Lors de son discours de Versailles, devant les cercueils de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, les deux fonctionnaires de police assassinés à Magnanville, François Hollande n’a pas prononcé le nom de leur meurtrier. Il a parlé de ces « barbares qui commettent des horreurs au nom d’une religion qu’ils défigurent et qu’ils dévoient ». Et d’une guerre qui sera longue…
C’était un moment fort pour les policiers, les gendarmes et tous ceux qui se trouvaient sur cette place de Versailles. De ces moments que chacun de nous a connus, où, devant le corps d’un parent, d’un ami, croyant ou non, on se laisse prendre par l’envoutement d’une cérémonie mortuaire. Hier, sur la place, devant la préfecture de Versailles, il y avait l’immobilité, longue, de celle qui oblige au recueillement ; la musique militaire, prenante, que l’on a l’impression d’entendre pour la première fois ; puis le discours du Président, juste, au début, avant de devenir plus politique. Mais peu importe, on ne l’écoute plus, les paroles ne sont qu’un bruit de fond, une sorte de mélopée qui vient renforcer l’émotion. On pense à ces amis, à ces collègues, qui ne demandaient qu’à vivre. On pense à cet enfant privé de ses parents. Puis surgit l’introspection : ses propres collègues, ses amis, sa famille, soi… C’est un moment où l’on se demande pourquoi on a choisi ce métier-là.
Ensuite viendront les revendications, presque de principe, pour se donner l’impression que l’on fait quelque chose, que plus rien ne sera comme avant. Plus de moyens, exige ce policier qui, tendu, rigide, refuse la main de François Hollande ; le droit de porter son arme à tout moment, réclament les syndicats. Et puis la possibilité de cacher son nom, comme déjà d’autres collègues le font, dans les services de renseignement. Avec le risque pour les policiers, ceux-là mêmes qui ont manifesté pour qu’on les aime, de se couper de la population, de s’isoler. Et dans ma tête courent ces mots terribles lâchés dans l’émotion de la marche blanche à Magnanville : « Nous sommes tout seuls… Nous sommes tout seuls contre tout le monde. »
Mais le président de la République n’a pas prononcé le nom de l’assassin de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing. Et de son discours, c’est ça qu’il faut retenir, ce qu’il n’a pas dit.
En s’abstenant de prononcer son nom, il a emboîté le pas au directeur du FBI qui, après l’attentat d’Orlando, a déclaré qu’il se refusait d’appeler l’assassin par son nom. Un individu capable d’un tel acte n’a pas de nom, il n’appartient pas à notre communauté. La communauté des hommes.
Alors que rien n’a marché pour lutter contre le terrorisme, alors qu’à présent les autorités mêmes avouent leur impuissance en nous promettant des lendemains ensanglantés, il y a peut-être là l’amorce d’une solution : ignorer ces individus qui, en prenant leur dieu pour alibi, sont capables des pires exactions. Il faut les anonymiser, les tuer civilement. Une peine capitale sans guillotine. C’est d’ailleurs ici, à Versailles, à quelques pas de cette cérémonie à la mémoire de ces deux fonctionnaires de police, qu’a eu lieu la dernière exécution capitale en public. Tiens, c’était justement un 17 juin, en 1939. Il y a 77 ans jour pour jour. L’exécution fut un véritable spectacle et dès le milieu de la nuit, la foule se pressait devant l’ancienne prison Saint-Pierre. Il fallait être là pour voir la tête d’Eugène Weidman, « l’homme au regard de velours », condamné pour le meurtre de cinq femmes, rouler dans la corbeille. Il faut dire que Weidman était devenu une star. En prison, il recevait des tas de lettres d’amour, de soutien, et même des fleurs. Il était adulé et la justice, en plus, lui fournissait l’occasion de finir comme un héros de tragédie grecque. À se demander si la peine de mort n’était pas plus incitative que dissuasive. Pour mettre un terme à toute équivoque, Édouard Daladier, le président du Conseil, fit interdire les exécutions publiques.
