LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Le beau mec est mort de vieillesse

C’était il y a quelques jours, dans le service de gériatrie d’un hôpital parisien. Sans être le parangon de la série de France 2, c’était vraiment un beau mec, à l’ancienne, capable du pire comme du meilleur. Quand j’ai débarqué en PJ, dans le petit monde du banditisme, les anciens m’ont rebattu les oreilles des exploits de extrait-image-le-deuxieme-souffle.1301126910.jpgMonsieur Madeleine, comme disaient les flics qui avaient lu Victor Hugo (si si, y en avait !).

Bernard Madeleine est né après la Première Guerre mondiale, à Le Fresne-Camilly, dans le Calvados. Je ne connais pas ses états de service durant « la suivante », mais dans son livre, Monsieur Madeleine, aux éditions du Rocher (écrit sous la pression amicale d’Alphonse Boudard et préfacé par José Giovanni), il raconte que s’il a commis un hold-up, après la débâcle de l’armée française, c’était pour se payer le voyage vers Londres, via l’Algérie, où il comptait rejoindre De gaulle (archives Le Parisien ). James Sarazin dans Dossier M… comme milieu (Éd. Alain Moreau) est moins musical. Pour lui, Madeleine a commencé sa carrière en se livrant à de petits cambriolages, comme la plupart des truands, puis son activité s’est recentrée sur les escroqueries « aux faux policiers ». Faut dire que les cartes bleu-blanc-rouge circulaient pas mal, à cette époque. Une chose est sûre, il a fini par se faire coincer : dix ans de travaux forcés.

Pour un jeune homme qui avait passé une partie de sa jeunesse au bagne pour enfants, l’addition a dû paraître salée.

Aussi, en 1960, on peut imaginer qu’il avait une revanche à prendre sur la société. Il se spécialise alors dans les agressions à main armée, et, avec sa bande, se livre à une série de braquages, certains plutôt violents.  Les policiers en recensent une quinzaine, dont neuf où il est directement mis en cause. Et une demi-douzaine de blessés parmi les victimes.

Ses lieutenants sont les frères Noël qui, lors de leur arrestation, seront trouvés en possession d’un important lot de diamants provenant d’un fabuleux hold-up commis à Milan, en Italie.

Madeleine est arrêté en juin 1964, à Soulac, en Gironde, au Whisky à gogo, bar où il sirote un verre avec deux de ses complices. Pour les flics de l’antigang, c’est une belle prise. Ils comparent Madeleine à Pierre Loutrel, dit Pierrot le fou ou à Émile Buisson, l’ennemi public n°1 des années cinquante. Jugé en 1968, il prend perpète.

José  Giovanni, qui a été un proche de Madeleine avant de se reconvertir dans l’écriture et le cinéma, se serait inspiré du personnage pour écrire Le deuxième souffle, livre qui a été adapté par deux fois au cinéma. Dans le premier, Lino Ventura était Gustave Minda, dit Gu. Et Paul Meurisse interprète celui qui le traque, l’énigmatique commissaire Blot.

C’est un autre ancien truand, Michel Houdart, qu’un procureur avait surnommé « le Robin du Bois de St-Amand », qui m’a informé de la mort de Madeleine. Même s’ils n’étaient pas de la même génération, tous deux ont eu un passé commun.

« À 64 balais, Bernard remonte au braquage sur une affaire que j’avais montée, me dit Michel Houdart, parce que, entre le gang pressenti pour le taper et moi, le courant ne passait pas vraiment… Le chef en était l’un de ses autres fils spirituels… Du coup, le Vieux a décidé de remonter sur le tas après avoir vu un flic en service m’apporter de fausses plaques d’immatriculation… »

C’était à la poste de Châtelineau, en décembre 1982. L’un des premiers hold-up avec prise d’otages commis en Belgique. Les braqueurs enlèvent le directeur et séquestrent sa famille le temps de se faire ouvrir les coffres-forts. Un butin équivalant à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Mais le coup se termine mal, du moins pour les truands. Le grain de sable. L’un des leurs, Francis Bindewald, grand seigneur, mais pied-nickelé, avait tenu à régler la boisson qu’il avait consommée à la cantine de la poste – et il oublie son portefeuille. Rapidement, une demi-douzaine de personnes se retrouvent sous les verrous. Madeleine écope de 15 ans, le policier véreux en prend 20, quant à Michel Houdart, il est condamné à mort.

