Grossière erreur dans l’affaire des 123 émigrants qui ont débarqué en Corse, ont dit les juges, en annulant la procédure. « Je veux essayer de clarifier les compétences entre le juge administratif et le juge judiciaire… », a déclaré le ministre de l’Immigration. Tandis que sur TF1, le président de la République faisait porter le chapeau au procureur de la République, lequel aurait refusé de les placer en garde à vue.
Il y a quelques mois, à Montreuil, un homme a perdu l’usage d’un œil après avoir reçu une balle de Flash-Ball, lors de la dispersion d’un attroupement. Mission de police judiciaire ou mission de police administrative ?
Dans le domaine judiciaire, il y a une dizaine de jours, les juges d’instruction de Bobigny ont demandé aux policiers que les personnes interpellées bénéficient d’un avocat durant la garde à vue, conformément à la décision de la Cour européenne des droits de l’homme. Ce qu’ils ont refusé.
Et la Cour de cassation doit se prononcer sur la légalité de la garde à vue à la française.
Pas une loi ces temps-ci qui ne soit examinée à la loupe par le Conseil constitutionnel, décortiquée, et parfois retoquée. Il faut dire que son président, Jean-Louis Debré, lui, il connaît le droit, puisque c’est un ancien juge.
Ce qui n’est peut-être pas vrai pour tout le monde. Nul n’est censé ignorer la loi, nous dit-on. Je suppose que cet adage concerne aussi ceux qui la font…
Allez, nous ne sommes pas dupes. À l’approche de la réforme pénale, on se dit qu’il y a un combat d’arrière-garde de la part de certains juges… N’empêche qu’on a une drôle d’impression, celle d’un cafouillage législatif. Si l’on veut appliquer les textes à la lettre, ça coince. Vous savez, c’est un peu comme au volant, celui qui respecte une limitation de vitesse à 30 Km/h se fait aussitôt doubler par des automobilistes furibards, l’index vrillé sur la tempe.
Dans cette « histoire corse », la seule chose évidente, c’est le ridicule de la situation. Au moins, ce ridicule va-t-il profiter à 123 personnes… Entendons-nous bien, devant le problème de ces clandestins, je suis comme beaucoup, partagé entre un souci humanitaire et la raison, laquelle nous dit qu’on ne peut accueillir toute la misère du monde. Mais allez M’sieur le Président, pour cette fois, un bon geste…
Enfin, je dis ça… c’est sans doute pas très objectif. Je suis né en banlieue parisienne et je me souviens combien j’ouvrais de grands yeux ahuris lorsque mon père parlait une langue que je ne comprenais pas. Et que ses copains lui tapaient dans le dos en l’appelant « Papadiamantopoulos ».
J’ai cherche ce post. Pourquoi se compliquer la vie alors que le droit parle ? Ce qui est étonnant, c’est que tout le monde parle de ce problème, alors qu’il peut être vite réglé.
Merci beacoup pour votre site. AJ (”Ce qui est étonnant, c’est que tout le monde parle de ce problème, alors qu’il peut être vite réglé”), vous pensez certainement à quelque chose que personne n’a encore entrevue ? Une idée révolutionnaire peut-être pour régler la question de l’immigration ?
Je vais me contenter de dire combien je suis soulagée de voir que La Justice reste debout face à un agité dont la gouvernance est catastrophique pour le pays ( et pas seulement la crise , bon prétexte !)
Tant que La Justice restera indépendante , la Démocratie aura sont droit …Jusqu’à quand ? le mini veut éliminer les Juges et on comprend pourquoi – j’espère bien qu’il n’arrivera pas à ses fins et je m’aperçois au fur et à mesure des événements qui se déroulent dans nôtre pays , d’un commencement de prise de conscience de ce qui est inacceptable …la lente dérive vers le Facisme d’Etat ! Je croise les doigts ! Le Parquet fait appel , incroyable !!! Qui va oser remettre en cause la décision au sujet de Villepin ?…
La Justice reste garante de nos Libertès de pensées, de paroles …REFUSONS une Réforme liberticide qui détruirait tout !
Sapience, vous voyez ce que vous avez envie de voir, et vous voyez mal. Ces kurdes s’inscrivent pour moi dans la problématique plus générale de la migration des populations. Comme je l’indiquais dans un précédent commentaire, ce phénomène appelle deux questionnements : faut-il limiter les flux migratoires ? Et si oui, dans quelle mesure ? J’aurais effectivement tendance à répondre par l’affirmative à la première question. C’est sûrement cela que vous me reprochez. Cependant je serais bien incapable de répondre à la seconde.
