La gauche peut-elle innover en matière de sécurité ? En tout cas, elle reste divisée. Mais la droite serait mal venue de critiquer, car le bilan de cette dernière décennie n’est pas des plus brillants. Si on aligne les différentes décisions les unes derrière les autres, c’est comme une litanie. Les mêmes mots, les mêmes ficelles que l’on nous ressort à chaque changement de gouvernement, voire de ministre de l’Intérieur.
Et pour quel résultat…
« La France a peur ! » C’est par cette phrase que le 18 février 1976 Roger Gicquel ouvre le journal de la première chaîne de télévision. Il parle de l’assassinat de Philippe Bertrand, un garçon de huit ans, enlevé à la sortie de l’école et tué par son ravisseur, Patrick Henry. Une affaire sordide comme il s’en produit hélas de temps à autre. Mais cette phrase va bien au-delà. Elle joue comme un déclencheur. C’est peut-être ce qui amène le premier ministre, Raymond Barre, à désigner un Comité d’études pour trouver des solutions à la criminalité violente.
L’ilotage ! C’est l’une des mesures phares du rapport pondu par ce comité (présidé par Alain Peyrefitte) intitulé pompeusement « Réponses à la violence ». Et, parmi les autres mesures préconisées, on trouve le redéploiement des forces de sécurité dans « les zones nouvelles d’urbanisation » et l’amélioration des relations entre la police et les citoyens.
Comme le début d’une rengaine.
Les maires montent au créneau – En 1983, la gauche est au pouvoir depuis deux ans et la police n’a pas encore retrouvé son régime de croisière. Les maires remettent à Pierre Mauroy, alors Premier ministre, un rapport intitulé « Face à la délinquance : prévention, répression, solidarité ». Ils réclament des mesures pour lutter contre l’insécurité. C’est ainsi que prend forme le Conseil national de prévention de la délinquance. Mulhouse est choisie comme ville test pour mettre en place un plan de prévention. Dix ans plus tard, le président de ce Conseil, Gilbert Bonnemaison, déplorera que la France se soit engagée « dans des démarches complètement sécuritaires ». La prévention n’a jamais eu sa chance. C’est pourtant l’une des trois branches de la police de proximité. Les deux autres étant la répression et l’information.
La régionalisation des services de police – C’est l’une des premières annonces du nouveau tandem de la place Beauvau, Charles Pasqua et Robert Pandraud. On est en 1986, c’est la première cohabitation.
L’ilotage : le retour – La mesure est dans le panier de Pierre Joxe, lorsqu’il rejoint l’Intérieur pour la seconde fois, après la réélection de François Mitterrand, en 1988. Il crée également l’Institut des hautes études de la sécurité. Dans les années qui suivent, les ministres se succèdent, le dernier avant la deuxième cohabitation est Paul Quilès. Il propose un plan d’action immédiate pour la sécurité. Mais, pas le temps. C’est la deuxième cohabitation. Charles Pasqua reprend les rênes avec dans sa besace un plan pluriannuel de modernisation de la police et une volonté de remobiliser les forces de l’ordre.
Les brigades anticriminalitées – La première a vu le jour à Paris, en 1993. Environ deux cents policiers qui tournaient la nuit dans la capitale et qui pouvaient à tout moment être regroupés pour faire face à un événement imprévu. En 1996, les BAC de jour sont mises en place sur l’ensemble du territoire. C’est un peu le fer de lance de la Sécurité publique.
Un juge place Beauvau – En 1995, après 14 ans de règne, Mitterrand s’efface et laisse la place à Jacques Chirac. Jean-Louis Debré, ancien juge d’instruction, devient ministre de l’Intérieur. Il installe le Haut Conseil de la déontologie de la police nationale et met en place les premières sûretés départementales.
L’époque des « petits sauvageons » – Acte manqué pour Chirac qui, deux ans après son élection, dissout l’Assemblée nationale. Jean-Pierre Chevènement devient ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Lionel Jospin. Il prêche pour « des villes sûres pour des citoyens libres ». Avec la mise en place, en 1997, des premiers contrats locaux de sécurité. Parallèlement, un Conseil de sécurité intérieure est créé, placé sous la houlette du Premier ministre, pour mieux assurer l’impulsion de la politique de sécurité intérieure. À compter de 2002, il sera présidé par le Chef de l’État.
L’année suivante, Jean-Pierre Chevènement veut mettre un terme aux violences urbaines. Il fustige ces « petits sauvageons qui vivent dans le virtuel » et annonce le redéploiement de 3000 policiers et gendarmes dans 26 départements sensibles en vue de supprimer les « zones de non-droit ». Il se prononce pour la suspension des prestations familiales afin de responsabiliser les parents de mineurs délinquants. Aussitôt contredit par le Premier ministre. Cette année-là, on discutaille pour l’installation d’une police de proximité afin d’assurer une présence effective et rassurante dans les quartiers sensibles. Et, d’une seule voix, le gouvernement parle d’une politique de prévention « rénovée ».
La police de proximité – Le 26 avril 1999, le ministère de l’Intérieur publie la liste de 59 sites expérimentaux de police de proximité. En décembre, Lionel Jospin qualifie l’insécurité « d’inégalité sociale » et annonce un recrutement exceptionnel de 1000 policiers supplémentaires.
Pas de sheriffs dans la police – Au mois d’août 2000, Jean-Pierre Chevènement rend son tablier et laisse la place à Daniel Vaillant. Alors que le Premier ministre s’est déclaré hostile à la « municipalisation » de la police, des personnalités de droite proposent de placer le maire au centre du dispositif de sécurité de proximité. Daniel Vaillant refuse de voir se développer les polices municipales. L’année suivante, le Premier ministre enfonce le clou : « Sheriffiser la police, ce n’est pas la tradition républicaine de l’État en France ».
Chirac savonne la planche – Dans son allocution télévisée du 14 juillet 2001, Jacques Chirac insiste sur les problèmes de sécurité. On sent bien que c’est sur ce terrain qu’il va croiser le fer en vue de sa réélection. Plus tard, assumant sa défaite, Lionel Jospin dira : « Sur la question de l’insécurité, j’ai péché par naïveté… ».
Les policiers manifestent – Le 16 octobre 2001, deux policiers sont tués par un multirécidiviste, dans le Val-de-Marne. Quelques jours plus tard, plusieurs milliers d’entre eux manifestent dans toute la France. Le Premier ministre évoque la dramatique erreur d’appréciation des juges… Les policiers mettent en cause la loi sur la présomption d’innocence. Le député Julien Dray est chargé d’évaluer le texte.