Pourtant, Madeleine aurait pu passer au travers, car ses amis l’avaient poussé à s’exiler en Amérique du Sud avec son butin. Pensant qu’il était bien trop connu des poulagas pour ne pas être suspecté. Ce qui était vrai. Il a refusé, pour ne pas abandonner sa vieille mère.

L’affaire n’est pas close pour autant. Non seulement Houdart réussit à s’évader, mais la justice belge, qui s’était un peu emmêlée les pinceaux dans la procédure frontalière, se trouve plongée dans un imbroglio juridique invraisemblable.

Nouveau procès en 1991, en France cette fois. Bernard Madeleine, qui a purgé sa peine (remises comprises), vient témoigner. Il a alors 70 ans (46 en prison). Beau mec, jusqu’au bout des ongles, il fait un numéro de flûtiste devant le jury et endosse l’entière responsabilité du braquage. Il déclare : « Je suis de la vieille école. Celle qui ne tuait pas, qui ne blessait pas, et qui ne citait jamais les noms des camarades… ». Quant à Michel Houdart, en réponse aux témoins qui le chargeaient, il répond : « Je conteste certains faits, mais je respecte l’homme et la femme qui viennent de témoigner. Car ce sont les victimes. » (citations Lesoir.be).

Il a pris cinq ans. Ce qui est quand même mieux que la peine de mort. Il m’a dit : « Je suis un rebelle, un révolté, un emmerdeur…   comme tu voudras…   mais je n’ai pas du tout l’âme d’un truand oulivre-madeleine.1301125096.jpg d’un arnaqueur… Exactement comme Bernard Madeleine, d’où notre estime réciproque… »

Je laisse à chacun le soin d’apprécier… ou de juger. On a tellement pris l’habitude ces temps-ci des jugements à l’emporte-pièce… Quant à moi, je fais partie de cette génération de flics qui n’avaient pas d’ennemis, mais uniquement des adversaires. Et lorsqu’un délinquant a purgé sa peine, je crois qu’il a le droit au même respect qu’un autre. Et même plus qu’un autre, s’il choisit le droit chemin. Car c’est plus difficile pour lui.

41 Comments

  1. Michel-j

    P’t’être ben qu’on peut être flic et apprécier les mecs intègres qui jouent hors la loi… plutôt que les cons-plaisants envers l’autorité dont le vernis moral ne tient qu’à peur du gendarme… vous savez… de ceux jadis pris en exemple pour illustrer le film « Le bon beurre »… enfin ! Si on veut… car tout se déplécie, mon bon monsieur… le Beur, maintenant… Ah ! du temps du Maréchal…

  2. Morès

    Cette admiration d’un policier pour un bandit parce qu’il est « à l’ancienne » est d’une écoeurante complaisance. On sentimentalise, on idéalise parce qu’il est vieux, qu’il est beau, qu’il est mort, qu’il est de « vieille école » – ah, la vieille école, on torture, oui, mais l’ancienne, môssieur – et on oublie simplement la réalité brutale, la violence cynique, l’asociabilité destructrice. D’un policier, vraiment?

  3. Jrr Tolkien & Madoxx le niçois

    Nous faisons justement une OPA sur l’Oeuvre Ouverte. Et PolyMorphe est invité à y particper à condition qu’il ne rameute pas ses morbaks. Associons notre oeuvre à celle de Lou Salomé et son très cher Friedrich qui sombra hélas dans les bras de Zara’; faute de mieux.
    Tous trash’ disais-je, comme l’aurait si bien dit le ministre de quoi déjà ?
    Ah… le bien vaut le mal.. ou un truc comme ça ? Non, lui c’est « Le mieux est l’ami du bien » Tain’… qu’est-ce que je vous disais ?Lui il ne veut pas voir le MAL en face, ça va lui coûter un MAX;

    « Hwiniol a hwiniol min ringorn ú-’leinannen, »

    ***

    A toi mon ange, que des bonnes choses ;)Lucifer/Méphi… à Fantômette

  4. Dany

    Bonjour et merci pour ce passionnant article comme le blog, par ailleurs. A lire ces histoires, j’ai l’imopression d’avoir un vieux flic (‘scusez, pas d’offense), une pipe dans une main et un verre de cognac dans l’autre, qui raconte ses souvenirs aux jeunes installes au fond du bar…
    Vous devriez en faire une serie televisee!

