Quel rapport me direz-vous entre un homme accusé d’un double meurtre et un Texan, ingénieur en informatique et dirigeant d’entreprise ? Apparemment aucun. Sauf que tous deux ont choisi de mettre fin à leurs jours dans un geste théâtral, une ultime rébellion contre une société qui cherche à gommer l’individu au profit de la collectivité.
Une société qui prône en quelque sorte le communisme des esprits.
C’est du moins l’impression ressentie devant ces morts violentes et spectaculaires. Lorsqu’un proche se suicide, qu’il s’agisse d’un parent, d’un ami, d’un collègue, on culpabilise. On n’en sort pas indemne. On a l’impression de ne pas avoir été à la hauteur. Calfeutré dans notre traintrain, dans nos soucis, dans nos joies, on n’a pas su saisir le mot, le regard, l’appel au secours. Et on s’en veut. Et l’on en veut aussi à cet empoté trop fier pour demander votre aide qui s’est fichu en l’air au lieu de se battre et de faire front à ses difficultés. Ouais, on lui en veut…
Car un suicide, c’est presque un message de l’au-delà.
Joseph Andrew Stack avait 53 ans. Américain de souche, il avait monté son entreprise de logiciels informatiques et, sans doute victime collatérale d’une crise financière qui ne le concernait pas, il avait de sérieuses difficultés de trésorerie, aggravées par des agents fiscaux qui ne voulaient rien entendre. L’autisme de l’administration n’est pas un mal français. Alors, il a pété un câble. Jeudi dernier, il grimpe dans son petit avion et, volontairement, il se crashe contre l’immeuble abritant les services fiscaux, où travaillent deux cents personnes. Un remake en tout petit du 11-Septembre. Mais quelle image forte, quel symbole… Ce « bon américain » qui soudain se transforme en terroriste contre son propre pays, contre ses valeurs. Dans un testament laissé sur son site – site très vite fermé par les autorités -, il exprime sa haine de la société telle qu’elle est devenue. Allain Jules, sur Agoravox, le cite : « Je choisis de ne pas continuer à regarder Big Brother me désosser, je choisis de ne pas ignorer ce qui se passe autour de moi […] Je peux juste espérer que le nombre de morts sera trop important pour ignorer, que les zombies américains vont enfin se réveiller et se révolter. »
Jean-Pierre Treiber, lui, s’est pendu avec un drap dans sa cellule de Fleury-Mérogis. C’était moins spectaculaire. Mais quel coup de gueule ! « J’en ai marre d’être considéré comme un criminel… » Saucissonné dans une enquête sur un double homicide, qui reste d’ailleurs pour le commun des mortels bien hermétique, malgré sa tête pas possible, il avait attiré sur lui une certaine sympathie lors de cette cavale spectaculaire au cours de laquelle ni la police ni la justice n’ont eu le beau rôle. Il clamait son innocence. Pas question de se prononcer sur un dossier où, je le suppose, tout a été vérifié et revérifié. N’empêche que lorsqu’on entend Me Szpiner, l’avocat de Roland Giraud, déclarer que « Treiber par ce suicide a avoué, il s’est infligé une peine définitive que notre Code pénal a aboli… », on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a des coups de pieds au cul qui se perdent. La justice va-t-elle classer ce dossier ou au contraire rebondir pour qu’on ne reste pas sur ce sentiment d’un travail inachevé ? D’un mystère en suspens.
Car cet homme n’a pas été jugé. Certes, il s’est évadé, mais l’évasion n’est-elle pas un droit lorsqu’on est prisonnier ! La prison-modèle devrait comporter un mur trop haut pour qu’on l’escalade et suffisamment bas pour qu’on rêve de pouvoir le faire. Et rappelez-vous, pour Treiber, pas de violence, ni pour franchir les portes de la prison ni pour protéger sa cavale. Et son suicide loin d’être un aveu n’est-il pas plutôt un acte de révolte contre une justice introvertie qui ne veut entendre qu’un seul son de cloche ? Aurait-il laissé une lettre, un message, se demande-t-on ?
Mais son message, il est au bout de ce drap de prison.
D’une certaine manière, il a de la chance, il a échappé au « kit-suicide », une couverture semi-rigide et un pyjama de papier.
Ces derniers jours, ce sont deux salariés de France-Télécom qui se sont donné la mort. Deux de plus. Ils avaient probablement des soucis, comme beaucoup, mais au moins, avaient-ils un job. Ils étaient cadres et l’un d’eux avait même le statut protecteur de fonctionnaire. Pourquoi mettre fin à ses jours, si ce n’est pour crier son ras-le-bol !
L’impossibilité de s’intégrer, le manque d’écoute.
Xavier Darcos a pris les choses en main en envoyant un questionnaire aux entreprises pour connaître les mesures prises pour réguler le stress sur le lieu de travail. Cela me fait penser à la maman de Anne, vous savez la gamine au pyjama, qui a été informée que sa fille était en garde à vue par un texto. Vous appelez votre banque, la SNCF, la poste, ou n’importe qui, et vous tombez sur une voix monocorde qui vous dit « appuyez sur dièse ».
Notre société se déshumanise. Ou plutôt, elle se chosifie.
Ne sommes-nous pas les victimes potentielles d’un monde informatisé ?
Le ministre du travail a décidé de publier le résultat de son « contrôle épistolaire » auprès des entreprises pour désigner les méchants à la vindicte populaire. Quel aveu d’échec ! Trois listes, vert, orange et rouge, comme la signalisation routière. La diffusion des deux dernières a d’ailleurs été bien vite retirée dans un bafouillis qui semble être devenu la règle dans la gérance de notre pays.
Trop de stress dans les administrations, dans les entreprises et probablement au gouvernement.
Mais qui donc va réguler le stress de notre société ?
Dans la police, il y a une chape de plomb sur les suicides, mais ils sont relativement fréquents. Peu de policiers dans leur carrière échappent au geste de désespoir d’un collègue. J’en ai connu quatre. Je parle de proches, pas des autres, ceux qu’on vous raconte. On dit qu’il y aurait en moyenne un policier qui met fin à ses jours, chaque semaine. Je ne sais pas si ce chiffre est vrai. Mais je serais curieux de savoir s’il n’a pas augmenté ces dernières années…
Dans une interview au Monde, le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoy, nous dit, « Je suis inquiet, le chacun pour soi a remplacé l’envie de vivre ensemble ».
Si vivre ensemble c’est rentrer dans le rang, alors, oui, nous n’avons pas envie de vivre ensemble. La race humaine n’est pas une fourmilière, elle est composée d’individus dont il faut respecter les différences au lieu de tendre à les effacer. La moyenne, c’est bon pour les statistiques.
Aujourd’hui, l’Internet nous fait toucher le monde et notre horizon, lui, est de plus en plus près des trottoirs… Un univers tellement riquiqui qu’on a l’impression de faire de la claustrophobie. Alors, comme dans un mauvais rêve, on a envie de crier – mais aucun son ne sort.
« mais l’évasion n’est-elle pas un droit lorsqu’on est prisonnier »
D’ailleurs en Belgique, l’évasion n’est pas répéhensible au condamné, seulement à ceux qui l’aide.
@ Boutin
Merci de bien vouloir m’attaquer sur ce que j’écris plutôt que sur ce qu’écrivent les autres. Le débat, même acharné, n’en sera que plus facile à suivre.
Les propos de l’avocat de la famille Giraud sont en effet choquants. On peut les comprendre de la part de la famille des victimes, mais pas d’un professionnel.
