Les commissariats, les administrations, les hôpitaux…, autant d’endroits où la dignité humaine tient de moins en moins de place. On ne se respecte plus. Cela va des brutalités aux gestes ou aux paroles déplacées, ou simplement à un manque d’égards. Les incidents se multiplient, parfois des petits riens, une impolitesse, un manquement à la décence, tous ces micro-événements qu’on croise au hasard de notre quotidien. S’agit-il d’abus de pouvoir de la part de personnes qui à un moment de leur vie professionnelle ont le pas sur notre vie tout court ?
Dans son édition d’hier, Le Monde relate l’expérience d’Isabelle D. Cette femme de 60 ans qui, pour avoir commis une infraction au code de la route, a été contrôlée à 0.93 g. d’alcool dans le sang. À 0.50 g., c’était une contravention. Mais là, c’est un délit, et elle risque deux ans de prison. Est-elle une criminelle pour autant ? Et pourtant, on lui fait le grand jeu : menottes, garde à vue, photos anthropométriques, empreintes, et je suppose ADN. « Vous retirez votre soutien-gorge… ». Ce policier aurait-il supporté que l’un de ses collègues se comporte de cette manière vis-à-vis de sa mère ? Non, il était là, avec son petit pouvoir, sûr de lui, sûr d’appliquer la loi, le règlement, les consignes, les ordres, ou je ne sais quoi. S’est-il demandé si dans ce cas une « palpation administrative de sécurité » n’était pas suffisante ? Ou si les menottes étaient vraiment indispensables ? Alors que rien n’oblige un OPJ à mettre une personne en garde à vue et que la fouille à corps est assimilée à une perquisition ou réservée à des individus dangereux.
Il y a quelques mois, à Toulouse, les policiers municipaux interpellent un homme de 77 ans qui contestait un P-V pour un stationnement interdit. Sans doute le bonhomme s’est-il énervé… Il est plaqué contre le capot de sa voiture, menotté dans le dos, et embarqué vers le commissariat de la police… nationale. De quel droit ? De celui du plus fort ? Le maire a-t-il sanctionné ses policiers ? A-t-il pris la peine de leur expliquer qu’ils n’étaient pas chargés d’une mission contre la population mais pour la population ?
L’autre jour, je me trouvais devant un guichet où l’on accueille des étrangers, dans une sous-préfecture de la banlieue parisienne (inutile de donner le nom, pas de délation) et j’ai été choqué par la brutalité des propos tenus par la préposée. L’homme qui lui faisait face avait du mal à comprendre ce qu’on lui voulait, quel document il manquait dans son dossier. Son français était hésitant, mais il était poli, presque révérentiel devant cette personne qui détenait la clé de sa vie. Il se maîtrisait sous l’agression verbale de son interlocutrice. Et l’autre crachait son venin, prenant sa collègue à témoin, laquelle opinait du chef d’un air entendu. Une femme ordinaire pourtant, comme vous et moi (enfin, si j’étais une femme). Le soir, elle devait s’occuper de ses enfants, les aider à faire leurs devoirs, cuisiner la popote, câliner son mari… Et là, devant ce grand gaillard, elle faisait étalage de son pouvoir, comme un mauvais juge devant un suspect.
Et je ne parle pas des contrôles suspicieux dans les aéroports, des scanners corporels qui bientôt vont nous déshabiller, ni même du comportement parfois agressif ou impoli de certains vigiles.
À croire que la maltraitance ordinaire est devenue institutionnelle.
Dans les hôpitaux, ce n’est pas mieux. Pour le compte de la Haute autorité de santé, Claire Compagnon et Véronique Ghadi ont réalisé une étude basée sur des témoignages. C’est parfois scandaleux, souvent choquant, mais jamais drôle. Au hasard : « On lui a fait faire le tour du service à poil, disent les parents d’un adolescent hospitalisé, avec les chaussons et juste la petite blouse de bloc, il ne tenait pas debout, il fallait deux infirmières pour le soutenir… » Ou ce chirurgien qui pénètre dans la chambre d’un malade alors que celui-ci est aux toilettes : « Pouvez-vous sortir ? demande l’homme. Cela me gêne. » – « Non ! Moi, ça ne me gêne pas », répond le médecin. Ou cette femme qui demande en vain qu’on l’aide pour aller aux toilettes et qui se fait ensuite copieusement « engueuler » pour avoir déféqué dans les draps. Ou cette gamine qu’on laisse nue sur un brancard, dans un couloir de service, pendant dix minutes… Dans ce rapport, les exemples s’accumulent.
Cette étude met en exergue l’aspect multiforme de cette maltraitance de tous les jours, telle qu’on la subit (ou la diffuse) au quotidien : atteintes aux droit, déni d’humanité, manque d’écoute, imposition rigide des règles… Tous ces actes sont de la maltraitance ordinaire, que l’on appelle ainsi « parce qu’elle n’est pas hors du commun et que le risque le plus important de maltraitance réside dans sa banalisation, son invisibilité et donc son acceptation passive ».
Son acceptation passive.
Et les auteurs de cette enquête suggèrent de faire entrer la « bientraitance » dans la procédure de certification des hôpitaux.
« Je ne peux plus regarder un policier en face. J’ai peur », avoue Isabelle dans Le Monde. On peut rêver d’une police qui ne fait pas peur, mais qui rassure, et d’un ministre de l’Intérieur qui remplacerait les statistiques et la « bâtonnite » par une certification des commissariats.
Après tout, la police n’est-elle pas aussi un service public !
Peut-être, à la source de tout cela, le refus d’assumer sa responsabilité individuelle (« pénale » pour la faute, comme « civile » pour la réparation), l’impunité garantie à celui qui agit sous ordres (il y a toujours un ministre pour soutenir les policiers, moins pour soutenir une infirmière ou un instituteur), et cette victoire par KO remportée par le matérialisme sur toutes les idéologies, c’est à dire sur les constructions mentales qui expliquent le monde par autre chose que l’addition des richesses.
Mais puisqu’il faut avoir une Rolex à 50 ans pour avoir réussi sa vie…
Merci Claire, d’avoir mis mes mots et mes considératons si clairement en forme.
En plus de cela :
Il y a un manque de civisme croissant au sein de la population et cela toutes échelles sociales confondues.
Bien sûr que ça a toujours existé, bien sûr que cela ne regarde pas seulement notre pays, et bien sûr que « il ne faut pas généraliser » (cette phrase m’énerve au plus haut point car elle sert à minimiser les dégats!)…
Il n’empêche que la formation morale – ou plutôt son manque – des personnes est la cause de leurs agissements inhumains, irréspectueux, etc.
Or, où se forme le sens de l’humain, le respect de l’autre, la solidarité envers plus faible que soi ? Où apprend-t-on les valeurs qui font d’un être vivant un être « intelligent » (dans tout son sens) ?
La famille n’est plus, l’école non plus.
Que peuvent les gouvernants ou les institutions pour pallier ce vide ?
Qui osera ?
Pour moi c’est la question que nous devrions nous poser et mener en débat publique et national… pour commencer !
Je ne suis pas d’accord avec ceux qui voient dans votre texte une attaque contre le service public qui serait simplement défaillant à cause d’un problème d’organisation et d’effectifs.
Je pense, pour, en plus, y avoir été trop souvent confrontée ces derniers temps, que beaucoup de ceux qui ont un « petit pouvoir », avec un plus l’aura d’un service d’Etat comme une sorte de légitimité,en usent et en abusent, et consciemment. Ceci aussi dans le contexte des dernières années d’une répression revendiquée au niveau politique, au nom de la sécurité. Comment dire, j’ai l’impression que les gens « se lâchent », dans ce qu’il y a de plus mauvais, contre les (plus) faibles. Aucun manque de personnel ne justifie qu’on laisse un malade nu dans un couloir, aucun problème d’organisation à l’hôpital ne justifie qu’un médecin rentre dans la pièce alors que son patient est aux toilettes, pour ne pas parler des abus en garde à vue. C’est de la pure maltraitance, de la méchanceté qui s’exprime encore mieux grâce au petit pouvoir symbolique dont jouissent ceux qui agissent ainsi.
J’ai été, à une époque, souvent au guichet des préfectures qui accueillent des étrangers. Il est vrai que je trouve cela inadmissible, de la part de gens qui sont payés par les citoyens pour rendre service aux citoyens,de parler et d’agir avec tant de mépris envers des étrangers, qui sont là, qui attendent des heures, qui parlent plus ou moins bien français mais qui font tous les efforts du monde pour répondre aux exigences. Vous êtes trop aimable, monsieur Moreas, de penser que les femmes que vous avez entendu ainsi parler sont par ailleurs de gentilles personnes avec leur famille et leur entourage. Moi, je n’en suis même pas convaincue.
Pour finir, je n’en peux plus et, en plus, c’est un peu de triste mémoire, que d’entendre des gens dire « je ne fais qu’appliquer le règlement ». Il n’y a rien de plus méprisable et aussi de dangereux que des gens qui ne peuvent et ne veulent réfléchir.
Comme direz l’autre :
Vous me décevez profondément Georges. Revenez sur terre. Arretez d’incendier les acteurs. Ne reservez pas votre compassion et compréhension aux seuls délinquants et requérants de tout ordre.
Ce qui est inquietant c’est que les règles et lois qui au départ sont faites pour éviter et régler les conflits et les problèmes graves sont de plus en plus utilisées au pied de la lettre comme des armes violentes, que des personnes s’abrittant derrière leur bon droit utilisent pour décharger leur haine et leur frustations sur d’autres êtres humains qui ne méritent certainement pas leur sort.
Notre société se deshumanise: les gens traitent de moins en moins leur prochain en suivant une éthique et une sensibilité propre, et les substituent par l’application stricte de règlements et lois qui ne sont pas déstinés à organiser les relations humaines de tous les jours, mais bien à traiter les cas graves, et les abus prémédités.
Nous vivons dans une société qui se base de plus en plus sur la méfiance de l’autre: l’autre n’est plus un être humain mais le sujet passif de la loi, et s’il enfreint le moinde règlement, on peut déchainer sur lui toute la violence réservée à l’état.
