LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Le mystère AZF

Quelques heures après l’explosion, face aux décombres de son usine, devant une poignée d’employés indemnes, mais traumatisés, le directeur d’AZF déclare : « Ce nitrate n’a pas pu exploser spontanément. Sauf si on l’a amorcé, sauf si on l’a voulu ». Trois jours plus tard, le procureur de la République affirme : « À 99%, c’est un accident industriel ».

azf-toulouse7-copie-2.1235299972.JPGCes deux déclarations résument l’enquête.

L’explosion de l’usine AZF de Toulouse est la catastrophe la plus grave en France depuis la dernière guerre mondiale : 30 morts, 20.800 blessés, 85.000 sinistrés et des décombres, des décombres à perte de vue.

À 10 heures 17, ce 21 septembre 2001, une première explosion, puis une deuxième, plus importante, terrible. Des immeubles s’effondrent, des vitres volent en éclats, sur l’autoroute les voitures s’envolent… C’est la panique.

On expliquera ensuite qu’il n’y a eu qu’une seule explosion perçue en deux temps : l’onde sismique et l’onde aérienne. Ce que contestent certains experts. C’est un détail capital, car s’il y a eu deux explosions, l’hypothèse d’un explosif utilisé comme détonateur ne peut pas être écartée.

Nous sommes dix jours après les attentats contre les deux tours du World Trade Center, et il est difficile de ne pas penser à un acte terroriste. La piste islamiste est privilégiée, surtout lorsque les enquêteurs découvrent que l’une des victimes, un Français d’origine tunisienne, portait plusieurs sous-vêtements, enfilés l’un sur l’autre. Un rituel, paraît-il, des kamikazes islamiques : pour protéger son sexe avant de rejoindre Dieu…

Le jour de l’explosion, sur l’autoroute A62, les gendarmes interceptent un véhicule dont la lunette arrière est brisée. Les passagers arrivent de Toulouse : ils sont membres du mouvement islamique Tabligh, que certains assimilent à une secte.

De nombreux témoins signalent plusieurs passages d’hélicoptères quelques minutes avant l’explosion. L’un apparaît même sur un enregistrement effectué par France 3, quinze secondes après. On n’a jamais retrouvé les plans de vol de ces hélicoptères. Les pilotes ne se sont jamais manifestés. S’agit-il d’engins militaires ? (Certaines revues spécialisées ont envisagé la possibilité d’un accident dans la zone « militaire » de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE) qui aurait pu avoir des répercussions sur le site AZF.)

azf_valeurs-actuelles.1235301476.jpg

D’autres éléments viennent peu à peu renforcer l’hypothèse d’un attentat. Et contrairement à ce qu’on a dit, il y a eu plusieurs revendications.  Mais aucune n’a été prise au sérieux, car dans sa tanière, Ben Laden se tait. La piste de l’attentat est finalement abandonnée.

Pourtant, trois semaines plus tard, dans les gravats, à proximité du cratère de l’explosion (65 mètres de long), un CRS découvre un « exploseur  à condensateur » (la décharge d’un condensateur provoque la mise à feu). Mais ce n’est plus d’actualité. Les enquêteurs pensent que l’engin a été déposé après coup, pour détourner leur attention ou les mettre sur une fausse piste.

L’enquête s’oriente désormais vers l’accident. Et trois scénarios sont envisagés, avec des expertises souvent contradictoires :

– L’arc électrique : Un court-circuit dans le transformateur de la SNPE, située à proximité du site AZF, aurait « injecté » dans le sol une décharge d’une intensité de plusieurs milliers d’ampères, ce qui aurait provoqué l’explosion du nitrate emmagasiné dans le hangar 221.

– La théorie du gaz : Lors d’une opération d’entretien sur la zone de la SNPE, un gaz explosif se serait répandu dans les sous-sols et dans les égouts et se serait accumulé en formant des poches. Ensuite, à la suite d’une prémière explosion, il y aurait eu un effet domino jusqu’à l’usine AZF.

– L’accident chimique : On aurait mélangé incidemment un dérivé chloré à du nitrate d’ammonium et ce mélange aurait été déversé sur un tas de nitrate à l’entrée du hangar 221. Il aurait alors initié une détonation qui aurait fait exploser un deuxième tas de nitrate, plus important, entreposé dans le hangar principal.

Après plus de cinq ans d’une enquête dirigée par le juge Thierry Perriquet (celui de l’affaire Alègre), et un dossier de plus de 50.000 pages, on n’en sait pas plus.

Le procès qui démarre ce lundi 23 février est unique en son genre. C’est le plus grand procès correctionnel jamais tenu en France. Au banc des accusés, Serge Biechlin, le directeur de l’usine AZF, et la société Grande Paroisse, une filiale du groupe Total. Il sera présidé par Thomas Le Monnyer – et probablement filmé.

Va-t-on connaître la vérité ?

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La revue du Net :

– Les événements de l’année 2001 dans La petite histoire de la PJ, sur ce blog (ici)

– Un bon résumé avec des commentaires intéressants sur le blog de Sylvain Rakotoarison (ici)

– La théorie de l’attentat par Anne-Marie Casteret sur l’Express (ici )

– La théorie du gaz dans Valeurs actuelles (ici )

– Le récit d’un Toulousain dans La Dépêche (ici)

– La brochure de la société La Grande Paroisse au format pdf (ici)

– Deux journalistes, Frank Hériot et Jean-ChristianTirat, ont écrit un livre L’enquête assassinée, chez Plon. Je ne l’ai pas lu, mais il faut jeter un coup d’oeil sur leur blog (ici) : des éléments troublants et deux vidéos de France 3 et M 6.

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PS.  J’ai retiré la photo de l’exploseur siglée « Spéléo Secours français ». Elle était juste destinée à donner une idée de l’objet. Dans le contexte, cela pouvait être mal interprété. Avec mes excuses à la Fédération Française de Spéléologie et aux bénévoles qui constituent le Spéléo Secours Français.