Il y a une leçon à en tirer. Devons-nous entrer dans le jeu de ces terroristes exhibitionnistes ? Notre démocratie, malmenée par la lutte contre le terrorisme, ne peut-elle pas effacer leur nom tout simplement ? Cela ne les empêchera pas d’engendrer le malheur, mais ils sauront qu’ils le font pour rien. Personne ne prononcera leur nom. Le procureur ne donnera pas leur curriculum. Et, s’ils ont choisi la mort, ils doivent savoir qu’ils ne seront pas enterrés comme de vrais musulmans et que leur dépouille ne sera pas rendue à leur famille. Elle sera incinérée, en catimini, dans l’anonymat le plus complet. Et personne, jamais, n’ira jeter une poignée de terre sur leur tombe.
Et personne jamais ne pourra se revendiquer de leurs actes, car ils ne seront ni des héros ni des martyrs. Ils seront rien.
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Mon dernier livre : Dans les coulisses de la lutte antiterroriste : de la rue des Rosiers à l’état d’urgence (First document).
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>Je ne sais pas ce que veut dire « vrai musulman », et encore moins dans des cas pareils, mais je sais ce que veut dire « déséquilibré », « malade mental ».
La meme chose, il faut etre desequilibre pour croire au pere noel a l’age adulte.
Et comme l’ideologie religieuse (toute sans exception, puisuqe celui qui croit pas se trompe forcement) promet l’enfer a tout ceux qui ne pensent pas pareil….disons que les plus abrutis d’entre eux prennent les devants.
il n’existe pas de musulamans cathos, juifs hindous, etc ‘moderes’
Il en existe juste des non violents, mais ils sont tous complices.
Statistiques et probabilités.
1 Merah: avait fréquenté l »Hôpital Psychiatrique….
2 Les frères Kouachi: famille éclatée, enfants placés et … »suivis » par des professionnels de la « santé mentale »…
3 le criminel tueur de flic de Magnanville était connu comme violent, « imprévisible » dit le juge Trévidic… »J’ai soif de sang. Allah m’en est témoin »
4 Nice: le chauffard était suivi en psychiatrie en Tunisie et n’a pas guéri, à mon avis, une fois arrivé en France; « il n’avait pas toute sa tête » disait-on de lui quand on le connaissait- même dans sa famille-…
Ces coïncidences sont troublantes, me laissent perplexes et me font me poser une question :. Qui aurait intérêt à utiliser ces fous comme terroristes ? DAESH ? seulement DAESH ? Pour des services secrets « mal intentionnés », n’y aurait-il pas là de belles « cibles molles » ???
Je ne sais pas ce que veut dire « vrai musulman », et encore moins dans des cas pareils, mais je sais ce que veut dire « déséquilibré », « malade mental ».
Maintenant, et comme toujours (prière de se rappeler de moi), je pose la même question: à qui profite le crime ?
» Il seront rien. » 3 mots, deux fautes, ça pique les yeux, là :/
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Et paf!
GM
Très bon article, qui tape juste. L’Histoire finit toujours par honorer les bâtisseurs et oublier ceux qui détruisent. Le Colisée est connu du monde entier, le Latin a donné naissance aux langues parlées par une grande partie de l’humanité, mais les Dieux et les lois des barbares qui ont envahi l’empire romain, nul ne s’en souvient.
Bonjour Jojo. Ce que vous dites n’est pas totalement vrai. Hitler, Jules César… on s’en souvient.
Je crains fort que nombre de bâtisseurs aient été eux aussi oubliés. Qui a bâti le panthéon, la tour de Pise ou l’arc de triomphe ? Quel est le nom de l’architecte de la pyramide du Louvre ? Qui a construit le Louvre ?
Quant aux lois, à qui doit-on les réformes religieuses de 1500 et des brouettes ? Quel(s) Dieu(x) ont « autorisé » ou « interdit » les fondements sociétaux sur lesquels nous sommes assis aujourd’hui ?
