Que nous arrive-t-il ? Sommes-nous réellement menacés de toute part ou simplement victimes (consentantes) de la paranoïa de ceux qui dirigent le monde ? Ainsi, aux Etats-Unis, alors que le taux de chômage atteint 10 % de la population active (le chiffre réel serait de 17.3 %) et que près de 3.5 millions d’enfants survivent grâce aux bons alimentaires, le président Obama a pris une décision forte : lutter contre l’insécurité.
Une recette qui fait tache d’huile.
En France, alors que depuis des années nos hôpitaux réclament des IRM, on va de toute urgence installer des centres de radiographie dans les aéroports. Aucun danger pour la pudeur, nous assure-t-on, car les organes génitaux seront floutés. Aucun danger pour la santé non plus, car les ondes millimétriques, déclare l’un des responsables du projet, sont moins dangereuses que celles des téléphones portables. Et comme on nous rabâche que les téléphones portables ne sont pas dangereux…
Et de nouvelles lois sont dans les tuyaux. Avez-vous remarqué les circonvolutions autour de nos ordinateurs ? Tel député envisage froidement de nationaliser le réseau Internet pour nous protéger d’éventuelles cyber-attaques. « Si on ne veut pas que ces hackers parviennent à prendre le contrôle de centrales nucléaires ou à paralyser le système aérien, l’État doit être en mesure d’avoir la maîtrise du réseau en cas de problème », affirme-t-il. Et de citer la Chine en exemple. Tel autre veut taxer Google, qui nous pique une part du marché publicitaire sans reverser le moindre picaillon dans les caisses de l’Etat. D’autant, renchérit le premier, sans même un sourire, que « Google permet de suivre les faits et gestes des internautes ». Ce même député a probablement voté la loi qui donne mission à des agents privés de scanner la Toile (sans floutage) pour protéger nos artistes des dangereux pirates du Net. Et pour mieux faire passer la pilule auprès des jeunes, on va les encarter, comme on le faisait antan de ces dames qui déambulaient sur les trottoirs parisiens.
Longtemps la gauche s’est battue pour une police régalienne, refusant de créer des polices municipales, stigmatisant le maire de Levallois, alors qu’aujourd’hui, toutes les communes, l’une après l’autre, se dotent d’une police municipale et de caméras de vidéosurveillance. Et, à défaut, les maires les moins fortunés font même appel (en toute illégalité) à des entreprises privées pour assurer des patrouilles dans les rues de leur ville.
Le moindre fait-divers est mis en scène, et l’on agite sous nos yeux une sorte de shaker dans lequel se mélangent terrorisme, banditisme, trafic de drogue, etc., à la criminalité de tous les jours. Celle que l’on connaît depuis la nuit des temps, et qui, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, n’est ni pire ni moindre que par le passé.
Il faut se souvenir qu’il y a un siècle des brigands de grands chemins parcouraient le pays en semant la terreur : les Travailleurs de nuit, les Apaches, les Chauffeurs de la Drôme, qui ont sur la conscience l’assassinat de dizaines de personnes âgées. Ou encore la Caravane à pépère, une centaine de coupe-jarrets itinérants qui ont traversé la France en la pillant, de la Touraine à la Charente.
La sécurité absolue est un mythe. Comme disait Tournier, les pires combats se livrent entre les arbres, dans nos forêts. Que font les écolos ? Je ne comprends pas la raison pour laquelle la sécurité est devenue un tel enjeu ! Sommes-nous demandeurs, ou au contraire victimes d’un pilonnage ? Ou s’agit-il, comme pour la grippe A, de nous faire peur… pour mieux nous protéger d’un danger surévalué ?