39 Comments

  1. jem

    Tant de fausses pistes alimentées par Total finalement, qui instrumentalise beaucoup de mondes, et qui en a les moyens. la piste provenant de la SNPE a fait long feu. Total vient de payer 150 millions d’euros à la SNPE pour qu’elle ne soit pas présente au procès pénal. En l’absence de cette partie civile et de ses avocats, on peut continuer à parler de cette piste, mais sans avoir de répondant… C’est plus pratique. Qui a des centaines de milions d’euros à payer pour éliminer des adversaires devant la Justice. Et tout ça dans l’indifférence générale. Dormez braves gens , à coté de sites gérés par Total, quoiqu’il arrive, les gros bras de cette société s’emploieront à nettoyer le secteur avant que la police ne passe…Pour les autres pistes, elles sont fantaisistes car tout le monde a des calculs mais on sait que les calculs ne démontrent rien, puisque les données de départ qu’utilisent les apprentis experts ne sont jamais les mêmes. On parle de vitesse des ondes, de force TNT et de tant de choses dont n’importe qui peut s’emparer pour donner un habillage scientifique à n’importe quoi. Toujours est il que des dizaines d’experts judiciaires ont travaillé sur l’enquête et que tous leurs travaux sont convergeants. Le plus convaincant encore, c’est que les travaux secrets des experts internes de Total démontrent qu’ils sont arrivés aux mêmes conclusions que les experts judiciaires et même bien avant eux!!! mais bien sûr ils se sont bien gardés de le dire. Heureusement, on les a saisis. On les abordera dans le procès certainement.
    Pour répondre à l’un des intervenants, la cause de l’explosion n’aura aucune conséquence financière car Total a payé sur le fondement de sa responsabilité civile (propriétaire du site) il s’agit d’une question d’image.

  2. Alain

    Sur « Youtube » vous pouvez voir différentes vidéos de grandes explosions de l’importance de celle d’AZF voire bien plus importante. Leurs points commun: une grosse boule de feu puis l’arrivée d’une onde de choc et … un seul et unique boom. Il n’y a jamais 2 booms. Le phénomène sonore de 2 booms à 8 secondes d’intervalle (quelque soit la distance où on se trouve de l’explosion) du à une explosion unique est soit un phénomène qui se produit qu’à Toulouse, soit plus vraisemblablement le reflet de 2 explosions… Essayez de trouver un seul autre exemple où ce phénomène « sonore » est apparu.
    Voir par exemple: http://www.youtube.com/watch?v=1a0v-9eNHS0&feature=related

  3. Alain

    Si c’est un attentat quel est l’intérêt de frapper un site chimique classé seveso situé en frontière d’une trés grande ville?

    Utiliser le tas de nitrate comme bombe ?
    Il est vrai que c’est le principal explosif utilisé par les terroristes car facile à se procurer sans être repérés. Donc ils le connaissent très bien. Vu l’ampleur des dégâts c’est sûr que c’est autrement plus rentable d’utiliser le tas de nitrate comme bombe que de poser une bombe dans un métro.

    Déclencher une catastrophe du genre de celle de Bhopal en Inde ? (En décembre 1984 une fuite de 47 tonnes de gaz sur une citerne de l’usine d’insecticide d’Union Carbide a tué 30000 personnes en une nuit). Cela peut donner des idées.
    Il est vrai qu’ AZF possédait de bien plus importantes quantités de chlore et d’ammoniac. Dans ce cas ce serait très grave vu l’ampleur du nombre de victimes attendu, mais heureusement en partie raté: aucun de ces gaz n’ayant pu être libérés en quantité suffisante les fuites ayant été assez vite maîtrisées.

    Mais qui revendiquerait un acte qui va nettement plus loin que faire sauter un métro et d’une telle gravité au risque d’en subir les représailles inévitables et pourquoi ?

  4. James

    AZF HYPOTHESES SUR L’AMORCAGE DU STOCK D’AMMONITRATES JML 03/03/2009

    1. Introduction

    A ma connaissance le mystère de l’amorçage reste une énigme à ce jour.
    Les diverses hypothèses échafaudées l’ont été davantage parce qu’il fallait bien trouver une origine à ce désastre, plutôt que basées sur des faits clairs expliquant comment un produit aussi flegmatique, sans agression externe, puisse détonner en masse. Il n’est pas question de critiquer qui que ce soit car cette détonation, sans aucun signe précurseur constaté, serait universellement considérée comme impossible.
    Pourquoi notre produit made in France se comporte t il différemment, alors que depuis plus d’un siècle et sur tous les continents aucun stock d’ammonitrates n’a détonné sans détonation initiale ou incendie préalable.

    2. Réflexions

    Très probablement toutes les pistes ont été soigneusement suivies et exploitées et mes réflexions ne servent qu’à ma propre satisfaction.
    N’y avait-il réellement aucun signe précurseur, les jours précédents, une bizarrerie que l’on n’a pas encore attribuée à cet accident ? Quelle petite particularité ce produit made in France possède t il?
    Si la particularité ne provient pas de nos ammonitrates peut être provient elle de l’environnement ?
    Ce produit très flegmatique a tout de même du être énormément stressé et ce stress a du toucher une quantité très importante de produit. En fait l’hypothèse d’un gaz inodore pouvant être en contact intime avec une grosse partie du chargement est tentante.
    La plus part des autres agressions envisagées me semblent n’avoir qu’une faible portée, sans commune mesure
    avec la puissance et la quantité énorme réellement détonnée (250 tonnes d’après mes estimations).
    Une faible détonation initiale aurait surtout éjecté une partie du stock, sans dommage majeur.
    Ce cas étant unique dans les annales et rien de vraiment probant n’ayant été trouvé en 7 ans, je pense qu’un élément important n’a pas été divulgué. Un tel lourd secret est peut être à chercher davantage du coté SNPE que dans une industrie civile qui certes n’a pas démontré une maitrise exemplaire de la sécurité.

    3. Hypothèse

    Et si finalement, notre tas d’ammonitrates se comportait normalement, comme tous les autres tas.
    Une agression initiale typique devrait donc être à l’ origine de la détonation.
    L’incendie est écarté il reste donc une onde de choc violente.
    Historiquement même une onde de choc localisée (tir de cartouche par exemple) ne produit pas systématiquement
    la détonation d’ammonitrates, quelles que soient leurs qualités.
    Une nappe d’un gaz lourd, inodore donc quasi indétectable, en proportion quasi stœchiométrique aurait pu être en contact avec la quasi totalité du tas d’ammonitrates.
    Dès qu’un gaz type CxHy est dilué dans l’air ambiant avec un rapport massique air /gaz de16 environ, il peut détonner. Un tel gaz n’a donc qu’à attendre pour être dilué en de bonnes proportions, et à ce moment,
    une simple étincelle suffit (tube néon, commutation électrique..).Une telle détonation, à proximité immédiate des ammonitrates aurait certainement provoquée dans la milli seconde suivante la détonation principale.
    Pour information, 1 tonne de CxHy est capable de former une nappe explosible de 12000m3 environ, et de posséder une énergie de détonation équivalente à 1tonne de TNT. En effet ces nappes sont 10 fois plus énergétiques que le TNT, 42000Kj/Kg pour la nappe versus 4200KJ /Kg pour le TNT mais l’expérience des VCE (Vapour Cloud Explosion) démontre qu’au moment de la détonation un maximum de 10% de la nappe se trouve dans les conditions idéales pour détonner, le reste déflagre ou brule. Par contre l’énergie d’un VCE est plus destructrice que son équivalent en TNT du fait de la durée de son impulsion (Impulsion = surface de la courbe Pression x Temps).
    Une telle nappe de gaz ne peut avoir pour origine que le site lui-même ou un site proche au Sud Est compte tenu de la direction du vent. Une origine plus lointaine aurait immanquablement trop dilué le gaz pour que la nappe ait des propriétés explosibles.
    Un lâcher accidentel de gaz pourrait également expliquer une éventuelle première faible détonation provenant d’une autre nappe et pourrait également expliquer les phénomènes lumineux observés par certains avant le To.
    L’onde de choc de la nappe initiatrice des ammonitrates ne peut qu’être confondue (quelques millisecondes d’écart) qu’avec l’onde de choc de la détonation principale.
    Pour moi, c’est la seule hypothèse crédible, dommage que personne pour l’instant n’admette d’avoir perdu quelques tonnes de gaz aux environs de 10h15 ce funeste matin là.

