LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Manouches sans le savoir

En 68, après l’expulsion de Cohn-Bendit, les étudiants criaient : « Nous sommes tous des juifs allemands ! » On n’a encore entendu personne revendiquer son appartenance à la communauté des gens du voyage. Mais au fait, que faut-il roulotte_site_les-roulottes-du-pradal.jpgpour être considéré comme un nomade ? J’ai feuilleté le dictionnaire et j’ai trouvé cette définition : personne qui n’a pas de domicile fixe et qui se déplace continuellement.

Et d’un seul coup, le choc ! Plus possible de se dire « ça n’arrive qu’aux autres »… Moi qui ai déjà découvert mon identité nationale chez le garagiste du coin, voilà que je m’aperçois que pendant quatre ans, n’ayant plus de domicile fixe, j’ai fait partie des gens du voyage.

Pour savoir à quelles foudres judiciaires j’avais échappé, pour m’être ainsi mis hors la loi, je suis passé du dico au Code pénal, et notamment à la loi du 3 janvier 1969 « relative à l’exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile fixe ».

On y dit, en deux mots, que les personnes âgées de plus de seize ans, dépourvues de domicile ou de résidence fixe depuis plus de six mois doivent être munies d’un titre de circulation si elles logent de façon permanente dans un véhicule, une remorque ou un autre abri mobile.

Lorsque j’ai vendu mon appart, mes meubles et même mes livres (sniff !) pour m’offrir le bateau dont je rêvais depuis tout môme, j’ignorais ça… Étant du coup sans domicile fixe, et vivant donc dans un « abri mobile », j’étais manouche sans le savoir ! Et à ce titre, n’aurais-je pas dû être en possession de ce fameux livret de circulation à faire viser tous les trois mois ?

Pour obtenir ce titre de circulation, nous dit la loi, il faut être rattaché à une commune. Décision prise par le préfet ou le sous-préfet, après avis motivé du maire. Et, bien entendu, si l’on est étranger, on doit fournir les documents qui justifient sa présence sur le sol français.

Vous me direz, des gens qui vivent sur un bateau, c’est pas foison ! Pourtant, loin de la péniche friquée du quai de Seine, on trouve dans de petits ports fluviaux ou maritimes, voire au mouillage sauvage, dans des criques parfois inaccessibles, des mouille-cul à la carène envasée à jamais. Des marins qui se sont contentés de larguer les amarres avec la société. Des SDF de la mer. Ils ne sont pas à plaindre. D’ailleurs, si vous gagnez leur confiance, et qu’ils acceptent de raconter leur histoire, votre vie vous semble bien terne.

Certes, cette loi sur les gens du voyage ne s’applique pas aux bateliers. Mais un batelier, c’est un  professionnel. Or ceux-là ne sont pas des pros. Ce que confirme d’ailleurs le Code civil (art. 102) en parlant des « personnes vivant à bord d’un bateau de navigation intérieure immatriculé en France ».

C’est aussi ce que doit penser le maire de Lattes, commune près de Montpellier, qui a décidé d’interdire aux « plaisanciers » de Port Ariane d’habiter leur bateau plus de trois mois par an. Et, au passage, d’augmenter les loyers de 30 à 60 %. Et comme ces manouches fluviaux ne veulent pas se laisser faire, et qu’ils se sont regroupés en une sorte de comité de défense, il les menace de saisir le tribunal administratif en vue de les expulser.

lettre-du-maire-de-lattes.JPG

A Lattes, on appelle ça un coup de latte en vache. Il paraît que cet élu fait la même chose pour ceux qui habitent en mobil-home…

Il est comme nos dirigeants : tout le monde dans le rang. Et je veux voir qu’une seule tête, scrogneugneu !