« L’impunité zéro » – Tandis que Lionel Jospin déplore une « récupération politique » de l’insécurité, Jacques Chirac prône l’impunité zéro. En vieux routier de la politique, il a enfourché le bon cheval : un sondage montre que l’insécurité est la préoccupation majeure des Français. Il est réélu le 5 mai 2002. Nicolas Sarkozy devient ministre de l’Intérieur. À l’ordre du jour, renforcement des moyens pour la justice et les forces de l’ordre, renforcement de la sécurité dans les transports d’Île-de-France et création du Conseil de sécurité qui a pour tâche d’assurer l’impulsion de la sécurité intérieure, de la coordonner et de l’évaluer.
Les Groupes d’intervention régionaux – Dans les jours qui suivent, une circulaire interministérielle donne naissance aux GIR. Il s’agit en fait d’entités, pourvues d’une cellule de permanents, rattachées à la PJ ou à la gendarmerie. Les GIR regroupent l’action de policiers, de gendarmes, de douaniers, d’agents des impôts et même d’agents de l’URSSAF. Leur objectif premier vise à lutter contre l’économie souterraine générée par le trafic de drogue au niveau d’une cité ou d’un quartier. Ces bandes de petits trafiquants étant souvent les premiers à mettre le feu aux poudres.
Le Flash-Ball – Alors que Daniel Vaillant, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, avait répondu au mécontentement des policiers en les dotant de gilets pare-balles, Nicolas Sarkozy arme les policiers de « proximité » de Flash-Ball. Un peu comme Don Quichotte, il est parti en guerre contre la délinquance. Pour « la France des oubliés », comme il dit.
La sécurité, première des libertés – En juin, le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, promet les moyens nécessaires pour lutter contre l’insécurité et, place Beauvau, on parle de la culture du résultat et de la nécessité d’alléger la loi sur la présomption d’innocence. Le programme sécuritaire du nouveau gouvernement est contenu dans la LOPSI du 29 août 2002. (En 2011, il y aura un deuxième P, pour « performance ». On sent tout de suite la différence.) Celle de 2002 porte un beau titre : « La sécurité, première des libertés » : création de 13 500 emplois dans la police et la gendarmerie, renforcement des pouvoirs des forces de l’ordre, création de nouveaux délits, comme le racolage passif, l’occupation de terrain par des gens du voyage, les attroupements dans les halls d’immeuble, la mendicité, etc.
La notation des préfets – Nicolas Sarkozy annonce qu’il publiera chaque mois la liste des 5 meilleurs et 5 plus mauvais départements sur le plan de la sécurité. Et, pour donner du baume au cœur aux préfets, il promet que 3500 CRS et gendarmes seront affectés à la sécurité publique.
On barricade les écoles – Xavier Darcos, ministre délégué à l’enseignement, souhaite équiper les établissements scolaires placés dans des zones sensibles de clôtures, portails, vidéo, etc. Il veut également permettre l’intervention des forces de l’ordre.
Vers la fin de la police de proximité – En février 2003, à Toulouse, Nicolas Sarkozy estime que la police de proximité est inutile si elle privilégie la prévention. Toutefois, quelques jours plus tard, rétropédalage. Pas question de la supprimer. Il est vrai qu’il faut d’abord trouver une solution de remplacement.
Le plan Vigipirate – En mai 2003, la tension monte d’un cran. Jean-Pierre Raffarin décide de porter le plan Vigipirate au niveau d’alerte orange. Sauf erreur, il est aujourd’hui au niveau rouge. Il a même été écarlate en région Midi-Pyrénées, en Aude et en Lot-et-Garonne, le temps de l’affaire Merah.
Les chantiers prioritaires – Ils sont au nombre de six. C’est le plan de bataille du nouveau ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin. Mais Jacques Chirac le pousse aux fesses. En novembre, il appelle le gouvernement à aller plus loin. Il souhaite par exemple la création d’établissements pour « accueillir » les auteurs de crimes les plus graves, après leur sortie de prison. Et il veut également renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière. Dominique de Villepin fixe la barre à 20 000 expulsions pour 2005. Mais cette année-là, il rejoint l’Hôtel Matignon et Nicolas Sarkozy retrouve ses pantoufles place Beauvau.
Les émeutes de 2005 – Alors qu’au mois de mars, d’après un sondage, la sécurité ne venait plus qu’au 9° rang de la préoccupation des Français, patatras ! en novembre les banlieues explosent. Signe évident d’un affolement des autorités, le président Chirac décrète l’état d’urgence. Une mesure jusqu’alors appliquée uniquement lors de la guerre d’Algérie. Ces désordres favoriseront sans doute Nicolas Sarkozy dans sa course à la présidence.
Les UTEQ – En 2008, Michèle Alliot-Marie annonce l’expérimentation de nouvelles unités destinées aux quartiers sensibles, les UTEQ. Avec pour objectif la lutte contre le trafic de stups et le rétablissement d’un lien de confiance entre la police et la population.
Les compagnies de sécurisation – Une vieille idée parisienne qui revient à la surface : en septembre 2008 la première sécu est installée à Bobigny. Elle a pour mission de lutter contre la petite et la moyenne délinquance et contre les violences urbaines.
Une pause pour réfléchir… En octobre, la ministre annonce la création d’un Conseil économique et scientifique de sécurité, chargé de réfléchir aux « enjeux globaux » de la sécurité et de définir « quel niveau de sécurité mettre en place et dans quelles conditions économiques et techniques ».
La Place Vendôme en effervescence – Rachida Dati est sur tous les fronts. Les lois répressives pleuvent. Concernant les jeunes délinquants, elle annonce son intention de diminuer l’âge de la responsabilité pénale avec la possibilité d’une condamnation à la prison dès l’âge de 12 ans. François Fillon s’y oppose.
Protéger les Français – C’est le discours répété du président de la République. À Orléans, il annonce qu’en 2009, toute l’action du gouvernement « sera tendue vers cet objectif ». Il débloque cent millions d’euros pour la police et la gendarmerie.
Les référents – MAM veut consolider les liens entre la police et la population pour mieux lutter contre les vols à main armée dont le nombre ne cesse de croître. Outre la vidéosurveillance, elle préconise des contrôles fixes et itinérants dans les quartiers les plus touchés et une « coopération de terrain » via la mise en place de policiers et de gendarmes référents.
Les violences en bandes – C’est le nouveau cheval de bataille du président Sarkozy. En mars 2009, il annonce 16 mesures nouvelles pour combattre ce phénomène. Et quelques mois plus tard, en réaction à des faits divers, il tance ses ministres en leur rappelant les objectifs essentiels de la politique de sécurité : « La lutte contre les bandes et les violences urbaines, la lutte contre les violences à l’école, la répression des trafics criminels, en particulier le trafic de drogue ». Dans le même temps, Martine Aubry sort un « livre noir » qui dresse un bilan des « atteintes aux libertés publiques ».
Les brigades spéciales de terrain – C’est Brice Hortefeux qui lance le projet, en 2010. Il s’agit de créer des unités dont la mission est de mettre fin à la délinquance tout en rétablissant un lien avec la population. La première BST est installée en Seine-Saint-Denis.