    Note : Concernant l’hypothèse d’un attentat, personnellement je pense que seul un terroriste mongolien (je ne parle pas du pays d’origine) aurait pu vouloir s’attaquer à un tas d’ammonitrates.

  5. James

    Ci dessous la conclusion de mon rapport intermediaire
    (sans aborder le probleme de l’amorcage).
    On constate donc un cratère (selon le logiciel CONWEP ) et une onde sismique correspondant à 100Tonnes environ , cette valeur est également cohérente de l’étude britannique des dégâts proches aux structures.
    Le facteur d’amplification pour expliquer les 250Tonnes correspondant à certains axes de dégâts lointains est expliqué ci après.
    Pour diverses raisons nous avons écarté une nappe importante de gaz explosible qui aurait sensiblement renforcée (et déclenchée) la détonation des ammonitrates (>100tonnes de gaz énergétique, inodore, relâché quelques minutes avant le To pour former une nappe stoechiométrique en présence d’un vent important).

    Aucune piste n’étant trouvée, le facteur d’amplification 2,5 pour passer de 100 à 250T se trouve probablement dans les conditions météorologiques de cette funeste matinée.

    En effet la trajectoire/propagation de l’onde de surpression est fonction du gradient de la vitesse du son dans les couches atmosphériques. La vitesse du son est fonction de la température et dans certaines conditions météorologiques particulières, cette température augmente avec l’altitude jusqu’à un certain point. Ceci entraîne un gradient positif, rabattant ainsi les ondes vers le sol,
    et ce, parfois à de très grandes distances. Il ne faut pas oublier que les effets d’une détonation sont au départ supposés omnidirectionnels dans l’espace (d’où la racine cubique de la masse de TNT).
    Si pour des raisons diverses certaines ondes de surpression dangereuses uniquement pour les oiseaux reviennent vers le sol les effets sont évidemment renforcés.
    Ce phénomène de focalisation des ondes est connu et pourrait raisonnablement expliquer cette amplification.

    Les météorologues peuvent peut être nous dire si en plus du vent d’environ 30Km/h,cette matinée avait quelque chose de particulier (des nuages denses et bas par exemple peuvent avoir une influence importante sur la trajectoire des ondes).

    Note :
    Un cas extrême de focalisation est survenu le 7 mars 1913 lors de l’explosion d’un stock de 300Tonnes de dynamite à bord du cargo ALUM CHINE en rade de Baltimore. A 20Km au Nord Est, les gens de la petite ville de Townson ont appris l’explosion par les journaux. A l’exact opposé, au Sud Est, à Delmar situé à 118Km, il y a eu de nombreuses vitres brisées !
    Le vent soufflait en effet dans cette direction mais uniquement à 20Km/h.

    En résumé, on a bien dans le hangar une détonation de 250Tonnes d’ammonitrates ayant un équivalent TNT de 100Tonnes.
    Les dégâts plus importants constatés à grande distance sur certains axes proviennent certainement du vent et très probablement d’une amplification de l’onde de surpression du fait d’autres conditions météorologiques particulières au moment du To.

  6. James

    Suite de mon etude preliminaire.
    Analyse d’un eventuel VCE
    Dans ce dossier deux problèmes principaux:
    •L’amorçage d’un tas d’ammonitrates qui au niveau historique n’a toujours détonné qu’après détonation primaire ou incendie préalable,
    •L’importance des dégâts plus cohérente de 300Tonnes équivalent TNT que de 40Tonnes.
    L’onde de choc de la détonation d’un nuage explosible pourrait expliquer l’amorçage du tas d’ammonitrates et l’énergie supplémentaire de 200Tonnes équivalent TNT.
    Les difficultés de ce scenario :
    •quantité relâchée d’environ 200 Tonnes de gaz, lourd (à cause du vent qui disperse rapidement un gaz léger), inodore, en un laps de temps restreint et ce, quelques minutes avant le T0,
    •la nappe de gaz doit détonner à proximité du hangar d’ammonitrates (entrainant immédiatement la détonation du tas d’ammonitrates) et sa géométrie dans l’espace doit être cohérente des dégâts constatés.
    Explications
    Un gaz lourd CxHy type Butane, Propane ou autre, mélangé à de l’air, développe une énergie de détonation d’environ 42000Kj / Kg de gaz soit 10 fois celle du TNT (4200Kj/Kg).
    Aucune odeur n’ayant été détectée au préalable, une fuite de gaz type butane ou propane ne pourrait se produire qu’avant l’ajout de mercaptan qui odorise ce type de gaz.
    Pour qu’il puisse détonner ce gaz doit être mélangé à de l’air dans une proportion quasi stœchiométrique, soit un rapport de masse air/gaz de 16 environ. Les 200 Tonnes de gaz précitées peuvent donc avec l’air ambiant produire un mélange explosible d’un volume approximatif de 2,5 millions de m3.
    On considère que dans ce type de détonation (VCE Vapour Cloud Explosion) au maximum 10% de la nappe détonne le reste déflagre ou tout simplement brule.
    Cette éventuelle nappe pourrait avoir comme dimensions : 800mx200mx15m.
    L’énergie libérée serait de 0,1x200000Kg*42000/4200 soit 200 Tonnes équivalent TNT.
    En fait cette énergie bien qu’équivalente au TNT est plus destructrice qu’une détonation ponctuelle du fait de la géométrie de la nappe et également du fait que les VCE ont une impulsion plus longue qui stresse davantage les biens et personnes soumises à cette surpression.

