Ces temps-ci, les DAB sont à la vitrine des faits-divers. Toutefois, ces quelques lignes ne concernent pas l’actu, mais un petit livre (130 pages) paru aux éditions AO. L’histoire, pas sérieuse pour un centime d’euro, est celle d’un dabiste séquestré par une bande d’olibrius aux idées courtes et aux flingues ravageurs.
Dans la vraie vie, les dabistes gagnent environ 1 300 €. Dernièrement, après quelques jours de grève, leur prime de risque vient d’être doublée : 140 € par mois. Dans leur job, ils se déplacent dans une voiture banale, transportent des dizaines de milliers d’euros dans des sacs en plastique, et, pour ne pas attirer l’attention, ils se font parfois passer pour les réparateurs de la machine à café.
On imagine le stress… Alors, autant en sourire.
« Si nous suivons le dabiste tout au long de sa journée, nous nous rendons compte que le niveau de vigilance (et en même temps de stress) du dabiste est directement fonction de la proximité qu’il a avec son outil de travail. Par exemple, le niveau de stress d’un dabiste en congé sur la Costa Brava a été évalué très proche de zéro. Inversement, quand il ouvre sa « bécane » pour alimenter le « bastringue » en espèces bien fraîches, le niveau de stress est si élevé qu’il est à peine tolérable par un individu normalement constitué. »
C’est l’analyse (avant l’action) faite par ces trois braqueurs à la mie de pain : Milan (qui a pris quinze ans pour avoir descendu l’amant de sa femme), l’Ingénieur (un tueur à gages qui s’imagine bosser pour l’administration – et qui se plaint de son salaire de misère) et Géraldine, la romantique qui va flasher sur Jason, le dabiste qu’ils ont décidé d’accompagner dans sa tournée.
L’auteur, Daniel Safon, est un récidiviste. C’est son troisième polar. Je n’ai pas lu le premier, mais le second, Crimes entre parenthèses, et je dois dire que j’ai eu un faible pour cette histoire complètement déjantée où tous les hommes qui tournicotent autour de la mystérieuse Clarine tombent comme des mouches.
Ce qui m’a donné envie de lire l’histoire de Jason-le-dabiste.
Diplômé en psychologie, Safon est de son vrai métier responsable informatique. Le soir, il dit qu’il s’adonne au théâtre et la nuit, il écrit. Bon, j’en déduis qu’il se repose quand il siège au conseil municipal de sa ville, Achères, dans les Yvelines…
Je ne connais pas ce monsieur, mais ses livres valent le déplacement. Ils ont cette touche d’impertinence qui ravit, et un style imagé qui nécessite une sacrée maîtrise de l’écriture. Si Frédéric Dard était encore de ce monde, sûr qu’il apprécierait. Ne cherchez pas ses bouquins à la FNAC, vous les trouverez sur Priceminister ou sur le site des éditions AO. Une toute petite maison, créée par un amoureux des livres, Jean-Luc Tafforeau. Lui, je le connais un peu. Nous nous étions rencontrés au Fleuve Noir, il y a bien longtemps, alors qu’il publiait son premier polar. Pour lui aussi, c’est un deuxième métier, et comme il n’a pas encore pris la grosse tête, si vous avez un manuscrit sous le coude (ce qui est, paraît-il, le cas pour beaucoup d’entre nous), à la différence d’autres éditeurs, je suis sûr qu’il prendra le temps de le lire.
A ma connaissance, seuls les gars en VB sont armés. Les dabistes disposent d’un équipement similaire aux convoyeurs « banalisés ». Le problème c’est que ces valises, d’ailleurs affreusement lourdes à vide, sont facilement reconnaissables, ce qui permet de reconnaitre un « convoyeur banalisé ». Ils sont donc par conséquent régulièrement l’objet d’agressions.
Ce qui en tant que client, m’amène a privilégier le bon vieux blindé et ses 3 gars armés aux autres modes alternatifs.
Pour répondre a Visiteur, les supermarchés cherchent justement à réduire au maximum le cash en caisse, à cause de l’explosion des « braquages minutes ». Par conséquent, les fonds sont régulièrement sécurisés pour laisser une encaisse mini. Ces fonds sont ensuite inaccessibles. Or, si les caissières se transforment en DAB, cela changerait les règles de sécurisation et viendrait augmenter le cash dans le tiroir-caisse, ce qui n’est pas souhaitable pour des problèmes de sécurité.
Joli « renvoi d’ascenseur », mine de rien… qui accrédite par ailleurs l’idée, sans doute pour faire passer la pilule, que le gars Tafforeau serait aussi preneur de nos/vos manuscrits !…
Pourquoi pas, après tout, Monsieur Goerges ? Vous êtes chez vous bien au chaud, et vous faites comme vous le sentez… Hélas, je n’ai pas de manuscrits pur le moment, ni dans la veine des polars de ce genre. Vraiment pas envie de lire non plus celui que vous signalez, perso, les histoires de DABistes musselinesques ne m’ont jamais vraiment fait fantasmer.
J’aimerais savoir, en revanche, si cette profession est assimilée à celle du convoyage de fonds et de valeurs régie par une loi de 1983. Il paraît que les avis divergent à ce sujet, or c’est un réel problème de savoir si ces gars peuvent être ou non armés durant les phases piétonnes de transfert du blé aux DAB ?
Quelqu’un pourrait-il nous éclairer à ce sujet, Opsomer ou Péhène par exemple, sont sérieux ces gars-là en général ?
Il semblerait que dans d’autres pays européens, les caisses de supermarchés (entre autres) soient autorisées à distribuer des espèces : le client les ajoute à la note de ses courses quand il paye par carte bancaire et il reçoit des billets de banque. Cela évite de nombreux convoyages (et donc de braquages) : du supermarché vers la « réserve », puis de celle-ci aux banques pour aller ensuite recharger les DAB.
On ne sait pas pourquoi cette solution n’est pas mise en place en France…
A propos des manuscrits qu’il lira, s’agira-t-il uniquement des polars ?
Sur le petit résumé du livre, c’est vraie que la fiction devient parfois réalité. Mais alors, si c’est bien écrit, quel bonheur.
Vous m’avez donné envie de me procurer ce bouquin.
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