Les patrouilleurs – En 2011, Claude Guéant préfère les patrouilleurs. Pour faire simple, il s’agit de policiers dont la mission est de déambuler dans une rue, dans un quartier. Il s’agit par leur présence de rassurer les gens et de nouer le contact (avec la population). En 1976, on appelait ça l’ilotage.
La LOPPSI de 2011 – La loi d’orientation et de programmation pour la performance sur la sécurité prévoit de nouvelles mesures pour permettre aux forces de l’ordre de « s’adapter avec le maximum de réactivité possible aux évolutions de la délinquance ». Malgré la promesse d’une enveloppe financière cinq fois plus élevée qu’en 2009, l’ouverture sur la sécurité privée et sur les polices municipales est presque un aveu d’échec.
Le sentiment d’insécurité – Après des années de pression, les Français sont redescendus sur terre. Dans un sondage du mois de mars, 8% seulement déclaraient que la question pèserait dans leur vote à l’élection présidentielle. Contre 14% pour les impôts et les taxes. Et 36% pour le pouvoir d’achat et le chômage.
Et maintenant ? Les têtes ont changé mais les problèmes demeurent. Après les événements d’Amiens, François Hollande a promis de mettre en œuvre tous les moyens de l’État pour lutter contre les violences. Quant à Manuel Valls, il planche sur la mise en place de nouvelles « zones de sécurité prioritaire ». Mais il a dit aussi, lors d’une interview, qu’il fallait avant tout s’attaquer aux causes. Or les violences urbaines sont souvent liées au trafic de drogue. Et, partout de par le monde, la lutte contre ce fléau a échoué. « C’est un peu comme si on était sur un vélo d’appartement ; on pédale, on pédale, mais le problème demeure », a dit Juan Manuel Santos, le chef d’État colombien. Il y a peut-être là un véritable sujet de réflexion…
Il est également intéressant de savoir que François Lamy, le ministre délégué à la Ville, a porte ouverte place Beauvau, car la police ne peut pas tout. Elle agit un peu comme un antalgique, elle calme le mal mais elle ne le supprime pas.
65 réponses à “PS : la police en rose”
tiens mon com explicatif a disparu,ca ne m etonne pas
meme a la retraite ca reste aux ordres
Pour les lecteurs attentifs de ce blog. A lire page cinq du Canard de ce jour, l’article signé Brigitte Rossigneux intitulé « Plus de balise pour Tarnac ». La Sdat, (sous direction antiterroriste) a patiné dans la semoule avec des raquettes en appliquant les ordres de qui?
. et le choc des » faux taux »…………..
il est inutile de chercher la petite bête et en plus ça ne coutera pas un rond.
la seule bonne solution ça n est pas d embaucher encore plus de branleurs payés avec nos deniers mais de les mettre au boulot!
pour ça la seule solution c est de virer tous les directeurs et autres parasites enarquesques et de redonner plein pouvoir a la police et je suis sur qu en moins d un mois les problèmes de sécurité seront du passé.
tout le monde sait très bien que la racaille fait la loi uniquement parce que la police a ordre de ne rien faire.
C’est un peu rapide Pierre ! J’ose espérer qu’il s’agit de provoc… pour relancer le débat sur le blog de Georges Moréas.
Pour un oeil, les deux yeux ? et pour une dent toute la g…le ? Encore faudrait-il que le monde hospitalier ait les moyens des soins !
Et une fois que vous avez fait votre commentaire, quelles idées… suppositions… préconisations… que faites-vous ?
Non mais soyons serieux, Mr URVOAS est completement à coté de la plaque en ce qui concerne la sécurité.
Déja il promet des augmentations d’effectifs sans pouvoir les financer a moins de diminuer tous les salaires des policiers pour en recruter des nouveaux et meme là ca n’irait pas dans la durée.
Ensuite il indique à juste titre que la competence de la sécurité locale doit etre dévolue aux maires qu’il nomme « les sherifs » et que c’est leur role de faire également de la répression. Bon ok mais à l’inverse il indique qu’il faut retirer les armements aux policiers municipaux. J’aimerai savoir comment les agents de police municipale vont pouvoir faire appliquer cette politique si ont leur retire leurs moyens de défense pour eux meme et pour les autres.
Et par pitié ne me répondez pas qu’ils aurons des lacrymo car je ne connais aucun gaz qui puisse stopper des balles.
C’est vraiment du grand n’importe quoi et pourvu qu’un tel homme ne soit jamais à l’interieur ou je prédit une montée de la delinquance fulgurante.
* M. pas Mr
Je suis naïf ! Peut être, mais je remarque que depuis un certain temps, les préfets et sous-préfets sont en première ligne, que les procureurs sont aux ordres et que le patron de la D.C.R.I. est sur la sellette pour ne pas avoir utilisé les voies normales pour obtenir des renseignements.
« » »Vos instructions appuyées » » », vous trouvez normal que des policiers agissent parce qu’ils ont des ordres verbaux appuyés? Je rêve, c’est le « » »d’en haut » » qui donne les ordres?
Ai-je dit que je trouvais cela normal ?
[Voir, plus haut, ma réponse à Soph’.]
Jeudi, M. Guéant avait reconnu que la DCRI a bien réalisé des « repérages de communications téléphoniques ». Diantre, bigre, un ministre de la République passe par dessus le code pénal et le code de procédure pénal, avec l’accord du premier ministre! La police actuelle n’a donc aucune limite et se croit tout permis puisque son grand chef cautionne, c’est inquiétant et dangereux pour notre démocratie (ce qu’il en reste entre le rose et le rose bonbon sucé).
« La police actuelle n’a donc aucune limite et se croit tout permis puisque son grand chef cautionne »
Parce que vous croyez, vous, que ce sont les collègues de la DCRI qui ont pris l’initiative de ces investigations sans qu’aucune instruction (appuyée) ne soit venue d’en haut ? Les vrais responsables de ce non-respect des règles procédurales ne se trouvent certainement pas à Levallois. Vous êtes bien naïf de parler de caution.
Cher Péhène,
Ne vous connaissant pas, je n’ai aucune raison de vous mal considéré, d’où le « Cher ».
Laissons à chacun sa propre naïveté. Sans aucune provocation, je dirai deux-trois trucs, comme ça, quant à l’initiative des investigations sur ou sans instruction(s) appuyée(s) :
– celle de la toute petite philosophie : le premier pas vers la liberté, c’est de savoir dire non. Une philo à deux balles, je le concède, surtout quand il s’agit de répondre au chef en chef !
Néanmoins, si on ne dit pas « non » à un chef, peut-être peut-on faire entendre que… « on va faire les choses, mais pas comme ça… »
– la seconde chose, mais elle est à vérifier, je croyais qu’un fonctionnaire de police N’avait Pas à répondre à un ordre illégal, si tel est le cas. Encore une fois, peut-être faut-il aller voir dans la déontologie, l’étique, les règlements intérieurs.. Je ne sais pas. Peut-être faut-il aller voir tout simplement dans le bon sens.
