PARTIE 22 – Les dernières années de l’ère mitterrandienne ne sont pas les plus brillantes. Sans doute affaibli par la maladie et une médication de plus en plus aliénante, le vieil homme sombre dans la mégalomanie et la paranoïa.C’est la valse des Premiers ministres. Trop brillant, Rocard est remercié pour être remplacé par Edith Cresson, puis, un an plus tard, par Pierre Bérégovoy ; lequel laissera sa place à Edouard Balladur, lors de la deuxième cohabitation.
Au ministère de l’intérieur, c’est profil bas. En 1991, Philippe Marchand succède à Pierre Joxe. L’année suivante, Paul Quilès prend la relève, et, en 1993, c’est le retour de Pasqua. Heureusement, les hauts fonctionnaires de la place Beauvau, ceux qui de fait font tourner la boutique, se montrent particulièrement compétents. En hommes responsables, ils profitent de cette instabilité politique pour mettre en place les structures d’une police moderne.
Le 21 mars 1991, Jean-Louis Turquin, vétérinaire à Nice, signale la disparition de son fils, Charles-Edouard, âgé de 8 ans. Derrière ce fait–divers se cache une affaire trouble et alambiquée. En effet, un mois avant cet événement, Michèle, la femme de Turquin, l’a quitté. Peut-être, dans une ultime dispute, lui a-t-elle jeté à la face qu’il n’était pas le père génétique de son fils! Un test ADN lui confirme ce fait. Tout naturellement, il pense que le père de son enfant pourrait être un certain Jean-Marc Courraey, l’amant de son épouse. En découvrant ces éléments, les enquêteurs niçois se persuadent qu’ils détiennent là le mobile d’un crime, et que le vétérinaire a tué le petit Charles-Edouard pour se venger de sa mère. En l’absence de preuves, et même de cadavre, ils décident de le piéger. Ils favorisent une rencontre entre le suspect et son épouse. Cette dernière est chargée de lui soutirer des aveux sur l’oreiller. Ce qui se passe, exactement. Ces aveux sont enregistrés par les policiers. Quoique le procédé laisse perplexe, cet enregistrement sera la pièce maîtresse lors du procès qui aura lieu en 1997. Turquin comparaît libre. Bien qu’il clame son innocence en affirmant avoir été victime d’un véritable traquenard, il est condamné à vingt ans de réclusion criminelle. En dehors de cette cassette, il n’existe pourtant aucune preuve solide contre lui, et on n’a jamais retrouvé le corps du petit garçon. En 1999, un religieux israélien déclare – avec beaucoup de prudence – aux policiers de la PJ de Nice, qu’un enfant de seize ans placé dans une école rabbinique de Tibériade, en Israël, pourrait être le jeune Charles-Edouard. Une information qui mérite de sérieuses vérifications. Pourtant, les magistrats de la commission de révision des condamnations pénales estiment qu’il ne s’agit pas là d’un fait nouveau susceptible de permettre la révision du procès. Donc, pas de nouvelle enquête. Détenu modèle, Turquin a fait l’objet d’une libération conditionnelle en 2006. À sa sortie de prison, il a déclaré qu’il ferait tout pour savoir ce qu’était devenu son fils, « jusqu’au bout, jusqu’à ma mort. »
En novembre, Gérard d’Aboville traverse le Pacifique à la rame, et quelques mois plus tard, le 7 février 1992, le traité de Maastricht est signé. Il prévoit entre autres la naissance d’une citoyenneté européenne et la mise en place d’une monnaie unique. Les Français l’ont pourtant ratifié du bout des lèvres, avec 51,04 % de oui.
C’est à la suite de ce traité que l’office européen de police, dit Europol (European Police Office), voit le jour. Cet organisme a pour objectif de gérer les renseignements relatifs aux activités criminelles en Europe. Son siège se situe à La Haye, aux Pays-Bas, et son personnel comprend des représentants des services dits répressifs (police, gendarmerie, douane, immigration…), des pays membres. Il faudra attendre le 1er juillet 1999 pour qu’Europol soit vraiment opérationnel. Pour la France, c’est la police judiciaire qui en prend la direction. Elle se voit également attribuer la gestion du bureau SIRENE-France du système d’information Schengen.