  5. Esméralda

    facile en navigation

    @ Horoscope : t’as vu ça dans les astres ?

  6. Michel-j

    C’est chose faite. Signalez votre pseudo dans l’objet de l’envoi; faute de quoi votre message disparaîtrait dans les limbes du Net comme (désormais) tous les courriers inconnus. 😉

  7. Michel-j

    Je le contacte dès que possible.

  8. Yentl

    c’est fou ce que l’on peut raconter comme conneries. Mais enfin, ça prouve qu’on est en vie !
    Belle digression en tous cas sur cet article d’hommage à un Homme grand ou pas. Pour ceux qui l’aimaient j’espère qu’il « était » tout simpelment. L’Etre est avant l’Avoir ou le Faire. Du moins à mon sens. Et comme tous les sens peuvent être inversés en vertu de la simple relativité. Tout cela est une question d’ego.
    Bonne journée à tous. (et les hackerd-crackers tenez-vous tranquilles vous êtes un peu saoûlant à la longue)
    @michel-j : ne scupltez plus ça ne sert à rien. vous êtes l’oeuvre. Enfin, je dis ça sous l’impulse d’une émotion claviesque.
    Miguel de Cervantes l’avait compris lui mais il avait passé la moitié de sa vie en prison je crois. A Pylos.
    « Nous sommes les fils de nos oeuvres » écrivit-il ou à peu près.
    Son Don Quichote était bien fou et bien malheureux de courir après des moulins.
    Il faut savoir se contenter d’ici et maintenant.
    Hic et Nunc. Carpe Diem… (la carpe dit Aime) et savoir louvoyer contre sa propre folie ordinaire. Là je parle pour moi évidemment.
    Au fait, Michel-j, vous ne deviez pas me donner votre mail ? GM ne me répond pas. Il fait la carpe ? ou tout simplement il n’entend pas bien… Lol !!!
    Allo ??? GM ??? Etes-vous là ??? ben non… j’entends rien. Youhou…

  9. Pink Panther

    http://www.youtube.com/watch?v=AEUSN7AML5s

    « Pendant que je découvrais Goethe, vous en étiez déjà à Mein Kampf. Les français ont toujours eu un livre de retard!  »

    Un Taxi pour Tobrouk (1960) de Denys de la Patellière

  10. Michel-j

    Elle ne parlait pas de Georges, j’espère ? 😉

  11. Le Beau Mec en tombe (toujours autant lol)

    S’lut Barbadine ! Y’sont tous à côté(ça parle de putes t’a tout compris)Merci d’être passée me voir quand même. Je commençais à me sentir un peu au pays des oubliés.
    Mais c’est qui Haudiard ?
    In memoriam comme on dit. in memo Rit Âme…
    J’adore rire. 😉

  12. barbadine

    c’est le monde à l’envers, si ça continue, vous allez voir que les brigands de la grande époque vont écrire aussi bien la verve que le scénariste de la même époque à savoir M.Haudiard, qui s’en était inspiré, un autre temps!

  13. Yentl

    mots-clés : pierre philosophale yentl dans Images :
    Et voila : retour en 2008; l’année des chiffres ?
    http://moreas.blog.lemonde.fr/filescropped/3695_280_320/2008/12/montre-molle-tableau-de-dali-copie.1230644510.jpg

  14. Ex-pilote

    ahahahahah!!! on est trop nombreux
    c’est l’invasion.
    Barbare.http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18354764&cfilm=52584.html

  15. Michel-j

    Bon ! Ca va !… je stoppe l’apéro de midi pour refaire le plein de la chaudière… là, la vapeur devient trop dense… avec les loups de la tchatche !
    Vous « êtes trop »… comme disent mes mômes !

  16. JP F

    Chacun taille ceux qui peut.

  17. Yentl

    C’est peut-être la cerise sur le gâteux ???
    ;))))

  18. Michel-j

    Ah !…. Alphonse !… Toute une poésie… manque de bol pour moi (plus encore pour lui) il s’en est allé bécoter la grande Faucheuse juste avant de s’emparer de mes manuscrits… avec le même soin qu’il en apporta à celui de mon ami (prix Exbrayat 2000)… Pas de bol !… D’autant que José l’a suivi de peu… puis François… puis Bernard… et moi le mino, je me trouve bien esseulé, à ressasser les bons côtés de la vie. D’alphonse je relis actuellement « La cerise ».