– Quant à la naïveté dont vous faites état, on peut tout à fait entendre que le lambda ne soit pas au fait de « méthodes » qui relèvent de la sûreté de l’état ; tout comme on peut entendre qu’il ne soit pas aisé de répondre « non » face à un ordre qui peut paraître illégal.
Il me semble que les fonctionnaires de police, jusqu’à un certain niveau, ne peuvent être au courant de TOUT.
Je ne défends pas ni cet homme là, M. Guéant que je ne connais pas, ni les fonctionnaires de police, ni le lambda. Par contre, des méthodes et des ordres peuvent paraître outrageants à quiconque n’est pas au fait, ni n’est impliqué dans quoi que ce soit, sinon sa vie.
L’histoire des « écoutes du Monde » est vieille comme… le monde. D’autres ont fait scandale à leur époque et ont aussi défrayé la chronique.
Mais il ne sert à rien de parler de naïveté d’une part ou de se servir d’excuses d’autre part : « Ha bon, j’avais pas le droit de le faire ? » ou « Ha bon, je ne savais pas ! ».
Savoir dire non requiert une résistance indéfectible et une solidité à l’épreuve de ce que la bassesse humaine est capable de fournir en misère quand on lui refuse quelque chose.
Mais il me semble aussi, et c’est à vérifier, que les fonctionnaires eux-mêmes à une époque ont réclamé le devoir de réserve qui leur a généreusement été servi sur un plateau par M. Joxe. Je dis généreusement parce que ce devoir de réserve semblait servir les enquêtes, les fonctionnaires et l’Etat lui-même.
A l’heure de nos technologies performantes, il convient de ne pas s’étonner de la rapidité des « fuites ». Encore que celles-là puissent être organisées aux fins de déstabilisation.
Il ne sert à rien de rejeter les « fautes » sur les uns ou les autres. Nous sommes souvent, dans le privé ou dans le travail, nos propres fossoyeurs.
Peut-être, à la condition de bien y réfléchir, le citoyen se trompe quand il parle de « la grande muette de la police nationale ».
A mon sens, la police nationale n’est pas muette : on entend bien souvent ses interlocuteurs dans les média. La grande muette, ce n’est pas la police mais la gendarmerie. Tout ce qui s’y passe est à huis clos. La police nationale semble être à mi-chemin entre la citoyenneté et le mutisme étatique.
La police nationale n’est que l’écho, que celui-ci vienne d’en bas ou d’en haut. Et comme chaque fois avec l’écho, la voix est déformée.
Je ne parlerai pas de naïveté concernant le profane à toute institution, mais plutôt de méconnaissance. Mais encore une fois, le policier n’est pas tout puissant, ni ne doit cautionner l’illégalité, si tel est le cas.
Quel intérêt a la police nationale à faire ou ne pas faire ce qu’on lui commande ? Elle, la PN dans son ensemble, n’est qu’une machine, comme les impôts, l’éducation… Ce sont les Hommes de l’Intérieur qui sont susceptibles d’enrayer ou de faire fonctionner cette machine.
Peut-être faudrait-il leur ré-insuffler un peu d’étique… humaine. Ces gens là semblent avoir été recrutés pour trois choses :
1) leur capacité à pouvoir répondre aux ordres d’où qu’ils viennent
2) leur capacité à la soumission aux ordres
3) leur capacité réflexive.
Alors, Cher Péhène, à qui la faute ou la naïveté ?
Chère Soph’, je vous rassure, tout comme vous je connais parfaitement la théorie des baïonnettes intelligentes. Mais tel n’était, me semble t-il, pas le propos de Markus (qui, devrais-je vous le rappeler, faisait partie de la « maison » et ne peut être considéré comme un citoyen lambda ignorant les subtilités du métier).
Je reprends sa phrase : « La police actuelle n’a donc aucune limite et se croit tout permis puisque son grand chef cautionne ». Je traduis (dîtes moi si je me trompe) : les policiers font ce qu’ils veulent, tout et n’importe quoi, parce que leur hiérarchie les couvrira. Or, dans le cas qui nous intéresse, il ne fait pas l’ombre d’un doute que les fonctionnaires de la DCRI qui ont mené des « investigations » (en s’affranchissant des règles qui font de notre République un Etat de droit) pour rechercher la source des informations gênantes relayées par la Presse, l’ont fait sur ordre, en ayant en tête qu’ils n’avaient aucune marge de manœuvre pour tempérer la motivation des commanditaires. Parler de « caution » est donc, selon moi, complétement à côté de la plaque. « Se croire tout permis » l’est tout autant. Ce n’est pas se croire tout permis que d’être contraint d’agir d’une certaine manière.
Et d’une façon générale, Markus sait très bien (mais peut-être n’était-ce pas le cas à l’époque où il sévissait) que les policiers (je parle de ceux de terrain, pas de ceux qui, assis dans des fauteuils en cuir, pensent avant tout à gérer leur carrière) sont rarement couverts par leur hiérarchie directe lorsqu’un incident survient.
J’espère, chère Soph’, avoir clarifié ma pensée.
Mais oui Péhène je suis persuadé que les policiers qui ont travaillé sur « »l’affaire » » ont été triés sur le volet par la hiérarchie. Ne pas oublier que dans la police comme dans la gendarmerie il y a toujours des « électrons libres » qui bossent pour leur carrière ou pour une toute autre raison. Barril Paul et Prouteau Christian dans le cadre de l’affaire des irlandais de Vincennes en sont un exemple etc……Mais il y a eu pire, non? Avec l’affaire des paillotes, des officiers de gendarmerie avec du matériel de l’état, sur ordre, tentent d’incendier un restaurant.
Oui j’ai refusé à plusieurs reprises d’exécuter des ordres débiles ou tordus émanant de ma hiérarchie et je n’en suis pas mort, j’ai eu de la chance. Lorsque des officiers supérieurs rédigent des notes imbéciles ou idiotes, les subalternes peuvent passer outre.
Péhène, vous avez un excellent ministre qui couvre ses subalternes. Gardez le.
Soph, vous avez entièrement raison.
Ah, oui, j’avais oublié de vous demander, Markus, quand vous dîtes « La Police » (celle qui se permet tout) c’est qui exactement ? Les 120.000 personnes qui composent ce corps ?
Péhène, évidemment non.
Vous me rassurez… mais à la lecture de votre réflexion j’ai eu comme un doute.
Ah… les généralisations…
Mais oui tous les policiers sont de droite………
Non
Et quand ça sonne O Q P, Y fait quoi Baudelaire ?
A qui la Police fait-elle encore peur ???