C’est un monde de plus en plus « totalitaire »: l’état et la loi sont de plus en plus présent dans les relations et dans la vie de tous les jours, et n’admet plus la moindre infraction, déviation: on ne peut même plus rire de tout sans risquer un procès.
(def: le totalitarisme est le système politique des régimes à parti unique, n’admettant aucune opposition organisée, dans lequel l’État tend à confisquer la totalité des activités de la société)
L’homme a de moins en moins l’occasion d’exprimer sa sensibilité et sa liberté, et se défoule violemment dès qu’il peut en utilisant ces mêmes lois destinés à le protéger.
Méfiez vous de votre prochain, surtout s’il a une bribe de pouvoir.
Je ferai d’abord la dichotomie entre la personne et sa fonction. Toute corporation possède du personnel compétent, un autre incompétent, quelques brebis galeuses etc…Il y a en politique des députés, des avocats, des profs et bien d’autres profession, parmi lesquelles d’anciens juges d’instruction. Un commissaire de police, c’est comme un prof. Personne ne peut lui enlever le droit de « tâter » de la politique.
exemple de comportement de pouvoir :
mon pere malade a l’hopital, qui voulait retourner a la maison pour etre soigne par ma mere (infermiere)
le medecin refusait et le laissait enferme (psychiatrie)
il a fallu que ma mere fasse appel a l’administrateur de l’hopital pour que la medecin chef reconnaisse son droit a partir, apres que tous les infermiers lui aient repete jusqu’a ce qu’il parte et alors qu’il était dans un etat faible qu’il devait rester pour son bien
il est facile d’abuser des personnes se retrouvant en situation de fragilite, de leur denier leurs droits. une fois dans le systeme on n’existe plus
dans un autre domaine, j’ai egalement ete temoin au guichet de comportement de fonctionnaires se comportement comme des tyrans, engueulant carrement les gens parce qu’elle n’avait pas eu le temps de manger face a foule soumise en situation de precarite attendant depuis des heures…
effarant, mais les fonctionnaires sont notes au resultat, pas sur leur attitude et comportement
suite : j’avais oublie, c’était il y quelques années, ce que j’avais surtout dit c’est que legalement je pouvais lui demander son matricule et que je me reservais le droit de raconter son comportement sur internet, ou j’avais un poste de reponsable. apres qu’il se soit moque de mes vetements
et c’est la qu’il m’a menace de m’emmener au commisseriat 🙂
si je n’avais pas eu la bonne couleur de peau et le bon look je ne sais pas comment ils se seraient comporte face a un jeune qui ne se laisse pas humilier
il y a quelques temps, jeune, plutot bien habillé, controlé dans rer de chatelet les halles par crs – mon ticket ne marchait plus
iles crs, des jeunes bodybuildes me font une fouille au corps – avec mes lunettes et mon look intello je devais paraitre dangereux, se moquent de mes vetements
pas la moindre politesse, ils me traitent en suspect, un moins que rien, avec leurs matraques et leurs uniformes
je ne reponds pas mais je ne me plie pas, je reponds par monosyllabes, sachant qu’ils pourraient retourner la moindre reflexion contre moi
les controleurs sont de l’autre coté, me lancent parfois un regard géné, n’interviennent pas
je dis a un moment qu’ils pourraient faire preuve de courtoisie, ca ne leur plait pas, l’un d’eux me dit qu’il peut m’emmener au commisseriat, je lui dis qu’il peut et que moi je peux prendre son matricule et porter plainte aupres d’associations, il y a un moment de tension, je suis furieux de ces gens en uniforme qui en profitent pour m’humilier
le controleur finit par revenir, me dit que mon ticket ne marche effectivement pas et que je peux partir
si les policiers font preuve d’un tel manque de politesse, de respect, face a des gens bien habilles au centre de la ville, je n’ose imaginer comment ils se conduisent en banlieue
cela fait du bien de lire ce genre de propos
malheureusement, on a du mal a croire a un changement
c’est la vie dans nos mégalopoles, la déshumanisation d’une vie économique basée sur la compétition et la concurrence a tout prix
qu’y faire ?
peut etre gagner beaucoup d’argent et pouvoir payer un tres bon avocat, pour se protéger, un peu…
On ne peut qu’être d’accord avec ce qui est préconisé dans ce document (à l’exception selon moi du point relatif aux fouilles). Avant de se fendre d’une réforme (certes nécessaire et sans aucun doute inéluctable) des règles de la garde à vue (avec notamment la présence d’un conseil tout au long de cette mesure), il aurait certainement fallu s’attaquer, depuis longtemps, aux conditions matérielles de cette mesure privative de liberté. Et j’ai bien peur que de ce côté là rien n’avancera.
Il y a quelques années, la Haute Autorité de Santé publiait une étude sur le rôle du médecin en GAV :
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/Garde_vue_long.pdf
En préambule, tout était dit :
« Le fait de priver une personne de liberté crée une obligation de protection dont est chargée l’autorité judiciaire. Les conditions humaines et matérielles de la garde à vue doivent donc être
respectueuses de la dignité, de l’intégrité, physique et psychique, et de la santé des personnes. Le jury dénonce les conditions matérielles dans lesquelles sont réalisées de nombreuses gardes à vue en France. Cette dénonciation suit celles du conseil de l’Europe (Cour européenne des droits de l’Homme, Comité européen pour la prévention de la torture), de la Commission nationale de déontologie de la sécurité et du ministre de l’Intérieur lui-même (instructions du 11 mars 2003).
Le jury tient à souligner que l’amélioration des conditions d’exercice de la garde à vue consiste
également en une amélioration des conditions de travail des gardiens, fonctionnaires de police et
militaires, qui sont eux aussi soumis à cet environnement dégradé.
Permette aux personnes gardées à vue de comparaître devant le juge en pleine possession de
leurs moyens physiques et intellectuels fait partie du respect qui leur est dû. »
Pages 36 à 39 de ce rapport, la circulaire du 11 mars 2003, relative à la garantie de la dignité des personnes placées en garde à vue :
« L’obligation de la nécessité et de la proportionnalité s’applique à la décision du placement en garde à vue comme, ensuite, aux modalités de sa mise en oeuvre…
La garde à vue n’est pas systématique et son application doit être adaptée aux circonstances de l’affaire et à la personnalité du mis en cause.
Je tiens à rappeler la lettre et l’esprit du code de procédure pénale dans ce domaine.
La garde à vue est une mesure restrictive de liberté prise pour “les nécessités de l’enquête” et non pour pallier des déficiences d’organisation ou de moyens…
Il y aura donc lieu dès à présent de limiter en règle générale les mesures de sûreté à la palpation de sécurité. Dans l’hypothèse où des vérifications plus adaptées apparaîtraient nécessaires, il conviendrait d’en évoquer l’application avec l’officier de police judiciaire qui détient des éléments lui permettant une appréciation de la dangerosité des personnes.
En tout état de cause, toute instruction rendant les fouilles systématiques doit être abrogée.
Je vous demande de systématiser les moyens de vidéosurveillance des locaux de garde à
vue pour renforcer la sécurité. C’est la contrepartie logique de l’abandon du recours systématique à la fouille de sécurité…
Dans le même esprit, le menottage qui est soumis aux dispositions de l’article 803 du code de
procédure pénale, ne doit être utilisé que lorsque “la personne est considérée comme dangereuse pour autrui et pour elle-même ou susceptible de prendre la fuite”…
En attendant une redéfinition des locaux de garde à vue, les cellules doivent être maintenues
dans un bon état de propreté par des nettoyages quotidiens, disposer des éléments d’hygiène
nécessaires et permettre le repos auquel les personnes gardées à vue peuvent prétendre »
Je travaille dans une société de chemins de fer plutôt connu par ici mais dont je tairais le nom. Est-ce du service public? Que chacun aie son avis là-dessus. Ce que je constate au quotidien du haut de mes 5 ans de boîte et aussi en parlant avec cette secte présumée au sang impur, c’est à peu près ce que je lis et entends de la part de ces autres fonctionnaires qu’ils soient policiers, infirmières ou agents municipaux et c’est là-dessus que je m’appuie pour penser que mon avis n’est pas totalement subjectif.
A l’origine d’une trajectoire de fonctionnaire il y a généralement de « bonnes raisons ». L’envie d’aider, de soigner, de servir. Un rêve de gosse : faire rouler des trains. Une utopie : embellir nos villes. Plein de belles choses qui viennent du coeur.
Et puis on passe des concours, des examens médicaux, des tests psy. Plein d’endroits où on se présente souvent avec le sourire parce qu’on a vraiment envie de suivre cette voie-là. On est recrutés, on passe deux jours à naviguer entre bureaux administratifs et présentations par des hiérarchiques toujours souriants et nous servant exactement ce que nous sommes venus chercher : always looking on the bright side of life.
On rencontre les collègues, on boît des cafés, on rit, on se raconte nos parcours, enfin on écoute surtout pour commencer. Et cette image du service public qu’on porte en nous elle est belle comme dans nos rêves. On nous dit bien que ça a beaucoup changé mais c’est pas grave. On se raccroche encore à cette belle image, on se dit qu’ils sont fatigués, qu’ils ont bien le droit après tant d’années et on est surtout contents et pleins d’humilité face à ce qui nous reste encore à apprendre.
Et puis les années passent.
On commence à en avoir marre des business-plans à faire valider par quinze personnes qu’il faudra mettre d’accord sur le résultat.
On s’exaspère aussi de cette certitude qu’on porte avec soi au quotidien que quoi qu’on fasse, on est certains de toujours, même dans la plus petite assemblée, trouver un ancien qui se souviendra que c’était mieux avant. Qu’on a déjà tout essayé et que finalement ça n’a jamais marché.
On en a marre surtout d’entendre un c*** de ministre nous taper sur les doigts parce qu’on a pas assez engrengé ou trop fait grève alors qu’avec l’amendement de son c***xxmTx*gfg**** de député du même bord il a foutu en l’air cinq ans de boulot sans même nous prévenir.