Mais bon, sans doute vaut-il mieux retenir le jour de l’appel (18/06) vaut mieux que toutes les misères du monde, même si ce monde là en crève.
Beaucoup de blabla, reste que le terrorisme existe beaucoup pour sa représentation médiatique. Il fait peu de victimes et récolte un écho considérable. Alors ne pas citer le nom du tueur, c’est bien gentil, ça fait une belle jambe aux victimes, mais parler du terrorisme à sa juste proportion, au lieu d’inonder les médias de concours de larmes et de postures dramatiques sûrement très flatteurs pour l’ego du tribun, serait certainement plus intéressant et efficace pour en réduire les effets.
A lire votre phrase sur le fait de ne pas jeter une poignée de terre sur la tombe des assassins, pourrais je vous suggérer de (re)lire Antigone de Sophocle ? Visiblement vous connaissez le texte.
Ces meurtriers sont à condamner, mais pas à exclure de notre monde, pas à réduire à rien. Ils nous renvoient à notre propre humanité, à nos défauts.
C’est sur le terreau de nos insuffisances que nait leur ressentiment.
Pour y faire face, il faut l’accepter. Accepter qu’ils sont comme nous au fond, mais que leur façon de voir les choses est inacceptable.
Je partage votre peine, car c’est la mienne. Celle d’un citoyen qui aimerait que l’on trouve une solution juste et que l’on respecte la vie de tous, en premier lieu celle de ceux qui font respecter l’ordre.
Mais il ne faut pas nier nos ennemis, ou leur nier une humanité. Juste les condamner et les combattre. Faire face, comme disait l’autre.
Car nier l’autre c’est le premier pas vers nier notre humanité.
Ne devenons pas nous même inhumains.
Merci beaucoup pour votre analyse, juste et sensible comme à l’accoutumée. Je lis souvent votre blog avec plaisir, un baume sur la barbarie de notre temps (toutes les époques ne le sont-elles pas?).
J’ai trouvé votre dernier livre très intéressant.
Encore merci.
je reviens pour la dernière fois sur cette mauvaise idée de ne pas donner de sépulture à un tueur. Après, je n’y reviendrai plus.
Personne n’irait cracher sur la tombe de qui que ce soit (Pourtant, on parle encore d’Hitler, par exemple).
En disant et en faisant cela, nous faisons deux choses :
– nous réagissons, plutôt que nous ne réfléchissons (au futur par exemple)
– nous ne donnons aucune chance aux gamins des victimes de pouvoir exhumer ce qu’ils cachent au fond d’eux.
Parce qu’eux, ces gosses, ne pourront jamais aller vérifier si l’assassin est bien quelque part, à six pied sous terre. Et en n’étant nulle part, les assassins sont comme les ogres de notre enfance : ils sont partout, ces ogres ; à chaque coin de rue, au fond d’un couloir, en haut d’un escalier sombre, derrière une étale de boucher ou cachés derrière un rideau. C’est comme une menace persistante, une épée de Damoclès qui risque de s’abattre à n’importe quel moment.
Nous ne donnons même pas la possibilité aux gosses des victimes de pouvoir accueillir leur propre haine, l’éprouver, ressentir comme elle fait mal.
En ça, ces mômes sont deux fois victimes: désormais orphelins, ils devront aussi vivre avec l’absence d’un coupable dont ils n’ont même pas le nom. Ils seront comme les nés sous X, à la recherche perpétuelle d’un nom, d’un image, à mettre sur le vide abyssale qui les séparera toujours de la réalité.
Et on sait que nos fantasmes ont la peau dure.
Si je peux me permettre… François, tu t’es encore planté !
Je reviens sur cette idée développée hier, à cause d’un débat prolongé hors publicité webbique.
J’ai bien compris l’idée générale qui est de ne pas légitimer un acte que nous réprouvons. Mais ça ne change rien.