Hier soir vers 23h, je circulais à moto sur la rive gauche de la Seine, en plein Paris, quand dépassant un Taxi, celui-ci “pour s’amuser” se déporta violemment sur sa gauche.
Résultat des courses: mon guidon touche le taxi et mon repose-pied éclate l’enjoliveur arrière du chauffard. Cette “course de chars romains” se déroulant directement dans le rétroviseur d’une voiture de police, nous voilà tous, la Police, le chauffeur de taxi et moi-même sur le bas côté de la route à nous expliquer.
J’étais encore un peu sous le coup de la trouille, me disant que je n’étais pas passé bien loin d’une belle gamelle, ma moto aillant bien guidonné. Tout ceci s’étant passé si vite, je n’avais encore en tête que la vision de ces deux visages aux expressions si contradictoires – celui stupéfait de la passagère arrière, qui avait eu peur pour ma personne, et celui réjoui du chauffard, m’ayant procuré ce bon “flip” – or quand je réalise que je suis face à lui, celui-ci m’invective de tous les noms d’oiseaux et me menace de représailles, pendant ce temps l’un des policiers me demande si je suis blessé au pied et si ma moto est endommagée, le chauffard, lui, continue à être menaçant sans qu’à aucun moment la police le rappelle à l’ordre, je décide alors de m’avancer vers l’individu qui mis à part la gueule n’a pas grand chose pour faire peur, ayant peu ou prou le gabarit d’Eric Zemmour. En revanche, à ce moment, la policière me met en garde de ne pas avancer plus. J’écoute, médusé, et obéis. On laisse repartir le taxi sur une réplique à la Audiard: “Il n’y a que les montagnes qui ne se croisent pas, je te reverrai”. Puis un des policiers avant de partir à leur tour me conseille ceci pour l’avenir : “Vous êtes costaud, la prochaine fois, emmenez-le dans une petite rue”. J’écoute encore mais ne suis pas vraiment convaincu.
J’enfourche ma moto me disant que ce monde ne tourne pas vraiment rond, et regagnant pour de bon mon domicile tout en cogitant. Je suis arrêté dans mes pensées par un agent de police qui me demande de me stationner à la suite d’une dizaine de véhicules pour que je sois verbalisé pour excès de vitesse. Ici la procédure est appliquée, moi qui me demandait que faisait la Police.
Désormais, je ne veux avoir affaire qu’à ce service de police.
… Si t’étais…
Sale journée mec, sale journée !
T’as bien dormi ?
Pour un simple observateur…
ça va faire hurler nos braves policiers mais vous pouvez bien dire ce que vous voulez,notre police dans son ensemble n est la que pour casser du français imposable,pour les autres elle tourne systématiquement la tête.
Bonjour,
Un « Grand ministère de la Règle et du droit » regroupant les compétences relatives à la justice et à la sécurité… ». Un projet entre Orwell et Huxley à faire frémir toute personne sensée!
Débutant la lecture du dernier ouvrage de Pierre Manent, Les métamorphoses de la cité -Essai sur la dynamique de l’occident-, je vous livre quelques lignes qui annoncent l’arrivée terrible de la « règle » :
« Ce qui caractérise lla situation européenne, c’est ce que nous disons comme citoyens n’a aucune importance puisque les actions politiques seront décidées en un lieu indéterminé, un lieu que nous ne pouvons pas situer par rapport au lieu d’où nous parlons. La seule chose que nous sachions, c’est que ces actions seront nécessaires. Apparaissent nécessaires les actions qui ne seront accompagnées d’aucune parole proprement politique, ou sur lesquelles les paroles politiques les plus solennelles, comme un référendum, n’ont aucune prise. Tout le monde sait bien en Europe que la parole la plus solennelle que puisse formuler un peuple, à savoir un vote référendaire, est considérée d’avance comme une chose indifférente par la classe politique européenne qui s’estime chargée de conduire le processus nécessaire de « construction » européenne. La nécessité supposée du processus discrédite et invalide d’avance toute parole politique.
Si le processus se poursuit, nous sortirons bientôt du régime représentatif pour revenir à un commandement sans parole. Ce commandement ne sera plus celui de l’Etat, qui du moins occupait un lieu élevé, mais celui de la règle, la règle d’origine indéterminée. On ne sait pas d’où vient la règle, seulement qu’on doit lui obéir. Donc le dispositif ou le processus qui s’impose de plus en plus eu Europe est le suivant: des actions en conformité de principe avec une règle sans parole, des paroles sans rapport avec une action possible. » (pp.19-20)
bien à vous ,
Jean Vinatier
@ Vinatier : c’est le film V for Vendetta
@ Rodikol : merci Rodi… mais vu le commentaire de Vinatier, cette parole est nulle et non venue
A M. le Secrétaire Nationale PRG du XV (suite)
La majeure partie de VOS concitoyens veulent aussi être assurés que demain, leurs gamins pourront faire partie de cette masse énorme de porteur de chaise, sur laquelle vous êtes assis, qu’ils n’entendront pas parler de crise économique, ni de guerre, ni de misère. C’est sûr, on peut continuer de leur passer le foot et la star ac à la télé. Mais ça ne change rien.
Les concitoyens continuent de s’entasser dans des wagons du métro, de se saigner pour s’offrir une voiture et partir 5 semaines en congés.
Nos délinquants n’ont plus de frontières ?! En ont-ils eu un jour ? La police de Clemenceau, si elle pouvait parler, vous raconterait bien comment cela se passait à l’époque.
Et pour revenir à cette police, il me serait agréable, à droite, comme à gauche, qu’on ait un peu de mémoire pour ces flics là. Parce que… faut quand même dire que des types ce sont battus pour avoir une police nationale. Serait-ce pour qu’aujourd’hui « leurs petits enfants » détricotent les mailles à papa, comme un gosse casserait ses jouets parce qu’il en a trop ?!
Quant à l’armement que vous évoquez, de grâce, ne jouez pas sur la corde sensible. Ou faites le mieux. Avec ou sans arme, la trop jeune Amélie serait décédée. C’est odieux, n’est-ce pas ? Mais que peut-on faire contre un armement lourd, quand on est doté de son 6 coups, sa jeunesse et son innocence. Et même, quand on a 30 ans, un gilet pare-balle et un 30 coups ?
Ce qui est odieux, c’est de mourir pour son boulot, qu’on soit flic, couvreur ou boulanger ; mourir alors qu’on paie pour gagner sa vie et qu’on la passe à la perdre au travail ? C’est pas odieux, ça ?
Il est bien temps aujourd’hui de crier « oh my god ». Si on avait fourni à la police en temps et en heure les moyens de son travail, tout comme à l’éducation nationale, ou aux hôpitaux, j’ose espérer que nous n’en serions pas là. Si on avait fourni à toute cette délinquance et cette « émigration » les moyens de vivre décemment, c’est-à-dire que ceux-là n’aient pas vécu en faisant le lit du profit, il y a fort à parier que nous n’en serions pas là.