En juin 1992, débute le procès du sang contaminé qui met en cause le Premier ministre de l’époque, Laurent Fabius, et, quelques mois plus tard, François Mitterrand annonce publiquement qu’il est atteint d’un cancer, ce que tout le microcosme politico journalistique savait et dont personne n’avait osé parler. C’est en fait en 1981, lors de l’examen médical qui a suivi son investiture, que les médecins découvrent chez lui un cancer avancé de la prostate, avec métastases. Ils lui donnent peu de temps à vivre. Ils se sont trompés – et lui nous a trompés.
Le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy célèbre la fête du travail à sa manière. Il se tire une balle (certains disent deux) dans la tête avec l’arme de son garde du corps, un 357 magnum. On raconte qu’il n’a pas supporté les commentaires de la presse sur un prêt d’un million de francs obtenu du richissime Roger-Patrice Pelat. Ce dernier, ami proche du président de la République, avait été inculpé de délit d’initié en 1989. Son décès opportun, un mois plus tard, éteint l’action publique et étouffe une grande partie de l’enquête sur l’affaire Pechiney-Triangle, un rachat de sociétés à l’arrière-goût de magouille. La mort de ces deux hommes, comme celle de François de Grossouvre, qui s’est suicidé dans son bureau à l’Elysée ou celle du capitaine Pierre-Yves Guézou, le responsable au GIC (groupement interministériel de contrôle) des écoutes téléphoniques de la cellule antiterroriste, retrouvé pendu à son domicile, et bien d’autres encore, illustrent la face obscure de Mitterrand. Ces morts font partie de son mystère. Ce qui ne l’empêchera pas, aux obsèques de Bérégovoy, de déclarer, péremptoire: « Toutes les explications du monde ne justifieront pas que l’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme ». Les journalistes ont perçu ces mots comme une insulte. Ils se sont montrés un rien paranoïaques, car si l’on décortique cette phrase… Question : Qui a livré aux chiens l’honneur d’un homme ? Réponse : Les journalistes. Alors, nouvelle question : Qui sont les chiens auxquels les journalistes ont livré l’honneur d’un homme ? Réponse: Nous.
Le 13 mai 1993, un homme prend en otages les enfants d’une classe maternelle de l’école Commandant Charcot, à Neuilly-sur-Seine. Il a le torse ceint d’une ceinture d’explosifs et menace de tout faire sauter s’il n’obtient pas une rançon de cent millions de francs. Cette affaire, habilement traitée par le RAID, à qui le ministre de l’intérieur, Charles Pasqua, a eu la sagesse de donner carte blanche, a été résolue sans qu’aucun enfant ni aucun enseignant ne soit blessé. À noter que Nicolas Sarkozy, alors ministre du budget, et maire de Neuilly, n’a pas manqué de courage. Il est allé lui-même parlementer avec le forcené. Pour avoir pratiqué, dans d’autres circonstances, je puis affirmer que ce n’est pas évident. En négociant habilement, il a réussi à faire sortir plusieurs enfants. De ce marchandage, on retiendra surtout cette petite phrase : «Tiens, tu me donnes le petit Noir, là!». Et il a surtout montré son sens de la mise en scène en sortant de la classe avec l’enfant dans les bras. Lorsque Eric Schmitt, celui qui se faisait appeler HB (Human Bomb), a été abattu de trois balles, il restait six enfants dans la classe. Après coup, certains ont tenté de chicaner sur les méthodes utilisées, mais la mayonnaise n’a pas pris. On ne touche pas aux enfants.
Mon fils se trouvait dans cette école. Je peux témoigner que les enseignants, sous la houlette du directeur, Monsieur Chauvin, ont été à la hauteur. Dans sa classe, la maîtresse, Madame Moreau (si j’ai bonne mémoire), a annoncé à ses élèves qu’ils allaient faire une promenade au bois de Boulogne. Et tous sont sortis sagement, par l’arrière de l’établissement. Quant à la gardienne, dont j’ai oublié le nom, elle ne s’est jamais pardonnée d’avoir laissé entrer dans son école, ce monsieur trop poli qui venait pour contrôler les canalisations de gaz.
Le 8 juin 1993, l’ancien secrétaire général de la police sous le régime de Vichy, René Bousquet, est assassiné par un certain Christian Didier. Les motivations de ce dernier ne sont pas très claires. En tout cas, la mort de Bousquet le réduit au silence, au moment où il allait être jugé pour « crimes contre l’humanité ». Ce qui a dû arranger bien des gens. Le mois suivant, pour relancer l’économie de la France, le Premier ministre Edouard Balladur lance un emprunt de quarante milliards de Francs.
