LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Chroniques du procès AZF (7)

Règlements de comptes – En affirmant a priori que l’explosion était la conséquence d’un accident, le procureur de Toulouse a bloqué l’enquête. Huit ans plus azf-dossier_lepost.1241766981.jpgtard, entre ceux qui ont obéi aux ordres et ceux qui auraient voulu ne pas obéir, les policiers règlent leurs comptes. Pourtant, à l’époque, aucun n’a tenu tête. Et les plus courageux se sont contentés de baisser les bras.
On a pu penser qu’il était sage, après les attentats du 11-Septembre, de ne pas affoler les gens en enquêtant – seulement en enquêtant – sur une éventuelle piste terroriste. Mais aujourd’hui le résultat est là. Certains policiers estiment que dans cette procédure, toutes les portes n’ont pas été refermées. Que pour le moins, il reste des points de suspension…

Sauf rebondissement de dernière minute, ce procès retiendra probablement la thèse de l’accident. Mais quelque part, il restera comme un doute. Comme dit Me Soulez-Larivière : « Il n’y a de preuve judiciaire de rien du tout, ni sur une piste accidentelle, ni sur une piste intentionnelle… ».

Dans ce compte-rendu des débats, Jean-Christian Tirat, nous montre la confrontation entre les différents enquêteurs.
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Ceux qui ne croient pas à l’hypothèse intentionnelle sont convaincus qu’AZF n’était pas un attentat puisqu’il n’y avait pas eu de revendication. Argument léger quand on se souvient par exemple des attentats non revendiqués de 1995 contre le RER à la gare Saint-Michel de Paris. Et puis, quid des cinq revendications adressées à la presse et aux autorités policières après la catastrophe de Toulouse ?

Houarla-Houarla contre Alpha-Bravo
Entre 2005 et 2006, Michel Monier, un policier du SRPJ de Toulouse, a enquêté sur ces revendications. Un peu tard diront certains. Auparavant, l’OPJ était en poste en Espagne où il faisait l’interface entre la police espagnole et la police française. Il a vécu les attentats de Madrid, mais, chose curieuse, il ne sait pas s’ils ont été revendiqués (Ndr : ils l’ont été par Al-Qaïda le soir même dans un communiqué reçu par le journal Al Qods Al Arabi, basé à Londres, puis trois jours plus tard par une cassette signée de la même organisation reçue par les autorités espagnole).
Pour AZF, passons sur quatre revendications fantaisistes, comme l’appel téléphonique reçu par une gendarmerie de banlieue d’un groupe inconnu : Houarla-Houarla islamique…
En revanche Me Simon Foreman (avocat de la défense) focalise sur « Alpha-Bravo ». De quoi s’agit-il ?
Le 28 septembre 2001, à 8h50, la chaîne de télévision locale TLT reçoit un fax manuscrit :
« Contrairement à ce que peut dire la Presse, le Groupe ALPHA-BRAVO Revendique l’attentat de l’Usine AZF du 21/09/2001… Cliquer ici pour lire la suite.



10 Comments

  1. JC Tirat

    La responsabilité de Grande Paroisse est de toutes façons engagée, que ce soit un attentat, un acte de malveillance ou bien un accident.
    Il est vrai en revanche que dans le cas d’un attentat, Total pourrait demander un partage de responsabilité avec l’état.
    Bien cordialement