Arrêtez de prendre les gens pour des crétins. La citoyenneté, monsieur, ce n’est pas un marché : nous ne sommes pas dupes !
Encore une fois, je ne suis ni de gauche, ni de droite, ni aux extrêmes, ni d’où vous voulez le croire. Je suis de partout, surtout quand ce partout là est juste.
Et si mes propos vous paraissent « virulents », je vais vous dire une bonne chose : le vote, c’est comme une indicible envie pressante : c’est dans l’intimité d’un lieu clos qu’il s’exerce le mieux.
Mais de grâce pas de crétinisation, ni d’émotivité pour répondre à vos adversaires. Commettez vos combats entre vous. Laissez en paix le citoyen qui ne cherche qu’à vivre en paix.
Sur mon blog, ma réponse à Jean Jacques Urvoas, sur (entre autres) sa proposition de supprimer la Préfecture de Police de Paris :
http://www.gilles-alayrac.fr
Gilles Alayrac
Secrétaire National PRG
Conseiller de Paris
Cher Monsieur le Secrétaire National PRG du 15,
J’ai lu avec attention votre développé sur la « réforme » proposée Par Monsieur Urvoas.
Je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire… ni pour ni contre aucun de vous deux. Mais je rigole bien quand même !
Je suis assez étonnée qu’on parle de police municipale, ici ou ailleurs. Ce qui m’étonne encore plus, c’est qu’un « élu » socialiste puisse prôner pour une police municipale.
En effet, la sécurité n’est-elle pas un des fondements de notre triptyque républicain ? Et ainsi, je ne vois guère de quelle « égalité » vous pouvez (vous ou un autre) arguer en parlant de police municipale.
La majorité des concitoyens paient des impôts sur les revenus, lesquels sont faits (entre autre) pour le paiement de l’ensemble de la fonction publique ; elle-même réglant son dû au trésor « vorace ».
Nous savons tous, mais peut-être convient-il de le rappeler, que le paiement d’une police municipale revient à la charge de l’élu local, le maire. Ce qui signifie donc : une taxe d’habitation et éventuellement une taxe foncière plus importantes, en raison de ces rétributions pour notre sécurité à tous. Oui, à tous… même la vôtre, de quelque côté fut-elle.
Il ne me plait guère non plus d’entendre « la gauche » et donc le socialisme parler, d’absence de volonté quant à la création de postes supplémentaires d’une police, municipale ou nationale.
La police municipale aurait bien plus de frontières encore que la nationale, qui elle-même en a déjà pas mal face à la délinquance et aux règles de droits !
Ramener le devoir régalien de sécurité à une question de budget, c’est ouvrir la porte à la négligence et à l’absence de considération envers ces mêmes citoyens à qui l’on fait croire que les « fonds » sont en baisse. Je connais bien des choses qui sont en baisse que la dignité m’empêche de nommer. Mais pour vous mettre sur la piste, il s’agirait de vêtements.
Je ne prône pas un état sécuritaire à tout crin. Je souhaite seulement qu’on arrête de se moquer de la citoyenneté, au nom du profit. Transférer une partie de la sécurité publique (locale ou nationale) à des entreprises privées, c’est permettre l’appauvrissement du plus grand nombre, pour l’intérêt d’un plus petit nombre ; c’est mettre la main dans l’engrenage d’un « capitalisme » dont même une certaine partie de la gauche réclame aussi sa part.
Quant à votre petit chapitre ci-dessous… :
« Nos concitoyens demandent une police visible, présente dans la rue, pas une police qui marche aux deux tons et aux pneus qui crissent, une police qui rassure et qui règle aussi ce qui empoisonne la vie au quotidien comme les occupations de halls d’immeubles ou les petites nuisances. »
… il traduit un tel mépris pour les policiers, qu’ils soient municipaux ou nationaux, une telle méconnaissance de leur environnement, du travail qui occupe ces « compagnons emmaüs » de la misère sociale, que je préfère croire que vous ne l’avez pas fondamentalement pensé ; ou alors, il s’agit d’un « impensé ».
Ce dont ont aussi envie VOS concitoyens, ce n’est pas seulement de ne pas être emmer… dans les halls d’immeubles. Et je veux croire qu’en l’espèce, chacun n’est pas logé à la même enseigne.
L
La police en rose, pst approchez-vous : je crois qu’on va y recruter encore plus de femmes !
Le rose ne me fait pas penser spécialement aux femmes.
« C’est donc l’INSEE qui pourrait prendre la relève, avec notamment des enquêtes de victimisation. »
Les statistiques de police sont souvent biaisées (celui qui les collecte est celui qui exécute les ordres, pour faire simple).
Par exemple, si des pressions sont faites pour montrer que la police est performante, les gens victimes d’incivilités ou de petits vols sont découragés, à l’accueil, de porter plainte (ces petits vols -ex : un vieux vélo non assuré- risquent, pour être éventuellement élucidés, de prendre du temps; pendant ce temps, ceux qui auraient accepté la plainte et « de travailler plus pour montrer moins « seraient jugés moins performants que s’ils ne l’avaient pas acceptée).
C’est un gros sujet de plainte dans une petite ville de province touchée par la crise -où un vélo, même sans valeur, est utile et cher à remplacer-
Présenter comme vérité scientifique des chiffres aisément manipulables au gré des critères de performance m’a toujours laissé rêveur.
J’ai eu une idée de ce que c’est qu’une enquête de victimisation par http://insecurite.blog.lemonde.fr/2011/05/19/le-viol-aspects-sociologiques-dun-crime/ , où des entretiens anonymes et téléphoniques relèveraient qu’il y a beaucoup de viols qui n’arrivent jamais devant la justice (et ne sont jamais signalés à la police, restant une affaire de famille).
A noter que ces enquêtes de victimisation doivent être chères (pour gagner la confiance de quelqu’un au téléphone au point qu’il/elle raconte tous ses malheurs, il faut être plus fin que les télédémarcheurs, me semble-t-il).
Et que se passera-t-il dans la période de transition, entre les statistiques policières et les éventuelles enquêtes de victimisation? Si les statistiques policières ne sont basées « que » sur les faits constatés (et on ne va pas demander aux policiers d’inventer des faits pas constatés…) et que les enquêtes de victimisation reflètent aussi les faits non constatés policièrement (pour le prix que ça doit coûter), on assistera à … une hausse **chiffrée** de la délinquance.
Quel pouvoir politique oserait donner des chiffres aussi alarmistes à ses adversaires (ils en ont fait l’expérience malheureuse -pour eux, pas pour les pôvres con tribuables, mais ya keux ki comptent- avec la police de proximité.)
