LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Tarnac : l'histoire sans fin

Les avocats de Julien Coupat auraient effectué une contre-enquête qui « malmène la version policière et remet en cause le travail effectué par le juge antiterroriste… ». Une note de 7 pages pour « inviter » le juge à instruire à charge et à décharge. Donc, crayons-et-taille-crayon_ecolesac-rouen.pngsous-entendu, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Fichtre, on aimerait en savoir plus ! S’agit-il réellement d’une contre-enquête ? Et si oui, effectuée par qui ? Des détectives privés ? Ou s’agit-il d’un épluchage systématique de la procédure pour en souligner les carences ? Ou tout simplement d’un coup de com’, pour attirer l’attention sur un dossier qui roupille ?

À dire vrai, si les avocats relèvent certaines incohérences dans les procès-verbaux, comme des traces de pneus ou des traces de chaussures qui ne collent pas, cela n’a pas réellement d’importance. Quel que soit le rôle qu’aurait pu tenir tel ou tel suspect, tout le monde a bien compris que cette procédure concernant le sabotage de lignes du TGV ne tient pas la route.

Et le plus rigolo, c’est que ce sont les policiers eux-mêmes qui se sont pris les pieds dans le tapis. Ainsi, Coupat et son amie sont accusés d’actes de sabotage qu’ils n’auraient pas pu commettre puisqu’au moment des faits ils auraient été sous la surveillance des enquêteurs de la DCRI…

Et derechef Me William Bourdon  de demander l’audition des policiers, sachant très bien que la DCRI est placée sous la protection du secret-défense (tiens, encore lui!); et que les policiers chargés de l’antiterrorisme peuvent être autorisés (je ne sais pas si c’est le cas ici) à ne pas mentionner leur identité dans les actes de procédures (loi du 23 janvier 2006).

On va se dire qu’ils sont nuls de chez nul à la DCRI… La peinture de leurs bureaux n’est pas encore sèche qu’ils commettent leur première bévue ! La vérité, c’est que les instructions intempestives du ministre de l’Intérieur de l’époque (MAM), les a obligés à casser une enquête qui n’était pas mûre. « La DCRI surveillait ces individus depuis longtemps », nous dit Bernard Squarcini, le patron de cette direction, dans une interview au Point du 12 mars 2009. « Nous savions ce qu’ils faisaient, avec qui ils étaient en contact – en France et à l’étranger. Assez pour savoir que ce groupe se situait dans les prémices de l’action violente (…) Quand le ministère de l’Intérieur et la justice nous l’ont demandé, nous avons communiqué nos éléments. Ils sont dans le dossier du juge. C’est pourquoi je peux vous dire qu’il n’est pas vide… »

Les avocats sont dans leur rôle en criant haro sur une procédure mal fagotée. Mais ils savent bien que dans cette affaire, le sabotage SNCF n’est que la partie apparente de l’iceberg. Tout tient dans ces mots : association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Un dossier bâti jour après jour durant des mois de surveillances, d’écoutes, etc. Ce qu’on appelle dans le jargon une procédure fourre-tout où les éléments, même les plus anodins, s’imbriquent les uns dans les autres pour former la base de l’infraction : l’élément matériel.

Une telle procédure appliquée à une équipe de braqueurs, pour prendre un exemple simple, consisterait à effectuer des surveillances quotidiennes pour démontrer que les individus se connaissent, qu’ils se fréquentent régulièrement, qu’ils se réunissent avant chaque coup, ou pour préparer un coup, qu’ils se trouvaient dans le secteur où a été perpétré le hold-up, etc. Et si possible on attend l’embellie, le jour où l’un d’eux va commettre une boulette pour intervenir – sur l’initiative du chef sur le terrain – et pas à la demande d’un quelconque paperassier.

Mais il s’agit ici d’actes concrets, en l’occurrence de braquages. Peut-on appliquer la qualification d’association de malfaiteurs  à des gens qu’on suspecte d’avoir l’intention de…

Je ne crois pas. Entre la préparation caractérisée d’un crime ou d’un délit, telle que prévue par le Code pénal, et la simple intention, il y a un fossé. Cette équipe de Tarnac était placée sous surveillance par prévention, dans l’hypothèse où ses membres auraient eu l’intention de préparer des actes terroristes.

lapin-pays-des-merveilles.gifEt surtout pas pour faire un coup médiatique. « Les services de renseignement, nous dit M. Squarcini, sont au centre opérationnel d’une immense gare où tous les trains doivent arriver à l’heure. Quand tout marche bien, on n’en parle pas ».

Eh bien cette fois, sabotage de caténaires ou pas, les trains ne sont pas arrivés à l’heure. Et cette histoire, on n’a pas fini d’en parler.

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Le billet précédent,  Garde à vue : il ne suffit pas de repeindre les murs ! a été lu 1.124 fois en 3 jours. Il a donné lieu à 20 commentaires, plutôt techniques, dans lesquels on revient sur la fouille à corps et les problèmes de sécurité.

50 Comments

  1. Montesquieu

    @Louise D. @L

    Ce ne serait donc pas un groupe alternatif allemand qui aurait saboté les catenaires mais un groupsucule manipulé par des services secrets, si je vous suis bien.

    Peut être faut il être, avec un pouvoir paranoïaque, aussi interprétatif que vous l’êtes mais vous semblez oublié un point central. C’est que les sbires de cette gouvernance post démocratique sont nullissimes. Qu’a-t on réellement à craindre de Bauer, de ceux dont il serait le masque, des pieds niklés français, des pétoncles du Pentagone ? Même Hoover, qui a pourtant fait beaucoup de mal, était un amateur à côté de Beria. Le Gladio, même s’il a fait tué Aldo Moro, ce n’a jamais été que des conseillers américains très marketing pour de politiciens italiens dépassés.

    Alors certes, il y a des dérapages regrettables dont souffrent ceux de Tarnac par exemple, mais il faut reconnaître que l’affaire révèle la bêtise des fonctionnaires plus qu’un danger post démocratique. Mais c’est peut être la même chose.

  2. L.

    Il y a autre chose, pour les lecteurs de polar, ce sont par exemple des provocations et des pièges tendus pas toujours par la police d’ailleurs mais par des factions extrémistes comploteuses d’extrême droite qui s’annoncent au contraire amies, du genre « allo c’est vous, bravo pour « l’insurrection qui vient », vous nous avez inspirés, rendez-vous tel jour à telle heure à tel endroit et vous verrez notre exploit »;-) et coup de fil synchrone à la police : « soyez là à telle heure et vous aurez vos gars ».

    Sauf qu’apparemment ça ne s’est même passé comme ça — du moins rien ne le dit dans ce qui est communiqué par les uns ou par les autres. Et ce n’est pas Coupat qui a écrit l’Insurrection qui vient (d’après l’éditeur, qui pour autant ne dit pas qui, s’agissant d’un pseudonyme pas obligatoirement collectif, comme c’est la tradition souvent en littérature limite, érotique ou politique, par exemple, ou tout simplement à cause d’un devoir de réserve de double activité eu égard à un métier particulier).

    Alors vraiment, rien ne serait plus sain pour toutes les parties y compris l’Etat que d’arrêter non pas les personnes mais l’affaire, de toutes façons mal embarquée. Au moment où des élections commencent, ce serait un grand ouf, là ça pourrit totalement le climat pré-électoral.

  3. Louise D.

    Il est bien votre papier. Parce que s’il ne dit pas ce qu’il ne sait pas, il dit ce qui compte;-)

    Ce qu’on peut extrapoler au-delà (car le problème est grave), quand on n’est pas tenu à la limite de réserve à laquelle vous êtes quand même lié du fait de vos fonctions passées ou actuelles par ailleurs, d’où le courage évident de vos positions, d’ailleurs, c’est que ces actes démocratiquement pervers et de toutes façons, puisque même s’il commence à être possible de prouver que les accusés de Tarnac ne sont pas les saboteurs de la caténaire, par contre s’ils étaient finalement innocentés — si cela est concevable mais on va voir que le contexte n’en augure pas facilement — on ne saura jamais qui l’aura commis (et pour cause vu le préjudice causé à ceux accusés à tort)….

    En réalité le contexte de cette affaire est consécutif au passage à l’acte de nouvelles lois héritées d’accords internationaux sur la base du Patriot Act, qui auraient du être révoquées logiquemetn, depuis l’accès d’Obama à la présidence américaine : que nenni puisqu’il poursuit la guerre au nom de la sécurité (d’on ne sait plus vraiment quoi d’ailleurs).

    En trois ministères cette femme MAM se trace elle-même dans le changemetn de la loi et l’affaire de Tarnac qui a éclaté au moment même où son maintien au poste de ministre de l’Intérieur était contesté, lisait-on juste avant dans la bonne Presse. Lois et pratiques — y compris des méthodes d’investigation policière de simples arrestations habituelles, et dans les interrogatoires de commissariat — sous influence et avec l’interventionnisme de service (et de conseil) des officines telles, ici et là, celles dirigées par une personne apparemment intouchable, nourrie d’imagination exécutive dite de recherche, qui a un nom de notoriété publique, et qui est monsieur Bauer (car en plus il adore s’exhiber dans son pouvoir tombé du ciel) — récemment pourvu de pouvoir exécutif légal dans son domaine.

    C’est lui l’animateur et l’âme damnée de l’affaire de Tarnac, son instigateur même, pourrait-on dire, pour MAM. La paranoïa de la fiction réalisée de « L’insurrection qui vient » — le livre — c’est la sienne, selon les modèles de simulation de la CIA d’après l’étude de scénarios prédictibles permettant d’en élaborer d’autres réalisables, « simulables », chers à la gouvernance mondiale des USA depuis que George H. W. Bush fut président de ce service pendant un an pour le réformer, dans les années 80 (il y a eu un film engagé là-dessus, assumé par Sydney Pollack et Robert Redford, au moment où des bureaux entiers étaient liquidés, aux USA — il suffisait alors de lire les faits divers dans la Presse américaine pour le remarquer).