La peine de mort a-t-elle empêché les tueurs ?
Les retourneurs de conscience trouveront d’autres parades à travers les écritures qu’ils détourneront. Ils diront : « votre âme ira quand même au paradis. Parce que… Alla Ouakbar et il fait ce qu’il veut. »
Pour preuve, la religion catholique, en son temps, a détourné les consciences. Les évêques n’ont mis que ce qu’ils voulaient dans les missels, afin de réduire la réflexion « populaire » ; afin de ne pas spiritualiser (même hors champ religieux) ces individus. N’est-ce pas identique en politique ?
Rien ne pourra empêcher ces tueries ; parce qu’on n’éduque pas. Le « peuple », quelle que soit son origine ethnique, se contente de peu. On l’emmène où on veut, au gré des évolutions ou révolutions sociétales. Mitterrand l’avait bien compris et exprimé. Personne n’a retenu la leçon.
Pour parler ethnies, nos jeunes autochtones (blanc, les yeux bleus, le nom qui ne sonne pas étranger), nos autochtones depuis plusieurs générations ne s’y retrouvent pas dans cette politique du pognon et du soi-disant peu d’avenir social.
Seuls la « religion », la secte, l’ordre « moral », le couillon charismatique, obtiennent un peu de crédit, pourvu qu’on ne les connaisse pas dans leurs détails mystificateurs, mensongers, opportunistes… que sais-je encore.
Alors, si pour des autochtones c’est comme ça, si nous, « les anciens intégrés » c’est comme ça, après deux, trois, voire quatre générations d’intégration, nous à la peau indifférenciée, imaginons pour un individu dont le corps et les mœurs rappellent des origines bafouées ! 1962 n’est pas si loin !
Et puis, et puis, malgré ce que je suis, ce que je fais, ma mémoire individuelle se fond dans la collective ; se fond et s’y confond au point que les INDIVIDUS (et le mot n’est pas innocent) au point que les Êtres de chair et de sang, d’amour et de paradoxes, au point que… « ces gens là ne comptent pas, Monsieur ; ils ne comptent pas ».
En revanche, l’événementiel a toujours alimenté les masses et une certaine catégorie de population s’est servi de cette nourriture bien peu spirituelle.
Les hyènes, les chacals et les vautours n’ont qu’un plan : rester sur la branche ou planquer dans les herbes hautes (si hautes qu’on ne les voit pas) afin de se repaître du troupeau assassiné.
Depuis que le monde est ce qu’il est, 80 milliards d’entre nous ont disparu ; de mort lente ou violente. Qui a retenu quoi ? Cela a-t-il changé la face des indigents et des piétineurs ?
Malgré le choc pour moi produit par ce double assassinat, cela reste (je sais, c’est dégueulasse) anecdotique. J’ai moi-même la trouille pour les miens et ma peau. Mais alors ? Une fois dans le trou, les hommages rendus et la médaille accrochée au tricolore, quelques larmes versées au son d’une sonnerie aux morts dans une cour (même pas d’honneur), quelle main sera tendue pour éviter le pire ? Quelle action sera commise pour endiguer ce ras-de-marée sanguinaire ?
Ce que nos politiques (de droite ou de gauche) ont nommé « guerre » permet un peu plus de tenter de rassembler des foules paumées dans cette mosaïque. Ce terrorisme sert (du verbe servir) une politique européenne où les Hommes sont interdits de prendre part.
Qu’un sang dit impur abreuve nos OU leurs sillons ne change pas la nature humaine.
Je le crains. Car… « chez ces gens là, on ne cause pas, Monsieur, on ne cause pas ; on prie. »
+ 1
« Et personne jamais ne pourra se revendiquer de leurs actes, car ils ne seront ni des héros ni des martyrs. Il seront rien. »
Au risque d’essuyer de nombreuses critiques, j’ai quelques remarques sur cette dernière phrase.