Pour les gens qui vivent en caravane, c’est bien plus simple : obstruction sur la voie publique. Une modeste contravention de 4° classe (art. R 644-2 du Code pénal), et après, on enchaîne : contrôle d’identité, titres de séjour, situation…

Mon bateau.jpgBien sûr, l’amalgame entre les gens du voyage, comme ci ou comme ça, ne tient pas vraiment la route. Mais ils ont en commun une vie de bohème qui nous renvoie une image, vraie ou fausse, d’insouciance, de liberté. Comme un pied de nez à la société. Et je crois que c’est en çà qu’ils sont le plus dérangeants. Mais de là à les mettre à l’index…

D’ailleurs, s’il fallait mettre à l’index tous ceux qui nous dérangent, on n’aurait pas assez de ses deux mains.

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Encore faut-il prouver la légitime défense a été lu 2 540 fois et a suscité 41 commentaires.

34 Comments

  1. gr33nd0g

    J’aurais tant aimé être interpellé par un flic comme vous, vous êtes très agréable à lire et à des années lumières du ‘prototype’ comme dirait l’autre. 😉

  2. Milla

    Je viens de vous découvrir sur le site d’arret sur images, sur le plateau qui vous réunissait avec Eva Joly lol très instructif au demeurant lol

    canalwin
    vous n’etes pas un cas isolé, pour ma part je viens de découvrir que je suis une française de seconde catégorié potentiel, Ra me préserve lol

    Je suis peinée par tant d’incompréhension et de stigmatisation, combien çà coute d’expulser ces gens du voyage alors que cette somme pourrait les aider autrement comme n’importe quel citoyen, c’est rageant!d’autant que c’est uniquement fait pour récupérer les voix du FN…

    Merci pour ce texte,et de votre Péniche, si vous apercevez l’horizon, dites nous ce qui se construit par chez vous parce qu’ici c’est le mur en béton armé!

  3. Jean-Louis Vassallucci

    Est-ce que le libellé du bouc-émissaire a vraiment de l’importance ?
    Je ne dis pas qu’il est anodin de voir sa « race », sa religion, la pigmentation de sa peau, son style vestimentaire ou son état domiciliaire désignés aux porte-flingues de la vindicte national-populaire.
    Mais est-ce qu’il ne vaut mieux pas simplement considérer que les débats sur les bonnes et mauvaises catégories d’humains doivent systématiquement être combattus parce qu’inacceptables et ne faisant que témoigner des intentions politiciennes (ou pire) de ceux qui les instaurent ?
    Tout ça pour dire aux Manouches (de terre ou de mer) qu’en des temps où plus que jamais personne n’aime personne nul n’est à l’abri de ce qui leur arrive. Suffit d’attendre son tour…

  4. Flatun

    @ Argoud : les aires prévues par la loi, bien qu’inexistantes dans la plupart des cas, sont payantes.

    * * *

    Nous sommes tous Manouches, c’est très vrai.

    « A partir de la loi de 1912 tout change. Face au développement considérable de la mobilité et au désenclavement du commerce rural, l’administration veut réglementer les professions itinérantes. Elle crée deux statuts, l’un individuel celui de « forain », l’autre collectif celui de « nomade ». La ligne de partage n’est pas ethnique. Ainsi le musicien manouche Django Reinhardt possédait un carnet de forain. Tous les Bohémiens de France ne sont pas devenus des « nomades », tous les « nomades » n’étaient pas bohémiens.

    Qui donc, alors, relevait au regard de l’administration du « régime des nomades » ? Toute personne qui exerçait une profession ambulante en famille ! Ainsi furent enregistrés des Bretons, des Normands, des Auvergnats, ou des Italiens de France qui n’avaient aucune tradition culturelle « bohémienne ». Sauf que, à partir de cette date, personne ne pourra plus sortir de sa catégorie, enfants nés ou à naître compris. Ainsi jusque dans les années 1970, les familles du cinéma ambulant qui égayaient les villages avaient le carnet de « nomade ». »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/07/29/le-nomadisme-tsigane-une-invention-politique_1393596_3232.html