On est écoeurés de voir que l’état prélève en actionnaire sur notre bénéfice en 2009 mais qu’en 2010 il joue au chat avec Bruxelles pour pas devoir nous aider.
Et tout ça ça ne nous gonfle pas de haine ou de mépris, ça ne nous rend pas méprisants mais ça émousse nos consciences. Je suis tellement écoeurée de me faire balader de la sorte, être bonne à traire une année et valant tout juste la peine qu’on m’ignore la suivante ben c’est pas vraiment de nature à m’aider à croire encore à ce que je fais. On nous plante un amendement dans le dos qui nous oblige encore à tout repenser-réorganiser en partant de zéro sans même prendre la peine de nous adresser la parole. C’est comme ça d’ailleurs qu’on traite pas mal de services publics.
Ce n’est pas une raison pour se comporter comme ça face à des gens qui ne le méritent en rien. Mais cet émoussement je crois, ne devrait pas être mis sur le dos de quelques « méchants fonctionnaires qui ben de toute façon ils aiment pas travailler alors qu’est-ce que vous voulez faire ils savent bien qu’il peut rien leur arriver ».
Alors à méditer je crois :
À force de réfléchir avant de légiférer, … on reste immobile. ©Frederic Lefevre
Ce soir je regardais une emission sur une chaine publique.
Il y’a des sujets traités qui renvoient à l’article de ce blog:
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_article=5343
A voir.
« Avez-vous mis vos mains dans le cambouis, avez-vous, au quotidien, été confronté à un public ne maitrisant pas vos usages et êtes vous toujours parvenu à être le plus délicat et constructif que possible. Vous me décevez profondément Georges. Revenez sur terre. Arretez d’incendier les acteurs. Ne reservez pas votre compassion et compréhension aux seuls délinquants et requérants de tout ordre »
… eh oui, Georges, vous faites aussi les frais de cet argument increvable : pas de discussion possible avec les traitres qui sont passés de l’autre côté de la grande Maison et qui se mettent à relativiser les choses comme de vulgaires journalistes ou sociologues, donc comme des idéologues. Car, c’est bien connu, seuls auraient le droit de dire le vrai de la vraie vie et sans aucune idéologie, sauf celle du « bon gros bon sens », ceux qui auraient les couilles prises dans la cambouis la nuit, entre l’enclume et le marteau… Compris ?
Pour rebondir sur vos propos, Enclume des Nuits, je me demande même si les commissariats n’étaient pas témoins, au cours des précédentes décennies, de beaucoup plus de cas de « maltraitance ordinaire » (et extraordinaire !) qu’aujourd’hui (et ce, malgré l’explosion récente du nombre de gardes à vue).
C’est très drôle, Georges, de vous lire prétendre que la brutalité serait apparu dans les commissariats ces jours-ci.
Mais quels commissariats avez-vous fréquenté, au juste ? Dans votre tour d’ivoire d’enquêteur, qu’avez-vous vu ? N’avez-vous point vu, il y a 10, 15 ans, encore des policiers frapper des gardés à vue après la pause arrosée, pris par un élan bien particulier ? Croyez-vous que de nos jours de tels gestes soient permis ?
Y a t-il véritablement plus de violence aujourd’hui ? Où il y a t-il seulement plus de plaignants ?
Quel policier étiez-vous, pour penser qu’un policier doit mettre sa carrière en péril pour une personne qui roulait bourrée ? Les menottes ont-elles été prévues que pour les criminels ? Ce n’est pourtant pas ce que dit l’article 803 du code de procédure pénale.
Etiez-vous à Toulouse, sur place, pour juger de la pertinence de l’interpellation du contrevenant mécontent ? Qui vous fera une leçon à vous, pour vous permettre de juger vos pairs, tout commissaire que vous avez pu être, en vous expliquant que vous n’avez pas un grade à afficher sur votre blog pour prendre parti contre des fonctionnaires de police, fussent-ils territoriaux, en les accusant de faits qui relèvent de la justice ?
Et que savez-vous du quotidien de l’employée préfectorale que vous dénigrez de la sorte ? Avez-vous mis vos mains dans le cambouis, avez-vous, au quotidien, été confronté à un public ne maitrisant pas vos usages et êtes vous toujours parvenu à être le plus délicat et constructif que possible.
Vous me décevez profondément Georges. Revenez sur terre. Arretez d’incendier les acteurs. Ne reservez pas votre compassion et compréhension aux seuls délinquants et requérants de tout ordre.
Il ne se passe pas de jour sans plaintes des français.
En fait, c’est tout simplement le résultat d’un peuple qui ne « croit » plus, sans espoir, en désespérance… en mauvaise humeur perpétuelle contre tout et rien, qui a oublié l’éducation reçue par leurs parents et qui ne peut donc pas la donner à ses filles et à ses fils (qui ne l’a connaitront donc jamais).
Ces fils et ces filles à qui ont inculque que le temps c’est de l’argent et que rien d’autre ne compte, car sinon pas rendement, plus de travail et plus d’argent : on devriendra 0…
Alors plus le temps d’être charitables et polis avec ses semblables, jusqu’au jour où chacun de nous aura besoin des autres pour être sauvé….
@rusicade : si je jugeait la réaction « bien pensante » (et souvent partagée), ce n’était en aucun cas un jugement sur vous-même, mais plus sur ce réflexe souvent entendu « t’aurais du intervenir ».
Et merci pour ces chiffres qui remettent un peu l’église au milieu du village (ou le minaret au milieu du village, pour les plus plolémistes)
Pour information, la France n’est pas le seul pays au monde où celà se passe. Le calvaire du guichet, le face-à-face avec le tyran de bureau ne sont pas des moments français mais internationaux. J’aime relever l’amour — lui très français — de l’auto-flagellation.
J’en ai pris plein que ce soit en Europe comme en Asie orientale, même si CinnamonJapan a l’air de dire que ce n’est pas pareil au Japon, aucune idée, je n’y suis jamais allé. Il est vrai que plus la société est « occidentale » plus le mal semble développé.
Une différence cependant, le policier municipal français. Je n’ai jamais rencontré de fonctionnaire aussi tyrannique de par son manque de pouvoir effectif, qu’un policier municipal français. Je ne souhaite pas les mettre tous dans le même panier mais 6 de mes 10 pires histoires de manque de courtoisie concernent la police municipale. Et pourtant j’ai tâté du CRS allemand! Nettement plus courtois…
Maintenant, je suis assez d’accord avec la majorité des commentaires disant qu’il s’agit d’une évolution de la société dans son ensemble et non des institutions ou du « Nabot ». Rien à voir avec lui — sauf peut-être dans la politique du chiffre, mais c’est minime comparé aux agressions quotidiennes au bureau de poste, avec le voisin, dans le métro etc.
Et malheureusement voter à gauche, brûler des voitures, contester le G8 en caillassant des CRS ou même reprendre la Bastille n’y changera pas grand chose, à mon humble avis…
Merci Alex, pour cette réponse. Je ne me sens pas « bien pensant ». Simplement, la lecture du billet m’a laissé sur ma faim : des déplorations sur la maltraitance, dans un blog comme celui-là, je ne vois pas bien ce que cela apporte au débat, à part de flatter les réactions habituelles—évidemment que c’est déplorable.
D’autre part, ne faisons pas du tout ou rien : il n’y a rien à voir entre se mêler de façon inconsidérée à une rixe au risque d’y perdre la vie et intervenir dans un lieu public, en plein jour, pour donner un avis de citoyen sur la façon dont est traitée une personne par un fonctionnaire ;
A mon sens, au billet, il manquait juste le témoignage de cette intervention « personnelle », cette implication, pour témoigner que contre la maltraitance et bien d’autres « petits ou grands maux » de notre société, chacun détient une part de la réponse, aussi modeste soit-elle. Je préfère un qui réagit à mille qui déplorent.
NB. Loin de moi l’idée de juger le courage ou l’absence de courage de qui que ce soit.
NB 2 : Pour rester optimiste malgré tout : entendu récemment un spécialiste de l’histoire de la violence à France Culture : du XIIIe siècle au XIIe siècle, elle est passée d’un facteur 100 à 10 (1630 environ, ras le bol de la violence de la guerre de Trente ans et premiers édit royaux contre le port d’arme hors temps de guerre), puis encore baissé (de 10 à 1) fin IXe ; pour atteindre aujourd’hui 0,6 en France (0,6 contre 100 en l’an 1300 environ !) ; elle est de 1 en Europe et de 6 aux EU (ports d’armes…). Il est vrai qu’il s’agit des meurtres, les autres formes de violence n’ayant pas fait l’objet d’écrits permettant de les étudier aujourd’hui.
@rusicade: double tranchant, la réaction bien pensante. En réagissant, on va se donner une bonne conscience. On va peut-être améliorer le sort de la personne, comme on va peut-être l’aggraver.
Il m’est arrivé (peut-être pour impressioner la demoiselle à mon bras ou simplement l’envie de jouer au héros de la rue), de plonger dans une bagarre de rue pour séparer deux ouvriers en train de se défoncer la tête pour 100 balles. L’action fut bonne, tout le monde s’est calmé, s’est séparé les idées plus claires et surtout conscients que c’était mieux que de finir chez les flics.
Maintenant, si je vois une mère taper son gosse, un mari cogner sa femme dans la rue (en admettant que les coups ne soient pas graves, d’un point de vue médical), je peux intervenir et me donner bonne conscience. Je peux aussi me dire (d’expérience) que ce que va se prendre le môme ou la femme dans le huis clos familial sera bien pire, justement parce que je suis intervenu.
Je suis un couard dans la seconde situation ou je suis plus malin? Peut-être qu’un clin d’oeil au môme, qu’un sourire à la nana lui sera plus utile, lui redonnera confiance etc. C’est du vécu…
D’instinct, en le lisant, je n’ai pas l’impression que GM ait à prouver son courage en intervenant dans un telle situation, ou qu’une inaction prouve sa couardise.