    Dans le cadre de l’affaire de Tarnac, une petite affaire sans meurtre dite l’affaire de la caténaire : on ne saura donc jamais qui a commis la dégradation de la caténaire, mais ce ne sont probablement pas les accusés de Tarnac, et c’est bien là que le bas blesse, il y a eu une dégradation non signée ce qui ne ressemblerait pas aux actes d’insurgés avec des projets, car ils signent toujours leurs actes ne serait-ce que pour leur communication politique…

    Monsieur Bauer était alors dirigeant de L’Observatoire national de la délinquance (et maintenant en place d’une charge nationale qui cumule la sécurité civile et policière, contrôle des archives de la sécurité — devenues inaccessibles depuis peu — et recherche, installée à l’école militaire), influent au ministère de l’intérieur… Alors qu’il était et est d’autre part sinon membre (?) du moins associé aux services secrets américains et à la police de New York et de Washington et davantage..

    Pas mal d’infos ici :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Bauer

    C’est tout cela qu’il faudrait peut-être revoir à la baisse, car en plus ça coûte cher en monnaie sonnante et trébuchante comme en libertés.

    Après l’Italie de Gladio ce fut aux environs de notre réintégration dans l’OTAN (la France y étant finalement chargée de la sécurité européenne, notamment de la répression conte les émeutes et contre l’activisme soupçonné de préparer un climat de révolte ou d’insoumission — face aux crises)… nous voilà sous le joug des manigances et des provocations tordues.

    Curieusement la frontière canadienne croise ce dossier (Coupat adepte d’Agamben contre la biométrie — même Villepin ministre de l’intérieur a voulu promouvoir l’obligation du passeport biométrique en Europe : pourquoi ? On est les fabricants de la puce ? — aurait franchi la frontière sans passeport biométrique ce qui est clairement une bombe qui aurait explosé miraculeusement sans causer de morts, comme chacun sait).

    Quand — je cite entre autres choses évidentes concernant monsieur Bauer « Conseiller de la police de New York, de la Sûreté du Québec et du Los Angeles Sheriff Department, il a également été entendu en qualité d’expert étranger par la commission chargée d’une étude sur le terrorisme interne aux États-Unis en août 2007[4]. » … de telles qualités ne devraient pas autoriser l’ingérence au pouvoir même, dans un pays libre.

    S’il fait partie de l’ombre qu’il y reste, mais qu’il ne soit pas associé à l’exécution de la loi publique ni à ses missions d’information. MAM serait donc un simple relais obstiné et délibéré de tout ça en trois coups — défense, intérieur, justice — : échec et mat et je règne encore — ?

    Qu’avait-elle échangé lors de sa rencontre avec Rumsfeld — un criminel de guerre pourrait-on dire après Abu Graïb (qu’il visita en plein essor) alors qu’on le savait déjà bientôt démissionnaire — donc la suite allait être assurée dans la même ligne et de toutes façons ?…

    Les labos du coefficient de résistance à la torture pour le Pentagone étaient officiellement à Montréal à l’université anglophone McGill. Peut-être bien que dans une université américaine avant le 11 septembre cela aurait posé des problèmes de politique intérieure ? Par ce biais, le Canada croise par deux fois dans le dossier non pas des accusés mais des experts associés au procès de Tarnac.

    La question qu’on peut se poser maintenant est : qui nous gouverne ? Que représentent des gens comme MAM et Bauer en ce qu’il en resterait non informé ou désinformé de leurs actes et de leurs raisons ? Et là, en pleine époque de l’hétéronomie infra-européenne on ne va pas crier pour l’autonomie régionale, parce qu’en l’absence d’une Europe fédérale, cela reviendrait à retourner au nationalisme, dont on sait bien les problèmes identitaires peu honorables et conviviaux que cela pose.

    Tout de même l’indépendance politique de l’Europe, avec la fin de l’espoir d’une armée européenne (maintenant supplantée par une branche de l’OTAN chargée de la sécurité européenne) elle est bel et bien passée en combustible pour la chaudière.

    Quand monsieur Bauer en 2005 a fini par démissionner de ses fonctions au Grand Orient, après avoir été Grand maître de 2000 à 2003, ce n’était pas par délicatesse d’un désaccord idéologique — quoiqu’il en publia dans une lettre publique donneuse de leçons à ses frères –, mais dans les remous en eaux troubles suite aux affaires d’argent qui déchirèrent le Grand Orient (comme l’autre Loge d’ailleurs, à la même époque) tout à leur honneur de vouloir traiter justement le problème, puisqu’il s’agissait de dénoncer en interne des scandales.

    Et EADS, et Clearstream, dans tout ça ? Juste un rapport de force ?

    L’affaire de Tarnac en dit plus long sur l’ingérence directe des services secrets au sommet de la gouvernance française, et sur leurs petites simulations expérimentales pour préparer les réalités concrètes et médiatiques objectives de leurs visions, pour parvenir à maîtriser envers et contre tout les populations, sur la base d’interprétations de fictions auxquelles ils attribuent arbitrairement des liens de nécessité. Il n’y a plus qu’à réaliser pour prouver que cela existe, comme dans les plus grandes époques de la désinformation d’Etat ou de parti, dictatures d’extrême droite et stalinienne. On prend le temps pour ça et finalement on poursuit, on gagne du terrain, on arrive à changer les choses, mais contre les gens.

    Maintenant ils passent aux actes de l’éxecuter au déni de la démocratie en pays des libertés, en dépit du système électoral puisque ce genre de personnage tel monsieur Bauer n’est pas élu mais nommé sur la base de ses intrigues, de son lobbying sécuritaire dans le pouvoir américain, et des informations des dossiers qu’il détient lui permettant de s’imposer en France.

    Alain Bauer est clairement une menace déclarée contre la transparence démocratique donc contre les libertés et la défense légale de ces libertés, mais il n’est certainement pas le seul.

    L’affaire de Tarnac.. elle en dit bien plus long sur le pouvoir, que sur les accusés.

    Loin de décroître après la bévue de Tarnac monsieur Bauer et madame Alliot Marie se sont accrus comme un Etat dans l’Etat sous un président bienveillant, en même temps, et de part et d’autre. C’est révélateur non pas d’un déclin mais d’une apogée pour l’un, d’une oeuvre missionnaire pour l’autre…

    A imaginer leur discrédit — théoriquement impossible vu le bétonnage des décisions et des ordres du parquet, on le voit — on sait immédiatement ce que devraient normalement encourrir les responsables d’une telle horreur contre les libertés, au nom de la prévention d’élaborer ou de couvrir des machinations, pour mieux assurer d’avoir raison en enfermant ou en contenssionnant préventivement ceux qui n’ont rien fait de criminel (présumés pouvoir le faire depuis des scénarios fictifs, hypothèse qui théoriquement serait confortée par la persistance de leurs discours insoumis).

    Il y a loin des mots aux actes, mais apparemment la police secrète et d’intervention passe plus vite à l’acte que les citoyens non conformes, c’est bien certain, qui tout de même depuis des mois en liberté conditionnelle ont mis du temps à se révolter contre leur situation indécidable — et il a fallu une nouvelle arrestation pour qu’ils s’y mettent !

    Donc comme vous dites.. on n’est pas près de sortir de cette affaire.

    Affaire dont les accusés sont en réalité à la fois les otages d’un pouvoir localisé et délocalisé pour justifier son importance institutionnelle et para-institutionnelle, avec une enquête totalement obsolète (puisque la loi sécuritaire met sous X les témoignages contestables). Les avocats ont raison de se battre pour imposer la transparence de l’enquête, contre une loi inacceptable en termes d’irrespect des droits individuels. Il en va de la sauvegarde des ultimes libertés qui restent ici. Si la loi de sécurité est absconse ou néo-fascisante, il faut la dénoncer et l’abandonner.

    Mais pire : en sortirons-nous jamais maintenant que les archives de la sécurité publique sont privées d’accès — même aux journalistes — réservées aux professionnels de la sécurité, et encore : sous la responsabilité de monsieur Bauer ?

    A craindre que pas avant très très longtemps…

    Quand on voit la captivité d’Obama au pouvoir des Etats-Unis sous la coupe d’acier du Pentagone. Ce sont les nouveaux scénarios non pas de l’insurrection mais de la gouvernance para-électorale qui les instrumente pour pouvoir réprimer, afin d’aligner et arraisonner le monde qui se multiplie sous un régime de la peur de s’exprimer,qui se révèlent.

    Des accusations comme ceux de Tarnac les subissent pour justifier l’horreur de telles gouvernances post-démocratiques et ce qu’elles annoncent potentiellement de pire : Non.

    Je pense qu’on ne doit pas l’accepter, même si on ne se ressent pas dans un consensus idéologique avec les insoumis. Si nous l’acceptons il se sera passé des actes irréversibles contre les libertés individuelles et scellant la disparition des limites du pouvoir d’Etat dans une Europe post-démocratique.

  4. Montesquieu

    « Nous savions ce qu’ils faisaient… Assez pour savoir que ce groupe se situait dans les prémices de l’action violente. »

    Cela rappelle furieusement la guerre d’Algérie. Faut il emprisonner par crainte d’un attentat? Faut il torturer pour éviter des morts?

    C’est ce que pensent Alliot Mary et Squarcini, avec quelques généraux de l’OTAN qui se sont exprimés à propos de l’Afghanistan dans ce sens.

    Le but du ministre, en déclenchant l’affaire de Tarnac, n’était pas de prévenir un acte terroriste, puisque la police, elle, estimait qu’il fallait continuer l’enquête. Le but était de faire sentir au peuple que sa sécurité est la première préoccupation du gouvernement. « La sécurité est le premier des droits » dixit Sarkozy.

    Ce faisant, le gouvernement sort de la République, qui elle est fondée sur la primauté de la liberté. Quand on cesse de préférer la mort à l’absence de liberté, il n’y a plus de République (et d’ailleurs, on ne la mérite pas). C’est le lit de la soumission à toutes les dictatures actuelles et passées.

    L’affaire de Tarnac exprime donc une conception politique qui ouvre la possibilité d’un glissement vers le fascisme, non que Sarkozy ou Copé soient fascistes, mais que leur électorat s’en accomoderait de nouveau. C’est ce qui fissure aujourd’hui l’UMP entre une droite traditionnelle et cette nouvelle droite sans religion « néo conservatrice », bien différente du nostalgique Front National.

    Enfin, aucune chance en France, à moins d’une invasion. Ce projet politique issu des anciens membres du GRECE et du GUD (Sarkozy, Devedjian, etc.) est une stratégie aventureuse et perdante. Coupat sera disculpé tôt ou tard et, comme Chirac a voté Mitterand ou comme les Régions, socialistes, exercent la réalité du pouvoir au nez d’un gouvernement qui se contente de pérorer, l’alternance se fera d’une manière ou d’une autre.