Quant aux statistiques de l’Insee, ce ne sont pas les « miennes », mais bien celles de l’Insee. Elles permettaient simplement d’enrichir, selon moi, le débat, et pourquoi pas de constater que la population française est depuis longtemps multiculturelle, multi-ethnique, que l’étranger est loin d’être un ennemi, qu’il est certainement une richesse. Ce constat ne doit cependant pas occulter des réalités économiques qui nous contraignent peut-être à contrôler l’immigration.
Péhène, revenons à nos moutons corses : où placez-vous 150 malheureux kurdes échoués dans vos statistiques de l’INSEE sur « les étrangers résidant en France métropolitaine » ?
Même en suivant votre dialogue de plus en plus acculé, on ne voit guère où vous voulez en venir avec votre art de noyer votre idéologie du reflux de la misère du monde au delà de nos flots bleus. Ou du moins, on le voit trop.
« peu de lignes induit à une certaine caricature »
Vous avez raison.
Et puisque nous parlons des étrangers sur le sol français, voici une petite étude de l’Insee sur la question (malheureusement il n’est pas fait mention de leur condition sociale, ce qui aurait permis de prendre définitivement position sur l’expression « accueillir toute la misère du monde ») :
“Au 1er janvier 2006, l’INSEE estime que 3,5 millions d’étrangers résident en France métropolitaine. Entre 1999, date du dernier recensement de la population, et 2006, la population étrangère a augmenté plus vite que l’ensemble de la population résidant en France (8,7 % contre 4,9 %).
La part des étrangers au sein de l’ensemble de la population totale fluctue sensiblement selon les périodes considérées. Entre le recensement de 1946 et celui de 1982, cette proportion a augmenté régulièrement pour atteindre 6,8 %, puis a baissé dans les années suivantes. En 2006, elle augmente légèrement par rapport à 1999, pour s’établir à 5,7 % de l’ensemble de la population ce qui s’explique par une croissance plus élevée des étrangers pendant la période intercensitaire. Parmi eux, on dénombre 528 700 étrangers nés en France : la plupart d’entre eux deviendront Français du fait du droit du sol, cette possibilité étant offerte dès l’âge de 13 ans ce qui explique la singularité de la répartition par âge des étrangers.
Deux étrangers sur cinq (40,4 %) sont originaires du Portugal, d’Algérie ou du Maroc : ces trois nationalités représentent près d’1,5 million de personnes. De ce fait, la population étrangère en France se compose pour 35 % de ressortissants de l’Union européenne à 25, de 31 % de ressortissants d’un des trois pays du Maghreb et de 13 % de ressortissants asiatiques. Au total, la part des Européens baisse depuis 1975 (61 % en 1975 contre 40 % en 2006) au profit de celles des Africains (35 % contre 43 %) et des Asiatiques (3 % contre 13 %).
Comme en 1999, 1,2 million d’étrangers sont des ressortissants d’un pays de l’Union européenne à 25. Cette stabilité résulte d’un double mouvement : les Espagnols, les Italiens voient leur nombre baisser du fait des décès alors que les Portugais acquièrent plus massivement la nationalité française. Ainsi, plus de 70 000 Portugais sont devenus français pendant cette période, les deux tiers au-moins ayant fait une démarche pour l’obtenir par anticipation avant leur majorité.”
@Péhène
A sophiste, sophiste et demi. Bien sûr, peu de lignes induit à une certaine caricature. Je voulais souligner qu’on ne peut pas dire n’importe quoi, comme « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde », puisqu’il n’en a jamais été question sinon dans un fantasme.
Je ne dit pas que tous les immigrés sont gentils et les français tous méchants. Je souligne comme il est devenu banal, même pour un excelent homme comme l’auteur de ce blog, de réprendre l’idée que la seule condition d’immigré ôte un degré de dignité, de s’autoriser, parce que ce sont des immigrés, à dire par exemple qu’ils apportent la misère.