    Ne manquez pas la vidéo :
    http://www.dailymotion.com/video/xdwckh_peuple-tsigane-henriette-asseo-pour_news

  5. Argoud

    je suis camping-cariste et Français je possède un domicile fixe et je paie enormements d impôts
    dans beaucoup de communes (une majorité peut être
    surtout en zones touristiques)je ne suis pas le bienvenu
    et si je suis le bienvenu c est en payant et des fois fort cher pour des services mini
    je veux bien faire tamponner un papier tous les x mois ( j en fais suffisamment tamponner d autres régulièrement) et disposer de terrains gratuits aux quatre coins du pays

  6. Fil Vert

    Oui, in fine nous sommes tous des manouches !
    Résidant en France depuis 37 ans, européen, j’ai du il y a pas moins de 15 ans aller à la police des frontières pour ma carte de séjour…On m’a dit : « Mais Monsieur, vous venez d’épouser une camerounaise, il s’agit d’un mariage « blanc »… »
    Rien n’a changé, mais le pouvoir sarkozien a malheureusement accentué la haine de l’étranger alors qu’il y a 80 % de français dans notre pays qui sont pour une intégration réussie !

    http://filvert.blog.lemonde.fr

  7. canalwin

    diviser pour mieux regner : c’est pour ca que tous les 6 mois on stigmatise des populations.

  8. Flatun

    Merci Clafoutis.

    Comme quoi, il y a (eu) au moins un Rom à Neuilly.

    (Il est vrai que celui-là sème beaucoup de troubles, mais il faudrait bien se garder de généraliser !)

  9. Clafoutis (suite)

    En complément de mon 16:47 :

    Ça m’avait échappé :
    D’après Wikipédia :
    « Il [Nicolas Sarkozy] effectue son service militaire en 1978, à la Base aérienne 117 Paris (quartier Balard), dans le 15e arrondissement de Paris, où il appartient au Groupe rapide d’intervention chargé du nettoyage. »

    « Groupe rapide d’intervention chargé du nettoyage. »
    Je n’aurais pas pu inventer ça !
    Reste plus qu’à découvrir que son camarade de chambrée (ou son adjudant) s’appelait Brice.

    Par ailleurs, et pour ceux qui ont oublié leur petit Freud de poche, d’après Wiki toujours :

    « Le retour du refoulé est un terme psychanalytique inventé par Sigmund Freud.
    Le retour du refoulé est le retour hors de l’inconscient des contenus psychiques refoulés car inavouables ou inconciliables.
    Il s’observe selon Freud aussi bien à travers le rêve, les actes manqués, les lapsus, qu’à travers des symptômes psychopathologiques. »

    Bigre !

  10. sansouci

    Il faudrait savoir.
    + de la moitié de la population Française,ont voté pour un Président qui devait mettre de l’ordre.
    Bien que je ne suis pas de cette + moitié,la loi en France,doit-être respecté,ce qui n’y pas le cas la plupart du temps.
    La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde,surtout pas ceux qui sèment le trouble.
    Vous devez habitez a Neuilly,mais pas en H.L.M!!

  11. ben oui

    Gnagnagna et gnagnagna.Nous sommes en 2010.De l’ordre de l’ordre de l’ordre.

  12. Flatun

    Oui, Ric. « On » les déteste. « On » ne sait pas qui ils sont, mais « on » les déteste.

    Dans le meilleur des cas, « on » se contente de détester les derniers arrivés. Normal c’est les plus pauvres.

    « Salauds de pauvres » écrivait Marcel Aymé (qui est aussi le grand auteur d’Uranus, à relire et/ou revoir d’urgence).

  13. ric

    Merci pour ces précisions linguistiques, Flatun 😉

  14. Flatun

    « L’expression « gens du voyage » est une catégorie juridique du droit français, mise en circulation par deux décrets de 1972, qui se référaient à la loi de 1969 sur l’exercice des activités économiques ambulantes, qui remplaça notamment le carnet anthropométrique institué par la loi de 1912 sur les nomades par un livret de circulation.