  2. Desfontaines

    Intéressant. D’autant plus que ce procès n’est pas réellement couvert par les télés et par les autres médias. Une telle discrétion ne cadre pas avec l’enjeu de ce débat. L’affaire Viguier, toujours à Toulouse, avait bénéficié d’un tout autre traitement.
    Journaliste moi-même (il n’y a pas de sot métier), j’avais eu l’occasion de faire intervenir Menessier du Figaro et une consœur de L’Express dans une formation sur l’enquête.
    Sans oser trancher, bien entendu, dans ce procès complexe, il me semble parfaitement à la portée des experts concernés de déterminer si l’explosion est accidentelle ou pas. Ce qu’ils ont apparemment fait.
    On est un peu confondu par les hésitations policières de l’enquête. Ce qui peut s’expliquer par le choc produit à Toulouse par cette catastrophe et la nature de l’enjeu : si attentat il y avait, ce serait à l’État d’assumer les conséquences ; si l’accident était avéré, c’est la responsabilité d’AZF et de Total qui serait engagée.
    Me Soulez-Larivière, qui dénoua les fils délicats du Rainbow Warrior, « joue très bien le coup » pour l’entreprise AZF, dont il assure la défense. L’avocat répète volontiers qu’il ne sortira aucune certitude de ce procès. Dans un sens ou dans l’autre… Si c’était bien le cas, quelle formidable victoire pour Total ! Mais quelle mauvais point pour la Justice et la police !

  3. GMoréas

    @ Quidam
    Aucun policier n’est préparé à ce type d’enquête. Et en plus de la technicité requise, il fallait avoir les épaules pour résister aux pressions (politiques, médiatiques…). Pas facile. Il faut se rappeler le contexte de l’époque. Personnellement, je n’ai évidemment pas connu d’enquêtes similaires, mais j’imagine que magistrats et policiers on été à la remorque des experts. Difficile de faire autrement. Et ce n’est pas toujours très bon, surtout lorsqu’il y a autant d’intérêts différents en jeu.

  4. françois f6

    Revenons en aux faits:
    Il est clairement établi suite à ces différentes confrontations que:
     » A Paris ils veulent un accident… »

    Une bonne raison majeure de convoquer Chirac/Jospin. A l’époque Paris c’était eux!

    Le président de ce tribunal ne le fera pas!
    Le faire serait ouvrir la boite de pandore du terrorisme d’état.

    La farce de l’accident chez AZF n’est pas plus recevable que la version oficielle des attentats du 11 septembre à New York.

    « Jean Doubi » permet de brouiller un peu plus les pistes pour mieux enterrer l’abominable hypothèse de l’attentat US sous fausse bannière pour contraindre Chirac de s’engager en Irak et plus globalement derrière Bush/Cheney et leur guerre fallacieuse au terrorisme.

    New York / Toulouse; tant de similitudes…
    Un nouvel épisode de plus dans la longue histoire conflictuelle de l’affrontement des atlantistes contre les nationalistes Français!

  5. gresillaud

    D’après M. Bouchité, ces notes blanches étaient des notes de travail, qui ne méritaient nullement leur versement au dossier… nuance subtile que nos trois policiers contestataires du 1% n’ont pas su apparemment décrypter !
    En tout cas, M. Bouchité confirme la provenance depuis ses services de cette note. C’est tout comme s’il avait rédigé, non…?

  6. emilie

    Et le grand absent du procés, c’est l’auteur de cette fameuse note blanche. Personne ne l’a poussé à venir témoigner …

  7. gresillaud

    Ah oui c’est vrai Rolph… On trouve partout cet AB. D’ailleurs AB Associates c’est aussi une société et une marque déposée depuis la fin des années 1990 par un certain Alain Bauer, à cette époque vice-président européen de la Science Applications International Corporation, la fameuse SAIC américaine au service des besoins militaires privés, et pendant 3 ans, Grand Maître du Grand Orient de France. Depuis fin 2003 et jusqu’à aujourd’hui dans les jupes de Nicolas Sarkozy au titre auto-proclamé de grand Criminologue qu’on voit régulièrement dans les média.
    Bref… un de ceux qui connaît le mieux les réseaux maçonniques français et qui a su tirer largement profit de ses connaissances politiques de la Rocardie, à la Chiraquie et jusqu’au Sarkozyland.

