Qui se souvient de l’infortune d’Alain Hodique ? C’est un homme que l’on suppose sans histoire. Il est conseiller commercial chez Total. Et sa femme est la directrice de l’école maternelle de Bucquoy, près d’Arras. Puis un jour, en 2001, sa vie bascule à la suite des allégations de quelques chérubins de l’école où exerce son épouse. On lui impute des actes odieux. Les enfants, les parents, les voisins, la presse, l’opinion publique, l’administration, tous s’y mettent. Devant une telle pression, la justice ne résiste pas. Comme tout le monde, les magistrats le déclarent coupable – avant qu’il ne soit jugé. Jack Lang, alors ministre de l’éducation nationale, suit le mouvement. Il parle, il écrit, il agit, en oubliant les rudiments du droit et de la sagesse, en oubliant ce dogme qu’il a pourtant fait sien : la présomption d’innocence.
Madame Hodique, fonctionnaire de l’Education nationale, du jour au lendemain est suspendue de ses fonctions. Et Monsieur Hodique va tout droit en prison. Il y restera plus d’un an. C’est dans l’adversité qu’on montre son caractère. Ces deux-là en avait. Ils se sont battus.
Et le mois denier, Alain Hodique a été déclaré innocent par la plus haute autorité de ce pays. Et Madame Hodique va obtenir réparation, le ministre de l’éducation, Gilles de Robien, s’y est engagé. Et Jack Lang a fait pénitence. Il a enfin écrit à Monsieur Hodique pour lui présenter ses excuses. Juste à lui, pas à sa femme. Bon, il ne faut pas faire la fine bouche !
Allez, Monsieur Lang, on sort toujours grandi à reconnaître ses erreurs, et, personnellement, je trouve dans votre lettre de la simplicité, aspect de votre personnalité qui m’avait échappé – et une certaine noblesse.
Je pense que M. et Mme Hodique doivent être satisfaits. Certes, ils ne retrouveront pas toutes ces années perdues, mais ils ont recouvré leur honneur. C’est inestimable.
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