    Fin des années 60 j’ai bossé dans les antiquités en général, les armes anciennes en particulier, Yentl… « armement » pour touristes gogos à tel point que les « zexperts » s’y plantaient entre les vrais, les faux, les faux vrais et les vrais faux rafistolés… Une jubilation permanente rue des Rosiers, la journée achevée… Bon ! Si ça faisait plaisir aux Ricains d’utiliser des « vrais » tambours Napoléoniens comme poufs vieillis à l’acide et à la chaine (pour l’irrégularité des coups, s’entend)… on n’allait quand même pas se priver d’en pouffer à satiété, aussi !

    C’est vrai que je suis « out »… un choix bien opportun avec le recul… Cupidon qui m’a expédié en pleine tronche un coup de canons jumelés 90x60x90 bonnets D estampillé « Sicile »… comme les projectiles n’ont jamais eu le mauvais goût de se transmuter en boulets, pas la peine de chercher la formule alchimique de la convertion à la sérénité d’anachorète.

    Entre nous, si j’avais pu retrouver la trâce de votre bien… que je serais parvenu à vous le faire restituer… ca n’est pas à moi qu’il aurait fallu songer question « largesses financières ». Plutôt à une oeuvre caritative au profit de mômes en détresse… « rendre service » à ce niveau (le mien, j’y tiens !): ou c’est gratos, ou c’est de la prostitution… au choix !… et les gars « d’en face » ne le comprendraient pas autrement… à moins qu’ils aient fixé leurs prétentions.

    Non, je ne suis pas gaucher… je désespère juste mon toubib qui râle de me voir sculpter des pierres pour mon plaisir avec un zèle lui paraissant suspect… alors que les pires sanctions et brimades ne sont jamais parvenues à mes faire casser des cailloux !… mais bon !… On se fait à tout !… Cet enfoiré de Georges m’a même demandé si cette tendinite n’était pas une des séquelles secondaires de troubles de l’audition… tardive !

    Eh ! Lui aussi titille Calliope !

    Bon week-end !

  19. Yentl

    Deux fois que ça me le fait aussi. Le texte disparaît… Etrange…
    Alors, si nos écrits parviennent au vu et au su des modos avant même que le commentaire n’ait atteint leur Serveur c’est qu’ILS (les modos) sont très forts. Les écrits aussi d’ailleurs.
    Super Hackers Crakers… Lol !!!
    Oh oui !!! Mega Big Brother qui me lit en Temps Réel… arrrrgggghhhh… un rêve de Serpent.
    Sert Pan ! Et pan !
    Ah au fait ! Seriez-vous gaucher ? Puisque…
    Il me vient une idée et dans le fil du présent topic. Est-ce que, lorsqu’on est gaucher et qu’on meurt, on dit « Passer l’arme à droite » ?
    vous qui « étiez » dans le circuit ?

    Je repasse au présent. Merci beaucoup Michel-j et surtout pour la vivacité de vos textes, qui ne peuvent faire mentir l’éternelle jeunesse qui s’en dégage. Taratata… ne dites pas non… ce circuit-là je m’y connais. Depuis le Serpent… pensez… ça date… Pourquoi tous ces… peut-être… en référence à… Alphonse… Un autre, dont citation ci-après :
    « Au milieu de la place Saint-Michel, elle s’arrête. Il en fait un bol à présent, une chaleur de four, au soleil. On est tous rentrés dans nos coquilles… dans les couloirs des maisons, derrière nos fortifications de sable, allongés la tête à l’ombre… tout de même, le flingot à portée de paluche… nos grenades par terre, alignées comme les boules de pétanque. La place est déserte. C’est la sieste de l’insurrection. » (Alphonse Boudard – Les combattants du petit bonheur – Edition 1977 La Table Ronde)
    C’est la lecture hypertexte. L’immensité de la diversité des champs sémantiques. Même google, leurs alchimistes, y connaissent pas ça.

    Je fais des recherches et vous informe des suites pour les flingots du Grand-Père.
    Et pourquoi pas ? Ils sont là… quelque-part.
    A toutes fins, si j’ai bien compris, en un mot comme en cent, « sorti du circuit » ça sous-entend qu’avant d’en sortir vous y étiez. Ce qui n’est déjà pas si mal. Lol !
    Votre désintéressement vous honore mais serait grandement récompensé puisque l’entière valeur de ces armes revient à celui qui les retrouverait.
    Prenez soin de vous et ne malmenez pas l’attèle pour un plus prompt rétablissement.
    😉
    Touche Envoyer… clic !