En mettant de côté les faits, puisque nous ne sommes pas dans le secret de l’instruction, on se rappelle que dans une autre affaire, Outreau, un accusé s’est suicidé en détention provisoire. Un autre (le notaire), a fait plusieurs tentatives, en détention provisoire, et après avoir été innocenté d’accusations terribles, car il l’a dit à sa sortie du tribunal : « je n’ai plus rien ». Ca n’avait rien d’un aveu dans ce cas.
Le seul point avéré est que Treiber est mort en présumé innocent, soupçonné d’assassinat, mais non jugé et non condamné.
Au passage, on peut se demander si l’issue de cette affaire aurait été différente s’il avait été jugé dans des délais raisonnables (évasion au bout de 5 années de détention provisoire…).
Cette situation n’était admissible ni pour lui, ni pour ses proches, qu’on a d’ailleurs méprisé en ne les avertissant pas du décès qu’ils ont appris par la presse, ni pour les familles des victimes, dans l’attente interminable d’un procès qui finalement n’aura jamais lieu.
On peut aussi se demander si cette affaire aurait été traitée différemment si elle n’avait pas été médiatisée de la sorte.
La ministre appelait la famille Giraud le jour de l’évasion. La famille Lherbier l’apprend par les journaux…
Treiber est placé à l’isolement, mesure de précaution après une évasion, mais dans une prison à des centaines de km de ses proches (ce qui limite les visites, si elle n’étaient pas tout simplement interdites), dans le quartier de ceux qui s’évadent à l’arme de guerre, plus étrange…les évasions sans violences ni dégradations n’impliquent pas cette débauche de moyens en général.
D’ailleurs, il n’y a que quelques années que toute évasion est considérée comme une infraction. Avant la loi Perben, s’évader par la ruse dans un carton sans atteinte aux personnes ou aux biens, ce n’était pas poursuivi car non prévu en tant qu’infraction, ce qui n’empêchait pas que l’évadé le soit lui…
Il ne supportait pas l’enfermement, même avec une activité en atelier, et on a serré la vis de la façon la plus drastique qui soit, en tout cas de manière disproportionnée par rapport à d’autres évadés qui ont pu utiliser la violence ou s’être évadés de la même façon. Ce n’est pas d’un psy dont il avait besoin, mais qu’on ne le coupe pas de tout et de tous. Après on peut toujours passer toutes les heures jour et nuit, en espérant arriver à temps en cas de tentative, ça ne change rien à l’état psychologique, au contraire ça peut rendre fou.
Pour Aher : s’il y avait eu une montagne de preuves contre lui, l’instruction aurait été bouclée et le procès aurait eu lieu. Il faut croire que ce n’était pas aussi clair. Quant au fait qu’il était « le seul suspect », cela ne le rend nullement coupable de fait. Merci.
Je passe mon temps à dénoncer le nazisme sur ce blog mais il faudrait noter que le quotien intellectuel des nazis détenus à Nuremberg a été évalué par un psychiatre américain (et juif d’ailleurs) . Or à part Streicher le QI de ces chefs nazis était supérieur à la moyenne . Banalité du mal OUI ! Mais des minables non…Un Speer par exemple était supérieurement intelligent . Hitler de même , on peut le considérer comme on peut SAUF comme un imbécile .
Cela n’enlève rien à la monstruosité du régime .
Quant à Treiber , coupable ou non (et je le pense coupable et manipulateur) je regrette que la procès n’ait pas lieu ce qui lui aurait permis de s’expliquer . mais noter qu’il avait dit qu’il était dans la forêt alors qu’il était planqué dans un appartement . il avait dit qu’il assisterait à son procès hors il s’est suicidé …C’est bien dommage .
Un rapport entre le suicide de Treiber et un ingénieur américain chef d’entreprise?
On se pince. L’enquête sur le meurtre de Treiber n’a rien laissé au hasard. Il était le seul suspect et il y avait une montagne de preuves contre lui. Vous auriez dû lire le livre des journalistes d’investigation Christophe Gautier et Stéphane Munka, je pense que vous n’auriez pas osé ce comparatif.
““Des minables en mal de reconnaissance”, vraiment?”
Oui, vraiment.
“Même Hitler. Même Goebbels. Même Goering.” ?
Oui : même ceux-là n’étaient pas des monstres de machiavélisme mais des minables sans envergure. Cf. ce que dit Hannah Arendt sur la banalité du mal.
“Et tout suicidé mérite qu’on respecte son choix d’en finir, quel que soit le jugement qu’on porte sur sa vie et sur ses actes.”
Ben non : le respect est une valeur morale très surjouée de nos jours. Cf. les exemples que vous citez vous-même, et, cf. (un peu plus loin du point Godwin) les exemples de ces suicides qui interpellent Georges Moréas mais ne m’interpellent guère, de Treiber à Stack en passant par HB et les pères de famille qui une fois par mois environ tuent femmes et enfants soi-disant pour de « bonnes » raisons bien sociales mais en réalité parce qu’ils ont trop peur de ne pas être indispensables à la petite famille qu’ils ont fondée quelques années avant afin de pouvoir la dominer.
« l’évasion n’est-elle pas un droit lorsqu’on est prisonnier ! »
Euh…Non pas pour un prisonnier de droit commun . C’est même un délit . C’est pour un prisonnier de guerre que c’est un droit et même un devoir .
Ceci dit cela ne remet pas en cause plusieurs problèmes : Les conditions de détention, le manque de personnel pénitentiaire qui fait un travail très difficile avec un manque criant de personnel . J’attire également votre attention sur le grand nombre de surveillants pénitentiaire qui se suicide .
Même problème dans la Police . Je connaissais bien un commissaire de Police parisien sous les ordres duquel j’avais eu l’honneur de servir durant mon service national .Cet homme, outre ses compétences , était en plus un meneur d’homme, toujours à l’écoute du petit personnel , y compris de l’appellé du contingent de 2ème classe que j’étais .
Il en est de même dans la Police Municipale , j’ai moi même connu un policier qui s’est pendu en uniforme, après avoir été traité selon ses propres termes « comme le Capitaine DREYFUS » dans une commune de l’Yonne . Je me sens encore coupable même si je ne pouvais rien y faire et que j’ai fait ce que je pouvais pour le défendre .
Ces suicides dans l’administration sont fréquents. J’oserais dire qu’on parle beaucoup de France Télécom mais moins du stress au travail dans les collectivités territoriales et dans l’administration d’Etat .
Confrontés à la mort, à la violence , à la tension il n’y a pas de soutien psy et certains administratifs font preuve d’une inhumanité froide qui peut faire basculer le plus solide vers la « solution » du suicide .
En réalité le monde du travail est de plus en plus deshumanisé .
Et je vais en donner un simple exemple : on parmait avant de « service du personnel » . Maintenant on parle de « ressources humaines » …
Eh bien l’humain n’est pas une « ressource » .
Ce sont les nazis qui ont inventé le concept de « matériel humain » .
Nous en sommes à la « ressource » .
Ce n’est pas très éloigné .
En tant qu’encadrant j’ai toujours rejeté cette notion dont j’ai moi même été victime .