    Commentaires
    Une industrie susceptible de répandre cette quantité de gaz inodore dans l’atmosphère devrait se trouver dans un périmètre maximal de 10Km autour du site AZF.
    De plus, perdre 200Tonnes de gaz discrètement et ce rapidement dans les minutes précédant la catastrophe parait impensable. Bref un tel scenario est peu crédible même si l’on considère une fuite de moindre importance.
    Si l’énergie supplémentaire n’était pas aérienne c’est qu’elle devait être au sol et laisser une signature par son cratère, le seul connu étant celui du hangar 221.
    La littérature disponible laisse penser qu’il y avait 300 à 400 tonnes d’ammonitrates dans ce hangar.
    Mais vu qu’aucune traçabilité n’existait au niveau des entrées dans ce hangar le doute est permis.
    Pour poursuivre l’investigation il faudrait connaitre le volume approximatif du ou des tas dans ce hangar, ainsi que la nature du sol du cratère. Imaginons un stock d’ammonitrates de 1000 tonnes dont 50% détonne, libérant une énergie de 250 tonnes équivalent TNT. Le logiciel CONWEP donne pour une telle charge un cratère de 66m+-11m avec une profondeur de 9,9m si l’on considère une couche de béton et un sol sable/argile.
    Ces dimensions ne sont pas aberrantes mais le mystère de l’amorçage quant à lui reste entier.

  7. James

    ETUDE PRELIMINAIRE DU DOSSIER AZF

    Le but n’est pas ici de rechercher l’amorçage des ammonitrates mais d’évaluer la charge équivalente TNT face aux dégats constatés.
    A priori, l’ensemble des dégats importants même à de grandes distances suppose une charge d’environ 300Tonnes d’équivalent TNT.
    Les 300 – 400T d’ammonitrates n’ont qu’une énergie maximale de 100Tonnes équivalent TNT.Alors ?

    1. Etude cratère
    mesuré 70 x 40mètres et profondeur max 7 mètres.

    1.1 Paramètres d’entrées
    Logiciel CONWEP,basé sur TM5-855-1 référentiel US réalisé par les militaires après de très nombreux essais instrumentés.

    •Détonation au niveau du sol (depth of burial = 0),
    •Couche asphalte (+- idem béton dégradé) sur argile / sable,
    •Charge = 0,4×10^5 Kg soit 40 tonnes de TNT sans enveloppe.

    1.2 Résultats « OUTPUT »

    •Cratère 51m +- 19m soit entre 32 et 70 mètres,
    •Profondeur 5,4 mètres,
    •Volume cratère 5640 m3

    1.3 Commentaire

    Le cratère constaté semble équivalent à celui produit par une charge de 40 tonnes de TNT soit environ 100 tonnes d’ammonitrates.

    2. Etude des effets à distance
    2.1 Constats
    Les informations trouvées sur Internet se résument ainsi :

    •Rayon de 200m tout détruit,
    •Rayon 400 destructions très importantes,
    •Rayon 900m dégâts sérieux,
    •Vitres détruites dans un rayon de 3000m Sud 5000m au Nord et Ouest,
    •Choc sismique de 3,4 sur l’échelle de Richter.

    Un vent de 30Km/h + rafales serait à l’origine des dégâts plus éloignés constatés en direction Nord et Ouest. On peut penser qu’en l’absence de vent le rayon de destruction aurait été à (3000+ 5000)/2 soit 4000 mètres.

    2.2Tableau de surpression pour 40 et 100 Tonnes de TNT

    Tenue vitrage simple de 3mm et de 4 mm fonction de la distance et quantité équivalente de TNT. Logiciel utilisé Glastop, exemple en Annexe 1.
    Les caractéristiques de la surpression sont basées sur le logiciel BEC V4 validé par le DDESB (Department of Defense Explosive Safety Board), l’administration de sécurité militaire aux USA.
    Les courbes du TM5-1300 corroborent ces valeurs.

    40 T equivalent TNT;Vitre simple standard 1mx1m probabilité HS pour épaisseur 3 et 4mm

    Distance P dir Impulsion
    mètres bar bar*ms 4mm HS 3mm HS
    500 0,09 7,3 100% 100%
    1000 0,037 3,7 77% 100%
    1500 0,021 2,4 9% 65%
    2000 0,014 1,8 2% 15%
    3000 0,008 1,2 0,3% 2%
    4000 0,005 0,8 0,0% 0,0%
    5000 0,004 0,7 0,0% 0,0%

    100T equivalent TNT; Vitre standard 1mx1m probabilité HS pour épaisseur 3 et 4mm

    Dist P dir Impuls
    mètres bar bar*ms 4mm HS 3mmHS
    500 0,13 13,3 100% 100%
    1000 0,056 6,8 100% 100%
    1500 0,032 4,5 54% 100%
    2000 0,021 3,3 9% 66%
    3000 0,012 2,2 1% 8%
    4000 0,008 1,6 0% 2%
    5000 0,006 1,3 0% 1%

    2.3 Commentaires
    En ce qui concerne le vitrage les dégâts constatés semblent correspondre davantage à une charge d’au moins 100T équivalent TNT.
    Voir en Annexe 1 le calcul pour une vitre 1mx1m d’épaisseur 4mm soumise à l’onde produite par 40T équivalent TNT à 3000 mètres.

    Pour les dégâts de structure en milieu urbain / semi urbain une étude britannique, reprenant des données détaillées de la 2ième guerre mondiale, et des essais plus récents a défini :
    •Zone A totalement détruit,
    •Zone B endommagé au point de devoir démolir,
    •Zone Cb maisons inhabitables nécessitant d’importantes réparations,
    •Zone Ca maisons inhabitables mais réparables assez rapidement,
    •Zone D maisons habitables mais réparations nécessaires (vitrage, tuiles, fissures).

    La distance pour ces effets est calculée par DZ = Kx (MasseTNT en Kg)^0,33
    Avec K = 4,8 ; 7,1 ; 12,4 ; 21,3 ; et 42,6 respectivement pour les 5 zones.
    Pour 40000Kg les limites de distance sont :

    • Zone A 164 mètres,
    • Zone B 242 mètres,
    • Zone Cb 423 mètres,
    • Zone Ca 726 mètres,
    • Zone D 1452 mètres.

    Les maisons et établissements touchés laisse penser qu’il faudrait multiplier toutes les distances ci-dessus par 2 pour tenir compte de la réalité.
    Ceci suppose que la charge de TNT devrait être 2^3 soit 8 fois plus importante que les 40T
    Du calcul précédent soit 320 Tonnes.

    Note. Pour l’aspect sismique je n’ai pas de compétence mais je présume que la valeurrelevée corrobore les 40 Tonnes équivalent TNT du cratère.

    ANNEXE 1
    Exemple calcul de la tenue d’une vitre simple de 1×1 mètre et 4mm d’épaisseur.
    Les contraintes de surpression sont celles de 40 Tonnes de TNT à 3000 mètres.
    La surface vitrée est perpendiculaire à l’onde de choc (contrainte maximale) et sans obstacles significatifs sur le trajet de l’onde.