Il est marrant de voir que vous (Sophiste) dénonciez les propos (ou leur récupération) de Monsieur Rocard en parlant de « procédés » tendancieux et fallacieux, et que vous usiez à votre tour de « procédés » pour présenter votre point de vue. Vos propos sont cependant intéressants, bien qu’un poil caricaturaux. Le débat sur l’immigration (et la migration des populations en général) mérite certainement mieux qu’une stérile opposition entre « tout le monde il est beau, il est gentil » et « ce sont tous des s… qui viennent manger le pain des français ». Non ?
« La raison, laquelle nous dit qu’on ne peut accueillir toute la misère du monde ».
Cette phrase, qui a bien été lancée par Rocard, diffuse avec beaucoup de succès un raisonnnement plus que tendancieux, fallacieux. Elle trompe en usant de trois procédés.
C’est ce qu’on appelle une hyperbole. Il n’a jamais été question d’accueillir toute la misère du monde mais le libellé laisse entendre que ceux qui auraient la faiblesse d’acceuillir favorablement des immigrés laisserait le pays être envahi, occupé. C’est un procédé verbal du genre « Quoi ? Tu veux un verre de vin ? Et pourquoi pas toute ma cave ! »
Secundo, c’est un mensonge. Les immigrés, et spécialement les clandestins, sont rarement des miséreux. Ils ont les moyens et de venir, ce qui leur coûte très cher, et de proposer un travail. Ils sont parfois médecins, comptables, juristes, militaires, et parfois simplement jeunes, souvent dotée d’une formation interrompue, et travaillent en cuisine, sur des chantiers, au ménage, etc. Il ne s’est jamais agi d’accueillir la misère du monde, mais la richesse du monde. Rappelons que les Etats Unis, s’est construit et se construit entièrement sur cette richesse. Je ne cite pas Francis Bouygues qui avait ouvertement déclaré que sa fortune soudaine venait des immigrés clandestins.
Enfin, cette phrase sous entend que la pauvreté est celle du tiers monde, alors qu’en réalité la misère sévit, plus ou moins, partout. Le sous entendu est double. Primo les immigrés donneraient par contagion la misère, il y aurait une séparation justifiée entre pays et étranger. Secundo ce serait l’acceuil des immgrés qui serait la seule façon de sortir de la misère les pays du tiers monde, ce qui n’est évidemment pas le cas. Citons par exemple la paix, l’absence de guerre, comme principal vecteur de développement.
Bref, ce raisonnement est ignoble. Ajoutons que parler d’accueillir pour qualifier la politque d’immigration de la France fait grincer des dents. Le rejet de l’immigration est probablement une des premières causes de la faiblesse de la croissance.
C’est un peu le cas, vous ne croyez pas ? Le problème est de savoir s’il faut créer des limites à cette participation, et si oui, à quel niveau.
@ Péhène
OK, oublions M. R., il n’en reste pas moins vrai que :
toute la misère du monde, la France doit en prendre sa part !
Clafoutis (décidément je réagis beaucoup à vos commentaires, n’y voyez cependant aucun harcèlement), si vous relisez le papier de Georges Moréas, vous vous rendrez compte qu’il ne fait pas référence à l’ancien Premier Ministre. Et on ne peut donner à ce dernier la paternité de toutes les phrases dans lesquelles se trouve l’expression « accueillir toute la misère du monde ». C’est un peu comme si à chaque fois que l’on parle de fraternité, il fallait avoir une pensée pour Madame Royal.
@ notre hôte :
« …la raison, laquelle nous dit qu’on ne peut accueillir toute la misère du monde. »
Si je me souviens bien, la phrase complète (de M. Rocard) était du genre :
« on ne peut accueillir toute la misère du monde, mais la France doit en prendre sa part. »
Tronquer, c’est tromper.
La question posée est toujours la même : qui commande? En Corse, c’est toujours le préfet. Souvenez-vous de l’affaire des paillotes. Où était le procureur de la République? Donc une grosse facture téléphonique entre le préfet et le ministre de l’intérieur, le procureur et le garde des sceaux. Ne pas oublier les deux ministres avec qui vous savez…Sur l’ile, les gendarmes et les policiers ont évité les GAV, ils ont passé un bon WE…
Puisque quelqu’un parlait de bon geste, je me permets de relayer ces informations de la Préfecture de Police de Paris :
10 575 personnes ont été naturalisées à Paris en 2009, soit une augmentation de 48% par rapport à l’année 2008, et de 247% par rapport à l’année 2005 (3 048 décrets de naturalisation alors remis). A noter également que 112 387 titres de séjour (dont 30 688 en 1ère délivrance et 81 699 renouvelés) ont été délivrés par la préfecture de police en 2009.