Alors M. Treiber, qui êtes passé à la moulinette de ce système délirant, on ne saura donc jamais si vous étiez vraiment coupable. Mais peu importe au fonds, les médias ont fait votre procès depuis longtemps, en publiant d’incidieuses photos de vous, partout. Vous aviez la gueule de l’emploi et ca nous allait bien. Et puis personne ne vous croyait de toute facon. 6 ans de procédure…pourquoi ? Avait-on du mal à trouver des preuves suffisantes ? Avait-on réalisé qu’on en trouverait jamais? Si je me suicidais après avoir tué qqun…l’écrirais-je sur ma lettre post-mortem ou continuerais-je à clamer mon innocence ? Car même s’il était coupable, le désir de mourir en paix, ca se respecte.
Je ne connais aucune étude sérieuse sur l’acte du suicide. Pendant trois décennies, j’ai procédé aux constatations d’usage sur les lieux de découverte de cadavre (suicide). Entre les immolés, les noyés, les pendus, ceux qui utilisent des armes ou des médicaments, je n’ai jamais compris le pourquoi. Je crois simplement qu’il y a une souffrance extrême qui pousse à la destruction de l’enveloppe charnelle.
Il y a aussi tous les suicides, non inventoriés, des automobilistes. Comme en général, par économie, on ne pratique que très rarement des autopsies, on ne peut connaître les causes de la mort.
Votre article reflète la réalité de notre société. Le sentiment de déclassement lié à une non-écoute de la part de la direction de mon administration brise peu à peu les individus. La seule réponse de la direction: « tais-toi. Contente toi de ce que tu as… » Réponse pitoyable faite pas des énarques qui eux ont un avenir radieux.
Dans cet espèce de consensus mou et bien-pensant, voire convenu, désolé de ne pas être d’accord, cet article n’offre que l’intérêt de démontrer comment orienter la pensée des gens.
En lisant son article, on s’aperçoit que sur un certain nombre de faits médiatisés dont le seul point commun au départ est le suicide, il donne son opinion et par la magie du verbe, cette opinion non informée est transformée en « réalité » sur laquelle il bâtit un phantasme de déshumanisation de la société et cite dans la foulée des choses qui n’ont pas grand chose à y voir mais implique le gouvernement actuel.
Cela n’a rien de neuf ou d’original, j’ai déjà lu ce genre de papier il y a plus de vingt-cinq ans. Les faits de base étaient différents et le gouvernement incriminé aussi, mais le raisonnement identique.
Le « la faute est à la société » est la pire porte ouverte à l’irresponsabilité individuelle et pour le fait, c’est aussi un vrai facteur déshumanisant.
Je pensais qu’enfin nous en étions sorti, de cette pensée unique et débilitante, mais manifestement il en reste encore de ces combattants du passé. Quand enfin accepterez-vous que les gens sont responsables d’eux-même ?
Quand est-ce qu’on pourra progresser en France et arrêter de toujours mener les mêmes combats vieillots et hors de la réalité moderne ? S’il y en a qui sont responsables d’un retard de la société, ce n’est pas ceux que l’article incrimine !!
MAIS ARRETEZ,ARRETEZ DE VOUS PLAINDRE ET DE REJETER LA FAUTE SUR LA SOCIETE, L’ECONOMIE ET QUE SAIS-JE PARCE QUE VOUS ETES MALHEUREUX!!!
Certains commentaires sont affligeants, et je ne peux m’empêcher de protester. Monsieur Moréas, ceci s’adresse aussi à vous.
NOUS N’AVONS JAMAIS ETE AUSSI LIBRES!!! Il y a à peine 60 ans, les jeunes de 20 ans étaient obligés de se rendre au casse pipe pour défendre leur pays, ou avaient le choix de collaborer avec une dictature immonde.
Et chaque siècle a eu son lot de dictatures, d’obscurantisme. Et dans la majeure partie de l’histoire, les gens étaient trop ignorants pour se rendre compte de leur enchaînement, de leur esclavage.
Il y a des miliers de choses intéressantes, passionnantes aujourd’hui. LE monde est passionnant, et je ne dit pas ça parcer que je suis un exalté, un aveugle, mais en toute lucidité.
Non GIANI, non tous les autres, tout ne se réduit pas à l’économie. Lisez, étudiez, regardez des films, éteignez vos stupides télé.
Comme dit Alain:
LA TRISTESSE, C’EST LA PENTE, ETRE HEUREUX, VOILA QUI EST DIFFICILE.
Un jeune de 23 ans, qui y croit.
Sorry d’être insistant, mais juste la référence slashdot : http://news.slashdot.org/story/10/02/21/1353223/Our-Low-Tech-Tax-Code?art_pos=1
Assez intéressant de voir les réactions de l’autre coté. Evidemment, Treiber, ils connaissent pas.
Pour en revenir à Stack (ce qui en langage informatique se traduit par pile, par opposition à heap, qui est par contre le tas, en assembleur), et à l’attention de ceux qui ont un besoin de rattrapage en version d’anglais, voici un commentaire que je trouve sur slashdot (/. pour les intimes) :
I remember when this law was passed. At the time, many large companies were switching to having huge numbers of contractors instead of regular employees. Uniformly, these companies denied any benefits, like health insurance. Job security was also lower. I personally did a lot of contract work at the time. After the law passed, the big companies were forced to hire most of those contractors, with benefits. I think this improved things generally all around. For some reason, full employment creates a bond of loyalty from the employee, and sometimes from the company, which is never there as a contractor. More programmers got health care. It was a good thing.
As a contractor, I was not personally effected, because I was an actual contractor, with multiple clients, self-employment taxes, and all. All you need to not be effected by the law is to be an actual contractor.
Je ne vous fais pas l’injure de vous le traduite, mais en français courant, cela veut dire que si vous êtres petit génie informatique, développeur indépendant, conseil en ingéniérie informatique, et tout le tremblement, et que vous vous déclarez en BNC (bénéfices non commerciaux), il faut que vous ayez plus d’un client, parce que sinon votre client vous monopolise et cela constitue un emploi déguisé – l’employeur ne paie pas les charges sociales correspondant à un emploi salarié. Il vous règle vos factures d’honoraires, à 90 jours fin de mois, et c’est à vous de payer vos charges sociales dessus. Vous pensez que vous êtes dans une position avantageuse mais c’est plutôt votre client qui est dans une position avantageuse.
J’ai exercé à peu près la même profession que Stack et je sais que la limite est difficile à établir, et qu’il est (était) facile de se consacrer à un seul client, avoir son petit bureau bien chauffé avec cafetière et tout le toutim en échange de quelques meetings auto-justificatifs tous les quinze du mois.
Il semble que l’administration étatsunienne cherchait plutôt à dissuader les prestataires de services plutôt que les clients, comme cela est d’ailleurs le cas dans notre bel et hexagonal pays.
Donc pour Stack, je m’excuse encore, mais sa justification est un peu bidon – mais là encore, je veux croire que des motivations plus profondes l’ont conduit à son acte.
Monsieur Moréas,
votre article est intéressant. Pourquoi en effet le suicide de Treiber serait en soi la preuve de sa culpabilité? Une petite « correction » cependant à votre texte : les races n’existent pas.