Rodikol :
pourquoi avez vous peur d’un symbole de la République Irréprochable (http://www.lefigaro.fr/politique/2008/11/20/01002-20081120ARTFIG00011-villepin-la-chute-du-hussard-de-la-chiraquie-.php).
Pour vous faire plaisir, je vais m’inviter à un apéro républicain …. préparé par des traiteurs chinois..
Quant à l’accueil des femmes victimes de viol dans les postes de police, il a dû s’améliorer ces trente dernières années(leur jupe devait être trop longue/courte..)… mais, si ça reste une affaire de famille/proche entourage, le traitement policier, voire pénal restera notoirement insuffisant: si les chiffres sont mis en regard d’une enquête de victimisation, on assistera à des grands titres du genre :
« en 5 ans, la proportion de crimes sexuels non élucidés a augmenté de 2000%. Que fait la police? ».
Quel pouvoir politique prendrait ce risque?
l’art des choix : coeur fidèle
C’est beau.
C’est un grand cuisinier ?
2 séries assez bien faites sur Canal +
engrenage et braquo
la 1ère mêle largement police et justice quand la 2nde est plus centrée sur un groupe de flics borderline (comme la strike team de the shield).
sinon, PJ sur France 2 était assez réaliste (un commissariat de quartier, des affaires banales et … des flics en tenue !)
Pour le reste, pour faire simple … c’est bidon !
Vu l’écho des commentaires sur le blog de Maître Mo, je sens bien que ce ne sont plus les réformes Police-Justice-Gendarmerie qui laissent coi(s) ; mais bien plutôt cette politique de montage et démontage d’usine à gaz !
Toutes les idées sont reprises, puis balayées au gré des élections. La grande valse des portes qui s’ouvrent et se referment sur les candidats et les programmes font des courants d’air !
ça laisse un je-ne-sais « coi » chez les bloggers. A mon avis, ça nous promet encore un joli taux d’abstention aux prochaines urnes. Les dépouilleurs se coucheront tôt… dans le lit de notre inertie, avec pour compagne notre approbation.
Les vigiles en seront notre attentisme, quelque fachos. Les élus prendront pour maîtresse la misère et Marianne pourra aller se rhabiller.
Depuis le temps qu’elle se balade à poil, celle-là !
Oui, le blogueur est assez coi en ce moment. Sauf moi, puisqu’il faut que je la ramène sur tous les blogs que notre père Le Monde veut bien faire. Sur l’un d’entre eux sévit un certain « père Edmond » qui fait un prêche quotidien assez drôle. Cela rappelle le temps où vous aviez la foi. Bon vous l’avez toujours, alors le temps où péchiez les pauvres âmes égarées.
Vous savez que je suis surtout sur ce blog pour apporter une caution scientifique. Avez-vous apprécié ma démonstration mathématique un peu plus haut ? Clafoutis a bien aimé. On ne le voit plus celui-là, sauf pour placer quelques perfides banderilles…
Pour revenir au sujet, je trouve finalement assez sain que personne ne veuille commenter un projet qui n’a pas toutes les chances de voir le jour. Vous avez raison, les amis, attendez de le voir arriver avant de le critiquer. De l’eau passera sous les ponts avant que les propositions du sieur Urvoas, grand manitou de la police en devenir (il est encore petit papoose) ne se concrétisent.
Là ce soir, j’ai du taf. Les math, c’est pô mon truc. Il paraît qu’avec, on ferait décoller une fusée. Mais je ne veux pas aller dans la lune.
Et pour ce qui est de… « compter les étoiles en direct comme on regarderait les feuilles à l’envers », je ne suis pas certaine que Thalès et Pythagore me soient d’un grand secours. Au mieux, Hubert Reeves.. et encore !
Qu’est-ce qu’il y a ce soir à la téloche ? Nan parce que ça peut être une réponse au vide sidéral du blog de GM. A moins qu’il n’incarne à lui seul tous les répondeurs de vos démonstrations.
Bon, en tout cas, je fais bien de ne pas avoir la TV !
J’ai la TV pour ma petite famille mais je m’abstiens personnellement de la regarder. J’entends au fond « Joséphine ».
A ce propos, j’ai fait il y a quelques temps une prédiction. Voyant que Nicolas Hulot se présentait aux présidentielles et pensant qu’il l’emporterait chez les écologistes, j »ai prophétisé qu’il préfigurait le « président vu à la télé ». Ce premier président entièrement made in TV devait être la vedette la plus populaire, j’ai nommé Mimie Mathy. Depuis que Hulot a été battu je me demande si ma prédiction tient toujours.
Vous étiez vraiment seul car j’ai eu une coupure internet. C’est plein soleil. Les machins historiques, je ne suis pas preneur.
Mais je vois en dessous que nos amis se sont réveillés et je vais y jeter un oeil.
Bonjour
C’est en fait le rêve de toute démocratie qui verrait nos flics se baladants dans la rue, saluant les citoyens,bref feraient leur boulot de flic au service de leur concitoyens.Malheureusement la police actuelle est soumise au rendement comme un ouvrier dans une usine. Il faut résoudre les affaires lorsqu’on est à la crim » aux stups etc..et coller des Pv sur la voie publique à tout les contravenants. Cette logique est celle que nous impose le politique car pour lui le flic est avant un instrument de sa politique de sécurisation et bien sûr de répression.Le citoyen lui est content lorsque la police fait son travail,râle lorsque en tant que qu’automobiliste il est sanctionné pour avoir téléphonné en conduisant. Dans toute proposition prééléctorale ou postéléction nous avons toujours le coté démagogique qui ressort. Tant à l’égard des citoyens,qu’à l’égard des policiers. Pour autant le taux de criminalité ne diminue pas,les infractions au code le route sont constantes et le partenariat policier-citoyen est loin d’être acquis. Le chantier de la police,celui de la justice de leur fonctionnement n’est pas terminé. Et pour cause il n’a jamais vraiment débuté.
Il y a eu des rénovations, du recentrage mais jamais un projet qui par sa concrétisation a porté ses fruits. Les différents organismes de prevention, d’observation de la délinquance etc, coûtent des sous à l’Etat et donc au contribuable. Mais surtout ils sont là pour donner l’impression que le pouvoir politique et tous les experts qui s’y associent oeuvrent de concert afin d’instaurer l’ordre républicain celui qui garantit la tranquilité aux citoyens. Les gendarmes à l’intérieur,les Crs comme force régionales de sécurité et Alain Bauer conseillant le maire de New York à défaut les maires des villes de France. Nos maires bien trop contents de pouvoir montrer aux habitants des ville françaises qu’elles possédent une police municipale qui ressemble trop souvent aux flics américains, figure emblèmatique du policier de rue, constatent malgré tout de la limite de leur moyen au point que c’est la police nationale qui supplée au carences des agents municipaux.
@ Arnaud
100 pour cent d’accord avec vous, et sur Le rest cinquante pour cent d’acceptable, c’est pas mal.