  5. amghar

    @ bigstop.

    « Areva, je ne discute pas, je n’en sais rien. »

    Moi non plus, ça ne m’intéresse pas de savoir qui sont ces gens qui produisent et distribuent de l’électricité nucléaire à des millions de personne. Franchement, qu’est-ce qu’on s’en fout! Et puis, si, on sait qui sait : c’est eux qui font la pub avec un petit dessin animé, là, si sympathique, qui montre bien comment on partage tout équitablement sur cette planète.

    Pour infos :
    http://www.google.fr/#hl=fr&source=hp&q=areva+niger+uranium&btnG=Recherche+Google&meta=&aq=2&oq=areva+niger&fp=26ac1fe3a3a6604a

    Mais quel relativisme ??

  6. technicien ferroviaire

    Il est intéressant de prendre en compte quelques éléments techniques.
    1- Il est impossible de faire dérailler un TGV en sabotant la caténaire, ceci même si l’on prend en compte un enchainement de conséquences peu probables. On peut à la rigueur immaginer que les saboteurs ne le savaient pas.
    2- La photo parue dans la presse et montrant un objet métallique suspendu à la caténaire, pose questions :
    – La forme de l’objet présente un bouclage mécanique le rendant, au mieux, très difficile à accrocher (je reste prudent, mais il m’apparaît que cette photo pourrait être un faux).
    – Comment a-t-il été accroché sans tuer celui qui l’a fait par une décharge électrique (à savoir un courant alternatif de 25000 Volts).
    Remarque: toutes personnes appartenant au monde ferroviaire a instantanément perçu ces hiatus

  7. Enclume des Nuits

    Lokidor sous la Péhène,

    Vous disiez que « le stéréotype du gauchiste fils à papa, légitimant la violence pour la cause de La liberté » est une « figure d’épouvantail » qui n’existe plus.
    L’insurrection qui vient montre bien que tel est le cas. Cette rhétorique de la violence légitime est bien là.

    Et c’est ce que je dis. Rien de plus.
    Je ne parle pas dufond de l’affaire Coupat.

    Savoir si ce sont des Florence Rey / Andry Maupin en herbe ou pas, savoir s’il y a juste intention coupable, actes préparatoires, commencement d’exécution ou faits consommés, c’est à la Justice de le déterminer.

  8. amghar

    « Ceci dit, si votre propos est de dire que la démocratie française, toute imparfaite qu’elle soit, ne vaut pas mieux que le régime des talibans,… »

    Ça n’était pas le propos, non : je répondais juste au post binaire qui disait que les « méchants (d’extrème gauche, bien sûr) qui appellent à la violence ou usent de violence sont vraiment pas gentils très méchant » en rappelant que quasiment tout le monde en appel à la violence ou en use, soit pour défendre ses intérêts soit pour défendre ses idées, et que l’un ne vaut pas mieux que l’autre.
    Cela dit, je ne suis pas sûr que la « démocratie » occidentale vaille mieux que les talibans : si la « démocratie » occidentale est à l’origine de leur arrivée au pouvoir en toute connaissance de cause. Et c’est bel et bien le cas.
    Non ?

    Ravi de voir que vous connaissiez l’histoire des mensonges commandés de la fille de l’ambassadeur Koweïtien. Ça n’est pas le cas de tout le monde, loin de là, malheureusement !

    Et Timor Oriental en 75, ça vous disait quelque chose aussi ?

    Il n’est pas question dans mes propos des seules entreprises occidentales, mais aussi des gouvernements qui les introduisent et les protègent auprès de ces États, ou fomentent assassinats, guerres et coup d’État pour protéger leurs intérêts.
    Une démocratie comme celle d’Athènes, ou l’esclavage était reconnu, voilà à quoi ressemble nos démocraties occidentales : les esclaves sont dans le Tiers-Monde et nous sommes dans un système ou les hommes « libres » votent, alors d’accord, je reconnais que nous sommes une démocratie : nous prenons tous ensemble la décision d’exploiter au mieux de nos intérêts toutes les richesses possibles à l’autre bout du monde, même si des millions d’esclaves de fait en meurent et subissent quotidiennement la violence de notre mode de consommation et notre système politique.

    Et le Coltan, ça vous dit quelque chose ?

  9. rodikol

    @ bigstop

    J’aime beaucoup l’expression « une semaine sur deux »: concept de garde alternée des idées révolutionnaires;-)

  10. bigstop

    Pardon, j’ai cliqué trop vite par accident… voici ce que ça donne après relecture et avec moins de fautes… 😛

    Ce relativisme est vraiment odieux. On peut pas tout mélanger.

    Areva, je ne discute, je n’en sais rien. Ceci dit, je veux bien croire qu’il existe des pays suffisamment pauvres, ou les populations sont dans un tel état d’indigence et d’oppression de la part de chefs d’Etats corrompus, pour que des sociétés européennes peu regardantes en profitent pour exploiter la force de travail locale dans des conditions qui seraient dans nos pays inacceptables. Personne n’est venu ici dire que c’est juste, légitime ou moral. Si j’estime que la fin ne justifie pas les moyens, que les bons sentiments de certains idéalistes aigris ne justifient pas qu’on trucide des innocents, ce n’est pas pour dire que l’intérêt économique d’une société justifie qu’on irradie des enfants…

    Quant à votre lecture de la guerre d’Afghanistan, elle me paraît encore une fois terriblement biaisée. D’abord, on a laissé les talibans commettre leurs exactions contre la population Afghane sans les gêner jusqu’à ce que les intérêts immédiats et directs de nos pays aient été menacés. Dans le monde post 11 septembre, il était intolérable pour les Etats occidentaux de laisser la situation telle qu’elle était là-bas. Car il est vrai que le pays servait de base arrière au terrorisme pratique pour l’entraînement, l’endoctrinement et le financement des activités terroristes dans le monde entier. Nombreux sont les heureux martyrs à être passés par là. L’absence d’Etat central, de loi appliquée à l’ensemble du territoire, faisait de ce grand pays le repaire idéal pour ces gugusse. Il était facile de soudoyer les chefs de guerre et de tribus locales afin de se ménager son hospitalité. La culture du pavot que les talibans contrôlaient constituait une source de financement intarissable pour leurs activités.

    Alors naturellement, il a fallu que les intérêts des USA soient atteints directement pour qu’on s’intéresse au peuple Afghan. Ce n’est pas par pure bonté d’âme que nous y sommes allés. Ceci dit, au jourd’hui, je pense que malgré toutes les bavures, si 40% du peuple Afghan a jugé opportun de braver les menaces des talibans pour aller voter pour un des candidats malhonnêtes, ça veut quand même dire qu’ils sont attachés au régime plus démocratique et progressiste qu’on essaye d’instaurer. Et leur intérêt rejoint celui de nos Etats, qui n’ont aucune envie de laisser le champ libre aux fanatiques de toute la région (parce que les talibans ne sont souvent pas plus afghans ni moins envahisseurs que les troupes occidentales) dont le premier objectif sera de déstabiliser le Pakistan. A moins d’être suicidaire, ce genre de perspective ne peut pas séduire quelqu’un de censé.

    Et vous ne m’apprenez rien au sujet des maternités du Koweit ou des WMDs de l’Irak. La propagande a toujours été fort utilisée en période de guerre. Mais sans excuser les mensonges de Bush, tout le monde peut se renseigner sur les intérêts et les objectifs géopoliques des USA qui les poussèrent à cette seconde guerre en Irak. Les ignorer prive vos diatribes de toute pertinence.

    Ceci dit, si votre propos est de dire que la démocratie française, toute imparfaite qu’elle soit, ne vaut pas mieux que le régime des talibans, que les limites à l’exercice des libertés fondamentales qui peuvent exister en France justifient qu’on foute tout par terre et qu’on massacre des innocents, vous êtes soit un malade mental, soit un dangereux fanatique.

    Quant au sabotage des TGV, outre les sabots sur les caténaires, il y eut aussi une plaque de métal posée sur les rails et les experts ne peuvent exclure totalement dans ces cas là des accidents graves (mortels) pour le conducteur du TGV, voire pour les passagers. C’est complètement irresponsable et personne de normalement constitué ne peut imaginer réaliser ce genre d’acte sans accepter la part de risques qu’il fait courir aux innocents. De la même manière, lorsque les black blocks foutent le feu à un hôtel, ils n’ont aucun moyen de savoir qu’il n’y aura pas des morts, qu’il ne reste pas quelqu’un dedans, qu’un pompier ne perdra pas la vie en essayant d’éteindre l’incendie, que le feu ne s’étendra pas à d’autres immeubles. Les lâches qui ont tabassé les commerçants après avoir pillé et brisé les vitrines savent très bien que ce genre de violence de masse débouche nécessairement sur des drames humains.

    Donc oui, dès lors qu’on est capable de semer ainsi le chaos, de perpétrer des violences aussi vaines, aussi lâches, aussi bestiales à l’encontre d’innocents au nom de concepts abstraits, on constitue une menace pour la société et l’Etat, qui détient le monopole de la violence légitime dans nos pays, a le devoir impératif de protéger ses citoyens.

    Et si, encore une fois, je ne crois pas que Coupat ait la trempe qu’il faut pour grimper à des pilonnes électriques pour saboter des caténaires, la manière dont il s’est défendu et dont il a tenté d’exploiter médiatiquement son arrestation m’inspirent la plus grande méfiance. S’il a très bien su gérer tout ça, c’est parce qu’il s’y préparait, et je doute que ce soit ses ambitions (une semaine sur deux) de boulanger paisible qui l’aient convaincu de se préparer à ça.

    Mais entre nous, je suis convaincu qu’en plagiant la rhétorique de Michael Moore , vous pourriez faire un film très convaincant démontrant que c’est MaM qui avait escaladé en haut ces pilonnes afin de parfaire son vaste complot de rétablissement d’une dictature réactionnaire.

  11. bigstop

    Ce relativisme est vraiment odieux. On peut pas tout mélanger.