Le commissaire Jobic – « Une plainte contre un magistrat, c’est inadmissible. Je risque la cour d’assises, moi ! » C’est ainsi, grosso modo, que le juge d’instruction Jean-Michel Hayat justifie la mise en détention de l’homme assis face à lui. Il faut dire que ce dernier a eu la mauvaise idée de déposer plainte (contre X) pour forfaiture et atteinte à la vie privée. Le 22 juin 1988, les portes de la prison de Bois-d’Arcy se referment sur le commissaire Yves Jobic.
Jobic est chef des unités de recherches de la 1e division de Police judiciaire. En 1983, il a 25 ans, il sort major de sa promo. À coup sûr, ses diplômes lui auraient permis d’envisager une carrière plus lucrative, ou plus «aristocratique», dans la magistrature par exemple. Mais il voulait être flic. Célibataire, passionné, il se donne entièrement à son boulot. Et, en quelques années, il peut afficher un bilan des plus positifs. Un sacré tableau de chasse, comme on dit dans la maison.
Lorsque, le 10 octobre 1986, le SDPJ 92 (service départemental de police judiciaire des Hauts-de-Seine) saute en flagrant délit un petit dealer du port de Gennevilliers, Jobic ne se doute pas que cette banale arrestation va chambouler sa vie. Les enquêteurs remontent la filière et bouclent l’affaire, que le substitut du procureur confie au juge d’instruction Jean-Michel Hayat. L’une de ces enquêtes sans gloire qui nécessitent beaucoup de travail pour un résultat souvent décevant.
Un peu plus tard, les policiers du SDPJ 92 interpellent, toujours en flagrant délit, d’autres individus soupçonnés de se livrer également à la revente de drogue. Tous ces dealers se connaissent, ils traficotent tous entre eux. Aussi, le substitut du parquet de Nanterre décide-t-il, dans un louable souci d’efficacité, de donner un supplétif au juge Hayat, pour regrouper les suspects dans un dossier unique. Parmi ceux-ci, figure un certain Jean-Claude Mustapha, alias Aziz. C’est un informateur du commissaire Jobic. Dès qu’il reçoit l’information, Jobic se rend au SDPJ 92. Il expose le problème à ses collègues, les commissaires Monera et Lafille, mais il est trop tard, la procédure est bouclée. Jobic est tenace. Il rend visite au substitut de Nanterre qui, prudemment, lui conseille de s’adresser au juge Hayat. Ce qu’il fait.
Jean-Michel Hayat est un magistrat brillant – mais engagé. Il fait partie du syndicat de la magistrature, très politisé et nettement à gauche, dont son épouse, Adeline Hazan, est d’ailleurs la présidente. À cette époque (je ne suis pas sûr que les choses aient beaucoup changé), les relations entre ce syndicat et la préfecture de police, « la forteresse », comme ils l’appellent, ne sont pas au beau fixe. Cela peut-il expliquer le comportement de Hayat ? Le fait est qu’il voit d’un mauvais œil la démarche de Jobic. Il ne comprend pas ses motivations. Il interprète mal ses objectifs. En fait, il pense qu’il s’agit d’un flic ripoux. Et il fait appel au commandant Morel, de la section de recherches de la gendarmerie de Versailles, pour le mettre sous surveillance.
Dans le cercle de la toxicomanie et de la prostitution, on rencontre le plus souvent des gens psychologiquement affaiblis, dépendants, et prêts à tout pour se procurer de la drogue ou simplement un condé. Il est donc aisé de recueillir des déclarations qui vont dans le sens de ce qu’on veut entendre. Mais Hayat ne le sait peut-être pas. Les preuves (?) qu’il accumule contre Jobic ne sont que témoignages de ce genre. Pourtant, lorsque les commissaires Monera et Lafille, du SDPJ 92, enregistrent les dires d’une prostituée, Patricia B., il aurait dû faire tilt. Celle-ci déclare que le juge lui a demandé d’attirer le commissaire Jobic dans les Hauts-de-Seine (département où le magistrat est compétent), et, à son insu, de lui glisser de la drogue dans les poches, pour le faire arrêter par des gendarmes. Mais, rigide dans ses bottes, Hayat prend la plainte en forfaiture que dépose Jobic, comme une déclaration de guerre. Et il se noie dans ses erreurs.