Tous les anciens sont nos anciens. Chacun est responsable de tous. – Il faut oser les défendre si vous êtes solides et témoins d’un vol de sac à main à l’arraché ou une attaque verbale. Un jour ça sera votre tour. Parfois un geste ou un croche-patte suffit car ce sont les petits lâches alcoolisés qui prennent des risques trop bêtes pour…50 euros et pour épater les copains avec une raclée ou + en prime. A moins de les attacher à un poteau sur la place publique pour être vu par tout le monde je ne vois pas comment réduire les récidives des plus récalcitrants et augmenter les places libres dans les prisons..
je commence par une petite remarque precedente que je en peux laisser passer sans rien dire
« Car on ne voit plus ce qui, dans un tel monde de dispersion des valeurs et des passions, pourrait rassembler les individus déboussolés. »
Mais comme avant rien a changer
LIBERTE, FRATERNITE , JUSTICE !!! (Ca rassemble toujours ca meme si personne n’y croient vraiment)
la fraternite merci a notre gouvernement elle n’hesites plus ni a l’echelle local ni national alors evidmeent a l’international on en parle pas …
la liberte
il y’en a plusieurs mais ici encore notre gouvernement sur toutes semble bien vouloir la limite POUR LE BIEN DE LA MAJORITE BIEN SUR (on croit ce que l’on veut ). il faut bien un pretexte sinon ca ne passerait pas
La justice (cte blague)
plus de droit des affaires, recidive peine plancher etc
qui peut encore croire que cela soit juste ?? (le faible prend vraiment chere pour quelque chose de juste et le gros est protege par l’etat …)
les voleurs de pommes en taules et les magouilles de millions d’euro amnistie … (ou alors avec5 ans de sursis)
Qui peu niez, qu’il vaut mieux etre arrete pour 1 tonne de cocaine une PREMIERE fois, qu’avec 5 barettes de shit une DEUXIEME .
derriere je ne sais pas qui ecrit
« Chaque fait divers, aussi tragique qu’il soit, est sur-médiatisé. »
et
« Pour autant, l’insécurité est une réalité. Mais il est évident qu’elle n’est pas la même au fin fond du Larzac que dans les grandes métropoles. »
Pour la premiere remarque, il y’ a de nombreux coup de couteau a la sortie de boite donc vous n’ententrez jamais parle, cela arrive quasiment a coup sur tous les vendredi et samedi . (rien qu’en france)
Vous ecoutez trop les medias « visible » et surtout vous avez oublie votre esprit critique lorsque vous les ecoutez (je ne leur jete pas la pierre leur mission est simple GENERE DES PROFIT PAS INFORME LES GENS a ne pas confondre, Si ce n’est pas le cas de tous les journalistes, c’est le CAS DE TOUTES LES DIRECTIONS, C’est leur boulot et je n’ai pas de doute qu’ils le font bien )
quand a la deuxieme partie
« l’insécurité est une réalité »
une realite de quoi, on est moins en securite maintenant qu’il y’a 10, 20 30 50 100 ans
comme le rappele moreas, les « Bandes violentes » actuelles sont des plaisanteries par rapport a celle de l’epoque . (ca ne veut pas dire qu’elle ne sont pas violente)
la france n’a jamais ete aussi sur (les avions non plus d’ailleurs …). au niveau du monde c’est discutable. mais bon avec le nombre de victimes en amerique latine durant le 20eme siecle et malgre le nombre de victimes en irak et afganistan (a noter que dans un cas, c’est pour maintenir une dictature dans l’autre cas pour l’empecher) , vous aviez probablement plus de chances de mourrir de mort violente il y’a 50 ans (et si vous etes voyageur, la statisque explose !!)
allez jetez un oeil au blog de votre voisin
http://bugbrother.blog.lemonde.fr/
Vous verre que la securite c’est quand meme un ENORME BIZNESS et vu que c’est paye par les collectivites local ,ca inspire les entreprises prives … (avec un gouvernement pas loin d’etre au services des interets industriels)
Est ce que ce ne serait pas dans l’intérêt des dominants de mettre en place, « démocratiquement », tout un ensemble de surveillance et de lois, d’instiller une méfiance envers tous ceux qui pourrais ne pas être d’accord avec celles-ci, dont le seul but à terme serait de pouvoir faire survivre dans des « démocraties », un petit pourcentage de nantis sur une planète sans émeutes.