    Areva, je ne discute, je n’en sais rien. Ceci dit, je veux bien croire qu’il existe des pays suffisament pauves, ou les populations sont dans un tel état d’indigence et d’oppression de la part de chefs d’Etats corrompus, pour que des sociétés européennes peu regardantes en profitent pour exploiter la force de travail locale dans des conditions qui seraient dans nos pays inacceptables. Personne n’est venu ici dire que c’est juste, légitime ou moral. Si j’estime que la fin ne justifie pas les moyens, que les bons sentiments de certains idéalistes aigris ne justifient pas qu’on trucide des innocents, ce n’est pas pour dire que l’intérêt économique d’une société justifie qu’on irradie des enfants…

    Quant à votre lecture de la guerre d’Afghanistan, elle me paraît encore une fois terriblement biaisée. D’abord, on a laissé les talibans commettre leurs exactions contre la population Afghane sans les gêner jusqu’à ce que les intérêts immédiats et directs de nos pays aient été menacés. Dans le monde post 11 septembre, il était intolérable pour les Etats occidentaux de laisser la situation telle qu’elle était là-bas. Car il est vrai que le pays servait de base arrière au terrorisme pratique pour l’entraînement, l’endoctrinement et le financement des activités terroristes dans le monde entier. Nombreux sont les heureux martyrs à être passés par là. L’absence d’Etat central, de loi appliquée à l’ensemble du territoire, faisait de ce grand pays le repaire idéal pour ces gugus. Il était facile de soudoyer les chefs de guerre et de tribus locales afin de se ménager son hospitalité. La culture du pavot que les talibans contrôlaient constituait une source de financement intarrissable pour leurs activités.

    Alors naturellement, il a fallu que les intérêts des USA soient atteints directement pour qu’on s’interresse au peuple Afghan. Ce n’est pas par pure bonté d’âme que nous y sommes allés. Ceci dit, au jourd’hui, je pense que malgré toutes les bavures, si 40% du peuple Afghan a jugé opportun de braver les menaces des talibans pour aller voter pour un des candidats malhonnêtes, ça veut quand même dire qu’ils sont attachés au régime plus démocratique et progressiste qu’on essaye d’instaurer. Et leur intérêt rejoint celui de nos Etats, qui n’ont aucune envie de laisser le champ libre aux fanatiques de toute la région (parce que les talibans ne sont souvent pas plus afghans ni moins enahisseurs que les troupes occidentales) dont le premier objectif sera de déstabiliser le Pakistan. A moins d’être suicidaire, ce genre de perspective ne peut pas séduire quelqu’un de censé.

    Et vous ne m’apprenez rien au sujet des maternités du Koweit ou des WMDs de l’Irak. La propagande a toujours été fort utilisée en période de guerre. Mais sans excuser les mensonges de Bush, tout le monde peut se renseigner sur les intérêts et les objectifs géopoliques des USA qui les poussèrent à cette seconde guerre en Irak. Les ignorer prive vos diatribes de toute pertinence.

    Ceci dit, si votre propos est de dire que la démocratie française, toute imparfaite qu’elle soit, ne vaut pas mieux que le régime des talibans, que les limites à l’exercice des libertés fondamentales qui peuvent exister en France justifient qu’on foute tout par terre et qu’on massacre des innocents, vous êtes soit un malade mental, soit un dangereux fanatique.

    Quant au sabotage des TGV, outre les sabots sur les caténaires, il y eut aussi une plaque de métal posée sur les rails et les experts ne peuvent exclure totalement dans ces cas là des accidents graves (mortels) pour le conducteur du TGV, voire pour les passagers. C’est complètement irresponsable et personne de normalement constitué ne peut imaginer réaliser ce genre d’acte sans accepter la part de risques qu’il fait courrir aux innocents. De la même manière, lorsque les black blocks foutent le feu à un hôtel, ils n’ont aucun moyen de savoir qu’il n’y aura pas des morts, qu’il ne reste pas quelqu’un dedans, qu’un pompier ne perdra pas la vie en essayant d’éteindre l’incendie, que le feu ne s’étendra pas à d’autres immeubles. Les laches qui ont tabassé les commerçants après avoir pillé et brisé les vitrines savent très bien que ce genre de violence de masse débouche nécessairement sur des drames humains.

    Donc oui, dès lors qu’on est capable de semer ainsi le chaos, de perpétrer des violences aussi vaines, aussi laches, aussi bestiales à l’encontre d’innocents au nom de concepts abstraits, on constitue une menace pour la société et l’Etat, qui détient le monopole de la violence légitime dans nos pays, a le devoir impératif de protéger ses citoyens.

    Et si, encore une fois, je ne crois pas que Coupat ait la trempe qu’il faut pour grimper à des pilones électriques pour saboter des caténaires, la manière dont il s’est défendu et dont il a tenté d’exploiter médiatiquement son arrestation m’inspirent la plus grande méfiance. S’il a très bien su gérer tout ça, c’est parce qu’il s’y préparait, et je doute que ce soit ses ambitions (une semaine sur deux) de boulanger paisible qui l’aient convaincu de se préparer à ça.

    Mais entre nous, je suis convaincu qu’en pliagiant la rhétorique de Michael Moore , vous pourriez faire un film très convaincant démontrant que c’est MaM qui avait escaladé en haut ces pilones avec ses CRS clones génétiquement modifiés afin de parfaire son vaste complot de rétablissement d’une dictature réactionnaire 😉

  12. Lokidor sous la Péhène

    « Mais lisez-donc L’insurrection qui vient »

    Mais je l’ai lu, cher Enclume des Jours, et n’ai jamais trouvé qu’il y avait de quoi fouetter un chat. Il faudrait encore savoir faire la différence entre le contenu d’un brûlot, et déduire d’un fantasme ferroviaire, un présumé passage à l’acte par l’auteur dudit brûlot.
    Ayez l’honnêteté de reconnaître que vous préférerez toujours prévenir l’intox par de l’embastillage préventif, plutôt que de prendre la moindre distance et savoir reconnaître vos torts, une fois de temps en temps.
    Tant que des beaux esprits comme les vôtres fonctionneront ainsi au performatif, vous en serez toujours à justifier la politique du pire, voire à provoquer les événements pour le plaisir d’avoir eu raison avant tout le monde.
    Reconnaissez donc que vous êtes allé un peu vite en besogne avec « l’affaire Coupat », un peu de courage, que diantre !
    Ce même courage minimal qu’a eu Chirac quand il a dit merde à Bush Jr et Blair Sr dans leur croisade morale pour la « guerre préventive » en Irak.
    Ca ne vous est jamais venu à l’esprit que tout cela était de la même farine, à des degrés géopolitiques un poil différents ?
    Ces politiciens-là et les raisonneurs de votre trempe ne veulent jamais reconnaître s’être lamentablement fourvoyés, et pourtant cette clairvoyance minimale (les) vous honorerait.
    Elle signifierait un peu moins d’immaturité et de peur, et surtout moins d’arrogance pour ceux qui viennent après et doivent gérer les dégâts.
    Si vous n’avez que ça à nous proposer comme conseil de lecture (« l’insurrection qui vient » est une bouse insignifiante, une blague de potache, et il en va de même de toutes les théories (???) de « l’ordre par le chaos » et autres « décèlements précoces » publiés de l’autre côté extrême de l’échiquier – je maintiens que tous ces gens se tiennent par la barbichette de leurs fantasmes communs), eh bien, ça ne plaide pas trop en faveur de votre lucidité.
    Inutile de pontifier comme vous le faites ici. On n’est pas à la DCRI chez Moréas, on n’est pas les forges de Vulcain, on ne fabrique pas de marteaux sur l’enclume. On essaie de réfléchir calmement…
    Quand on vous met un chiffon rouge, on réfléchit une minute au lieu de foncer tête baissée. Resaisissez-vous, vous faites un peu pitoyable et valez sans doute mieux que ça, non ?

  13. amghar

    Ouup’s désolé, mon clavier est très sensible, le post est parti alors que je reprenais ma parenthèse pour préciser l’histoire du témoignage de la fille de l’ambassadeur du Koweit aux USA.
    Voici un lien, c + simple : http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_couveuses_au_Kowe%C3%AFt

    Bref : si c’est mes potes ils ont le droit de mentir, de torturer, de commetre des crimes civiles ou des crimes de guerre (amnistie générale en générale 😉 comme pour la guerre d’Algérie ; ou bien un fusible, simple troufion ou jeune sergent qui trinque pour ne pas dévoiler la réalité de l’horreur des ordres donnés), voir de véritables génocides, comme les experts militaires français ou américains (Timor Orientale en 1975, ça vous dit quelque chose ?) qui filent des petits « coups de main » à quelque dictateur qui nous intéresse aujourd’hui mais qu’on pendouillera ou qu’on éliminera d’une manière ou d’une autre après-demain!
    Mais si c’est les autres qui font des choses pas belles et un peu trop violentes à votre gout : torturer une voiture, décapiter la pauvre vitrine (qui n’avait rien fait) d’une entreprise ou d’une banque pourtant tellement humaniste, ouvrir une épicerie coopérative ou écrire un bouquin qui plait pas au président, alors là, c’est tout de suite de l’islamo-gauchisme, du bolchevisme, du stalinisme, du terrorisme, de la violence à l’état pur et il faut enfermer, incarcérer et réduire au silence d’urgence.

    Je pense que nous vivons dans un simulacre de démocratie et que la TV et sa propagande orwelienne nous abruti chaque jour un peu plus.

    Et je ne pense pas que la « bande à Coupat » n’ait quoi que ce soit à voir avec le terrorisme ni avec ces histoires de catainer (ni d’ailleurs que leur sabotage eut pour but ni pour conséquence de faire des morts) mais que le gouvernement à besoin de boucs émissaires et de débats polémiques à jeter en pâture à l’opinion publique.

  14. Enclume des Nuits

    amghar

    C’est pour vous une idée binaire qui consiste à considérer logique des services de renseignements s’intéressent à des groupes constitués qui dissertent de l’inssurrection ?
    On a certes le droit d’avoir des idées révolutionnaires. Vous avez le droit d’être néo-nazi par exemple. Mais si vous montrez des vélleités de passage à l’action, c’est la moindre de chose que les services de renseignement s’en enquièrent. L’objet de la police est de protéger la société telle qu’elle est constituée.

    Lokidor

    « le stéréotype du gauchiste fils à papa, légitimant la violence pour la cause de La liberté, comme si cette figure d’épouvantail existait encore »

    Mais lisez-donc L’insurrection qui vient.