Donnez une parcelle d’autorité à un imbécile et vous en ferez un tyran. Un mini-tyran peut-être, mais un tyran quand même. Mais si ce n’était que ça, ce ne serait pas trop grave en soi (hors les histoires personnelles qui sont toujours graves, ou du moins fortement dérangeantes, humiliantes, pour les victimes).
Une expérience personnelle particulière m’a montré, hélas, que si vous donnez un soupçon d’autorité à un brave type (ou à une brave femme d’ailleurs) vous risquez fort de le transformer également en tyran. Et ça, ça commence à me déranger beaucoup plus.
J’ai été l’an dernier en cure de désintox (oui, je sais, je ne suis pas quelqu’un de fréquentable). Six mois et demi dans un Centre dont je tairai le nom ici. Bref, six mois et demi de vie communautaire en compagnie de personnes de tous âges (de 23 à 67 ans) et de toutes conditions (du SDF au très haut fonctionnaire européen et au politicien de haut vol). Nous, les Résidents, étions répartis en équipe, chacune dirigée par l’un des nôtres, dénommé « coordinateur », chargé d’assister l’Equipe (psychologues et éducateurs spécialisés, dont l’attitude n’est pas le sujet de ce post… quoique…), d’évaluer ses « ouailles », de dénoncer les manquements au règlement etc… J’ai été plus qu’horrifiée, peinée, blessée, par le changement que cette « nomination » engendrait chez les « promus » : le type sympa se muait rapidement en personne hautaine, imbue de son « importance », de son « autorité » et prête à dénoncer n’importe quoi, à demander des sanctions « exemplaires », à juger sans la moindre empathie.
Je sais : je parle ici d’alcooliques et de toxicomanes, donc de personnes plus faibles que la moyenne. Mais ces gens n’étaient pas tous des « ratés » dans la « vraie vie »…
Tous ces « petits chefs » gagneraient beaucoup a lire « L’Art du Pouvoir » de Thich Nhat Hanh.
M. Moreas,
Comment a réagit la fonctionnaire qui maltraitait verbalement un étranger dans le guichet devant lequel vous vous trouviez quand vous êtes intervenu pour plaider la cause de cet homme et demander à cette femme d’agir autrement ?
Pour revenir sur les figures d’autorité, s’agissant du passé ce sont le plus souvent des figures incarnées (monsieur le curé, monsieur l’instituteur, monsieur le maire, le percepteur, le receveur des postes, …), légitimées (plus ou moins légitimes cependant), compétentes(a priori) et responsables (plus ou moins), pour le présent ces figures sont plus rarement incarnées ou en tout cas plus rarement dans une proximité accessible. C’est sans doute un problème qui mérite attention, on peut penser que cette distance et la dilution de responsabilité qui l’accompagne, peuvent encourager les comportements tyranniques, le zèle intempestif, le silence, l’incompétence, …
Monsieur Moréas,
Félicitations et respect à votre égard sont les deux mots qui viennent à mon esprit en lisant votre dernier post. Vous n’êtes plus flic (même si je pense que malgré la retraite, vous avez garder une âme, un instinct, un coeur de flic)mais au-delà de votre conscience professionelle, vous rester pronfondémet humain. Pour « respecter » un être humain, il faut de l’éducation (les parents)mais aussi être animé d’une grande humanité. Dans tous corps d’état (et surtout celui de policier), c’est la fibre humaine qui fera de vous un professionnel complètement accompli. Bien des fonctionnaires (de tous bord) sont dénués d’humanité. Je ne crierais pas au scandale car il n’y a rien à faire contre le pouvoir de nuisance qu’exercent tous ces hommes et femmes à l’extrême… C’est une fatalité.
Lorsque vous vous retrouvez en face de ce genre d’attitude, vous êtes scandalisé. Mais lorsque l’on vous l’a fait subir, c’est pire que de l’humiliation car vous ne pouver même pas répondre ou vous défendre -et comme vous l’avez si bien dit: »il faut prendre sur vous… »- J’aurais aimé que vous alliez encore plus loin en parlant du racisme. Le sujet « tabou » des fonctionnaires…
Dieu merci, ce n’est pas partout pareil. Mais il y a une sacrée, sacrée, sacrée gangrène. Qu’on se le dise, Navarro et Julie Lescaut, personnes « juste » et psychologues, profondément humain: C’est du cinéma.
Ça me rappelle quand la douane américaine a décidé de pas me laissé passer (ils aimaient pas mon passeport) et m’a gardé deux jours dans un « temporary detention center ». Il y avait des dizaines de personnes, on étaient tous traité comme de veaux. Pourtant rien de techniquement violent, rien qui en soit vaille la peine d’être raconté, juste une série de petite humiliation, ce que les anglophones appellent « passive aggressive behavior ». Je ne fut pas surpris plus tard d’apprendre que tous les tortionnaires d’Abu Grahib étaient des fonctionnaires dans le civil…
Pandore (15.35) a écrit un papier intéressant, même si on ne comprend pas toujours ce que signifie sous sa plume la figure d’autorité. J’ai éprouvé, comme lui, ce qu’il dit de l’ancien monde [« il suffisait de dire : “les gendarmes vont t’emmener” à l’enfant pas sage pour que la terreur du pandore moustachu fonde sur lui »]. C’est exact, et il m’en reste toujours quelque chose.
Mais ce que personne ne comprend plus aujourd’hui, 50 ans plus tard, c’est que le « besoin d’autorité » est toujours là, obsédant… Sauf que la manière de l’incarner (à tous les niveaux sociaux des « figures d’autorité » plurielles) ne va plus de soi pour personne, ni chez celui ou celle qui l’émet, ni chez celui ou celle qui la reçoit.
Faut-il négocier d’abord, cette autorité, avec celui qui la nie ? Faut-il justifier sa légitimité à l’incarner ? Vaut-il mieux, quand on prétend l’incarner avec ou sans uniforme, fermer les yeux sur l’accessoire en faisant preuve de discernement au sujet du principal ? Ou bien ne rien laisser passer au nom de la croyance ancrée qu’une tolérance à la moindre incartade pourrait demain s’avérer catastrophique ? Faut-il attendre que chaque protagoniste d’une interaction conflictuelle au guichet prenne un peu sur lui et s’excuse pour les « bonnes raisons » pour lesquelles il s’est emporté de manière impardonnable envers l’autre ?… etc,.
Ne pourrait-on pas voir plutôt dans la conflicutalité générale de notre société un indice de rebellion, de bonne santé et de vitalité chez des individus cherchant à exister, ou du moins à se faire entendre sans trop savoir de qui ?… Et ce, parce qu’ils souffriraient de n’être devenus que des marchandises jetées au rebut à la moindre faiblesse, dans les jeux du cirque cathodique par exemple, où tous les principes moraux sont foulés au pied par ceux qui prétendent les définir pour tous.
Faudra-t-il attendre la venue de l’homme fort et providentiel pour voir enfin canalysée cette agressivité générale dans une aventure radieuse où il prétendrait nous emmener ? Ou bénir au contraire cette énergie agressive et incanalysable,pour empêcher la survenue d »un tel « magicien » ?
Si je devais trancher la question des violences interpersonnelles qui empêchent apparemment beaucoup de gens de réfléchir au delà de leurs querelles domestiques, vicinales ou guichetières qui font évidemment le bonheur d’un Nabot et des chaînes à sa botte…, eh bien moi j’affirmerais ceci. Elles sont une bénédiction sociale, ces vilences interpersonnelles, le symptôme d’un mal général qui finira nécessairement par déboucher sur un mieux politique, en nous épargnant le retour à la case départ de la boucherie de nos guerres de tranchées du XXe.
Péhène, donnez moi l’adresse de votre grand mère que j’y envoie le GIGN et le RAID!!!! 🙂
Sinon, voici un article qui date d’un an à propos du menottage:
http://moreas.blog.lemonde.fr/2008/12/02/tout-nu-suite-filippis/
A relire…
Je crois qu’il faut faire la part des choses.
1. Le service public n’a plus les moyens de remplir sa fonction, c’est un fait. Il est de plus couramment attaqué et méprisé par certains.
2. Le procédurisme devient un problème sérieux. Quand on sait le temps qu’un procès met à passer, ça permet de pourrir la vie des personnes qu’on attaque pendant quelques années. Dans l’Education Nationale, ça devient une plaie. Il me semble que ça n’atteint pas les personnes de la même manière dans le secteur médical. Mais apparemment il y a eu quelques abus, et peut-être que je suis trop remonté sur ce que j’ai vu dans hôpitaux pour le réaliser.
3. Pour avoir été deux fois dans ma vie dans des hôpitaux, je peux témoigner avoir été particulièrement maltraité.
– A 18 ans on m’a fait une ponction lombaire pour des prunes parce qu’on ne m’a tout simplement pas écouté quand j’ai dit que mon manque de souplesse (à l’époque, j’étais souple comme un verre à lampe)était malheureusement « normal » chez moi. Il est courant dans le milieu médical de ne jamais écouter ce que dit le malade. C’est sans intérêt, sauf s’il est « de la partie ».
– Récemment, donc bien plus vieux, arrivé avec des maux de ventres insupportable on commençait à me dire que si je ne voulais pas d’injection d’iode (plusieurs cas mortels dont un proche dans ma ville ces dernières années)je pourrais rentrer chez moi -> et donc souffrir jusqu’à ce que je n’en puisse plus et accepter ce qu’ils estimaient être anodin (vision statistique du risque). On refusait de faire entrer mon amie pour leur expliquer. Pratique : un malade contre quatre internes, vous ne faites pas le poids. Ca a un nom : abus de faiblesse. Vous trouvez ça normal vous ? Pas moi. Quand à la vision statistique du risque, pensez un peu à ceux qui passent au profits et pertes : ce sont des êtres humains.
Donc il est clair qu’il faut redonner des moyens à l’hôpital et sortir d’une logique gestionnaire qui n’hésite devant aucun sophisme pour économiser du fric, mais en même temps j’aimerais assez pour ma part que la profession médicale se remette en cause. Il y a une culture du mépris qui ne date pas d’hier chez eux.