Le thème de la sécurité (et la mise en place des moyens lui donnant une image – scannée ? – concrète) est le reflet de la nouvelle idéologie dominante.
– Caméras de « vidéoprotection » (sic), 60 000 à la fin de cette année en France, alors que l’exemple du Royaume-Uni montre que ce n’est en rien dissuasif ni productif.
Fait divers filmé hier par un téléphone portable (vu à la télé) : deux casseurs casqués s’en prennent avec une voiture-bélier à un distributeur d’argent. Ils incendient la voiture et une partie de l’immeuble, ils cherchent à s’enfuir sur un scooter en panne puis dans une voiture « prise en otage » mais sans clé de contact : si ce film avait été pris par une caméra « urbaine », quel résultat ?
Le temps que les policiers arrivent, les malfaiteurs avaient disparu (et courent toujours).
– Scanners d’aéroports : on peut imaginer l’ingestion d’un produit qui explose dans le corps au bout d’un certain temps.
– Police nationale : il n’y a pas encore de police municipale à Paris.
– Vigiles : on voit les dégats (Carrefour), mais Hortefeux prévoit une « formation »…
Conclusion : l’Etat se veut le protecteur des libertés alors qu’il les rogne sans cesse (je ne parle pas de l’interconnexion de tous les fichiers existants à son niveau et des moyens dérisoires dont dispose la Cnil).
Si, selon certaines théories présentées ici-même, l’Etat est à l’origine de la peur développée par nos concitoyens, il dispose sans conteste d’un vecteur extraordinaire, dont le zèle ne semble souffrir d’aucune comparaison : les médias, toujours prêts à en rajouter une couche et à monter en sauce le moindre fait divers.
@Vasectomie: Ok pour le désert, si j’ai internet.
La lecture de son page me rappelle qu’il est temps pour une autre révolution.
Je dois obtenir mon tricot!
Comme dans un rêve que nous sommes tous enchaînés dans l’avenir, un par un et avec nos yeux grands ouverts.
@Toto « Puis si je veux éliminer le risque dans ma vie il faut mieux que je reste couché au fond de mon lit »…
Vous avez apparemment confiance en votre lit ! Moi, à votre place, je me méfierais du plafond qui risque de me tomber sur le coin de la tronche durant mon sommeil, comme le disait le philosophe Paul Watzlawick dans « Faites vous-mêmes votre malheur » !
Mon conseil : couchez à la belle étoile dans le désert, l’hiver, c’est beaucoup plus écologique et les prédateurs ne courent pas les sables.
Bonne années à tous même à ceux avec qui je ne suis pas d’accord 😉
A l’échelle du citoyen, ca me rappelle un débat que j’ai eu avec mes collègues. Faut-il s’armer chez soi pour ce protéger des personnes qui viennent vous cambrioler (voir saucissonner) quand vous êtes à la maison avec votre famille?
Je suis le seul (de mes 3 collègues, bien qu’un seul s’est réellement armé) à être contre car je refuse d’abandonner un modèle de société pour des individus malhonnêtes. Puis si je veux éliminer le risque dans ma vie il faut mieux que je reste couché au fond de mon lit.
Je ne veux pas d’une société aseptisée construite sur le modèle d’une assurance « tous risques ».
D’autant plus que la plupart des accidents au sens large proviennent de sa propre négligence (combien de collégiens se blessent ou se tuent en scooter et combien sont poignardés?).
J’approuve entièrement ce que viens de dire Wanatoctoumi – Il exprime parfaitement ce que je pense
M. Moreas… il y a tant dire …
Et tant de choses vraies, dans ce que vous ne dites pas 🙂
Oui, bien sûr, « on » nous amuse avec une marionnette pour attirer notre regard loin des sujets qui comptent et sur lesquels « on » n’a rien à proposer ou loin de sujets qui fâchent et qu’on veut dissimuler.
