Deux balles dans la tête. Le 4 août 1997, Christian Jambert est retrouvé mort dans le sous-sol de son pavillon, près d’Auxerre. Une carabine .22 LR près de lui. Il avait 56 ans. « Suicide d’un homme dépressif », a écrit le médecin sur le certificat de décès. C’est ce que vient de confirmer le procureur d’Auxerre.
À l’époque, les enquêteurs n’avaient pas poussé très loin leurs investigations. Ils savaient que leur collègue avait déjà tenté de mettre fin à ses jours, deux ans auparavant. Qu’il supportait mal de ne pas avoir été écouté dans l’affaire des disparues de l’Yonne. Alors, pourquoi imposer le supplice moral d’une autopsie à ses proches…
Mais le choc passé, ceux-ci réagissent. Le doute s’insinue… On peut penser qu’en 2000, l’arrestation d’Émile Louis, condamné par la suite pour le meurtre de sept jeunes filles handicapées, a renforcé leurs doutes. Car d’un seul coup, tout le monde prend conscience qu’il avait raison, le gendarme. Et personne ne l’avait pris au sérieux.
Tout a commencé en 1981. L’adjudant enquête à l’époque sur le meurtre d’une jeune femme de 23 ans, dont le corps a été retrouvé dans un abri à bestiaux, à Rouvray, près d’Auxerre. Ses soupçons se portent sur son amant, un homme d’une cinquantaine d’années, chauffeur de car pour le compte d’une association d’aide aux handicapés : Emile Louis. D’autant que deux ans auparavant, le bonhomme avait fait partie de « ses » suspects dans une enquête sur la disparition d’une autre femme. Une affaire non résolue qui lui est restée en travers de la gorge. Jambert ne le lâche plus, et il parvient finalement à le confondre, non pas sur le meurtre de sa maîtresse, mais pour des attouchements sexuels sur les trois enfants de la DDASS dont il a la garde avec son épouse. Louis prend quatre ans, mais pour Jambert, ce n’est pas suffisant. Il poursuit ses investigations et c’est ainsi qu’il découvre que sept jeunes filles handicapées, âgées de 16 à 22 ans, ont disparu depuis 1977. Et, chose incroyable, la justice comme l’administration ont estimé qu’il s’agissait de simples fugues…
Christian Jambert est convaincu d’avoir mis la main sur un tueur en série, un pervers, une sorte d’assassin érotomane. Mais la justice ne suit pas. Pourtant, son rapport de synthèse est accablant, et il est corroboré par l’audition de onze témoins, dont Simone Delagneau, l’ex-épouse du suspect. Ce document ne sera même pas enregistré officiellement. On le retrouvera presque par hasard, vingt ans plus tard, dans les archives du palais de justice.
Il faudra attendre 1996 pour que l’enquête démarre réellement. Grâce à la télévision. Dans son émission Perdu de vue, Jacques Pradel lance un appel à témoin, et un ancien collègue d’Emile Louis se manifeste : Il l’a aperçu alors qu’il creusait un trou, de la taille d’une tombe, en 1981.
C’est le début de l’affaire des disparues de l’Yonne.
Au mois de mars 2004, Émile Louis est condamné à vingt de réclusion criminelle par la cour d’assises du Var pour viols et agressions sexuelles aggravées d’actes de barbarie contre sa seconde épouse et sa belle-fille.
Le 25 novembre 2004, c’est l’épilogue de l’affaire des disparues de l’Yonne. Émile Louis est reconnu coupable de l’assassinat des sept jeunes handicapées. Il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine incompressible de 18 ans.
2004 ! C’est justement l’année où le parquet d’Auxerre a ouvert une information judiciaire sur la mort de Christian Jambert. Car le médecin légiste qui a pratiqué l’autopsie (effectuée sept ans après sa mort) a estimé que le suicide était peu probable. Par la suite, deux autres rapports d’autopsie seront nettement plus nuancés, avançant que l’hypothèse du suicide était vraisemblable.