Il n’y a pas lieu de s’inquiéter moi je suis certaine qu’il ne veut pas se suicider cet homme là en tous cas il nous manquerait;-):) C’est pas parce qu’on a touché des choses dures soi-même et que cela laisse une sensibilité de soi parmi les autres permettant de ressentir l’environnement général et de connaître l’autre par empathie, jusqu’à pouvoir l’exprimer au point de poser un débat dans un blog, qu’on est suicidaire… Bien au contraire c’est qu’on n’a pas capitulé. Or c’est toujours depuis le pire possible qu’il faut raisonner l’éthique. Il y a c’est bien vrai une tendance eugéniste actuellement qui plane y compris dans la gauche d’ailleurs (qui a son philosophe spartiate: Gadamer), et qui n’a rien à envier à la « prophylaxie » des camps (plus d’un a été emporté pour être gazé parce qu’il était malade du typhus à un point avancé et partait sans révolte…) Le suicide c’est une bombe critique qui est dure à avaler pour les proches et que la société ferait bien de craindre aussi, et heureusement qu’on a le droit de se suicider au moins, puisqu’on n’a pas le droit de décider de naître;-) Mais le problème c’est que maintenant le nombre des suicides généralisé à plusieurs générations devient énorme, et on le cache; la France est par exemple le second pays d’Europe au taux de suicide le plus élevé chez les jeunes (et qui s’accroît chaque année). Alors le problème c’est que dans un monde en surnombre ça peut devenir un des paramètres de la gestion de la mort : ceux qui gênent, ou sont malades, ou dingues — sans compter les criminels — au fond leur suicide arrange (comme pour Treiber apparemment mais ce pourrait aussi être un jeune schizophrène qui épuise sa famille de problèmes, le jour où dans une impulsion il parvient à ne pas se rater alors ça arrange tout le monde… C’est un peu comme l’euthanasie : oui pour l’individu qui devrait faire savoir son accord de principe quand il est encore capable de le faire (par écrit testamentaire par exemple ou déclaration citoyenne) non pour une loi qui généralise l’euthanasie… imaginez le résultat en tendance dans une société où le système de santé s’est déglingué et les hôpitaux en récession de soins et de personnel, en pleine crise, sans parler des problèmes économiques que des vieux peuvent poser aux familles… et bien dans une société au pacte symbolique de ses droits individuels et collectifs défaits, comme la nôtre, on voit très bien où la solution pourrait devenir une solution statistique et économique entre les mains des comités d’éthique et des directeurs hospitaliers, sans compter le laxisme des soins d’urgence… DANGER. Les catastrophes naturelles, comme disait madame Rice, règleront le problème de la surpopulation dans certaines régions du monde (sic), et dans les autres : le diagnostic de mort clinique (pour que les corps ne soient pas tout à fait morts afin de pouvoir prélever les organes — certes quand on ne sait plus diagnostiquer ni soigner à temps on peut toujours greffer des organes, ça rapporte de l’argent), l’euthanasie, le suicide.. c’est une façon de gérer la contestation et l’économie de la population. Dans une société mortifiée par la réglementation de tous les gestes individuels, même s’il y avait de bonnes intentions derrière les lois qui sévissent, l’entropie est là et c’est le danger qui menace.
en fait, il faut que je dise un peu de quoi ça parle, sinon, même toi dernier commentateur tu n’en pensera rien : là il est question de Biopolitique, terme de Foucault, de désertion de ce Monde de la Marchandise autoritaire, de nombrilisme consumériste d’un tas de considérations inutiles du même ordre.
Moi j’ai peur, parce que je suis jeune, et que je sais que je ne me sentirai jamais à l’aise dans ce monde. Mais que si par confort et lassitude j’y retourne, je n’aurai plus la force de m’en extraire. L’inertie de chacun fait tourner les rouages de l’économie.
Bonsoir,
Moi aussi j’en ai marre, je ne supporte plus la vie que je mène.
Les autres personnes croient que j’ai tout pour être heureux, mes besoins primaires sont épanouis, j’ai un foyer ou règne l’amour, etc…
Mais à coté de cela, il y a la société que je ne peux plus voir, supporter. Pour moi la société est définit par un seul mot qui lui aussi je ne supporte pas : ECONOMIE. Sans cesse nous voyons, entendons se mot… Quand est-ce que les gens vont se préoccuper un peu plus du véritable bonheur de l’amour que du bonheur de l’argent.
Dans ma famille, on ne comprend pas mes pensées, peut-etre sont-ils trop étroit d’esprit ou est-ce bien moi qui dérape dans l’Abime, je pencherai certainement plus pour la première supposition.
Demain je retourne en cours, dans cette vie banale, ou les gens ne pensent qu’a l’image qu’il renvoie, qu’a leur compte en banque etc…
BOULOT-METRO-DODO
Je ne remercierai jamais assez ma mère de l’amour qu’elle me porte, et je ne lui en voudrait jamais assez de l’ignorance qu’elle porte sur sa vision du monde.
Je n’en veut pas à la société, je ne vous en veut pas, je dois surement « dérailler » comme beaucoup de bou-bourses le penseront. Vous n’êtes tout simplement pas fait pour moi, beaucoup de personnes m’ont aidé et je leur souhaite tout le bonheur du monde.
Je croie que demain sera la dernière, je rentrerai de ma journée d’école, ennuyante, et qui sait ce qu’il adviendra, mais sachez une chose : je vous aime mes bien-faiseurs ou ignorants.
Bravo à l’auteur pour sa lucidité, je ne peux vous dire qu’une chose, faites le vide dans votre esprit et réfléchissez à cet article… Aurai-je appuyé sur le bouton? Sur tout ne le faites pas, et portez haut le flambeau de justicier des incompris de cette société malveillante pour l’humanisme !
puisque vous semblez si lucides, vous et vos commentateurs, je vous recommande la Théorie du Bloom que vous pourriez trouver sur internet, si vous tapez bloom0101 sur google. Ceci n’est ni de la publicité ni non plus un appel à l’émeute 🙂
personne ne peut dire ce qui pousse quelqu’un à se suicider, personne ne peut juger cet acte,
beaucoup de gens sont malades, tout simplement, psychiquement malades,
et la prison n’est pas une bonne réponse aux maladies psychiques…
« Des minables en mal de reconnaissance », vraiment? Aucun suicide ne ressemble à un autre, mais le suicide est toujours à un degré quelconque un acte de courage et de lucidité.Et tout suicidé mérite qu’on respecte son choix d’en finir, quel que soit le jugement qu’on porte sur sa vie et sur ses actes. Même Hitler. Même Goebbels. Même Goering. J’aurais souhaité la potence pour ces trois-là. Mais la décision qu’ils prirent d’en finir est au-delà de tout jugement humain.
Et rappelons-nous Camus : « Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide ». C’est à chacun de décider, en son âme et conscience, si la vie, si sa vie, vaut la peine d’être vécue, sans en référer à qui que ce soit.
Quant à moi, lorsque je serai trop las de vivre, j’espère que j’aurai le courage et l’orgueil d’en finir, sans attendre que la mort vienne me prendre, comme un chien passif qui attend religieusement le coup de grâce, sans même savoir quand il viendra.
Merci pour cet article si pertinent.
Votre article m’inquiète car lorsque l’on en est à ce point de lucidité, on est soi-même pas très loin de la logique kamikaze ou suicidaire. En effet, dans un monde aussi clos quelle autre issue que l’acte violent ? On sait bien que les mots ne valent plus rien, que les discours sont vains et que toute révolte sera étouffée dans l’œuf. Si vous supportez encore d’être à tout moment un suspect potentiel surveillé par des caméras omniprésentes et des fichiers centralisés, si vous parvenez à enjamber les sans-abris sur le trottoir et à côtoyer les centres de rétention, à supporter les violences policières quotidiennes, et les monstrueux mensonges de la propagande d’état, alors vous êtes où un futur leader révolutionnaire, ou un confortable conformiste qui s’ignore. Dans les deux cas, bravo pour votre résistance au néant qui gagne chaque jour un peu plus de terrain dans les esprits…
Bonjour.
juste dire deux mots: je suis d’accord que notre société présente très superficiellement un caractère inhumain. Mais que veut dire ce grand mot?? une société a-t-elle au contraire jamais été plus humaine? Oserait-on aujourd’hui envoyer des millions de personnes au casse pipe pour la protection d’intérêts économiques obscurs?
