    • drudru

      Il faut vérifier vos sources car il me semble qu’entre les finances et l’intérieur s’il y a un ministère privilégié c’est bien celui de l’intérieur. Un gardien de la paix en fin de carrière environ 2500 euros, un major 2900 euros, c’est plutôt mieux payé pour des catégories B qui étaient encore en catégorie c il y à peu (septembre 2010, merci Mr Brice). La différence entre le gardien de la paix et le major, pas grand chose (des examens professionnels). Même pas besoin d’ être OPJ. En revanche j’ attire votre attention sur le métier de douanier, ministère des finances, administration des douanes, toujours en catégorie c, fin de carrière autour de 2200 euros et pourtant l »agent des douanes peut être responsable d ‘une retenue douanière et d’ une procédure douanière, l’équivalent de la garde à vue en police et gendarmerie ou l’OPJ est nécessaire. A bons entendeurs……

  12. sven

    « D’après la Cour de comptes, certains, notamment en PJ, pourraient ainsi partir 18 mois avant l’âge… Cela me paraît beaucoup »

    Je ne suis qu’un simple gardien de la paix avec 4 ans de Police, et je suis en Sécurité Publique, et pourtant j’ai sur mon compteur temps (pas sur mon CET car pas encore posées, mais ça va venir petit à petit), l’équivalent de 3 mois en heures à poser.
    Donc 18 mois pour les services d’investigation ne me surprend pas vraiment. Certains collègues de BSU possèdent sur leur CET 8 à 10 mois. Il leurs reste donc les HS qui se trouvent sur leur compteur et donc pas encore dans le CET. On obtient assez facilement les 18 mois, et pourtant nous n’avons pas les contraintes de la PJ.

    • Eric

      Pour information, le CET 2009, soit la dernière mouture en date, ne peut comporter que 60 jours maximum.

  13. janssen j-j

    « Et les oreilles des commissaires doivent siffler, car cette fois, on pourrait s’acheminer vers deux corps de police : les sous-officiers et les officiers »

    Faisons déjà disparaître la filière du recrutement extérieur, puis acheminons- nous vers la fusion des commissaires (déjà en voie d’extinction) avec les commandants fonctionnels qui font depuis belle lurette « office de » commissaires dans plus du tiers des circo de SP notamment. Et allons enfin vers un corps d’officiers et de sous officiers, comme en Maréchaussée, nous n’avons que trop tardé. Lesquels nouveaux « officiers » de chez nous auront bien entendu commencé leur carrière par deux années obligatoires comme gardiens de la paix dans la rue, à l’égal des ADS, et ce, quel que soit leur niveau d’étude… Cela va sans dire, mais mieux en le disant… Après, on pourra y voir un peu plus clair et envisager la fin de l’effroyable gabegie du système « corps et carrières » actuel, car son assainissement réel commence par ces réformes draconiennes.
    Hélas, la Cour des comptes, si elle a produit un excellent diagnostic du scandale « enfants gâtés » d’aujourd’hui (que l’euphémisme est joli !), elle n’en a pas analysé les causes profondes et se montre par suite incapable de trouver des solutions. Et il n’est pas encore né le ministre qui les trouvera et les proposera, faute lui-même de les poser de la sorte.
    Désolé, Georges, mais je pense que le corps des commissaires d’antan que vous avez connu n’a plus aucune raison d’être !… En revanche, très juste votre remarque sur le bon moment pour les ADS motivés de monter dans la maison (s’embarquer pour Cythère ?), même si les conditions de leur recrutement actuel ont quelque chose d’indécent par rapport au fric que touche l’armée mexicaine au dessus !…

  14. hosatg

    Bonjour,

    Le rapport de la cour des comptes pointe, surtout, la problématique du temps de travail dans la police. Outre le fait que cette durée est toute théorique, elle est parasitée par des dizaines de régimes différents qui rendent opaques l’ensemble du dispositif…

    Il y a dans ce domaine beaucoup de nettoyage à faire. Si cet aspect du service était exemplaire, peut être que la cour des comptes serait moins enclin à lorgner du coté des évolutions salariales.

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