Roger Le Taillanter, dans son livre Commissaire Jobic, aux éditions de Fallois, rapporte la bombe lancée par Yves Jobic lors de son procès. A l’issue d’une confrontation de douze heures, le juge a concédé : « Monsieur Jobic, cela fait un an que j’accumule des témoignages contre vous. Je n’ai pas d’éléments matériels et je n’ai pas décelé d’éléments suspects dans votre train de vie. Mais j’ai l’intime conviction que vous êtes le maillon d’un important réseau de policiers qui alimente, avec l’argent de la prostitution, les finances d’un parti d’opposition… » Même à TF1, ils ne prendraient pas ce scénario. Le dernier jour de l’audience, après le délibéré, le Président du tribunal annonce le verdict : « Yves Jobic, vous êtes déclaré non coupable… »
Tout était faux. Le 16 novembre 1990, la commission spécialisée de la cour de cassation a accordé à Yves Jobic, « victime d’une incarcération abusive et d’un préjudice particulièrement anormal et grave », une indemnité de 150.000 francs. Ce n’est que l’année suivante qu’il a obtenu le grade de commissaire principal. La vie de cet homme a été brisée par un juge rétréci, persuadé d’avoir mis à jour, au sein de la préfecture de police, un réseau de financement d’un parti de droite. Jobic s’est vu confier la direction de la prestigieuse brigade antigang en 1996, mais il est loin d’avoir fait la carrière qu’il méritait.
Ce n’est pas le cas de Jean-Michel Hayat. Pourtant, dans une autre affaire instruite par lui, en 1989, à l’audience de la 12° chambre du tribunal correctionnel de Nanterre, le substitut du procureur a déclaré : « Je n’ai jamais vu de telles lacunes dans un dossier… » Mais l’homme a quand même fait une belle carrière. De 1997 à 2000, il a été le conseiller technique de Ségolène Royal, lorsqu’elle était ministre déléguée chargée de l’enseignement scolaire. Il a été président de chambre au TGI de Nanterre, président de cour d’assises dans le Val-d’Oise et les Yvelines. Il est aujourd’hui président du TGI de Nice. Il arbore fièrement les insignes d’officier de l’Ordre national du Mérite et de chevalier de la Légion d’honneur. Il participe fréquemment à des colloques sur la justice, la liberté… L’année dernière, invité par le conseil national des barreaux, il a exposé sa théorie sur les dysfonctionnements de la procédure pénale et les remèdes à y apporter.
J’ai connu JOBIC dans les années 90. Jétais Inspecteur da
Au lieu de « policetcetera », vous auriez du choisir « chronique d’une république bananière » comme titre de votre blog. Quand notre beau pays se désigne comme Etat de Droit, c’est une insulte à la définition de ce terme (et a tous les éventuels vrais Etats de Droit existants, si tant est qu’il y en ait)
Je connais le Commissaire Jobic depuis octobre 1981, nous sommes de la
33° promotion de Commissaires de Police.
Il s’agit d’un homme de qualité qui fait honneur à la Police Française.
Intelligent, esprit vif, excellent camarade, meneur d’hommes, j’ai toujours apprécié chez Yves Jobic l’homme autrant que le brillant professionnel.
Je suis fier de l’amitié qu’il m’accorde.
En passant, une coquillette : j’écrirais plutôt « s’est vu confier » dans « Jobic s’est vu confié la direction de la prestigieuse brigade antigang ».
(Commentaire à effacer le cas échéant après usage.)
Une coquillette vieille de 4 ans… Je l’ai corrigée. Merci !
Merci, M’sieur Moréas (ne cherchez pas, je vous remercie juste de ce que je viens de lire ici).
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Hypothese sur l’affaire Jobic
Affaire Jobic (A l epoque des faits je vivais pas loin de la Cite du Port dont il est question dans votre recit): Et si finallement Hayat avait eu au moins en partie raison sur l’affaire Jobic, en soupconnant le Commissaire de collecter des fonds aupres de dealers, pour un partie politique, le RPR pour ne pas le nommer ou une certaine obediance maconnique ? Est-ce que ca vous en boucherait un coin ?
Toute facon tout le monde s’en fout de cette affaire, ca remonte a presque 30 ans , il y a prescription.