    La grande bleue vous souhaite bien le bonjour Rolph… a force de pister les connaissances de M. Tirat, vous devriez aussi vérifier l’emploi du temps du 21-9-2001 de ce pilote de Cessna M. Delga et celui d’un certain Laurent Fabius. L’expert Naylor qui a reperé le passage de l’avion de M. Delga à deux reprises sur le sonomètre de Ramonville juste avant et juste après l’explosion, serait ravi d’apprendre que c’est un membre « influent » du GODF toulousain qui était à bord et qui ne s’est jamais signalé !

  8. Quidam

    La seule certitude est que l’enquête a été orientée et ne donne pas l’impression d’avoir été bine menée : le 1% de la piste intentionnelle aurait dû etre creusé, pour arriver à savoir. Monsieur Moréas, qu’en dit le professionnel ? Et s’il arrivant – ce que personne ne souhaite – une autre enquête complexe,la police judiciaire serait-elle en état de produire une enquête de meilleure facture ? Au total cela n’aide pas à avoir confiance en les services de l’état – sauf peut-etre en ce procès.

  9. Rolph

    « AB » c’est aussi le label qualité de l’agriculture biologique qui n’utilise pas les engrais azotés qui ont explosé à Toulouse. Est-ce un coup des écolos ?
    « AB » c’est aussi le nom d’une célèbre mercerie toulousaine. Est-ce un coup des tricoteuses ?
    « AB » c’est un groupe impliqué dans la TNT (trinitrotoluène ou télévision numérique terrestre ?) vous avez le choix: dans le premier cas, la piste de l’explosif est intéressante, dans le second, c’est aussi jouable puisque c’est l’ancien maire de la ville de Toulouse, Dominique Baudis qui est le papa de la TNT. Est-ce un coup de Baudis ?
    « AB », c’est aussi le nom d’une agence immobilière de Meaux. Meaux ? C’est évident ! Meaux, c’est la moutarde, le gaz moutarde fabriqué par la SNPE voisine d’AZF ! Une agence immobilière avait tout intérêt a raser la moitié de la ville pour faire ensuite ses petites affaires. Est-ce un coup d’AB Immobilier ?
    « AB » c’est André B. Charette, le directeur du plus grand labo de chimie de Montréal. Le Canada, particulièrement au fait de la détonabilité du nitrate d’ammonium. Est-ce un coup des canadiens ?
    Un peu de sérieux Grésillaud, à force de couper les cheveux en quatre vous finissez toujours par retomber sur le complot maçonnique.
    Prenez du repos au bord de la Grande Bleue, c’est plus reposant que vos petites balades du côté de l’île du Ramier.

  10. gresillaud

    Alpha-Bravo…

    Autoécole des Izards,… SDIS de Colomiers dont le patron « politique » est le Président du Conseil Général de Haute-Garonne, Pierre Izard,… « Alpha Bravo » que le directeur des RG M. Bouchité a simplement nommé « AB » alias Alain Bauer, Grand Maître du Grand Orient de France en 2001, et on nage en plein dans la dénonciation inter-loges au sein de cette obédience.
    A noter que le pilote du Cessna aperçu au-dessus de Toulouse au moment de l’explosion dans une zone strictement interdite n’est autre que Serge Delga, habitué de l’aérodrome de Muret-L’Herm et membre de la loge de Muret au sein du Grand Orient, tout comme l’ancien Batonnier de Toulouse en 2001, Jean-Louis Matheu.

    Bref, M. Tirat devrait demander de l’aide à l’ancien juge Anti-terroriste, député de Limoges et haut cadre de VEOLIA en 2001, Alain Marsaud pour décoder tous ses savants messages transmis avec les moyens de services de renseignements.

    Cette piste terroriste bidon, apparemment la plus sérieuse pour les supporters de ce genre de revendications, a été créée de toute pièce, en guise de gros nuage médiatique dans un décor technologique tout particulier prévu pour 10H18, ce 21 Septembre 2001 où ont trempé quelques rares initiés toulousains.

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