En général toute personne qui a un pouvoir tend à en abuser. Méditons un peu cela collectivement.
Le septuagénaire que je suis devenu aprés 30 ans d’humanitaire en France et au Maroc a eu la chance de ne pas connaitre la maltraitance. Par expérience , en aidant des personnes en détresse, j’ai assisté à des traitements « musclé ». Ce que je tiens à faire remarque c’est la maltraitance existant dans des pays dont la France est un « chaperon indulgent ». La violence entraine la violence. C’est un cycle infernal. Je partirai de cette terre complètement anéanti par l’hypocrisie qui nous entoure. Je n’ai pas de solution!!!
http://delville.over-blog.fr
« L’enfer c’est les autres » Jean Paul Sartre
une personne stressé dans le privé,et plus aimable que dans le public qui par sa sécurité d’emploi se lache un peu plus et croix à son petit pouvoir
dans le privé le client et bichonné
c’est une question de personne d’éducation, et d’encadrement (ex fonctionnaire)
Vous avez oublié, Mr Moreas, l’administration fiscale. Un petit fonctionnaire qui « charge » une procédure et fait mettre une trentaine de personnes au chômage, car ses supérieurs lui demandent du chiffre…
Vous avez raison de contester ces exces mais il est déjà trop tard car les gens se sont endurcis, adaptés, préparés, et surtout … adaptés!
Fiscalement tout le monde sait que tout ce qu’ils construisent en france commercialement (sauf l’immobilier pour le moment) est voué a être saisi ou a disparaitre en un instant en cas de contrôle : le fonctionnaire devant faire du chiffre, il n’est pas de bonne foi, mais plutôt que d’aller s’épuiser deux ans devant le Tribunal Administratif pour obtenir gain de cause, on préfère fermer…
Dès qu’on a un rapport avec l’administration, on sait qu’on va être reçu comme un chien, mais on s’adapte : on reste calme, poli, et on garde à l’esprit chaque élément du dossier afin de pouvoir porter plainte ou annuller la procédure ultérieurement.
Mettre les menottes à un papi de 77 ans bon citoyen de surcroit ne peut que donner à sa fammille une très mauvaise idée de la justice, d’autant plus que se sont des gens très à droite qui sont victimes.
Tous ces excès vont nourrir un retour à gauche.
L’histoire des années 60 à 80 nous apprend qu’un pouvoir trop à droite et trop dur fait le lit d’une longue période de socialisme
Arnaud, ça se voit que vous ne connaissez pas ma grand-mère. Cette femme de 93 ans donnerait des sueurs froides à bien des représentants de la force publique !
Moi, ce que j’aime bien, d’un point de vue général, c’est quand certains internautes, qui visiblement ne connaissent des flics que ce qu’ils en voient au bord des routes, dans les entrefilets de Libé ou les téléfilms de TF1, y vont de leur petit discours outragé (et bien souvent méprisant) sur un fait divers dont ils ne connaissent, là non plus, pas grand chose.
Ah, au fait, le sujet de ce papier est plus ou moins le respect dû aux autres. On constate que certains en manquent déjà lorsqu’ils tapent sur leur clavier (ceci dit sans vous viser)… on est donc loin de régler le problème.
Péhène, on a connu mieux en terme de performance, certains dépassent les 2 grammes mais je n’y suis pas arrivé. Maintenant, je vais être clair, entre la gendarmerie et les magistrats, des leçons de morale j’en ai entendues(mais c’est leur boulot) donc celles de mes concitoyens me passent largement au desssus de la tête. Et le fait d’être fier ou pas, c’est mon problème.
Mais vous savez quoi?
En fait Je n’ai aps été pris à 1,54. Je voulais provoquer et voir quel moraliste interviendrait. Ca n’a pas trainé 🙂
Quant aux faits, c’est vrai qu’une femme de 60 ans à 0,93 g doit être terriblement dangereuse pour les forces de l’ordre, ils ont donc eu raison de la menotter. Perso, à leur place, j’aurais même utilisé du gaz lacrymognène, accompagné de 3 ou 4 coups de tonfa et j’aurais demandé à la BAC d’intervenir. On ne sait jamais…
Et si on se demandait à quoi ça sert ?
– Les menottes : à empêcher de se battre ou de fuir un suspect violent, rien à voir avec une personne qui a trop bu mais ne fait pas preuve d’agressivité.
– La fouille à corps : à trouver sur un suspect roublard des armes ou de la drogue dissimulée, si Mme Michu a mis un billet dans son soutien-gorge, c’est par peur des voleurs, pas pour rouler la police !
– La garde à vue : à maintenir le suspect éloigné de ses complices supposés le temps de lancer l’enquête : les compagnons de pot de départ ne sont pas des complices dangereux et à qui fera-t-on croire qu’ils préparaient un mauvais coup ?
Donc selon les critères mêmes de la police qui rejoignent le bon sens, tout cela était inutile et disproportionné. Mais si la personne le fait remarquer, elle risque de voir la garde à vue se prolonger ou même le délit d’outrage, à la mode en ce moment.
Alors pourquoi ? Pour faire du chiffre en garde à vue, en affaires élucidées, pour se la jouer sans risque ou se donner de l’importance, pour évacuer sur l’autre le stress que le supérieur a évacué sur soi ?
Chaque n+1 évalue et note ses subordonnés, en étant noté et évalué par le n+2, mais les « n+0 » du bas de l’échelle à moins de s’en prendre à eux-mêmes par dépression ou suicide n’ont que le public ou les usagers pour se défouler.
La politique du chiffre et des ressources humaines quantitatives auraient-ils trouvé leur limite dans la nostalgie des rapports humains ?
« 1,54 g/l de sang », belle performance Arnaud ! Il y a vraiment de quoi être fier.
« Les faits, rien que les faits », le problème, c’est que justement très souvent à l’occasion de ce genre de témoignage on ne les connait pas vraiment les faits, ou alors seulement ceux tels que perçus par le mis en cause. Mais bon…
Nous assistons à une montée générale de la « rugosité sociale », comme l’affirme un sociologue du CESDIP je crois, 1 spécialiste de l’insécurité et des maltraitances aux guichets, par le biais des violences verbales notamment.
Quand on tire les conclusions politiques de telles études, on peut conclure que ces phénomènes devraient aller decrescendo, dès lors que la croissance économique et sociale sera de retour et que l’Etat providence stoppera son recul et réétendra les filets de protection sociale traditionnels bien mis à mal ces derniers temps. Ce reflux devrait commencer à s’amorcer vers 2012, en principe, les gens et les institutions étant alors débarrassés des guerres fratricides au sommet qui donnent à tous de si mauvais exemples de conduites.
Thorgen écrit: « Elle a bu plus que le seuil autorisé, et son infraction devenant suffisamment grave pour être considérée comme un délit, c’était tout a fait normal de la menotter et ainsi de suite. C’est la procédure, les policiers n’ont rien a se reprocher dans l’affaire. Imaginons qu’elle ait percuté un piéton de plein fouet, durant sa conduite en état d’ivresse? »
C’est faux, ce n’est pas la procédure. Et elle n’a pas percuté de pieton durant sa conduite en état d’ivresse. Les faits, rien que les faits et pas d’imagination.
0,93 g/l sang, c’est un délit, ok. Mais les menottes ne s’imposent absolument pas s’il n’y pas de rebellion. J’ai déjà été pris au volant avec 1,54 g/l de sang(je suis un dangereux criminel, je sais), la procédure c’est la GAV, la cellule de dégrisement, le procureur, le chèque, etc…mais où la procédure indique qu’il faut menotter la personne?
Donc dans cette affaire, s’il n y’a aps de rebellion les policiers ont mal fait leur travail et forcement, puisque cette affaire est médiatisée, ils ont fait une très mauvaise publicité à leur corporation.
au lieu d’être au service du public , hôpitaux ,commissariat et autres sont au service d’une politique qui met en avant répression, productivité, individualisme, rien d’étonnant à ce qu’il y ait des bavures, et selon le lieu, ça fait plus ou moins mal.
quant à être ivre, un peu, et renâcler lorsque l’on se fait prendre, un vieil adage disait : ferme là si tu es en tort, n’aggrave pas ton cas !!
Bonjour à tous,
A lire une grosse partie des précédents post je comprends que finalement ceux qui pratiquent cette maltraitance ont tous une bonne excuse. Il est souvent fait référence aux baisses d’effectifs, aux conditions de travail qui se dégradent, aux manques de moyen. A mon sens toutes ces pseudo-excuses ne sont là que pour détourner le fond du sujet vers un axe politique, alors qu’en fait il n’est question que de respect de la personne. Sinon pourquoi dans les mêmes conditions, dans la même situation d’autres agissent poliments, avec considération pour leur vis à vis, et sans agressivité ? Il y aurait beaucoup à dire sur la nature humaine…
Entièrement d’accord avec l’article et le premier commentaire. Pourrait-on soutenir – cette fois-ci sans se rendre coupable d’idéalisation du passé – que la société française devient de plus en plus violente, de cette violence décrite dans cet article, difficilement quantifiable, non susceptible d’un règlement judiciaire (Heureusement ! mais cela rend difficile la mesure de ce que j’appellerais la « violence de l’infiniment petit ») : incivilités en tout genre, non respect de la politesse dans les transports en commun (on y mange, on y jette des papiers gras, on s’y lime les ongles, on ne regarde pas les gens que l’on croise…), on aide pas son voisin, on ne lui dit pas bonjour : incivisme généralisé. Méfiance envers son voisin, tentation de la violence sur la route, dans la rue.
Est-ce que ce sont les signes, les symptômes d’une maladie plus profonde : une société qui ne s’aime pas ? Mon instinct me ferait dire que la haine de soi favorise les comportements asociaux et individualistes mais ça n’engage que moi.
Pas d’excuse a priori pour la préposée… remarquez ça arrive à tout le monde, c’est un mal très français et très administratif le mauvais accueil aux différents « guichets » (la poste, l’université, la mairie etc).