  15. amghar

    @ bigstop :
    « Et puis il faut arrêter avec l’angélisme. Les terroristes et les théoriciens de la violence de masse et insurrectionnelles n’ont jamais été des défenseurs de la paix. Il faut être particulièrement naïf pour croire que, quand un dictateur raconte qu’il supprime les libertés au nom de la Liberté, qu’il oppresse au nom de la lutte contre l’oppression, qu’il confisque et spolie au nom de la prospérité, qu’il déclare des guerres au nom de la paix, qu’il conquiert des pays et des peuples au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, il est sincère. »

    Certes. Mais l’on peut croire à la sincérité des dirigeants d’Areva lorsqu’ils emploient des Nigerians dans leurs mines d’uranium sans protection après avoir participé à la corruption générale du pays et qu’ils prétendent que c’est pour développer le pays et quu’ils contribuuent ainsi à l’équuilibre et la paix de la région(lol!). On peut croire nos dirigeants politiques et militaires, partisans, eux aussi de la violence de masse, qui envoient des hommes tuer (par milliers!) et se faire tuer lorsqu’ils prétendent apporter la paix et la démocratie en Afghanistan.
    On pouvait croire M. Bush lorsqu’il prétendait que le dictateur Saddam Hussein détenait des ADM et cacahit des terroristes d’Al-Qaeda (pourtant ses plus gros ennemis à l’époque, mais plus c’est gros, plus ça passe, n’est-ce pas) ou que les soldats irakiens brulaient les bébés dans les maternités du Koweit (vous na.
    La démocratie occidentale est sincère et il faut la croire. C’est uun credo.

  16. bigstop

    Belle analyse de la politique du très habile Fouché 😉 Et ni la droite extrême, ni la gauche extrême ne le démentiront, leurs régimes ayant usé et abusé de ces méthodes. Dans le cas de Fouché, cependant, il s’agissait de se maintenir au pouvoir en manipulant le supérieur. Dans les régimes totalitaires ou dictatoriaux, la police politique agit alors de connivence avec les responsables politiques, qui ont besoin d’ennemis tant de l’intérieur que de l’extérieur pour justifier les restrictions aux libertés et les exactions dont ils se rendent coupables.

  17. lokidor

    Et j’ajoute que le secret de la politique de Fouché tint toujours en ceci : « la force de la police politique vient de ce qu’on ignore ses faiblesses ». Elle passe ainsi son temps à traquer ceux qui, en son sein, pourraient bien les révéler, ces faiblesses, une énergie insensée à faire accroire aux politiques qu’elle combattrait du trop plein menaçant, alors qu’elle ne pourchasse en réalité que du vent, ce que l’on finit toujours par savoir après, au moment de la désintoxication collective, hélas… Mais le peuple a besoin de cet opiacé pour calmer ses angoisses, ce n’est quand même pas la droite extrême qui le démentira, hein ?

  18. lokidor

    Cherchez bien, vous la trouverez sans doute cette mouvance, après tout, n’est-ce pas le secret sur lequel les « renseignements » sont assis : faire croire au peuple qu’il est menacé pour tout un tas de groupuscules imaginaires, en les inventant au beosin, ex nihilo ?…

  19. bigstop

    Pardon, j’ai accidentellement posté mon message précédent…

    Il suffit d’un group d’excités pour faire beaucoup de dégâts. Si on prend l’exemple d’Action Directe, ce groupe était déjà marginal à son époque.

    Les thèmes, les codes, les références ont évolué. On change la devanture, le logo. Mais au fond, ce sont les mêmes méthodes pour les mêmes modèles de société qui inspirent ces groupuscules.

    En renvanche je serais curieux de savoir ce que vous visez par le concept de nébuleuses fondamentalistes fascistoïdes ou fascismantes qui ont rejoint les ultra-gauchistes d’antan(ou l’inverse). J’avoue ne pas avoir identifié la mouvance que vous désignez à mots couverts.

  20. bigstop

    @ Lokidor,

    Je crois qu’il existe encore, bien que marginal (ce qui correspond à son essence même). L

  21. Lokidor

    @bigstop, Vous argumentez « idéologiquement » apparemment correctement, mais prenez trop à coeur le stéréotype du gauchiste fils à papa, légitimant la violence pour la cause de La liberté, comme si cette figure d’épouvantail existait encore.
    Allons donc, nous sommes au XXIe s., et le regretté Yves Bertrand en est mort qui n’arrivait plus à recycler ses connaissances en matière de branches groupusculistes gauchistes. Ce ne sont pas les Coupat qui sont dangereux aujourd’hui, mais bien les nébuleuses fondamentalistes fascistoïdes ou fascismantes qui ont rejoint les ultra-gauchistes d’antan(ou l’inverse), face à la dangerosité desquelles la DGRI n’a pas grands talents pour les connecter, en dehors de son ressourcement permanent auprès d’une source increvable : Christian de Bongain et quelques autres.

  22. bigstop

    @ rodikol,

    vous y étiez presque ! Avocat.

    @ amqhar,

    Dire qu’on ne laisse pas les gens exprimer leurs idées en France est abusif. La preuve, Coupat a publié sont bouquin, non? Et il se vend bien. Et si on laisse Coupat de côté, il suffit d’écouter et de lire ce qui se dit autour de nous pour constater la très grande liberté de penser qui existe aujourd’hui en France. Besancenot n’a jamais été inquiété, et de nombreux partis qui se revendiquent anti-capitalistes et d’extrême gauche on pignon sur rue. Je ne parle même pas de la presse écrite dont de nombreux titres à succès adhèrent à ces idéologies contestataires ni à certaines radios financées par des fonds publiques qui confient des chroniques à des altermondialistes revendiqués.

    On commence à gêner ces personnes là uniquement quand on les suspecte d’avoir commis ou de chercher à commettre des actes qui rentrent dans la qualification d’infractions. Et c’est normal, au nom de l’égalité de tous devant la loi et parce que la loi est la même pour tout le monde. Alors, je sais bien que l’extrême gauche estime par tradition que la fin justifie les moyens, qu’on peut trucider des innocents par millions, commettre les pires actes de barbarie, spolier son prochain, tant que c’est pour la Cause ! Mais la loi Républicaine ne saurait exonérer de ses responsabilités le premier fils à papa venu qui a foutu le feu à un hotel, qui a pillé un commerce ou qui a descendu un patron à bout portant sous prétexte qu’il contribue à la lutte contre l’ignoble capitalisme…

    Pour être tout à fait exhaustif, il y a cependant une seule opinion qui si elle est exprimée peut vous causer des ennuis judiciaires en France: c’est l’antisémitisme et la xénophobie…

    Quant à vos comparaisons sur les militaires et les gens d’Areva… Ca frise la mauvaise foi. Il existe des infractions de crimes de guerre par exemple pour ce qui concerne les militaires.

    Et puis il faut arrêter avec l’angélisme. Les terroristes et les théoriciens de la violence de masse et insurrectionnelles n’ont jamais été des défenseurs de la paix. Il faut être particulièrement naïf pour croire que, quand un dictateur raconte qu’il supprime les libertés au nom de la Liberté, qu’il oppresse au nom de la lutte contre l’oppression, qu’il confisque et spolie au nom de la prospérité, qu’il déclare des guerres au nom de la paix, qu’il conquiert des pays et des peuples au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, il est sincère.

    Ce genre de personnages et ce genre de méthodes, lorsqu’ils réussissent, aboutissent toujours à des situations d’injustice et de violence inégalées. On ne permet pas l’avènement de la démocratie parfaire en instaurant une dictature, fut-elle du prolétariat et fut elle prétendument temporaire. On permet pas l’avènement d’un monde meilleur en faisant dérailler des trains remplis de civils. Si le XX° siècle ne nous a pas au moins appris ça, on est mal barré.

  23. Enclume des jours

    La cause de tout cet emballement tient à l’activisme de certains criminologues bien en cour, ayant convaincu Mme AM de faire opérer un « décèlement précoce » à Tarnac au vu d’un ouvrage appelant à la révolution comme en 68… Et comme la DCRI y a emboîté le pas, ben ma foi on en est là… Chacun fait peur aux autres comme il peut pour se tirer quelques marrons du feu.

  24. amghar

    Tout le monde veut ébranler la société. Tous les partis, de droite comme de gauche et même au centre!
    A partir de quand et qui décide si un groupe qui veut ébranler la société est dangereux ? Et dangereux pour qui ? Le Parti Communiste qui se revendique aussi révolutionnaire doit-il être interdit ??
    Je trouve les réflexions ici assez superficielles et binaires. On a le droit d’avoir des opinions, révolutionnaires ou non, et de vivre comme on l’entend dans une démocratie sans être surveillé, soupçonné, accusé de terrorisme et emprisonné. Ou alors on n’est plus vraiment une démocratie ?

  25. Enclume des Nuits

    Concernant Coupat et ses proches, au delà de son mode de vie, est indéniable la nature de ses écrits et ceux de ses proches. Je ne pense pas qu’il nierait être révolutionnaire.
    Il appartient à la Justice de déterminer sa culpabilité ou innocence par rapports aux sabotages de caténaires. Mais sa culpabilité ou innocence ne change rien aux idées qu’il revendiquent. Et de telles idées intéressent évidemment tout service de renseignement digne de ce nom, censé s’intéresser à tout groupement susceptible de vouloir ébranler la société telle qu’elle est.

  26. amghar

    On ne s’éloigne pas du tout du sujet, non.

    Certaines personnes ont des idées. D’autres, au pouvoir, ne veulent pas les laisser, ni agir, ni même s’exprimer. Ceux qui sont au pouvoir utilisent des moyens dits « légaux ». Violents mais légaux. Pour les faire taire et les empêcher d’agir. La légalité doit, dans ce cas là, être combattu. Et du coup, ça parait beaucoup plus violent.

    Un type dans son mirage ou son F16 qui balance quelques bombes utilise une violence bien plus forte et plus destructrice que des jeunes cagoulés dans une manif. Mais non seulement il en a le droit, mais c’est même considéré comme un honneur. Et il n’y a aucune réflexion : juste il obéit. Et si des enfants, des familles entières se trouvent sous les bombes larguées, ça n’est pas son problème.