La première, c’est que quel que soit le bord dont on se revendique, ces tueurs restent des hommes et on s’est servi de leur amour pour en faire une arme de destruction. Parce qu’au départ, aucun de ces tueurs n’étaient ni haineux, ni extrémiste. Aucun d’entre nous, d’ailleurs, n’est prédestiné au meurtre, à la barbarie ou aux tueries de masse.
Ces tueurs sont devenus des outils d’une guerre que nous ne maîtrisons pas.
Et en parlant de guerre, n’y aurait-il jamais eu d’actes de barbarie commis par des guerriers ? Ou même des civils.
La guerre est-elle légitime ? Si oui, pourquoi tant d’hommes ont tenté de sortir du colonialisme ?
Mais ces tueurs restent des hommes (et pour lever toute ambiguïté, je ne pleure pas leur mort).
Est-ce valable (ou non) de ne pas rendre leur dépouille et de les incinérer ? N’est-ce pas faire acte de vengeance, notamment envers des parents qui sont passés à côté de la déviance de leur(s) môme(s) ? Un acte de vengeance, pas plus glorieux que celui des djihadistes mais qui vise à punir une famille, un peuple, une terre. Et j’ai pô de réponse !
la deuxième remarque s’inscrit dans ce que nous avons de plus rêveur en nous. Oui, ces tueurs ne sont ni ne seront héros ou martyrs… dans notre culture à cet instant précis. D’ici une génération, dans cette Europe, nous citerons celui-là ou tel autre comme faisant partie d’une page de l’histoire d’un nouveau monde (que nous voulons encore ignorer). Et c’est tout.
Mais effectivement, personne ne se souviendra de leur nom, pas plus que de celui qui a commis l’attentat de Sarajevo le 28 juin 1914 assassinant l’archiduc François Ferdinand (et sa femme), ce qui a engendré la première guerre mondiale.
Alors… les citer ou non importe peu : l’histoire ne retiendra que les actes.
Ils ne sont donc pas héros, pas martyrs, mais tout simplement, et encore une fois, dans cette culture de destruction, ils sont des « surhommes ».
… »Grâce au récit, nous parvenons à […] construire une personnalité qui nous relie aux autres, qui nous permet de revenir de manière sélective sur notre passé, tout en nous préparant à affronter un futur que nous imaginons » écrivait J. Bruner dans ‘Pourquoi nous racontons-nous des histoires ? Le récit au fondement de la culture et de l’identité individuelle (Paris, Pocket, 2005).
Et nous faisons pas mieux : c’est là ma troisième remarque. Aucun homme ne naît coupable (les femmes encore moins…). Mais nous leur, nous nous, racontons des histoires à dormir debout.
Que ces tueurs soient quelqu’un, quelque chose ou rien, c’est pas ça qui compte. Aux yeux de l’histoire et de l’humanité, NOUS ne sommes rien ; ou pas grand chose : des fourmis sur la fourmilière géante.
Ce qui compte, c’est que nous défendions une démocratie laïque. Et que cette laïcité n’a jamais été expliquée à personne. Elle n’a pas été parlée, ne s’est pas faite éducation (éducaré signifie : faire sortir de soi).
L’éducation est « Nationale », pas sentimentale. Et tant qu’on protègera le pognon plus que l’humanité… alors, nous aurons des Brevik, des Abdallah et des convertis prompts à l’assassinat.
Enfin, moi, j’dis ça…, faut essayer.
Bonjour Le Monde,
je pense que vous devriez mettre plus de publicités sur vos pages, on arrive encore à distinguer les titre des articles.
Merci de votre attention et bravo pour la qualité de vos publications 😉
Quant à « traiter’ particulièrement comme vous le proposez des individus coupables de tels crimes, même commis « au nom de Dieu »: qui doit légiférer ? un référendum ? doit-on renoncer à la « Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen », qui n’autorise aucune exception de ce genre dans la citoyenneté française ?