C’est donc aujourd’hui l’avis du procureur. Il estime que « l’enquête n’a pas permis de caractériser des éléments constitutifs d’un crime ». Car, les experts ont estimé que le fusil .22 LR, modifié pour pouvoir tirer en rafales, pouvait avoir lâché deux projectiles avec une seule pression du doigt sur la détente (alors que la première autopsie relève une entrée de balle dans la bouche et l’autre dans la tempe). Et le procureur prend bien soin de mentionner que toutes les pistes ont été suivies. Même les plus extravagantes (citées par une agence de presse) : « Réseau de prostitution, réseau pédophile, menaces islamistes, trafic d’armes dans un centre d’instruction de la gendarmerie, la piste Émile Louis, ou encore le suicide de Pierre Bérégovoy ».
Je ne sais pas si le juge d’instruction va décider de suivre ou non les réquisitions du parquet, mais une chose est sûre, ce gendarme a montré des qualités d’enquêteur hors du commun. Pendant des années, il a été le seul à détenir la vérité, et personne ne l’a écouté. Je crois qu’on peut lui donner un coup de chapeau.
je viens de regarder le reportage sur l’affaire de Mr JAMBERT diffusé sur france 2 et je pense que tous les légistes ont raison sur l’autopsie, je pense belle et bien qu’il s’est suicidé mais parce qu’on ne lui a pas laisser le choix. Je pense que la personne qui a fait ça est une personne qu’il connait bien et qui est assez haut placé dans le justice.ce meurtre mérite vraiment d’être élucidé tôt ou tard tout fini par ce savoir… Mes condoléances à ses enfants.
dans la page société, on aimerait trouver l’affichage du dernier billet publié, pas celui du dernier billet commenté !
2 balles dans la tête!! et on appelle ça un suicide!! en tirant la 1ère il a constaté qu’il n’y avait pas assez de dégats alors il en a tiré une autre!! faut pas nous prendre pour les buses quand même!!
Le laboratoire d’anatomie de Nancy peut vous montrer le crâne d’un homme qui a mis fin à ses jours avec cinq « balles dans la tête ». Seule la dernière a été mortelle. L’arme n’était pas très puissante et l’angle des premiers tirs était mal choisi. Que signifie « balle dans la tête » ?
Imaginez un gendarme honnête, sérieux, intelligent, perspicace, absolument sûr de ses résultats, têtu et qui voit son travail refusé. Il s’est suicidé ? Parce qu’il n’a pas été reconnu et que c’était toute sa vie. Il a fait ce que l’« on » souhaitait qu’il fasse.
Le corps du défunt à même le sol;
+ http://www.leparisien.fr/faits-divers/mysterieuse-disparition-du-crane-du-gendarme-jambert-22-10-2008-284623.php;
+ Vraisemblable ? Définition ?
+ « l’enquête n’a pas permis de caractériser des éléments constitutifs d’un crime » » ?
Conclusion : nada
Comme toujours, le commissaire Moréas explique simplement ce que parfois la presse s’empresse de compliquer. Néanmoins mr le commissaire, il manque une pièce au dossier. Il manque en effet la conclusion issue d’un contact entre Jambert et un détective de la région aujourd’hui parti en retraite. Je pense que c’est grâce ou à cause d’une partie des informations que le détective avait vérifié pour Jambert que celui-ci n’a jamais été en mesure d’être écouté au plus haut niveau de sa hiérarchie. Le détective avait sans doute filoché des gens pour lesquels les malheureuses étaient destinées et je pense que dans cette liste figuraient des notables de la bonne ville d’Auxerre.
chapeau a cet homme , qui en savait surement trop… paix a son ame ….