    Un avocat de chez Areva, lorsqu’il fait jouer ses relations pour entamer une guerre contre les touaregs parce qu’ils sont sur les mines d’uranium, lorsqu’il embauche des jeunes ou des très jeunes pour l’extraction de l’uranium en oubliant de fournir la protection minimale, parce que c’est pas obligatoire dans ces pays là, n’est-ce pas…

    ce sont ces gens là qui combattent l’extrême gauche, ces méchants, ces violents, ces ultra, puisque c’est comme ça que la très gentille et très humaniste MAM les appelle.
    Pas parce que l’extrème gauche est violente (ils sont mille fois plus violents et ils le savent) mais parce qu’ils menacent leurs intérêts.

  27. rodikol

    @ bigstop:
    Vous avez une grande érudition, un bon sens logique et une analyse de la Révolution Française qui ne manque pas de pertinence. Ce qui me chagrine, c’est ne ne pouvoir que spéculer sur votre profession: magistrat, haut fonctionnaire, professeur d’histoire, policier, gendarme, « simple citoyen »…;-)

  28. bigstop

    @rodikol,

    Sincèrement, je ne sais pas. Il faudrait se replonger dans l’actualité de l’époque pour savoir si le PCF demandait l’indulgence envers les membres d’Action Directe aussi. De mémoire, il me semblait avoir retenu que c’était bien la gauche au delà des limites du gouvernement (donc pas le PCF qui en faisait partie) que Mitterrand souhaitait amadouer à ce moment là. Mais je ne peux pas exclure que certains membres du PCF aient revendiqué une certaine indulgence pour Action Directe en 81… Faudrait vérifier.

    @ Faba « Si j’ai bien compris le raisonnement de bigstop est “si la DCRI les surveillait, c’est qu’ils sont coupables”. Est-ce à dire que toutes les personnes fichées actuellement (c’est-à-dire plusieurs millions de personnes) sont coupables, même si elles sont fichées à tort ou dans des fichiers illégaux. »

    Vous m’avez, j’en ai peur, mal compris. Je fais la différence entre le simple fait d’être fiché et le fait de faire l’objet d’une surveillance active de plusieurs agents des ex renseignements généraux.

    D’ailleurs, au passage, je suis d’accord pour dire qu’il y a de nombreux fichages abusifs en France et pour dire que ça devient un vrai souci pour les libertés fondamentales (que ce soit les délinquants, les sectes, ou autres, de nombreux rapports ont prouvé que de nombreuses personnes étaient fichées abusivement).

    Je ne pense pas:
    « si la DCRI les surveillait, c’est qu’ils sont coupables”
    Mais:
    « si la DCRI les surveillait, c’est probablement parcequ’il y avait des éléments concrets et réels (en plus des fantasmes de MAM, je veux dire) qui justifiaient 1) la surveillance et 2) les doutes qu’ils aient été plus ou moins impliqués dans les sabotages, et donc l’enquête »

    Franchement, essayons de faire preuve de bonne foi entre nous, sinon, à quoi bon discuter? Je n’occupe aucune responsabilité politique. Je suis un citoyen lambda comme tout le monde. On ne vous décernera aucune médaille pour avoir détourné mes propos sur ce blog 😛

    « Ne paniquez pas, mais je connais des millions de personnes qui peuvent en faire autant. On les appelle des innocents.
    ça ne vous a pas effleuré que n’importe quelle personne qui ne ment pas est capable de déjouer les techniques visant à faire resortir les mensonges et les contradictions ? »

    Ca m’a effleuré l’esprit qu’ils soient innocents des sabotages, j’envisage cette possibilité au-dessus.

    D’ailleurs, entre vous et moi, je pense qu’il est fort possible que Coupat soit innocent de ces actes de sabotage. Il a pas le profil. Son côté : je joue les altermondialistes humbles à la campagne une semaine et puis je fais une pause la semaine d’après en menant une grande vie de fils à papa avec la copine aux frais de la princesse, non, ça colle pas avec le profil du vrai révolutionnaire.

    En revanche, les propos que j’avais lus visaient des techniques bien plus sophistiquées, pas la simple innocence.
    D’ailleurs, s’ils n’ont pas commis ces sabotages, ils avaient été repérés et dénoncés au services français par nos voisins pour s’être mal comporté sur leur territoire, n’est-ce pas? Alors, ok, admettons pas de sabotage, mais ce ne sont pas des enfants de choeur non plus… S’ils avaient appris à déjouer les ruses de la police, c’est pas de « bonne guerre », c’est parce qu’ils envisageaient de temps en temps de participer à des manifs violentes et qu’ils savaient qu’ils finiraient tôt ou tard en garde à vue.

    « Cas (i) ou (ii), c’est la présomption d’innocence qui joue, et on n’est pas sensé séquestrer un citoyen pendant plusieurs mois. »

    La présomption d’innocence ne fait pas obstacle, citoyen camarade, à la poursuite d’une enquête et d’une instruction dans le cadre fixé par le code de procédure pénale. Si des éléments ou des indices justifient aux yeux du magistrat instructeur et du juge des libertés le maintien en détention provisoire pour les besoins de l’enquête, on peut tout à fait passer quelque mois en préventive… Avant de dénoncer les lettres de cachet et de faire de longs commentaires indignés, faudrait voir à se renseigner un minimum sur les procédures applicables en France, au moins les bases…

    « C’est peut-être là qu’est le problème, une définition du terrorisme qui à la possibilité d’englober tout et n’importe quoi: par exemple, le jeune qui brûle une voiture et rentre donc dans la définition précédente, c’est un terroriste ou juste un délinquant ? »

    Ca n’englobe pas nécessairement n’importe quoi. Une loi qui viserait des actes bien précis (genre; soit crasher un avion, soit mettre une bombe dans un avion, dans un train, etc…) serait idiote, dans le sens où il suffirait d’inventer un nouveau truc pour échapper à cette définition.
    Finalement, le droit pénal français a raison je pense dans son approche: ce qui caractérise un acte de terrorisme, ce n’est ni la cible (homme d’Etat, chef d’entreprise, civils, batiments officiels, avions) ni la méthode (bombe, fusil…), c’est le but poursuivi, à savoir:
    « troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

    « Vous voulez parler d’Areva ? du gouvernement ? de l’OTAN ? »

    Ca vole haut 😛 Relativisme assez écoeurant.

    « au passé : vous pensez à tous ces sans-culottes, à Rouget de l’Isle, qui nous a pondu le très patriotique et néanmoins peu pacifique “Marseillaise” ? »

    Alors, le rapport avec la Marseillaise, un chant guerrier… J’ai du mal, mais bon, soit.

    Quant aux sans-culottes, si c’est pour me demander si j’estime que toute la révolution était formidable, démocratique et républicaine, c’est gagné: non, j’estime que la révolution est une période trouble, une des plus sombres de notre histoire et que même si elle fut glorieuse et nous apporta des progrès dont nous profitons encore aujourd’hui et qui inspirent les peuples opprimés partout dans le monde, elle donna aussi lieu à des actes révoltants et enfanta parmi les dirigeants les plus sanguinaires et les plus totalitaires que la France ait jamais connue (Robespierre, Saint-Just, Fouquier-Tinville, etc). La Révolution est une période qui bien que courte, mêle le pire et le meilleur, les Lumières et les pires dérives.

    Mais bon, on s’éloigne du sujet, non?

    @ Bachten, ben, si en plus vous vous trouvez sur les lieux de l’infraction au moment où elle est commise et que vous avez écrit un bouquin qui suggère précisément de commettre cette infraction, oui, y’a des chances que vous ayez droit à la garde à vue.

  29. Bachten

    Ainsi, disons Nicole, citoyenne lambda, j’ai eu un vague contact – une relation commune, par ex., avec un « suspect » ; « on » décide de voir de plus près qui je suis ; on s’aperçoit que j’ai appartenu à un parti de gauche (c’est-à-dire plus à gauche que le PS), où j’ai eu quelques activités pendant la guerre d’Algérie ; que j’ai été candidate de gauche encore aux élections municipales… ouh là là ! voilà quelqu’un qui pourrait avoir l’intention… Aurai-je droit à l’arrestation sans douceur, à la garde à vue ? Ben quoi, c’est pas grave tant que c’est les autres…

  30. amghar

    @ bigstop : « La République doit faire preuve d’une grande vigilance à l’égard de ces groupuscules qui appellent à la violence ou revendiquent l’action violente. »

    Vous voulez parler d’Areva ? du gouvernement ? de l’OTAN ?

    Tous revendiquent des actions violentes. Très violentes, même…

    au passé : vous pensez à tous ces sans-culottes, à Rouget de l’Isle, qui nous a pondu le très patriotique et néanmoins peu pacifique « Marseillaise » ?

  31. ZeN

    @Bigstop: « une personne proche de l’enquête disant que Coupat et ses amis connaissaient parfaitement leurs techniques, savaient comment les déjouer et avaient manifestement suivi un entraînement pour déjouer les pièges que la police utilise dans ce contexte pour exploiter des contradictions »

    Ne paniquez pas, mais je connais des millions de personnes qui peuvent en faire autant. On les appelle des innocents.
    ça ne vous a pas effleuré que n’importe quelle personne qui ne ment pas est capable de déjouer les techniques visant à faire resortir les mensonges et les contradictions ?

    Si le fait de ne pas se contredire est pour vous un élément faisant de quelqu’un une personne hautement suspecte, je vous en prie, embastillez la moitié de la France…

    « Parfois, (i) les enquêteurs ne parviennent pas à trouver des preuves pour coincer les coupables ou bien (ii) ils se trompent de suspects »

    Cas (i) ou (ii), c’est la présomption d’innocence qui joue, et on n’est pas sensé séquestrer un citoyen pendant plusieurs mois.

    « Je souligne: ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur les actes suivants : les destructions, les dégradations et détériorations »

    C’est peut-être là qu’est le problème, une définition du terrorisme qui à la possibilité d’englober tout et n’importe quoi: par exemple, le jeune qui brûle une voiture et rentre donc dans la définition précédente, c’est un terroriste ou juste un délinquant ?
    Nous sommes dans la même problématique que la définition idiote de la torture sous G.W.Bush…

  32. akry

    @ Allain Jules de Paris

    je déteste l’univers Sarkozy, ce [ceux] qu’il représente, sa vision politique, ce vers quoi il me semble qu’il se dirige. Cependant, je ne peux pas vous laisser dire des contrevérités. Son soutien public à Charlie Hebdo lors du procès des caricatures a été exemplaire et digne d’un républicain authentique. Pour le reste…

  33. faba

    Si j’ai bien compris le raisonnement de bigstop est « si la DCRI les surveillait, c’est qu’ils sont coupables ». Est-ce à dire que toutes les personnes fichées actuellement (c’est-à-dire plusieurs millions de personnes) sont coupables, même si elles sont fichées à tort ou dans des fichiers illégaux (cf. les rapports de la CNIL ou de la commission Batho-Benisti).