Au contraire, il y a aujourd’hui un respect profond de l’individu.
Ces suicides sont justes ceux d’individus qui ne parviennent plus à comprendre un système devenus certes extrêmement compliqué, et ayant perdu leur repères, mais ils ne remettent en rien en question cette société qui se « déshumaniserait ».
Quand vous allez dans les pays du Tiers monde, où vous savez que vous risquez à tout instant de vous faire trouer la peau par un hurluberlu de mauvaise humeur qui en voudrait à votre porte feuille de blanc, vous comprenez ce que veut dire « une société déshumanisée ». Et qu’on ne me parle pas de leur « joie de vivre », de la chaleur dans les relations humaines. Ces gens n’ont rien, pas d’argent, pas d’éducation, pas de possibilités.
La complexité de notre système est la rançon de son efficacité, de l’importance infinie qu’il donne au contraire à l’individu.
Et je trouve que vanter le suicide de cet américain sous prétexte qu’il serait un rebelle au système, à la fight club ou à la Thoreau, est très superficiel, et un peu dangereux.
Bravo et merci pour cet article. Vous avez raison. Il faut marteler le message, marteler, marteler encore, beaucoup et longtemps, si l’on veut espérer qu’il soit entendu aux plus hauts niveaux et que la société évolue.
bravo pour cette reflexion, je me sens moins seul a lutter
un quotidien qui rend claustrophobe
et y ajouter la suppression des cours d’histoire, de culture, la volonté de transformer en moutons-consommateurs, sans recul, sans critique, sans reflexion
consommez, ils s’occupent du reste !
Moi j’ai rien voulu dire d’autre que terrorisme ou pas il vaudrait mieux se poser la question du pourquoi pour en éviter d’autre plutôt que déployer en aveugle le bouclier sécuritaire totalitaire qui comme chacun sait n’empêchera jamais radicalement ce qu’il annonce empêcher (encore la bureaucratie;-) Entre les causes perdues (individuelles comme collectives) et le terrorisme d’État on devrait commencer à voir que le champ suicidaire est large… Mais Treiber lui c’est un autre problème, c’est toujours facile de dire que son suicide revient à un aveu. C’est franchement inéthique (et même s’il était coupable ça le serait, étant donné qu’il n’était pas encore condamné). Si on en arrive à palier au manque d’effectif judiciaire et carcéral à travers la désinformation entreprise à propos de ce genre d’événement, et bien, il n’y a pas de quoi se gausser de la démocratie qui résulte bien abîmée à l’horizon de tout ça.
Un autre point de vue sur le suicide comme « message » par Maurice Pinguet « La mort volontaire au japon » chez Gallimard.
Treiber est bien la personne chez qui on a trouvé 2 cadavres au fond d’un puisard ?
Tous les suicides ne se valent pas…
La faute de la justice c’est que sa soeur ait appris son décès par les médias.
Ooops. Je viens de lire les commentaires qui sont arrivés dans l’après-midi, et je me rends compte qu’effectivement ce blog n’était pas un bon endroit pour se dire interpellé par le génie et indifférent aux gémissements et délires humains, trop humains.
Continuez quand même à écrire, Georges, et ne faites pas de bêtise…
Il y a peu, un jeune homme s’est donné la mort dans son école, en se tirant une balle dans la tête.
Pour ses proches, il s’agissait d’un garçon « sans histoires ».
Sans histoires ? Ou sans histoire ? Quelqu’un ne devient-il « digne d’intérêt » que lors qu’il crie, qu’il hurle, qu’il fait des bêtises ? Une personne calme, qui fait correctement son travail, qui est « bien noté » est-elle pour autant une personne qui va bien ?
L’acte suprême et définitif qu’est le suicide est-il parfois une tentative désespérée pour dire « regardez-moi ?
Je reprends, la suite,qui est sous le titre JFL, moi c’est hermy, donc je disais que je ne voulais pas être à charge de mon fils!!! Quand on est sur le point de commettre cet acte on est dans un état « second », on n’entend plus rien, on ne voit pas plus rien!!!….Rien c’est le néant. Je me fais suivre, mais j’ai tjours cette idée en tête. Je sors beaucoup, depuis sept., je lis beaucoup, 3à 4 et plus livres par semaine. LEs derniers sont de Eric.FOTORINO, je demeure dans sa ville!!! Je suis dans un « foyer- logement », j’essaye de tromper le temps, internet je ne l’ai que depuis peu,et c’est vrai, celà m’occupe. J’ai trouvé votre article trés bien, ça change de tout ce que l’on peut lire depuis hier!! Pour ce qui est de la justice j’en connais un bout, j’ai été famille d’accueil, pour le Ministère de la Justice….. La justice n’est pas juste, j’ai plutôt eu des enfants de 10 ans et plus, et des jeunes en rupture avec leur famille!!!!La misère en France est trés grande. Je parle des années avant 2000!! Et pour couronner le tout, une malade mentale autiste de l’hôpital psychiatrique,majeure!!! Sur ces bonnes paroles, je vous salue à tous!!! Le BON DIEU, (s’il y en a un) ne veut pas de moi!!!!
Je suis une suicidaire, comme on dit. J’ai fait plusieurs TS, la dernière en sept.09, je me suis jetée sous un train,je suis sortie « vivante » qques égratignures!!!! J’ai des raisons valables. Un divorce à 60 ans à l’avantage de l’ex.Je suis allée en Cour d’Appel,trés mal défendue. Un ex.au bras « long », politique oblige!!!La justice, il ne faut plus m’en parler. J’ai une pretation-compensatoire, qui se termine en Avril 2011!! L’ex prend déjà les devants;il paye trés mal, et j’ai dû ouvrir un dossier chez un huissier!!! Mr a redivorcé de sa jeunette,il est avec une autre de mon âge!!!J’ai trimé toute la vie, et je n’ai plus envie, je ne veux pas être à la charge des enfa
bonjour !
merci d’exprimer, au travers de sujets toujours différents, une « autre » vue. Merci pour ce regard critique, qui reste toujours de bon gout, mais qui interpelle… Si seulement les gens du pouvoir prenait quelques minutes, quelques fois, pour regarder le monde sous cet angle….
merci…
Oui la bureaucratie étouffe l’existence sous le poids de la norme exécutive (celle qui est censée convenir à la moyenne correspondant au profil idéal du citoyen et du contribuable, elle abolit de fait les droits individuels acquis, en ayant l’air de les protéger (ce qui est le pire de l’aliénation de la bureaucratie par elle-même et de l’oppression de la population qu’elle prétend organiser contre le processus de la vie — puisqu’on sait maintenant qu’il est en partie aléatoire donc imprévisible). Il y a une mortification sociale qui provient clairement de cela. Et oui Treiber n’était pas encore jugé… donc même si ça arrange tout le monde c’est quand même une bombe envoyée dans la figure de la société qui n’offre plus que la défaillance symbolique de la chaîne des droits. Quant au petit avion suicide… oui, quand celui qui l’a commis a déclaré avant qu’il n’avait pas d’autre solution pour alerter, et bien ça devrait donner à réfléchir sur beaucoup d’autres choses au nom desquelles on nous bétonne dans la sécurité, comme autrefois les chats emmurés vivants dans les murs pour conjurer la croyance des malédictions.