Il est nécessaire de signaler les abus de toutes sortes, c’est une question d’hygiène publique. Ces cas doivent être pris en compte et corrigés. Personnellement je n’ai eu qu’à me louer des rapports avec la police ou les services publics et médicaux en particulier. Il est un fait que moins les gens sont éduqués et plus ils sont enclins à abuser de la parcelle d’autorité qu’ils détiennent.Il arrive aussi que certains services soient mal encadrés : ainsi, excédé un jour de ne pouvoir accéder par téléphone à un bureau d’inforation, je me suis redu sur place ; sur les 5 préposées au téléphone, la petite jeunette, dernière arrivée sans doute, était seule à faire face aux appels incessants tandis que 4 autres papotaient dans un coin à se raconter leur week end. Comment s’étonner alors que si un tel sevice est mis au régime d’une entreprise privée, il se produise des dépressions neveuses et grèves de protestation.
. ce sont des mondes différents.
Elle a bu plus que le seuil autorisé, et son infraction devenant suffisamment grave pour être considérée comme un délit, c’était tout a fait normal de la menotter et ainsi de suite. C’est la procédure, les policiers n’ont rien a se reprocher dans l’affaire. Imaginons qu’elle ait percuté un piéton de plein fouet, durant sa conduite en état d’ivresse?
La responsabilité de la hiérarchique, celle poilitique sont évidente. Cependant, la responsabilité de chaque individu est grande aussi (et il est facile de courir se réfugier derrière « c’était mieux avant », « c’est la faute à mes chefs »).
Une petite anecdote pour illustrer. J’ai eu récemment un problème avec mon voisin, qui avait la bonne idée de se sentir persécuté à 5h35 tous les matins et de cogner comme un malade contre son plafond (mon plancher). La communication était impossible. J’ai une petite famille et, sagesse aidant, j’ai pris sur moi de ne pas le secouer très fort (et quand un malade te réveille tous les matins à la même heure, que t’as bossé jusqu’à minuit, faut prendre sur soi…).
Bref, j’ai donc téléphoné à la police une bonne dizaine de fois, toujours dans les même créneau (5h:37 du matin, donc) et me suis déplacé plusieurs fois. Et bien j’ai pu juger de l’immense différence de traitement reçu pour répondre à la même requête, formulée sensiblement de la même manière: du vraiment détestable, à l’incompétent, à celui qui se décarcasse, à celui qui règle le problème.
Et ces flics travaillent dans les mêmes conditions, ont les mêmes chefs etc. etc…
Cette expérience pourrait se reproduire à l’envie, mais pas grand monde n’a envie de se faire choper 10 fois de suite avec 0.93g juste pour voir la différence de traitement. Des volontaires?
Trés bon article!! merci
Le nombre insuffisant de fonctionnaires ne dispense pas ceux ci d’être poli et courtois, ce n’est pas plus long de l’être que de traiter les gens de façon incorrecte, voir de façon raciste.
Je ne pense pas que les scènes de maltraitance ordinaire soient le fait des institutions en particulier. Elles sont le fait de la société en général. Il suffit de prendre le métro à Paris tous les jours pour s’en rendre compte. La méchanceté gratuite se rencontre souvent. Un jeune homme m’a déjà dit « pousse toi connasse » au lieu de « pardon » parce qu’il voulait monter les escaliers du métro et que je les descendais. Je me suis fait aussi incendier parce que j’ai demandé à ce que quelqu’un se lève dans le bus pour un vieil homme avec deux cannes, qui restait debout… Beaucoup de gens ne font pas attention aux autres, et c’est triste…
Je crois en la responsabilité personnelle.
Les Japonais ne sont pas nécessairement mieux lotis que les Français ; la crise, les abus, le chômage, les scandales politiques et financiers, les craintes pour l’avenir se font sentir ici aussi (j’habite au Japon depuis longtemps), mais la courtoisie reste globalement de mise dans ce pays et la police vous y reçoit poliment. Quand je suis en France, on me demande de quel pays je suis parce que je souris, j’écoute, je demande pardon et je dis merci. Le témoignage concernant cet étranger en butte à la goujaterie d’une employée de sous-préfecture me touche particulièrement, car je connais de première main la peine de devoir s’expliquer quand on ne maîtrise pas bien une langue. Et quand l’interlocuteur vous méprise, le peu de moyens linguistiques dont on dispose fond comme bougie au soleil… J’espère que la morosité et la goujaterie ambiantes en France n’auront pas la peau de mon amabilité et de ma courtoisie ?!?!
Commençons par être individuellement aimables, peut-être que les exemples suivront -?- Avons-nous d’autres choix ?
Vous confondez délation et dénonciation (comme c’est souvent le cas). JLP.
Autrefois, et je ne parle pas d’un temps si ancien, mais simplement de mon enfance à la campagne, la crainte était la base de la relation avec les figures de l’autorité où qu’elles se présentent, et même et surtout en leur absence; l’imprévisibilité de l’action, l’incompréhension des motivations, la méconnaissance des droits et l’incapacité à les faire respecter leur rendaient la tache facile, il suffisait de dire « les gendarmes vont t’emmener » à l’enfant pas sage pour que la terreur du pandore moustachu fonde sur lui.
Ce qui est nouveau, ce qui grandit souterrainement (peut être de façon plus accélérée, depuis 1968)c’est une exigence plus grande de chacun, une revendication de mieux en mieux comprise des droits humains (qui va de paire avec l’affirmation à laquelle la France par ses hommes politiques, a largement contribué au niveau mondial, de l’universalité des droits de l’homme). Cette revendication s’élève face à toute figure d’autorité, de façon consciente ou non, et génère autant qu’elle subit cette agressivité que tous nous ressentons d’un côté ou de l’autre du guichet, d’un côté ou de l’autre du bâton.
Non il n’y a pas plus d’abus qu’autrefois, mais oui ils sont plus insupportables.
Que pouvons nous faire, chacun d’entre nous, au quotidien? Pensons d’abord, et autant qu’à nos propres droits, aux droits et devoirs de la personne qui est devant nous(pour les devoirs, par exemple, n’oublions pas que le policier ne règle pas ses comptes mais qu’il veille au respect de la loi). Voilà pour le comportement individuel, et il y a du boulot, si j’en juge par les commentaires que je viens de lire.
Pour les mesures que nous pourrions suggérer chacun là où nous travaillons il y a bien entendu ce qui se pratique dans toute entreprise soucieuse de ses clients ou partenaires, des mesures d’évaluation de la satisfaction, mais je pense que beaucoup d’entre nous après une nuit au poste, même illégitime de notre point de vue, hésiterons à écrire qu’ils ont été maltraité de peur de représailles. Il faut que ces mesures soient le signe d’une réelle bonne volonté et donc de changements individuels.
Juste une question comme ça.
N’aurait-il pas été judicieux au nom d’un certain équilibre (vous êtes journaliste, je me trompe?) d’évoquer également les violences à l’encontre de ces personnes dont vous dénoncez les actes (policiers, personnels administratif et médical) ?
J’entends par là la violence dans les hopitaux, les médecins agressés, les véhicules de pompiers (!) callaissés. J’ose à peine parler des profs hein (et je parle pas de ceux qui sont agressés, dont la presse se fait les échos mais de tous les autres que l’on n’entend jamais).
Cela ne semble malheureusement pas vous effleurer l’esprit… Ah c’est sur c’est si facile de taper sur les flics. Qui sera là pour les défendre de toute façon ?
Cela n’a rien de nouveau, exemple vécu il y a une quinzaine d’années déjà: un jeune zigzague dangereusement sur sa mobylette pour s’amuser, une R5 banalisée de la police sort son girophare et l’arrête. Le jeune, pour parler, relève sa visière de casque et le policier lui envoie vilemment le plat de sa main contre son nez
… comment voulez-vous que ce jeune ne devienne pas anti-policier toute sa vie ?
Vous devriez aussi vous pencher sur les foyers pour mineurs… Le nombre de gamins jets à la rue quand ils ont 18 ans (qu’ils se démerdent après tout, hein), le budget qui est alloué par l’Etat pour leurs repas (dramatiquement faible…), le m’en-foutisme des pseudos éducateurs placés dans ces endroits parce qu’ils sont en échec pour la plupart… C’est bourré d’enfants battus, violentés, violés, en échec ; délaissés par leurs parents, par les élus, les journalistes, par le citoyen lambda. Ça mériterait un bon papier fouillé, un jour. On peut rêver ?
Le mal décrit dans cet article est organisé par les pouvoirs publics depuis 1995, il puise sa source dans le paternalisme assumé de nos dirigeants. Les radars automatiques, des propositions d’un service civique obligatoire, l’interdiction de circuler pour des mineurs, le harcèlement des clients d’une banque sous prétexte de la lutte contre le blanchiment, la loi HADOPI etc. puisent leur inspiration dans la même philosophie que celle d’un petit chef arrogant, méprisant et paternaliste.
Il faut arrêter de dire tant de bétises, les cons partout malheureusement, flics infimirmiers ??? Et les autres leurs clients ils sont quoi ??? Doux et sages non respectueux non plus et j’en passe !!!! Des services s’occupent des fonctionnaires débiles !!!! Alors stop aux pleurnicheries !!!!
On pourra multiplier les témoignages pointant du doigt le comportement de certaines composantes des forces de l’ordre. Je pourrais de mon côté donner de nombreux exemples d’administrés particulièrement odieux (tiens j’en ai croisé un pas plus tard que ce matin lorsque je me rendais sur mon lieu de travail) envers ces mêmes représentants de l’autorité publique. Cette confrontation s’avérera cependant stérile.
Certains intervenants ont eu raison d’élever le débat et de remettre en cause le comportement de chacun. Nul besoin d’être investi d’une autorité pour manquer de respect. Les relations entre individus semblent aujourd’hui, bien plus qu’hier, tendues, voire violentes. On doit tous se regarder dans une glace et se demander si notre rapport aux autres est le bon. La maltraitance, tout le monde la subit mais aussi l’applique. C’est un travail personnel qu’il faut que nous fassions, nous tous, et certainement pas uniquement les fonctionnaires.