Cette délinquance, que la terre entière veut combattre, de Sarkozy à Obama (voyez… les extrêmes que je choisis !) d’où vient-elle, hein Christophe ?
Si l’on se préoccupait de remettre dans le rang de la bienséance, de l’humanisme, de la « Fraternité », tous les prédateurs qui sucent la vie des pauvres gens… au lieu de leur faire cadeau d’un bouclier fiscal…
Je t’en, foutrai, moi, de l’identité nationale… Ces mecs qui délocalisent les emplois, ils en ont, eux, de l’identité nationale ?
Il y a les démunis et il y a ceux qui ne le sont pas, parce qu’ils pompent le sang de la société : le fric, le psychisme, l’espérance !
Non ! Mon truc, ce n’est pas « Les Misérables » !
Ce n’est pas l’abbé couillon qui offre ses chandeliers d’argent au repris de justice.
L’espérance n’a pas de patrie, pas de nationalité.
L’espérance qui manque ne se compense pas par le doigt d’honneur d’un ministre !
L’espérance c’est ce qui donne une odeur de merde à la vie, quand on oublie d’en mettre !
Moréas, on est bien d’accord.
Hadopi, les caméras, les flash ball, les taser, mettons-en tant qu’on veut… c’est la solution facile… ça soulage les consciences des bonnes gens et les couilles de politiciens, qui n’en ont pas assez pour prendre les décisions courageuses !
Ça n’a jamais rendu l’espérance à personne.
Il est plus facile de gagner 750 euros en verbalisant une femme voilée, qu’en arrêtant un violeur lubrique avant passage à l’acte (pas facile à repérer, celui-là !)
Faisons dans la facilité : ça paye tout de suite et laissons les questions emmerdantes aux autres, pour plus tard.
« C’est pas moi qui le dis; c’est les statistiques ! » (Quelle tache !)
Cette république (et les autres, aussi) devient toxique, à force d’instiller la crainte, la peur et la haine dans l’esprit de gens !
A force de faire du marketing politique et des compétitions à qui mieux mieux dans tous les domaines médiatiques, on fait n’importe quoi …
Comme l’a fait remarqué l’auteur du blog bug brother, les terroristes (au sens large) ayant attaqué l’Europe, ça représente 200 personnes en 10 ans. Par ailleurs, nos services de renseignement disent eux même que les terroristes ont su s’adapter … Et même le nigérien qui a tenté de se faire exploser à Noel était fiché, donc ça ne sert à rien.
Quant au caméra de vidéosurveillance, pour la tentative d’attentat au Galerie Lafayette, malgré des caméras et une (longue?) enquête, pas de nouvelles … Sans parlé du résultat de nos amis anglais qui ont largement prouvé l’inefficacité quotidienne de cette politique.
@X le problème c’est que quand l’État nous sautera a la gorge on pourra plus crier. C’est pas parce qu’on a des téléphones portables et des ordinateurs que les hommes sont moins cons qu’il y a 60ans. Moi c’est quand je vois une caméra que je me sent en danger. Et pourtant je n’a rien à me reprocher.
Moi, comem amghar, je préfère crier au loup pour que ça pète pas, ça mange pas de pain.
Si on renonce au tout sécuritaire pour trouver un équilibre qui ménage protections et libertés, par exemple en limitant les fichiers ou en renonçant aux scanners corporels dans les aéroports, il faut également que l’on accepte les conséquences qui y en découlent et qu’on ne fasse pas un mauvais procès d’intention à qui que ce soit si Paris connaît à nouveau 1986 et 1995. Je suis contre l’utilisation de scanners corporels dans les aéroports personnellement et je suis favorable à une limitation des fichiers. J’accepte donc que le risque d’attentat soit plus grand. Et si ça pète, je ne serai pas de ceux qui crieront au loup. C’est le prix de ma liberté.
« Je ne comprends pas la raison pour laquelle la sécurité est devenue un tel enjeu » dixit GM
Hé hé, on démarre fort l’année icy… pour sûr ya
d’l’ironie dans l’air, et nous on aime ça !