La malédiction ce pourrait bien être cela : la norme bureaucratique et son armée mystique.
« cent personnes », … « l’ont dit »
sorry,
ao
Rédigé par : Jovial | le 21 février 2010 à 13:21 | Alerter
Sont juste plus de cents personnes qui l’ont vu passer et l’on spontanément dit, mais ça doit pas être assez… no comment.
Quant à la tonalité générale du papier sur l’atroce de notre indifférence d’avant l’acte, elle est raisonnable, quant à ses allégations sur celles bien vaines et pathétiques, épate et tocs, de JPT, il est tout bonnement risible. On y frôle l’évocation de la théorie du complot. Pitoyable.
AO
Pendant que vous blablattez , et depuis mon message de 13.36, deux Français se sont suicidés.
Femmes, hommes, adolescents, vieillards ? Qui sait ?
Qui c’est ?
Moi, j’ai 86 ans, je suis veuf, malade et solitaire.
Je songe au suicide, moi aussi.
Que nous manque-t-il dans notre société pour que 10.000 individus chaque année ne trouvent pas d’autres solutions ?
Au revoir…
Bonjour,
je ne sais pas si les expressions « une ultime rébellion contre une société qui cherche à gommer l’individu au profit de la collectivité » et « Une société qui prône en quelque sorte le communisme des esprits. » s’appliquent aux cas que vous citez. Je connais mal le cas de Treiber, mais j’ai en revanche lu la lettre posthume de Stack. Il ne prétend absolument pas se révolter contre une société qui prône la dissolution de l’individu au profit du groupe et dont les impôts seraient le symbole. Il dénonce au contraire un état qui s’est fait l’allié des puissants et qui arrangent les lois et en particulier la perception des impôts pour qu’elles profitent à ceux qui ont de l’argent et ce même si ces derniers ont fait la preuve de leur incompétence ses dernier temps (il cite General Motors et les banques renfoulées par l’état). Il écrit que pour lui les Etats Unis prennent l’argent à la middle class qu’ils broient pour le donner aux riches. Pour l’illustrer il raconte ses divers déboires qui commencent dans les années 80 et montre comment des réformes fiscales l’ont ruiné aux profits de grandes firmes comme IBM. Pendant cette période il a milité pour lutter contre cette réforme qu’il jugeait inique. Mais son constat a été que les politiques ne s’intéressent qu’aux grandes entreprises et aux grands capitalistes. A la fin de sa lettre il cite d’ailleurs les idéaux communistes comme un bravade face à l’image qu’il se fait du capitalisme : « le credo communiste : de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ; le credo capitaliste : de chacun selon sa crédulité, à chacun selon son avidité ». Aussi il ne me semble pas que son cas puisse être assimilé à une révolte contre une société qui digère l’individu pour le bénéfice du groupe, mais plutôt celui d’une prise de conscience que le système américain confine à l’exploitation sociale de tous par un petit nombre. Cependant, il dénonce l’endoctrinement que son éducation lui a fait subir et dont il dit qu’il lui a fallu toute sa vie pour se défaire. D’après ce que j’ai compris cet endoctrinement consiste à penser que du moment que l’on croit en soi et que l’on met toute l’énergie et l’intelligence nécessaires, on ne peut que réussir. Or pour lui, malgré le fait de s’être relevé plusieurs fois des banqueroutes induites par le système (à savoir, selon lui, le changement des règles qui détruit les petites structures et les individus au bénéfice des grandes), il n’est jamais parvenu à cette réussite qui lui été promise. Finalement, il explique son geste par un ras-le-bol et par la volonté messianique de mettre au grand jour le problème pour tous ceux qui comme lui ont été ou sont broyés par le système.
J’ai envoyé un commentaire, votre réponse immédiate: c’est un doublon, vous avez déjà envoyé ce commentaire. J’ai rectifié : erreur, c’est mon premier commentaire sur ce sujet. Je constate qu’il y a maintenant un commentaire, mais il ne peut avoir mon adresse éléctronique, vérifiez! il peut y avoir un homonyme mais pas avec la même adresse!!!
Et le contenu de mon commentaire était évidemment différent. Je disais en gros: On ne parle jamais des vraies victimes certaines, les deux jeunes femmes assassinées il y a 6 ans. Deux jeunes vies fauchées.
nicole friderich
Un suicide, tel que celui de Gorz, c’est l’envie d’arrêter sa vie, parce que l’on a assez vécu et pas envie de plonger dans l’enfer de la décrépitude et du corps malade que sa femme a si bien connu ; c’est sinon souvent la tentative ultime d’une personne de reprendre le contrôle de sa vie, quand tout semble lui échapper. Ultime contrôle paradoxal.
Lisez le dernier Emmanuel Carrère pour comprendre à quoi sert la justice, au cas où vous auriez encore quelque naïveté. C’est remarquable.
Et gardez une minute de silence lorsque, très vraisemblablement Hank Zinner sera assassiné par l’état du Texas le 24 février prochain.
En tant que personne obsédée par l’application à soi-même de la solution suicide (à 5%), la concomitance de ces deux suicides m’a – moi aussi – frappé, et occupé une partie de ma nuit. Le suicide d’un bon et le suicide d’un mauvais ? Mais Treiber n’a pas attendu d’être jugé coupable ou innocent pour se donner la mort. Et Stack non plus ne s’est pas donné les moyens de retourner la situation.
Et après tout, en supposant que Treiber soit coupable, en supposant que Stack s’est enfermé dans une logique dont il n’a pas voulu sortir, on peut considérer que ces deux suicides sont un point final mis à une erreur de décision, une décision erronée qui a été pris peut-être il y a très longtemps, mais qui n’a jamais été remise en cause.
Parfois une erreur de carrière ? Embrasser la carrière de policier avec idéalisme, et voir ces idéaux se désagréger au fil du temps et de l’abrasion de la vie quotidienne, et ne pas se résoudre à n’être qu’un rouage dans une machinerie qui grince …
Se couler dans le moule d’une grande entreprise à laquelle on confie sa vie, ses espoirs, en échange d’un sentiment de sécurité – la santé, la vieillesse … et finalement cette grande entreprise humaine, chaleureuse, inclusive, se révèle dure, hostile, vous rejette comme un corps étranger.
Ce sont des erreurs. Nous faisons tous des erreurs. Nous vivons avec nos erreurs, ou nous essayons de nous en débarrasser, parfois en en faisant gicler le maximum au visage des autres.
C’est un ami d’enfance qui à 17 ans – quelques jours après avoir atteint cet âge – a mis fin à ses jours, et j’ai choisi de m’en sentir éclaboussé.
J’ai lu la lettre de Stack, qui relate une longue série de fourvoiements, dont un mystérieux sur lequel j’aimerais en savoir plus, le fourvoiement initial concernant cette pseudo-église montée pour dénoncer – si j’ai bien compris – les avantages fiscaux accordés à celles-ci. Mais après tout, qui d’entre nous n’a pas éprouvé un profond sentiment d’injustice en découvrant une contravention sur le pare-brise de sa voiture, ou même un sentiment de persécution en se rendant compte que la voiture en question avait été emmenée à la fourrière ?