Hommage au gendarme Jambert qui avait compris la vérité de l’intime d’Emile et qui s’était intéressé à la vie de ces petites, si fragiles, sans résistance, si faciles à nier
Hommage à l’association des victimes de l’Yonne qui a repris le combat pour la vérité, pour la dignité de ces jeunes filles et à Jacques Pradel, que les bienheureux non touchés ont pourtant tellement critiqué
Une chaine d’honnêtes hommes est arrivée à pouvoir rendre justice à ces petites, et à leur donner un linceul ,digne des êtres humains qu’elles étaient
@burgard
René Lucet, directeur de la CPAM des Bouches-du-Rhône,
en mars 1982 : deux balles dans la tête (cf. Wikipédia)
Je me permets de souligner une faute, non pas d’orthographe, mais de vocabulaire.
L’érotomanie n’est pas une perversion sexuelle mais un délire paranoïaque : la personne est persuadée être aimée de quelqu’un qui ne la connait même pas.
cest kome beregovoie,1 balle dans la nuque,ou la prostituee a cote de toulouse etouffer avec son string!!!!ils ns prennent vraiment pour des poussins de 6 semaines???non
Bernard Marc dans son ouvrage sur sa profession de medecin légiste est très critique envers certains magistrats et certains de ses confrères.
Il rajoute qu’une exhumation a peu de chance de donner de bons indices, d’où l’intrêt de pratiquer une autopsie au plus tôt.
Le problème dans cette affaire, c’est qu’il restera toujours un doute…
2 balles dans la tete??????et on dit suicide dure a croire ou allors il savait autre chose qui gene la justice a propos d’emiles louis et on l’aurais tout simplement éléminer,tous mes respect pour se gendarme
Merci Monsieur le Commissaire.
merci pour lui, merci pour tous les enquêteurs policiers et gendarmes qui s’obstinent, croient en leur mission profondément, mais qui lassent et s’en vont plus de force qu’autre chose.
étrange histoire, ces deux hommes dont les vies se croisent, chacun bouleversant le destin de l’autre. c’est saisissant de voir ces deux visages
Je ne sais du Verbe ou de la parole ce qui est né en premier. Le Verbe, avec un V majuscuule comme une coupe à recueillir la vérité ; la parole comme le balbutiement, les prémisses d’un chemin vers la vérité et la justice.
Mais c’est vrai : Thémis est aveugle. Dans une de ses pognes, elle porte droit son glaive ; dans l’autre, le fléau de la balance ne vacille pas ! Le fléau…
Car c’est bien un fléau que de ne pas croire en la parole d’un homme, aussi humble soit-il.
La lumière peut aussi venir des trottoirs. Veut-on vraiment voir ? et entendre ?
Quand la parole de Thémis retrouvera-t-elle le sens que lui conférait aux origines notre démocratie ? A moins que ce soit notre Démocratie elle-même qui ait perdu tout son sens…
La véritable épouvante, ne semble être ni le mutisme, ni le silence, ni la justice elle-même ; mais bien plutôt les hommes sourds.
Pourtant, autant que je me souvienne, Thémis n’a pas de boules Quiès !
Oui c’est une affaire très étrange que la mort de ce policier et la façon dont on la classe (mais il n’y a peut-être plus de possibilité d’investigation après tant d’années ?)
Bien sûr hommage au gendarme Jambert
Puis les questions viennent :
1) quelle erreur a t il fait pour ne pas être entendu?
2) sans la télévision la justice ne serait pas passée : Pradel plus efficace et plus « compétent » que les anciens élèves de l’ENM
« un enquéteur hors du commun » , il y en a eu beaucoup dans la gendarmerie et à cette époque avec trés peu de moyen, cet hommage est largement mérité. (Pour les suicides à « 2 balles » je crois que cela à déja eu lieu, pas pour Bérégovoy mais pour d’autres affaires.
Oui, il a fait un travail exemplaire, mais n’a pas été écouté… Une victime (indirecte) de plus au compteur du sinistre M. Louis.