  34. rodikol

    @ bigstop
    Merci pour l’information: parlez-vous vraiment de l’extrême-gauche ou juste des communistes, alors au gouvernement?

  35. Clafoutis

    @ M. Moréas
    « … sur l’initiative du chef sur le terrain – et pas à la demande d’un quelconque paperassier. »

    Ai-je bien compris ? Vous traitez MAM de « quelconque paperassier » ?
    Attention à « Hou la menteuse » ou  » X je te vois ».

    A bon entendeur, salut (comme dit le Grand Arrêt : je sais comment ça se prononce, j’hésite sur l’orthographe).

    Un ami qui vous veut du bien.

  36. bigstop

    @ Tex

    « De deux choses l’une : ou bien les faits délictueux sont constitués et il y a lieu de poursuivre, ou bien le dossier ne le permet pas et il convient de revenir sur les intentions de ceux qui ont forcé la réalité à seule fin d’en faire un événement médiatiquement et politiquement exploitable. »

    Mais un juge d’instruction, lorsqu’il lance son enquête, ne sait pas nécessairement au début si la personne arrêtée est coupable ou pas !! Les interrogatoires (entre autres) sont là pour le déterminer.

    Pourquoi ne pas simplement admettre une troisième possibilité: les juges d’instruction croyaient vraiment tenir leurs coupables, ils ont déployé tout l’attirail légal à leur disposition pour mener leur enquête, et comme ça n’a rien donné, ils ont relaché les personnes en question?

    Je trouve partisane et biaisée cette manière manichéenne de ne retenir que l’alternative entre la culpabilité et la manipulation.

  37. bigstop

    @ rodikol,

    Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon avait été arrêté par les RG en 1980 grâce à un piège particulièrement bien ficelé: Action Directe croyait avoir rendez-vous avec Carlos pour faire sauter un barrage. Lorsqu’ils comprennent qu’ils sont piégés, ils tentent de fuir en faisant usage de leur arme mais ils sont maîtrisés.

    Lorsque Mitterrand arrive au pouvoir, dans un calcul politicien visant à se ménager le soutien de l’extrême gauche, il vote une loi d’amnistie qui les remet en liberté, contre l’avis des personnes responsables.

    On connaît la suite… Il faudra attendre 87 pour qu’ils soient enfin arrêtés grâce à l’acharnement de plusieurs juges d’instruction brillants.

  38. tex

    J’ai lu l’ouvrage collectif en question et ce n’est pas un traité de terrorisme mais plutôt un de ceux qui relèvent d’une analyse politique telle que pourrait en produire quiconque est imprégné de la vulgate de type situ. Et il en est beaucoup.
    Cet ouvrage se vend bien et il y a lieu de s’en féliciter.
    Que ces « jeunes gens » aient appris à résister à des interrogatoires me semblent « de bonne guerre » et là aussi il y a lieu de s’en féliciter pour peu que l’on soit attaché à une conception extensive de la liberté de penser et d’agir politiquement fusse par un acte de résistance à une pression policière qui se masque derrière la peur et l’ordre.
    De deux choses l’une : ou bien les faits délictueux sont constitués et il y a lieu de poursuivre, ou bien le dossier ne le permet pas et il convient de revenir sur les intentions de ceux qui ont forcé la réalité à seule fin d’en faire un événement médiatiquement et politiquement exploitable.
    Dans le deuxième cas il s’agit de savoir contre qui et à quel titre une action peut être entreprise, action qui doit indemniser les victimes et reconnaître que l’exercice de leurs droits a été entravé : droit d’écrire, de penser, de vivre là où ils sont.
    On ne met pas hors circuit des citoyens sauf à les embastiller ; et la Bastille – que je sache – a été prise comme symbole d’un pouvoir discrétionnaire.

  39. Bibi

    Allain Jules, quel nanard ce type ! (arrète aussi les articles sur le rap (agoravox)

  40. alexandre clement

    Cette affaire frise la débilité. Que Coupat et ses amis vomissent la société capitaliste est un fait, qu’ils rèvent de l’abattre également. Mais cela n’est pas un délit ! Il faut des faits et des preuves pour embastiller quelqu’un ! Pour ne pas respecter cela, la justice française va dans le mur !

  41. bigstop

    @ Jacques C,

    Alors déjà, cher Jacques C, je ne fais pas de pub pour mon blog. Simplement, lorsqu’on a un blog sur la plateforme du Monde.fr, automatiquement, lorsque je tappe un commentaire, je suis identifié (dès que connecté) et donc, un lien est incorporé dans mon nom vers le blog… Désolé si ça vous dérange, mais à ma connaissance, c’est impossible de faire autrement.

    Ensuite, qu’un lien soit inclu dans ma signature n’est pas vraiment une façon de faire de la pub pour mon blog. Si j’incorporais un lien dans le texte de mon commentaire, ce serait le cas, mais là, c’est totalement accepté et acceptable dans la communauté des blogeurs / commentateurs abonnés au Monde.fr.

    Ensuite, ça me permet d’avancer à visage découvert et de ne pas me cacher derrière l’anonymat du web. Je trouve ça éminemment plus élégant et honnête que l’attitude contraire.

    Sur le fond, lorsque je parle des leur habileté à déjouer des techniques d’interrogatoire, je fais référence à un article que j’avais lu dans la presse (sans doute le Monde, peut-être le Figaro) qui rapportait un commentaire d’une personne proche de l’enquête disant que Coupat et ses amis connaissaient parfaitement leurs techniques, savaient comment les déjouer et avaient manifestement suivi un entraînement pour déjouer les pièges que la police utilise dans ce contexte pour exploiter des contradictions (sous-entendu, le genre d’habileté qu’on acquiert pas en regardant les séries policières à la télé).

    Alors, naturellement, ça n’en fait pas un coupable, mais entre vous et moi, c’est très souvent le genre de cours qu’on prend quand on se lance dans une activité clandestine illégale…

    Est-ce que Coupat et ses amis sont coupables des sabotages en question? Peut-être pas. En tous cas, la police n’a pas trouvé de preuves et jusqu’à preuve du contraire ils doivent être présumés innocents. Jusque là, nous sommes d’accord.

    Maintenant, il serait idiot et faussement naïf de croire que toute enquête policière aboutit nécessairement à un succès. Parfois, (i) les enquêteurs ne parviennent pas à trouver des preuves pour coincer les coupables ou bien (ii) ils se trompent de suspects. Il nous est à ce jour impossible de dire si nous sommes dans le cas de figure (i) ou (ii), sur la base de ce qui est publié dans la presse sur le dossier.

    Là en revanche où je suis en profond désaccord avec vous, c’est que, même à admettre que nous serions dans le cas (ii), c’est à dire où Coupat et ses amis sont complètement innocents des faits en question et qu’ils n’ont été aucunement impliqués dans leur préparation ou leur réalisation, je soutiens qu’il est impossible d’exclure que les éléments qui ont conduit les services à les surveiller, puis à les suspecter d’avoir été liés à ces infractions, étaient suffisants et assez inquiétants pour justifier ces mesures.

    Après, si ils sont innocents, le fait qu’ils aient été finalement remis en liberté prouve que la justice fonctionne comme il faut. Mais on ne peut pas refaire l’histoire à rebours. Avoir un comportement républicain c’est avoir aussi un peu confiance en la justice et lorsque des magistrats indépendants (les juges d’instructions) estiment qu’il convient pour diverses raisons qui n’ont pas nécessairement à filtrer dans la presse, de garder un certain nombre de suspects provisoirement, ça n’est pas nécessairement un complot de l’exécutif. Et de même, lorsque les juges décident que finalement ces justifications ne sont plus suffisantes, et qu’ils relâchent les personnes en question, on ne se dit pas qu’il s’agit d’un complot de petits juges d’ultra gauche.

    Je trouve que certaines personnes de gauche ou d’extrême gauche ont eu tendance à aller un peu vite en besogne. Même à admettre que Coupat n’a rien à voir avec les sabotages et/ou qu’on a pas réussi à trouver les preuves l’impliquant, on ne peut pas en tirer nécessairement la conclusion que depuis le début, les indices ou éléments qui inquiétaient les enquêteurs n’existaient pas ou que ces enquêteurs étaient de mauvaise foi, corrompus ou agissaient en fonction d’ordres absurdes. Je crois que ces théories du complot et ces réactions outrancières trahissent une sympathie pour des groupuscules et l’idéologie dont ils se réclament qui n’ont rien à voir avec les principes républicains qui sont revendiqués.

    Quant à l’infraction de terrorisme, si vous vous reportez au code pénal, vous constaterez qu’on peut qualifier de terroriste un acte qui ne correspond pas nécessairement au fait de poser une bombe dans le métro ou dans un avion. La définition est beaucoup plus large.

    Je n’ai pas le code pénal sous la main, mais voici ce qu’on trouve sur wikipédia:

    « Selon le code pénal (Art. 421.1) « Constituent des actes de terrorisme, lorsqu’elles sont (L n°96-647 du 22 Juillet 1996) « intentionnellement » en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur les actes suivants : les atteintes à la vie… les vols, les destructions, les dégradations et détériorations ainsi que les infractions en matière informatique…, la fabrication ou la détention de machines.421-2 constitue également…le fait d’introduire dans l’atmosphère…412-3 Constitue également…le fait de participer à un groupement formé ou à une entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme mentionné aux articles précédents ».

    Je souligne:

    « ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur les actes suivants : les destructions, les dégradations et détériorations  »

    Bon, au passage, n’est-ce pas une partie du propos du bouquin de Coupat?