De séduisante (car sentimentale), votre proposition d' »anonymat » devient un casse-tête juridique et se termine en interrogation: ne verrait-on pas un jour des crapules détourner cette mesure au profit d’organisations criminelles, mafieuses ? Les crapules dont je parle sont comme les gens qui mènent les fameuses « guerres secrètes »: SANS SENTIMENT.
1 Le premier des réflexes, si on veut réfléchir sur de pareils faits, est de se poser la question: « à qui profite le crime ? ». Cela aide pour éloigner le côté émotionnel et garder la tête froide… personne, par exemple, n’a évoqué la personnalité psychiatrique quelque peu « particulière » du criminel, voire l’éventualité d’une manipulation; pourtant, ça s’est déjà vu. Tête froide, encore et toujours!
2 « Nous sommes tout seuls contre tout le monde. »: une certaine propagande s’ingénie à le faire croire, et ça marche. La réalité est toute autre à mon avis: aujourd’hui la Police a été tellement démantibulée, cloisonnée, manipulée qu’un esprit de corps semble impossible; on se tire dans les pattes entre services et ça fait le bonheur des margoulins. Cette désorganisation me semble organisée, et le sentiment de solitude entretenu. Ne tombez pas dans le panneau ; « La République est Une et Indivisible ».
3 Hommage aux victimes. Honte aux coupables ET aux responsables. Justice pour tous.
Je ne sais pas si ça va dans le même sens que la proposition d’anonymisation des assassins mais il me semble que le statut de « guerriers islamistes » que la Presse et l’Etat confère avec complaisance à ces tueurs est une erreur impardonnable, je pense même qu’on utilise les actes barbares de ces gens pour justifier dans l’opinion publique les crimes perpétrés en Syrie et en Irak par les Américains et maintenant les Français et d’autres encore. Ces gens devraient être « réduits » à ce qu’il sont, des demeurés qui se sont inventés une cause qui n’est pas la leur et qui finissent presque à chaque fois aussi morts que leurs victimes.
Beau texte, même si la partie « Un individu capable d’un tel acte n’a pas de nom, il n’appartient pas à notre communauté. La communauté des hommes. » me semble puérile, mieux capable de faire appel à l’émotion qu’à la réflexion.
Au contraire, tout individu, quoiqu’il fasse, reste un homme, et a un nom. Et c’est d’ailleurs parce qu’il est un homme que nous pouvons le juger, et le blâmer. Et c’est aussi parce qu’il a un nom que nous pouvons individualiser ses actes, et non les imputer à un ennemi imaginaire, plus ou moins bien défini.
Nos ennemis, aussi cruels qu’ils soient, sont des hommes, ont des noms, des amis, des familles, et c’est parce que nous le reconnaissons que nous sommes meilleurs qu’eux. Nous ne les combattons pas pour ce qu’ils sont (ou ce que l’on voudrait qu’ils ne soient pas), mais pour ce qu’ils font.
Merci Monsieur Moreas.
C’est bien comme cela qu’il faut traiter ceux qui ne sont rien
Anonymat des terroristes pour/contre anonymat des policiers ! Un peu tiré par les cheveux, non ? Du point de vue sociologique, c’est assez étonnant… mais pourquoi pas !
» …. ils doivent savoir qu’ils ne seront pas enterrés comme de vrais musulmans et que leur dépouille ne sera pas rendue à leur famille. Elle sera incinérée, en catimini, dans l’anonymat le plus complet. Et personne, jamais, n’ira jeter une poignée de terre sur leur tombe. »
Totalement d’accord avec votre suggestion M. Moreas concernant les dépouilles de ces terroristes, dont la sauvagerie le dispute à la lâcheté.
Gros lourd on peut faire tous les procès du monde aux occidentaux au sujet des politiques qu’ils mènent et ont menés dans les pays musulmans, mais le fond du problème n’est là. L’Islamisme sanglant fruit du salafisme radical il est avant tout une idéologie de nature criminogène – version ultra simpliste et archaïque de l’islam – qui en premier s’attaque et massacre des musulmans.