    Logiciel utilisé: BLAST RESISTANT WINDOW « BLASTOP »

    CHARACTERISTICS:ANNEALED GLASS soit du Vitrage Standard
    A=39.370IN. B=39.370IN. T= .1575IN.
    A= 1.000M B= 1.000M T= 4.000MM
    BLAST= 0,118PSI (0,01BAR) BLAST DURATION=300MSEC
    IMPULSE = 17.6 PSI-MSEC ( 1.2BAR-MSEC)
    PROBALITY OF FAILURE= .003 soit 0,3% probabilité HS

    A la mémoire des disparus et traumatisés de cette catastrophe.

    James

  8. Tirat

    Bonjour à tous,

    Les réponses à bon nombre de questions posées ici se trouvent dans notre ouvrage « AZF: l’enquête assassinée » Cependant,pour ceux qui n’auraient ni le temps ni l’envie de le lire, voici en vrac quelques précisions:
    1)
    Indemnisations
    Quelles que soient les causes de la catastrophe, accident ou attentat, la responsabilité de Grande Paroisse est engagée car l’entreprise se devait de veiller au mieux à la sécurité de son site. En revanche, s’il s’agissait d’un attentat, celle de l’état serait aussi engagée mais cela ne remet pas en cause les indemnisations déjà versées depuis longtemps par Total. Selon mes informations, le groupe ne compte pas revenir là dessus.
    2)
    L’exploseur
    J’ai travaillé ce point troublant avec beaucoup d’attention. Sa présence est parfaitement expliquée par la direction d’AZF. Il servait au démarrage moteur d’un ancien locotracteur diesel et avait été utilisé pour quelques tests sur le nitrate industriel, explosif secondaire entrant dans la composition des explosifs de carrière au nitrate/fuel. L’endroit où il fut découvert par le CRS correspond au local où il était remisé. Il était dans sa housse en cuir et aucun fil n’était relié à ses bornes + et -.
    3)
    Piste « militaro-industrielle » de la bombe électromagnétique (EMP)
    C’est la piste la plus loufoque de cette affaire,
    qui n’en manque pourtant pas. Elle squatte invasivement tous les forums et les sites qui ont la bonté de laisser un espace de liberté à son « inventeur ». Résumé: Une « mini bombe A » (sic) aurait généré un flux d’ondes électromagnétiques canalisé volontairement dans un ancien réseau d’eau potable de la ville. Le tir serait parti d’une base secrète enfouie sous les collines de Pech-David entre le CHR de Rangeuil et l’ancien hôpital militaire Larrey, le tout à un jet de Pierre des universités et du pôle chimique. Je veux bien que nous ayons des « Nimbus » parmi les chercheurs du lobby militaro-industriels mais là, on touche au pur délire qui n’explique d’ailleurs pas comment un tel flux d’ondes aurait pu faire détoner spontanément les 300 tonnes de nitrate d’ammonium. L’inventeur de cette piste, déjà présent dans vos commentaires, tentera sans doute de me répondre ici même. Il n’a que ça a faire. Je ne le suivrai pas sur ce terrain afin que votre site ne lui offre pas un forum de plus. Il en a déjà pollué assez.

    Bien cordialement

  9. Louis-Hervé Delattre

    C’est vraiment dommage de vouloir politiser à ce point cette tragédie, qui mérite d’abord une explication technique. – que je n’ai pas –
    Si des gens avaient eu conscience d’un tel risque, un capitaine de pompiers aurait pu faire fermer l’entreprise. Et il semble bien qu’à la Grende Paroisse, il y ait eu une culture du risque, mais malheureusement avec des négligences. A moins que…