    Dans la pratique administrative et dans le langage médiatique, cette appellation est souvent utilisée pour désigner les Roms de France (y compris les Sinté/Manouches et les Kalés/Gitans), bien qu’ils ne soient itinérants que pour environ 15% d’entre eux, et que parmi la population itinérante en France ils ne soient qu’une minorité derrière par exemple la communauté Yéniche. C’est dans un souci de ne pas désigner ethniquement une identité présente sur le sol français que le langage officiel utilise cette expression, la Constitution ne reconnaissant pas l’existence de minorités ethniques ou nationales. »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Gens_du_voyage

    et

     » Roms (ou Rroms, féminin R(r)oma, pluriel R(r)omané) est un endonyme signifiant « êtres humains » adopté par l’Union Romani Internationale (IRU) et les Nations unies pour désigner un ensemble de populations, ayant en commun une origine indienne[13], dont les langues initiales sont originaires du nord-ouest du sous-continent indien, et constituant des minorités entre l’Inde et l’Atlantique (voire en Amérique du Nord), connues sous de nombreux exonymes dont les plus utilisés en français sont Gitans, Tsiganes ou Tziganes, Manouches, Romanichels, Bohémiens, Sintis, ou parfois gens du voyage (bien que cette dernière dénomination ne soit pas réservée aux Roms).
    […]
    Le premier Congrès International des Roms (Londres, 1971) a revendiqué le droit légitime de ce peuple à être reconnu et officialisa la dénomination « Rom »[14].

    Roms est un nom adopté par l’Union Romani Internationale (IRU) et utilisé par les ethnologues, mais certains groupes de Gitans (appelés Kalés) ou Yéniches ne se reconnaissent pas comme Roms. Concernant les Gitans, si certains d’entre eux se reconnaissent complètement dans le drapeau rom et au sein de l’IRU, ils refusent d’être assimilés aux Roms, car pour eux ce nom désigne seulement les Tsiganes, Romanichels et Bohémiens d’Europe orientale.
    […]
    Terminologie française
    Les divers termes employés pour désigner cette population ont une étymologie très différente :

    * Roms signifie homme en hindî.

    * Romanichels est un dérivé de Romani çel en romani (groupe d’hommes).

    * Manouches est proche de manusha, qui signifie homme, être humain en sanskrit.[17]

    * Gypsies en anglais et Égyptiens dans le français du XVIIe (voir L’Illusion comique de Corneille) rappellent une ancienne légende selon laquelle les Roms seraient venus d’Égypte (Egyptos : Αιγύπτοs en grec) ; mais les noms grecs Γύψ (Gyps) et Γύφτοs (Gyftos), dont dérive Gypsies, signifient respectivement recycleur, équarrisseur, et ferronnier, ferrailleur, chaudronnier.

    * Gitans, de l’espagnol Gitanos, dérive aussi de Gyftos et de Gyps, et a également été rapproché d’ Egyptos. Cet ethnonyme n’a jamais été utilisé par les Roms pour se désigner eux-mêmes. En France, ce terme a longtemps été associé à la persécution dont ils ont fait l’objet, et a acquis une connotation péjorative. Ils furent donc appelés « Égyptiens » en France (pour exemple, Zerbinette est décrite comme « crue égyptienne » dans Les Fourberies de Scapin).

    * Tsiganes vient du grec Αθίγγανος (intouchable). Cette dénomination a donné Zigeuner en allemand, Cigány en hongrois, Zingaro en italien, etc. Elle désignait à l’origine une secte comprenant de nombreux Arméniens en Asie mineure, disparue au début du XIe siècle, à la même époque de l’arrivée des Roms, d’où la confusion entre les deux populations. Mais le terme s’est vraiment développé lors de l’esclavage des Roms en Moldavie et est péjoratif dans de nombreux pays balkaniques et slaves. Il est réapparu en France après la Seconde guerre mondiale, car il était utilisé par les nazis[18]. Il existe une autre graphie du mot en français : Tzigane. Les Tsiganes préfèrent le S au Z, d’une part parce que ce dernier évoque trop douloureusement le Z (pour Zigeuner) tatoué par les SS dans les camps de concentrations, ensuite parce qu’il ne correspond pas à la prononciation du mot.