  20. Michel-j

    Logique d’avoir essayé, Yentl… et désolé de ne pouvoir vous rendre service… ne serait-ce que comme intermédiaire, de « façon anonyme et désintéressée » ; ça fait + de 20 ans que je suis « sorti du circuit » (que Georges m’assène un violent démenti s’il éprouve un doute !) suite à une « intervention miraculeuse »… Mon carnet d’adresse s’apparente désormais à un bulletin nécrologique pour « anciens combattus » (en un ou en deux mots, selon la position sociale de lecteur)… Je figurais effectivement parmi les « jeunots »… Et, entre nous, les « réseaux » ne sont plus du tout ce qu’ils étaient jadis. Epoques et moeurs évoluent très vite.

    Ceci dit !… si dans mon esprit je tape « armes anciennes authentiques »… « vol »… Marseille »… « fourgue » sur un « moteur de recherches » je découvre « marché Suisse »… Si j’ajoute « Paris » ou « France »… je découvre en sus « Belgique, Hollande, Japon ».
    Maintenant, si je m’en réfère aux souvenirs d’antan… Napoléon et Hitler bénéficiaient d’une même sur-côte complêtement dingue de l’autre côté de l’Atlantique… Mais ca date, comme vous le voyez !

    Avez vous seulement songé à consulter les catalogues de vente aux enchères ?

    Les souvenirs marquants peuvent en effet passer de mains en mains pour atterrir un jour en de mains « innocentes »… pas du tout « méfiantes ». Nombre d’objets précieux font ainsi leur réapparition inopinée des lustres après leur soustraction.

  21. Yentl

    L’important ce n’est pas tellement d’avoir des souvenirs, c’est toujours de régler ses comptes avec eux.
    Umberto Eco

    Justement, cher Michel-J, ou d’autres, s’ils prêtent attention à ce message, puisque vous m’avez l’air, plus que l’air dirais-je, d’en connaître un rayon sur pas mal de choses (vu au travers de vos écrits sur ce blog) et qu’en même temps, personne ou presque ne répond jamais aux questions posées, c’est un fait avéré ce n’est pas vous qui me contredirez n’est-ce pas, j’ai même essayé sous plusieurs pseudos même résultat, rien n’y fait, ILS/ELLES sont muet(s)/(tes)… alors, justement suite à votre dernière intervention, il m’est venu à l’esprit ceci :
    Oh ! bien sûr ce n’est peut-être pas le lieu pour en parler, mais comment retrouver des armes de collection (époque Napoléonienne et divers) essentiellement des pistolets, ainsi que trois glaives, deux carabines, qui ont été dérobés dans les années 80 à Marseille.
    Ce n’est pas pour la valeur marchande que je fais cette recherche, mais bien pour la valeur affective.
    En effet, j’ai grandi avec ces « armes » qui me venaient de mon grand-père mort bien longtemps avant ma naissance.
    Alors, si vous aviez une petite idée (oh ! une toute petite) de comment pratiquer pour essayer de retrouver ne serait-ce qu’un objet ?… et des filières (sûres) …
    Il me reste une photo (ou 2) c’est à peu près tout.
    Et… le souvenir que j’en aie.
    Merci d’avance.
    C’est vrai qu’avant ce jour je ne m’étais jamais posé la question. C’est le terme « escopette » qui a tilté.
    Et bien sûr papoter d’armes anciennes sur le sujet qui lui est consacré ne serait pas sans déplaire à Mr Madeleine. Enfin je pense.
    J’espère qu’il a fait son atterage (suite au naufrage évoqué par JP F) et que son Ile n’est pas trop déserte surtout s’il aimait la compagnie et épater la galerie.
    😉
    A vous lire.

  22. Michel-j

    😉

    Le Vieux n’appréciait pas le clinquant !… Sa préférance se portait plutôt vers les escopettes début de 20°s… Type 45 1911A1, P08, P38… Bref; des sarbacanes ayant fait leurs preuves !

  23. Yentl

    Just 4U.
    A n’utiliser que dans les grandes occasions !
    http://www.leblogluxe.com/images/clabedan.typepad.com/photos/uncategorized/2008/09/07//swissminigunpointcom.jpg

    Une petite madeleine pour Mr Madeleine… 😉
    next one : pour JP F… s’il est sage.