C’est tentant mais cela aurait un sens dans une société plus digne, où on ne propulserait pas en permanence le bas du panier à la une, pourvu que ça se vende, où les media ne vivraient pas des émotions (plus particulièrement de la violence), du sensationnalisme… et de l’exhibitionnisme. On crée des modèles et des héros à partir de n’importe qui pourvu que ça fasse du bruit, on exploite les ressorts les moins glorieux de l’humain pour vendre du divertissement ou de l’info. Bref, il y a comme un lien, ça ne tombe pas de nulle part, c’est effectivement bien exploité par le terrorisme. La dimension que prend leurs noms quand ils sont cités tient à notre degré de perversion si j’ose dire.
D’autre part on ressent le besoin de connaitre le parcours de ces gens, d’essayer de comprendre comment ça fonctionne, c’est naturel. Même si on n’y arrive pas on ne pourrait pas supporter d’être dans l’obscurité.
Et puis quelque chose me dit que leur vie ne peut pas se résumer à ce qu’ils sont devenus quand ils sont devenus des massacreurs, leur nom leur a été donné quand ils sont venus au monde. Ok pour qu’on les cite le moins possible mais ça semble compliqué.
L’important comme vous le faites c’est de dire les noms de ceux qu’ils ont tué et dont il faut se souvenir.
Je partage votre opinion concernant la dépouille de l’assassin qui ne mérite pas d’être rendue à sa famille, afin que la société dans son ensemble montre à quel point elle honnit ces individus, mais je suis sûr que des associations autoproclamées porteuses de valeurs universelles blablabla blablabla ……(air connu) s’opposeraient à de telles mesures
Très bel hommage.
merci pour ce petit garçon qui saura lire un jour. Et espérons que lorsqu’il saura lire, il apprendra le monde et non la réaction des émotions ; que son bras et son cœur ne s’armeront pas de vengeance.
Sans doute comprendra-t-il que, de quelque bord qu’il soit, les « héros » peuvent être blessés.
La police, ce mal nécessaire, n’est que le symptôme d’un manque d’éducation : on protège l’argent, pas les hommes. Si tel était le cas, on ferait le nécessaire pour éviter les massacres ; là aussi, d’où qu’ils viennent.
merci encore, Maître Mô.
Votre pare-feu se heurte aux impératifs de la pieuvre médiatique et au monstre aveugle appelé « Rézosocios le Terrible ».
http://misentrop2.canalblog.com/
Un acte terroriste quelqu’il soit,et où qu’il soit commis est un drame et peu importe l’identité des victimes ou leur nationalité. Mais les politiciens ont la mémoire courte.
La montée des fondamentalismes et du terrorisme n’est que le résultat des politique menées par les pays occidentaux dans une bonne partie du monde. Ca n’est pas une excuse loin s’en faut mais si l’on regarde un tant soit peu l’histoire de ces mouvements, d’Algérie en Afghanistan, en Irak ou en Iran, on retrouve les mêmes maux : enjeux politiques et économiques, exploitation des ressources naturelles, maintien de régimes dictatoriaux pro-occidentaux ou pro-soviétiques dans le passé (financement par exemple des mouvements talibans par les américains pendant la guerre d’Afghanistan contre les soviétiques ou plus récemment en Lybie ) et la liste est infinie.
Nos dirigeants politiques et économiques ont pris ces continents pendant un siècle pour « leur terrain de jeu » et le drame est que de pauvres anonymes, ces deux policiers ou encore les populations syriennes ou autres, doivent en payer le prix. Monsieur le Président et ses homologues devraient s’en souvenir et réfléchir à mener une autre politique vis-à-vis de nos partenaires arabes ou africains si nous voulons en sortir un jour.
« Un individu capable d’un tel acte […] n’appartient pas à […] la communauté des hommes. »
Si les hommes ne tuaient pas, cela se saurait. Le plus souvent, ils tuent par obéissance aux États.
