3.000 euros – et pas un kopeck de plus. C’est la somme maximale qu’un Français est autorisé à payer cash lorsqu’il effectue un achat. C’est un décret de mercredi dernier qui vient de fixer ce seuil.
On comprend bien qu’il s’agit là de lutter contre l’argent sale.
Ce qui m’a agacé dans ce décret, c’est que le même jour, je découvrais les comptes de campagne d’Edouard Balladur. Vous savez, ce Monsieur, soutenu par Nicolas Sarkozy, qui s’est pris une veste aux Présidentielles de 95…
« La réalité (…) c’est que le financement en espèces n’a nullement été inventé par moi, qu’il est autorisé par la loi à concurrence de 20 % du total des dépenses… » C’est ce qu’il a déclaré le mois dernier, devant la Mission d’information sur les circonstances entourant l’attentat de Karachi. Pour se dédouaner de toute commission occulte, il se justifie, chiffres en main : sa campagne électorale a coûté environ 90 millions de francs (dont 30 millions remboursés par l’État), il avait donc droit à 18 millions de francs en espèces – et il n’en a utilisé que 13 (environ 2.300.000 euros).
Le brave homme !
Extrait des déclarations d’Edouard Balladur devant la Mission d’information sur les circonstances entourant l’attentat de Karachi.
Mais tout ça, c’est du vieux. Depuis, les choses ont dû changer, me suis-je dit. Eh ben non ! La dernière campagne présidentielle a coûté environ 76 millions d’euros à l’ensemble des candidats (dont 45 millions remboursés par l’État).
Ce qui fait donc environ 15 200 000 € en espèces.
Évidemment, si l’on compare aux 700 € par mois que touche un retraité au « minimum vieillesse », on est un peu perdu dans les zéros.
Et pour 1,40 € de plus, j’apprends dans Le Monde, reprenant des informations de Médiapart et de Marianne, que le gestionnaire de la plus grosse fortune de France (celle de Liliane Bettencourt), par ailleurs patron de Mme Woerth, saupoudre de subsides certains personnages politiques, « Une pincée pour machine, une lichette pour truc… »
Je ne sais pas si c’est vrai, mais comme les dons supérieurs à 150 € doivent être réglés par chèque, c’est facile à vérifier.
Pourquoi j’ai parfois l’impression qu’on nous prend pour des cons ?
700€ le minimum vieillesse, Georges ?… Ce serait bien de préciser où s’adresser pour obtenir la différence ;-)… ca peut intéresser pas mal de monde !
Les billets de 500 euros sont un peu voyants, notamment en France. Mieux vaut des coupures de 100.
Convenez, chers commentateurs, que l’euro, tant vilipendé, est pourtant d’une aide précieuse pour les porteurs de valises. Le billet de 500 euros les allège en effet dans un rapport de 1 à 6,55957 par rapport aux anciens billets de 500 francs. Appréciable ! Voilà qui diminuera les maladies professionnelles de ces convoyeurs très particuliers…
Financement des partis:
Il ne faut pas rêver, le système D perdure sous une forme ou une autre.
Êtes-vous sûr que ce seuil de 3 000 € est une nouveauté ? Quand je m’étais renseigné à ce sujet il y a deux ans, il existait déjà, avec cette même valeur. Qu’apporte ce nouveau décret ?
Les règles du paiement en espèces, telles que j’avais pu les découvrir par de nombreuses recherches sur Internet à l’époque :
– maximum 3 000 euros
– maximum 50 pièces (un petit article du traité fondateur de l’euro)
– en cas de désaccord, c’est à l’acheteur de faire l’appoint (donc un commerçant peut vous refuser votre billet de 500 € pour un achat d’un montant inférieur, en exigeant que vous fournissiez l’appoint, par contre il ne peut pas le refuser pour un achat d’un montant supérieur, du moment que vous faites l’appoint)