  24. ggarou

    pour Yentl: trés chouette bague, on peut voir un site et d’autres productions?
    pour l’article: trés chouette , merci pour ce bout de vie.

  25. Kerfank

    Bonjour,

    Le seul « beau mec » que j’ai connu, c’est mon père qui se levait tous les jours à 05 heures pour aller turbiner à l’usine pour nourir dignement sa famille !

  26. Al Cap'one

    ti auguro una buona giornata e ti sento per iscritto

    CIAAAOOO

  27. JP F

    « La viellesse est un naufrage » même pour les truands et encore plus pour les beaux mecs.

  28. Yentl

    Rédigé par : Lalbumine | le 27 mars 2011 à 22:00 |
    beau récit, d’un homme de la police sur un homme du milieu
    dites-moi que ça existe encore

    La preuve !
    Les beaux mecs y sont cap’
    Ceci explique cela.

  29. XXX

    Tiens, Georges ! Ton papier est tellement plaisant que je ne résiste pas au plaisir de d’apporter une pointe d’épice colorée à tes lecteurs.
    Au proçès de Douai, en 91, quand Bernard se pointe devant la cour tout auréolé de son prestige de chevalier de l’industrie du braquage, un « grand blanc » s’installe et perdure durant deux ou trois minutes. Tout le monde observe le curieux personnage aux allures patriarcales d’un Gabin dans « La Horse » ou « Dominici » qui,les mains appuyées sur la barre, détaille à son aise le décor, les jurés, le cou et les mirettes montées sur roulement à billes.

    Le président; « – Bonjour, monsieur Madeleine. C’est quand vous voudrez »

    Le « Vieux », affable; « -Permettez, monsieur le président. Pour une fois que je me trouve de ce côté de la barre en cinquante ans, je savoure l’instant. »

    Les témoins belges ont ri moins fort que les français, il convient de le reconnaitre. Mais on n’a jamais su si c’était de déception de n’avoir pas trouvé de ce côté de la frontière un public et un jury assez crédules pour gober la dramatisation outrancière des faits et les témoignages pilotés pour accélérer les allocations de budjet sécurité pour les bureaux de poste.

  30. Lalbumine

    beau récit, d’un homme de la police sur un homme du milieu
    dites-moi que ça existe encore

  31. Yentl

    Erratum : il fallait lire

    ../… et mise en exergue de la phrase-clé de ce beau texte, du moins celle qui m’a le plus touchée :
    « Il a refusé, pour ne pas abandonner sa vieille mère. »

    Alfonse ou Alphonse ?

    … à toutes les madeleines et leur petit lu parties sans se retourner :
    «… mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.»
    Alfred de Musset

  32. michel

    Alfonse est décédé il y a 2 ans. Geneviève, leur soeur cadette, l’année dernière.

    • Sylvain SAÏD

      Je crois reconnaître le Michel que j’ai découvert sur FB (fans d’Audiard)…
      À plus…

  33. Pepsi06

    Qu’en est-il d’Alphonse, le frère de Bernard que j’ai bien connu et redoutable membre éminent du milieu faisant d’ailleurs autorité à la santé. J’ai connu ce brave Madeleine qui s’est fait bêtement coincer avec des faux papiers et qui ne voulait rien « balancer ». Je ne sais plus s’il « était plus jeune ou plus âgé que son frère Bernard. En tout cas, il faisait autorité le vieux aussi et il était aussi né à Le Fresnes Camilly. Est-il toujours en vie ?
    Merci

  34. Patrick Handicap expatrié

    Il semble bien avéré que pour la police, c’est plus honorable de s’appeler Madeleine qu’Amed…. Même pour les mêmes faits commis…

  35. irène adler

    Article magistral, comme d’habitude.

    « Pour ma part, et a une multitude de sources dignes de confiance, j’ai entendu par dizaines de fois le recit du “serrage de beaux cranes”
    écrivait michel-j | le 28 juin 2008 à 20:06

    …/… a croire que les poulets sont armes de sarbacanes comme les fées aussi.

  36. Yentl

    Alors, Monsieur Bernard ?
    Quel effet ça fait maintenant que vous y êtes ?

    Ma petite contrib’ ce jour, avec lien de circonstance, …/…

    http://www.madeinjoaillerie.fr/images/bijoux/bague-tete-de-mort-or-noir-diamants-blancs-bruns-lydia-courteille.jpg

    ../… et mise en exergue de la phrase-clé de ce beau texte, du moins celle qui m’a le plus touchée.
    Une pensée en passant de La Fée.