Alors que les animaux qui tuent en ont généralement besoin pour manger.
Quel contresens, « il n’appartient pas à la communauté des hommes » !
Ne pas citer Abballa est une nouvelle mode des politiciens cherchant des recettes magiques, même les plus aberrantes, parce que les méthodes connues échouent. Pourquoi en parler, sinon pour moquer la crédulité sans fond des politiciens, toujours prêts à suivre n’importe quel conseiller en poses et attitudes ?
Si un type comment un crime en espérant accéder au paradis, que les vivants le citent ou non l’indiffère.
Et puis, que le gouvernement prenant les Français pour des couillons se dise bien qu’ils y voient clair ! Les attentats sont une riposte à la guerre de la France contre Daesh, comme il s’en produit lors de n’importe quel différend avec un autre pays, hormis que les services secrets des pays établis ne revendiquent pas les accidents. Imaginer des pseudo-motivations à des individus n’arrêtera pas les attentats du groupe.
« Nous sommes tout seuls contre tout le monde. »
Bin oui.
Parce qu’en France la police sert à cogner sur la population. Tout récemment, un policier a menacé des manifestants de son flingue sans autre but discernable que de les terroriser. Un autre a lancé une grenade sans être menacé. Et tout un groupe a avancé en voitures contre une foule.
Parce que les policiers eux-même comprennent leur métier ainsi. Dans les ghettos de France, ils sont couramment insultants, humiliants et provocateurs.
Les Français l’ont compris : le gouvernement est contre eux et la police sert aux politiciens à se maintenir. La contrepartie est l’impunité pénale des policiers. Cela s’appelle un état policier.
C’est pour cela que Hollande souhaite anonymiser les policiers : accroître encore leur impunité, donc la latitude de l’État à être un voyou. L’assassinat du couple de policiers n’est que le prétexte.
En Allemagne, les policiers ne sont pas perçus comme des ennemis. Il y a de bonnes raisons à cela.
Vous avez l’indignation très sélective. Je ne savais pas que les casseurs allaient à la rencontre de policiers qui manifestaient gentiment. Mais on s’en doutait.
Bonjour Pat. Dois-je dire charmant ?
Vous pouvez ne pas partager l’avis des internautes et dire les choses gentiment.
Je crains cependant que MS ait raison : cet assassinat de flics pourraient bien servir de prétexte. Là ou en revanche il a tort, c’est sur cette « impunité » qui ne doit pas exister pour les poulets. En revanche encore, on pourrait aller vers un état de plus en plus policier, c’est vrai
MS n’a pas de haine, je le crains. Son mal est plus profond et il n’est pas encore parvenu à franchir ce seuil, cette stèle sous laquelle son humanité sommeille encore.
Votre réaction montre qu’il existe même dans notre société des gens parfaitement abjects, rongés par la haine. Pas seulement chez les terroristes.
Je vous plains.
Oui , Billy , des gens qui crachent leur « haine du flic » ne valent pas mieux que les assassins d’Allah. Ils devraient partager leurs pulsions suicidaires et nous débarrasser de leur aura nauséabond.
C’est bien léger comme pare-feu, il faudra peut-être utiliser des moyens plus significatifs pour lutter contre le terrorisme
Ô JC Rolland, as-tu des propositions sensées ?
Plein de gens cherchent des moyens, mais visiblement ils n’en ont pas trouvé de complets. Tout le reste, ce sont des politiciens d’opposition proposant des idioties pour prétendre qu’avec eux, ça irait mieux, et des politiciens au pouvoir voulant faire croire qu’ils agissent utilement.
N’oublie pas Breivik parmi les gens dont il faut se protéger.
Breivik était un taré solitaire.
Eux sont des milliers, et en réseau.
AO
Il faut s’en protéger malgré tout, non ?
contre des gens si fascinés par leur propre image , votre proposition touche juste
rien à ajouter
Parfaitement.