    * On appelait autrefois certains groupes tsiganes Bohémiens. Le roi de Bohême leur avait, en effet, accordé un passeport qu’ils montraient en Europe. La variante Boumians de ce dernier terme, que l’on rencontre parfois, est une forme occitane. »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Roms

    Enfin, par parenthèse, selon Larousse.fr

    « 1. rafle
    nom féminin
    (allemand Raffel, de raffen, emporter rapidement)

    * Opération policière exécutée à l’improviste dans un lieu suspect, en vue d’appréhender les personnes qui s’y trouvent et de vérifier leur identité : Être pris dans une rafle.
    * Arrestation massive de personnes : Les rafles du Vel’d’Hiv.
    * Action de rafler, de tout emporter : Les cambrioleurs ont procédé à une rafle de tous les objets d’art. »

  15. ric

    @Skanvak
    « Ceci dit, de quoi vous inquiétez vous? C’est surement encore un écran de fumée de la part de Sarkozy. »

    Cette politique est inquiétante à divers points de vue. Par cette banalisation du racisme et de la xénophobie dans le discours politique, on flatte les instincts populaires les plus vils. Les politiciens, de par leur pouvoir, ont un exemple à donner, une direction à indiquer. Par exemple, qu’entendent les gens les moins éduqués quand on leur dit « Français ou voyou, il faut choisir » (C. Estrosi)? Pour qui voteront ces gens ? Dans quel pays voulez-vous vivre ?

  16. ric

    @Skanvak
    « Il faudrait cesser de comparer toute tentative de faire appliquer nos lois aux politiques pratiquée par Vichy ou le IIIème Reich. Je veux dire par là que les Juifs étaient parfaitement intégrés et ne posaient pas de problèmes dans les années 30. »

    Les homosexuels et les Roms/Tziganes ont aussi connu les camps nazis.

  17. Fab

    Eh oui, toujours cette même confusion, extrêmement dommageable au débat et à l’image de la France.
    Les gens du voyage, étant français, et d’ailleurs ne posant pas plus de problème que n’importe quel français, ne sont évidement pas concernés. Ce sont des vendeurs ambulants, des gens du cirque… des gens adorables d’ailleurs.
    Les roms, en tout cas ceux étant sur un camp illégal sont là parce que leur pays d’origine les persécutent (Roumanie, Bulgarie). Il s’agit quand même de préciser d’où vient le problème.
    Cette politique, en l’absence d’aide à l’intégration de ces personnes, est violente, certes. Mais aucun rapport avec les rafles! D’autant plus le rapatriement vers leurs pays est accompagné de petits chèques confortables.
    Il serait intéressant d’étudier ce que font les roms pour s’intégrer ; car prendre l’argent aux touristes en se faisant passer pour des organisations humanitaires ou aidant les handicapés c’est aussi franchement malhonnête (et c’est du vécu malheureusement).

  18. alex

    Encore un bel exemple de confusion entre gens du voyages et manouches, gitans ou rroms…

  19. sansouci

    Voila 40ans les gens du voyage avaient qu’une autorisation de stationnement de 48h par communes.
    Autrement,c’était l’expulsion.
    Maintenant,certains font des campements sauvages,car trop nombreux sur les terrains d’accueil.
    Certains restent 2:3 voir 4 mois dans le même coin,ce qui provoquent des surchargent.
    Si cela continue,je fais faire comme eux,Vu le prix de l’emplacement pour caravane,moins cher qu’un camping.
    et qui payent encore pour tout ça,et bien le gentil sédentaire