Meilleurs vœux sécurisés Mr Moréas…
Il ne me semble pas que le danger soit « sur-évalué ». Et je ne suis pas non plus d’accord avec votre constat qui dicte une criminalité qui est la même qu’il y a plusieurs dizaine d’années.
Il me semble que, pour évoluer sereinement au sein de la société, la première chose qui est due à tout individu demeure la sécurité. N’importe qui devrait pouvoir se promener sans avoir à risquer sa vie, ou à en avoir peur. Et, à mon sens, c’est plutôt là qu’il faut placer le débat: le sentiment d’insécurité. A quoi est-il lié? D’où provient-il?
Mais cette criminalité existe bel et bien. Et chaque jour, elle est un peu plus difficile à traquer. Et, comme la société, elle évolue. Pour chaque nouvelle forme d’enquête, elle trouve une parade. Et donc, à la police, aux institutions, d’avoir le moins de retard possible pour la traquer. Et c’est en cela qu’on en fait toujours plus, mais nous n’avons pas le choix.
On a eu le fichier des empreintes digitales, le voyou met maintenant des gants (heureusement, pas tous). On a maintenant le fichier génétique, le voyou brule ou fait disparaitre tout élément d’identification. On a la caméra, maintenant, il met des cagoules, ou coupe les systèmes de sécurité. On a commencé à écouter les téléphones, le voyou revient aux cabines, ou aux « tam-tam ».
Et c’est bien en cela que la société évolue. Elle doit se donner les moyens, pour sa sécurité, de faire en sorte que la population se sente le plus possible en sécurité. C’est, en fait, la traduction « in-vivo » de la pyramide de Maslow. C’est à dire qu’une fois que l’on a couvert les besoins physiologiques, tels que manger et dormir sous un toit, on a besoin de se sentir en sécurité (chez soi, dans le travail, dans la vie, …). Et une fois ce besoin satisfait, on peut penser au suivant…
J’en arrive alors au sentiment d’insécurité. La société paye la sur-médiatisation qui est faite autour de la sécurité. Chaque fait divers, aussi tragique qu’il soit, est sur-médiatisé. Les journalistes s’emparent du fait, l’exploitent pour faire vendre leur papier (et on en revient à ce besoin de sécurité, raison pour laquelle le client « achète » et en redemande), et une fois qu’on a bien essoré le lecteur, ou le client, on passe au fait suivant, et on en remet une couche.
Et après, on se demande pourquoi les politiques en reviennent toujours à la « sécurité » en période d’élections? Eh bien parce que la presse s’est faite prendre à son propre jeu.
Pour autant, l’insécurité est une réalité. Mais il est évident qu’elle n’est pas la même au fin fond du Larzac que dans les grandes métropoles.
http://quotidiendepj.unblog.fr/
Facile d’imaginer la main-mise possible sur le Peuple en agitant l’épouvantail du danger islamiste ! en plus d’une pierre on fait deux coups : le premier contre les musulmans mal acceptès et beaucoup de fric pioché dans les poches des citoyens apeurès ! Je ne peux m’empêcher de penser que Ben Laden et sa bande de coyottes doivent bien rigoler au coin du feu en se frottant les mains et en se répétant joyeusement « Ils ont peur ! » Bande de crétins ! (je parle de tous ces tenants de haute-sécurité )
Nous revendiquons un nouvel usage des émotions, de la peur en particulier, qui ne préserve pas de l’erreur. Le principe de précaution, loin de renforcer l’autorité de l’Etat, l’affaiblit et finalement prive la décision publique de sa légitimité. Enfin, en raison de l’exagération des émotions qui le constitue, il tend à placer la société dans une situation de crise, d’urgence permanente comme on le constate par exemple avec la question du climat. Cela témoigne d’un changement de paradigme politique, à une sorte d’hyperdémocratie des individus qui est fort préoccupante. Car on ne voit plus ce qui, dans un tel monde de dispersion des valeurs et des passions, pourrait rassembler les individus déboussolés.