Vous auriez pu au moins donner le nom de la balance qui commence par Z et d’origine algerienne si je me rappelle bien de la rumeur de l’epoque dans la cite…
Si un fonctionnaire de police ; surmené, stressé et en manque de sommeil ; se permet un geste d’humeur contre un gardé-à-vue la presse et la magistrature s’empare de l’affaire et parle aussitôt de bavure.
Le fonctionnaire est alors présumé coupable, on épluche en détail sa vie afin d’y trouver la moindre faille. On lui prête les pire intentions et les pires défaut : c’est un alcoolique, un cow-boy, un faible d’esprit, un fasciste…
Par contre un magistrat qui, pour asseoir sa carrière ou par intérêt politique, va engager une procédure bancale : refuser d’entendre certains témoins, susciter des témoignages contestables, se focaliser ou écarter certaines preuves matérielles, refuser de procéder à une reconstitution si elle permet de jeter le doute sur la version de l’accusation… bref conduire une instruction à uniquement à charge, il n’y a aucune sanction. On évoque l' »erreur judiciaire » avec une régularité de coucou suisse. Mais l’erreur de mauvaise foi, c’est-à-dire le crime (entendu au sens social) judiciaire n’est jamais sanctionné.
Combien de vie brisées par un magistrat qui estime devoir rendre une « justice de classe » au nom de la « défense du prolétariat » ? Quand un magistrat instructeur se mue en justicier de pacotille peut-on encore raisonnablement parler de justice ? Combien de suicides et d’agressions a la suite d’incarcérations injustifées ? Louis XVI avait abolit la question dans la procédure judiciaire, les magistrats la réintroduisent par le biais de la mise sous mandat de dépôt, pour faire craquer le suspect et obtenir des aveux. Des méthodes dignes des procès de Moscou !
Les magistrats rendent officiellement la « justice » au nom du peuple souverain mais dans les faits le citoyen lambda est un pion sans importance. Ces magistrats professionnels ont moins de légitimité que les magistrats non-professionnels élus des Tribunaux de Commerce, des Tribunaux des Baux Ruraux et des Conseils de Prud’Hommes.
Lorsque les avocats, les notaires, les huissiers, les architectes, les médecins, les vétérinaires, les experts-comptables, les administrateurs judiciaires… commettent des fautes ils doivent en répondre et risquent en cas de faute grave d’être exclus de leur profession, en plus des sanctions pénales. Lorsqu’un magistrat commet un faute grave et est révoqué (cas rarissime tant la « caste » se sert les coudes), le coupable s’inscrit au barreau et multiplie ses revenus par cinq dans le pire des cas ! Quelle sanction exemplaire !
Dans les faits ces non-élus sont au-dessus des lois, mais si vous osez poser à un magistrat professionnel la question « qui vous a fait juge ? » vous serez aussitôt poursuivis pour outrage. Dans le pays autoproclamé des droits de l’homme il y a certaines questions qu’il vaut mieux ne pas poser si l’on veut conserver sa liberté.
Notre systeme judiciaire se prevaut du droit romain… en oubliant totalement que, a l’epoque, un procureur convaincu d’avoir dilligente un proces a tort se trouvait frappe dans ses biens, et a la limite, dans sa personne puisque » le fletrissement au front » a l’aide d’un fer rouge le designait a l’opprobe.
Helas ! si la loi a fort heureusement evolué depuis lors, la magistrature l’a completement detourne a son avantage. Un juge est desormais reconnu « infaillible » de fait tant que ses ecarts ne s’exercent pas a l’encontre de sa hierarchie.
Qu’un justiciable issu d’une classe modeste ait l’indescence d’attaquer un juge d’instruction en suspicion legitime a juste raison et, par miracle, ce juge se voit muter par un coup de baguette magique, de Valenciennes a Nice, par exemple ; sanction ?
Que dans le cadre du meme mic-mac judiciaire l’avocat du plaignant ose deposer un recours contre un procureur de cour d’appel s’etant laisse aller a des debordements verbaux inadmissibles dans le cadre de sa fonction, et l’avocat se trouvera harcele dans tous ses deplacements par une plethore de policiers… requis par qui, et sur quel motif ?
La loi laissee entre des mains de personnes echappant a toute sanction en cas de manquement ne peut, en aucun cas, se prevaloir du qualificatif de « Justice ».