Effectivement nous possédons tous un pouvoir caché, le pouvoir de nuisance dans lequel on va se faire disparaître en emmenant avec soi des vies, des symboles, la paix d’esprit de ceux que l’inquiétude n’a pas encore gagné. Et voilà les kamikazes, les attentats suicides, les assassinats politiques – ou d’ordre privé, pourquoi pas – pour partir dans un flamboiement final. Tiens, je vais me le faire, celui-là, dont j’entends la voix à la radio, qu’ils regardent tous à la télévision, qui monopolise les pages des journaux, dont tous parlent …
Stack est bien gentil de porter des conclusions définitives sur le monde qui l’entoure, mais pour ma part, je considère que ses conclusions n’appartiennent qu’à lui, et je ne les reprends pas à mon compte.
Quant à Treiber, il a joué un dernier tour, et le pire de tous, à ceux qu’il avait embastillés dans une histoire horrible, une bastille dont ils ne pourront jamais s’évader ou être libérés, sauf à attendre la mort, ou à commettre le même geste que lui.
Et finalement, ces angoisses concernant la « société », tels qu’en les propos de J.P. Delevoy, les visions de « perdition totale », les « mauvais rêves » … La « société », cela n’existe pas. Il n’existent que des individus, leurs façons de se mettre en relation, leur narcissisme, les jeux de miroir entre image de soi et représentation du monde.
Qu’on se suicide si l’on veut – et je souligne, si l’on veut – mais qu’on ne travestisse pas cette décision personnelle derrière les lambeaux de justification de la société mauvaise, cruelle, impitoyable.
Je ne vous dis pas Adieu, j’aurais peur que vous le preniez au sérieux.
Bonjour,
Le suicide dans le monde du travail est une chose. Mais il y a aussi les « suicides à retardement »… Des gens qui se suicident après 30 ou 40 ans de bons et loyaux services parce que l’accumulation est telle qu’ils ne sont pas arrivés à l’évacuer et qu’ils n’arrivent plus à vivre avec malgré tout. Mais ils ne sont plus en activité alors on ne les comptera pas dans les stats…
Pour moi c’est la société qui fabrique nos suicidés, qu’ils soient honnêtes ou malhonnêtes, que leur message soit de colère ou de lâcheté, peu importe, il est regrettable qu’un Etre humain en arrive là. Mais c’est un autre débat.
Bonjour,
Merci pour votre Article. Il me semble que l’adjectif ‘économique’ n’est qu’un énorme paravent pour des millions de crises actuelles que les gens sont en train de subir.
Les cafés se désertent et que les TV tournent a bloc. La qualité de travail et de motivation de mes collaborateurs et fournisseurs s’est effondrée. Le mal-être des ados et des adultes s’exprime de plus en plus: obésité, drogues, anorexie, laissé-allé… Nous avons oublié, ou ne savons plus, comment être heureux dans une société dont les voix les plus bruyantes (Politiciens, Grands Groupes Capitalistes, Educateurs, Media-Cinema,TV-…) nous perdent dans leurs messages erronés. Nous arrivons maintenant au bout de notre capacité à être heureux avec le matérialisme, mais ne savons plus être heureux des bonheurs simples, car notre lutte pour le matérialisme et l’individualisme nous a fait oublier les valeurs humaines rudimentaires. Et si même nos pères sont maintenant mal, alors nos enfants n’ont pas d’avenir. Un chirurgien m’a dit « nous tenons notre art de nos pères et devons le transmettre pour qu’il ne soit pas perdu ». Il en est de même du bonheur.
Aujourd’hui tout est fait pour faire avorter nos initiatives -administrativement, et même moralement, car les gens ne croient plus en la liberté et l’audace (mes professeurs a essayé de me dissuader de faire certains choix qui se sont avéré être les meilleurs de ma vie). L’état se concentre sur des actions économiques, alors qu’une poignée de main ou le mot juste pourrait suffire à nous réconcilier avec la vie.
Nous sommes aujourd’hui dans une situation critique où il faudrait réussir à changer nos mentalités. … Il faudrait que notre Etat providence se réveille pour redonner la force aux individus de croire et d’agir, car il est difficile pour un individu seul d’avoir la force de s’attaquer a cette montagne de désespoir… parfois les hommes ne se suicident pas par dépression mais par choix: il est difficile de trouver un sens à la vie dans une société qui ne sait plus/veut plus être heureuse.
Il faut dire aux familles qu’elles ne sont pas responsables des pensées de leurs proches qui se suicident. Viktor Frankl a dit a Auschwitz: « tout peut m’être pris, sauf la dernière de mes liberty humaine: choisir mon attitude face a une situation donnée. » Les suicidés ont fait leur choix pour trouver la paix à un moment M. Il n’aurait peut-être pas été en mesure de changer d’état d’esprit même si vous leur aviez parlé. Pour ma part, sans être dépressive, je me suis souvent dit que je n’avais pas nécessairement envie de vivre encore 40 ans comme les années que je viens de passer, et si je commettais l’acte, j’aurais aimé que ma famille le comprenne et accepte de me laisser mourir en paix et de continuer à vivre en paix.
Faites autrement attention à vos proches et à vous pour que vous ayez, et pour leur donner l’envie de profiter de chaque moment et du moment suivant.
Une réflexion sur notre société et son bonheur/malheur. – Je conseille :
« Happyness, Lesson from a new Science » de Richard Layard
Le suicide est un sujet tabou.
Il y en a plus de 10.000 par an en France.
Un tous les trois-quarts d’heure.
Qui en parle ?
Et les suicidés ne sont pas tous en prison, ni à France-Télécom.
Pourquoi les gens se suicident-ils dans notre si beau et si noble pays ?
Familles, dites pourquoi. Racontez.
Personne ne semble plus penser aux vraies victimes certaines, les deux jeunes femmes assassinées, deux jeunes vies tranchées, il y a six ans.
« un type se suicide, mais ce n’est pas grave: c’était un minable… »
Quand André Gorz se suicide, je tremble de respect. Quand c’est Treiber, je m’en fous. Je ne dis pas que le système judiciaire doit s’en foutre, car il importe de respecter l’égalité de tous les citoyens face à la loi. En revanche,je dis que je m’en fous, car l’égalité de traitement dans le discours médiatique, sociologique…, et dans les cœurs, n’a pas lieu d’être.
« je présume que votre vie sociale doit être terriblement insignifiante à vos yeux »
Bien vu. J’ai une profession, des amitiés, mais pas de « vie sociale ».
je vous laisse un petit commentaire la loi c’est la loi
il faux là respecté mais hors de là vous ferez que vous voulais point de vus/
-la loi si applicable à toutes le monde ok! mais pas
a 90% DE LA POPULATION et 10 % qui dirige cette loi et au même temps c’est inapplicable pour eux même
alors la loi = 00.00
MERCI
+1 kongkong,
Je n’ai pas non plus envie de croiser trop souvent un prétendu génie comme aher..
Excellent article, qui mérite d’être diffusé.
est-il possible de revenir sur l’episode du 11 Septembre ou soi-disant un enorme avion qui ne laisse aucun debris visible s’ecrase contre le pentagone et meme si le cas evoque dans tes pages nous y fait tous penser, est-ce que tu pourrais revenir sur les faits du debut du troisieme mille en evoquant ce que certains esprits critiques comme explications vite ecartees par les medias de masse.? Merci
le suicide de Mr Treibeir est aussi son dernier acte anti social, agressif et pervers , qui lui permet de rester,pour toujours, présumé innocent.
Et qui interdit aux familles, proches et amis des deux victimes de s’approcher de la vérité , car n’oublions pas que le mis en cause avait de sérieuses charges contre lui , sur lesquels il ne s’est jamais expliqué , et que la police française n’est pas aussi nulle que certains le pretendent.
pour le reste, le suicide est aussi un acte de liberté, un choix, certes peu compréhensible, mais qui doit être respecté sans psychologiser à tort et à travers.