« Si la fabrication des maisons ou des voitures, ou encore les voyages aériens, se satisfaisaient d’un aussi médiocre taux de qualité et de résultat, personne n’achèterait un seul de ces objet ou service ».
Que faut-il conclure de cette allégation qui mêle un objet à une prestation de service ? Que la sûreté n’est pas garantie par l’Etat alors que ceux qui se l’achètent au marché pour protéger leurs biens et leurs personnes seraient mieux protégés que les autres ? Ou bien que la bagnole, réputée sécure en soi, c’est-à-dire moins accidentogène, serait délaissée si tel n’était pas le cas ?
On est vraiment en pleine confusion mentale sur la notion de « propriété » apparemment !…
Je crains plus le conducteur « blindé » sur la route avec ma bécane que le cambriolage de ma bicoque, car il n’y a pas grand chose dedans…
C’est un simple problème de perspectives à moyen terme, dont l’acuité ne fera qu’augmenter à mesure que nous serons tenus d’inventer collectivement une a-croissance mondiale plus conviviale pour les générations futures. Or, elle fera s’éteindre d’eux-mêmes les foyers d’anxiété au sujet de la paix et la tranquillité plutôt que de passer notre temps à nous apitoyer sur les « nécessités » de la guerre pour engraisser l’industrie automobile ou celle des marchands de canons et de peurs.
Vous n’êtes pas le seul à vous questionner à ce sujet M. Moréas, de ces angoisses sciemment diffusées dans l’opinion publique pour mieux la contrôler au final (car c’est de cela qu’il s’agit en réalité). Voici un exemple : la chronique de Matthieu Verrier dans le quotidien « La Voix du Nord » de ce jour, qui, lui aussi, s’interroge.
Sommes-nous vraiment en guerre ?
http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2010/01/09/article_sommes-nous-vraiment-en-guerre.shtml
Que dit-il ? « Barack OBAMA l’a dit sans détour : «Nous sommes en guerre.» Nicolas Sarkozy n’a pas employé le mot. Présentant hier ses voeux aux armées, dont il est le chef, le président français a salué «l’engagement» des militaires à travers le monde, et plus particulièrement en Afghanistan. […] Depuis 2001, l’équilibre entre sécurité et liberté se modifie. Le premier plateau fait basculer peu à peu la balance. […] La sécurité se joue ici et là-bas. Dans notre quotidien et dans celui des pays en conflit. Mais cet objectif louable ne doit pas occulter le débat.
L’engagement en Afghanistan soutenu mérite un vif échange de convictions. Les mesures touchant aux individus requièrent un questionnement.
Si la sécurité est un droit fondamental, elle n’est pas un absolu récusant a priori tout argument contraire. La démocratie et la sérénité doivent primer. L’époque actuelle ne relève pas de l’exceptionnel. Nous ne sommes en guerre, mais en paix. Une paix armée, certes, une paix crispée, mais nous sommes en paix. »
Tout cela est vrai.
Il me semble pourtant utile d’ajouter un angle de vue pour compléter votre réflexion.
L’Etat impose au citoyen son monopole de la police et de la justice. Dans le même temps, l’Etat limite grandement au citoyen les moyens de se protéger individuellement.
Tout cela serait parfait si l’Etat était performant dans sa mission de protection. Or, c’est loin d’être le cas. Au contraire. Faible rendement et résultats médiocres, comme dans tout monopole.
Si la fabrication des maisons ou des voitures, ou encore les voyages aériens, se satisfaisaient d’un aussi médiocre taux de qualité et de résultat, personne n’achèterait un seul de ces objet ou service.
En imposant sa médiocrité et en empêchant le citoyen de la remettre en cause ou de la compenser, l’Etat accroit non seulement le sentiment de crainte mais surtout accroit l’insécurité des biens et des personnes en soi.
Meilleurs voeux à tous !
Je crois qu’il est de l’intérêt des pouvoirs publics d’organiser la psychose pour qu’ils soient perpétuellement dans le devant de la scène.
