Le 30 juin 1969, l’escouade des homicides du Québec découvre le corps d’Evelyne Lebouthillier, 58 ans, un tablier noué autour du cou. Elle gît sur le sol, dans le salon du motel dont elle est propriétaire, Les trois Sœurs, à Percé. L’hôtel où justement sont descendus Jacques Mesrine et Jeanne Schneider, sa compagne. Le cadavre est recouvert d’une couverture et, à première vue, le vol semble être le mobile du crime.
Le couple est arrêté en Arkansas, aux E-U, au mois d’août, et leur procès se tient en janvier 1971.
Verdict : innocents !
Percé, le bout de la Gaspésie, le bout du bout. Un bled où il ne se passe jamais rien. Mesrine y reste quatre jours : un mort. Troublant, non ! Contre toute évidence, il a toujours nié ce meurtre, alors qu’il a reconnu avoir tué deux gardes forestiers et qu’il a revendiqué plein d’autres assassinats qu’il n’a jamais commis. Il faut reconnaître qu’étrangler une femme avec son tablier, cela ne correspond pas à l’image du bonhomme. Alors, qu’a-t-il voulu dire, plus tard, en écrivant : « Nous étions ainsi accusés d’un meurtre que je n’avais pas commis » ? Que Jeanne Schneider était la coupable ?
C’est l’une des questions soulevées par le québécois Eric Veillette, sur son site Historiquement logique. Né au moment des faits, en novembre 1971, il a toujours été fasciné par la légende de Mesrine. Il a lu de nombreux ouvrages sur le sujet et il dit avoir adoré les deux films de Jean-François Richet – mais pour lui cela reste du cinéma. En tant qu’historien à l’Université du Québec à Trois-Rivières, il a décidé de reconstituer le séjour du truand au Canada en dépiautant la presse et les archives locales.
Un éclairage différent qui écorne la légende.
En 1968-1969, alors qu’il est recherché en France pour plusieurs vols à main armée, Mesrine s’enfuit au Canada. On peut penser qu’il cherche à reconstruire sa vie. Avec sa compagne, il trouve un job en mars 69, au service d’un handicapé, le richissime Georges Deslauriers. Lui est cuisinier et chauffeur, elle gouvernante. Mais à la suite d’une querelle avec le jardinier, tous deux sont licenciés. Le tempérament sanguin de Mesrine reprend alors le dessus. Le couple enlève et séquestre Deslauriers pour obtenir une rançon. L’affaire foire – et de nouveau, c’est la cavale.
Le 21 juin, ils s’arrêtent au motel Les trois Sœurs, à Percé. Ils en repartent le 25, en laissant leur chat à la garde d’une voisine, pour se rendre à Montréal.
Malgré leurs dénégations, l’enquête révèle un faisceau de présomptions à charge, voire de preuves. Ainsi, il est quasiment certain qu’ils seraient revenus en Gaspésie à bord d’une voiture de location. La veille du meurtre, on les aurait vus à environ 600 km du motel ; et plusieurs témoins affirment qu’ils ont passé la nuit à Percé. Le gardien d’une discothèque dit que le couple se trouvait dans son établissement vers 22 heures. Or la discothèque se trouve à cinq minutes à pied du motel. A quatre heures du matin, ils auraient pris une collation à Carleton, à environ 200 km de là. Et c’est sur cette route, sous un pont, qu’un adolescent a découvert un coffret renfermant des papiers personnels de la victime.
De plus, les empreintes relevées sur un verre et sur un guéridon, dans le salon où a été découvert le corps, sont celles de Mesrine et de Schneider, et, affirme le spécialiste de la police technique, elles ne peuvent remonter à plus de 24 heures.
Enfin, dans les bagages réexpédiés par les autorités américaines, on trouve des bijoux (une montre, deux colliers, une bourse…) et un réveille-matin, une sorte de copie d’ancien. Le tout semble appartenir à la victime. Ce que confirme sa sœur. D’ailleurs, une antiquaire déclare avoir vendu un réveil analogue, quelques années plus tôt, à Mme Lebouthillier.