  10. jocelyne

    Voilà donc que s’ouvre le procès de la plus grande catastrophe industrielle française. Officiellement trente et un morts (ne sont pas comptabilisés les décès dus aux effets post-traumatiques survenus dans les mois qui suivirent), des milliers de blessés, des séquelles à vie. Des dégâts matériels considérables et secondaires.
    Vendredi 21 septembre 2001.
    Une population sacrifiée sciemment ; tout le monde savait que ça allait péter. D’ailleurs ça avait déjà pété. Plus de deux cents ans de poudrerie, d’abord royale puis républicaine, ça en fait des « accidents ».
    Des milliers de rescapés, parce qu’il y avait sur le site chimique bien plus de produits, bien plus dangereux, qui auraient bien pu anéantir l’ensemble de la ville. Et tout le monde d’invoquer une chance inouïe.
    Une population, soumise aux experts en gestion de crise majeure, maintenue en danger pendant plusieurs semaines, face à un pool d’usines chimiques éventrées répandant leurs produits toxiques aux mélanges explosifs ; sacrifiée par une préfecture qui cachait les risques et déclarait le confinement toujours de vigueur en cas de sur-accident ; alors que la moitié de la ville n’avait plus de fenêtres. Sacrifiée, parce que maintenue en place, alors que l’évacuation préventive des habitants des quartiers sinistrés en danger, aurait dû être organisée par les pouvoirs publics (comme c’est le cas lors de la neutralisation des vieux obus retrouvés proches des agglomérations).
    Février 2009, que juge t-on ? Une mise en danger volontaire de la vie d’autrui, une association de malfaiteurs à visée terroriste ? La mafia techno-industrielle, les multinationales et l’état, leurs ramifications politiques et économiques locales ? Que nenni, juste un « accident » pour lequel sont assignés devant le tribunal, deux lampistes de l’entreprise Total.
    Un procès pour la vérité ?
    Celle de la thèse officielle, décrétée deux jours après l’explosion par un procureur aux ordres. Vérité qui impose « le facteur humain » et la gestion désordonnée comme responsables de l’explosion. Vérité qui vise à dire qu’une telle explosion exceptionnelle ne se reproduira plus avec de nouvelles règles strictes d’exploitation.
    Une seule vérité possible, accusant l’exploitant d’AZF, puisque comme nous l’a bien expliqué l’ancien premier ministre de l’époque, le sieur Jospin : « mettre en cause la Société Nationale des Poudres et Explosifs, c’est remettre en cause la force de frappe nucléaire française… ». De la pure raison d’état.
    Et au final, la vérité qui sortira de la bouche d’un juge. La bonne plaisanterie. Le bas peuple en rigole mais ne peut croire à la mauvaise blague. « Le premier qui dit la vérité… il doit être exécuté ».Tra la la…la la… Et la vérité enterrée.
    Un procès pour tourner la page ?
    Comme si nous pouvions nous faire acheter par une vulgaire décision de justice, des indemnités et renier notre conscience, abdiquer face à la bête. Celle qui nous a pété à la gueule, comme pour nous rappeler que l’industrie guerrière est aussi une mangeuse de femmes et d’hommes, « innocentes victimes » de dommages collatéraux. Juste retour de bâton cette explosion ? Alors que la recherche et l’industrie toulousaine sont des fleurons de la technologie de destruction massive. SNPE, no futur ! Le livre est loin d’être refermé.
    Un procès pour faire le deuil ?
    Un rituel exutoire, une thérapie de groupe ? Quel mépris au bon sens, quel mépris envers ceux qui souffrent encore, souffrance engendrée par la perte d’un être cher, souffrances encore des séquelles du traumatisme.
    Un procès pour l’exemple ?
    Parce que nous sommes dans un état de droit et qu’il existe une justice. Parce que à affaire exceptionnelle, moyens exceptionnels : sept juges, quatre mois d’audience, une salle pouvant accueillir plus de mille personnes, 1 813 plaintes en parti civile, un bataillon d’experts, une nausée de force de l’ordre, le tout pour 3 800 000 euros HT… et des débats filmés pour la postérité, comme lors des procès Barbi et Papon pour crime contre l’humanité (70 médias, cinq chaines étrangères et plus de 300 journalistes). Une justice indépendante, et équitable qui s’adonne à un spectaculaire show médiatique dans le seul but d’apparaitre comme incontournable, réparatrice, régulatrice et apaisante pour les parties qui s’opposent.
    Mais ne l’oublions pas, un même justice, qui au quotidien broie la vie de milliers de personnes, qui prononce de plus en plus de peines, de plus en plus longues, peines éliminatrices histoire de résoudre les problèmes sociaux. Une justice pourvoyeuse de l’industrie carcérale, industrie de la punition, aussi néfaste que l’industrie chimique ou nucléaire.
    Alors, nous nous posons la question.
    A qui profite le crime ? Sachant que la chimie lourde toulousaine était déjà condamnée à disparaître avant l’explosion et que la chimie fine, mélange des dernières nécro-technologies s’implante dans le sud toulousain. A Fabre et consort, dealers de l’industrie pharmacologique, à nanOgm et autres biotechnologies mortifères… ?
    Le système marchand fait fi de la vie et fonde une société sur le profit, de quelques uns au détriment du plus grand nombre. Il est entretenu par tous les états garant du progrès et de la croissance économique. Le capitalisme privé ou nationalisé engendre tous les jours de part le monde, ses lots d’horreurs et de malheurs. Ceux qui en font les frais ne manquent pas et tous n’ont pas le triste privilège de participer à de telles farces juridiques en tant que victimes officielles.
    Au lendemain de l’explosion, la population (si tu ne sautes pas tu n’es pas toulousain) est descendue dans la rue pour exiger en toute logique la fermeture de tout le site chimique. Le « ni ici ni ailleurs » repris en coeur, restera au regard de l’histoire un slogan vide de sens, s’il ne s’adresse pas à l’ensemble des productions de mort et à la justice complice comprise.

  11. gresillaud

    Pour tous ceux qui veulent accéder à un maximum de données, ce site public pourra les aider même si les hypothèses abordées pour l’explication de la catastrophe ne les intéressent pas.
    Il y a du monde sur ce site et notamment plusieurs centaines de témoignages déposés et géolocalisés (chapitre TEMOINS).
    Bien entendu, le premier complot dans cette affaire porte sur la stratégie officielle de n’avoir solliciter aucune expertise sismologique, de n’avoir jamais récupérer les sismogrammes des centrales nucléaires, de n’avoir jamais exiger de rapport sur les sismogrammes précis du CEA-DAM et du réNaSS et d’avoir tout miser sur les étranges certitudes de Mme Annie Souriau de l’Observatoire Midi-Pyrénées, auteur de l’invention du « bang sismique », et d’une étude avec sismographe au rebut ! On cache deux séismes et on attribue sans aucune justification expertale le séisme principal au cratère d’AZF alors qu’aucun exemple au monde d’explosion avec cratère n’a causé ce genre de signaux… le mensonge est d’abord ici et protège les auteurs d’un premier séisme souterrain en milieu rocheux.
    Récolter toutes les vidéos urbaines, toutes les datations des appels téléphoniques, tous les enregistrements électriques de la matinée, toutes les trajectographies aériennes civiles et militaires, toutes les trajectographies satellitaires etc… vient s’ajouter pleinement à cette carence sismique béante et évidente.
    Après, on pourra enfin commencer une enquête pour savoir la vérité ! Le procès devrait être l’occasion de déclencher un très GROS COMPLEMENT d’ENQUETE !

  12. Alain

    D’un côté on nous explique qu’il faudrait 50, 100 voire 250 kg d’explosif pour faire sauter le tas de nitrate (et que donc l’attentat est impossible). De l’autre on affirme qu’une poignée de DCCNA en réagissant avec le nitrate et produisant alors environ 2 ou 3 kg d’explosif (le trichlorure d’azote) pas plus puissant que les autres explosifs, ça a largement suffit à faire sauter le nitrate.
    Question: on nous prend pour des c… ?

    Si on regarde les causes des accidents industriels liés au nitrate d’ammonium il n’y a que 2 causes: soit un incendie prolongé, soit un explosif dans la masse. A toulouse il n’y a pas eu incendie… Si quelqu’un a eu l’idée de mettre une charge de dynamite dans un des tas (reproduisant ainsi la catastrophe d’Oppau qui s’est produit le 21 septembre… 1921), peu de chance que ce soit un accident.

    Voir:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d'accidents_industriels_impliquant_du_nitrate_d'ammonium

  13. Eric Lefèvre

    Louis Hervé Delattre

    J’ai posté ce lien pour partager avec les lecteurs mes maigres recherches liées à votre question quelque peu technique.
    Je suis dans l’incapacité de vous répondre, mais serais heureux de vous lire à ce sujet. J’imagine en effet que vous avez la réponse à votre interrogation … non ?

  14. louis-hervé delattre

    D’acord,d’acccord. J’ai 74 ans et je sais ce qu’est un oxydant. Quel était le combustible ?
    ecrivez-moi svp un prototype de réaction plausible.
    Des sacs de nitrate sont entreposés tous les jours dans les fermes sans exploser, et par ailleurs je me souviens de l’explosion,il y a très longtemps 1955? d’un cargo dans un port texan. Est-ce le mêm scénario?