  20. Fil Vert

    Concrètement parlant, j’estime que le régime sarkozien est néo-vichyste…
    J’aimerai que l’auteur de ce blog, que j’apprécie beaucoup, m’explique comment il est possible que la « police républicaine » commence à séparer les hommes d’une part et les enfants et femmes d’autre part…
    Voir mon post sur http://filvert.blog.lemonde.fr

  21. did

    Vu de Bruxelles, il apparaît que toute cette affaire est une savante manoeuvre sarkozienne destinée à détourner l’attention du bon peuple de France.
    Jusqu’à présent, quand il était en difficulté, Naboléon se contentait de déployer un (parfois bien charmant) écran de fumée. Cette fois, pour se sauver, il met carrément le feu à la société civile en agitant la menace sécuritaire et en sacrifiant au passage quelques innocents.
    Le Times a bien raison d’être aussi virulent car
    – certaines choses ne sont tout simplement pas admissibles
    – les tolérer dans un cas particulier est ouvrir la porte à toutes les dérives.
    Derrière le cas de ces malheureux, c’est la justice sociale et les droits civiques de tous qui sont menacés.
    Pauvre France; tu n’es plus celle qu’on aime.

  22. Patrick Handicap expatrié

    A @Skanvac. Le nom respect par les communes… et l’Etat, de la Loi qui impose de créer un terrain d’accueil pour les groupes nomades pourrait bien coûter beaucoup plus cher en indemnités à verser (30.000 euros par personne et par an) que les viatiques ridicules versés aux seuls Roms étrangers pour leur retour en Roumanie et Bulgarie.
    Je vous recommande la lecture de l’article de Blog Justice 20 minutes « Gens du voyage : L’Etat bientôt condamné ? » pour vous faire une idée. http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2010/08/17/gens-du-voyage-l-etat-bientot-condamne.html#comments

  23. Flatun

    Skanvak : « La loi obligeant les communes à leur prévoir des espace d’accueil est un privilège honteux en démocratie. » (sic !)

    Mais la loi, c’est la loi. C’est très étonnant de vous lire défendre des hors-la-loi, des délinquants, en un mot…

    Dura lex sed lex (comme ils disent sur les boites de produits en latex).

  24. Skanvak

    Il faudrait cesser de comparer toute tentative de faire appliquer nos lois aux politiques pratiquée par Vichy ou le IIIème Reich. Je veux dire par là que les Juifs étaient parfaitement intégrés et ne posaient pas de problèmes dans les années 30. Pour les gens du voyages et les Roms, c’est assez différents et surtout l’objectif est très différents. Nous souhaitons que la loi leur soient appliqué comme elle est appliqué aux autres. Or, trop souvent tout ce passe comme s’ils étaient au-dessus des lois. La loi obligeant les communes à leur prévoir des espace d’accueil est un privilège honteux en démocratie. C’est à eux d’acheter leurs terrains comme tous le monde. C’est cela qui choque pas leur existence.

  25. La Sasson

    Les « gens du voyage » sont des commerçants et TOUS français ; ils voyagent de ville en ville pour leur activité professionnelle.
    Les expulsés d’Anglet, qui font partie des gens du voyage, sont amalgamés avec toutes ces catégories de personnes qui font peur, à tort ou à raison, au brave citoyen (rom, gitan, tzigane et j’en passe). Le pouvoir actuel se sert de cette peur pour se sortir d’une mauvaise passe et, de ce fait, a ouvert la boîte de Pandore.
    Comment tout ça va se terminer … ? On parle déjà de terrains aménagés pour leur accueil saccagés et vandalisés.
    Bravo pour la manœuvre politique.