Le blog Police et cetera n’étant pas politisé, il mériterait un carton rose.
Kadhafi avait aussi une admiration secrète, plutôt black.
Avez-vous quelques bons souvenirs de sa sainteté Fréderic Dard ?
Ce n’est pas un peu bourge comme musique ?
Je connaissais surtout celle de Marie-Chantal qui disait « J’aurais aimé, mon brave, que vous me parlassiez vulgairement »
PS Comme il n’y a pas grand monde sur le blog, je reprendrai la phrase de Clafoutis : De quoi on parle déjà ?
Il y a comme de l’écho quand c’est vide, vous ne trouvez pas ?
C’est la saison des figues. Pas mal aussi en clafoutis…
DSK en raffole.
Ce que j’ai aimé dans ce billet : c’est le bouquet !
Les maires « les véritables coordonnateurs des actions locales de sécurité, répression comprise ». Ben voyons. Quand on voit le niveau de certains maires qui demandent l’action des armées pour rétablir l’ordre dans leur ville où quand on imagine que beaucoup de maires n’ont aucune notion de droit, si ce n’est celui du code électoral, on peut se demander si le rédacteur de l’ouvrage ne devrait pas se faire suivre par un psychiatre.
Et ce type est député? C’est un pote de Ciotti ou quoi?
On va en avoir des livres bidons, remplis de promesses intenables d’ici les élections.
Désolé de faire le pointilleux, mais question mathématiques, il y a comme un problème:
Si les personnels administratifs en Seine Saint Denis ne représentent que 5% des effectifs contre 30% au niveau européen, cela implique que des policiers remplissent 84% des tâches administratives et non 25%. Ce qui reste vrai c’est qu’un quart des policiers sont derrière un bureau au lieu d’être dans la rue.
Si mon compte est bon 100 – 5 = 85 et non 84 🙂
Moi, j’aurais dit plutôt 100 – 5 = 95, mais bon, c’est comme on veut.
De quoi on parle déjà ?
Merci Clafoutis ! C’est la cerise sur le gâteau…
Pourtant si je pose un et je retiens deux ?
Log (100 E9 – 5 E9)
= Log (100E9) – Log (5E9)
= 100.00 – 5.00 (pardon: arrondi à la 2ème décimale)
= 95
Ah Oui, le compte est bon. Merci Clafoutis.
Pour preciser le calcul de Maharbbal:
Si dans d’autres pays, la norme est que 30% des effectifs (qui sont donc les « administratifs ») effectuent 100% du travail administratif, alors, en Seine-St-Denis, 5% des effectifs effectueront 1/6e du travail administratif, soit 16% (passons les decimales). Ce qui laisse donc bien 84% du travail administratif a charge des agents qui auraient autre chose a faire.
Voila, rien de bien plus interessant a dire …
PS: desole pour l’absence de caracteres accentues, mon clavier qwerty les a en horreur!
Il manque une variable, le travail administratif qui est en retard; celui que le personnel administratif ne parvient pas à terminer à la fin du mois.
On peut estimer que ce retard correspond à 1% du travail global (moyenne européenne s’entend il est plus important dans les pays en voie de développement).
A la suite de cette petite correction nous arrivons à un reste à charge pour les policiers de 85%…. Le compte est bon.
La boucle est bouclee en effet! 🙂
Cela commence bien : « ’Intérêt d’une démocratie commande toujours d’élever le niveau de la police et non de l’abaisser ».
Les idées ensuite sont assez bonnes puisqu’elles tendent à rendre la police plus présente mais on ne parle ici que d’une restructuration des services. Pour le contenu de la politique, comme le rappelle Lettre Eparses, il ne semble pas que ce sera celle de Ségolène Royal ou de Manuel Valls qui sera menée.
Deux mesures sans risque : mettre des secrétaires dans les commissariats et supprimer un organisme inutile et surabondant.
Une mesure inutile : transformer les CRS en FRS. Oui, bon et alors ?
Une mesure risquée : le maire shérif. D’un coté je me dis que le maire sera certainement plus à l’écoute des demandes sécuritaires de ses électeurs, mais de l’autre que des excès et des débordements seront plus fréquents et relanceront la guéguerre que livrent certains de nos concitoyens à la leur police.
Le PS a de bonnes idées concernant la police, seulement en acceptant la règle des 3% de déficit public et donc en diminuant le budget de l’Etat de 40% d’ici 2014, je vois mal comment ils comptent augmenter les effectifs comme ils le promettent.
C’est le néo-libéralisme qui détruit la police, et malheureusement le PS est néo-libéral, comme l’UMP et le FN.
Ça me plait !
Quelqu’un peut-il me dire si ce Monsieur est dans les petits papiers d’un des probables candidats PS (Hollande ou Aubry) ?
Histoire de savoir s’il a une chance de pouvoir faire appliquer ses idées ou si cela restera un énième ouvrage de solutions jamais appliquées.
Merci.
M. Urvoas est l’un des possibles futurs ministres de l’intérieur. C’était davantage le cas il y a quelques mois car c’est un proche de DSK. Il reste au PS le spécialiste des questions de sécurité et peut-être le plus précis de tous sur ce thème. Pour le moment, il ne s’est rangé ni derrière Aubry ni derrière Hollande. Il est vrai que les deux sont complémentaires.
Oui et surtout, on a vu ce qu’il se passe à Marseille, où on vire un Préfet de Police là où « on a volé un parking ». Il est temps de faire sauter le fusible qui nous gouverne et de passer à quelqu’un de compétent.
Toujours est-il qu’on est en veine d’attendre de la part des socialistes un projet fort et cohérent, vu que, aucun, excepté la Ségolène, n’a proposé une réponse aux problèmes d’insécurité et de dénigrement de la police. Vraiment, c’est à se demander si ce sujet est …taboo, indifférent, ingérable (non, quand même pas !) ou tout simplement s’ils sont incompétents.
Je pencherais pour la dernière solution. Voilà pourquoi le gus qui nous gouverne repassera. (Ils ne sont même pas fichus de se mettre d’accord pour savoir qui sera candidat et sont obligés d’organiser des primaires tellement ils sont en désaccord en prétextant l’idée de démocratie…)
Et ma proposition : ne plus accorder d’immunité à quiconque, ne plus en demander pour personne.
syrie.blog.lemonde.fr/2011/08/27/les-chabbiha-et-autres-voyous-syriens-a-l’oeuvre-a-paris/
Avec les habitudes actuelles, les voyous diplomatiques commettent leurs crimes sans risque – les étrangers comme les Français, en France comme à l’étranger. La réponse des États est seulement de riposter à l’identique, mais terroriser la population d’en face n’empêche pas les barbouzes de continuer leurs crimes. Alors que si les barbouzes vont en taule, on vivra mieux.
Et ce serait plus conforme aux aspirations et devise du pays.