Votre billet, cher Georges, laisse en effet pensif. J’ai été en position d’effectuer des contrôles en bon petit fonctionnaire et j’ai toujours été fasciné par la façon dont d’adorables collègues pouvaient se transformer en véritables inquisiteurs. Cette maltraitance au quotidien, c’est le revers de l’indifférence, parce qu’on réifie l’autre (c’est l’objectivisation du sujet, chez les médecins), parce que partager la souffrance est parfois trop lourd, trop usant. Et certains préfèrent biaiser plutôt que de changer de métier, ou de refuser tout net ce type de relation (ça n’est pas ça qui risque de coûter une carrière).
Mais il y a autre chose qui m’inquiète. J’ai souvenir qu’enfant, on ne pouvait pas imaginer une seule seconde se trouver en insécurité lorsqu’on voyait un agent dépositaire de la force publique. Maintenant, on en vient les rejeter, à les craindre. Finalement, il vaut mieux croiser un type à qui il manque 30 euros pour sa galette. Vous vous en tirerez avec une belle trouille et tant pis pour votre liquide. Mais vous n’aurez pas passé une journée en GAV avec tous les compliments d’usage simplement pour avoir protesté lors d’une contredanse…
Qu’en pensez-vous ?
Il est certain que les politiques de suppression de postes mises en place depuis 20 ans n’ont pas arrangées le service public.
Pour autant le comportement des agents du service public n’ont-ils pas une part de responsabilité?
Pour ma part, je travaille pour l’Etat et je constate qu’il n’y a pas assez de contrôle des agents et certains profitent bien du système.
Aussi, en ce qui concerne le domaine hospitalier, ils sont peut être de moins en moins nombreux mais cela n’empêche pas de faire son travail convenablement tout en respectant autrui, c’est une question d’education.
Même moi, j’ai très longuement fréquenté les hôpitaux,et par exemple lorsque vous voyez tout le personnel qui prend sa pause au même moment pendant près d’une heure,chaque matin et chaque après-midi ça frôle la bêtise humaine!!!
J’ai même averti la DDASS, qui a fait une enquête mais qui n’a pas trouvé anormal que le ménage n’était pas fait, que les patients avaient le droit à un bain par mois ou encore que les patients pouvaient restés toute la journée avec le vomis sur le ventre…..
Pauvre France!!!! Et ce n’est rien de le dire!!
très intéressant et très juste : un médecin anesthésiste me racontait comment elle avait trouvé une femme enceinte dénudée coincée sur un lit à la vue de tous, et comment elle avait engueulé le collègue responsable. Ne parlons pas de la police qu’on redoute presque plus que les voyous…
Sur le fond, je trouve que c’est malheureusement très français d’abuser de son petit bout de pouvoir pour faire suer les autres, que ce soit avec les grèves ou à un guichet de poste, de mairie etc : cela dit, Dieu merci, on ne trouve pas que des harpies et des petits chefs.
Ce n’est pas un problème de service public ou de fonctionnaires, ce sont des comportements qui concernent toute notre société.
Dans une société individualiste à outrance, où toute cohésion a disparu depuis longtemps, l’autre n’existe plus, en particulier en région parisienne, mais pas seulement.
Je suis souvent atterré par le manque de politesse, le manque d’attention des gens vis à vis de leur prochain.
Pour l’individu, il n’y a que son propre cas qui l’intéresse.
Par exemple, ayant travaillé avec les Marins Pompiers de Marseille, il y’a quelques années, j’avais été choqué du comportement des gens qui appelaient les pompiers pour tout et n’importe quoi et qui estimaient que c’était un droit pour eux d’utiliser les secours comme ils l’entendaient. Cas concret : un individu appelle les Marins Pompiers pour se faire ramener chez lui car il devait traverser Marseille à pied. Refus du chef d’élément qui, évidemment, s’est fait agonir d’insultes.
Ensuite, mettons cet individu derrière un guichet, avec un peu de pouvoir, sans chef pour le recadrer,et on obtient « le complexe du guichetier »: j’ai le pouvoir, j’en use, j’en abuse.
Le service public est aux premières loges car on en attend beaucoup, beaucoup trop, et il est payé avec les impôts d’honnêtes(!) citoyens. Bien évidemment ce sont les « services » au contact des citoyens qui sont les premiers montrés du doigt (police, préfecture, etc…)mais personne n’y échappe. Allez assister à des audiences de Tribunal Correctionnel et regardez comme le Procureur rabaisse et humilie le prévenu dans un beau langage bien châtié.
Regardez nos politiques, nos gouvernants, comme ils rabaissent les gens en s’adressant à eux: le « casse toi pov’ con » est l’exemple type. Mais d’autres, de tout bord, font aussi bien, voire mieux.
Si les « grands » font ce genre de chose, pourquoi le fonctionnaire de catégorie C ne le ferait pas?
Pour finir, j’ai travaillé plus d’une fois sur Paris avec la Police Nationale, dans le cadre de missions Vigipirate (yep, je suis un militaire, tant pis pour les pacifistes) et j’ai compris pourquoi notre police n’était pas aimée de mes concitoyens. Il n’y a pas de secret.
Je crois malheureusement que ces faits ne datent pas d’aujourd’hui et Sarko n’a rien à voir la dedans, ce serait trop simple. Car bien souvent il s’agit de citoyens normaux qui votent à gauche souvent dans institutions administratives ou à droite comme dans la police. Et bien souvent syndiqués.
C’est plus vieux cette tendance a mépriser le petit et surtout à jouer au petit chef.
On a dit à mon grand-père « n’ayez pas peur police française » On jouait déjà au petit chef idiot avec son petit pouvoir de fonctionnaire fonctionnarisé « dixit Brel »
Tant que l’on leur donne du pain et des jeux !!!!
Baignant dans le milieu médical, et ayant passé quelques mois dans un commissariat, il me semble important de rappeler combien sont fortes les pressions des métiers de soignants et policiers.
Une vraie majorité des soignants ont choisi ce métier par empathie, envie d’aider les autres. Une vraie majorité de policiers ont choisi ce métier par sens du service public (en tout cas, c’est ce que j’avais constaté en 2001).
Mais le métier a changé les policiers, soumis au stress, à la pression, et maintenant la pression de l’objectif chiffré plus un interdit moral de solidarité (« les policiers ne sont pas là pour jouer au football avec les délinquants » alors que ce n’était pas ça la police de proximité). Quand vous entendez des histoires sordides, atroces tous les jours,vous vous blindez, quand on vous place dans une situation de conflit permanent, vous finissez par l’intégrer dans votre comportement (et personne n’aime la Police, même les victimes vous le font sentir quand vous portez l’uniforme). Cercle vicieux qui éloigne encore le policier du « civil ».
Pour les soignants, l’empathie envers les situations difficiles que vous cotoyez au quotidien vous ronge ; vous emmenez votre boulot à la maison, dans votre tête ; vous vivez avec la douleur du monde sur les épaules. Au fur et à mesure, le risque c’est de se blinder. De ne plus souffrir avec, pour pouvoir vivre tout simplement. Et le patient ne se sent plus vivre dans le regard des soignants, alors qu’il est à un moment où il en a le plus besoin (généralement un patient ne va pas bien).
Ajoutez la pression avec la diminution du nombre de soignants, la recherche acharnée de la baisse des coûts (plus de couvertures en laine pour les patients, plus de café pour les infirmières, plus d’aides soignantes, moins de temps pour chaque acte …) et on arrive à la situation décrite.
De nombreux soignants se battent pour plus d’humanité mais on ne les autorise pas à prendre le temps nécessaire. Certains baissent les bras. Certains s’useront très loin (contre leur propre santé)sans rien lâcher.
Une revue mensuelle parle de ces difficultés des soignants et des patients : http://www.pratiques.fr/
Comment voulez-vous que la bientraitance règne dans un pays, dont le chef de l’Etat dit à l’un des citoyen du pays dont il a la charge :
« Casse-toi pauvre con ! ».
Un président de la République qui maltraite ses citoyens incite les citoyens à se maltraiter entre eux.
Cette parole de Sarkozy a effectivement instauré la « maltraitance institutionnelle ».
Moi, je ne m’époumonne plus.
Bonne journée, j’espère qu’on vous entendra!
Je trouve qu’il y a un peu d’amalgame. Ce n’est pas la même chose de menotter qqn qui a 0.93g d’alcool ds le sang et de maltraiter des patients d’hopital. La personne qui a bcp trop bu met en danger la vie d’autrui et mérite de la part du professionnel dont le métier est la répression un traitement qui lui fasse prendre conscience de la gravité de son acte. Menottes, etc. ne me parait pas une maltraitance, sauf la fouille avec retrait du soutien-gorge. Pour la fonctionnaire de sous-préfecture, c’est très désagréable et ne devrait pas exister, mais il faut dire que c’est une vieille habitude française et que ça nous est tous arrivé et très souvent à la poste ou dans divers bureaux.
Pour le personnel hospitalier par contre, c’est un scandale, un horreur absolue, qui donne honte de notre pays : comment des gens sensés aider des malades peuvent-ils devenir aussi cruels ? J’ai hélas pu le voir moi-même dans de nombreuses circonstances. Il y a des infirmières et des aides-soignantes dévouées, aimables et respectueuses, mais ce n’est pas une majorité et cela semble en diminution. Je suis d’accord avec leblase : cette triste évolution a l’air d’être courante aussi dans d’autres pays.
Au delà de votre questionnement très intéressant sur le respect de l’autre, je reste, Georges Moréas, quelque peu interloqué par votre perception de l’alcoolisme au volant. Je ne suis cependant pas vraiment surpris puisque, lecteur régulier de votre blog, j’avais déjà eu l’occasion de constater que vous vous étiez ému du placement en garde à vue d’un jeune homme ayant conduit un véhicule automobile sans être titulaire du permis de conduire.