  26. Flatun

    Notre ministre de la police avait annoncé qu’il allait chasser activement tous les « campements illégaux » et bouter les fauteurs de stationnement interdit par la loi hors de France. Déjà, j’ai trouvé ça un peu bizarre, puisqu’environ 95% des Tziganes en France sont de nationalité française. Mais bon, c’est mon ministre, alors j’ai pris note. 
    Et puis, aussi, je me suis demandé comment faisaient les Tziganes pour avoir des « campements légaux » (qui ne seraient pas chassés). Pure question de logique, bien sûr. 
    Et j’ai trouvé ceci :
    [Révision de la loi de 1990] “La loi [Louis] Besson de l’année 2000 impose aux communes de plus de 5 000 habitants de créer un terrain d’accueil pour les groupes nomades.

    Ce texte précise à l’article 3 que les préfets peuvent se substituer aux communes qui y dérogent (autrement dit aménager le terrain et forcer les villes à prendre en charge les dépenses de fonctionnement).

    Et Louis Besson, l’ancien ministre socialiste qui a donné son nom à la loi de 2000, déplore précisément que les préfets, représentants de l’Etat, n’aient jamais joué leur rôle en la matière, malgré « le consensus parlementaire »”
    http://www.rue89.com/2010/07/28/sarkozy-et-les-gens-du-voyage-des-annees-de-stigmatisation-160226

    Voir aussi:
    http://www.senat.fr/lc/lc145/lc1450.html

    Sans oublier « la condamnation de la France par le Conseil de l’Europe, le 30 juin 2010 » (mais si, mais si !)
    http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3967

    Il apparaîtrait donc que pour l’instant, depuis 20 ans que la loi existe, seulement 42 % des communes concernées auraient satisfait à leurs obligation légales (malheureusement, je n’ai pas de source fiable pour ce chiffre). Ce qui nous ferait tout de même 58 % de (grosses) « communes illégales ».

    J’espère donc qu’en conséquence notre vaillant Boutefeux (le nom a été changé) ne manquera pas de reconduire aussi à la frontière ces communes, leurs préfets et pourquoi pas leurs habitants ?
    Après tout, c’est leur faute, à ces communes et à leurs préfets, ces hors-la-loi, si on a autant de « campements illégaux ».

  27. Steph

    On a avec cette affaire regrouper plusieurs catégories de personnes : étrangers (roumain et bulgares en l’occurrence) et nomades.
    Les premiers sont sensés respecter une loi qui existe et est connue.
    Les seconds ont choisi un certain mode de vie : celui du voyage, j’aimerais donc savoir pourquoi ils ont besoin de terrain…

  28. Blaise

    Dans un article du Monde il était dit que 2/3 des gens du voyage étaient sédentaires. Comment peut-on tomber dans cette catégorie tout en étant sédentaire?

  29. Patrick Handicap expatrié

    Après l’article du Time qui écrit « Sarkozy expulse les Roms et rappelle le souvenir de la Gestapo », les cinq internautes condamnés à Pau pour avoir comparé la « politique d’expulsions du préfet à celle de Vichy » devraient être acquittés en Appel…

  30. ric

    @Patrick
    Oui. Le lien entre la politique actuelle de stigmatisation des minorités et le nazisme peut et doit être fait. Toute chose a un début et on compare cette crise économique (dont on n’a pas vu la fin) à celle de 29. Faire cette comparaison c’est apprendre de ses erreurs et ne pas les reproduire.

  31. Patrick Handicap expatrié

    Après le New York Times… A la Une du site du Times, l’un des plus vénérables journaux britanniques (au moins autant que le Figaro, qui ne relaie pas cet article ?): « Sarkozy expulse les Roms et rappelle le souvenir de la Gestapo ». Soit ce qu’écrit le Times est honteux, car ne correspondant pas à la vérité, auquel cas le Times amorce un virage éditorial sur l’extrême gauche assez inattendu. Ou bien c’est mérité, auquel cas, le Times, fidèle à sa vocation de journal attaché aux droits et libertés publiques met l’accent sur la dérive française en la matière et c’est une honte pour la France.

  32. Fil Vert

    Nous sommes tous des manouches, des étrangers et Sarko veut nous chasser de notre pays…
    A-t-Il oublié d’où Il vient lui-même !

    http://filvert.blog.lemonde.fr

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