Je ne laisse d’habitude jamais de commentaires mais votre article est excellent.
Merci
désolé alice, je voulais bien sûr répondre à « Aher »…
@alice
Comment osez-vous conclure « tous autant qu’ils sont des gens sans intérêt, des minables en mal de reconnaissance » ?!
vous ne vous imaginez même pas à quel point leur acte est désespéré! l’empathie vous fait défaut, j’ai bien peur que c’est à cause de gens comme vous que la société se déshumanise, que les gens fragiles ne trouvent pas d’oreilles pour les écouter. Mais puisque vous ne montrez de l’intérêt que pour les « génies », je présume que votre vie sociale doit être terriblement insignifiante à vos yeux.
Sur ce, je retourne dans mon très cher poulailler, et ne vous souhaite pas bonne journée.
« Lorsqu’un proche se suicide, qu’il s’agisse d’un parent, d’un ami, d’un collègue, on culpabilise. On n’en sort pas indemne. On a l’impression de ne pas avoir été à la hauteur. »
Houla ! Ne laissez quand même pas penser qu’en raison de l’actualité Stack et Treiber comptent parmi vos proches ? Cela prouverait que vous n’êtes guère regardant sur le choix de vos proches. Car ces deux personnes étaient et restent des gens sans importance. Ils ont volé du droit à l’attention et à la célébrité au travers d’un geste qui est au fond semblable à celui des kamikazes du 11 septembre, ou à celui de l’assassin du conseil municipal de Nanterre, ou au spectacle offert par les participants à la Ferme Célébrités : tous autant qu’ils sont des gens sans intérêt, des minables en mal de reconnaissance.
Contrairement à l’avocat de la famille Giraud, je ne pense pas que le suicide de Treiber soit une preuve de culpabilité, mais il est en revanche une preuve de minabilité. Ne nous laissons pas interpeller par les minables, la vie est déjà trop courte pour se laisser interpeller comme il le convient par les génies. Les génies, oui. Vous voyez de qui je veux parler : Léonard De Vinci, Miles Davis, Shakespeare, Nietzsche, Mozart… Laissons-nous intereller par les génies. Pas que par les génies morts, bien sûr, mais par les vivants aussi, et par les vrais proches qui ont le génie de mettre discrètement, près de nous, plus de vie dans la vie, plutôt que de se plaindre en parlant fort de l’injustice qui leur est faite par une société qui ne les reconnaît pas à hauteur de leur talent. Voilà qui doit nous interpeller, et qui doit nous laisser sans voix au moment d’une disparition.
Alors que Treiber… Que dire de profond sur Treiber ? Rien de ce qu’on en dira ne pourra s’élever au-dessus de la conversation de poulailler. Même le silence sur Treiber est du Treiber, malheureusement.
« La mort de Treiber met fin à l’action de la justice. »
Voilà p ce qu’on entend depuis hier. Il ne faudrait surtout pas qu’une nouvelle enquête soit ouverte et qu’on découvre que notre système judiciaire s’est, peut être, trompé. Et oui parce que la justice ne se trompe jamais, n’avoue jamais ses failles, ses échecs. Si une nouvelle enquête venait à innocenter Monsieur Treiber ce serait un nouvel échec pour la justice française après Outreau et ça la Chancellerie n’en veut pas. Mieux vaut fermer les yeux et « mettre fin à l’action de la justice »
Merci pour ce point de vue très intéressant.
AMHA, le suicide est moins un geste de désespoir que de rage et de frustration. Généralement, l’image que l’on se fait du suicidé est celle d’un lâche qui a fui ses responsabilités; j’y vois plus l’expression d’une colère refoulée et accumulée qui finit par se retourner vers la seule chose contre laquelle on ne peut l’empêcher de s’exprimer: soi-même. Les exemples de Stack ou de ce salarié de France Télécom qui s’est poignardé en pleine réunion vont dans ce sens: leur acte dénonce clairement ce qui les a poussé à le commettre.
C’est donc un environnement (financier, judiciaire, professionnel, familial, et cætera…) très stressant associé à un déficit de communication qui sont à la cause. Ce déficit peut être dû à la personnalité (trop fier, ou tout simplement qui n’a jamais appris à communiquer), ou à un déni, propre ou de l’entourage, du stress ressenti.
Dans tous les cas, la peine causée aux proches n’entre absolument pas en compte lors du passage à l’acte: la personne qui envisage de mettre fin à ses jours est au-delà de ces considérations. Chercher à faire culpabiliser un suicidaire ne risque qu’aggraver les choses.
(Bien sûr, ces propos n’engagent que moi).
Ces suicides en chaîne symboles d’une époque trouble où jeunes comme anciens se posent des questions, délibèrent dans l’intilité des foyers, dans l’ambiance feutrée de bars lounges ou enfumés de terrasses ‘fumeurs’ de l’actualité, de la ‘dure’ vie de français.
Très bon article Georges, et commentaires éclairés. Notre société dont certains s’efforcent de tirer le portrait ne serait-elle pas plus qu’une couleur, une catégorisation hâtive de chacun. Orwell aurait adoré cette époque, il y aurait vu la réalisation de son oeuvre majeure et aurait rit je pense…
Oui….. Il y a des jours où je me demande si je fais un mauvais rêve, il y a des jours où je me demande si j ‘ai encore ma place dans cette société de bruit de fureur d ‘indifférence.
Les gens de mon âge ont peur de leur ombre, peur des jeunes,peur de l’ AUTRE.
Les jeunes nous regardent de travers.Nous sommes pour eux un miroir qui les épouvante.
Le monde réel qui m ‘entoure est corseté chaque jour davantage par des interdits, des lois sans cesse plus nombreuses,liberticides,sécuritaires,qui me dit on sont édictées pour justement garantir ma sécurité, ma liberté.
Le seul espace ouvert est ce monde virtuel, ce monde informatique que mon ordinateur parcourt d’un clavier distrait.
Mais même là, je sais que BIG BROTHER n ‘ignore rien de mes recherches, de mes choix, il me connaît mieux que je me connais moi même, il m ‘a à l ‘oeil, il me tient en laisse.
Oui, il y a des jours………
Excellent article, clairvoyant.
Quand on pense que Darcos avait inventé la « liste orange » et que dans son palmarès il y avait France Télécom…
Oui,le suicide de Treiber devrait pousser… à la démission la ministre du secteur. Il était sous « haute surveillance », l’inculpé, cela doit être comment pour les autres ?
Quant à l’avion contre le bâtiment du fisc, les gestes désespérés ont toujours une cause : il suffit de remonter dans les fichiers, et il y en a de plus en plus pour répondre, sans doute, à ce genre de questions.
Les suicides dans la police, on en parle peu, ça rajouterait du désordre à l’ordre (dés)établi !
Bonjour,
Merci de citer mon article dans votre excellent papier.
Je crois que le cas de Teiber, au-delà de ce qu’il aurait fait (présomption d’innoncence oblige), ce qui doit être mis en cause dans cette affaire, c’est la lenteur de la justice. 6 ans d’attente pour un procès.
Quant à Stack que certains jugent comme fou, son courrier post-mortem démontre le contraire. C’est un homme broyé par le système.
J’ai lu l’interview de Jean-Paul Delevoy. C’est vraiment grave. La société va en perdition totale.
http://wp.me/ERCo