Permettez moi simplement de retranscrire ici un court papier de la Sécurité Routière :
« Dans 85 % des cas d’accidents mortels liés à l’alcool, les responsables étaient des buveurs occasionnels. Il suffit souvent d’une fête de famille, d’un pot entre amis, d’un repas bien arrosé. L’alcool est à l’origine de 34% des accidents mortels toute l’année. Cette proportion s’élève à 45% dans les accidents mortels à un véhicule seul sans piéton. L’alcool est impliqué dans la moitié des accidents mortels survenus le week-end et il est la principale cause de 42% des accidents mortels touchant les jeunes de 18 à 24 ans l’été. Le risque d’accident mortel augmente considérablement avec le taux d’alcoolémie. Tout conducteur ou accompagnateur d’élève conducteur en état d’ébriété compromet gravement la sécurité de ses passagers et des autres usagers de la route. En conséquence, il est interdit de conduire avec un taux d’alcool égal ou supérieur à 0,5 gramme par litre de sang, soit 0,25 mg d’alcool par litre d’air expiré »
Avant toute chose, et bien qu’Isabelle D. doive bénéficier du respect dont tout être humain a droit (nous sommes d’accord là-dessus), cette dernière aurait pu commencer par respecter la loi (difficilement critiquable sur ce sujet) et ses concitoyens, usagers, comme elle, de la voie publique.
La violence actuelle est le reflet direct de notre société actuelle ! Depuis 35 ans on a déconstruit les liens sociaux de solidarité entre les « gens du publique » et ceux du privé, en stigmatisant les premiers, en vue de les « mettre au même niveau » que le privé à savoir : rentabilité, flexibilité,rendement, précarité, harcèlements, et tout ce qui va avec le système « ultra-libérale » chère à nos élites, voilà le résultat et les reculs des syndicats, ont privilégié, les méthodes de chocs et on fait des générations de « individualistes, égotistes, l’arrogance, le manque d’humanité, le je-m’en-foutisme et la « compétitions dans les entreprises » ont favorisé les « jeunes au dents longues, le chacun pour soi, et l’écrasement de l’Autre ! Ce sont les valeurs de l’ultra-libéralisme et le nombres de lois liberticides et la « dévalorisations des parents » face à leurs enfants par le biais de la « psychologie » (voir interdiction de la féssée !) les droits de l’enfant faces à leurs devoirs et bien d’autres « formes de sois disant modernisation de l’Education qui font le lit de la nouvelle violence des jeunes futurs adultes de demain. Il faut dire aussi que les adultes au chômages souvent très « dévalorisés » et maltraités par leurs Patrons, a favorisé aux yeux des enfants, une image de leurs parents qui ne peux les aider à se construire en tant que Citoyens « responsables et libres de ses choix » ! NOus avons la Société que l’Etat nous a imposé et nous en paierons le prix par un désengagement total sur notre « rôle » de citoyen qui est trop souvent « balayé » par les pouvoirs en place ! La prévarication constante des « élites » ne donnent pas l’image aux citoyens qu’en restant pauvres et honnêtes « on peux réussir ! les gens vont au boulot « en colère » car ils se sentent floués, et mal payés, exploités, ce qui ne plaide pas en la faveur d’un travail « motivant et nourissier: il n’y a plus de métiers mais des emplois de survie pour la majorité des adultes ! Ne soyons pas étonnés de ce qui se passe à l’heure actuelle, c’est le modèle américain qui prévaux là-bas déjà depuis les années 65 et 70 !
Ces excès de zèle et ce manque évident de discernement de certains représentants des forces de l’ordre est principalement lié à des manquements dans le commandement à haut niveau et au pouvoir politique.
Les ministères de la justice et de l’intérieur doivent prendre leurs responsabilités et agir d’une manière efficace, structurée et sur le long terme.
L’Etat est au service des citoyens et non pas le contraire; ne l’oublions jamais.
Je pense qu’il faudrait reprendre tout le systeme juridique, enlever toutes les loie qui ne servent a rien ,ainsi que celles qui coutent de l’argent et n’en rapporte pas. Sa ferrait deja moin de travail à la police qui pourrait se concentrer sur les cas les plus grave .
Et nous sommes aussi souvent controlé par les gendarmes et la police .Il faudrait aussi controller plus réguliérement l’interieure des entreprises public ou privées ainsi que leurs clients et collaborateurs de maniére a ce qu’il y ai moin de soucis et que le calme soit réinstoré.surtout dans les lieux dit « public »
Je suis totalement d’accord avec leblase. Considérer son interlocuteur comme un être humain, faire preuve d’un minimum de courtoisie, voire de gentillesse, ça ne dépend pas de directives ministérielles ou de politiques gouvernementales.
Et il est d’ailleurs très restrictif de se cantonner aux dépositaires de l’autorité publique. Ce genre de comportement devient endémique au quotidien. Combien de fois ai-je été choqué de la façon dont des clients traitaient caissiers et autres employés, de l’incivilité crasse, pour ne pas dire la méchanceté mesquine de simples quidams dans la rue ?
Ça ne coûte pourtant pas cher et ça peut rapporter tant, un minimum de prévenance. Oui, chacun est responsable de son comportement.
Ce type d’abus de pouvoir a toujours existé et je dirais même encore plus autrefois.Dans les années 70, entrer dans un commissariat relevait de la prise de risque si vous n’aviez pas le bon faciès.En ce qui concerne les hôpitaux, une certification maltraitance et le fait que les patients puissent noter le service dans lequel ils ont été soigné sur des faits tel que écoute et accueil par les médecins et le personnel infirmier aiderait grandement.. mais qui osera le faire?
En ce qui concerne les commissariats, les services administratifs, il y a plus de boulot…le plus souvent, c’est un problème de personne il suffit d’une petite minorité pour changer la mentalité d ‘un service un peu comme trois cancres perturbateurs dans une classe de lycée peuvent pourrir la classe. Pourquoi n’y a t-il pas des inspections anonymes? des « étrangers »ou des « usagers lambda avec un problème bien spécifique viennent noter le comportement et le professionnalisme des agents. J’oubliais.. les syndicats vont parler de provocations…
Les causes sont certainement multiples et difficiles à embrasser d’un coup…
Si je devais dire ce qui me vient à l’esprit là maintenant, je dirais surtout que le manque de respect est lié à l’éducation également où l’on apprend que trop peu aux enfants à respecter ses semblables.
Je n’ai pas non plus fait le service militaire mais il paraît qu’il avait cet avantage : « essayer » de mettre tout le monde au même niveau, même si ce n’était pas parfait et que ça ne durait pas longtemps. Peut-être que là aussi ça apprenait le respect des autres…
je suis bien d’accord …la maltraitance est de partout, mais faut-il pas traquer les vrais voyou…ou les pedophiles…mais pas les plus vulnérable……la dignité, le respect est ou
Oh! Comme c’est bon de lire ça! Merci. Je ne suis pas seul.
Ce phénomène d’effritement du tissu social s’observe dans plusieurs pays européens.ça va avec la montée de l’incivisme, la lassitude de ceux qui entendent un discours mensonger, le discours général déresponsabilisant,l’indifférence de ceux qui reçoivent les mirages télévisuels et, petit à petit, s’enferment dans leur bulle.
A force de voir trop de gens, on ne voit plus les personnes.
Je ne suis pas d’accord avec le premier commentaire: on ne peut pas tout mettre sur le dos des politiques, chacun est responsable de son humanité, et donc des égards à porter à celle de nos semblables
Mais il y a deux ans, quiconque osait parler de maltraitance se faisait copieusement insulter au nom de la sacro-sainte « sécurité ». Après tout, lors de manifs, on s’offusque plus pour deux chaises cassées que d’un type envoyé à l’hôpital par les CRS pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Et bien sûr, maintenant, tout est de la faute des méchants fonctionnaires (seuls à commettre des abus de pouvoir, bien sûr. La violence en entreprise est une invention de bolcho-gaullistes et judéo-maçonniques…)
On a donné plein pouvoirs à une catégorie de la population ? Il ne faut pas s’étonner qu’elle s’en serve. Mais on s’en offusque généralement lorsque ça tombe sur soi et pas sur les autres, tous forcément coupables de quelque chose. Moi, je suis tellement plus important que tout, n’est-ce pas…
Je partage votre point de vue et m’interroge sur les causes de ces comportements, de nos comportements.
Cependant, contrairement à ce que vous affirmez dans votre article, je pense que ces comportements ne sont pas nouveaux mais que c’est peut être d’avantage notre passivité face à cela qui se banalise.
Entièrement d’accord avec Bousseta !
Le service public est en danger et cela depuis des années les sirènes d’alarme sonnent depuis longtemps et maintenant tout le monde s’en étonne !
On retrouve dans ces maltraitances les phénomènes montrés par l’expérience de Stanford (http://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Stanford).
C’est ce que j’appelle l’effet « petit chef » que tous ceux qui ont fait leur service militaire ont eu l’occasion de constater : prenez une personne tout à fait normale, donnez lui un peu de pouvoir et d’autorité et vous en ferez presqu’automatiquement un tortionnaire qui prend plaisir à martyriser ses subalternes.
Après avoir lu attentivement votre billet, je me dis qu’il est très facile d’attaquer les serviteurs du service public qui ne font que leur travail.Je ne suis pas fonctionnaire et je n’ai pas vocation à l’être. Cependant, il me semble qu’il s’agit là beaucoup plus d’une mauvaise organisation du service public qui dépend de la volonté politique. Moins d’infirmières, moins de médecins, moins de policiers, moins de gendarmes, moins d’enseignants (…). Toujours moins de fonctionnaires dans les services publics qui sotn vitaux pour notre société.
Ce que vous décrivez, à juste titre d’ailleurs, n’est qu’une conséquence des politiques misent en oeuvre ces vingt dernières années: moins de service public humains pour les individus vivants sur le sol français.
Le service public est humain si on lui donne les moyens de l’être.
Le gouvernement et les politiciens abandonnent les français (au sens large dus terme: toute personne qui vit sur le sol français) pour mettre en place des stratégies politiciennes qui n’ont aucun impact positif pour l’avenir de France.
Il me semble donc que le problème est plus large et que les fonctionnaires derrière leurs guichets ne sont pas toujours responsables de la maltraitance des individus.