Lors du procès qui a lieu en janvier 1971, le couple est défendu par Me Raymond Daoust, l’un des avocats pénalistes les plus en vue du pays. Il aurait été engagé, dit-on, par le père de Mesrine, depuis la France. Habilement, celui-ci désarçonne les témoins à charge. Il démontre que les bijoux et le réveil ne sont pas des preuves, car il pourrait tout aussi bien s’agir d’objets identiques. Il fait venir à la barre une femme, qui a fréquenté le couple à Montréal, et qui certifie que ces objets leur appartiennent.
Et pour couronner le tout, l’avocat fait citer un expert qui contredit le technicien de la police technique : pour lui les empreintes digitales peuvent être anciennes. Autrement dit, elles auraient été laissées par les accusés lors de leur séjour au motel. Un verre sale qui serait resté cinq jours sur un guéridon, au milieu du salon du motel… Bon.
Durant les audiences, Mesrine en fait des tonnes. Il intimide les témoins. Il n’hésite pas à pousser des coups de gueule, au point que le président menace de le juger en son absence. Mais il a réponse à tout. Le réveil ! Il l’a acheté à Montréal. La montre ! À Paris. Etc.
Au bout de trois semaines, le jury prononce l’acquittement. Franchement, je ne suis pas sûr que devant une cour d’assises française le résultat aurait été identique…
Lorsque j’ai demandé à Eric Veillette pourquoi il s’était intéressé à ce truand, et surtout ce qu’il en pensait. Il m’a répondu : « Je crois que Mesrine fascine parce qu’il reste encore des questions en suspens, en particulier dans la compréhension de sa personnalité ».
Là, je peux aider. Il était barge.
Répondez à cette question s’il vous plaît :
– Dans L’instinct de mort, Mesrine dit que l’accusation se fonde principalement sur les bijoux appartenant à la victime retrouvés en sa possession.
– Pendant le procès, une montre est décrite par un témoin à charge comme appartenant à la victime depuis au moins 15 ans.
– La défense montre, documents du constructeur à l’appui, qu’elle n’est sur le marché que depuis 3 ans.
Avez-vous plus d’informations sur ce point ?
En effet, dans cette article on ne parle pas des photos étant prise avant le meurtre de Mesrine et sa compagne avec les bijoux. La famille, n’a AUCUNE preuve que les bijoux aient appartenu à la victime, Mesrine en a apporté, avec témoin à l’appui.
Alors pourquoi la famille aurait mentit pour ces bijoux ?? Ils semblent que l’ont créer un coupable PARFAIT pour ce meurtre.
Dite-moi également pour quels motifs aurait-il commit ce meurtre si ce n’est pas pour le vol de ces bijoux ?
Pourquoi l’expert chargé de relever les empreintes sur le lieu du crime, pourquoi n’a t’il pas relever les empreintes de toute la pièce ? Il n’a relevé que ceux de Mesrine et Schneider. Même celles de la victime ont étaient effacé. Curieux non ?
Beaucoup de zone d’ombre ici.
Il faut aussi rappeler que la police à prit de force le dossier confidentiel de Mesrine contenant sa défense violant ainsi ses droits.
Bref cet article est loin d’être objectif et d’apporter TOUT les éléments de l’enquête.
Mesrine était oui, un truand; mais qu’il est tué cette pauvre femme, j’en donne ma main à couper; qu’il ne l’ai pas fait.
Si les faisceaux étaient aussi probants, pourquoi a-t-il été acquitté ?
J’ai lu sur un blog que les vrais criminels avaient été arrêtés par la suite : une histoire d’héritage.
Est-ce vrai ?