  15. Eric Lefèvre

    Les matières oxydantes sont des liquides ou des solides qui libèrent facilement de l’oxygène ou d’autres substances oxydantes (par exemple du brome, du chlore ou du fluor). Elles comprennent aussi les matières qui réagissent chimiquement avec des matières combustibles et les oxydent, c’est-à-dire que de l’oxygène se combine chimiquement avec une autre substance d’une façon qui augmente les risques d’incendie ou d’explosion. Cette réaction peut être spontanée à la température ambiante ou nécessiter un faible apport de chaleur. Les matières oxydantes liquides et solides peuvent constituer de graves dangers d’incendie et d’explosion…..

    http://www.cchst.ca/reponsessst/chemicals/oxidizing/oxiziding_hazards.html

  16. louis-hervé delattre

    Quelqu’un peut-il écrire la ou les équations chimiques combinant le nitrate avec un produit chloré en indiquant l’apport de calories suffisant pour démarrer une telle réaction explosive.
    Je pense qu’un élève de terminale doit pouvoir la comprendre, mais jusqu’ici je ne l’ai vu nulle part. Merci d’avance.

  17. michel-j

    Comme le Quid dans sa rubrique « catastrophe », peut-être ; ruptures de barrages… car la France ne fut pas la seule touchée par ce type de tragédie.

  18. myriam

    Poweo embauche le préfet AZF – H. Fournier
    Sur un site pétrolier construit dans les années 70’surdimensionné et non achevé , le courtier en énergie Poweo est le porteur d’un projet de port méthanier, d’une usine de regazéification et d’odorisation sur un site déjà classé seveso.
    Il y a 3O l’Etat avait construit un port pétrolier à 1000 mètres du village plusieurs fois centenaire. Malgré ces premières infrastructures le tourisme s’est développé grâce à la proximité d’Etretat située à seulement 5km.
    Il y a 4 ans le commune et les acteurs locaux ont porté un projet d’éoliennes sur ce port, ce projet a été rejeté pour cause de danger, (une pale aurait pu se décrocher et perforer un tuyau). Aujourd’hui la coexistence avec 9 milliards de mètres cubes de gaz ne poserait aucun problème…
    Ce serait la première fois en Europe où l’on construirait ce type d’industrie à seulement 400m des premières habitations et à 1000m de l’école. Est-il raisonnable d’ajouter du risque, sachant que la plage située à 300m du site accueille 3000 personnes l’été, que le cœur de bourg du village est à 1000m du site, qu’il n’ y a qu’un seul accès au site et que l’on ne peut décréter l’acceptation du risque contre les populations riveraines.
    Le risque est identifié, mais pour faire passer ce funeste projet la société de Charles Beigbeder a embauché les services de l’ancien préfet de Haute-Garonne Mr Fournier en fonction au moment de l’explosion de l’usine AZF. Comme quoi l’expérience, ça peut toujours servir…

    myriam

  19. G. Moréas

    @ Dominique Hasselmann
    Je voulais dire « catastrophe industrielle », mais en écrivant ces mots, je me demande dans quelle catégorie on pourrait classer le drame du barrage de Malpasset… La bêtise des hommes, peut-être.

  20. Dam

    Mince, il y a même une hypothèse qui touche à l’armée ! Là ça fait moins rire, surtout après le Bugaled breizh. On sait à quel point la grande silencieuse est discrète sur ses tords…

    Souhaitons que les toulousains aient des réponses à leurs questions, et que ces mêmes réponses préviennent tout autre accident/attentat de ce genre

  21. Dominique Hasselmann

    @ Georges Moréas : « L’explosion de l’usine AZF de Toulouse est la catastrophe la plus grave en France depuis la dernière guerre mondiale : 30 morts, 20.800 blessés, 85.000 sinistrés et des décombres, des décombres à perte de vue », écrivez-vous au début de votre article.

    Cela m’a fait bondir : car la rupture du barrage de Malpasset (près de Fréjus), le 2 décembre 1959, a provoqué… 423 morts, sans compter les blessés, l’ensevelissement de 50 fermes, la noyade d’un millier de moutons, etc.

    Et ce n’était pas une « catastrophe naturelle », genre « tsunami » qu’on a pu connaître récemment.

  22. lenerveux

    A pedro

    j ai hésité a ajouter cette dernière phrase sur les experts et je crois que j aurai du m abstenir…c est un peu léger je vous l accorde comme argument !
    Et je n entends pas donner de leçon a qui que ce soit.
    Mais la lecture de l article de Anne-Marie Casteret de l’Express devrait suffire à mettre le doute dans l esprit des personnes convaincues de la thèse accidentelle. je cite le début de l article
    « L’explosion a été revendiquée par plusieurs groupes; le rapport des RG n’a pas été exploité; deux expertises médicales ont disparu; il y aurait eu deux cadavres de trop sur le cratère; l’emploi du temps du manutentionnaire Hassan J. n’a pas été vérifié; son ami Samir A. avait un curieux profil; et, enfin, 21 kilos de chrome 6 s’étaient mystérieusement volatilisés. »
    Comme le disait la journaliste, « ça fait beaucoup »…

    Ça m étonnerait que beaucoup de groupes terroristes se passent en boucle les infos à la recherche de graves accidents chimiques dans les pays occidentaux pour les revendiquer alors qu ils n’y sont absolument pour rien !

    Et pour ce qui est de la justice, quand l une des plus puissantes entreprises francaises et l Etat francais sont mouillés dans une affaire judiciaire, je préfère ne rien attendre de la justice. Il me semble assez naïf de croire que la vérité sortira d un procès de cette nature (temps écoulé depuis la catastrophe, acteurs présents,coût astronomique du dédommagement des victimes)

  23. Nicolas

    La théorie du complot est toujours aussi en vogue, l’affaire AZF n’y échappe pas.

  24. Eric Lefèvre

    Une petite remarque hors sujet : tout aussi mystérieux est le groupe AZF ..dont on ne sait toujours pas grand chose.
    Bientôt un billet sur le sujet, Monsieur Moréas ?

  25. nel

    test

  26. pedro

    @ lenerveux

    Ce sont les mêmes experts que ceux qui disent que les OGMs sont bons pour la santé ?

    Désolé mais il y a aussi des experts qui disent que c’est certainement un accident…

    Et quand il y a un désaccord d’experts sur une question qui touche un gros lobby, je préfère attendre les conclusions de la justice avant de donner des leçons aux autres…

  27. michel-j

    Pierre a très certainement raison !

    Pour des raisons traditionnelle de « copinage » -dont la classe politique au grand complet n’arrive pas à se dépétrer- la France profonde n’a-t-elle pas été tenue près d’un demi siècle dans l’ignorance des effets de l’amiante… parfaitement identifiés dès le début des années 50 ?