    Je continue de penser qu’il est bon que des services de renseignement surveillent les groupuscules qui se réclament de la violence ou revendiquent la violence, et tout spécialement les groupuscules d’extrême droite ou d’extrême gauche qui adhèrent à des idéologies totalitaires ou insurrectionnelles. L’idée, c’est de prévenir avant leur réalisation des infractions graves. Si un agent de la DCRI avait identifié la dangerosité de M. Brunnerie avant qu’il ne tire sur Jacques Chirac avec sa carabine, c’eut été bien. Si des agents de la DCRI avaient été là pour surveiller Action Directe avant qu’ils n’abattent des innocents, c’eut été formidable. Si des agents de la DCRI avaient surveillé le groupe de terroristes avant qu’ils ne déposent leur bombones de gaz dans le métro, c’eut été merveilleux. C’est leur raison d’être.

    Pour finir, Bernard A., vous avez toute la liberté de « vomir le monstre répugnant du capitalisme financier et à nous demander comment l’abattre », merci la démocratie et nos libertés fondamentales.

    Et je me félicite qu’on ne puisse pas être mis en taule pour un délit d’opinion. Il y aurait de quoi protester si Coupat avait été condamné à de la prison ferme pour avoir écrit son bouquin. Je vous rappelle que ce n’est pas le cas. Il a simplement été suspecté d’infractions autre que la publication d’un bouquin et fait l’objet d’une enquête, sur la base d’éléments divers dont le livre en question n’était pas nécessairement le plus décisif.

    En revanche, pour reprendre votre question sur « le monstre répugnant du capitalisme » je souligne simplement que si vous envisagez pour l’abattre des méthodes qui constitueraient des infractions à la loi, tout spécialement dans le cadre de l’article cité plus haut sur le terrorisme, alors non seulement ce ne serait pas un « comportement républicain », mais si c’est fait au nom et pour le compte d’idéologies totalitaires et meurtrières qui ont ensanglanté les siècles précédents, ce ne serait pas non plus des opinions « républicaines » ou démocratiques et je puis vous assurer que comme hier dans l’histoire, nous serions aussi des millions à prendre les armes pour défendre nos libertés.

    A bon entendeur, salut !

  42. rodikol

    Comme l’écrivit Goethe: « Je préfère une injustice à un désordre »
    Cela ouvre la voie à bien des dérives sécuritaires…
    @ bigstop: de quel angélisme mitterrandien parlez-vous donc? Cet homme brillant, cynique et calculateur me paraissait peu enclin à laisser la bride sur le coup à un groupe terroriste, fût-il « de gôche ».

  43. Thomas

    Il est désormais évident, grâce à cette affaire, que beaucoup voudrait voir rétabli le délit de mode de vie. Vous savez, cette belle invention grâce à laquelle ce cher Adolf protégeait les bons citoyens du Juif, dr franc-maçon, du gauchisse et de tout ce qui traversait la vie hors des clous… Vu le laxisme envers tout ce qui est extrême-droite, on ne s’étonne même plus.
    Une simple question (nullement hypothétique) : comment peut-on laisser des gens sous surveillance commettre un sabotage ? S’ils laissent faire et agissent après, quelle est l’utilité de ces surveillances ? S’agit-il de laisser exploser une bombe pour ensuite arrêter les terroristes a posteriori ? N’y a-t-il pas faute de la DRCI, secret défense ou pas ? Est-elle habilitée à agir ?

  44. Allain Jules de Paris

    @Bernard A.,

    J’ai bien compris. Mais, faut-il s’étonner encore des agissements de ce Gouvernement ?

    Faut-il destituer Sarkozy et comment, lui qui tue peu à peu la liberté d’expression ? caricatures interdites, Guignols de l’info, Stéphane Guillon etc… http://wp.me/pERCo-aF

  45. Jacques C

    Quand Bigstop écrit : habileté à déjouer les trucs et astuces des enquêteurs lors des interrogatoires , il dévoile clairement son parti-pris et le fait qu’il applique sans vergogne une « présomption de culpabilité ».

    Parce que figurez-vous que si ce groupe d’écolos auto-gestionnaires est totalement innocent des sabotages* … alors ce que vous appelez une « habileté » s’appelle simplement la vérité.

    Vous, Bigstop tout puissant, avez décidé que si on n’arrive pas à les coincer, c’est qu’ils sont machiavéliques !?! On nage en plein délire et en plein « procès de Moscou », là ! Vous vous rendez compte de l’énormité du raisonnement ?!? Coupable par définition, donc tout élément à décharge (et pour cause) est sournoisement transformé en élément à charge :-(. Que n’êtes-vous pas né en Roumanie ou en RDA dans les années 60-70, Bigstop, vous auriez donné toute la mesure de vos raisonnements…

    * Incidemment, il est étrange que l’on relie « convictions politiques » et « action terroriste ». Même si J. Coupat était l’auteur de L’insurrection qui vient (ce qui reste très hypothétique, mais possible), ce livre n’est pas un appel à la violence … et sa publication avait été parfaitement autorisée et légale !
    Ce n’est pas parce que MAM-Carthy affirme que tout écolo anti-télé est un terroriste qu’il faut la croire sur parole. Ce n’est pas parce que les types qui pensaient que les chars russes entreraient dans Paris dès que Mitterrand gagnerait les présidentielles (authentique !) pensent maintenant que les auto-gestionnaires écolos sont tous des terroristes qu’il faut les suivre. Depuis deux siècles, il était d’usage, en France, d’avoir la liberté de penser…

  46. Bernard A.

    Désolé Alain Jules de Paris, c’est à Bigstop que s’adressait ma réponse précédente.

  47. Bernard A.

    réponse à Alain Jules de Paris.
    Au fond votre tranquilité a plus d’importance que la présence d’innocents en prison. Nous sommes des millions à vomir le monstre répugnant du capitalisme financier et à nous demander comment l’abattre. Est-ce un délit républicain ?

  48. Jacques C

    J’avais été frappé et profondément choqué de la réplique de MAM, quand un journaliste lui demandait s’il y avait des preuves. Elle avait répondu : « Pas encore (sic !) mais rendez-vous compte, ils n’ont pas de télé, pas de téléphone portable, ils cultivent leur jardin et ont de bonnes relations avec leurs voisins – sans doute pour être prévenus si quelqu’un vient rôder près de chez eux ».

    Ah. Ça c’est sûr. En voilà des présomptions sérieuse :-(.

    Donc, puisque je n’ai pas de télé, pas de portable, que je cultive mon jardin et que j’ai de bonnes relations avec mes voisins (pour une raison qui s’appelle « les relations humaines », mais ce doit être un truc dont MAM n’a jamais entendu parler 🙁 … et qui permet effectivement mais accessoirement d’être plus tranquille quand je pars quelques jours : personne ne risque de venir me cambrioler sans que mes voisins ne réagissent), je suis donc un terroriste en puissance ?!?

    Tout cela est grotesque et même franchement inadmissible (et ça fait tellement penser aux « Irlandais de Vincennes » !). Que la DCRI ait envie de surveiller toute personne qui n’est pas « dans la norme TF1 », c’est hélas classique (même si c’est déjà scandaleux). Mais que cela devienne une suspicion, puis une accusation dans les médias, puis une mise en taule, puis des vies bousillées (puisqu’ils ne peuvent plus se voir, ne peuvent plus retourner à Tarnac, ne peuvent donc plus faire vivre leur projet collectif, leur épicerie, etc.), c’est une pure honte.

    Et, en plus, tout ça pour des actes de sabotage comme on en a vu des tas, et qui n’ont rien à voir avec la notion de terrorisme – et ne devraient donc pas pouvoir relever de la juridiction anti-terroriste et de ses lois d’exception qui font chaque année montrer la France du doigt par les associations internationales de défense des droits de l’Homme. Pfff.

    NB : Voilà, Allain Jules, vous êtes beaucoup plus agréable à lire quand vous ne polluez pas le commentaire par la pub de votre blog (et ce dernier reste parfaitement accessible grâce à « Rédigé par… »).
    Par contre, vous semblez toujours avoir un problème pour appliquer la balise de fermeture de vos « mise en gras »…

  49. bigstop

    Je ne suis pas convaincu. Je crois que cette affaire se situe à la limite de ce que sont des procédures judiciaires classiques, et la surveillance de groupuscules par les services de renseignement.

    Les éléments concrets contre Coupat semblent être tout à fait assez nombreux à mes yeux (sans connaître le dossier) pour justifier une surveillance étroite par les services de renseignement. Le contenu de son livre, les coïncidences étranges (le fait qu’il se trouvait au milieu de nulle part à proximité du lieu des sabotages lorsqu’ils ont été réalisés) et surtout leur grande habileté à déjouer les trucs et astuces des enquêteurs lors des interrogatoires (ce qui constitue un des premiers chapitres du manuel du parfait petit terroriste en 20 leçons).

    Le fait que la DRCI surveillait déjà ces personnages prouve que nos services de renseignements sont vigilants et efficaces.

    Tout le problème, c’est qu’à un moment donné, du fait de la commission d’infractions qui causaient des dommages importants à la collectivité, le signal pour faire rentrer ces surveillances dans le moule d’une procédure judiciaire classique a été donné soit trop tôt, soit à mauvais escient. Manifestement les enquêteurs sous-estimaient les gamins.

    Ceci dit, cette précipitation n’est-elle pas légitime ? Qu’aurait-on dit si on avait préféré tergiverser et qu’un train avait déraillé ?

    N’oublions pas que Mitterrand avait lui fait preuve d’un certain angélisme vis-à-vis d’Action Directe, angélisme de connivence qui avait coûté la vie à des innocents. La République doit faire preuve d’une grande vigilance à l’égard de ces groupuscules qui appellent à la violence ou revendiquent l’action violente. Quitte à ce que parfois on les arrête, on les mette en garde à vue, ou qu’on les interroge pour rien, je préfère savoir qu’ils sont étroitement surveillés, et je tiens à ce qu’ils sachent qu’ils sont étroitement surveillés, et que la moindre erreur ne pardonnera pas.

  50. Allain Jules de Paris

    En réalité, je crois bien qu’il n’y a aucun argument valable pour « embastiller » ce jeune homme.La DCRI a été sous pression.

    De cette gesticulation alliot-marienne, passez-moi l’expression, traiter les « gauchistes » ou ceux considérés comme tel et vus comme des terroristes, c’est l’hôpital qui se moque de la charité.

    Encore un échec Gouvernemental. Mais, le pauvre aura-t-il droit à des réparations ?

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