C’est vraiment un article pourri et volontairement à charge . c’est une erreur de l’idéaliser, certes , mais il ne faut pas lui mettre sur le dos ,surtout volontairement comme là , des conneries . Il a prouvé ,de mémoire, que les bijoux étaient à eux et que la famille, ainsi que les flics d’ailleurs avaient menti exprès pour le charger . De plus une commision s’est rendu à Paris et à confirmé ses dires .On occulte aussi l’héritage destiné à la famille en cas de disparition de la tenancière .Mémoire sélective ? De plus le juge n’était absolument pas impartial et neutre mais instruisait aussi à charge .
Et puis quoi encore ? c’est quoi ces juges et cette police de merde au canada ?
Ca pue les fachos dans ce blog !
Oui. Mais qu’est devenu le chat ?
On m’a toujours confondu avec J. Mesrine, tant notre ressemblance physique était frappante.
Mais moi, je ne suis qu’un criminologue à l’Université Montréal. Etonnant, ce parallélisme, non ?
Mesrine était « barge » sans aucun doute. Mais je crois que c’est la société qui l’a un peu aidé à lui faire prendre cette trajectoire. Les QHS et privations l’ont certainement forgé dans une direction de laquelle on ne revient jamais totalement intact.
Entre Mesrine et certains politiques d’une époque révolue ( Le commissaire saura de qui je parle) qui trafiquaient un peu de tout, la frontière est mince : celle de l’impunité.
Et la jeanne S, si elle est toujours vivante elle pourrait sans doute éclairer notre lanterne, pour les deux derniéres phrases entiérement d’accord avec vous.
Les deux dernières phrases de l’article font du bien, elles résument Mesrine qui était bien court. Le reste n’est que littérature.
@ bphilo
je répète que ce type de sujet n’a rien à voir avec la recherche universitaire. Entendons nous, il y a des aspects de l’histoire qui peuvent avoir une importance indéniable (le rôle de l’avocat pénaliste dans le système judiciaire, les carances structurelle l’enquête de la police, etc.) en gros soit comme partie d’une recherche plus vaste soit comme étude de cas exemplaire il y a une foule de raisons pour se pencher sur tel ou tel fait divers. Par contre l’approche biographique d’un truand est, je le maintien, pas dans le genre de problème qu’un universitaire doit traiter. Les journalistes, les documentaristes, les avocats et les policiers même peuvent se pencher sur la question. Les sociologues/historiens ce n’est pas leur rôle. Ce qui s’est passé là c’est un drame potentiellement fascinant, pas un sujet de thèse ou de recherche. Quant à savoir si Mesrine touche à l’archétype du vrai-faux Robin des Bois, je trouve ça insultant pour tout le monde à commencer par ses victimes réelles ou supposées.
Ca fait un moment que l’on sait que derrière la légende, se cachait un personnage peu reluisant et beaucoup de vent.
Les témoignages de deux des anciens associés de Mesrine, Michel Ardouin et Charlie Bauer, sont accablants.
le commentaire du « contribuable qui râle » reflète bien les limites de la conversation sur le net. Ecrire une thèse sur « qui se voit vouer uen admiration sans borne qui ne la mérite pas » est certainement faire oeuvre utile. Oeuvre de mémoire et de retenue.
‘tain moi si j’étais contribuable canadien je serais content de payer un mec qui « recherche » des sujets aussi importants. Le cas Mesrine m’a toujours paru d’une pauvreté sans bornes et cette histoire le confirme. Un gros bras cinglé qui commet des meurtres des côtés de l’Atlantiques pas de quoi intéresser grand monde et surtout pas un universitaire.
Mesrines, pour autant que j’en puisse juger à partir de ce qui en a été dit, écrit ou filmé, était non seulement « barge » mais en outre un sale type, sans morale et exclusivement intéressé par lui-même, sans doute raciste, misogyne, homophobe et j’en passe… que ce personnage puisse fasciner, voire être érigé en modèle par certains me dépasse !
c’était un Monsieur … a ce jour il a mon respect , il a choisi sa vie et a respecter ces engagement envers lui et ces amis , penser vous que nos dirigent on les mains plus propre que ce Monsieur . le diable un jour frappera a votre port . Cdlt