    Le danger « zéro » dans les sites classés SEVEZO relève d’une gageur… il suffit de savoir qu’un corps gras (chiffon huileux perdu par un ouvrier de passage, par ex.) dans un lieu saturé d’oxygène constitue un superbe détonateur pour s’en convaincre… et ce type d’exemple foisonne… mais bien plus grand encore est le danger quand il y a barrage sur les causes d’un drame… car ce silence coupable constitue l’assise d’une récidive possible.

  28. lenerveux

    A h_aspire et a tous ceux qui meprisent l hypothese de l attentat, je vous conseille vivement la lecture d un article de l express de 2003 d Anne-Marie Casteret (connue pour avoir revele le scandale du sang contamine)
    « Sept raisons de ne plus croire à un accident »
    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sept-raisons-de-ne-plus-croire-a-un-accident_497126.html

    ca fait froid dans le dos. Apres ca, vous devriez accorder un peu plus de credit a la piste islamiste.

    et je rappelle que tous les pistes accidentelles ont ete systematiquement refutees par differents experts et les milliers de temoignages disponibles

  29. 720lignes

    Bonjour, je reviens sur ce blog et je rattrape mon retard petit à petit en relisant les chroniques que j’ai raté. Toujours concis, précis et passionnant! Merci!

  30. Georges Moréas

    @ Pierre
    Vous avez raison. J’ai ajouté trois mots. La photo de l’exploseur est là juste pour préciser de quoi il s’agit.
    Merci de votre remarque.

  31. marie

    moi, ce qui m’étonne dans cette affaire, c’est l’absence de signes avant coureurs, ainsi en quelques secondes une usine explose !! sans aucune odeur suspecte préalable, sans pollution d’alerte , allez visiter un jour le couloir de la chimie à Lyon et vous comprendrez la dimension réelle de ces usines et leur système d’alerte, a’t-on interroger les riverains sur la pollution de la veille, était-elle habituelle ou non? et les odeurs toujours les mêmes?
    J’ai vêcu longtemps à côté de St Gobain à quelques kilomètres de Toulouse, je peux vous assurer que nos « nez » deviennent des experts dans la détention des différentes fumées. De tout coeur avec les familles de victimes, un procès c’est toujours des moments très difficiles à vivre et revivre.

  32. Pierre

    Bonjour
    Pourquoi avoir mis un exploseur du Spéléo Secours Français en photo? J’ai du mal à voir le rapport avec l’article…
    Toulousain, présent le jour de l’explosion et sinistré (mon plafond s’est effondré…), je n’attends pas grand chose du procès. Trop d’éléments ont été cachés ou changés, et quelque soit l’issue du procès, il subsistera toujours un doute. Peut-être dans quelques décennies, après déclassification de documents gênants, on y verra un peu plus clair. Mais aujourd’hui, je n’y crois pas!

  33. Madou

    En tant qu’ancien Toulousain, je trouve l’article bien trop superficiel pour présenter le moindre intérêt… C’est juste un résumé de la these officielle… C’est dommage car il y a beaucoup a dire :
    – vivant a Toulouse, je n’ai jamais compris pourquoi l’une des explosions a toujours ete cachee… J’ai bien ressenti 2 secousses (de tres legers tremblement de terres) et vu et ressenti l’onde de choc ensuite…
    – La gestion chaotique d’AZF était connu depuis des annees et l’état laborieux des hangars avait fait l’objet de nombreux articles de presse avant l’accident…
    – comme un autre internaute l’a souligne, la question du dédommagement est la question centrale de ce dossier car l’Etat, via Total est directement concerne… Il me semble que tout journaliste sérieux devrait remarquer que la thèse de l’attentat arrange grandement Total…
    – l’immédiate proximité de la SNPE rend la thèse de l’attentat encore moins probable… Sur ce point je ne vais pas en dire plus, il est préférable que certaines informations ne soient pas connues de tous… Ceux qui ont des informations sur cette entreprise comprendront le sous-entendu…
    – la thèse de l’attentat arrange tout le monde : Total et l’État en premier pour des histoires de gros sous ET aussi les élus locaux qui n’auraient pas a justifier la gestion de l’aménagement territorial local (il serait suicidaire de laisser se construire des logements a cote d’une entreprise aussi dangereuse)…
    Bref, avant de partir dans des scénarios de conspiration mondiale, posons-nous la question simple de savoir a qui profite le crime ? En attendant, n’oublions pas les centaines de blesses qui attendent toujours une juste compensation…

  34. temps

    Je pense que cette affaire mérite le meilleur de nos juges, le plus droit et le plus intègre, qu’il possède tous les moyens nécessaires pour pouvoir étudier toutes les éventualités et pouvoir en déduire toutes les probabilités. Un peuple épris de justice mérite un juge à la hauteur car à Toulouse ce ne sont pas des apprentis en technologies et ce qui est arrivé est inimaginable.
    Cordialement

  35. Rusicade

    Moi je n’ai pas tout lu sur le sujet, loin de là, mais la question qui m’interesse est :
    – quelle influence l’une ou l’autre solution (attentat ou accident)a-t-elle sur les modalités de remboursement des dégâts, indemnisations, par l’Etat (attentats) ou Total (accident)etc.
    Il me semble, pour en avoir parlé il y a peu avec un toulousain, que c’est une des clefs…

  36. Butet

    J’habite Toulouse, à 11h 15 environ France info qui diffusat uniquement sur le sujet à transmis le communiqué suivant « La direction de l’usine AZF confirme que l’accident s’est bien prduit sur son site SUITE A UNE ERREUR DE MANIPULATION DE PRODUITS » on doit pouvoir retrouver l’enregistrement! et demander au directeur de l’usine le pourquoi.

  37. unknow

    Où sont les vidéos des caméras de surveillance du PC sécurité qui se trouvait à moins de 50 mètre du hangar 221, et celles disséminées partout dans l’usine???
    Où sont les disques durs des PC de l’usine qui enregistraient toutes les manipulations et réactions des machines de l’usine???
    Tous (vidéo et disques durs) ont été réquisitionnés par la PJ, le jour même de l’explosion, ou le lendemain.
    Personne n’en a jamais parlé, et nous n’avons jamais vu nulle part aucune images de ces vidéo.

  38. Neault

    Je me souviens, à l’époque, que la thèse de l’accident avait été très vite annoncée dans les media. A seulement dix jours des attentats du 11 septembre, je me souviens que certaines radios (RTL notamment) avaient très vite adoptées un ton rassurant qui ne convenait pas avec l’immédiateté des faits.
    Peut-être n’est-ce pas un attentat, mais si ce n’est pas le cas, il est évident qu’il y a eu volonté d’en masquer la possibilité.

  39. h_aspire

    Et l’Erika, c’est sûrement un complot franc-maçon, non ? Et le cyclone sur la Nouvelle-Orléans, sans doute un coup des communistes (preuve irréfutable, Cuba est à quelques encablures) ?

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