L’exemple qui vient de se passer aux Etats-Unis est criard. Un père de famille annonce que son fils est devenu dangereux mais, il embarque quand même aux Etats-Unis pour commettre un attentat alors que la CIA est au courant.
Mais, derrière la gesticulation de Barack Obama, aucune sanction. Hum !
http://wp.me/pERCo-ux
Simple question : où est la « sécurité lorsqu’au lieu de passer sa soirée tranquillement chez soi, on finit en garde à vue, ou se faire tabasser par des vigiles, ou se faire déshabiller par des portiques (pour retrouver les photos sur le net ?), voire se faire priver de tout avenir par des briseurs d’existence en costard-cravate assurés de l’impunité face aux « variables d’ajustement » que sont ceux qui bossent ?
Debonair : parce que la haine du fonctionnaire n’est pas déjà présente ? Lorsqu’on peut applaudir publiquement ceux qui tabassent des conducteurs de RER sans se faire accuser d’incitation à la violence ?
Complétement d’accord avec vous!!Au nom de la sécurité et du sentiment de liberté qui en découlerait, on dote nos pouvoirs publics des moyens dignes du Big Brother d’Orwell. Qui dit que demain le pouvoir politique respectera nos droits? Et tout ça ce n’est que du vent communicationnel pour éviter d’affronter les vrais problèmes sur lesquels les politiques ont plus d’emprise: le pouvoir d’achat, l’emploi.
Merci de m’avoir lu et bonne année!!
http://unregardsurlactu.blog.lemonde.fr
C’est un plaisir de vous lire…
Les politiciens de la planète font ce qu’ils peuvent pour nous distraire des problèmes actuels sur lesquels ils n’ont aucune influence.
Diviser pour mieux régner, on met en accusation l’autre par l’identité nationale, le riche avec la chasse aux sorcières aux évadés fiscaux, et maintenant c’est les écoles d’ingénieurs qui sont trop élitistes et sommées de donner 30% de diplômes à la populace inquiète (qui est bêtement persuadée que ça améliorera l’avenir de ses enfants, ce qui est faux car c’est la croissance qui crée des postes d’ingénieur et non l’état, nous ne sommes plus en URSS).
Bref il n’y a rien de grave mais plutôt que de nous traiter en adultes et de nous dire « c’est un mauvais moment à passer, il faut faire le dos rond » nos politiciens se sentent obliger de faire de grandes annonces dans toutes les directions pour donner l’impression d’exister.
(Mr.Devedjan qui a eu droit à son annonce de X milliards pour Y raison, budget qui ne sera jamais alloué d’ailleurs, mais bon ça fait de la presse et c’est le but recherché et le pauvre a bien attendu pour pouvoir enfin faire son annonce)
Cependant c’est un peu risqué sur le long terme car si sur le court terme tout le monde est content d’avoir trouvé sa tête de turc (l’étranger, le riche , ou le diplômé de grande école, ?bientôt le fonctionnaire?), il n’est pas sur qu’au bout d’un certain temps les citoyens ouvrent les yeux et se posent des questions, surtout que les idées filent vite sur internet…
Tournier ?… Michel, l’écrivain ? Ou Pierre-Victor, le pénitentiariste ?
« Je ne comprends pas la raison pour laquelle la sécurité est devenue un tel enjeu »… dites-vous…
Enjeu politique ? (ça fait élire) ; ejeu commercial ? (ça fait marcher le capitalisme néo-libéral et la pseudo expertise) ; enjeu sociologique (ça fait le succès de la socio-criminologie critique qui peut vendre quelques livres de vertueuse indignation) ? etc…
C’est pourtant simple : en gros, les « gens de peu », (ou un peu simplistes) aiment ça, la sécurité, ça les fait rêver… et les « gens de beaucoup » (ou un peu plus simplement compliqués), ça les fait baver…
Additionnez le tout et vous avez une explication plausible…
Bonne année, Georges M. !
(La culbute sécuritaire est pour bientôt)…