    Resquiescat in pace.

  37. ThomasB

    @Jojo et Orlario : et ça promet, avec l’avènement programmé des prisons privées où il s’agira de faire du chiffre. Le tout sous les meuglement satisfaits du bétail qui n’a rien contre d’éventuelles erreurs judiciaires, du moment que ça tombe sur le voisin…
    Sinon, beau papier qui rappelle Moreas écrivain…

  38. michel-j

    Chapeau Georges !… Pour la synthèse, je crois que « Le Vieux » n’aurait rien trouvé à redire.
    Sans remettre en cause les deux commentaires précédents (puisés à la réalité de l’expérience) je pense qu’il faut quand même apporter un bémol au « c’est pas ma faute, c’est celle de la société ».
    S’il est vrai que des persécutions visant à accroitre le vivier des délateurs existent, elles sont le faits de certains flics… ayant peut-être raté une carrière de malfaiteur par manque d’audace… Mais ils ne forment pas le gros de la troupe. Et le mec qui a vraiment envie de tourner la page, même sans renier ni ses amis, ni son passé, peut y arriver… Enfin, s’il a la niac et qu’il parvient à faire passer sa fierté au second plan.

    Un bonhomme extraordinaire (au sens éthymologique du terme) effectue un boulot incroyable avec des cas désespérés; le père Guy Gilbert. Malheureusement, on parle peu de lui, de son oeuvre… alors que les mecs qu’il récupère à l’arrache (il y a même laissé ses dents) auraient pu figurer au hit parade des « irrécupérables ».

    Je pense que c’est ce genre de boulot qui manque le plus; un travail en amont.

    Quant aux flics et aux malfrats… les uns comme les autres sont avant tout des hommes, avec leurs qualités et leur faiblesses… S’ils respectent les autre, et notamment « l’adversaire », ils bénéficient généralement de la réciprocité… Mais il y a des cons partout ! Et l’uniforme ou la réputation de rebelle au grand coeur n’y changent pas grand chose; avec un flingue en main, tu as toujours raison.

    Chouette papier en tout cas !

    M.

  39. orlario

    Pour ma part le commentaire qui suit ce bel article et plus pertinente parce qu`il souleve la vraie question. Je suis visiteur de prisons du monde entier et depuis 10 ans en Amerique latine ou du Mexique au Bresil je partage la vie et le sort des detenus qu`aucun policier ose regarder au fond des yeux et ma conclusion rejoint celle de JoJo au prenom bien indique. Sans le respect des detenus, pas de respect de la societe pour ceux qui sortent, c`est donnant-donnant. Elementaire, me direz vous ? Sachez que j`ai toujours pardonne celui qui se retourne contre le policier qui l`a tutoye, rudoye ou maltraite pendant son arrestation. Le respect est une valeur de notre societe que la police ignore. Charite bien ordonnee, je n`ai aucun respect pour tout ce qui represente une autorite qui s`abroge le droit de frapper un prevenu menotte ou un detenu refusant de marcher droit.
    Quant a la vielle fable du pays des droits de l`homme, vous versez dans le burlesque absolu.
    Dans le complexe de Bangu a Rio ou je me trouve,
    on me parle de la France et de ses droits de l`homme comme du Graal, je demonte cette legende tous les jours comme je le fais depuis 20 ans.
    On reconnait un pays a l`etat de ses prisons et la France est classee derriere la Coree du Nord.

    Pour etre le seul Francais qui accompagne les detenus a travers les portes de leurs libertes, je trouve que ce n`est pas trop mal pour un innocent condamne par erreur en France pour avoir demonte 3 policiers presses de clore un dossier bacle mais aux consequences insolites.

  40. JOJO

    Très bel article, passionnant! Merci à vous pour cette belle histoire, racontée avec finesse!
    Vous écrivez néanmoins: « Et lorsqu’un délinquant a purgé sa peine, je crois qu’il a le droit au même respect qu’un autre ». Mais un délinquant qui purge sa peine n’a pas le droit au respect? De ses droits notamment, allégrement bafoués dans notre beau « pays des droits de l’Homme »? Cette phrase, qui fait de la prison une zone de non-droits, ou la vie semble mise entre parenthèse (« fais ta peine et ensuite, redeviens un homme si tu le peux ») m’a dérangée…
    Néanmoins, merci encore!!

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