« Un bon geste, ça fait juste 40 qu’on le fait »
ça fait bcp plus de 40 ans, ça fait même partie de l’histoire de France. Regardez autour de vous, les noms que portent vos collègues, le vôtre peut-être? Et dites-vous bien qu’on est toujours l’immigré de quelqu’un! Que si par exemple, porter un nom italien aujourd’hui semble tout à fait normal à tout le monde, il n’en était pas de même il y a 40 ou 50 ans…
Les clandestins la-dedans? Ce sont les jouets de certains politiques, ils ont tout de même une utilité sociale parfois. Je me suis même laissé dire dernièrement que certains faisaient le ménage des locaux de la PAF à Roissy. Ah oui mais ceux-là c’est pas pareil, on les connais, ils sont sympas…
Je trouve terrible cette faculté que de plus en plus de gens développent dans ce pauvre pays à taper sur plus faible qu’eux dès qu’ils sentent qu’un frémissement se produit à proximité.
Parce qu’on en revient vite à cette equation stupide : immigré + 1 = travailleur français et forcément honnête mais encore plus forcément lésé + 1. J’entendais un collègue dire récemment qu si il allait devoir travailler plus longtemps pour toucher sa retraite c’était de la faute de la génération de ses parents et qu’il était pas d’accord pour qu »ils profitent de ce qu’il n’aura pas. C’est du Pierre Bergé vs. Téléthon médiocre (et oui même la plus caviar des gauches se sarkozyse). C’est mesquin d’être envieux au point d’aller jusqu’à souhaiter aux autres le mal qu’on a pas envie de se donner soi-même dans la vie et je souhaite encore bien des réformes de retraite et des immigrés par milliers aux pauvres petits esprits asséchés qui n’ont que la jalousie et l’envie comme raison de se lever le matin.
En vous saluant le moins cordialement du monde.
J. (un peu colère ce midi)
AJ (« Ce qui est étonnant, c’est que tout le monde parle de ce problème, alors qu’il peut être vite réglé »), vous pensez certainement à quelque chose que personne n’a encore entrevue ? Une idée révolutionnaire peut-être pour régler la question de l’immigration ?
Pour cette fois, un bon geste…
C’est beau…
Ça fait juste 40 ans qu’on le fait, le bon geste…
Lire le Camps des Saints, de Raspail, remettrait p’être un peu les pendules à l’heure !!!
Pourquoi se compliquer la vie alors que le droit parle ? Ce qui est étonnant, c’est que tout le monde parle de ce problème, alors qu’il peut être vite réglé.
C’est pas une centaine de personnes qui va déstabiliser la République si on ne leur donne pas de papiers (réfugiés ou autres)
http://wp.me/pERCo-B6
Avant que les commentaires ne dérivent sur autre chose que le fond de cet article(Douanes, Marine Nationale, Schengen,…), voici un lien trouvé sur un blog pour couper court à certaines idées:
http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2010/01/réfugiés-kurdes-pourquoi-la-marine-na-rien-vu.html
Et si toute cette affaire était montée de toute pièce pour discréditer l’Etat et le gouvernement?
Ca fairait un bon roman d’espionnage, non?
On pourrait mettre la CIA, AQMI, le propriétaire de la paillotte « Chez Francis », les amis des prefets Bonnet et Marchiani, les généraux brésiliens qui ne veulent pas du rafale,etc…Ca me fait fantasmer tout ça!
Il existe donc des situations où le Droit et la Justice se retrouvent ensemble… C’est la bonne nouvelle pour l’exemplarité de notre démocratie, au prix d’un très mauvais exemple donné à la voyoucratie des passeurs… Je comprends aussi bien nos juges que nos policiers, qui doivent tous être mal à l’aise avec cette affaire…
Pour nous remonter le moral de ce vrai dilemme posé à notre démocratie et pendant que les dirigeants d’une démo-crasse-Sy rient, voici un petit conte qui parle de la mise en route de la justice, lors de la création du Monde:
http://palimpseste.blog.lemonde.fr/2008/01/15/justice/
Bonne lecture, et n’oubliez que « être mal à l’aise », pour une société, ça ne se soigne pas en transformant ses Tribunaux en lieux d’aisance.